Osez le féminisme ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît.
C’est à peu près ainsi que se terminait mon précédent billet.
Mais je n’avais pas tout vu.
Voici que le même groupuscule d’activistes obsédées par le Père et la paire propose désormais, sous la plume d’une certaine Aude Lorriaux, d’ajouter au Code pénal, qui est déjà assez complexe, le crime de « féminicide » — une revendication majeure de cette association de punaises. Ce serait une circonstance aggravante que de tuer une femme. Après le « masculinisme », un néologisme supplémentaire est né du cerveau fertile mais dérangé des féministes déjantées.


Ou incultes. Probablement se trompent-elles sur l’étymologie du mot « homicide ». « Homo », c’est l’être humain — homme ou femme. « Homicide », cela suffit. Sans doute les féministes d’Osez le féminisme pensent-elles qu’« homo » renvoie à « homme » — après tout, certains élèves encore jeunes ne croient-ils pas qu’un homicide, c’est le meurtre d’un homosexuel… Pareil pour « homo sapiens » : va falloir inventer, les filles ! Femina sapiens ? Surtout que, comme me le souffle une amie, ça doit vous agacer que la sapience soit attribuée aux hommes — ou aux homos ?
Peut-être faudrait-il les renvoyer en classe ?

La loi répertorie d’ailleurs bon nombre de circonstances aggravantes, dans l’article 221-4 du Code pénal. Je signale particulièrement le 4 bis à l’auteur (non, pas de e à auteur ! On peut aimer les femmes et la langue ! Il vaut mieux, même), où le meurtre d’un(e) conjoint(e) est une circonstance aggravante.
Mais ces crétines bornées veulent faire rajouter « sexe » au paragraphe 6 (« A raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée »). Ce qui mettrait les juges dans des situations complexes, et enfreindrait l’un des principes les plus solides du Code, l’égalité devant la loi : on serait mieux servi si l’on est une femme qu’un homme ? Allons donc !
Mais j’argumente en vain contre des gens qui n’ont pas un atome de raison.

Qu’on me comprenne bien. J’ai participé, dans les années 70, aux activités du MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception), j’ai milité avec certaines « Gouines rouges », cette excroissance du MLF version Marx, j’exalte en classe la Marquise de Merteuil, « née pour venger [s]on sexe », je n’ai de reproches ni de conseils à recevoir de personne en fait de féminisme. Et j’aime les femmes — je les aime assez pour ne pas supporter qu’un quarteron d’hystériques les dégrade collectivement à mes yeux. Amies, révoltez-vous : Osez le féminisme dégrade les femmes, les avilit, les consigne dans des revendications imbéciles et des postures tout aussi contraignantes que maman et putain, et les dresse contre les hommes, en croyant les libérer. Oui, révoltez-vous — ou ne vous étonnez plus des discours misogynes et des comportements-limites. « Les hommes auteurs de vos maux », disait Laclos. Eh bien aujourd’hui, ce sont les femmes qui sont les plus grands ennemis des femmes. Enfin, certaines.
Cela dit, je suis assez favorable à un délit de « féminicide » au sens de « ce qui porte atteinte à la féminité ». Les mutilations génitales communautaristes, excusées par les belles âmes, ou le port de la burka, désormais autorisée par Najat Vallaud-Belkacem pour escorter les élèves dans le cadre des sorties scolaires. Entre autres exemples.
Ah bon ? Osez le féminisme n’y a pas pensé ? Faudrait-il penser pour elles ?

Jean-Paul Brighelli

18 commentaires

  1. C’est consternant d’inculture et de haine !

    On finit par comprendre la Jeannette (Thorez) qui déclarait que c’était un rideau de fumée pour détourner des véritables luttes.

    Et c’est pour en arriver là que nous avons milité ? Les intégristes de tout poil et sans poil sont vraiment tous aussi cons !

    Quand un homo marié à un homo tue son conjoint, c’est un crime homophobe ?
    Je leur ai aussi fait remarquer que se baptiser « Chiennes de garde « était du dernier comique, et prouvait qu’elles n’avaient lu ni Nizan, ni Halimi !

  2. Lorsqu’une société s’énivre de débats insignifiants, se déchire sur des questions anodines, se délite au fil d’arguties issues de cerveaux en friche; cette société n’en est plus une. Elle n’est plus qu’un agrégat d’individualités, un ectoplasme voguant au gré des vents dominants de la pensée conforme.
    L’empire est mort, le pire est à venir.
    Je sens dans cette charge contre un certain féminisme outrancier une odeur de combat d’arrière-garde, dont j’aime assez la fragrance romantique et vaine…
    HAGWE!

  3. On ne fait plus beaucoup de micro-trottoirs c’est dommage ! Je me souviens de ces braves ménagères des années soixante que la télévision française interrogeait dans la rue et qui disaient que les assassins il faudrait d’abord les torturer un peu avant de leur couper la tête !

    Ah ! les braves femmes … sancta simplicitas disait Jan Hus voyant une de ces braves ménagères venant apporter son petit fagot au bûcher sur lequel il brûlait ! Elle faisait oeuvre pieuse en brûlant le diable …

  4. Méfiez-vous, messieurs, bientôt la castration pour tous !
    Après prélèvement ad hoc, peut-être!

    • Sauf quelques specimen exhibés dans des zoos pour que les jeunes speciwomen apprennent ce qu’étaient des roubignoles et des braquemards.

  5. Pas très intelligent de la part de cette journaliste qui pourrait en effet réfléchir un peu à l’ineptie de sa proposition d’un point de vue juridique.
    En revanche, il est certain que tant de choses devraient être faites contre les violences faites aux femmes car il serait tout aussi stupide de nier l’importance de ces violences.

    • Barbie rabat le caquet des petits mâles qui codent comme des lapins en faisant tourner son ordi sous Linux.

      Barbie, c’est en fait l’avant-garde des pingouines rouges.

      • Chez le libraire Joseph Gibert ils ont créé un rayon « littérature sentimentale » ; Barbie c’est pas qu’une jolie taille c’est aussi des neurones et un gros coeur !

  6. Imagine-t-on trouver la liberté dans les ultimes retranchements identitaires ? On y enchaine la parole à son sexe comme d’autres à la couleur de leur peau ou à leurs manières de plumard. Selon le sexe, la couleur ou les manières dont vous iriez vous revendiquer vous serez d’ailleurs très diversement considérés. Autant dire que, mâle, blanc, hétéro et même pas juif, le zigue reste à quai ; le long cortège des lamentations affiche complet, des millionnaires ont réservé les dernières places, les riches se sentiraient brimés. Ne lui reste plus qu’à endosser la responsabilité de son sort ; même si ce n’est jamais vrai tout à fait, ça lui fait les pieds.

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