Ce soir, c’Ă©tait Martine Aubry au Grand Journal de Canal +. Il se passe toujours quelque chose chez Denisot. On passera sur le sourire de la soirĂ©e lorsque Ariane Massenet a attribuĂ© Ă  Balzac la crĂ©ation du personnage Emma Bovary[1. Alors que c’est Chabrol, comme chacun sait !].

Attardons nous plutĂ´t sur ce moment surrĂ©aliste oĂą l’immense, la lĂ©gende, l’homme qui ne laisse jamais rien passer, j’ai nommĂ© Jean-Michel Aphatie, n’a pas cru bon intervenir lorsque la première secrĂ©taire du PS a affirmĂ© : «c’est la première fois en France qu’un parti rĂ©publicain n’appelle pas Ă  voter pour un autre parti rĂ©publicain ». Quelques secondes après, elle rĂ©cidivait :«c’est la première fois que cela arrive dans notre RĂ©publique ». Il s’agissait de commenter la dĂ©cision de l’UMP de ne pas adopter la stratĂ©gie dite de « front rĂ©publicain ».

Or, la ligne de conduite de l’UMP qui consiste Ă  ne pas choisir entre FN et PS(ou un autre parti classĂ© Ă  gauche) lors d’un deuxième tour dont elle est absente, ne date pas d’hier soir, comme l’a affirmĂ© Ă  deux reprises Martine Aubry. C’est mĂŞme prĂ©cisĂ©ment la stratĂ©gie adoptĂ©e depuis plus de vingt ans. Je le dis avec d’autant plus de tranquillitĂ© qu’il m’est arrivĂ©, lors d’une autre vie, de regretter lors d’un comitĂ© dĂ©partemental du RPR (ancĂŞtre de l’UMP) que notre mouvement n’appelle pas Ă  voter pour un candidat du MDC, parti chevènementiste dans les annĂ©es 90, pour faire barrage au Front National[2. Mais aussi parce que j’aimais dĂ©jĂ , Ă  l’Ă©poque, construire des ponts avec les amis de JPC, il faut bien le reconnaĂ®tre.]. Cette ligne « ni accord avec le FN, ni front rĂ©publicain » a Ă©tĂ© fixĂ©e par le tandem Chirac-JuppĂ© Ă  l’occasion des premiers faits d’armes du parti frontiste en scrutin majoritaire Ă  deux tours[4. RĂ©alisĂ©s par Marie-France Stirbois, qui fut d’ailleurs Ă©lue lors d’une lĂ©gislative partielle Ă  Dreux.]. Quelques annĂ©es plus tard, Alain Carignon fut mĂŞme exclu du RPR par Chirac et JuppĂ© pour avoir appelĂ© Ă  voter socialiste contre le FN dans une situation analogue. On remarque au passage que Jean-François CopĂ© s’avère beaucoup plus coulant avec ValĂ©rie PĂ©cresse ou NKM[3. On me dit dans l’oreillette que le Premier ministre aurait dit la mĂŞme chose que ces dernières en marge du bureau national de l’UMP. Il est effectivement plus difficile de leur faire subir le sort de Carignon dans ces conditions…].

Que Martine Aubry raconte des menteries Ă  la tĂ©lĂ©, cela arrive Ă  beaucoup de personnalitĂ©s politiques et cela nous ne Ă©tonne pas outre mesure : il s’agit prĂ©cisĂ©ment d’une des raisons principales de la montĂ©e de l’abstention et du vote FN.

Mais que Jean-Michel Aphatie laisse passer cela, je suis déçu. Vraiment déçu ! Il avait un trou de mémoire ou il a fait preuve de timidité ?

18 commentaires

  1. Le plus gros mensonge, c’est sans doute aussi ce qui est martelĂ© depuis dimanche : le FN ne serait pas rĂ©publicain (ce qui est faux si on s’en tient stricto sensu Ă  l’argumentation de Marine Le Pen ) alors que le PS et l’UMP le seraient, ce qui est encore plus faux (mention spĂ©ciale pour le PS).

    Mais c’est bien connu, plus le mendsonge est gros… Ă  moins que l’on ne remplace « rĂ©publicain » par « politiquement correct » ou tout simplement « libĂ©ral ». LĂ , ça colle…

    Le boulot de ces gens lĂ  consiste Ă  mentir, encore et encore. mais combien de temps cela va-t-il marcher ?

  2. – De plus, la position du PS (et des Verts) est contradictoire. Selon eux, la montĂ©e du FN, c’est la faute de Sarkozy et de l’UMP parce qu’ils n’hĂ©siteraient pas Ă  dĂ©fendre des idĂ©es proches de celles de ce parti.
    Et pour le combattre, lĂ  oĂą la gauche est absente, PS et Verts appellent Ă  voter …. UMP !!
    Autrement dit, selon leur raisonnement, ils vont voter « bonnet blanc » pour battre « blanc bonnet ».
    Comprenne qui pourra !

    – Sarkozy n’appelle pas Ă  voter pour le PS contre le FN, surtout parce qu’il craint que la majoritĂ© de ses Ă©lecteurs ne le suivent pas.

    – Et si on laissait les Ă©lecteurs dĂ©cider eux-mĂŞmes ? Ce qu’ils feront de toute manière.

    – Et si le fait de jouer Ă  « tous contre le FN » ne contribuait qu’Ă  « casser le thermomètre » ? Comme le dit le communiste AndrĂ© Gerin, adversaire du « dĂ©sistement rĂ©publicain » (cf interview dans le JDD avant le 1er tour).

    – Admettons mĂŞme que le FN soit un « parti dangereux » (comme ils disent). Que va-t-il se passer en ce 2e tour ?
    Risque-t-on d’Ă©lire un prĂ©sident de la rĂ©publique FN ? Non.
    Un maire FN ? MĂŞme pas.
    On risque seulement d’Ă©lire 1 ou 2 conseillers gĂ©nĂ©raux FN dans une petite poignĂ©e de dĂ©partements. C’est ça le « danger » ? Franchement, les Aubry, Assouline, PĂ©cresse, NKM and co sont « à cĂ´tĂ© de leurs pompes » ou nous prennent pour « des billes ».

    – Quand ces gens-lĂ  vont-ils comprendre que la diabolisation du FN est contre-productive ?
    Mais, il est vrai qu’on « ne change pas une stratĂ©gie qui perd ».
    Surtout quand on se sait incapables d’apporter la moindre rĂ©ponse aux prĂ©occupations qui crĂ©ent l’Ă©lectorat du FN.

    PS : Notons que, si le rĂ©sultat de l’UMP est très mauvais, la gauche ne progresse pas. Dans ma rĂ©gion, il semble qu’en gros, elle conservera ses sièges mais n’en gagnera pas.

  3. qui Ă©tait le mentor de cette femme,,,,Mitterrand
    et grâce a ce Républicain le front national avait enfin des députés
    cette femme a l »époque n »a rien dit ?
    la peur sans doute de fâcher TONTON
    ou j »étais responsable RPR,rue de lille,j »ai toujours dit que je préfère voter droite national ,
    mais dans ma vie,je n »ai jamais voter a gauche et ne le ferais JAMAIS
    JF Copé a retenu la leçons,
    le front républicain dans le NORD,,fuite des compagnons
    personne n »est propriétaire des voix,et c »est une connerie de faire pressions sur ces gens
    les temps ont changer,les gens ne sont plus des veaux,
    et vu le spectacle lamentable de L »UMP ou c »est la chienlit,et le PS qui est incapable de proposer du neuf,
    je voterais dimanche pour la droite national
    pour ceux qui aurait la mémoire courte,
    un secrétaire national du RPR fut élue grâce au FN MANCEL JEAN FRANCOIS

  4. Franchement, ce « Front Républicain », ça ressemble beaucoup trop à un « syndicat » des gens en place qui verrouillent le système pour empêcher toute concurrence.

    David Assouline aurait parlĂ© de « dĂ©shonneur » concernant ceux qui ne veulent d’un tel « front » ?
    Oula, oula, quel « grand mot » !

    Surtout de la part de celui qui fut en 1986 un agitateur trotskiste contre la loi Devaquet. Puis qui, l’âge venant, trouva que pour ĂŞtre adjoint au maire de Paris, puis sĂ©nateur, il Ă©tait plus utile d’adhĂ©rer au PS. Parti oĂą il se trouvait en compagnie de son ainĂ©, l’agitateur maoĂŻste de mai 68, Alain Geismar.

    Assouline, ce socialiste (de gauche, non mais !), adversaire de la constitution européenne en 2005, puis partisan de la même constitution rebaptisée « traité de Lisbonne » en 2008.

    Assouline, un futur ministre ?
    Mais de qui ?
    Socialiste, bien sûr, si le PS passe en 2012.
    Mais pourquoi pas, ministre « d’ouverture » de Sarkozy s’il Ă©tait rĂ©Ă©lu ?

  5. Un dernier mot concernant les adeptes du « Front Républicain ».
    Leur objectif est clair : pas un conseiller général FN dans toute la France.
    Autrement dit : un parti qui a 15% doit avoir ZÉRO élus sur plus de 2000 !

    Le « Front RĂ©publicain » (associĂ© au passage Ă  12,5% des inscrits pour se maintenir si on est 3e : quasi impossibilitĂ© avec le nombre d’abstentions) est le moyen d’y parvenir.

    Allez, les adeptes de ce « front comme ceux qui ont voté les 12,5% devraient relire Corneille (le Cid) : « à vaincre sans périls, on triomphe sans gloire ».

  6. Les socialistes ne se remettront jamais de leur erreur historique d’avoir appelĂ© Ă  voter Chirac en 2002. Ils n’ont pas compris du fait de leur obscurantisme que Jospin n’a pas Ă©tĂ© battu par la division de la gauche, mais parce qu’il lui avait manquĂ© 196.000 voix sur 41 millions d’Ă©lecteurs inscrits. Des Ă©lecteurs qu’il n’a pas su convaincre. A partir de lĂ , il leur aurait fallu comprendre que la droite et le centre Ă©taient suffisamment nombreux pour barrer la route Ă  Le Pen et ils auraient dĂ» appeler au vote blanc.
    Comme ils sont bĂŞtes, ils n’en ont rien fait. Comme ils se sont « sacrifiĂ©s » sur l’autel de la RĂ©publique, croient-ils, ils estiment que l’on doit leur rendre la pareille, afin de masquer leur dĂ©route (ils perdent globalement plus de voix que la droite dans mon dĂ©partement, mais demeurent devant du fait de leur forte implantation « radis-rose ») et leur permettre d’accĂ©der au pouvoir en 2012… pour continuer la politique du chien crevĂ© au fil de l’eau.
    Ceci dit, c’est rageant de voir que le Front National peut prĂ©senter n’importe quelle chèvre, les gens votent pour elle ! Tandis que l’on doit se battre comme des fous pour rĂ©colter quelques suffrages en Ă©tant implantĂ© !
    Les Français sont bien des veaux ! Leurs dirigeants sont Ă  leur image ! Ils pètent de trouille devant leur ombre en rejetant la faute Ă  d’autres : vous avez lz choix des Ă©pouvantails.
    Oui, la France est bien malade de ses Français et cela n’augure rien de bon : A lire ou relire le livre de Shirer sur la fin de la IIIè RĂ©publique…

  7. Sur un autre sujet : la Libye.
    Je viens de relire la chronique d’Alain Duhamel, hier sur RTL.
    Elle s’intitule : « Libye, une initiative française ».
    Le titre en est dĂ©jĂ  contestable car tout montre (cf commandement amĂ©ricain, par exemple) que Sarkozy est sous-traitant de l’interventionnisme des États-Unis qui ne voulaient pas se mettre en première ligne, Ă©chaudĂ©s par leurs expĂ©riences prĂ©cĂ©dentes.

    De plus, si on lit la première partie, que de ressemblances avec l’article surprenant d’Ă©loges pour Sarkozy de Laurent Pinsolle (« Marianne 2 »).

    Je ne connaissais pas encore la position de Zemmour. Ayant assisté depuis jeudi à de curieuses conversions, je restais réservé.
    Ce matin, sur RTL, il m’a rassurĂ©. Il qualifie cette intervention de « kouchnĂ©risme sans Kouchner » et analyse toutes ses impasses. Je suis globalement d’accord avec lui.

  8. 1°- Dans sa chronique de ce matin, Zemmour montre commente la gauche a jouĂ© avec le FN et l’anti-FN (Front RĂ©publicain) pour piĂ©ger la droite (particulièrement sous Mitterrand).
    Et comment cette « chance de la gauche » (selon une expression de BĂ©rĂ©govoy en 1988) s’est retournĂ©e contre elle en 3 temps.
    – 2002 : le Front RĂ©publicain ne favorise pas la gauche, mais Chirac.
    – L’Ă©lectorat ouvrier et populaire a de plus en plus abandonnĂ© la gauche pour rallier le FN.
    – Le programme de Marine Le Pen contre la mondialisation libĂ©rale, pour l’influence de l’État sur le plan Ă©conomique et qui s’adresse mĂŞme aux fonctionnaires rompt avec le reaganisme d’avant.

    Le FN est faible au niveau organisation interne depuis la scission mégretiste (1998). Malgré cela, des candidats inconnus font parfois mieux que des socialistes connus et traditionnellement bien implantés.

    Seul MĂ©lenchon (1) le concurrence, mais il ne veut pas combattre l’immigration, contrairement Ă  Marchais en 1981.
    http://www.rtl.fr/emission/z-comme-zemmour/ecouter/eric-zemmour-le-ps-et-le-fn-comme-un-boomerang-7670820770#play

    2°- La gauche est-elle si unie ?
    Conséquence des 12,5% des inscrits (2) pour être présent au 2e tour et avec la forte abstention, dans certains cantons, il reste le PCF sortant en tête et les Verts (soutenus au 1er tour par le PS) en 2e position.
    Et lĂ , les Verts, habituellement anti-FN sollicitent l’Ă©lectorat de ce parti.
    Souvenons-nous : c’est avec un « front rĂ©publicain » mais anti-communiste cette fois que NoĂ«l Mamère est devenu maire de Bègles en 1989. Idem pour Dominique Voynet Ă  Montreuil en 2008.

    3°- Concernant le Conseil d’État et son interprĂ©tation fortement immigrationniste d’une directive europĂ©enne, cet organisme n’en est pas Ă  son coup d’essai.
    La polygamie est interdite en France depuis des siècles.
    Et pourtant, en 1980, par l’arrĂŞt Montcho, le Conseil d’État exigeait qu’on accorde des titres de sĂ©jour aux familles polygames.
    « L’Ă©tat de droit » dans des conditions raisonnables sert la dĂ©mocratie. Mais, l’excès « d’Ă©tat de droit » auquel nous assistons depuis une trentaine d’annĂ©es dĂ©truit la dĂ©mocratie. Je pourrais citer de nombreux autres exemples, mais ce serait trop long.

    (1) Zemmour est souvent « gentil »avec MĂ©lenchon. Je crois que ce n’est pas le seul point sur lequel le dirigeant du PG ne concurrence pas le FN.
    – Il critique une politique « sĂ©curitaire », mot tabou.
    – Il s’est prononcĂ©, et pas qu’en 1992, pour la monnaie unique (cf son dĂ©bat avec Marine Le Pen le 14 fĂ©vrier dernier).
    – Ajoutons ses rĂ©centes positions contre le nuclĂ©aire et pour l’intervention en Libye.

    (2) Constatons que les partis au pouvoir manipulent la notion « d’inscrits » comme ça les arrange.
    Ainsi, le rĂ©fĂ©rendum de septembre 2000 sur le quinquennat avait Ă©tĂ© adoptĂ© avec 73% des exprimĂ©s. Sauf qu’avec les abstentions massives et les nombreux bulletins blancs, le « oui » ne reprĂ©sentait que 17% des inscrits.
    Le rĂ©sultat Ă©tait-il valable ? Oui selon eux, puisqu’il allait dans leur sens.

  9. Si le FN n’est pas un parti rĂ©publicain :

    1) il est quoi ? Royaliste ? Bonapartiste ? Anarcho-libertaire ? Fourriériste ?

    2) Pourquoi ne pas l’interdire ? Pas de libertĂ©, etc.

  10. @Thibaud :
    Il est un parti rĂ©publicain, son programme en atteste – toutes ses mesures Ă©galement -, et les dĂ©clarations de sa prĂ©sidente assumant une Ă©volution de son parti le dĂ©montrent encore : le reste, tout le reste, c’est de la politique – une tentative de dĂ©stabilisation par « rediabolisation » -, ce Ă  quoi d’ailleurs les mĂ©dias participent, mais il ne s’agit-lĂ  que d’une action mĂ©diatique qui ne rentre jamais que dans le cadre de leur mission gĂ©nĂ©rale de rĂ©Ă©ducation. Tout va bien. De toutes manières, tout cela rentrera dans l’ordre d’ici 10 Ă  15 ans, soit juste le temps qu’il faut pour mettre en oeuvre le vote non plus selon l’urne et l’enveloppe, mais selon un procĂ©dĂ© Ă©lectronique ; ainsi, tout sera cadenassĂ©, sĂ©curisĂ©, sous contrĂ´le. Vous trouvez que c’est un scĂ©nario de science fiction ? Moi aussi, Ă©videmment, tout cela ne peut arriver. Tout va bien, dormez braves gens.

  11. Ce qui est le plus lamentable, c’est le comportement de la mĂŞme Ă©quipe de Canal+ avec Marine Le Pen l’autre soir.

    Heureusement, elle a parfaitement rĂ©pondu sans trop se destabiliser… Aphatie et Denisot sont finalement ressortis avec l’image de cireurs de pompes pour l’UMPS. LĂ , ça sautait vraiment aux yeux !

    Maintenant, j’aimerai bien savoir si les UMPS vont empĂ©cher Marine Le Pen d’avoir ses 500 signatures. Si le cas se prĂ©sentait, je me demande bien ce qui se passerait…

    Ortog

  12. Moi, quand le FN est apparu comme un parti important (europĂ©ennes de 1984), j’Ă©tais inquiet.

    Il me semblait que réapparaissait un mouvement fasciste comme dans les années 30.
    Mais, « l’Histoire ne repasse pas les plats ».

    Les problèmes des années 80 et a fortiori ceux de 2011 ne sont pas ceux de 1936 ou de 1945.
    Et un certain « devoir de mĂ©moire » (très partial d’ailleurs) constitue une diversion pour oublier les problèmes actuels.
    Constatons aussi que Le Pen père a apportĂ© « de l’eau au moulin » aux adeptes de cette diversion avec son « dĂ©tail » et ses retours frĂ©quents sur cette pĂ©riode.

    En ce qui me concerne, dès le dĂ©but des annĂ©es 90, j’ai fait des constats qui m’ont fait Ă©voluer par rapport Ă  mes craintes de 1984 :
    – Le seul combat du FN est Ă©lectoral. On ne voit pas des ligues d’extrĂŞme-droite se battre dans la rue comme dans les annĂ©es 30.
    – Le FN Ă©tant un parti lĂ©gal, et quoi qu’on pense de lui, il devrait avoir le droit d’organiser des rĂ©unions publiques sans subir des manifestations d’hostilitĂ© systĂ©matiques de la part de ses adversaires.
    – Quand le FN est prĂ©sent pour le 2e tour (cas de la prĂ©sidentielle de 2002), c’est aux Ă©lecteurs Ă  dĂ©cider de son sort Ă©lectoral et pas aux manifestations de rues. A fortiori certains collègues enseignants ne devraient pas avoir le droit d’inciter les lycĂ©ens Ă  descendre dans la rue. Étant fonctionnaires, leur attitude porte un nom : forfaiture.

    Bref, depuis 25 ans, les comportements anti-rĂ©publicains sont venus uniquement de ceux qui empĂŞchent ce parti lĂ©gal de s’exprimer dans les mĂŞmes conditions que les autres.

    Concernant le « Grand Journal » de Canal+, je ne le regarde pas habituellement, apprĂ©ciant peu son Ă©tat d’esprit.
    Mais, j’ai suivi sur Internet ce qui s’est passĂ© avec Marine Le Pen. C’est effectivement lamentable, pitoyable de la part de l’Ă©quipe de cette Ă©mission.
    – Obstruction prolongĂ©e avec retour rĂ©pĂ©tĂ© et insistant sur les phrases douteuses de JM Le Pen. Tout cela, manifestement, pour qu’elle ne puisse pas parler de son programme.
    – Spectacle « cousu de fil blanc » avec l’intervention de 3 pseudo-experts pour « dĂ©montrer » que MLP n’est pas prĂŞt Ă  gouverner.
    – Aphatie toujours vivant car le ridicule ne tue pas. Ridicule lorsqu’il s’est permis de jouer les professeurs de sciences-po.

    DĂ©cidĂ©ment, cette pantalonnade renforce s’il en Ă©tait besoin ma prĂ©vention contre cette Ă©mission.

  13. @Ortog, Pepe, Thibaud,

    On passe un cap avec Sophia Aram, « humoriste » qui fait ouvertement dans le militantisme politique, sur une radio publique (Inter), en insultant les électeurs FN.

    L’Ă©mission – les deux chroniques en cause – de Sophia Aram :

    http://fr.news.yahoo.com/63/20110323/tpl-une-chroniqueuse-de-france-inter-ass-5cc6428_2.html

    Il y aurait donc deux catĂ©gories de français, chère Sophia Aram ? Ceux qui votent juste et vrai, c’est Ă  dire comme il faut, et ceux qui votent pour une femme prĂ©sentant un programme rĂ©publicain mais qui sont ainsi et pour cette raison, des « gros cons », voire des monstres.

    Celle-ci dit notamment dans sa chronique :

    «  »J’ai retenu une chose sur laquelle tout le monde semble d’accord. Il faudrait arrĂŞter de culpabiliser les personnes qui votent FN. Il faudrait cesser le genre de raccourcis qui consiste Ă  dire que les Ă©lecteurs du Front national ne sont que des gros cons » ».

    Je crois que quelque chose se passe dans le pays, et cet unanimisme Ă  propos d’un parti et de sa candidate, lesquels ne remettant pas en cause la règle rĂ©publicaine, a quelque chose d’inquiĂ©tant.

    A mon sens ce n’est qu’un dĂ©but : ils oseront tout. RĂ©cemment encore, c’est RĂ©gis Jauffret qui, dans LibĂ©ration, tenait des propos scandaleux Ă  propos de Marine Le Pen ; aucune rĂ©action du petit milieu, pas mĂŞme des chiennes de garde ; et, bien sĂ»r, je ne parle pas mĂŞme de l’Ă©mission scandaleuse de Canal dĂ©jĂ  ici Ă©voquĂ©e. Il se passe quelque chose, le petit milieu panique, cela ne peut convaincre que d’une seule chose…

    En tout Ă©tat de cause ce mĂ©pris, cette haine, ces insultes sont inacceptables et insupportables dans une dĂ©mocratie ; Sophia Aram ne fait pas son travail d’humoriste, elle insulte et assume un travail de militant politique sur une radio publique : il y a quelque chose de malsain au royaume du Danemark.

    Il s’agit-lĂ  d’un pur dans scandale dans l’indiffĂ©rence mĂ©diatique habituelle, et recouvert Ă©videmment d’une certaine bienveillance Ă  gĂ©omĂ©trie variable. Non, dĂ©cidĂ©ment, quelque chose ne va pas.

    Inter, radio publique, atteint gravement le débat démocratique par ses pratiques.

  14. Tout-Ă -fait d’accord avec Aventin.
    Inter n’est plus, depuis longtemps, une radio de service public, mais une radio de propagande.
    Je l’Ă©coute de moins en moins, prĂ©fĂ©rant France info.
    Mais je paye quand mĂŞme des impĂ´ts pour financer Inter, et ça commence Ă  m’Ă©nerver.

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