B9716403322Z.1_20180721112446_000+GP3BNSHUB.1-0Lorsque Léopoldine s’est noyée, Hugo, dévasté par la mort de sa fille, s’est tourné vers l’occultisme pour renouer au-delà de la nuit avec sa fille tant chérie. Je ne me permettrai pas de critiquer, qui peut savoir comment nous réagirions face à un tel drame…
Evidemment, on interroge les tables tournantes, mais elles n’en font qu’à leur tête : invoquant Léopoldine, Hugo s’est retrouvé en conversation avec Homère, Dante ou Shakespeare, bref, des mecs à son niveau. Et qui parlaient tous en alexandrins français…
L’autre jour, pendant que les médias s’excitaient sur un petit voyou qui s’est cru le roi du monde, j’ai interrogé mon propre guéridon, dans l’espoir de faire revenir du paradis d’Odin l’une ou l’autre des grandes pointures de la littérature. Mais je ne suis pas Hugo, ou quelque chose s’est grippé dans le mécanisme, bref, tout ce que je suis parvenu à convoquer, c’est le spectre de Dominique Ponchardier.
Comment ? Vous ne connaissez pas Ponchardier ? Grand résistant, co-fondateur du réseau Sosie, qui fournissait des renseignements aux Alliés, multi-récidiviste de l’évasion des prisons de la guerre, agent très secret, homme à tout faire de De Gaulle, et surtout écrivain prolifique, sous le nom d’Antoine Dominique, qui inventa un jour le Gorille, alias Geo Paquet, 1m75 et 120 kilos de muscles…defaultAccessoirement, Ponchardier est l’inventeur du mot « barbouze » — tout au moins dans son sens moderne d’agent des services parallèles.
Cet aimable garçon, qui un jour porta sur son bras Mon Général pour lui faire traverser, au milieu de 500 000 enthousiastes, la place centrale de Lima, avait l’air goguenard qui sied bien aux esprits. Il a épousseté sur son veston un peu de poussière d’étoiles, et a accepté le café que je lui proposais.
Après lui avoir consciencieusement beurré la tartine (avec les auteurs, aucun autre comportement n’est acceptable) en lui expliquant combien j’aimais ses livres, je lui ai demandé ce qui avait amené sur sa face pas tibulaire mais presque, comme disait Coluche, ce sourire malicieux.

– Ah-ah-ah-ah, s’est-il répandu.
Entendre un fantôme se moquer ainsi de vous, ça flanque un coup.
– Mais encore ? demandai-je, un peu interloqué par cette hilarité.
– Cette affaire… Comment s’appelle-t-il, déjà, le petit voyou qui a gagné la confiance de votre président ? Ah oui, Alexandre Benalla ! Le fils d’Allah ! Tu parles d’un rejeton, ajouta-t-il dans son rude langage de soudard espiègle.
« On en a ri, là-haut, tu ne peux pas savoir ! De lui, mais surtout de la presse… La barbouze de l’Elysée… Ah-ah-ah ! »
Et subitement sérieux :
– Non mais, écoute-moi, fils… Des barbouzes, j’en ai connu des wagons. Nous avons tous ensemble ramené le Général au pouvoir, en 58… J’ai même raconté ça dans un livre…
– Le Gorille en révolution ! m’exclamai-je, avec la spontanéité étudiée du flatteur.A47460S’il avait pu gagner en volume, il l’aurait fait. Rien ne réjouit davantage un ectoplasme d’écrivain que de constater que ses œuvres lui ont survécu.
– Tout dégénère ! Marx avait raison : après la tragédie, la farce ! Nous avions les barbouzes, vous avez les barbus. Nous avions appris le maniement des armes en tirant sur les Allemands, votre sbire a dû rêver d’un flingue dans son quartier perdu de la Madeleine, à Evreux, quand il était gamin… Tu paries qu’il a une Rolex ?
– Le fait est qu’il aime être regardé. Déjà, se laisser filmer en train d’assommer un manifestant déjà à terre, c’est ballot. Mais que veux-tu, enchaînai-je en le tutoyant moi aussi, nous sommes à l’ère du selfie. Ce pauvre garçon est sur toutes les photos, avec Emmanuel ou avec Brigitte… Pour un peu, il aurait tenu l’appareil lui-même !
– C’est le drame de votre époque, dit Ponchardier, redevenu enfin sérieux — mais des larmes de rire brillaient encore dans ses beaux yeux de primate. Nous étions des hommes de l’ombre : vous avez droit à la version en couleurs. Pour qu’on les identifie plus sûrement, vos gros bras portent des lunettes noires même la nuit. Nous, nous en portions pour enlever un opposant marocain, éliminer les vieux potes de l’OAS et les anciens ennemis du FLN, expliquer la vie à des malfaisants de toutes origines. Benalla a les clés de Brégançon et du Touquet — nous n’étions même pas invités à Colombey ! Nous avions des vestons bien coupés qui dissimulaient les calibres, vos cow-boys modernes tiennent absolument à ce que le holster dépasse de leur blouson ajusté. Des fétichistes, voilà ce qu’ils sont !
« Et puis, ajouta-t-il avec une satisfaction qui frisait la suffisance, nous étions parfois un peu enveloppés, mais c’était de l’excès de muscles. Je le trouve un peu gras, votre Benalla, non ? »
– Le fait est…
– Mais peut-être est-ce tout ce que vous méritez, me coupa-t-il. Philippe Muray me faisait remarquer l’autre jour…
– Vous connaissez Muray ! m’exclamai-je.
– Et pourquoi non ? Il n’y a que du beau linge, dans l’au-delà — les autres retournent à la poussière… Bref, il nous racontait le concept d’Homo Festivus — le stade qui a suivi l’Homo Sapiens… Benalla est le fils de cette époque d’égocentrisme, de caméras et de réseaux sociaux. Nous étions payés comme des fonctionnaires de police, lui il veut donner des ordres aux flics — ça a dû les énerver, d’ailleurs, pas la peine d’être un génie pour deviner d’où vient le dossier qui a été transmis au Monde.
« Et loger dans les palais de la République, comme une maîtresse mitterrandienne. Tout pour ma gueule ! Tout emmouscaillé qu’il soit aujourd’hui, il doit déjà découper les manchettes qui parlent de lui. Nous aurions été virés si le nom de l’un ou l’autre d’entre nous avait filtré dans la presse. Juste ce collectif, « les barbouzes »… Nous étions l’ombre de l’ombre. Votre guignol ne se contenterait pas de faire son boulot : il lui faut les caméras. Le patron a les ors, il lui faut les paillettes. Qu’on ait pu confier les clés du royaume et de l’Elysée à un co***rd pareil me renverse.
« Quant à la gestion de l’affaire… On a dégoupillé un ou deux fusibles récalcitrants — c’est pire que tout. J’ai connu des époques plus couillues où des ministres étaient suicidés à l’insu de leur plein gré dans 10 cm d’eau malpropre. Où un polémiste à demi-aveugle avait un curieux accident de vélo, au petit matin — pendant qu’on vidait son coffre de tout document compromettant. Où un responsable des chasses présidentielles se tirait une balle de chasse à l’éléphant dans son bureau de l’Elysée. En nettoyant son arme, sans doute…
« Franchement, ajouta-t-il en rigolant, le niveau baisse. À tous les étages. »
Il jeta un œil sur la pendule.
– Tu m’excuseras, dit-il. Ce n’est pas que la conversation m’ennuie, mais nous avons banquet ce soir chez Odin… Alors, comme on dit chez vous, le gorille vous salue bien !Le_gorille_vous_salue_bien

Jean-Paul Brighelli

PS. Je signale aux philologues, si nombreux sur ce blog, que « barbouze » était masculin, à l’origine, quand il voulait dire « mauvais garçon ». Puis il s’est féminisé au moment même où il durcissait et signifiait « agent secret » — et on voudrait me faire croire que la langue est sexiste !

127 commentaires

  1. Devenez journaliste à temps plein.
    Vous êtes bien meilleur que ceux qu’on est obligés de subir (et beaucoup plus drôle )

    • Qui m’embaucherait, à plein temps ?
      Europe 1? en remplacement de Patrick Cohen, qui a enfoncé la station depuis le départ de Polony ?
      Cela fait quatre ans que j’attends du changement à la tête de Marianne. Bon, Renaud Dély se barre; mais après ?

      • « Qui m’embaucherait, à plein temps ? »

        On peut procéder par élimination :

        L’Osservatore Romano ? Non
        La Croix ? Non
        Vegan Hebdo ? Non

        Un copain, à peine sorti de l’école de Lille, a trouvé son premier emploi au journal professionnel des bouchers-charcutiers (le seul journal où on valorise les chiens écrasés). Il a fini à l’AFP. Logique…

      • Ben, si les repsonsables de cette station pensaient que vous pourriez faire remonter l’audience, ils vous embaucheraient sans battre un cil. Et je pense que ce serait un bon pari. En tous cas, moi, j’écouterais….

    • Permettez,professeur,que, très respectueusement, je formule une objection: si les billets du Maître nous intéressent et nous plaisent tant,c’est bien parce que Il Maestro est professeur- et- essayiste(plutôt que journaliste);nous aurait-il parlé de Simone s’il ne préparait un cours sur De Beauvoir ?

      Ce qu’il intitulait plaisamment « Petit cours de latin pour grandss débutants » pourrait persuader l’étudiant le plus borné,le plus éloigné de la latinité , le plus sottement convaincu que le »latin ne sert à rien » que Rome nous a fourni les concepts qui nous permettent de comprendre notre époque (vous avez admiré comme moi l’élégance de la démonstration-ce que je viens d’en dire pédestrement est implicite:rien qui pèse ni qui pose dans les billets du Maître.

      Je ne sais ce qu’il pense des Propos d’Alain et je n’établis pas de parallèle… mais Alain,sans ses khâgneux,eût-il écrit les mêmes choses ?

  2. A force de jeter à la face de tout le monde son mépris, on a fini par lui rendre la monnaie de sa pièce …

    • Sauf que des pièces, nous lui en avons données à pleine bouse jsuqu’à ce que celle-ci soit vide : jamais il nous rendit une quelconque menue monnaie ! Normal : nos pièces sonnantes et trébuchantes lui servent à entretenir ses barbouzes . Le fait est qu’il n’y ait pas que Ben-Allah qui soit barbouze de Jupiter, voyez comment le suivent et le défendent bec et ongles et propagent « zombiquement » comme des alléluias et des amen tous ses sbires qui siègent jusqu’à l’Assemblée Nationale

      • Un article avec un ancien vrai barbouze qui explique ce qu’est un « barbouze »Rien à voir avec un Benalla et vous restez sur vos idées fixes et partisanes en inventant d’autres « barbouze »! Avec vous tous les députés LREM en seraient!!!Vous êtes un adèpte de Mélenchon pour être autant dans l’exagération! Totalement contre productive ceci dit en passant….

  3. Vous pensez qu’il faut mettre une tête de cheval coupée dans le lit de Macron histoire de lui rappeler qu’on vient de lui tuer sa monture ?

  4. Dominique Ponchardier était issu d’une famille bourgeoise ; il n’aurait pas été gorille du général, c’est un métier de sac et de cordes …

  5. « Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué la responsabilité de la fusillade de Toronto dimanche soir, au cours de laquelle un homme a ouvert le feu dans une rue fréquentée, tuant deux personnes et faisant treize blessés, dans un message diffusé aujourd’hui par son organe de propagande, Amak.
    L’assaillant était « un soldat de l’Etat islamique et a mené l’attaque en réponse aux appels visant à cibler les citoyens des pays membres de la coalition », dit le communiqué d’Amak. »

    Non ? Il y a encore des musulmans qui ne sont pas convaincus de l’immensité de la bonté trudeauesque ?

    • Oui, j’ai lu ça. Mais les autorités de Toronto mettaient cela sur le compte de « la prolifération des armes » et bien sûr, aucun rapport avec l’islam.
      Encore un truc de « déséquilibré »…

  6. C’est dans la traduction de Victor Bérard de « l ‘Odyssée » qu’on retrouve le plus la conservation de l’alexandrin français à la place de l’hexamètre dactylique du chant homérique. L’hexamètre dactylique magnifiquement retranscrit par Philippe Brunet(*) dans sa récente traduction de « l’Iliade » correspond mieux à la scansion du texte puisque ces deux poèmes se doivent d’être chantés, voire gueulés (comme Flaubert, avec son gueuloir) par des aèdes, plus qu’ils ne faut les lire silencieusement.
    Exemple: Hector lançant cette fanfaronnade à Ajax, ça pourrait être Benalla la chantant à Macron:

    « Je m’y connais un peu, tu sais, en combats et massacres !
    Car je sais porter mon cuir à sénestre et à dextre,
    mon cuir sec, mon résistant bouclier de bataille,
    et je sais me jeter dans la charge des chars roues-rapides ;
    je sais danser d’un pas ferme en l’honneur d’Arès le farouche ! »

    (Iliade, VII, 237-241)

    Superbe ! On n’a rien fait de plus ni de mieux (Shakespeare mis à part) depuis 2500 ans que balbutier la comédie humaine décrite par Homère.
    « Tout est dit, et l’on vient trop tard… » comme dit l’autre.
    (*) https://www.youtube.com/watch?v=tyMJuvwJhqw

  7. Il faudrait que Brighelli et al. fondent « Le journal des Barbouzards de l’éducation nationale » qui deviendrait le bréviaire de la contre-révolution !

  8. Au soir de sa vie, Homère a glissé à un proche qu’il avait rédigé la première version de l’Iliade en tibétain classique.

    Sa préférée, notamment pour sa sonorité inégalable.

    C’est alors que les moines copistes de l’abbaye de Gougueule se sont emparés du tapuscrit. On connaît la suite…

    • Pardon, manque le W en début de phrase (le commentariat aura rectifié de lui-même.)

      PS Dans la leçon de polonais filmée, on peut voir plusieurs sortes de coléoptères.

      Sisyphe (homme « normalement constitué » pourra-t-il les identifier pour nous ?

      Les corneilles mangent-elles des coléoptères ? En trouve-t-on dans leurs pelotes de déjection ?

      • Les corneilles mangent-elles des coléoptères ? en tout cas, il y a débat depuis plus de trois siècles pour savoir si elles bouffent des racines, en plus des vers*…

        *et comme l’alexandrin d’Alexandra fait naufrager les papillons … ♫

  9. « Oświęcim » étant trop difficile à prononcer pour l’Allemand moyen,ce nom est devenu Auschwitz dans sa bouche.

  10. Très bon article, entre dérision et satire, du très bon Brighelli (un pléonasme).

  11. En reluquant Ponchardier sur la photo, on hésite entre les effets d’un stage de troisième chez Picasso, ceux d’une torture à la presse à disques ou d’un bourre-pif en pleine paix.

    • C’était un type très fin, sous ses allures de… gorille. L’as-tu lu, lanturlu ?

  12. Vous allez être content M Brighelli : on vous lit jusqu’en Finlande !
    Cette façon de « faire de la politique » est complètement inconcevable ici.
    « Mais où va la France ?  » se demande-t-on en ce moment, dans ce pays qui vient de fêter ses 100 ans d’existence…

    • Vous m’en voyez tout chaviré !
      Oui, je me doute que les Scandinaves doivent regarder Paris avec des yeux ronds…
      Et ça dure depuis des siècles. Abus de catholicisme, peut-être.

        • Vous avez raison — même linguistiquement, rien à voir.
          Mais enfin, tant d’entre eux parlent aussi le suédois…

          • Il y a aussi une « minorité » russe en Estonie;je crois que les Suédois la ramènent beaucoup en Finlandest.

            Méprisés,détestés mais redoutés:les Lapons:des nomades qui ne reconnaissent pas les enfants qu’ils font là où ils vadrouillent.

             » Pension alimentaire »…ils ne savent pas ce que c’est.

  13. « Benalla est le fils de cette époque d’égocentrisme, de caméras et de réseaux sociaux. Nous étions payés comme des fonctionnaires de police, lui il veut donner des ordres aux flics — ça a dû les énerver, d’ailleurs, pas la peine d’être un génie pour deviner d’où vient le dossier qui a été transmis au Monde ». (un argument fort intéressant, mais…)

    Je suis du genre lent à la comprenette et souhaite être sûr de votre propos, cher monsieur Brighelli. Donc, pourriez-vous vous montrer plus explicite …pour « deviner d’où vient le dossier transmis au Monde ». J’aimerais voir comment vous affronteriez un éventuel procès en diffamation, à ne pas en rester dans l’insinuation implicite. Il se trouve que le juge d’instruction dépêché sur l’affaire, comme le ministre Collomb, n’a toujours pas de religion à ce sujet, c’est vous dire… Comme nous autres, il préfère passer pour un c. que pour un délinquant. Merci pour ce que vous pourrez faire.

    • Justement : on va en rester à l’insinuation. Par ces temps de main-mise sur ‘information et de loi sur les fake news, c’est plus prudent.
      Mais franchement, vous avez une autre idée que la mienne ?

      • Tous les gens lucides ont raisonné comme JPB .
        La question est :Y a-t-il encore beaucoup d’observateurs lucides ?

  14. j’en profite pour signaler aux maîtres que, parmi les jeunes de mon entourage, pourtant lourdement diplômés, « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre » (Jupiter, le vrai, le barbu !) ne dit rien à personne. Or, elle me paraît d’actualité. Maître ?

  15. Ambassadeurs,suite…

    Comme disaient les Deschiens (cités par Dugong) na guère, la noblesse était plus noble.
    Imagine-t-on un

    Hadelin de La Tour du Pin Chambly de la Charce

    posant en maillot de bain ?

  16. Mon grand-père ne sortait jamais sans son feutre … c’était pas une question de noblesse mais d’habitude des bourgeois avant 14 ; on n’allait pas tête nue … les ouvriers avaient leurs galurins et les bourgeois leur chapeau feutre !

  17. Les questions vestimentaires sont des conventions où l’arbitraire joue le plus grand rôle – sauf la question du confort qui l’emporte aujourd’hui le plus souvent.
    Ceci dit la nouvelle noblesse chez les jeunes c’est le débraillé et le jean troué aux genoux ! Du moment qu’il porte une marque … sans parler du tatouage marque singulière à même la peau !

    • S’il existait encore une aristocratie en France peut être qu’elle adopterait le look canaille déjantée qui fait fureur ces temps-ci à l’Elysée !

      • L’aristocratie française a été anéantie par les socilistes.
        Voyez la Comtesse du Barry contrainte de vendre du pâté.

        cf Les Deschiens déjà cités.
        (Il faut toujours suivre les liens postés par Dugong.)

        • Heureusement l’aristocratie littéraire s’est réincarnée gracieusement – et gratuitement – en Lormier gardien de la pureté du phare des lettres – et non du fard qui rosit les joues de l’impudique !

  18. « Lorsque Léopoldine s’est noyée, Hugo, dévasté par la mort de sa fille, s’est tourné vers l’occultisme pour renouer au-delà de la nuit avec sa fille tant chérie.  »
    dévasté…

    Hugo n’eût certainement pas dit:je suis « dévasté »…

    Il y a matière à réflexion;pourquoi ce choix du Maître ?

    « Dévasté » dans le sens d’atterré est très moderne et quelque peu journalistique.
    (Cela dit, étymologiquement que signifie « atterré « ?)

    C’est vraisemblablement un anglicisme (que les puristes rejettent.)

    L’anglais « devastated » pris dans le sens de « distressed,distraught ou appalled » est lui-même d’emploi assez récent (je n’ai pas réussi à trouver la date de la première apparition écrite.)

    Au Royaume Uni,il est des puristes qui rejettent cette acception et trouvent ridicule de dire:
    « I felt devastated at the sight of the devastation caused by Katrina . »
    « Je me suis senti dévasté à la vue de la dévastation causée par (l’ouragan) Katrina. »

    Il faut remonter beaucoup plus loin:les traducteurs de l’hébreu biblique hésitent entre appalled (parent du français pâlir) et dévastated pour traduire l’hébreu « shamen »
    cf. eg.

    Vines Expository Dictionary of Old Testament Words de W.E Vine et Rev Terry Kulakowski

    https://books.google.fr/books?id=iNkECwAAQBAJ&pg=PA100&dq=hiph+appalled+devastated+hebrew+bible&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjttJjU1LzcAhUN1hoKHRFCD0UQ6AEIKTAA#v=onepage&q=hiph%20appalled%20devastated%20hebrew%20bible&f=false

    • Hugo pantelant ! Ceci dit il a bâti toute sa carrière sur l’art du pantelant et du gigantesque … tant et si bien qu’on dirait qu’il est plus rhénan que doux songeur aux bords de Loire !
      Son « Rhin » récit de voyage biblique est romantiquement fameux. Joachim du Bellay avait pris tout le côté jardin de France de la poésie il restait le monstrueux et l’informe pour notre fils de général sabreur de Napoléon.

  19. Hugo hanté, Hugo habité, Hugo médium, Hugo toujours sur les bords où la raison vacille vers le songe permanent … d’une famille de fous il a choisi d’illustrer le grotesque.

    • Vous connaissez ses dessins,ses lavis,ses œuvres picturales ?
      De temps en temps la Maison de Victor Hugo en expose.

      Ses carnets de baise valent aussi le coup d’œil;

      A Hauteville House,un miroir astucieusement placé en haut d’un escalier lui permettait de surveiller ses visiteurs depuis son bureau.

      Il savait aussi transformer des meubles de récup;un génie multiforme.

      • « Il savait aussi transformer des meubles de récup » … tiens, moi z-aussi ! Super, je vais écrire un bouquin ! pour le titre, j’hésite entre « les milles arabes » ou « l’émir z’arabe » suivi de … « 93 » !

  20. Comme disait ma grand-mère : « Nous sommes nés – nous avons les chevilles fines » ; eh bien ! c’est exactement ce que je me disais tantôt en lisant Lormier dans le texte : son art des chevilles est consommé ! Il n’y a pas plus fines chevilles & qui n’enflent jamais sous le poids de sa science …

  21. Nous autres gens de bien nous sommes en train de mettre au gril une particule quantique ; à toutes nos questions elle répond par des questions encore plus ambiguës, suis-je une onde ? ou bien une particule ? quel est mon charme ? et mon étrangeté ?
    On va coincer ce gaillard d’un genre pour le moins équivoque … en plus il se prend pour le centre du monde l’animal !

  22. Nouvelle définition de la politique par Saint-Macron : c’est l’humanité traitée par le mépris !

  23. En attendant la fin du monde Trump vient de signer un armistice avec Juncker sur les droits de douane – bon ! Jean-Pierre Chevallier croit que la position de l’euro n’est pas renforcée pour autant …

    http://chevallier.biz/

  24. Tout ça pour médire de notre plus grand président (pas par la taille… depuis De Gaulle…)
    Le meilleur résultat au bac, le guérisseur d’écrouelles !
    Injuste !

  25. @ Mais franchement, vous avez une autre idée que la mienne ?

    Mais justement je ne sais pas quelle est votre idée, cher monsieur… donc, justifier la nécessité d’ne rester aux insinuations par les temps qui courent me parait un procédé.
    Quitte à passer pour farfelu et frelaté, j’émettrai pour ma part cette hypothèse stratégique sans pouvoir l’étayer sur des preuves acceptables pour un J I bien évidemment : dans la préfiguration d’un nouveau service de protection de la présidence, le petit A. Benalla faisait tache et tout le monde le savait, y compris et surtout à la direction de la Gendarmerie qui a toujours eu à craindre du rôle négatif du MI proche de la PN, très hostile à ce projet. En balançant les bandes au Monde et en désignant à la vindicte son soi-disant petit protégé qui commençait à devenir dangereux et incontrôlable, la DGGN fait porter le chapeau à tous les « incapables » du MI, de la PP et des préfets… Ses dirigents s’extraient du même coup de toutes leurs compromissions et cntrôlent leur propreté auprès des medias et la commission parlementaire. Résultats à moyen terme : 1/ Macron sort renforcé de l’affaire mal engagée, certes quelque peu éborgné ; la DGPN se voit discréditée à tous les échelons du MI, tandis que la GN passe pour très loyale et renforcée auprès du chef de l’État. « Le Monde » joue au grand justicier face à deux ministères totalement discrédités. S’agissant du projet présidentiel, on fait mine de réajuster le tir auprès de la commission parlementaire, qui n’est guère qu’une grotesque opération de blanchissage où tout le monde a quelques chose à se reprocher face à la toxicité de l’autoritarisme jupitérien qui passe mal auprès des électeurs… Et l’on repartira, quand le feu sera éteint, « comme en 40 » pour récréer la possibilité d’une cellule de protection élyséenne autonome, prétendument plus démocratique dans sa prétendue transparence future. D’où la DGGN sortira des plus durablement renforcées.
    Aucun complot, mais une lecture de stratège qui essaie de voir un peu plus loin que son naseau.

    • Et c’est aussi ‘idée de Benalla soi-même — voir https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/26/entretien-exclusif-alexandre-benalla-livre-ses-verites_5336090_823448.html

       »
      Imaginez-vous être victime de règlements de comptes internes à la police ?

      Je fais plus que l’imaginer : on a essayé de m’atteindre, de me « tuer », et c’était l’opportunité aussi d’atteindre le président de la République. Les faits, je les assume, je ne suis pas dans la théorie du complot, c’est la réalité. Sur ce qui s’est passé après, je suis beaucoup plus réservé. Il y avait en premier une volonté d’atteindre le président de la République, c’est sûr et certain. Et je suis le maillon faible, je le reconnais. Et en même temps, il y a énormément de gens qui se frottent les mains en se disant « ça y est, on s’est débarrassé de lui, il ne va plus nous emmerder, c’est fini ». Les gens qui ont sorti cette information sont d’un niveau important.

      Au ministère de l’intérieur ? Des fonctionnaires ?

      Des politiques et des policiers. Et je ne pense pas à Collomb, en qui j’ai confiance, je ne suis personne pour lui. Mais il y a des gens qui travaillent autour de lui qui auraient pu… »

    • Police et Gendarmerie se détestent cordialement depuis toujours. Que Macron veuille un « Secret Service » sur le modèle US n’est pas illogique, et comme il a déjà copié le discours « sur l’état de l’union » en réunissant le Congrès. Après Benalla s’est un peu trop pris pour Jack Bauer …

    • Cuistre de Dudu, tu ferais mieux d’aller secouer ailleurs les puces de ce chien de Sirius !
      La seule bonne nouvelle ces derniers jours, c’est qu’une fémen sectaire s’est suicidée.
      Pourquoi bonne nouvelle ? Parce qu’une fémen qui se suicide ce sont des mains au cul, libérées par anticipation…uhuhu !

      • Etre traité de cuistre par un roquet paltoquet qui s’étonne qu’un voilier puisse aller plus vite que le vent, c’est un plaisir.

  26. Je passe au hasard. Misère ! je ne peux pas laisser passer les derniers posts de Lolo et Pierre sur Hugo sans me sentir concerné.
    Hugo, ça va un moment…Puis, ça lasse grave.
    Totor est aussi nul que Mélenchon aujourd’hui, qui amuse les dindons de basse-cour en secouant son plumage. Je ne risque pas de replonger dans ce brouillon de culture hugolien propre à intéresser les antiquaires.
    J’ai suffisamment donné avec les Misérables, un volume de niaiseries qui est à Romeo et Juliette ce que le roman photo italien véhicule comme imbécillité populiste; le seul moment intéressant c’est quand le Prince épouse la Bergère avant que de l’enfiler lors de funérailles nationales …ça doit être pour ça que JPB l’aime bien.

    Les seuls fréquentables ? Les Thénardier ! De braves gens…
    Par contre, salaud de Totor, si français, (i.e. si faux-cul), si pourri d’humanisme de bande dessinée(*), si lourd et changeant, si égocentriquement génial… !
    P’tain, mais comment peut-on aimer ces pochades aussi célébrées qu’elle sont ineptes ?

    (*)Quel dessinateur formidable, comme le dit Lolo, pour un écrivain forminable célébré par les minables !

    • Dis donc Milou,

      Si je comprends bien il aurait fallu que Hergé-Hervé écrive les bulles et que Hugo dessine la bande pour que cela soit cool ?
      J’en suis baba …

  27. La presse nous relate la canicule en Europe : « En Basse-Saxe, une éleveuse de porcs a même mis à disposition de ses 875 bêtes huit baignoires pour qu’elles se rafraîchissent »

    Plus de deux fois la future chambre des députés dans huit baignoires !

  28. Dernier passage:

    Puisqu’il faut vivre en attendant de mourir, lorsque par devoir vous mettez le pied dans la salle commune d’une maison de retraite sous plan canicule, vous êtes saisi d’effroi. Les efforts déployés par les vieux asexués des deux sexes, pépères gros zé gras, et mémères ridées bien coiffées, pour dire n’importe quoi qui fasse bruit de neurones, ces efforts me semblent terribles.

    Sans méchanceté, on se croirait chez Bonnet d’âne par beau temps chaud, et ciel vide d’idées balayées par les ventilateurs…uhuhu !
    Bonne fin de journée !

    • J’ai vu hier soir « Retour à l’instinct primaire » ; ça ne se passe pas dans une maison de retraite climatisée mais dans une jungle d’Amérique centrale. Les deux gugusses se croyaient très malins – un peu comme notre Milou – mais craquent au bout de 18 jours – sur 21 objectif final.

  29. La jungle était tellement humide – il pleut toute la nuit et il ne fait pas plus de 12° centigrade en nocturne – qu’ils attrapent en moins de 48h des pieds de tranchées ou quasi et pas moyen de faire un feu pour se réchauffer.
    Mon grand-père dans ses lettres à son fils aîné dit que dans l’artillerie où il servait en 14/18 comme lieutenant le confort est bien meilleur que dans l’infanterie – ce n’est pas forfanterie que d’être attaché à son confort quand on doit vivre au contact des éléments naturels 24h/24 …

    • A force d’y insérer du courrier, forcément, ça déstabilise. Ce qui fait la boîte à lettres, c’est la fente.

      • « Ce qui fait la boîte à lettres, c’est la fente. »
        Souvent étroite, elle ne permet pas l’insertion de gros paquets.

    • Je ne sais pas trop s’il faut mêler dieu à cela, je resterais plus modestement réaliste en attribuant cette déplorable chute aux coups de boutoir infligés au mur par les croyants…
      Encore un effort, camarades !

  30. « Un vaste lac d’eau liquide découvert pour la première fois sur Mars.
    SHARAD, un radar à haute fréquence, conçu par l’Agence spatiale italienne n’a de son côté pas été en mesure de détecter la présence du lac d’eau souterrain. » (Actu Orange).

    L’Agence spatiale portugaise avait pourtant suggéré, afin de détecter de l’eau sur Mars, un patch très intéressant pour améliorer le logiciel embarqué sur SHARAD dont voici le pseudo-code lusitanien:

    Mon premier est un légume sec,
    Mon deuxième est un légume sec,
    Mon tout est un jet d’eau liquide.

    Réponse: le pois chiche…car deux pois chiche, douche !

  31. Deuxième patch (un peu plus substantiel) de l’Agence spatiale portugaise au logiciel embarqué de SHARAD (suite):

    Mon premier est un légume sec,
    Mon deuxième est un légume sec,
    Mon troisième est un légume sec,
    Mon tout est un fruit de mer.

    Réponse: le pois chiche…car trois pois chiche, dix-huitres !

  32. La caissière devrait méditer l’exemple pakistanais : en prônant la charia, elle rallierait une portion importante de la population musulmane. Assez en tout cas, pour emporter enfin le morceau.

    J’ai bon ?

    • il lui faudrait pour cela, maîtriser le concept de dualité « blonde-particule », particule étant ici le diminutif latin de parti … ?

  33. Réécrivons l’histoire : la caissière balaie toufriquet en mai. Qui aurait été sinistre de l’intérieur ? Aurait-il fallu attendre 2 ans et demi pour voir émerger une milice solidement implantée dans les quartiers *, chargée de contrôler un peuple si épidermiquement manipulable ?

    Tant de passionnantes questions qui, que, …

    * l’abondance de candidatures spontanées aurait permis un recrutement de nervis sur des compétences pointues et en même temps contondantes.

    • « Réécrivons l’histoire : la caissière balaie toufriquet en mai » L’un de ses gardes du corps se permet de matraquer des manifestants un 1er mai : combien de centaines de milliers de personnes dans la rue dès que ça se serait su ?
      Quant au ministre de l’Intérieur, il n’aurait pas été plus nul que Collomb. Pas possible.
      Nus avons le personnel politique que nous méritons.

      • déjà, il faut être suicidaire pour se dire « de droite » dans ce pays ! alors quand on est étiqueté « extrême » , je te vous dis pas !

  34. Je propose qu’a appose une plaque au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré :

    « Ici repose la République »

    Un grand concours de peuple pour l’inauguration viendra saluer la plaque de notre défunte république.

  35. la république n’est qu’un régime politique, nous sommes à sa cinquième expression … c’est un mot dont on aime se gargariser, et souvent pour le substituer au mot « Nation ». N’oublions pas que nombre de pays sont tout aussi démocratiques que le notre, sinon plus, sans être des républiques !
    M. Driout, je suis un peu surpris d’un tel émoi pour si peu …

    • On pourrait proposer une nouvelle mouture de la république avec une neuve devise, les 3 f :

      « Fric, Frime, Fripouillerie »

      Sous la monarchie l’Elysée était un boudoir de la galanterie grâce à Madame de Pompadour. On pourrait en faire une boîte branchée où l’on distribue de la dope à gogo « La Benalla-Coco ».

  36. Vous avez raison? Je suis en vacances en Vendée; on y mange (et boit) très bien,la République c’est de la merde!

    • « Je suis en vacances en Vendée; on y mange (et boit) très bien,la République c’est de la merde! »

      Eh bé, c’est qu’il est passé maître dans l’art du toast, l’abc !
      Quelle misère stylistique tout de même dans cette ivresse surjouée bien trop enjouée, qui n’exsude aucune sincérité, aucune vérité du propos.
      Ce que j’aime le plus quand je picole en groupe, c’est sentir que mon emboissonnement aspire mon prochain vers le haut, c’est être évangélique avec un paumé, un raté, une pauvre cloche de bistrot qui a au moins le mérite de réussir son after work; pas boire un coup avec un triste abc dont je ne vois pas la détresse sur les comptoirs.
      Faut changer de cognac, abc, car celui que tu t’envoies n’apporte aucune fécondation à ton verbe. Ouvre une bouteille d’où va s’échapper un génie d’Aladin qui va t’emmener hors de toi et reviens nous voir !

    • D’autres disent que c’est un coup de Steve Bannon le conseiller occulte de Donald Trump !
      Pour le coup cela relève de la théorie du complot …

      • L’affaire Benbelala serait un dommage collatéral de l’éclipse totale de Lune par la Terre, ce soir.

          • Du haut de ND de la Garde, ce n’était pas mal… Brumeux au début, bien rouge par la suite — et la triangulation avec Mars était remarquable, pendant que Vénus brillait au sud d’un éclat tout à fait surnaturel.

      • Si fait : « salaud, salaud, dictateur, tyran, tueur de petits n’enfants, égorgeur de femmes seules ! »
        J’ai emprunté la voix de certain.e.s commentateur.e.s d’ici, lecteur averti, sauras-tu les reconnaître ? ?

    • Eh bien non, on ne l’imagine pas — c’était ce que je voulais dire, et vous l’avez bien résumé.

    • Comment ça, vous ne l’imaginez pas ? comment ça ? Najat avait bien raison : vous êtes coincés par vos stéréotypes ! Que si j’étais le gouvernement, comment que je te me les dresserais, tous ces intolérants, en les faisant défiler en jupe, avec un écriteau « je suis homophobe, j’ai honte », le JPB en tête ! Non mais ! ? ? ?

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