J’aime toujours Beethoven, je ne lis plus Libé. Ou si rarement.
Beethoven est lié à un souvenir très ancien. Deux mois durant — deux mois d’errance, tout autour de la Méditerranée occidentale — j’ai gardé sa « Lettre à Elise » en ritournelle dans ma tête. J’allais retrouver à Tichy (près de Bougie, aujourd’hui Bidjaia) un éternel amour de trois semaines, comme dit l’autre. Beethoven a ainsi bercé une très longue errance — en stop. On the road again, Elise.
Libé, c’est autre chose. Je me suis battu pour ce journal, quand il séjournait rue Christiani, dans le XVIIIème — et puis ses chroniqueurs ont pris de l’âge, et moi aussi. Quand les ex-gauchistes se soucient de leur arthrose, quand ils savent qu’ils courront moins vite dans les prochaines manifs, ils se contentent de regarder, de loin, celles des autres. Boboïsés à fond. Arthrose et cholestérol.
Mais de temps en temps, je fais des infidélités à mes détestations.
C’est ainsi que je suis tombé sur un article de Pierre Carrey sur l’Hymne à la joie. C’était il y a quelques jours — juste après le second tour d’une présidentielle qui s’était jouée au premier.

Pierre Carrey non plus, pas ma tasse de thé. J’aime beaucoup le vélo, j’en fais quand je ne crève pas sur les tessons de bouteille qui jonchent les rues de Marseille, j’en regarde parfois, j’en lirais volontiers si tout le monde écrivait comme Albert Londres (les « forçats de la route », c’est lui) ou Antoine Blondin. Ou, plus près de nous, parce qu’enfin, ça commence à bien faire, le culte des morts, essayez donc Paul Fournel, Anquetil tout seul, une merveille d’écriture sur un coureur exceptionnel. Pierre Carrey, c’est le vélo en général et le Tour de France en particulier chez Libé. La dernière fois que je l’ai essayé, il écrivait des méchancetés stupides sur Robert Marchand, le centenaire cycliste. Les vrais amateurs de petite reine ne lui ont pas envoyé dire, qu’il était un sale con. Et les vrais journalistes sportifs ont écrit sur ce même sujet des choses intelligentes.
Mais bon, Pierre Carrey sur l’Hymne à la joie, pourquoi pas ?
Et c’est très rigolo, ce qu’il a écrit sur le sujet.

Je ne vais pas vous faire un cours sur l’Ode (version Schiller) ou l’Hymne (version Ludvig van, comme disait Alex dont c’est le morceau fétiche) à la joie. Version intégrale, avec chœurs, c’est le quatrième mouvement de la IXème Symphonie. Vingt-quatre minutes. En très raccourci, c’est la version Karajan, écrite pour composer un hymne européen. Deux minutes et des broquilles. Le temps qu’il faut pour traverser à pas lents la moitié de la cour Napoléon du Louvre, un soir d’élection.
Un show à l’américaine, la main sur le cœur et dans  la main de Madame, Ich bin ein Obama. Un show dont l’entrée était verrouillée, avec distribution de petits drapeaux tricolores, pour éviter les fausses notes de 2012, où des fans de Hollande avaient brandi des drapeaux syriens. Grand professionnalisme. Et l’Hymne à la joie, donc. Un hymne qui, comme l’explique Carrey, est européano-hitléro-zimbabwéen. Tout ça.
Et in fine, la Marseillaise. L’ordre n’est pas sans importance. Je sens que d’ici peu, on nous effacera le « sang impur qui abreuve nos sillons » — assez peu fraternel quand vous serrez la louche à Merkel — avec une petite génuflexion, s’il vous plaît.

Il se trouve qu’en 1989 j’ai écrit un livre entier sur la Marseillaise — signé Frédéric Robert, qui avait rédigé un énorme manuscrit qu’il fallut réadapter pour l’Imprimerie nationale. La Marseillaise « ailée et volant dans les balles », c’est le chant que Pétain avait fait interdire, et que Danielle Casanova entonna au fort de Romainville pour soutenir ses camarades — du coup, on la déporta à Auschwitz, et il n’y eut plus d’après. La Marseillaise, c’est ce qu’elle se fredonna encore dans le délire de son typhus, juste avant de mourir. L’Hymne à la joie qui supplante la Marseillaise, c’est Danielle Casanova que l’on tue une seconde fois.
(Je m’avise que c’est assez simple d’écrire comme Mélenchon parle. Promis, je ne le ferai plus — ou à doses homéopathiques).
Je crois quand même que je préfère la militante corse du Parti communiste d’alors au produit européen standardisé qui vient d’entrer à l’Elysée (« Freude, schöner Götterfunken / Tochter aus Elysium », écrit Schiller dans son OdeJoie, belle étincelle divine, Fille de l’Elysée — si ! ). Comme je préfère le pâté de merle au McDo mondialisé.

Jean-Paul Brighelli

67 commentaires

  1. A Bidjaia,y avait-il des cattleyas ?

    J’ai regardé où se trouvait Bidjaia:en Kabylie;était-elle kabyle ?

    Si vous pouviez nous en dire plus sur l’interpénétration entre la musique de la « Lettre à Elise « et les émotions de ce « temps perdu »…
    Et si vous pastichiez un peu Proust,plutôt que Mélenchon ? Plus ardu,certes…

    A propos,connaissez-vous la nouvelle de Nabokov intitulée « Premier amour » (écrite en français,puis récrite en anglais);j’ai toujours pensé que Vladimir s’y amuse quelque peu à pasticher Proust: le grand suspens-retrouver le nom du chien de la petite parisienne.

  2. La preuve en image :

    http://www.ina.fr/video/AFE86002676

    vers 5mn30.

    J’avais lu un témoignage d’un opposant à Pétain sur ce voyage en avril 1944 à Paris.
    Il disait en avoir été ému, en dépit de son opposition, car c’était la première fois en 4 ans qu’il voyait le drapeau et entendait la Marseillaise. Et, malgré tout, le symbole était efficace.

    Il ne faut pas confondre les mesures prises par ordonnance par les Allemands en zone Nord avec les mesures prises par Vichy.

    • Intéressant petit film;on criait « Vive le maréchal! ».
      On a l’impression que quand certains ont commencé à chanter la Marseillaise,d’autres ont voulu couvrir leurs voix avec »Vive le Maréchal! ».

      Enfin,Pierre Driout n’y était pas:il écoutait Londres;c’est à son honneur,tout de même.

  3. Essayez donc aussi Jean-Noël Blanc, un vague cousin par alliance, tout aussi « Gaga » que Paul Fournel, qui a écrit un bouquin pas mal du tout intitulé « Le Grand Braquet ». On vient également de m’offrir la traduction du livre de Buzzati sur le Giro 49, préfacé par Eric Fottorino, qui bien qu’ayant émargé à « L’Immonde », en connait un rayon (pun intended)

    • Sous un pseudo, le Maître écrivit un jour un roman érotique intitulé:Madeleine passe au grand braquemart.

      …il monta sur le lit et fit entrer son braquemart en colère dans la fente poilue* …
      *ça fait daté

  4. Macron, dans la plus pure ligne hollandiste, piétine et piétinera tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à du patriotisme français. Il l’a fait pendant cette campagne, déclarant qu’il n’y avaient de français que de crimes contre l’humanité et point de culture, maintenant il va passer à l’action. J’attends avec impatience le moment où le confit de canard sera un mets de contrebande.

  5. « La Marseillaise, c’est ce qu’elle se fredonna encore dans le délire de son typhus, juste avant de mourir. »

    Faux, comme dirait thdo, notre redresseur de torts.
    La preuve: le verbatim de mon grand-père, alors guichetier aux billets de groupes à la SNCF sur la ligne Drancy-Varsovie en 1943.
    Dans son agonie de solitude, mon grand-père était au chevet de Danielle, seul. Tout à coup elle s’est écriée : « Ah que j’étais heureuse, jadis ! Prends-moi, prends-moi, grand fou ! une dernière fois … »
    Les dernières volontés d’un mourant sont des ordres. Pépé s’exécutât les larmes aux yeux, mais tout à sa tâche pendant « deux minutes et des broquilles », douche désinfectante comprise, en entonnant l’Hymne à la Joie.
    Tudieu ! Danielle c’était un sacré bon coup me racontait mon grand-père…elle devait s’ennuyer avec son drôle de Laurent Casanova sur l’Internationale(*) !

    (*)Il faut dire qu’il lui susurrait la version russe de 1922 d’Arkady Yakovlevich Kots, je ne sais pas si je me fais bien comprendre…

    • Il n’y avait pas de ligne SNCF Drancy Varsovie, vous faites erreur.
      La ligne SNCF en question s’arrêtait en effet près de Metz, et était ensuite gérée par les Allemands. Et les Allemands l’envoyaient plutôt vers Cracovie.

      Je laisse à votre appréciation ces propos du célèbre historien du CDJC Léon Poliakov :

      « Pour ma part, j’ai toujours pensé, contrairement à l’opinion commune, que Laval, qui n’était nullement antisémite, ne mérite pas sa mauvaise réputation. Ma conviction d’historien est qu’à l’époque, en été 1942, il ignorait, comme tout le monde en France, l’existence des chambres à gaz. On pensait que ce serait une vie dure, pénible, mais on ne pensait pas à des meurtres d’enfants. En fait, tout tourne autour d’une phrase de Dannecker, le chef du service juif en France, qui écrivait que pour l’instant il ne fallait déporter les Juifs qu’à partir de l’âge de 16 ans, ce à quoi Laval ajoutait qu’il fallait leur adjoindre leurs enfants. Bref, je pense qu’il ignorait que ces enfants allaient être tués sur place – un petit point d’histoire. »

      dans son livre d’entretien L’envers du destin, et j’insiste sur la nécessité de distinguer ce qui relève de la responsabilité de Vichy et de la responsabilité des Allemands.

      Naturellement, on ne manque pas de névrosés pour vouloir à tout prix maintenir la confusion.

    • Le Maître étant plein de mansuétude,je vous suggérerais de le supplier de bien vouloir corriger dans votre commentaire la faute sur le verbe exécuter (premier groupe, comme « manger »-exemple: » il mangea sa carpe farcie,remercia sa mère et alla se coucher »).

      Lui seul a ce pouvoir.

  6. Une bonne nouvelle dans une journée un peu morose :
    « Bouffi.com » est allé porter ses pénates rue de Solferino et personne ne l’a consolé … nous non plus !

  7. Notre vénéré président de tous les vrais Français – traçabilité garantie – nous a dit :
    « Les Jeux Jupitériens auront lieu sous les auspices de Sainte-Brigitte à l’Elysée de 2017 à 2022 – contrat renouvelable sur demande ».

  8. L’Europe fraternelle avant la France fratricide?
    Normal, mais pas normalien. Rejoie-gnons l’éternelle internationale socialiste qui voit, enfin, l’accomplissement de ses voeux, soit l’abolition des nations souveraines au profit du melting mes potes mondialistes.
    Le tournant étant négocié, tout contre-braquage serait inutile: nous sommes condamnés à vivre avec des commençaux exogènes de plus en plus nombreux.
    Ethologiquement intéressant: quel sera le visage de la France dans cent ans?

    • Eh oui.

      L’an 73 du siècle dernier, des milliers d’enfants conçus entre deux batailles, élevés dans les collèges aux roulements des tambours, se regardaient entre eux d’un œil sombre, en essayant leurs muscles chétifs.

      L’oeil plein d’éclair, faces échevelées, ce sont eux qui sont allés manifester pour que viennent les commensaux exotiques.

      Avant toutefois de faire porter « l’ardoise de toutes leurs erreurs » (Loustaunau-Lacau) à un vieillard presque centenaire :

      http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3?id_article=393
      « Durant toute cette période, une autre cause de tension fut la volonté française de limiter autant que possible l’immigration algérienne vers la France, en dépit des accords d’Evian qui avaient prévu la liberté de circulation entre les deux pays. Dès le 16 novembre 1962, le Premier ministre Georges Pompidou avait déclaré au Comité des affaires algériennes qu’il fallait « la limiter dans les plus brefs délais en instituant des contrats de travail, malgré les accords d’Evian », et le général de Gaulle l’avait approuvé : « Immigration : mettre un terme rapide malgré Evian, ça suffit comme ça ». Le 3 mars 1964, recevant le président Ben Bella au château de Champs, il lui dit « deux choses sévères », l’une à propos des Français d’Algérie (« Vous avez voulu que tous les pieds-noirs prennent leur valise en les menaçant du cercueil »), et l’autre à propos de l’immigration : « Et puis, cessez de nous envoyer des travailleurs migrants, qui essaient encore de se faire passer pour des harkis (sic). Nous n’en avons que trop. Vous avez voulu l’indépendance, vous l’avez. Ce n’est pas à nous d’en supporter les conséquences. Vous êtes devenu un pays étranger ». »

      et, bien sûr, au méchant patronat :

      « Ainsi s’acheva la longue querelle qui avait opposé la gauche et la droite sur la question de l’immigration, par la victoire de la gauche. » (ibid).

      Volant, non dans les balles, mais entre les matraques des « flics de Poniatowski ». Trop classes, en un mot.

  9. Mes parents allaient à la plage de Tichy. J’étais un bébé dans mon couffin, et pourtant j’ai des souvenirs de Bougie … la voix des sirènes des gros cargos du port.

    • mieux que la voix des barjos du gros porc…

      Pardon,nombreux sont ici les auteurs de contrepéteries.

      J’essaie, je balbutie….
      Vous au moins, vous essayez de vous
      mettre au diapason du Maître:il ne veut plus parler politique,il revient sur ses souvenirs de jeunesse,vous lui faites écho,c’est très bien.

      Avez-vous remarqué ces évocations pudiques mais tristes de la vieillesse qui s’annonce ?

  10. « Je me mets au repos dès ce soir ! » ; mais qui donc a prononcé cette auguste parole ?

  11. Autrefois, dans les Balkans assujettis à l’Empire Ottoman, chaque fois qu’un prince montait sur le trône, sa première hâte était de se présenter à la Sublime Porte pour y sceller son allégeance et être oint par le sultan. Il recevait le manteau qui symbolisait son pouvoir très relatif et rentrait chez lui, à peu près libre de faire ce qui lui passait par la tête, à condition que cela ne contrariât en rien les intérêts du Grand Turc. (…)

    • « à condition que cela ne contrariât en rien les intérêts du Grand Turc. (…)… »

      J’ignore si quelle était votre intention…mais je ne peux que saluer l’emploi du subjonctif imparfait:par l’exemple,nous parviendrons à faire progresser le jeune et outrecuidant Hervé.

  12. Le 14 Mai 2017 à 20 h 35 min, L’âne Lormier(*) a dit:
    « je vous suggérerais de le supplier de bien vouloir corriger…gnagnagna, gnagnagna… »
    Et pourquoi, ne mettrais-je pas un accent circonflexe sur le a ?
    On fait ce qu’on veut en temps de guerre, non ?

    (*) bouffi de science orthographique

  13. Les commentaires, ici, depuis la tornade, me font penser à ces gens qui errent dans les décombres, donnant un coup de pied dans un objet qui traîne là, un vieux chapeau avec un gros caillou dessous, ou une misérable araignée qui passait, pourtant rapide, et JPB ne nous a pas encore fait retrouver le ton. « Où est ce diapason, bon sang ? », dit-il ? Bah, on peut toujours continuer à vivre, groggy mais debout ! Et chercher des raisons de se marrer. Toujours.

    • Pourquoi ne pas évoquer le vert paradis des amours enfantines?

      n’est-ce pas à cela que le maître nous convie ?

  14. Comme disait Beethoven au sujet de Rouget de l’Isle : « Mieux vaut être sourd que d’entendre cela ! »

  15. – Il y a ceux qui font semblant de travailler
    – Il y a ceux qui font semblant de gagner leur vie
    – Il y a ceux qui font semblant de faire semblant

    Et tout cela fait semblant d’être la France !

  16. Suis allé hier et avant hier aux journée nationales du livre et du vin à Saumur, c’est un peu moins creux et plus sain que de regarder à la télé la passation du marché d’entretien des siphons et des vides de l’ensemble du parc politique .
    Encore que…
    En effet, au salon sus cité, j’ai quand même croisé une fille d’un ancien Président de France et une soeur d’un ancien premier ministre : Ils sont partout !!!
    Et après la conférence d’Onfray intitulée  » De la philosophie à l’art contemporain, il y a un crétin qui a posé une question sur le prochain quinquennat !
    Put…, le pays est mal !

    • « il y a un crétin qui a posé une question sur le prochain quinquennat ! »

      A Saumur,vous ne l’avez pas eue saumâtre pour si peu,espère-je…
      J’ai pris l’habitude de boire le Saumur du domaine de la Girardrie (Falloux & fils Le Puy Notre Dame);

      connaissez-vous ?

  17. Nous sommes revenus au temps des Edouard ! Edouard Daladier, Edouard Herriot, Edouard Balladur, Edouard Philippe …

  18. Je résume:
    Le président est l’époux d’un professeur de français.
    Le Premier Ministre est un fils (et frère) de professeurs de français.
    Qui a dit que les professeurs n’étaient plus compétents ?

  19. Edouard,

    Vous demanderez à nos gens de nettoyer le salon – Ludwig veut jouer la « Lettre à Elise » pour le bon plaisir du professeur Brighelli qui est des nôtres !

    Signé : Brigitte M.

  20. Makrelle – Mécron, même con bas?
    Le torrent verbal innonde la prairie des bonnes intentions.
    C’est beau, c’est grand, c’est vivifiant, c’est postélectoral. Les vieux cons étant vaccinés, ils ne seront pas les victimes de ce coup de farce européen.

  21. Contraction de texte extrême : vous êtes “violemment modéré”, mais « terriblement conquérant», vous expliciterez ces deux termes antagonistes dans une rédaction à la normande.
    Vous avez deux heures !

    • En somme vous pourrez prétendre être un mixte de Guillaume le Conquérant et de Bourvil dans « Le Rosier de Madame Husson ».
      Si vous séchez un énarque vous sera de quelque aide.

  22. « Qui a dit que les professeurs n’étaient plus compétents ? »…
    Compétents plus haut que leur Q.I. !

      • Ca y est ! Je suis devenu la Muette du Sérail ! Définitivement incompétent pour poster sur le blog à JPB.

        Je renonce à faire partie du gouvernement Edouard Philippe.

  23. Dès que j’aurai fait l’état complet de mes incompétences je m’alignerai sur le plus fort dans la place et je fixerai ma ligne pour le suivre sous condition que les vents et la marée ne soient pas trop forts. A ce moment je me réfugierai dans un hâvre de grâce sous le patronage d’Edouard le confesseur.

    • Il n’y a pas plus racistes qu’eux.
      Il est très facile de leur clouer le bec ; avec ces histoires de luttes mémorielles par exemple.
      Concernant l’esclavage ; en évoquant, à la suite, le commerce triangulaire ET la traite des noirs par les Maures, comme réponse.
      Histoire de contextualiser ; pour se faire des amis ce n’est pas la meilleure façon, par contre c’est efficace.

      • Voir chronique suivante…
        D’ailleurs vous pouvez y transposer votre commentaire avec armes et bagages !

  24. Il y a un autre morceau de Beethoven qui conviendrait mieux à l’Empire dans lequel nous survivons, en l’occurrence le morceau intitulé « les Ruines d’Athènes ».
    NB : ce n’est pas sa faute si de sales c…ont choisi l’Hymne à la Joie comme « symbole » de l’UE.

  25. Toutefois, j’espère que ce très petit peuple aura chanté l’Hymne à la Joie en allemand. « Freude, schöner Götterfunken“, und so weiter: c’est magnifique dans la langue de Goethe ! Cela eût été on ne peut plus logique.

  26. Mettre sur le même plan la 9eme symphonie de Beethoven et la Marseillaise de Rouget de Lisle, l’Ode à la joie de Shiller détourné à des fins politiques de sa source sacrèe et un hymne patriotique sacralisé sur l’autel des sacrifices humains, c’est dénier à Beethoven la liberté de son oeuvre à n’exister que pour elle-même – et tous les biographes de Beethoven s’accordent sur ce point : la liberté du Maître est inconditionnelle – et lui coller rétrospectivement une intention d’européiste avec une étiquette en forme de drapeau. Beethoven doit se retourner dans sa tombe… Votre comparaison avec Danielle Casanova chantant la Marseillaise comme ultime acte de résistance ne démontre rien d’autre que le courage d’une femme. La musique et les symboles, ça ne fait pas bon ménage. Wagner et le troisiéme Reich, dans la tête d’un dictateur, l’Europe ne s’en est toujours pas remise….
    Au plaisir de vous lire,
    Ah si je puis me permettre un ajout aux auteurs que vous citez, Jean Echenoz a une écriture savoureuse et pleine d’humour.

    • Echenoz est un très grand romancier (et biographe : lire la trilogie Ravel / Courir / Des éclairs), et 14 est sans doute l’une des plus belles réussites sur la guerre du même nom. Humour léger, légèrement glacé. Et une très belle prose.

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