Cher José-Manuel,

Comment t’exprimer ma reconnaissance ? Comment te dire à quel point j’apprécie ta franchise, ta sincérité, ton honnêteté ? José Manuel, je t’aime. Je te kiffe grave.

Hier, tu m’as rempli de joie. Avec toi, pas besoin de travailler. Que pèsent mes billets de blogueur face à tes propositions formulées aux oreilles de l’Europe ? De la poussière. Rien. Nada. En proposant de soumettre tous les budgets européens à la tutelle de la Commission européenne, en souhaitant qu’ils soient bien contrôlés et modifiés par tes compétents collaborateurs avant d’être déposés devant des parlements sommés de les approuver tels quels, tu démontres avec éclat la nature oligarchique de la construction européenne. Lorsque  nous nous laissons aller à de telles accusations, nous sommes souvent, au mieux, traités de souverainistes obtus et ringards et, au pire, renvoyés aux heures les plus sombres de notre histoire.

Comme tu n’aimes pas faire les choses à moitié, ce n’est pas seulement les budgets des pays de la zone euro que tu veux préparer mais ceux de tous les Etats de l’Union européenne. La Suède et le Royaume-Uni ne font pas partie de l’union monétaire ni donc jamais signataires du moindre pacte de stabilité mais cela ne te dérange pas. Après tout, les parlementaires britanniques ou suédois sont aussi dangereux que les autres. Leur souci de réélection ne les met pas à l’abri de devenir un jour des ennemis du Dogme.

Bien évidemment, tu t’es fait tancer un peu partout. Chez moi, en France, par exemple, Luc Châtel et Laurent Joffrin ne t’ont pas ménagé. Le premier a rappelé que « c’est le Parlement qui vote le budget de la nation française, ce n’est pas la Commission européenne ». Le second, rompant avec son prédécesseur July, a écrit dans son édito de ce matin qu’il s’agissait d’« instaurer [l’Europe]à coups de sanctions et de contrôles humiliants pour la souveraineté populaire, au mépris des droits des Parlements et de la volonté des peuples ».

Ne t’inquiète pas José Manuel ! Luc et Laurent ne sont pas devenus des eurosceptiques enragés, couteau entre les dents. Ils ne comprennent pas ta candeur, ton honnêteté, ta sincérité. Ils te disent de la fermer. Que ces mesures d’austérité, de rigueur, de tout ce que tu penses nécessaire au bien des peuples malgré eux, ils les mettront bien en œuvre. Seulement, il ne faut surtout pas le dire. Parce que les peuples en question, ils pourraient se fâcher et s’apercevoir que voter pour des députés, et même pour un Président, cela ne sert plus à grand chose. Ils te disent qu’il faut sauver les apparences.

Mais toi, José Manuel, je t’aime bien parce que tu es honnête. Même si je trouve que tu joues un peu petit bras. Tu aurais pu ajouter toutes les collectivités locales des pays. En France, beaucoup se sont énormément endettées aussi et tu ne proposes même pas de contrôler leurs budgets.

Si tu passes près de chez moi, José Manuel, n’hésite pas à me faire signe. Je t’inviterai à passer à la maison pour boire un verre. Je prendrai une bouteille de blanc et un demi-verre de rouge, et je pourrai  confectionner puis te servir ce rosé que tu affectionnes tant.

Merci José Manuel.

21 commentaires

  1. L’ironie dernier rempart avant la révolte. Notre ami José Manuel ne voit il pas les piques des sans culottes s’aiguiser?

  2. Pas besoin d’etre un sans-culotte pour apprecier ce papier et dire bravo Monsieur Desgouilles.

  3. Le jaune et/ou le bleu dominant nous poussent à l’ironie ces derniers temps mon cher D.D..

    Les politiques se couchent, les syndicats font de la figuration et les gens ordinaires ont renoncé depuis qu’on leur a volé leur vote du 29 mai 2005.

    Oui Xavier, je pense tout comme vous. Il y aura peut-être une réaction face à cette situation mais seulement sous forme de révolte. Et après ?

  4. Courage M. Desgouilles!

    Nous allons finir par être nombreux, coincés dans l’espace-temps des heures les plus sombres de notre histoire.

  5. Certains insinuaient encore récemment que : «L’Europe ne dit pas ce qu’elle fait et ne fait pas ce qu’elle dit…» Ce n’est plus vraiment le cas semble-t-il…

    Mais ce qui m’étonne encore plus, c’est la prégnance du jacobinisme français dans la construction d’une Europe de « plus en plus unie » jusqu’à la fission nucléaire…

    En effet la proposition Barrozo remet en cause jusqu’aux principes fondamentaux de la pensée fédéraliste. Du moins ceux qui prévalent dans les démocraties fédérales actuelles : USA, Canada, Allemagne, Australie, Suisse, etc. À savoir que les gouvernements fédéraux de ces pays n’exigent même pas un tel contrôle préalable sur sur les budgets de leurs gouvernements fédérés.

    Je crois qu’il faut rapprocher cette déclaration euro-jacobine sur les budgets nationaux, d’inspiration droitière, des déclarations inspirée de la gauche française plus anciennes qui réclamaient, rappelez-vous, une « Europe sociale » balisée sur le modèle de la sécurité sociale à la française pour tous les pays européens.

    Ainsi que ce soit pour faire des coupes budgétaires drastiques ou pour forcer à des déficits « sociaux, dans les deux cas la méthode reste la même : Seule «l’Élite européenne sait où se situe le Bien du Peuple européen : Petit détail : Mais où se trouve cette élite? Peu importe, en autant qu’elle soit à poigne…

  6. Allez au Bengale, procurez-vous un tigre, arrachezlui les moustaches (tigre anesthésié cela va de soi) et coupez les menu-menu.
    Inviter le josé à 11 heures. Micros perforations indétectables et, les souffrances atroce, atroce, les intestins comme une passoire.
    Bon je crois que je me faire sensurerle parlement.

  7. C’est pas nouveau. Pour reprendre Patrick Artus, peu suspect euroscepticisme « Barroso est le président le plus à contre-emploi que l’Europe ait connue ».

    C’est lamentable, tantôt marxiste, tantôt ultra libéral, ces gens là se cherchent, ils ne comprennent rien.

  8. Crise de l’euro : « on n’a fait que gagner du temps, rien de plus », selon un économiste de la BCE.

    En adoptant un plan de sauvetage de 750 milliards d’euros afin d’éviter une contagion de la crise grecque à d’autres Etats de la zone euro, « on n’a fait que gagner du temps, rien de plus », estime le chef économiste de la Banque centrale européenne, l’Allemand Jürgen Stark.

    « Quand les marchés deviennent fous, personne ne peut prévoir les conséquences. Les politiques ont dû prendre rapidement des mesures pour enrayer aussi tôt que possible des développements néfastes », a-t-il expliqué dans un entretien à l’édition dominicale du quotidien d’affaires Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais interrogé sur l’efficacité du plan lui-même, M. Stark a estimé que l' »on n’avait fait que gagner du temps, rien de plus ».

    http://www.lesechos.fr/info/marches/afp_00252560-crise-de-l-euro-on-n-a-fait-que-gagner-du-temps-rien-de-plus-selon-un-economiste-de-la-bce.htm

    Ils ont gagné du temps : ils ont gagné quatre jours !

    Lundi 10 mai : ils annonçaient que la zone euro était sauvée grâce à un plan de sauvetage de 750 milliards d’euros. Tous les grands médias répétaient cette propagande : « La zone euro est sauvée ! La Grèce est sauvée ! Les marchés sont rassurés ! »

    Vendredi 14 mai : toutes les Bourses européennes s’effondraient.

    L’illusion n’aura duré que quatre jours.

    Maintenant, c’est la fin des illusions : les pays européens ne peuvent pas avoir la même monnaie.

    C’est triste.

    Mais c’est comme ça.

    Retour à la réalité.

    Retour dans le monde réel.

  9. Je sais qu’on va encore m’accuser de mépriser mes contemporrains (d’un point de vue politique, c’est vrai), mais cela dit, les gouvernements démagos de nos pays ont voté depuis plusieurs décennies des budgets en déficit, aggrandissant une dette dont les intérets engouffrent chaque année l’intégralité de l’impot sur le revenu. On finance les retraites et les salaires des fonctionnaires par de nouveaux emprunts…
    Si le fait de devoir payer pour les autres, incite les pays européens a demander un droit de regard sur le budget de leurs voisins, on peut esperer que cela conduira a un peu moins de démagogie.
    Oui j’ai tendance a plus faire confiance a Angela Merkel, qu’a nos gouvernants de droite ou de gauche pour garder notre budget a l’equilibre. Tant pis pour la souverainete nationale, les français sont des veaux ils l’ont démontré par leurs votes depuis les années 70-80.

  10. Non, Bruno, Avant de vous accuser de mépriser vos contemporains, on constatera seulement que vous avez un problème avec la démocratie.
    Et que vous rêvez d’un despotisme éclairé, en quelque sorte.
    Le problème, c’est que, personnellement, j’ai quelque doutes quant au côté éclairé des institutions européennes.

  11. Non, José Manuel ne voit pas arriver les piques des sans-culottes. Monsieur Sarkozy non plus. Ni Monsieur Fillon. Madame Lagarde pas davantage.

  12. La présidente du groupe CRC-SPG (communistes et parti de gauche) au Sénat, Nicole Cohen-Seat, a estimé mercredi que « le Parlement devait être saisi d’urgence » sur la demande de la commission européenne d’examiner les budgets nationaux avant leur adoption par les parlements.

    Dans un communiqué, Mme Cohn-Seat fait valoir que « malgré les réactions suscitées par la volonté de la Commission de Bruxelles et de la BCE de contrôler les projets de budget des Etats membres avant qu’ils ne soient présentés aux parlements nationaux, le gouvernement a l’intention de s’y fier d’une façon ou d’une autre ! ».

    Elle estime que « c’est sans doute pour lui faciliter la tâche que le président (PS) de la commission des Finances (Jérôme Cahuzac) et le rapporteur (UMP) du budget (à l’Assemblée, Gilles Carrez) proposent que ce contrôle se fasse au travers de la loi de programmation pluriannuelle des finances publiques ».

    Pour elle « quelle que soit la formule, le parlement national sera sous tutelle: c’est d’ailleurs la logique de l’Europe de Lisbonne ».

    Rappelant que de « par la Constitution (…) notre parlement est souverain pour décider du budget de l’Etat », Mme Cohen-Seat demande que « le Parlement soit saisi d’urgence sur cette question ». « Et, ajoute-t-elle, s’il y a lieu, nos concitoyens doivent être consultés ».

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=6cada9309b362bee65d2100422bec9ea

    En mai 2010, le clivage gauche / droite n’est plus le clivage important.

    Comme souvent dans l’histoire de France, le vrai clivage est le suivant :

    – d’un côté de la barrière : les partisans de la République (en mai 2010 : les communistes, le Parti de Gauche, les gaullistes, et beaucoup d’autres) ;

    – de l’autre côté de la barrière : les partisans de l’Empire (en mai 2010 : les ouistes).

  13. Bof ! Tout ça est logique ! depuis février 2008 nous ne sommes plus en république, ni même en démocratie. Nos représentants, en ratifiant Lisbonne, ont vendu notre souveraineté. Je propose que l’union européenne prenne son nom réel d’empire de la bureaucratie dont le dieu tutélaire est la statistique économique et la « gouvernance  » (sic !) est l’impuissance et l’irresponsabilité.

  14. Mardi 25 mai 2010 : tous les regards sont tournés vers l’Espagne, vers la situation catastrophique de l’Espagne.

    Les pays d’Europe du sud sont en train d’entraîner toute la planète dans leur chute.

    Après la Grèce, c’est au tour de l’Espagne de s’effondrer.

    Lisez ces 3 articles :

    1-

    Les bourses asiatiques en forte chute à mi-séance.

    Les bourses asiatiques étaient en forte chute mardi à mi-séance, dans un contexte toujours marqué par les craintes pesant sur l’euro et sur la dette de certains pays européens.
    L’indice Nikkei perdait 2,4 % à 9,526.97 points.
    L’indice sud-coréen Kospi perdait 3 % à 1.556,28 points.
    Les bourses néo-zélandaises, australiennes et taïwanaises étaient également en baisse.

    2-

    La clôture à Wall Street : l’Espagne a gâché la séance.

    Les marchés actions américains ont terminé en repli marqué malgré un indicateur économique encourageant. La journée a effet bien débuté avec l’annonce de chiffres de reventes de logements au plus haut depuis cinq mois aux Etats-Unis en avril. Mais les investisseurs ont accueilli avec défiance le sauvetage de la caisse d’épargne Cajasur par la Banque d’Espagne en Europe. Ils s’inquiètent des conséquences des problèmes européens sur la croissance américaine. Le Dow Jones a clôturé sur une perte de 1,24 % à 10066,57 points. Le Nasdaq Composite a cédé 0,69 % à 2213,55 points.

    3-

    L’euro poursuit sa chute face au billet vert, pénalisé par l’Espagne.

    L’euro poursuivait sa chute mardi face au billet vert, repassant sous 1,23 dollar, la situation économique en Europe, et notamment en Espagne où la Banque centrale a dû voler au secours d’une caisse d’épargne régionale, continuant à susciter les inquiétudes des investisseurs.
    Vers 06H00 GMT (08H00 à Paris), l’euro valait 1,2292 dollar, contre 1,2361 dollar lundi vers 21H00 GMT.
    « Les pressions à la vente continuent de peser sur l’euro en raison d’inquiétudes financières désormais alimentées par la situation en Espagne », selon Yuji Saito, de Credit Agricole.
    La Banque d’Espagne a révélé lundi un plan de sauvetage de la caisse d’épargne régionale CajaSur qui pourrait coûter jusqu’à 2,7 milliards d’euros, alourdissant d’autant le déficit public de l’Espagne.
    L’Espagne a déjà annoncé des mesures d’austérité, dans le sillage de la crise de la dette grecque qui a mis à mal la confiance dans ce pays et dans d’autres pays endettés de la zone euro, tels que l’Irlande, l’Italie et le Portugal.
    Le Fonds monétaire international (FMI) a recommandé lundi à l’Espagne des réformes « urgentes » pour améliorer le fonctionnement de son marché du travail et de son système bancaire, à l’issue d’une mission dans le pays.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=fe2235800f84583a7d384e13cffd7032

  15. Y a-t-il un chef de gouvernement respectueux de la démocratie et du principe de souveraineté populaire dans la salle? Qu’il se lève et exige séance tenante la démission de cet apprenti-dictateur de Bruxelles!

    …ah bon, y a personne???

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