Au menu cette semaine, un appel au meurtre, un euphémisme, une chocolatine et une panne de Twitter.



Twitter Têtes de piaf !

Pour beaucoup de jeunes journalistes, Twitter est la bible des « news ». Le moindre gazouillis de Cyril Hanouna ou d’Anne Hidalgo se voit ainsi disséqué à longueur de journée, notamment sur les chaînes d’info. Pourtant ce vendredi, quand une « cyberattaque malveillante d’origine inconnue » a bloqué Twitter sur toute la planète, cette nouvelle d’importance a été fort peu commentée… Sans doute que, pour nos jeunes amis, une info qu’on n’a pas encore lue sur Twitter, c’est pas une vraie info.

Twitter : Que fait la justice ?

« Si un attentat terroriste frappait les immondes ordures homophobes de LMPT, devinez quoi ? Je trouverais Dae’ch sympa. » À la veille de la manif du 16 octobre, on a vu fleurir sur Twitter par centaines ce genre de “blague” en forme d’appel au meurtre, sans que nul ne s’en émeuve. À comparer avec l’énième “affaire Zemmour”, poursuivi cette fois-ci pour « apologie du terrorisme ». Zemmour, propagandiste du djihad ? Ben voyons… Et pourquoi pas Besancenot trader ?
En résumé, certains peuvent appeler au massacre de familles entières, la justice ne moufte pas. Mais que l’ami Éric émette une opinion dissonnante sur la manière de combattre le djihadisme, et le parquet s’affole ! Ce n’est plus la justice aveugle, c’est la justice qui s’aveugle…

Facebook : Ne m’appelez plus jamais “racaille”

L’autre dimanche, relatant une nuit de violences urbaines au Val-Fourré, le Parisien a cru bon de requalifier les émeutiers en « trublions », suivant ainsi la jurisprudence Cazeneuve, qui avait gentiment appelé « sauvageons » les barbares de Viry-Châtillon.
Franc succès sur Facebook ! Au lieu de se lancer dans un exercice d’indignation toujours vain, les internautes ont choisi d‘en rire. Et chacun d’y aller de sa suggestion pour remplacer le mot “trublion”, encore un peu excluant : « chenapan », « garnement », « polisson »… Et pourquoi pas, à la mode Darry Cowl, « petit canaillou lanceur de cailloux… » ?
Au rythme où les agressions contre les forces de l’ordre se multiplient, cette pluie d’euphémismes tombe plutôt bien. À défaut d’aider la police, ils pourront toujours être utiles à ces journalistes — sociologues « à la française » qui n’ont qu’une crainte en ce bas monde, « faire le jeu de la droite ». Sauf que l’électeur, lui, ne joue plus…

La Charente libre : Copé La traversée du dessert

Crédité dans les sondages d’un et quel que pour cent aux primaires, Jean-François Copé a un peu de mal à se faire entendre. Aussi a-t-il été ravi quand, lors d’un congrès de l’Uni, deux militants sont venus lui parler. Hélas, ils ne voulaient pas en savoir plus sur ses « Quinze ordonnances pour réarmer la France » ; juste lui dire que le Sud-Ouest gardait toujours en travers de la gorge son fameux “pain au chocolat” !
Rassurez-vous : les militants de l’Uni du Sud-Ouest ne se sont pas alignés sur SOS-Racisme et le MRAP. Ils se contentent de réaffirmer que, chez eux, on ne dit pas “pain au chocolat” mais “chocolatine” ! Jean-François Copé a semble-t-il reconnu son erreur, puisqu’au lieu de les envoyer paître il a posé de bonne grâce avec les deux potaches… Moi qui d’ordinaire n’aime guère que la droite fasse repentance, là je n’y vois rien à redire.

[Publié dans Valeurs Actuelles]

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