Je pars trois jours, mais en attendant, je voudrais soumettre un document à l’assemblée des passants de ce blog.
Question préliminaire : de qui est ce texte ?
(Et ne trichez pas, hein… Pas d’inquisition sur votre moteur de recherche favori !)

Question subsidiaire : si ce qui est dit ci-dessus vous semble en quelque façon pouvoir être utile à l’actuel gouvernement et en particulier au ministre de l’Education, n’hésitez pas à expliquer comment, pourquoi, et en quoi les grands ancêtres ne disent pas forcément des bêtises…

Les petits nouveaux, en revanche…

Jean-Paul Brighelli

39 commentaires

  1.  » À la fin tu es las de ce monde ancien

    Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

    Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine

    Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
    La religion seule est restée toute neuve la religion
    Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation »

    De qui est-ce ? Saint-Exupéry ? Cendrars ? Mac Orlan ? Attention ! vous n’avez pas le droit de compulser frénétiquement les Lagarde et Michard …

    • Ce bon vieux Gui, il est vrai que la tour n’est pas loin du pont Mirabeau.

  2. Manifestement, c’est un discours prononcé après 1902.
    Au plus, comme il dit, « une quarantaine d’années » après (?) Donc entre 1902 et 1945 (?)
    Difficile d’imaginer Jaures utilisant le mot « extreme gauche », car il faisait partie du camp qu’on nommait de cette maniere un peu depreciative (?)
    Il faut quand meme que ce soit un homme assez fortement marqué à gauche : par exemple, ça ne peut pas être Durkheim, Lavisse… (?)
    Il faut aussi qu’il soit assez connu pour etre emblematique de la gauche. Leon Blum ?

  3. Contribution pour la devinette..
    « Au moment ou la gratuite des études, couronnement de ce long effort….  » Donc c’est après 1933 …
    Le style est un peu solennel, un académicien ?

  4. U textu de
    Doume Figatelli et Pasquale Della Coppa

    dixit
    Lagardù i Michardù

    Gian-Paolo veut tuer l’äne à coups de figues molles !
    Cela ne marche pas plus en Corse que rue de Grenelle !

    Le texte scanné est d’une qualité déplorable, avec un contraste défaillant.
    Il faut se faire aider par une secrétaire !

    Waldémar Hocquard
    de Tours (37)

    • Guillaume II a abdiqué en 1918 et le ton n’est pas celui d’un pays en état de guerre avec l’Allemagne. Il s’agit donc d’un texte écrit dans l’intervalle de temps compris entre 1902 et 1914.

      Il ne peut s’agir d’un écrivain de la droite maurassienne comme Barrès car il ne parlerait pas d’idées libérales.

  5. J’ai trouvé la solution sur Google Books (j’avais pensé à ce nom parce que je connais l’esprit de JPB) et cela confirme mon opinion sur le coco en question … c’est bien un littéraire normalien promo 1890 resté figé dans la pensée d’avant 14 !

    Ce personnage est un des plus fâcheux de l’histoire de France mais chut ! c’est une idole de la gauche.

    • En 1890 L.B était un dandy parisien qui écrivait des essais littéraires sur des sujets de société … il était connu dans le milieu de Gide et de Proust comme un bel esprit ! Conscient de son inutilité il s’est engagé en politique toujours à contre-temps, il a gardé ce langage précieux d’avant 14 jusque dans les années 30 et on l’a vu tendre le poing dans les meetings populaires pour faire entendre sa faible voix.

  6. Bon, avant d’aller vérifier, et sans trop tenir compte des commentaires sur le fil, j’aurais tenté Péguy, ou à la rigueur Jaurès (pour une période comprise entre 1902 et 1914, me semble-t-il). Péguy pour le style et le vocable « républicain » et les références sur le contexte historique, et parce qu’un travail de recherche, il y a quelques temps de cela, m’avait permis de lire un texte de lui dans lequel il s’inquiétait – déjà- de la pédagogie-démagogie ; ce que nous dénonçons aujourd’hui comme « pédagogisme »…

    • Ce qui est étrange c’est que le texte date de 1933 année de l’accession d’Hitler au pouvoir ! Cela donne une idée du décalage des priorités du gugusse qui a pondu ce texte et qui allait gouverner la France trois ans plus tard !

      Si en 1914/1918 nous n’avons pas perdu la guerre – de justesse – ce n’est pas grâce au latin et au grec de nos saint-cyriens à casoar ! C’est parce que nos industriels (Renault, les frères Michelin et les autres) ont lancé une machine de guerre efficace et que quelques généraux ont su réorganiser nos armées juste à temps.
      Si en 39/40 nous avons été battus à plate couture c’est bien faute d’avoir une armée moderne et une stratégie politico-militaire à la hauteur du défi hitlérien depuis l’an 1933.

  7. Hitler ne connaissait ni le grec ni le latin ni aucune langue vivante hormis l’allemand et il a pourtant roulé dans la farine nos distingués hommes politiques et diplomates ! Le normalien Edouard Herriot, le normalien Léon Blum, le fumeux secrétaire général du Quai d’Orsay Alexis Léger plutôt connu sous le nom de Saint-John Perse signataire des accords de Munich… sans compter l’ambassadeur de France à Berlin André François-Poncet !

  8. Bravo à qui a trouvé Blum sans tricher ! Même cause, mêmes effets. Quant à ceux qui crachent sur les Normaliens… devriez avoir honte. Blum était un littéraire qui a écrit sur Stendhal, homme de gauche s’il en furt mais que la Gauche a abandonné à des hommes de droite, comme si l’intelligence avait déserte son camps. D’ailleurs…

  9. En disant cela, il n’a pas molli, Blum.

    Pas comme mâmâ Najat qui monologue dans son coin en riant toute seule de ses saillies sur les profs, le latin, le grec et l’allemand.

  10. Najat Vallaud-Belkacem a défendu sa réforme du collège sur I-Télé tout-à-l’heure. La ministre de l’Education nationale prend vraiment ses opposants pour des imbéciles…

    En effet, elle affirme que ceux qui annoncent la fin du latin et du grec dans les enseignements se répandent en intox et autres « rumeurs » concernant son projet… avant d’expliquer (je cite de mémoire, revoir les termes exacts ci-dessous) :

    « oui, les options latin et grec disparaissent, mais il y aura des dispositifs interdisciplinaires incluant les langues et cultures anciennes… »

    Et d’ajouter (c’est là qu’il faut être attentif) :

    « ces dispositifs feront appel à plusieurs professeurs dans une optique de projet pédagogique… il ne s’agira pas d’apprendre comme c’était le cas avant des déclinaisons [latines et grecques]… mais plutôt des faire des sorties scolaires en rapport avec ces langues et cultures anciennes, ou des recherches avec les outils numériques… »

    Et tout le problème est là !
    Il s’agit bien de substituer à un apprentissage réel de vagues activités, dont on se demande quelle sera au juste la substance…
    Donc oui, la fin du latin et du grec, pour peu qu’on aborde la question avec sérieux, est bien prévue, et ceux qui le rappellent ne font en rien de l’intox…
    Et, oui, c’est le signe d’un naufrage…

    Avec d’autres, je dénonce depuis longtemps le novlangue, le double langage, le trucage des mots dans l’Education nationale… Mais je ne suis pas sûr qu’un ministre avait déjà incarné à ce point la perversité du système.

    http://www.itele.fr/chroniques/invite-politique-ferrari-tirs-croises/najat-vallaud-belkacem-annonce-quelle-ne-reculera-pas-sur-la-reforme-du-college-122848

  11. C ‘est peut être Jean Guehenno ? Personne n’a mieux écrit que lui sur l’ecole :
     » Comment ne pas répondre à ceux la , que l école laïque , ce sont les instituteurs eux-mêmes . Elle est et elle sera ce qu’ils voudront et ce qu’ils la feront. Personne n’A de plus hautes responsabilités . La cause du peuple est entre leurs mains. Elle est remise à leur savoir , à leur courage,à leur indépendance,à leur dignité ,à leur fidélité. Qu’ils se souviennent comme le leur recommandait PEguy, qu’ils ne sont , ni à l’ecole, ni dans leur canton les représentants d.un ministère ,d’un gouvernement ,d’un ordre établi et à maintenir,mais si modestes qu’ils soient ,des représentants de l’esprit et les propagandistes d’une méthode et d’une foi selon lesquelles tous les hommes doivent devenir les artisans de leur propre destinée. »
    Entre le passe et l’avenir septembre 1931
    D’actualité non ?????

  12. En l’écoutant chez Ferrari, j’ai trouvé qu’elle commençait à améliorer un peu sa technique argumentative. Elle est de plus en plus de mauvaise foi. Et, détail en passant, je n’avais pas vu qu’elle avait d’aussi larges oreilles. C’est pour mieux vous entendre, mon enfant…
    La prise de vue de dos ne flatte guère sa tête rondouillarde. Peut-être qu’à force de regarder son maître…
    Oh, les vilaines attaques ad hominem ! Mais bon, c’est tout ce qui nous reste comme on ne peut pas discuter avec pareille idéologue.

  13. La réforme de 1902 n’est pas un effet de la germanomanie. D’abord elle concerne l’ensemble des pays européens, extensions extra-européennes comprises ; elle a pour objectif de développer les études scientifiques et n’est pas une réforme contre les humanités. Elle introduit dans le second cycle des lycées les quatre sections : latin-grec, latin-langues, latin-sciences, moderne. Il n’y a donc pas reflux des humanités comme cela se passera dans la seconde partie du XXème siècle.
    Je ne sais quel est l’auteur de ce texte mais sa critique de la réforme de 1902 ne me semble pas pertinente.
    Cela me semble ridicule d’opposer enseignement scientifique et humanités.
    Dommage pour Léon Blum mais ici il se trompe.
    Quant à parler de pédagogisme, il faut aussi éviter l’anachronisme.

  14. Le « démographe » Emmanuel Todd prétend que les manifestants du 11 janvier (2015) n’avaient pas leurs chakras assez ouverts aux balles de kalachnikov ! Mon dieu ! il n’a qu’à se faire percer quelques trous dans sa vieille carcasse pour mieux respirer l’air frais de l’islam pur et dur …

    • L’orientation politique a une influence : bizarrement, le PC n’est pas au courant.

      C’est la droite qui se trompe le moins sur le classement de l’URSS (25% contre 19%), et plus particulièrement l’extrême-droite-dont-je-ne-suis-pas-électeur (33% contre 20% en moyenne).

      De plus, les plus désinformés sur l’information qui compte (le rôle de l’URSS) sont les ouvriers (16%) contre 20% en moyenne, et 22% pour les cadres, mieux informés que les retraités (21%).

      • Qu’on ne remarque pas la nette différence entre les réponses des électeurs de l’extrême-droite et celles des autres partis politiques inciterait presque à compléter le titre : l’enseignement de l’ignorance, et du parti-pris politique…

        De même pour l’analyse des réponses cadres/ouvriers, qui est à l’inverse de ce que prétend le commentaire, quoique de manière moins marquée que pour les partis politiques.

  15. Merci à Anaxagore pour l’article de Marianne. Parfaite synthèse. A accrocher sur tous les tableaux des établissements…

  16. I’m back !

    Remarquable, cet article sur l’enseignement de l’ignorance de l’Histoire… Vais en faire quelque chose, tiens !

    Je n’avais pas une estime bien grande pour les historiens et autres disciples de laurence de cock (pas de majuscules pour les minus habens). Mais là ! Là !
    Et Hollande qui doit en penser autant, préfère aller sous les cocotiers que fêter la fin de la IIème guerre mondiale à Moscou…
    Pauvre France !

  17. Moi je crois que celui qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne c’est Hitler ! Mais j’ai très mauvais esprit et donc on ne m’invite jamais à la télévision …

    • Tout à fait d’accord compte tenu de l’état de l’Allemagne en 1945. Mais les Allemands semblent s’en être rendu compte bien mieux que les Français qui continuent à voir dans Napoléon l’un de leurs grands hommes.

  18. C’est comme Napoléon et l’empire français dont le plus grand ennemi s’appelle … l’empereur Napoléon 1er atteint d’hubris comme chacun sait !

  19. Par exemple j’ai dit et redit en 2012 que Nicolas Sarkozy devrait quitter le territoire français définitivement maintenant que sa pelote était faite … mais il ne m’écoute pas ! Il ira à sa perte sans moi en tout cas. La retraite de Neuilly et la bérézina des « Républicains » très peu pour moi …

  20. Le summum dans le Libé d’aujourd’hui, les élucubrations (pardon Antoine, les tiennes étaient géniales) de François DURPAIRE, je cite :

    « Aujourd’hui les professeurs sont comme des ouvriers spécialisés remplissant le cerveau des élèves par bout : un peu d’histoire, de maths, de français. Comment voulez-vous former ainsi des citoyens capables de décrypter le monde dans lequel on vit. A part compter sur la magie, je ne vois pas.
    (et je vous passe la suite, du même tonneau !)

    Et ce gugusse est maître de conférence en sciences de l’éducation, il a encore de la marge, imaginez-le professeur !

    • C’est pourtant bien ce que cherche à faire l’institution et la réforme s’inscrit dans ce cadre. Ce ne sont pas les professeurs qui sont en cause, mais l’institution. Depuis longtemps les programmes se réduisent à des bribes de savoir sans grande cohérence.

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