On croyait tout savoir des pédadémagogues. On s’attendait à tout. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Rien de plus inventif que le génie du Mal.
La Finlande a de nouveau frappé — la Finlande est de nouveau frappée. Et elle fait des émules : la partie la plus décoiffante de la réforme du collège que tente de nous vendre Najat Vallaud-Belkacem vient du froid, et en jette un vrai. Je veux parler, bien sûr, de l’interdisciplinarité, qui constitue le noyau dur de cette mise à plat, réduction à zéro, plancher des vaches et des vacheries, niveau subaquatique et même carrément abyssal — bref, le « socle de compétences » revu et corrigé pour les analphabètes par la bande d’analphacons qui sévit rue de Grenelle. Au dernier Conseil Supérieur de l’Education, le SNALC et la CGT (si !) ont voté contre, le SGEN et le SE-UNSA pour (on n’en attendait pas moins, quand on est godillot c’est pour la vie) et la FSU, tiraillée entre le SNES, qui a tout de même réfléchi, ces derniers temps, et le SNUIPP qui fait tout pour que le niveau général ne dépasse jamais celui de la mer et de Bernadette Groison, a voté blanc, ce qui a permis au projet de passer…

La Finlande, donc, nous montre la voie : plus d’enseignements disciplinaires. Tout se fera désormais par objets d’études, qui mobiliseront forcément plusieurs champs en même temps. C’est la fête !
Exemple proposé, l’Europe. Les élèves donc se lancent dans un Itinéraire De Découverte (la chose s’appelait ainsi déjà au début des années 2000, on reprend les vieux pots et la même soupe aigre) sur la CEE, et pour construire leurs connaissances (ah, ce bon vieux constructivisme, toujours fringant !) voient un peu de géographie réduite à ses fonctions utilitaires (le Rhin est allemand en France comme aux Pays-Bas, la Loire a de jolis châteaux, le Tibre et le Tage sont des fleuves paresseux comme les gens qui habitent leurs rives), un peu d’histoire (Jean Monnet a dit… Angela Merkel a dit…), un peu de langues appliquées (« Do you wanna be fucked Greek way or Brussels’s way ? »), un peu d’économie (un mark = deux euros, le reste ne compte pas), le tout dans un joyeux désordre — car si des disciplines peut naître la discipline, l’interdisciplinarité enfante toujours le bordel.
Mais c’est la joie immédiate qui compte. Le bonheur instantané. Peu importe aux apprentis-sorciers que cinq ans plus tard, par manque de bases sûres, l’ex-ado rigolard soit technicien de surface : ils ne seront plus là pour le voir, et leurs propres enfants seront passés par les derniers cycles élitistes disponibles — on en gardera quelques-uns comme repoussoir pour les uns, et pôle de formation pour les élites en auto-reproduction.
Le problème, c’est que le bonheur scolaire — le vrai — est toujours en deux temps. Il naît d’abord de la difficulté vaincue bien plus que de l’amusement généralisé. Et il redouble plus tard, quand on en est à appliquer dans le réel ce que l’on a appris dans l’abstrait — et non le contraire, connard ! On aurait bien surpris Louis-Camille Maillard, le chimiste auquel Nancy et tous les gastronomes devraient élever une statue, si on lui avait expliqué, durant la période où il professait à la Faculté de Médecine d’Alger, qu’il fallait renoncer à enseigner l’interaction des acides aminés et des sucres et faire cuire un steack ou brûler une crème, inciter les étudiants à en tirer des conclusions — et aller à la plage. On aurait sidéré John Forbes Nash si on l’avait dissuadé de s’intéresser à la théorie des nombres et aux équations diophantiennes et sommé de se focaliser sur les opérations boursières : ce n’est pas ainsi qu’il aurait été couronné Nobel d’économie. Mais les petites gens ont toujours la vue courte.
Les Finlandais ont eu de remarquables réussites dans les sciences appliquées — Nokia, par exemple. Elles furent le produit d’un système où l’on enseignait les fondamentaux avant de se soucier d’appuyer sur les boutons d’un smartphone. Les voici qui récusent ce qui les a faits rois : ils seront gueux, et nous aussi.

Jean-Paul Brighelli

42 commentaires

  1. Je n’ai aucun a priori contre la Finlande, m’enfin….
    Les français sont-ils devenus si stupides qu’il leur faille aller chercher des modèles improbables ailleurs?
    Je serais à la place des dirigeants je ne m’en vanterais pas, car, en somme, si les français sont des imbéciles, leurs dirigeants sont leurs chefs, élus par eux, donc….
    Machinos a dit que tous les crétois étaient menteurs, or Machinos est crétois, donc…

  2. Méat coule pas pour le doublon du lien vers The Independent.

    Ne pas être de ceux qui dialisent est une loi d’airain que je dois appliquer à la lettre…

  3. J’ai eu peur sur le coup que mon lien ne marchât point…

    Et j’espère bien que méat coule pas, Dugong. Sinon, antibiotiques !

  4. Cher monsieur, je suis pour l’essentiel d’accord avec vos propos. Je me permets donc de vous signaler mon bouquin « Education nationale: le naufrage tranquille » qu’Edilivre a bien voulu me publier. En tant qu’ancien personnel de direction, j’y livre le fruit de mon expérience et celui de mes réflexions. Je pense poser quelques problèmes de fond dont celui-ci: un seul outil éducatif pour une population scolaire (quand il y a lieu!) aussi hétérogène, cela ne peut pas marcher. Quand au ministère on nomme les établissements « entreprises apprenantes », les carottes sont cuites. Cordialement.

    • Crétois, Français, leur majuscule a sombré dans la débâcle généralisée.

      L’interdisciplinarité est un gadget qui confirme le nivellement constant par le bas, sous prétexte d’égalité, notamment la violation des règles fondamentales de grammaire et d’orthographe, superbement ignorées par la quasi-totalité de la population. Qu’attendre d’autre que la déroute socio-économique d’un pays qui les viole ainsi avec l’aplomb impuni des cuistres? L’indigence de sa réflexion se traduit dans ce déficit démocratique terrifiant dont profitent les extrémistes de tout poil. La barbarie voit un boulevard s’ouvrir devant elle. Rappelez-vous l’Allemagne des années 20 et 30 et la France de Daladier en 38 ( Ah, les cons, s’ils savaient!…)

      Cette langue avachie, approximative et brouillonne, témoigne d’un renoncement criminel à l’enseigner par manque criant, tout autant de compétences que de rigueur. Ainsi disparaissent les savoirs essentiels à sa survie. Latin et grec sont les dernières victimes de cette cuistrerie génocidaire, institutionnalisée et érigée en système de gouvernement.

      De Profundis!
      Vae Victis!!

  5. C’est à dire que certaines connaissances concrètes sont indispensables dans la vie ! Par exemple connaître le nombre de dioptries d’un pilote d’Airbus peut s’avérer utile pour la suite des opérations … surtout si vous souhaitez monter dans un avion de la Germanwings.

    Donc conclusion : faites passer un examen oculaire à votre pilote favori gratuitement avant de vous engager à convoler !

  6. Bonjour,

    Si seulement on pouvait appliquer le modèle Finlandais jusqu’au bout, ça serait un rêve. Le modèle Finlandais c’est oui-oui dans le monde des bisounours jusqu’à la fin du collège mais ensuite ça devient un délice.

    En fin de 3e, en Finlande, c’est du brutal : 1/3 des élèves en lycée général pour les 2/3 restants en lycée Pro. c’est énorme. Imaginez un peu la violence des gamins bercés par des points verts et de la pédagogie baveuse jusqu’à leur 15 ans. Et d’un seul coup, de façon hyper brutale, on envoie seulement 1/3 des 3e en lycée général….. Rappelons quand même que dans les pires ghettos scolaires (Rep+ avec 90% de boursiers) le taux de passage en seconde générale atteint généralement au moins 50%.

    La brutalité ne s’arrête pas là. En Finlande, il y a bien sûr un examen pour rentrer à la fac et attention seulement 19% des élèves de lycée général décroche cet examen du premier coup. Imaginons qu’on fasse ça en France, envoyer moins de 1/5 des bacs généraux en fac avec un examen d’entrée….. Plus de 50% des élèves de lycées généraux arrêtent illico les études après le bas du fait de cette sélection hyper violente.
    Les autres (environ 30%) vont dans les « polytechnics » plus ou moins l’analogue de nos IUT.

    Pour les élèves qui vont en pro à l’issue de la 3e, il y 50% de perte entre l’entrée en seconde pro et le nombre qui décrochent le bac pro.

    Allez Najat, le modèle Finlandais jusqu’au bout! 1/3 en lycée général à l’issue de la 3e. Examen d’entrée à l’université avec moins de 20% de réussite.

    Je ne comprend pas que ce modèle d’ultra violence et de sélection démesurée ne soit jamais plus commenté puisqu’on nous présente toujours la Finlande comme ayant une école digne du pays des bisounours.

    Après la 3e, la Finlande, ça saigne et c’est violent pour ce qui est du modèle scolaire.

  7. Pour suivre de près ce que sont les résultats de cette éducation si enviée par chez nous, qui ne sommes que de pauvres crétins fascistes et arriérés, il suffit de se lever à l’aube un dimanche matin dans Helsinki et de voir les quantités de débris de verre sur le sol, conséquences des bouteilles cassées par des centaines de buveurs jeunes et certainement issus des collèges que nous copions. Le samedi soir est une fête…
    Comment un pays digne de ce nom (le nôtre ?) peut-il confier d’aussi importantes responsabilités à une jeune oie blanche et tellement bas bleu, et à de vieux chevaux de retours qui ne pensent qu’à se gaver ?
    On en finirait par aller voter DLF !

  8. Une pensée à M. Pucciarelli: nous nous croisâmes, jadis, dans un établissement bien particulier…Je lirai votre livre avec plaisir!
    Pendant ce temps-là: mes chers collègues continuent de voter pour ces syndicats et ces politiques qui oeuvrent à réformer le système; pourquoi, alors, dans la quiétude relative de la salle des profs, se plaindre amèrement de l’indiscipline, de la vulgarité et de la violence des élèves?
    Accusons! Vous cautionnez, par vos choix politiques, les tendances délétères qui nous mènent au désastre depuis quarante ans; vous en êtes donc responsables, voire coupables.
    Récoltez ce que vous avez semé: la moisson formidable de nouveaux barbares.

  9. Une idée, l’air de rien: se pourrait-il que ces réformes successives, la dernière en étant le point d’orgue, ne soient que la volonté de flatter et préserver un futur électorat?
    Electorat constitué par certains enfants d’immigrés, vivier potentiel qu’on ne saurait effaroucher avec des résultats qui confirmeraient les problèmes posés (et mis en exergue dans une étude récente) par ces enfants d’origine maghrébo-africaine?
    Pardonnez ma naïveté.

  10. Le problème de la Finlande ?

    Crier « I’m found of whisky and wine » dans le centre d’Helsinki, c’est la certitude d’être entouré dans la minute par le GIGN local qui guette l’esquisse d’une amorce de sortie de tire-bouchon de votre poche révolver pour vous cribler de bastos.

    A côté de la petite bière surtaxée, même pas la possibilité de distiller en douce. Les voisins, jaloux, sont à l’affût et vous signaleront recta à la répression des alambics. Un vieux reste d’esprit résistant de la 25ème heure ? Probable.

    Il ne leur reste que le binge drinking sur les ferries à vomi qui font l’aller-retour vers les pays baltes, le temps d’une biture hebdomadaire.

  11. Lisez les romans de Paasilinna. C’est drôle et terrifiant. Et fortement alcoolisé — et suicidaire. Ils ont l’un des plus forts taux d’Europe de suicides parmi les jeunes.

  12. On devrait regarder de plus près les exemples finauds donnés par les « autorités finnoises » dans l’article de The Independent :

    « un ado en formation professionnelle pourrait prendre l’activité « services de cafétéria » : ce qui inclurait des éléments de mathématiques, langues (pour aider à servir les clients étrangers), écriture et compétences de communication »

    On peut imaginer cet ado, plus tard, employé à bord d’un ferry à vomi face à un client suédois fin pété qui beugle qu’il veut payer en couronnes et basta.

    Il s’agit, bien sûr, d’une tâche complexe * : il faudra appuyer sur la touche idoine de la caisse enregistreuse qui vous dira combien rendre en euros, en couronnes, voire en riyals. D’autant que la touche peut changer de place et de forme d’une machine à l’autre.

    De façon générale, on appellera « tâche complexe » avec la formation afférente, tout ce qu’un animal (chien, cheval) ne sait pas faire d’emblée au trot.

    On voit là une démarcation de l’homme et de l’animal qui risque de choquer les droitsdelanimalistes.

    On n’est pas sorti de l’auberge.

  13. Vous n’avez pas l’air de supporter les ferries, Dugong ? C’est pareil pour les voiliers ? Pas le pied marin ? Il est vrai que la voile sur la Dordogne…
    Allez, je vous en ai gardé une ( de ma semaine d’oraux de bac blanc ) : l’Ingénu au chapitre 3 voulait la circonscription à tout prix, il voulait absolument être circonscrit. Et même après une série de questions bienveillantes, rien n’y a fait. Le pauvre Ingénu, clac, circonscrit. Et face à la peur de la Kerkabon et de la jolie de Saint-Yves de voir le beau jeune homme perdre ce qu’il avait de plus précieux, la dinde est restée le front bas, l’oeil torve et le sourcil froncé, trouvant que ces histoires de prépuce étaient trop difficiles à maîtriser.
    Une des choses qui disparaît totalement chez les élèves en même temps que leur culture, c’est leur incapacité à comprendre l’humour et l’ironie. Personne ne parle de cela, mais c’est effrayant. le moindre jeu de mot, trait d’esprit, calembour ( d’auteur bien sûr ) tombe complètement à plat. Il doit être traduit ( comme une langue étrangère ) et du coup perd toute sa saveur. Et des gens qui ne savent plus manier l’humour ni le goûter sont de bien tristes sires.
    L’implicite, le second degré, l’ironie deviennent vraiment une langue à part. Quelle vie de m… ils se préparent…

    • Ça sent la dinde de 1ère ES à plein nez, non ?

      Et puis, on les bassine tellement en SES avec les circonscriptions électorales et autres découpages que le concept dérape et diffuse là où on ne l’attend pas.

  14. Spinoza, J’avais vu, entre autres. En fait, je suis parti de l’article de l’Independent, qui est assez précis.
    Et j’en ai remis une couche pour le Point.fr — ça devrait paraître demain, là, ils sont apparemment débordés par les départementales. Ça me paraît très important et très grave — et ça nus pend au nez, cet enseignement pluri-disciplinaire transversal d’objets d’étude mal identifiés.

  15. Non, la dinde de 1ère L…enfin de L si on peut dire. Ils sont là juste grâce à l’option et ont leur bac grâce à l’option.

  16. J’ai fait un rêve.

    Dans les étages de la rue de Grenelle, un igen s’était retranché dans les wc et menaçait de tout faire sauter. A l’extérieur, le doyen a gueulé « Ouvre cette p… de cloison disciplinaire ! »

    Ça m’a réveillé.

    • Hypothèse qui a fait long feu: l’igen dont le méat coule pas.(voir plus haut)
      Autre hypothèse: les vessies étaient fermées de l’intérieur.
      Si l’igen ne veut rien entendre, son méat acoustique est peut-être en cause. Votre doyen doit envoyer un urologue et un ORL à son chevet ou bien un médecin ayant suivi des enseignements interdisciplinaires sur un MOOC Top Santé.

  17. Le premier avril, c’est mercredi pourtant !

    « Le Coran, le livre sacré de l’islam, va être pour la première fois l’objet d’une chaire au Collège de France qui sera inaugurée jeudi, a annoncé mardi la prestigieuse institution parisienne d’enseignement supérieur. »
    (lu dans le point.fr)

  18. Pourquoi s’étonner? C’est la logique du « socle commun »: disparition des enseignements disciplinaires et, à la place, évaluation des compétences du socle, c’est-à-dire du vent. La seule façon d’y échapper ce serait de s’attaquer à la loi Fillon de 2004 qui a mis en place le « socle commun ». Sorti de là, on en est réduit à verser des torrents de larmes…

  19. Poker menteur? Je relance:
    « Une idée, l’air de rien: se pourrait-il que ces réformes successives, la dernière en étant le point d’orgue, ne soient que la volonté de flatter et préserver un futur électorat?
    Electorat constitué par certains enfants d’immigrés, vivier potentiel qu’on ne saurait effaroucher avec des résultats qui confirmeraient les problèmes posés (et mis en exergue dans une étude récente) par ces enfants d’origine maghrébo-africaine?
    Pardonnez ma naïveté. »

    Qui suit? Sur le terrain des idées, au moins?

  20. Parait kya une rumeur qui raconte que NVB a reçu l’ordre de reculer grave (mais en bon ordre et en sauvant la face) sur sa réforme de merde du collège.
    Chais pas si c’est vrai ?
    Après les récents succès électoraux, ils craignent que les quelques rares profs qui votent encore pour eux (et, souvent, plus par habitude que par conviction) finissent par se lasser.

    Pour mémoire : la petite Finlande !
    Objectif 20% du temps en garderie sous forme de projets interdisciplinaires en autonomie dans lesquels les gosses issus de milieux culturellement favorisés s’éclatent tandis que les autres comprennent même pas de quoi on parle, encore moins ce qu’on attend d’eux et restent tranquillement à regarder passer les trains …

    Ce qui est bien dans un travail de groupe c’est qu’on s’enrichit de ses diversités.

    Un vrai prof bienveillant bien veille à faire des groupes les plus hétérogènes possibles afin de favoriser la mixité.

    Ainsi,
    * en classe, Kevin et Kevina somnolent et bavardent, tranquilles ; puis ils rentrent jouer à la PS3 ou mater de la téléréalité ; lorsqu’ils seront un peu plus plus âgés ils fumeront un petit pet’ et joueront à la PS3 ou materont de la téléréalité ou un film de cul.
    * en classe Antonin et Pauline grabotent vaguement pour sauver les apparences (et rendre le prof serein et plein de bonne conscience : déterminant ça pour être bien vu !), accessoirement ils tentent de comprendre ski faut rendre pour avoir la paix, et entre temps (beaucoup de temps …) bavardent, tranquilles ; puis ils rentrent pour que je les encadre afin que leur projet avance et qu’ils apprennent quelque chose ; lorsqu’ils seront plus âgés ben, … ce sera pareil (pauvre de moi !) mais parfois un peu plus tendu adolescence aidant.
    * Tous ont la même note car c’est ça la justice sociale.
    * Tous les parents sont contents : ceux de Kevin et de Kevina qui constatent qu’avec cette école de la bienveillance leurs enfants ont enfin fait beaucoup de progrès et moi aussi puisque j’ai eu une super bonne note en projet.
    * Les chargés d’évaluation de l’EN sont contents eux aussi pasky voient bien que les notes et donc le niveau s’améliorent.
    * Et les politiques sont contents lorsque tout le monde est content.
    Donc …

    C’est pas que ça sente le vécu ce truc mais …
    2 enfants et une scolarité d’exposés dans des matières diverses et variées (et si possible prétendument préparés en autonomie en salle info, cool pour le prof !), des IDD, rapports de stage, TPE, projets d’arts plastiques optionnels etc.

    Là où j’ai pris le plus cher c’est pour le TIPE (en … maths spé pour rentrer dans de grosses écoles d’ingé, avec un assez fort coef à l’oral).
    Ne valait-il pas mieux qu’il gratte des maths et de la physique plutôt que de faire de la pseudo recherche façon « c’est pas sorcier » et de beaux documents pleins de beaux graphiques et de beaux listings de programmes à la cons dans des langages qu’il ne maitrisait pas et pour cause ils n’étaient pas enseignés faute de temps ?

    Cool ils ont enfin grandi, je ne peux plus rien pour eux, je ne comprends pas tout bien de quoi ils parlent dans leurs écoles actuelles !
    J’ai enfin la paix …

    Je plains les parents qui devront se taper ce cirque lorsqu’il concernera VINGT POURCENTS du temps scolaire !
    Du temps de mes mômes c’était assez marginal et pourtant déjà super lourdingue !

    Sinon, je ne sais pas ce que sont devenus Kevin et Kévina ?
    D’ailleurs je n’ai jamais fréquenté leurs parents.
    C’est bien, j’ai la conscience tranquille.
    Je suis prof.

    • « Parait kya une rumeur qui raconte que NVB a reçu l’ordre de reculer grave »

      L’igen dans les wc aurait donc eu gain de cause ?

      Pourtant, l’idée de maximiser la mixité pour la minimiser semblait une idée lumineuse, non ?

  21. Sisyphe, jene crois pas. C’est la théorie qu’a cherché à instiller Terra Nova, mais les « nouveaux publics », comme vous dites, votent fort peu — leur truc à eux, c’est le jihad, rappelez-vous… A la rigueur les jeunes issus de l’immigration, mais uniquement la croûte supérieure — les autres font du bizness.
    Je pense même que c’est l’erreur historique (et impardonnable) de la Gauche : avoir abandonné le peuple au FN (il n’y a qu’à voir ce que votent toutes les anciennes forteresses ouvrières) en croyant dans un premier temps que les classes moyennes plus ou moins boboïsées suffiraient à remplir leur bas-de-laine électoral, puis en s’adressant carrément aux libéraux de centre gauche — disons l’électorat de Bayrou 2007. Par exemple les profs — mais comme dit Zorglub (et moi), combien de profs votent encore PS, sinon par habitude ?
    Et l’idée de remplacer les prolos (Mauroy l’avait assez reproché à Jospin dans la campagne de 2002) par des immigrés ne tient pas, sauf à changer le code électoral — et ils ne le feront pas, ils n’ont pas les couilles.

  22. Et toujours personne pour approuver ma proposition d’attaquer le socle commun alors que c’est le seul point concret sur lequel on pourrait faire reculer vraiment les démolisseurs! Tout le reste n’est que jérémiades à perte de vue… Et ça fait plus de dix ans que ces plaintes se répètent en boucle et donnent lieu à des morceaux d’éloquence qui plaisent fort à ceux qui les écrivent et à ceux qui les lisent , mais les pouvoirs publics s’en gaussent. Cher collègue Brighelli, depuis le temps que vous dénoncez la destruction du système et que strictement personne en haut lieu ne vous écoute, n’avez-vous jamais songé à rendre avec fracas votre Légion d’honneur?

  23. « Et l’idée de remplacer les prolos (Mauroy l’avait assez reproché à Jospin dans la campagne de 2002) par des immigrés ne tient pas, sauf à changer le code électoral — et ils ne le feront pas, ils n’ont pas les couilles. »

    à voir.
    Il faut et il suffit de regarder les projections démographiques pour se rendre compte que c’est ce qui nous pend au nez.
    On risque fort d’entendre parler du droit de vote des immigrés dans les deux ans qui viennent: quelle corde reste-t-il à l’arc du PS, après ces années de mollesse holandienne, pour espérer dépasser les 20%?

  24. Sur le Collège: le SNES ne semble pas content de la modulation horaire induite par les nouvelles réformes, il a quitté la table des négociations…n’avait qu’a voter contre, palsembleu!!!

    Sur le fond, les praticiens de terrain, à quelques cariéristes ou idéologues obtus près, ont vite compris l’insanité de cette réforme.
    Réforme qui ne changera rien au fond du problème: la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans et jusqu’en 3e.

    Personne n’ose le dire mais il le faut pourtant: la mixité dite sociale est un poison pernicieux, lent mais très efficace pour transformer un bahut normal en pétaudière ingérable.

    A suivre?

  25. Ajoutez à la mixité sociale, sisyphe, la suppression des enseignements disciplinaires et leur remplacement par l’ évaluation des compétences du socle commun, et vous avez fait du collège un champ de ruines et une garderie épuisante et vaine.

  26. Le socle et les compét’, en réalité, tout le monde s’en fout: on bosse à l’ancienne et on valide le foutoir boutonneux en fin d’année, bien obligé.
    Le problème actuel c’est la montée de l’inculture, de l’absence de vocabulaire et d’écoute, de l’incivisme, du refus de l’effort, du déni permanent d’autorité, de la violence verbale et physique.
    Ajoutons à cette recette peu ragoûtante l’absence des parents ou leur complicité vis-à-vis des agissements de leurs enfants; les textes de loi surprotecteurs pour les « trublions »; la politique interne et académique des établissements publics – t’en vire un, t’en a un autre- et, enfin, la couardise des profs, qui gueulent entre eux mais votent pour ceux qui les enterrent.
    Ce n’est pas le tableau d’un collège REP mais bien celui d’un établissement dit normal au sein d’un quartier dit normal…

  27. Oui, mais, sisyphe, le socle va bientôt rendre illégal l’enseignement par disciplines, et les profs qui font la mauvaise tête seront poursuivis. C’est pour ça que la défense de l’enseignement comme transmission des connaissances commence par l’abrogation du socle.

  28. Pourquoi avoir oublié le vote négatif de FO au CSE, FO qui défend vigoureusement le disciplinaire contre l’école du socle ?

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