450px-Guillaume_Apollinaire_(Père_Lachaise)Apollinaire est mort le 9 novembre 1918 — l’une des innombrables victimes de la grippe dite « espagnole » — ainsi qualifiée parce que la presse française, muselée par la guerre, avait pour instruction d’affirmer que le virus était resté cantonné outre-Pyrénées — comme la radio-activité de Tchernobyl est restée en-deçà des Alpes, il y a quelques années.
De la grippe et pas de sa blessure à la tête, un éclat d’obus reçu en mars 1916.068pica Certes, la cicatrisation fut lente, la convalescence compliquée, mais tout cela lui avait laissé le temps d’inventer le mot « surréalisme », et d’épouser Jacqueline, l’« adorable rousse » pour laquelle il écrit l’un de ses derniers poèmes :

« O Soleil c’est le temps de la raison ardente
Et j’attends
Pour la suivre toujours la forme noble et douce
Qu’elle prend afin que je l’aime seulement
Elle vient et m’attire ainsi qu’un fer l’aimant
Elle a l’aspect charmant
D’une adorable rousse
Ses cheveux sont d’or on dirait
Un bel éclair qui durerait
Ou ces flammes qui se pavanent
Dans les roses-thé qui se fanent
Mais riez de moi
Hommes de partout surtout gens d’ici
Car il y a tant de choses que je n’ose vous dire
Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire
Ayez pitié de moi »

Jacqueline suit le convoi funèbre, de saint-Germain au Père-Lachaise — sous les huées de la foule enflammée de victoire et hurlant « à bas Guillaume ! » — le roi de Prusse, bien sûr, mais comment les camarades en deuil qui suivent le cortège ne s’y tromperaient-ils pas ? Voir le témoignage de Cendrars, autre grand engagé volontaire étranger en 14, et ami d’Apollinaire et de Max Jacob, présent aux funérailles comme un ludion noir, à ce sujet.
Jacqueline sera enterrée dans la même tombe, cinquante ans plus tard. Cinquante ans à être la veuve du plus grand magicien de ce début de siècle. Deux ans à peine après Madeleine Pagès, la marraine du guerrier volontaire (il est engagé en temps qu’italien, comme tant d’autres qui formeront, un temps, la légion Garibaldi), pour laquelle il a traversé la Méditerranée le temps d’une permission. Quatre ans après Louise de Coligny-Châtillon, la Lou des poèmes, la dernière violemment (à tous les sens du terme) aimée. Apollinaire, comme son ami Gustave le Rouge, l’immortel créateur du Docteur Cornélius, a ses petites manies : lire les Prospérités du fouet, la belle étude que Christophe Granger a consacrée aux maniaques de la Belle Epoque — cette époque où Pierre Mac Orlan, sous des pseudos plus ou moins transparents (Sadinet ou Pierre Dumarchey, son vrai patronyme) publiait des récits badins de mœurs « anglaises », comme on disait alors.img-5-small480 Lire surtout les Onze mille verges,Unknown où le poète explique une fois pour toutes que la flagellation fait partie des arts du scripteur :

« Le Tatar était un artiste et les coups qu’il frappait se réunissaient pour former un dessin calligraphique. Sur le bas du dos, au-dessus des fesses, le mot putain apparut bientôt distinctement. »

On préfère héberger au Panthéon Maurice Genevoix — cet inlassable fournisseur de dictées tout au long des IIIe et IVe Républiques. Soit. Il est sans doute plus présentable que l' »enchanteur pourrissant ». Depuis Pompidou, le niveau littéraire a baissé, à l’Elysée.

Cela nous laisse le Père-Lachaise pour nous, les poètes vrais, les fouetteurs du sens, les dionysiaques — « Ecoutez mes chants d’universelle ivrognerie » —, nous qui savons que « le Rhin est ivre où les vignes se mirent » : bon sang, quel vers  — où les combinaisons phoniques « m », « r », « v » et « i » disent la merveille sans même la nommer…

Apollinaire s’est engagé en 14 sans haine pour les Allemands : il avait connu en Allemagne, en 1901-1902, cette Annie Playden, gouvernante anglaise coincée qui lui inspirera quand même « la Chanson du mal-aimée ». Ce n’est pas rien. Tiens, elle est morte la même année que Jacqueline — c’est fou ce que ces femmes aimées ont survécu à l’amant trop tôt parti. Sans plus personne pour les chanter. Cinquante ans de solitude.

Ce 11 novembre m’évoque bien sûr la fin de ces quatre ans d’horreur — et la victoire sur les Prussiens. « Les Boches », disait mon grand-père, heureux gagnant de deux guerres mondiales. Mais il m’évoque surtout la figure d’Apollinaire, mort deux jours avant l’armistice, mort trop tôt — à 38 ans. Il en est de la vie des poètes comme du silence après un morceau de Mozart : tout mort, qu’ils soient, ils restent vivants, et hantent encore :

« Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l’ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs

Adieu ! voici le boute-selle
Il disparut dans un tournant
Et mourut là-bas tandis qu’elle
Riait au destin surprenant »

Jean-Paul Brighelli

126 commentaires

  1. Un poète doit-il être blanc-bleu ? Bas bleu ce n’est quand même pas une sinécure pour un poète dans la force de l’âge … on dit que ce Kostrowitzky d’origine douteuse – était-il italien ou polonais ? – fréquentait un autre immigré, un espagnol Picasso, un peintre, qui affectait ne pas le connaître devant le juge d’instruction Drioux !
    Il n’y a pas de fumée sans feu dit le bon sens populaire – et les relations douteuses du poète avec des receleurs d’objets d’art devaient mettre la puce à l’oreille de la maréchaussée et de la magistrature assise.

  2. AH AH AH
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/09/01016-20181109ARTFIG00049-forte-hausse-du-nombre-d-actes-antisemites-en-france.php

    « Une autre question essentielle est celle de l’origine des actes antisémites. Depuis une trentaine d’années, à de rares exceptions près, les actes antisémites répertoriés ne sont plus le fait de groupes d’extrême droite, mais appartiennent aux «milieux d’origine arabo-musulmane», relevait la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dès 2004 dans son rapport annuel. »

    Comme d’hab’, les vérités qui fâchent finissent toujours par sortir.
    Méditez…

    • Quinze années de déni… Combien de morts depuis Ilan Halimi ? Combien de Juifs qui se sont définitivement exilés ?
      Ces gens de gauche me répugnent.

  3. C’est encore heureux que cet Apollinaire n’était pas un de ces affreux poètes pédérastes dont le bienheureux Claudel nous a prévenu de nous méfier à l’avenir !

    • Mon cher, « poète pédéraste » n’est pas nécessairement un pléonasme…
      Mais ça arrive :

      « Aujourd’hui, Rollinat parlait de Rimbaud, l’amant de Verlaine, ce glorieux de l’abomination, de la dégoûtation, qui arrivait au café et, se couchant la tête sur le marbre d’une table, criait tout haut : « Je suis tué, je suis mort, X*** m’a enculé toute la nuit… Je ne puis plus retenir a matière féale… »
      (Journal des Goncourt, 18 avril 1886 — curieusement, cette date a été effacée de l’édition Wikisource du Journal).
      Curieusement-bis, Word me souligne en ruge « enculé ».

      • Avez-vous essayé « enculée », plus adapté aux mœurs de ceux qui tendent à être plus qu’une minorité ?

      • Vagabonds

        Pitoyable frère ! Que d’atroces veillées je lui dus ! « Je ne me saisissais pas fervemment de cette entreprise. Je m’étais joué de son infirmité. Par ma faute nous retournerions en exil, en esclavage. » Il me supposait un guignon et une innocence très-bizarres, et il ajoutait des raisons inquiétantes.
        Je répondais en ricanant à ce satanique docteur, et finissais par gagner la fenêtre. Je créais, par delà la campagne traversée par des bandes de musique rare, les fantômes du futur luxe nocturne.
        Après cette distraction vaguement hygiénique, je m’étendais sur une paillasse. Et, presque chaque nuit, aussitôt endormi, le pauvre frère se levait, la bouche pourrie, les yeux arrachés, — tel qu’il se rêvait — et me tirait dans la salle en hurlant son songe de chagrin idiot.
        J’avais en effet, en toute sincérité d’esprit, pris l’engagement de le rendre à son état primitif de fils du soleil, — et nous errions, nourris du vin des cavernes et du biscuit de la route, moi pressé de trouver le lieu et la formule.

  4. Notre grand poète national Paul Claudel revenu dans le giron de notre sainte-mère l’église une nuit de Noël 1886 à Notre-Dame de Paris qui nous protègera de la pédérastie pour les siècles des siècles avait écrit cette fameuse ode « Paroles au maréchal Pétain » le 27 décembre 1940 :

    « Monsieur le Maréchal, il est question dans cette pièce de quelqu’un qui ressuscite …
    Monsieur le Maréchal, voici cette France entre vos bras, lentement
    qui n’a que vous et qui ressuscite à voix basse.
    Elle n’a pas le droit de parler encore, mais pour faire comprendre qu’elle est lasse
    II y a cet immense corps à qui le soutient si lourd et qui pèse de tout son poids.
    Toute la France d’aujourd’hui, et celle de demain avec elle, qui est la
    même qu’autrefois !
    Celle d’hier aussi qui sanglote et qui a honte et qui crie tout de même
    elle a fait ce qu’elle a pu !
    C’est vrai que j’ai été humiliée !, dit-elle, c’est vrai que j’ai été vaincue !
    II n’y a plus de rayons à ma tête, il n’y a plus que du sang et de la boue.
    II n’y a plus d’épée à ma main, ni l’égide qui était pendue à mon cou.
    Je suis étendue tout de mon long sur la route et il est loisible au plus lâche de m’insulter.
    Mais tout de même il me reste ce corps qui est pur et cette âme qui ne s’est pas déshonorée !
    ………………………………………………………………………………………………………………
    Monsieur le Maréchal, il y a un devoir pour les morts qui est de ressusciter.
    Et certes nous ressusciterons tous au jour du jugement dernier.
    Mais c’est maintenant et aujourd’hui même qu’on a besoin de nous et qu’il y a quelque chose a faire !
    France, écoute ce vieil homme sur toi qui se penche et qui te parle comme un père.
    Fille de Saint-Louis, écoute-le ! Et dis, en as-tu assez maintenant de la politique ?
    Ecoute cette voix raisonnable sur toi qui propose et qui explique.
    Cette proposition comme de l’huile et cette vérité comme de l’or ! … »

    https://www.contreculture.org/AG%20Claudel.html

  5. JP, vous pardonnerez à votre humble contradicteur… mais … vos extraits d’Apollinaire sont d’un chillant ! Quel suintement verbeux chez ces couillons de poètes, ces gens compliqués aimés par des gens compliqués, qui se paient de mots et qui sont bien à plaindre, les malheureux.

    Quant à l’illustration ci-dessus des « Onze mille verges » de la collection « J’ai lu », je préfère, et de loin (1960 …) la photo de Simone de Beauvoir, vue de dos dans la salle de bain de Chicago, à peine photoshopée de ses surplus de viande:
    https://loeildelaphotographie.com/wp-content/uploads/2012/10/original_image-2-jpg.jpg

    Atteint du syndrôme Sofitel-2806, j’aurais eu volontiers en rentrant dans sa suite avec ma balayette, un comportement inapproprié avec cette Reine des Salopes Françaises, mais on m’a interdit de violer les vieilles dames: un reste d’éducation judéo-jésuitique, qui n’autorise que le viol consenti, après disputatio convenable bien entendu.
    Restons gentleman !

  6. N’exagérons rien : Lou n’a jamais vraiment aimé Apollinaire et la rousse avait un gros nez en patate.

    • On s’en fiche un peu qu’elle ne l’aimât point — mais elle a été offensée, autant que nous sachions, par certaines manies du poète… Ou — j’ai déjà vu le cas — bouleversée de contentement.

  7. Le 9 novembre est une date historique:
    Apollinaire, mais aussi De Gaulle sont morts un 9 novembre, c’est un 9 novembre que Bonaparte prit le pouvoir; c’est aussi un 9 novembre, après une soirée agitée dans une brasserie de Munich, qu’un dictateur fait ses débuts en bravant la police de la ville, c’est encore un 9 novembre qu’un mur tomba .

    Donc, une fois encore, le choix de JPB dans la date est tout à fait justifié ;
    je dirais même plus: Au sein même de la date, le choix d’Apollinaire est très pertinent, très approprié *.

    PS:
    Oui, il y a ..

    * https://short-edition.com/fr/classique/guillaume-apollinaire/con-large-comme-un-estuaire

    • « Pour la Saint-Montan, l’olive à la main. »

      Ce serait une allusion sexuelle ? Le 9 novembre on présente ses olives aux dames ?

  8. La Saint-Montan – aucun rapport avec Ivo Livi dit Montand mort ce jour-là – plutôt une épiphanie du sexe masculin.

    « Au jour de Saint-Montan, l’olive de l’arbre descend. »

  9. Encore un trait de génie du Maître!

    En un moment où le bruissement général concerne l’armistice,les maréchaux et les plus-maréchaux,le Maître nous rappelle (et m’apprend) que le 11 novembre 1918 est la date des obsèques de Guillaume Apollinaire.

    Est-ce petitesse d’âme,est-ce étroitesse d’esprit,est-ce « concernement » pathologique,il est parmi les commentateurs un certain Pheldge qu’offusquent chaque expression d’admiration ,chaque hommage rendu au Maître par Lormier..
    .
    Tant pis!

    Je relirai,je lirai Apollinaire bientôt;pour le moment je me suis laissé aller aux divagations que suscite l’évocation de certaines œuvres de Pierre Marc Orlan;elles ne sont pas là par hasard,évidemment.

    Prenons la couverture de  » La Comtesse au fouet,belle et terrible » par Pierre Dumarchey .(illustration de la chronique)

    L’auteur signe trois fois:
    1 de son vrai nom:Pierre Dumarchey
    2 Ludovic Riezer,un pseudonyme;il est sans doute l’auteur du dessin
    3 Le Perronnet de la Somme;Pierre Marc Orlan est né à Péronne dans la Somme et c’est de ce pseudonyme qu’il signe le petit texte en français vaguement archaïque qu’il dit tiré d’un « Contre-blason des Cinq Sens » (invention sur laquelle il y a beaucoup à dire).

    « Et c’est des plus étranges, qu’ayant à choisir entre les routes de la Vertu et du Mal,
    il choisit cette dernière et par ainsi arriva à cet estat de sainteté et de béatitude. »
    LE PERRONNET DE LA SOMME (CONTREBLASON DES 5 SENS)

    Cette oeuvre a été éditée maintes fois avec des ilustrations diverses et pas toujours sous ce même nom d’auteur,ni le même titre (autre titre:L’homme-chien)
    Le Maître a-t-il vu (lu) l’ouvrage dans cette édition-rapporté par son père de l’enfer de l’Evêché?

    La Musardine (maison pour laquelle il n’a jamais écrit) a ressorti ce bouquin sous une tout autre présentation:

    http://www.lamusardine.com/images_produit/008117-352×500.jpg

    Le long (excessivement long) fouet dont use la Comtesse sur la couverture a un côté style « nouille »,le dessin tout entier peut faire vaguement penser à Mucha (exposition récemment visitée avec enthousiasme par le Maître.)

    Cette illustration ne vise pas au réalisme;nez en moins,si l’on va voir un peu le texte on s’aperçoit qu’il est question de divers types de fouets.

    La Comtesse est russe.

    « Le charme oriental de ses yeux, Maria Nicolaievna le tenait sans doute d’une obscure aïeule enlevée au hasard d’un raid de Cosaques dans les prairies illimitées de la Transcaucasie asiatique.

    Et c’était comme une vengeance atavique, un don légué par ses aïeules domestiquées, que ces admirables fleurs d’intelligence.

    Tout le poison de cette âme de jeune fille émanait du velours brun des prunelles fixes, et comme ces plantes trop somptueuses dont la fleur est mortelle, les yeux de Maria devaient porter malheur aux hommes qu’elle désignait d’un regard.

    C’était la vengeance posthume des aïeules asservies sous la nagaïka des cosaques-centaures. »
    La NAGAIKA est un fouet court inventé par un peuple turc ,lesNoghaïs et que certains cosaques leur empruntèrent.

    Rien à voir avec le fouet de la couverture.

    La comtesse use plutôt du knout,me semble-t-il.

    La flagellation qu’elle pratique n’est pas simplement un instrument de jouissance;la Comtesse a pour dessein d’asservir, particulièrement un mari choisi spécialement pour être transformé en homme-chien.

    « Éprise de Nietzsche et de l’orgueil de ses livres, elle se rêva au-dessus d’une humanité qu’elle méprisait, et l’homme, par le fait de sa suprématie sociale, lui parut digne de haine et d’avilissement. »

    Et voilà,Maria Nicolaievna est une féministe qui veut faire de l’homme un esclave.

    Ce thème est repris par Mac Orlan dans
    « Le Masochisme en Amérique « qui a pour sous-titre: « Recueil des récits et impressions personnelles d’une victime du féminisme. »

    Libérez nous du féminisme,a dit le Maître !

    • Ce qui faillit lui coûter la cravate !

      « S’il s’était quelque peu fait prier pour entrer à l’Académie Goncourt c’est avec un plaisir évident qu’il reçut les insignes de commandeur de la Légion d’honneur, décernée par le Premier ministre Georges Pompidou sur proposition du ministre de la Culture André Malraux. Distinction longtemps retardée par le fait que l’enquête de moralité menée au préalable avait exhumé les publications de textes érotiques écrits par Mac Orlan au début du XXe. Nino Franck et Gilbert Sigaux durent faire plusieurs démarches auprès de Malraux afin de débloquer la situation. La décoration fut finalement décernée le 30 décembre 1966 par le préfet de Seine-et-Marne. Fait singulier : c’est ce même préfet qui, alors qu’il travaillait aux Renseignements généraux, avait instruit le dossier de moralité de l’écrivain. »

      • Merci pour l’anecdote d’histoire littéraire; (anecdote:fait caché et donc pas du tout « anecdotique » au (faux) sens moderne du terme.

        Je ne vous demande pas de nous éclairer sur le fond:Mac Orlan avait-il pressenti dans le féminisme une volonté de domination sur l’homme ?

        Sur vous les belles comtesses terribles n’ont aucun pouvoir. Leur knout ou leur nagaïka elles peuvent se les foutre où je pense.

      • « Ce qui faillit lui coûter la cravate … » la cravate de nos pairs, à ne pas confondre avec la cravate de nos terres … 😉

    • Plus le fouet est long, plus son effet se disperse. Dugong nous expliquerait ça aisément.
      Une nagaïka — ou une cravache, tout bêtement, ou un chat à neuf queues, le veinard — a un impact bien plus considérable au cm2.
      L’effet du knout vient des nœuds (parfois des boules de métal) au bout de ses lanières.

      • C’est Mac Orlan qui utilise le mot « nagaïka » et non « cravache »Il a ses raisons.

        « C’était la vengeance posthume des aïeules asservies sous la NAGAIKA des cosaques-centaures. »

        Pour réprimer la révolution de 1905,les autorités russes eurent recours,enter autres,à des régiments de cosaques,armés de nagaïkas.

        Ces « cravaches » ont des caractéristiques bien particulières.
        cf e.g.
        https://diletant.media/articles/34460812/

      • vous oubliez l’inertie … D’ailleurs, vous avez bien dû expérimenter le fouet, la cravache et le martinet, à croire vos nombreux sous entendus. 😉

  10. Vacheries littéraires (suite)

    Genevoix : « inlassable fournisseur de dictées »

    Ce n ‘est pas très méchant puisqu’il fut traité « d’écrivain pour mulots » voire « d’auteur de romans de tiroir »

    • De tous les écrivains de la Grande guerre c’est quand même le plus médiocre !
      Mac Orlan est bien meilleur – mais ironique et fantaisiste.

      • Sans oublier Les croix de bois, qui mélange pathos, horreur et grotesque (dédicacé à tous les ânes qui aiment l’Adriatique).

        • En fait, le livre définitif sur 14-18, c’est Orages d’acier — ou du même, plus trash encore, le Journal de guerre. Junger est gravement blessé (il le sera 14 ou 15 fois) et « rate » l’assaut où 90% de son régiment est anéanti. Il aurait aimé en être…

  11. Tandis que je traverse le hall du collège dans lequel je prépare ma retraite, un vaste panneau attire mon regard.

    Travail collectif et créatif d’élèves de 3ème sous la houlette aussi bienveillante qu’oxymorique de deux collègues de lettres (j’hésite à l’usage du « s » dans leur cas) et d’une collègue historienne (ben oui y’a plus de profs d’histoire) portant sur la première guerre mondiale (comme c’est original).

    La conclusion à moins que ce ne soit le fil rouge (reste d’un hymen précocement défloré ?) est un laconique format A3 au centre du panneau (Arial black corps 48) :
    —————————
    Contre la guerre,
    soyons pacifistes !
    —————————

    Je vomis un peu de thé sur le sol (en toute discrétion).

    Il m’en coûte de devoir avouer que j’ai été pris d’une furieuse pulsion de caviardage signe de ma profonde intolérance.

    Au village sans prétention /…/, avec le temps j’ai appris à me retenir (elles ne s’en plaignent pas).

    Néanmoins je n’ai pu résister au plaisir sardonique d’accoler à cette lénifiante proposition une affiche complémentaire minimaliste :
    —————————————————————
    Au sujet du pacifisme :
    « Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur.
    Vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre.  »
    Winston Churchill, 1938,
    suite aux accords de Munich.
    —————————————————————-

    Dois-je consulter ?

    • ‘scusez j’ai écrit ça à fond la caisse
      rectifiez et passez au présent de narration la fin par souci de cohérence.

      • Cher collègue,
        je ne puis vous conseiller que d’éviter toute forme d’affichage dans votre étable-issement, ainsi que je le fais moi-même dans la mienne (d’étable à veaux).
        Inutile de miner une santé déjà compromise par des années de labeur ingrat et des compensations qu’il est inutile de citer ici.
        ;)!

  12. Brighelli, faites gaffe : les infirmières de l’EHPAD vont vous piquer au bromure, quand vous y serez ! On vous demande un papier sur l’armistice de 14/18 et vous arrivez à y parler de flagellation.
    Extraordinaire, ce garçon ! Vous ne trouvez pas, vous autres ?

    • « Extraordinaire, ce garçon! »
      Plus exactement,génial; qui savait qu’Apollinaire avait été enterré le 11 novembre ?

      Parler d’Apollinaire,quand tout le monde parle taxis de la Marne,Pétain,Chemin des Dames*,n’est-ce pas affirmer la primauté de la littérature ?
      « On vous demande un papier sur l’armistice  »
      Pardon,il me semble que le Maître choisit ses sujets.

      * Note je ne sais plus où j’ai lu que le « chemin des dames »,ça pouvait aussi désigner la ligne poilue qui descend dunombril de l’homme jusqu’aux testicules.

      • Ben France culture a fait un article à ce sujet avant hier
        Et une chronique hier avec des réf à la brasserie allemande

  13. Quelques précisions:
    –G.A mort de la grippe espagnole…et accessoirement des miasmes des gaz allemands qui lui rongeaient ses poumons.
    –Cendrars ami de G.A…son ami, son presqu’intime et son meilleur rival tant ils se jalousaient l’un l’autre.
    –« A mort Guillaume ! A mort Guillaume ! » « comment les camarades en deuil qui suivent le cortège ne s’y tromperaient-ils pas ? »…Ces imprécations ont été hurlées par la foule deux jours avant l’armistice, on peut donc sans peine imaginer que dans la confusion due à son état, G.A prit aussi pour lui ce qui était destiné au Kaiser, non ?

    Sans rire maintenant, parmi les œuvres de G.A, la plus importante me paraît être sa vie. Il s’est amusé du reste, comme on le faisait à cette époque …
    Nous ne somme pas obligés de regarder où il nous entraîne, sauf à voir, et trembler, de là où nous ne voulons pas aller !
    C’était sûrement un personnage attachant, mais son cas n’apporte-t-il pas la question : qu’est-ce qu’un poète ?
    Réponse: un poète est un dépravé, bon à rien !

  14. Chef de section

    Ma bouche aura des ardeurs de géhenne
    Ma bouche te sera un enfer de douceur et de séduction
    Les anges de ma bouche trôneront dans ton cœur
    Les soldats de ma bouche te prendront d’assaut
    Les prêtres de ma bouche encenseront ta beauté
    Ton âme s’agitera comme une région pendant un tremblement de terre
    Tes yeux seront alors chargés de tout l’amour qui s’est amassé dans les regards de l’humanité depuis qu’elle existe
    Ma bouche sera une armée contre toi une armée pleine de disparates
    Variée comme un enchanteur qui sait varier ses métamorphoses
    L’orchestre et les chœurs de ma bouche te diront mon amour
    Elle te le murmure de loin
    Tandis que les yeux fixés sur la montre j’attends la minute prescrite pour l’assaut

    • Franchement, je trouve ça superbe — griffonné sur un petit carnet au fond de la tranchée.

    • Magnifique ! voilà qui ferait un beau discours devant le monument aux morts, demain matin. je vais le proposer à mon maire-époux en lieu et place du discours macronien. Il parait que le dit discours est convenable à lire, d’ailleurs, sans extase sur les merveilleux maréchaux, Pétain ou pas, qui ont envoyé à la boucherie des millions de jeunes et d’hommes faits, pour des nèfles.

      • On aurait, comme à France Cul le dimanche matin, une succession d’orateurs représentant les nombreuses obédiences concernées devant le monument aux morts.

        Jusqu’aux gouines rouges, ou ce qu’il en reste, qui iraient ranimer la flamme de l’amante de la femme du soldat inconnu.

  15. Une physique du fouet ? Ça a évidemment été étudié en détail *. Notamment le claquement de l’extrémité identifié comme un effet supersonique *, puis étudié expérimentalement en 1927 par un membre de l’institut catholique ** de Toulouse, siouplait !

    https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205306/document

    On y retrouve des traces des traumas de la « Grande Guerre », bien éloignés des promesses de plaisir :
    « A l’oreille et à distance, le claquement du fouet se confond, avec le claquement d’un fusil
    Lebel, voire même, dans certains cas, avec celui d’un obus de petit calibre. »

    Avec les moyens modernes d’enregistrement de mouvement décomposé (chronophotographie), on peut observer l’effet de concentration de l’énergie cinétique lors de la propagation (du poignet du fouetteur sans peur et sans reproche vers ce qu’on veut, … éventuellement, de l’air). De moins en moins de masse en mouvement et donc une vitesse de plus en plus grande (conservation de l’énergie)

    On trouve encore sur amazon un « traité du fouet et de ses effets sur le physique *** de l’amour » publié en 1788 par un certain Doppet, médecin militaire de son état, qui illustre la continuité forte entre le paysan et le libertin : « Une étude priapi-médico-philosophique succincte, qui donne un aperçu des connaissances et croyances qui existaient au XVIIIe siècle au sujet du plaisir »

    On peut rêver à un TPE de physique très classique qui ranimerait une flamme qui se propagerait à la vitesse de l’éclair.

    * le fameux mur du son étudié dès la fin du 19ème siècle par Ernst Mach et Peter Salcher (Masoch ?)

    ** ce qui montre, à qui en douterait encore, l’intérêt des hautes sphères de la multinationale papiste pour les formes de souffrance délicieuse.

    *** le physique, pas la physique…

      • o fatche de, arrêtons le co pinage sur BDA.
        On dirait qu’on est à Marseille, avec les copains et les copains des copains….

        • A propos… Promis, chronique 100% marseillaise demain matin sur BDA.
          Je rentre juste de faire les dernières photos — trois jours que j’y suis. Vous serez contents — j’ai même celle du dernier balcon qui vient de s’effondrer, vers 16h30…

          • Soixante ans et plus d’incurie municipale, chute abysmatique des finances dispo chez les proprio, tactiques connues des locataires légaux ou pas…rien n’est simple dans cette réalité cruelle.
            Entre le manque de sous, la politique locale et les petits arrangements à la marseillaise, il ne faut pas s’étonner que, de temps en temps, le château de cartes s’écroule.
            Ceci dit, l’état du centre-ville est aujourd’hui ce qu’il était il y a 40 ans, parole de marseillais du quartier; en pire, au vu de l’étal-gérien de la Cane..?

  16. Le docteur Anbury – alias de Rattner – ayant écrit un essai « De la musique douce considérée comme une cause des tumeurs cérébrales » il résulte que la musique du fouet est propice à guérir les maux de tête.

  17. Nouvelles du front : certains très jeunes PE présentent aux enfants cette commémoration comme commémoration de la lutte contre la barbarie nazi, en toute bonne foi.

  18. Ce qui me permet de reposer la question pourquoi Apollinaire ? Apollon emporté par l’air ? Cette question nébuleuse vaut bien celle du fameux pont Mirabeau …
    Apollinaire était-ce un aviateur qui avait fait son trou ?

    • Apollinaire c’était un poète du moyen-âge et de l’époque féodale projeté à l’époque de l’aviation ! D’où ce considérable décalage … et les figures de haute voltige de sa poésie ! Cf Calligrammes.

    • Mais c’était son 3ème prénom ! ET i y a bien un St Apollinaire — ou une sainte Apollonia…

  19. L’ECHO SAUMUROIS Samedi 29 Juillet 1905
    Les troubles en Russie
    Saint-Pétersbourg, 26 juillet. …
    — A Perm,les ouvriers de la manufacture de canons se sont mis en grève, et ils font des manifestations tous les jours. Les cosaques dispersent la foule à coups de nagaïka, et des paniques s’ensuivent.

    Voilà ce qu’on pouvait lire dans les journaux français en 1905.

    L’homme-chien.publié en 1906
    Les 11000 verges; publié en 1907

    Le mot NAGAIKA figurait dans la presse française en 1905; je suppose que Mac Orlan et Apollinaire lisaient les journaux.

    http://archives.ville-saumur.fr/_depot_amsaumur/_depot_arko/fonds/echo_saumurois/pdf/1905/FRAC049328_ECHSAU_1905_07_29.pdf

    • Je trouve qu’on devrait célébrer plus souvent les exploits du maréchal Gilles de Rais célèbre adepte de la cravache française ! C’était un poète à sa manière …

      • Tu es lourd, Pierre…et doublement !
        Un, par homophilie dépravée qui déboussole ton jugement.
        Deux, par ton refus d’admettre qu’un poète ne sert à rien…

  20. Deux proverbes (traductions à vérifier;degré de diffusion à préciser …elimal êtes-vous là ?)

    Нагайкой владеешь – силу имеешь.
    Celui qui commande (qui sait se servir d’) une nagaïka a le pouvoir.

    Казак без нагайки – что монах без молитвы.
    Cosaque sans nagaïka,moine sans prière.

    • Ne vous ai-je point dit que j’étais « toujours » là , le silence et l’ombre sont très confortables…
      Dîtes-moi si je me trompe, comme il semble être question de fouet (sujet [ce n’est pas un secret] de prédilection de JPB [remarque volontaire pour vous « titiller »…clin d’oeil]) les professeurs ne fouettaient-ils point les bouts de doigts, à coups de règle, des élèves quand ces derniers ne donnaient pas la bonne réponse?
      Cependant comme je vous l’ai dit je ne suis pas professeur de russe donc point de punition.
      Les traducteurs en ligne vous jouent des tours… Dans la première phrase, je vous invite à vérifier la personne à laquelle sont conjugués les verbes, votre niveau de russe vous permettra de détecter l’erreur, dans la deuxième le « что » ne me semble pas utile
      D’où « sortez-vous » ces « proverbes »?

        • Soumettez les deux proverbes à Google,vous verrez une dizaine de sites où ils apparaissent.

          Sont-ils tous vérolés ?

          C’est vrai que le что semble bien incongru;quel russe les cosaques parlent-ils ?

          (казачьи поговорки)

          J’ai l’impression que la nagaïka est à la mode dans certains milieux;on la présente comme une arme d’ato-défense.

          • Je ne connais pas ces milieux où ces proverbes prendraient sens et où on utilise la nagaïka…
            En effet cette seconde traduction que vous proposez est plus juste…

    • L’esprit féodal vaincra ! A tous les serfs de France il faut poser cette question sous forme référendaire : préférez-vous l’esprit féodal à la russe ou à la japonaise ?

  21. Au sujet des Cosaques mon aïeul le chirurgien-major Charles Regnault (1765-1832) avait un beau-frère chasseur à cheval de la Garde impériale Jean-François Labbé (1773-1863) le 2 décembre 1805 il chargea les escadrons russes de Koutouzov dans ce qu’on appelle la Grande charge d’Austerlitz, il y perdit la mâchoire inférieure ce qui lui valut la Légion d’honneur et de manger de la bouillie tout le reste de sa longue vie !

    « Aussitôt, Rapp et Bessières, accompagnés de leurs 375 chasseurs à cheval de la Garde, 48 mamelouks et 706 grenadiers à cheval de la Garde chargent les Russes en deux vagues en criant : « Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg ». À un contre quatre, les Français se battent furieusement. »

    • Inutile de répéter une information ridicule ! Un membre de l’administration de l’armée de l’air dit une bêtise … cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des historiens de l’armée de l’air.

      • Les « community manager » de l’Armée ne sont même pas des militaires ;
        et ils recrutent en ce moment.
        «  Réalisation développement de storytelling » figure dans le descriptif du poste mentionné dans le lien.
        (en français mise en récit ou accroche narrative, méthode de communication fondée sur une structure narrative du discours qui s’apparente à celle des contes, des récits.)
        Lormier, si vous voulez relever le niveau, vous pouvez poser votre candidature, je pense que vous avez les compétences, c’est juste pour 3 mois. Vous avez un bac + 5 ?

        https://fr.linkedin.com/jobs/view/community-manager-at-armée-de-terre-906573634

  22. Par contre l’amitié entre les deux guerres entre l’armée allemande et l’armée soviétique fut réelle ! Les Allemands n’avaient pas le droit à une armée de plus de 100.000 hommes et ne devaient pas avoir des matériels offensifs.
    Les soviétiques sous Staline mirent à leur disposition des terrains d’entrainement.

  23. « Car il y a tant de choses que je n’ose vous dire
    Tant de choses que vous ne me laisseriez pas toi. »

    Non mais franchement, comment peut-on s’extasier sur cet assemblage de mots, particulièrement insignifiant ?
    Ecrire clinquant pour être remarqué/démarqué…Peuh !

  24. Il ne faut pas prendre les livres au pied de la lettre.
    Le martyre des onze mille vierges est un exemple de légende urbaine et fausse, déjà connu et relevé par G. Casanova dans ses Mémoires (à consommer sans modération).

    Voilà ce que dit la notice sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Ursule

    Le Dictionnaire de l’argot des typographes de 1883 donne une autre version :

    « On prétend que la légende de sainte Ursule et des onze mille vierges, ses compagnes, est due, comme Vénus sortant des ondes, à cette coquille d’un traducteur. Le texte latin portait que sainte Ursule et sa compagne Undecimille avaient été martyrisées le même jour. Le traducteur, étonné de rencontrer le nom Undecimille, excessivement rare, supposa que le texte était altéré et qu’il fallait lire undecim millia c’est-à-dire onze mille.

    Voilà pourtant comme se font les légendes ! »

    Traduttore, Traditore!

    • Certes, mais avouons, c’est un nom impossible, Undecimille !
      Alors que « 11 000 », ça vous a de la gueule.
      « In the west, when the legend becomes fact, we print the legend ! » (Principe de Liberty Valance, formulé une fois pour toutes par JPB)

      • Pardon de contester respectueusement, ô Maître des Maîtres, mais j’ai également évoqué ce principe, dans un de mes commentaires …
        Et « Undecimille » sonne comme « indécis mit le … »

  25. Je pense au contraire que dans une république bien faite seul le poète sert à quelque chose – contrairement au président et à ses ministres qui sont des potiches véritables.

    • C’est ta réponse à mon post de 14 h 29, Pierre ?
      D’abord, un poète, comme un président ou un ministre je suis d’accord, c’est pas rentable, alors que le banquier par exemple, il fait humaniste réel.

    • Et si toute ton échelle de valeurs était bancale, mon bon Pierre ?… hein ?… qu’est ce que t’en dis ?

  26. https://www.livreshebdo.fr/article/ventes-pourquoi-ca-va-mal.

    Parce que il y a de moins en moins de petits bourgeois, confortablement installés dans les étages élevés de la société marchande, cultivés à remplir l’étagère supérieure du salon, qui se ruent chaque année sur les prix littéraires.Entre-soi mortifère !
    Dame ! De quoi parlerait-on entre intellectuels auto-déclarés si on n’avait pas les distrayants récits de la rentrée post-estivale ?
    Du réel ? Fi donc..!

    • Si les Allemands avaient suivi l’autrichien Rilke mobilisé en 1916 – l’auteur des cahiers de Malte Laurids Brigge – au lieu du caporal autrichien Hitler ils ne seraient pas tombés dans la mélasse !
      Rilke lui aussi a eu une Lou dans sa vie – pas n’importe laquelle : Lou Andreas Salomé !

  27. « Vous ne savez pas ce que c’est qu’un poète ? Verlaine … Rien ? Pas de souvenir ? Non.

    C’est justement ce poète que j’aurais voulu devenir ; car il sait tant de choses sur les jeunes filles, et moi aussi j’aurais su tant de choses sur elles. Il connaît des jeunes filles qui ont vécu voici cent ans ; peu importe qu’elles soient mortes, car il sait tout. Et c’est l’essentiel. Il prononce leurs noms, ces noms légers, gracieusement étirés, avec des lettres majuscules enrubannées à l’ancienne mode, et les noms de leurs amies plus âgées où sonne déjà un peu de destin, un peu de déception et de mort. »

    • Poète vient d’une racine grecque liée à la création.
      Mais décidément, Pierre(tte) Driout ne connait rien à la création, puisqu’il se contente de citer de bons ou de mauvais auteurs, histoire d’exister.

      • Ouh ! Le mélenchon ronchon…
        N’as-tu pas compris, cher toto, que ce qui prime chez Pierre Driout, c’est tout de même sa gentillesse, son ouverture aux autres, sa tolérance, son esprit partageur, pour ne pas dire collectiviste.

        Et puis Pierre s’y connait en création. Il a écrit très exactement sept livres, édités à compte d’auteur, dont voici les titres :

        — Livre I : « Tu l’auras voulu ! » Une réflexion sur le fatum en milieu érotique.
        — Livre II : « Salve, mentula ! » Digression sur l’importance de la copulation religieusement pratiquée en milieu séminariste.
        — Livre III : « Encore ! » La notion de désir insatiable dans un système social fermé style bacroume.
        — Livre IV : « Aboule, Pépé ! » Les implications sociales, culturelles et financières d’une carrière de gigolo universitaire.
        — Livre V : « Pas là… ! » La découverte de territoires inconnus par un jeune no-vice, mais propre.
        — Livre VI : « Le salut par les salopes » une confession bouleversante d’un humanitaire en retraite mystique (à observance variable) au Vatican.
        — Livre VII : « A l’évidence, il est con » Un rapport circonstancié sur des pratiques sado-maso-lormieriennes en BdÂ.

        Pas mal, non ?

        • Hervé est trop modeste pour raconter la vérité ! Il a entièrement réécrit « Le zéro et l’infini (espace topologique politique us et coutumes) » qui ressemblait trop à un brouillon dans son premier jet.

          • Mon ro-toto, ton commentaire, plat comme une limande, glisse sur moi comme une décision politique sur un programme électoral.

            Malgré tout, le congre de caniveau que je suis cherchait désespérément un digne successeur pour prendre la relève au milieu de tous les intellectuels de ce blog.
            Avec toi, enfin, le niveau de khonnerie ne manquera pas de monter et la joie reviendra au cœur des simplets compliqués qui sortent de leur tente Quesquetchua pour critiquer ce commentarium qui, nous le savons tous, est une source de bonheur transmissible et non imposable ….
            Mes amis, avant de vous quitter pour toujours un bonheur palpable résiduel : je vous laisse, en ro-toto, un khon encore plus khon que moi…et de beaucoup !…

            Longue vie ! Mille ans de force !

        • @ ze fantôme : c’est assez bien trouvé, plutôt « out of my league » comme c’est qui disent les ricains, bicauze que je suis pas cultivationné comme vous z-autres, et même que je le serai jamais, à mon âge !

          Bin oui, à mon âge, canot, nique !

  28. Il y a beaucoup de rewriters dont le talent est méconnu ! Je ne veux pas faire rougir Brighelli car il en faut beaucoup …

  29. « 7 mots contre 128… »
    Pff…commentaire à peine digne d’un chef de rayon épicerie de Super-U qui ferait l’inventaire des boîtes de petits pois et de haricots verts de sa boutique.
    Hélas chez la grande duduche, rien n’est extra-fin.

  30. Un balcon qui chute peut-il renverser un empire ou du moins le faire trébucher ?

    « Ceci est le balcon qui fit tomber Macron » diront plus tard les guides marseillais.

  31. 11 NOVEMBRE…

    Adonaï,
    Je ne t’ai pas connu.
    Pour une raison simple : tu as été assassiné le 18 juillet 1918 en montant à l’assaut d’une position tenue par nos amis, les cousins germains, les teutons, les boches, les ennemis d’hier.

    Tu étais mon arrière grand-père, le grand-père de ma divine mère.

    Tu avais 28 ans et envie de vivre. Une photo de toi reste présente. Une seule photo du siècle dernier, photographie où tu parais bien vivant, solide, en parfaite santé, à côté de ton épouse, mon arrière grand-mère, qui vivra longtemps après toi pour élever ta seule fille, la mère de ma divine mère.

    Ton arrière petit-fils inconnu pense à toi aujourd’hui, comme souvent, et aux millions d’autres Adonaï engloutis par la bêtise humaine. Aujourd’hui, ton image se détache dans le pêle-mêle entouré de proches, bien habillé en soldat propret, …tu n’es pas tout à fait oublié.

    La Victoire ? Illusion ! Seule la Mort fut victorieuse. Rassasiée pour vingt ans. Mais elle a grand appétit et ne désarme jamais. Elle est vorace. Parfaitement amorale. Elle continue à dévorer de la viande humaine toute étonnée de ce qui lui arrive.

    Adonaï, je ne t’oublie pas.
    Repose en paix.

  32. Peu après, Blaise Cendrars publie dans la revue « Sic » un « Hommage à Guillaume Apollinaire » (extrait) :

    Je m’adresse aux poètes qui étaient présents
    Amis
    Apollinaire n’est pas mort
    Vous avez suivi un corbillard vide
    Apollinaire est un mage
    C’est lui qui souriait dans la soie des drapeaux aux fenêtres
    Il s’amusait à vous jeter des fleurs et des couronnes
    Tandis que vous passiez derrière son corbillard
    Puis il a acheté une petite cocarde tricolore
    Je l’ai vu le soir même manifester sur les boulevards
    Il était à cheval sur le moteur d’un camion américain et
    brandissait un énorme drapeau international déployé
    comme un avion
    VIVE LA FRANCE

  33. En vérité, je vous le dis, sortie de l’eau, la vie sur cette terre ne s’en sortira que si les écailles nous tombent des yeux.

  34. POISSON D’AVRIL (suite)

    « Les Pieds Nickelés terroristes ! »

    On en sait plus sur le groupe de dangereux terroristes appelé les Pieds Nickelés qui voulaient s’attaquer -excusez du peu- à JUPITER, lui-même, notre bon maître de cérémonie !

    Par bonheur, la DGSI (Direction Gauloise des Sbires Indiscrets) à pu intercepter ce groupe de combattants virtuels expérimentés avant qu’ils libèrent leur haine et réussissent leur funeste projet.

    Au domicile de leur chef, a été saisi leur livre saint « Penser, Agir, Manger ! » rédigé en 1908 et toujours d’actualité car on sait que les livres saints ne sont jamais remis à jour …

    Leur Renault 4L, blindée, a été minutieusement fouillée : on a trouvé dans la boîte à gants, non seulement du whisky mais plusieurs limes à ongles usagées ainsi qu’un ouvrage d’extrême droite écrit en prison par un certain FRICOTIN Bibi qui fit mourir de rire plus d’un militant pris au dépourvu.

    L’enquête continue…

  35. De René-Guy Cadou (dont habituellement je ne suis pas très fan, mais celui-ci est plutôt bien)

    QU’EST-CE qui sonne comme ça ? dit le paysan dans son champ
    Les noces de Marie ou bien son enterrement !
    En réalité on s’aperçut qu’on était ce jour-là le 11 novembre 1918
    Et que c’était une date toute faite pour l’Armistice
    Alors tous les poètes de France et ceux qui étaient morts déjà depuis longtemps
    Se réunirent au 202 du boulevard Saint-Germain dans la demeure d’Apollinaire
    Et bien entendu nul ne fit mention de la présence de Villon de Sade et de Lacenaire
    Le cortège s’engagea entre des guirlandes
    Qu’on n’avait point ôtées depuis le mariage d’André Salmon
    Suspension d’armes entre nations
    Vaut bien qu’on mette un poète en terre !
    C’est pourquoi tu reposes aujourd’hui dans les jardins du père Lachaise
    Comme celui d’une auberge de Prague où il t’advint
    D’être immortellement Guillaume Apollinaire
    Avec cette tranche de lune amère dans ton vin.

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