Dominique de Villepin se moque-t-il du monde ? Il faut croire. Lorsqu’on convoque le ban et l’arrière-ban de la presse française pour annoncer la création d’un mouvement politique ; lorsqu’on l’inaugure -le 19 juin dernier- en grandes pompes sous le fier nom de République solidaire ; lorsqu’on se scandalise bruyamment des mesures prises à l’égard des Roms au point de déplorer la tache qui souille ainsi le drapeau tricolore et que l’un de ses amis compare les expulsions au sort des Juifs pendant l’occupation[1. Il s’agit du député Jean-Pierre Grand.] ; on pourrait légitimement penser que certaines distances puissent être prises avec l’UMP.

Or, tel n’est pas le cas. Pendant que les députés villepinistes annonçaient à qui voulait bien l’entendre qu’ils envisageaient de former un groupe parlementaire -et donc de quitter celui du parti présidentiel, l’ancien premier ministre renouvelait son adhésion au « mouvement populaire », comme l’appelle Xavier Bertrand. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’a confirmé comme l’annonçait Libération le 5 aout dernier [3. Et non pas Médiapart, pourtant champion inter-planétaire de l’investigation. Allez savoir pourquoi…].

Ainsi République Solidaire est davantage soluble dans l’UMP que la fameuse tache sur le drapeau national. Les parlementaires non inscrits contactés par les proches de Villepin dans le but de rejoindre le fameux groupe et atteindre la barre fatidique des quinze unités seront ainsi fixés. François Bayrou, qui a refusé en 2002 de rejoindre le parti -qui se voulait unique- de la droite, et Nicolas Dupont-Aignan, qui en a claqué la porte lorsque Nicolas Sarkozy fut désigné candidat en janvier 2007, mesureront ainsi l’écart entre les discours martiaux de Galouzeau et la réalité villepiniste. Alors que ces deux personnalités ont pris des risques politiques en volant de leurs propres ailes, en refusant les subsides de l’UMP, Dominique de Villepin, lui, se comporte comme le premier Bernard Kouchner venu.

Comme l’actuel ministre des affaires étrangères, qui joue un pitoyable double-jeu avec sa vraie-fausse hésitation de démission,  Villepin semble hésiter entre le rôle de la Vierge Marie et celui de Marie-Madeleine[2. Merci à Gil, pour la formule.]. Certes, le Cardinal de Retz avait enseigné qu’on ne sortait de l’ambiguïté qu’à son détriment. Mais qu’on me pardonne, on n’est plus ici dans l’ambiguïté. On est dans l’escroquerie de grand chemin, celle qui consiste à faire croire à la France entière qu’on a créé un mouvement alternatif à celui du Président de la République, qu’on est l’un des opposants les plus résolus à son action, alors qu’on continue de cotiser dans le même parti que Morano, Estrosi et Hortefeux.

12 commentaires

  1. tout cela,c »est le cirque politique?
    Morin et son NC,,,,Mélenchon,,,le petit postier, ect ect
    peuvent t »il peser sur la vie politique,,,bien sur que non,
    un exemple,la droite-national,,,des millions de voix,,aucun députés,
    le PC,,combien de voix,et des députés,,,pas belle la démocratie,,,,,en France
    et après tout cela,,,,le chapiteaux est vide,,,,comme les urnes?
    le peuple, en a marre,,,de ces politiciens de tout bords,qui mentent, comme ils respirent,,
    y a t »il un sauveur en france,,,,,voila la bonne question?
    du sang et des larmes,,,,,c »est sûrement la bonne réponse,

  2. michel, il faut penser à faire graisser ta touche « virgule » =)
    Très bon article David… Est-ce que tu ne penses pas qu’il garde (au moins) un pied dans l’UMP pour pouvoir participer aux « primaires » histoire de voir ce que ça dit ? Ça ne lui coûte rien à part un peu de crédibilité, mais seulement auprès des électeurs avertis…

  3. Je ferai très aimablement remarquer à Michel que le PCF, quel que soit le mode de scrutin, majoritaire ou proportionnel, dans toutes les études, se retrouve grosso modo avec une vingtaine de députés.
    Le FN, lui, est effectivement handicapé par le scrutin majoritaire en ce qui concerne les législatives. Je rappelle néanmoins qu’il a réussi à prendre des mairies qu’il a été incapable de garder.

  4. Je me demandais si le retour de vacances coïnciderait avec une réponse à cette prise de position humorico-humaniste de De Villepin.
    C’est heureusement le cas.
    BHL attend son tour…

  5. je pense que DDV n’a pas renoncé à prendre le parti de l’interieur. Ce qui me parait quelque peu impossible quand j’entends les retours de commentaires des militants et/ou sympathisants UMP qui préfèrent cent fois un Sarko bling-bling, mitterandophile et ouverturolatre qu’un Villepin qui aligne ses positions sur l’aile gauche du PS. Ce serait tomber de Charybde en Scylla

  6. Votre analyse part du principe que l’UMP tel le FN est la chasse gardé d’un seul individus voir de sa filiation. Alors juste un rappel, ce parti n’a pas été crée et n’appartient pas à Sarko. Si DDV entend ramener à plus de raison, d’idéologie Libérale originelle, voir à qu’ils s’éloignent de ce populisme dégradant Alors bon courage !!!. quoiqu’il en soit il a tout de même bien plus de classe que ces petits politiques

  7. Bonjour,
    @ Jérome Leroy
    Joli tour de passe-passe.
    Mais si le PCF conserve ses villes, c’est qu’a l’encontre du FN, les crédits des Conseil Généraux, des Régions, ne lui sont pas refusé sous le fallacieux prétexte d’appartenir à un parti dit « totalitaire d’extrème droite »…
    Difficile de gérer une commune sans ces aides, la majorité des régions étant de gauche…je vous laisse deviner tout seul la suite pour les partis dit » totalitaire de gauche »…

  8. je ne voulais pas polémiquer,
    le PCF chez nous et ailleurs ont perdu de très nombreuses villes dans le VAR et en banlieue,la fameuse ceinture rouges ,qu »elle t »elle devenue?
    je suis pour que TOUT les partis soit représenter a l »assemblée,
    la démocratie est a se prix la?

  9. Non, la démocratie n’est pas à ce prix là, puisque c’est un concept tout relatif, Michel. Il y a la démocratie directe (en principe ingérable) et la démocratie représentative, c.a.d la notre où se dégagent des majorités qui gouvernent.
    Dans l’Antiquité par exemple, le système était censitaire; et là aussi, selon que l’accès à la citoyenneté était aisé ou difficile, les uns dénonçaient l’absence de démocratie, d’autres la démagogie d’une citoyenneté offerte à un grand nombre. Une idée évolutive donc.

  10. Enfin une bonne analyse sur de Villepin : c’est un escroc du gaullisme. Il est un fanatique partisan du traité de Lisbonne, donc ça le disqualifie ! Qu’il retourne au bercail UMP continuer à vendre la soupe de Barroso qui fera de nous des Grecs.
    Je suis allé les voir, et non me faire voir, cet été. Ce que leur ont fait les européistes à la solde des banquiers internationaux est une véritable honte. Tout approbateur de l’européisme doit être rejeté. La vraie ligne de partage politique est là et non entre la droite et la gauche. Ces deux clans de ouiouistes ne sont que des cadavres ambulants !

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