Les producteurs américains sont des maniaques : ils ne peuvent voir un trou sans essayer de le combler. D’où l’invention des prequels et sequels — occuper l’espace d’avant ou l’espace d’après. À ceci près que tout nouvel opus dans une série crée un espace nouveau, de part et d’autre. And so on.
Prenez la saga d’Alien. Quatre films bien groupés, de 1979 à 1997, réunis par un beau trait d’union qui s’appelait Sigourney Weaver. Le premier opus, sans doute le plus horrifique, avait été réalisé par Ridley Scott. Avaient suivi James Cameron (Aliens, le retour — un western de l’espace), David Fincher (Alien 3, où Sigourney / Ripley mourait dans un haut-fourneau) et Jean-Pierre Jeunet, avec Alien, la Résurrection, où elle revenait à la vie, porteuse en elle d’une autre vie.
Puis en 2012, le frère cadet de Scott, Tony, se suicide. Il était lui-même réalisateur de films fort estimables (Spy Game, l’un des plus beaux films sur l’impossible passage de témoin entre générations, où Robert Redford expliquait à Brad Pitt qu’il ne serait jamais qu’un second couteau — ou True Romance, où Denis Hopper expliquait à Christopher Walken que les Siciliens étaient « tous des nègres » — ce qui contristait fort son interlocuteur). Je vous expliquerai un jour ma théorie générale du lien entre création et travail de deuil : bref, Ridley Scott reprend en 2012 la franchise Alien et lance Prometheus, un prequel de la série, où sur une planète perdue, quelques centaines d’années avant l’Alien originel, l’humanité part chercher des réponses qu’elle ne trouvera pas. Mais des xénomorphes affamés, en revanche, il y en aura à foison.
Xéno, cruel xéno… On savait depuis Alien 4 que la Créature, qui n’avait pas au départ une forme bien sympathique, était susceptible de muter, à force d’être hébergée dans des poitrines humaines dont elle pompe quelque peu l’ADN. Sigourney Weaver accouchait dans cet opus d’un être terriblement androïde — dont elle se débarrassait en s’excusant, après tout, c’était son enfant. Il s’agissait donc pour Ridley Scott de se ré-approprier le mythe, et d’en écrire les commencements. Prometheus était la Genèse d’Alien. Covenant — c’est, comme Prometheus, le nom du vaisseau, le contenant pour le contenu, une métonymie, diraient les stylisticiens — est l’Exode. Ridley Scott (80 ans depuis novembre dernier) aurait en projet deux films encore pour combler le trou (nous y revoilà) jusqu’au premier opus d’Alien — et boucler la boucle.
Quelle boucle ? Allez voir Covenant — un pur bijou gothique, un film particulièrement noir, parce qu’il raconte les origines de l’humanité, et il n’y a pas de quoi rire — et vous comprendrez vite : Dieu est un androïde, créé par l’homme à son image (une idée qui nous vient des Grecs, d’où le détour par Prométhée) et qui finira par façonner, à force d’expérimentations successives sur l’Alien xénomorphe, une créature anthropomorphe, Adam et Eve en leur commencement — c’est le dernier plan du film —, une humanité qui partira à la découverte de la planète-mère d’où coule la source du cycle. Nous ne sommes que des aliens transformés en hommes par un androïde dément rebaptisé Dieu parce qu’il fallait lui donner un nom.
« Une farce », dit Ridley Scott quand on lui parle de religion. Cet agnostique déclaré, hanté par la mort — c’est assez fréquent, en vieillissant, et moi-même ce matin… — a son point de vue sur la transcendance, et c’est ce point de vue que raconte Covenant.
Un petit détour lexical pour les non-anglicistes. « Covenant », c’est tout à la fois l’assemblée et l’alliance — et le vaisseau qui porte ce nom contient deux mille humains cryogénisés qui vous forment un nouveau peuple hébreu, emmenés par un prophète androïde vers un futur problématique — le nôtre. Quant à « alien »…
Les Québécois, qui ne tolèrent pas — ils ont bien raison — de mettre à l’affiche un film qui garderait son titre anglais, l’ont rebaptisé, depuis 1979, « l’étranger ». Oui, certes… Mais le français est polysémique, alors que l’anglais est plus précis. L’étranger, ce pourrait être le foreigner — étranger au pays — ou le strangerin the night, par exemple, celui qui arrive d’ailleurs —, et c’est aussi l’alien, celui qui est radicalement différent de ce que je suis. L’étrange étranger, dit Prévert.
Sauf que cet Autre, bien sûr, c’est moi-même, dit Scott. L’alien est l’autre du même. « Pascal avait son gouffre avec lui se mouvant », et Scott a, depuis la mort de son frère, son propre abîme. « Ridley Scott se prend pour Dieu », écrit un journaliste du Point, rendant compte du film. Philippe Guedj n’a pas tout compris : Dieu n’existe pas, Scott est tout à la fois Dieu et son prophète, et la Bête, c’est nous, qui nous croyons ange — mais qui veut faire l’ange, hein… D’où Pascal, évoqué plus haut. Vous suivez ? Ne croyez pas que j’exagère, en voyant des références là où il n’y en aurait pas. Visuellement, Covenant est bourré d’allusions magistrales — par exemple aux illustrations de Gustave Doré sur l’Enfer de Dante. Et je passe sur les allusions à Robinson Crusoé ou à l’Odyssée — l’épisode des sirènes. Ou à Byron / Shelley, voir ci-dessous. Sans compter Wagner — « quand j’entends du Wagner, j’ai envie d’envahir la galaxie ». C’est le plus érudit des films de terreur.
Nul n’est parfait, pas même l’androïde (belle composition en miroir de Michael Fassbender) qui attribue dans un premier temps « Ozymandias » à Byron — avant que son double ne le ré-attribue à Shelley. Entre les deux, l’ombre de Mary — l’auteur du Frankenstein —, qui fut l’épouse de l’un et la maîtresse de l’autre. Pas de hasard : il s’agit bien de modeler l’humanité future — et comme, de prequel en sequel, on finit toujours par revenir à son point de départ, cette humanité-là, c’est la nôtre : nous sommes tous les enfants du monstre, et l’alien, c’est le visage fatigué, mal rasé, à cette heure, que me renvoie le miroir. Pas de transcendance, coco. Ici et maintenant — et la glissade vers la mort.Last but not least. On nous dit au passage dans Covenant que les androïdes ne rêvent pas — ou alors, de moutons électriques, comme dans le roman de Philip K. Dick adapté par Scott justement en 1982 — après la disparition de son premier frère Franck, sous le titre Blade runner. Et justement le metteur en scène est en train de donner une suite — a sequel — à cette histoire de « répliquants » — encore des androïdes. Regardez bien votre voisin, ou votre partenaire, c’est peut-être déjà une machine : seuls les poils de ma barbe naissante, à cinq heures du matin, et grisonnante, hélas, attestent de mon humanité.

Jean-Paul Brighelli

PS. Je ne voudrais pas être accusé de me faire le héraut de grosses productions hollywoodiennes (même si la musique claironnante qui accompagne depuis mon enfance le logo de la Twentieth Century Fox me fait toujours frissonner d’aise). Si vous préférez les petites productions confidentielles coréennes (comment ? Vous n’avez pas vu le Dernier train pour Busan ? Pff…), allez donc voir Tunnel. C’est parfaitement angoissant, terriblement drôle, et en sus d’un scénario bien propre à réveiller le claustrophobe qui sommeille en vous, ce film de Kim Seong-hoon prouve jusqu’à l’absurde que les médias sud-coréens sont aussi cannibales que les nôtres, leur administration aussi déglinguée, leurs politiciens aussi pourris, et leurs entreprises privées tout aussi rapaces. Leurs téléphones portables, en revanche, ont des batteries manifestement plus résistantes que les nôtres.

88 commentaires

  1.  
    J’ai toujours traduit traduit « Alien » par Horla. Mais passons sur cette référence à Maupassant, qui était devenu quelque peu dément à la fin de sa vie…
     

  2. Question de vocabulaire:
    Le terme « alien » a longtemps été en GB le terme officiel pour désigner un étranger,c’est-à-dire un non-britannique;l’étranger qui souhaitait séjourner en Grande- Bretagne plus de trois mois devait naguère se faire enregistrer dans un buerau:s’appelait-il « Aliens’registration office » ou « Bureau of Aliens » ? je ne me rappelle plus;en tout cas le mot « aliens » figurait au-dessus de la porte d’entrée.

    Question sur le film:est-ce un film d’horreur ? est-ce que ça fait peur ?

  3. Un Alien ? Manuel Valls qui veut se faire passer pour un marcheur de la république … mais ceci est une autre histoire d’horreur !

  4. « Un petit détour lexical pour les non-anglicistes. « Covenant », c’est tout à la fois l’assemblée et l’alliance … »

    Pour un angliciste le mot « covenant » renvoie d’abord à la Bible (King James version) où il apparaît notamment dans Jérémie Chapitre 31 versets 31 à 34; promesse d’un nouveau « covenant »(nouvelle alliance, nouveau contrat avec le peuple d’Israël;le Seigneur oubliera les péchés de ce peuple qui pourtant n’a pas respecté le premier contrat (« first covenant »).

    • Dans la version grecque de la Bible,c’est le mot  » διαθήκη » (diathéké) (contrat et aussi testament qui correspond au « covenant » de la Bible « anglaise ».

      Qui pourra nous dire ce que Dieu a vraiment dit,et dans quelle langue ?

      Un prédécesseur de Trump avait déclaré:pourquoi apprendre les langues étrangères ? Jésus parlait anglais,donc l’anglais doit nous suffire.

  5. Oui l’espèce humaine est une grande famille recomposée à coups de GPA et de PMA, sur laquelle la finance a lancé un contrat afin de la macroniser d’importance !

    Tu l’as vu l’Alien à l’Elysée ?

    • Excusez cet emportement mais on a tous quelque chose en nous de Ripley – et « Maman » l’ordinateur central veille sur nous comme sur la prunelle des yeux de l’humanité en marche.

  6. Je viens de recevoir un tweet de l’Alien de « Nostromo » :

    « Bayrou boulet béarnais non comestible – stop – Macron va le nommer ministre des commémorations des années quatre-vingt avec effet rétroactif immédiat – retour vers le futur ».

  7. Ah ! Pas encore vu ce film, mais bien placé dans ma liste d’attente pour le mois de juin.
    Dernier film vu –et que je vous conseille s’il est encore en salle– « The Young Lady » de William Oldroyd avec Florence Pugh. Une histoire, en pleine lande écossaise d’une châtelaine, jouissant dans le sacrilège, jubilant dans la barbarie, refusant d’être enterrée vivante dans son manoir, et dont les aventures avec son palefrenier conserveront dans le cinéma et la littérature leur charge érotique tant qu’un Mélenchon n’accédera pas au pouvoir.

    • Oui ! Moi j’ai vu la version française « The Old Lady » c’est l’histoire d’une vieille agrégée de lettres qui s’entiche d’un potache de seize ans et en fait un président de la république par procuration virtuelle !

        • Que faites-vous du droit à la fiction ?
          etle Maître n’avait-il pas indiqué qu’il souhaitait désormais parler d’autre chose que de politique?

          Etes-vous insensible à ses pudiques sollicitations ?

          Récemment il nous demandait de penser à lui quelquefois;et aujourd’hui,il évoque,sans pathos,la mort,le sentiment de la finitude humaine.
          Ceci semble vous laisser froid.

  8. Et maintenant, apéro à l’Institut !
    Sujet du débat du jour: « Travail, Famille, Pastis, le pastis est-il une boisson politique ? »

    • Mélenchon est d’accord pour l’apéro – mais à Marseille parce que le pastis c’est meilleur sur le vieux port.

      • A Marseille ya pas de pastis: ya du 51, du Casa, du Jeannot.
        Le reste c’est pour les parigots et autres étrangers.

        • Pour déconner;
          Quelle différence y-a-t-il entre le 51 et le 69?
          Le 51 sent l’anis.

  9. ya des films dont l’interprétation intello-cul me gave à de vrai.
    Le ciné c’est aussi savoir se distraire sans se triturer le cortex en recherchant des // des métafaures, edgard, et tutti quanti…
    Beh, ben bah, n’est-ce pas…ouais, premier deg’, et alors?! ça vaut bien deux verres bien tassés de caol ila, surtout pourune insulaire iodé.
    Na.

  10. Je dénonce à qui de droit :

    abcmaths est un docteur es-cuistreries ménopausé ou andropausé (on s’en fout de son sexe – on est dans la fiction virtuelle) !

  11. « Nous ne sommes que des aliens transformés en hommes par un androïde dément rebaptisé Dieu parce qu’il fallait lui donner un nom »
    Qui en doute vous concernant ? (;–)))
    Adrienne, qui brûle votre esprit…

  12. Le Maître a écrit:

    « Cet agnostique déclaré, hanté par la mort — c’est assez fréquent, en vieillissant, et moi-même ce matin…  »

    Puisque vous aimez citer Valéry (parfois y faire allusion obliquement,comme aujourd’hui,parfois goûter avec une Myriam Néfertiti*-élève que vous avez eue,naguère-une citation quasi-exacte du Cimetière marin) voici une mauvaise pensée de l’académicien sur un sujet qui vous préoccupa ce matin:
    “La mort nous parle d’une voix profonde pour ne rien dire.”

    *Puissiez-vous faire reparaître ici la belle à la jupe moulante,aux seins bien fermes et à l’intelligence si vive.-et que nous,nous n’avons pas eue.

    • On peut être hanté par la mort car impatient d’aller voir de l’autre côté…

  13. Faut-il prendre des accents camusiens pour révéler l’alien qui gît en nous?
    Passons sur l’allusion rapide et facile de mon rocher personnel qui prétend que je suis un mythe; l’étranger n’est autre qu’un soi décomplexé.

    • Nous sommes enfermés dans le Nostromo et il y a un certain « suspens » en attendant les législatives du mois de juin pour savoir qui sera dévoré le premier !

      Je préfère que ce soit les autres ! On a son petit quant-à-soi … va savoir qui marche le plus vite pour échapper à la bête qui approche !

  14. La politique c’est exactement cela : être chasseur d’électeurs ou chassé par les électeurs !
    Etre au sommet de la chaîne alimentaire tout est là … dieu est une hypothèse inutile !

    • On dit que quand dans une série de films portant sur le même sujet on en arrive à faire débarquer les extra-terrestres – par exemple l’ultime volet d’Indiana Jones – c’est que le sujet est épuisé.
      Là le sujet c’est une forme de vie maléfique – pour nous les hommes – donc on fait débarquer dieu censé résoudre tous les problèmes mais qui achève sûrement le sujet initial !
      Trop de happy end tue le suspens horrifique …

  15. Mélenchon tient un bon sujet pour se faire élire à Marseille : Macron c’est le démon maléfique de la finance ! Lui c’est le bon ange qui fait payer des impôts aux vilains capitalistes … tant qu’il ne prétend pas taxer les revenus des trafics du marché noir de la drogue !
    La Mélenchon-connection va-t-elle raser les électeurs de Marseille ou les enchanter ?

  16. Ceci dit on peut aussi voir Marseille en courtisane qui se livre au plus offrant ! Alors ce grand port ouvert à tous les vents – et à toutes les corruptions – ira dans les bras du plus fort du moment : Emmanuel Macron !

    Quand Mennucci pleure, Macron rie !

  17. Qu’importe le ris de veau si on attrape les petits poissons dans le bol d’or !

  18. Pour votre théorie générale du lien entre création et travail de deuil, je vous conseille, si vous êtes tintinophile, deux ouvrages remarquables du psychanalyste Serge Tisseron, à lire dans l’ordre :
    Tintin chez le psychanalyste (1985), puis Tintin et les secrets de famille (1990).
    Ce qui pouvait apparaître en 1985 pour une hypothèse d’auteur s’est trouvé confirmé en 1987.

  19. Inutile de rameuter le ban et l’arrière-ban de l’analyse savante mêlant sociologie, psychologie, histoire et tutti quanti: Marseille c’est déjà Alger.
    Dans dix ans, ne restera qu’une casbah inversée cantonnée à quelques îlots du 7/8/9e arrondissement.

  20. ben… faut croire que j’ai eu du nez….Méluche à Marseille…ça a de la gueule(de bois…bis)Qu’en pense sincèrement JPB…??? un député Marseillais ou Toulousain,parachuté ou pas, c’est avant tout un député de la République…et si en plus il dégomme une vielle lune PS même marseillaise de souche où est le problème????Que du bonheur!!!!

    • Alors là, qu’il étripe cette répugnante baudruche de Menucci, je n’y vois aucun inconvénient — il pourrait être un androïde ou un alien, le plaisir ne serait pas moindre.
      Et vous n’imaginez pas le quart de la vérité à propos de Menucci.

      • « Alors là, qu’il étripe cette répugnante baudruche de Menucci… »

        Étriper un morceau de tripe ?

        http://www.cnrtl.fr/definition/baudruche

        Membrane péritonéale du bœuf ou du mouton qui dégraissée et préparée en pellicule presque transparente sert à de nombreux usages, notamment à la fabrication d’objets gonflables

      • Il faut donc nous révéler les trois-quarts restant…
        Il est des notres, Menucc’ : des comme lui, j’en ai croisé des dizaines dans les bars: la masse adipeuse, la lippe pendante, la gouaille, les certitudes assénées à grands coups de tournées…Tout devant et rien derrière, du vent, de l’esbrouffe de 18h avant de rentrer chez bobonne se finir au Johnny Walker.

      • vous me perdez.
        le seul « veau sous la mère » que je connaisse est Jean Michel Baylet, mais peut être que le rapport avec P Mennucci n’est pas fortuit.

  21. Je viens récupérer aux objets trouvés un Bayrou gonflé à bloc mais toujours aussi inutile !
    J’aimerais le faire monter en lampadaire afin d’éclairer les piétons d’En marche la république.

  22. Bayrou le bedeau de la Vème république ; avant la messe du 7 mai :
    – Je viens pour aider, je ne demande rien.
    Après l’office de dimanche dernier :
    – C’est 120 circonscriptions pour mon modem à moi ; par ici la monnaie mes bons paroissiens.


    Sapristi quel sacristain ! Le Suisse frappera toujours trois fois …

  23. C’est dommage ! Max Pécas n’est plus parmi nous ; il nous aurait tourné « Mon bedeau béarnais chez les marcheurs » aventures picaresques … et riches.

    • « Max Pécas n’est plus parmi nous »…oui mais sur le blog on a Sanseverina alias « Max Bécasse »…uhuhu !

  24. Je viens de lire partout dans la « presse »:
    « Il est de tradition que le premier déplacement à l’étranger d’un nouveau dirigeant français soit en Allemagne. »
    C’est une tradition qui m’avait complètement échappé; peut-être quelqu’un ici pourra-t-il m’ éclairer en m’en disant plus sur l’origine de cette tradition (centenaire, millénaire ?)

    • C’est en effet une tradition presque centenaire, qui remonte à Pierre Laval, grand adepte des visites au Führerbunker (et à la Wolfschanze).

      Macron suit en ligne directe, puisqu’à en croire le Figaro il « sera reçu » par le chancelier Merkel.

    • La tradition voulait que le premier voyage présidentiel se fasse à Washington (Hollande, Sarko). Sans doute ont-ils trouvé plus pratique aux circonvolutions d’usage que Merkel représente directement Washington ?

  25. Cher Monsieur Brighelli,

    Je ne vous savais pas amateur d’Alien! Quelle heureuse surprise!
    Je n’ai hélas pas les références littéraires ou historiques pour comprendre l’entièreté de votre analyse. Concernant votre préférence sur le premier volet de la saga, je pense qu’il s’agit simplement du premier que vous avez regardé. J’ai pour ma part vu « Aliens » très jeune et il restera mon favori, dans un genre très différent du premier qui, je le pense sincèrement, restera un des films les plus marquants du XXème siècle: aucun film n’a suscité autant de peur ou de dégoût à sa sortie. Plusieurs éléments sont remarquables: la création d’un monstre convaincant et fascinant grâce au remarquable artiste H.R. Giger, sa naissance, particulièrement traumatisante – autant pour les acteurs que pour les spectateurs, comme ces guêpes qui naissent du ventre de coccinelles en tuant leur hôte au passage – , ce huit clos étouffant et le personnage de Ripley: initialement Roby, un homme, ils choisirent Sigourney Weaver au physique un peu androgyne afin d’incarner l’héroïne. Ce choix est à mon sens très intéressant pour deux raisons: choisir le sexe faible permettait aux femmes de plus facilement s’identifier et incarner une certaine fragilité, au moins fantasmée par le public, contribuant un peu plus au sentiment d’impuissance face à la créature. A ma connaissance, il faut remonter à Rosemary Baby pour retrouver une héroïne dans une position semblable. Une dernière chose remarquable: les dialogues et la mise en scène, très réalistes, nous plongent dans un univers très concret.
    Le « western de l’espace » reste cela dit un excellent film et sans doute l’un des meilleurs James Cameron. Comme dans Alien, les acteurs sont bons et les répliques, fort inspirées des films d’action de l’époque – type Commando ou Rambo, aux « punch lines » hilarantes – ne font pas oublier l’atmosphère très pesante de la ruche et de l’asservissement de la colonie. La version longue est excellente.
    Prométhéus fut une déception, mais sans doute faut-il y voir là encore l’empreinte d’un système hollywoodien où les producteurs et la logique de l’investissement prennent le pas sur la création artistique. Les compléments du film, car il n’existe pas de « director’s cut », permettent de comprendre que Ridley Scott avait des choses intéressantes à dire dans ce film alors que le montage final fait la part belle aux scènes d’action et le casting médiocre nous donne une ribambelle d’acteurs désincarnés, maladie chronique des productions hollywoodiennes du XXIème siècle.

    Enfin, je pourrais écrire des pages et des pages mais cela n’intéresse probablement que moi aussi préciserais-je: ce n’est pas dans Alien 4 que l’on apprend que l’ADN de l’Alien se mêle à celui de son hôte mais dans le 3. En effet, il existe deux versions de ce film avec chacune un hôte différent – un rottweiler et une vache – et explique la différence de comportement de cet Alien comme le déplore Ripley.
    Vivement la vision de ce Covenant que vous m’avez convaincu d’aller voir!

    PS: à quand le croisement entre un Alien et une araignée géante ?

  26. Franchement, j’ai aimé tous les – ALIEN
    Mais pas cet opus. Sans Ripley.sigourney, la chose est fade. Sans les bandes son hypnotiques, sans l’atmosphère des huis clos monochromes, minimalistes , c’est, fade. Au lieu des battements de coeur et du silence, de la terreur très mentale, des grosses Caisses! Et surtout, mieux vaut ne pas essayer d’ EXPLIQUER.
    C’est inévitablement lourd, mais lourd…

    • N’allant plus au cinéma, j’ignorais qu’il y ait un Alien 4, et à plus forte raison un Alien 5.

      Je n’irai pas les voir.

      Je n’irai pas voir non plus Dunkerque, annoncé pour cet été.

      Sur internet, j’ai vu la version de 1958 : elle montre une femme française envoyant au diable les soldats anglais, avec une explication à Londres d’un diplomate anglais : il y avait au 10 mai 1940 10 divisions anglaises en France, et 110 françaises. Alors que l’Angleterre était plus peuplée que la France (Allemagne : 80 millions d’habitants ; France : 40 et colonies ; Angleterre : 45 et colonies…).

      L’opus 2017 aura-t-il, non le fair-play, mais l’honnêteté de son précurseur de 1958 ? J’en doute fort, d’ailleurs plus personne en France ne s’en souvient ou ne pense avoir à s’en souvenir…

  27. Et « The Thing » c’est du mouron ?

    Cave canem : « the thing » n’est pas un député modem qui s’est trompé de porte un soir d’élection et qui n’a jamais – jamais retrouvé son chemin !

    • « La chose d’un autre monde » (The Thing from Another World) marchait dans la nuit quand David Vincent-le-Bayrou la rencontra …

  28. y commencent à nous les briser menu, les ricains, avec leurs histoires sans queue ni tête, leurs retour vers le futur antérieur et leurs bonds vers un passé pas simple.
    Déjà qu’avec le nouveau chef de la nation on aura droit à un replay hollandais – holland-up, passez la monnaie…sans ouvreuse, sans bonbons ni glaces, ça dégoûte du cinoche et de la dernière séance, c’Eddy.
    Macron crève l’écran et la salle rentre au Béarn.

  29.  » Ridley Scott reprend en 2012 la franchise Alien et lance Prometheus, un prequel de la série ».
    J’avais trouvé son film très verbeux à l’époque. Un patient travail d’archéologue découvrant minutieusement au pinceau le monde de H.R. Giger.
    Préquel de la série ? Oui, non…peut-être…je n’ai jamais trop su ! J’espère bien trouver dans « Covenant » les réponses à mes questions sur l’origine des aliens et de l’humanité –et de leurs croisements génétiques plus ou moins foireux– avec le risque de désacraliser ces deux créatures quand on en sait trop sur elles.

    • Le début des réponses y est — et le sentiment diffus de la suite des événements, qui nous mène là où nous sommes : les hommes politiques contemporains sont, d’évidence, les ultimes croisements.

  30. Hyper-Macron à ses disciples : « Vous êtes les virus et vous allez infecter le vieux système » ; ouaip ! ben moi je ne discute pas avec les bestioles … hipster ou hipster j’extermine au lance-flamme !

  31. Il est possible qu’Emmanuel Macron soit un « Men in Black » ; il a l’intention de neurolyser la France entière afin que les aliens se sentent comme chez eux chez nous …

  32. http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/05/13/32001-20170513ARTFIG00125-le-point-sur-la-gigantesque-cyberattaque-qui-touche-une-centaine-de-pays.php

    Et nous vendîmes notre âme et le reste à Microsoft pour une poignée de dollars…
    On aurait pu faire intelligent en développant des connaissances et des pratiques sur des systèmes Unix, bien plus sûrs de par leur conception, mais non: le logiciel libre et partagé n’a pas les faveurs de nos technocrates dont la gauche revendiquée baisse très vite pavillon devant la finance.

    • C’est vrai qu’il y a de quoi être consterné devant tant d’incompétente naïveté, tant du côté de Microsoft qui nous fait le coup du « plus jamais ça! » avec leurs correctifs d’anti-virus frôlant le pathétique, que du côté de leurs grands comptes, de vrais masochistes de l’informatique qui lui crient « Oh oui, encore ! »
      Quant aux bolos rançonneurs qui n’ont réussi qu’à extorquer 6000 USD au niveau mondial, cela suinte tellement la misère intellectuelle quasi tiers-mondiste que ça en devient quasiment poétique.

    • Autrefois on disait que la gauche hait la finance.
      Aujourd’hui, avec Macron au pouvoir, la gauche est la finance.

    • En Inde,il sont plus malins;des employés de centres d’appel-qui ont suivi toute leur scolaité en anglais et peuvent passer au téléphone pour Anglais ou Américains participent à des escroqueries de grande envergure.
      Ils obtiennent les renseignements les plius confidentiels sur les comptes bancaires d’Américains ou de Britanniques et prélèvent ainsi de belles sommes sur leurs comptes.
      cf https://www.nytimes.com/2017/01/03/world/asia/india-call-centers-fraud-americans.html?_r=0
      Juste retour des choses,peut-être…

  33. Vous voulez dire que la finance a réussi à infecter la Gauche après la Droite ? NON !

    Jusqu’à présent on n’a pas réussi à créer l’anti-virus politique qui résiste au prion-argent.

  34. …. On nous dit au passage dans Covenant que les androïdes ne rêvent pas — ou alors, de moutons électriques, comme dans le roman de Philip K. Dick adapté par Scott justement en 1982 — après la disparition de son premier frère Franck, sous le titre Blade runner. Et justement le metteur en scène est en train de donner une suite — a sequel — à cette histoire de « répliquants » — encore des androïdes….

    A ce propos : http://www.larevuedesressources.org/Philip-K-Dick-Lettre-au-sujet-de-Blade-Runner.html
    J’ai toujours le souvenir (probablement faux) d’avoir lu une nouvelle préfigurant le roman (c’est fréquent chez Dick) que j’ai lu avant de voir le film (plus tard).
    Il existe une version longue, avec ce qui n’a pas été retenue initialement par les producteurs, du film.

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