– Vous avez une idée ? demanda le président de séance.
– J’avais pensé à Adonis, dit l’un des membres de l’honorable assemblée.
– Je connais mal, avoua le président.
– Ah, c’est très beau ! Ecoutez plutôt :

Mes désirs
C’est de rester l’étranger rebelle,
Et d’affranchir les mots de l’esclavage des mots.

Il avait récité en français.
– Je croyais qu’il était arabe, ce… comment dites-vous déjà ? Ali Ahmad Saïd Esber !
– Un nom imprononçable ! dit un autre.
– Et puis… Un Syrien ! dit un autre.
– Il est libanais, précisa le premier. Il écrit aussi en arabe.
– Mais il vit en France à présent…
– Ah non ! Pas un Français ! Ça suffit, les Français ! Le dernier, c’était il y a deux ans !
– Un Syrien, ces temps-ci, ce serait un signal fort, reprit le premier.
– Ou très faible, dit le président. Et puis… On l’a raté depuis dix ans. Il a 86 ans… Place à la jeunesse !
– Convenons de ne pas prendre un auteur de plus de… je ne sais pas, moi… 75 ans ?
– Oui, un jeune ! dit une voix, sans que l’on sache si la réflexion était ou non ironique.
– Et Adonis écrit le plus souvent en français, renchérit le francophobe, qui avait été traumatisé par Patrick Modiano. Ça commence à bien faire, les Français ! Il faut faire tourner…
– Ça fait près de vingt ans que les Américains n’ont rien eu, remarqua quelqu’un. Depuis Toni Morrison. 1993 ! Je n’étais pas encore là, ajouta-t-il.
– Ah, elle était bien, celle-là ! Une femme, une Noire…
– Féministe ! dit une femme.
– Peut-être même lesbienne ! Tu te rappelles, Sula ?
– Un Américain, OK — mais qui ?
– Roth ? proposa un honorable membre, qui avait une tête de professeur d’université, le genre qui court après ses étudiantes. Une tête à s’appeler Nathan Zuckerman ou David Kepesh.
– Peuh ! dit un autre. Un obsédé ! Toujours la même histoire, toujours le même livre ! Un universitaire à sexualité malheureuse…
– Depuis la Tache, il n’a pas fait grand-chose de significatif, dit quelqu’un.
– Et il a déjà eu tous les prix possibles et imaginables…
– Et lui aussi est trop vieux, dit un vieillard.
So
– Un Japonais ? dit une voix. Il y a cet… Harukami, c’est ça ?
– Ah oui ! L’homme qui écrit des romans au titre imprononçable, en tout cas en suédois !
– On peut faire un break ? dit un barbu à face de viking. J’ai terriblement envie d’une cigarette.

Ils sortirent sur un grand balcon qui dominait une baie cloutée d’îlots. Un calme olympien. Un rêve scandinave. L’idée de se réunir-là leur avait été soufflée par l’épouse de l’un d’entre eux, qui se rappelait les plaintes de son époux, l’année précédente, sans cesse harcelé par les journalistes à Oslo.
L’un d’eux sifflotait quelque chose entre ses dents.
– Arrête ! lui dit son voisin. Depuis le début de la réunion…
– Je suis désolé ! dit le siffleur. J’ai ça dans la tête depuis ce matin — je me suis réveillé avec. Tu sais ce que c’est…
– D’ailleurs, non, je ne sais pas, dit l’autre. Je n’ai pas reconnu.
Blowin’ in the wind ! lui rappela l’autre.
Et de psalmodier à mi-voix :
How many roads must a man go down
Il avait nasillé, pour mieux aider à l’identification.
– Par les mânes de Thor ! dit soudain le président en se rapprochant. Ce serait une fichue bonne idée !
– Quoi ? demandèrent deux ou trois voix.
– Bob Dylan ! dit le président.
– Toute ma jeunesse ! dirent en chœur trois honorables membres — et ils éclatèrent de rire.
– Oui — une fichue bonne idée !
– Il est juif, dit quelqu’un. Robert Zimmerman de son vrai nom. Les Musulmans du monde entier vont crier au complot sioniste.
– On les emmerde ! dit quelqu’un.
(Je traduis du suédois comme je peux, mais en version originale, l’expression est encore plus vigoureuse qu’en français. Quelque chose du genre « Je les enfouis sous le fumier de mon cheval de guerre », l’une de ces expressions scandinaves héritées de longs siècles de sociabilité).
– Bob Dylan ! renchérit une troisième. Il écrit de la poésie pour l’oreille !
– C’est fréquent, chez les musiciens, objecta très sérieusement une voix, dont on ne saura jamais si elle parlait au premier ou au second degré.
– Il n’y a pas de Nobel de musique !
– Justement ! Ce serait le premier !
– On va communiquer comme des bêtes !
– Et celui-là, les journalistes n’écorcheront pas son nom ! Ces dernières années…
– Ah oui ! Svetlana Alexievitch…
– Ils l’ont estropiée de toutes les manières !
– Là, ils ne se tromperont pas !
– C’est heureux, dit le président, que vous ayez eu envie de fumer une clope !
– En fait… avoua le fumeur…
– Mais c’est de l’herbe que tu fumes !
– Ma récolte personnelle ! avoua le fumeur.
– Tu veux une taf ?
– Bob Dylan ! répéta un autre. Boys, what an idea !
– Tu es sûr que c’est… poétique ? demanda quand même quelqu’un.
– Mais si ! Tu ne te rappelles pas ? Man gave names to all the animals… Chaque strophe imite le son de la bête nommée…
– L’ours…
– La vache…
– Le taureau…
– Il n’y a qu’à la fin, dit une femme d’un ton si candide qu’il était peut-être joué. Je n’ai jamais bien saisi — et il ne la nomme pas, la bête !
Elle chantonna, de mémoire :
He saw an animal as smooth as glass / Slithering his way through the grass
Saw him disappear by a tree near a lake… compléta le président, qui avait été jeune dans les années 1960, comme la plupart d’entre eux.
A snake ! glissa quelqu’un. Ssssss ! Le s de sex ! L’innommable ! C’est de la poésie ! surenchérit une voix.
– De la haute poésie ! Même si ça ne marche pas en suédois, bande de kön !
– Après tout, s’il y a aussi du sexe, dit l’homme qui avait la tête d’un héros de Roth.
– Et il n’a que 75 ans !
– Il est dans les clous !
– Nous sommes tous d’accord ? dit le président. Allons voter.
Ils rentrèrent.
– Tiens, du coup, ça m’a passé ! dit celui qui chantonnait depuis le matin.

Jean-Paul Brighelli

110 commentaires

  1. Incroyable ! Au moment même de l’apparition de cette nouvelle note, j’écrivais ceci sur le cahier de doléances du billet précédent:

    Ce serait bien de faire un billet sur les attributions loufoques du comité Nobel depuis tant d’années en littérature ou pour la paix.
    JPB, depuis le temps que depuis la salle des profs, perplexe, la clope au bec, vous surveillez cette cour de récré où des gamins-commentateurs s’entretuent, vous pourriez mettre tout le monde d’accord. Il faut au moins l’aide d’un comité Nobel pour mener à bien cette tache.
    Du coup, je re-balance mes autres commentaires.
    Bonne journée à tous !

  2. Hier, le comité Nobel a dynamité la littérature américaine… Logique, non ?
    Nobel is Nobel !

  3. Au moment de l’annonce de l’attribution du prix à Dylan, Dario Fo, couronné en 1997, a rendu son dernier souffle. Relation de cause à effet ?
    Autopsie en cours !

  4. Antoine Compagnon a dit à l’instant sur France Cul qu’il aurait bien aimé que Gainsbourg soit nobélisé.

    Demandez donc au vioque qu’est portier de nuit au Roxy hôtel si j’débloque

    Après tout, vues comme des pathologies, l’allitérature vaut bien la littérature nasale.

    PS. je plains les khollègues de lettres qui vont se coltiner des monceaux « d’explications de texte » dylanoïdes au bac français…

  5. « Je n’ai jamais bien saisi — et il ne la nomme pas, la bête ! »

    Il y a bien la métaphore slang encore assez lourdingue « one-eyed trouser snake » que l’argot classique français a concentrée en « cyclope ».

    Faut dire qu’au début des années soixante-dix, aimer Dylan n’était pas la meilleure façon pour un ado de pécho.

  6. Quand on songe qu’on n’a pas voulu de Charles Trenet à l’Académie française qui avait quand même fait rayonner davantage la langue française que beaucoup d’académiciens chevronnés ! Il est vrai qu’un pédéraste quai Conti … on n’a jamais vu cela !

    • « La Mer » devenue « Beyond the Sea » est un classique repris par de nombreux chanteurs anglo-saxons.

    • Moi adolescent, j’ai enfin osé admettre devant mes copains médusés, aimer la chanson française le jour où j’ai découvert « Mam’zelle Clio »… Un vrai coming out… je m’en souviens encore.

  7. Ils sont repartis dimanche pour « La Manif pour tous » avec Geneviève de Fontenay en tête de gondole … pourtant il y a des miss France chez les pédés et les gouines !

    • Quand Polnareff montra ses fesses en 1972 pour une affiche à l’Olympia il fut condamné pour outrage à la pudeur … pourtant ses fesses étaient fort jolies !

  8. Encore un effondrement ! Des pans entiers ! Peut-être que Dylan va refuser ce prix, en pensant à tous ceux qui le méritaient ?

    • L’effondrement du fessier est un drame douloureux ! La chirurgie esthétique pourvoiera à tout mon frère !

      Colette qui avait une plastique impeccable jeune et qui faisait du music-hall avec ses copines gouines fut la première femme à être faite grand officier de la L.H en 1953 ! La presse reçut alors des milliers de lettres de protestations et l’église catholique refusa de donner sa bénédiction post-mortem à son cadavre en 1954.

    • En vérité la chanson anglo-saxonne c’est l’éternelle ballade qu’elle soit chantée par Frank Sinatra ou Bob Dylan ; la chanson française – et parisienne donc – ironique, sarcastique, paillarde et pleine de sous-entendus, qui se moque du monde comme de dieu, ils ne connaissent pas !

      Je ne crois pas qu’un Brel ou un Brassens eussent pu faire carrière aux States !
      Le plus grand succès aux Etats-Unis d’une chanson française c’est « My Way » chantée par Sinatra, adaptation de « Comme d’habitude » de Claude François …

      • Docte analyse ! Prière de ne faire aucune remarque graveleuse pendant que La Faculté parle !

      • My Way est l’une des chansons les plus reprises au monde avec Yesterday des Beatles et Georgia on My Mind de Ray Charles.
        Mais, à l’étranger, qui connaît l’origine de la chanson?

      • entièrement d’accord, par exemple la version US de « que reste-t-il de nos amours », « I wish you love » est nulle à ch.. en revanche, my way est à mon avis bien plus réussie en anglais.


    • Si vous articuliez un raisonnement un jour Dugong au lieu de me qualifier avec des noms d’oiseaux ! Minou Drouet … pauvre enfant prodige !

      La chanson à texte aux Etats-Unis ? Je ne crois pas que le public américain pratique le second degré !
      A Las Vegas Céline Dion a triomphé après Line Renaud … pas Renaud Camus avec la troupe des cow-cow boys de Plieux !

      • Drôle ! D’où le fait qu’il ait soulevé sa soutane, pour qu’elle ne se prenne pas dans les chairs molles avant de sauter …

        • « En l’aultre deux ou troys mirouer ardens, dont il faisait enrager aulcunesfoys les hommes et les femmes, et leur faisoit perdre contenance à l’église : car il disoit qu’il n’y avoit qu’un antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle à la fesse ».
          De mon auteur favori avec la satisfaction d’avoir sérieusement perturbé le logiciel de correction d’orthographe.

  9. Ils sont marrants ces profs avec leurs idoles consacrées !
    Hier c’était Lorant Deutsch sur qui deux pauvres marxistes de banlieue tombaient à bras raccourcis parce qu’il a eu le malheur de publier des récits sans prétention mais avec un grand succès sur l’histoire de France !
    Que voulez-vous ? Tout le monde n’a pas la chance d’être ennuyeux comme la pluie …

  10. Bonjour M. Brighelli.
    Désolé de me trouver tout à fait hors sujet, mais j’ai un conseil à vous demander : je suis à la recherche d’un ouvrage à la fois simple (façon Bescherelle) et érudit de grammaire. Merci pour votre sollicitude. Et merci, au passage, pour vos papiers dans lesquels je parviens difficilement à pointer un désaccord. Bien à vous, PC

    • Cécile Reveret, Précis d’analyse grammaticale et logique, GRIP editions, 2014. Vous passez le CAPES de Lettres avec ça — et vous réussissez aussi le CM2. Dans le style simple et précis, je ne vois rien d’autre.

  11. Prenez une chanson comme « La Mer » que Trenet compose pendant la guerre mais sans la chanter car il la considère comme « rococo et solennelle » un peu ampoulée donc et loin des rythmes jazzy très légers qui firent son succès avant-guerre.
    Les américains en font une ballade amoureuse … ce qu’elle n’était en aucune manière !
    Sinatra la chante avec une voix de crooner barytonnant … à Las Vegas !
    Il n’aurait pas chanté une des chansons humoristiques de Trenet. Le public local n’aurait pas suivi.

  12. Zut alors, Meirieu était en Suède ?
    Les convertis sont si peu convaincus du choix qui a été fait qu’ils éprouvent un besoin frénétique de comparer Dylan à toute une flopée d’écrivains : pour l’instant, j’ai recensé, Whitman, Blake, les poètes grecs anciens ( tout en paquet, sans distinction, c’est trop loin, on ne se souvient plus, mais ça « assure » ) , et Shakespeare ( mis à toutes les sauces, avec lui on ne prend pas de risques, tout le monde l’aime bien, vous avez déjà entendu quelqu’un critiquer Sh. ? Non, d’ailleurs, s’il se présentait pour nos élections en France, il serait sûrement élu…). Bref, pour en revenir à nos moutons, on se demande ce qui leur a pris. Saumon pas frais ? Libations avalées en hâte avant le vote plutôt qu’après ? On a l’alcool caché dans ces pays nordiques ( toute leur littérature le dit ).
    Et puis littérature, littérature dites-vous ? Vous êtes bien prétentieux. C’est quoi le fait littéraire ? Hein ? Meirieu nous le chante sur tous les tons depuis si longtemps : tout est littérature. Nous sommes tous des écrivains. Nous sommes tous des artistes. Nous sommes tous des Nobel.

    • Le compagnonnage aux forceps de grands auteurs (qui l’ont peut-être inspiré) n’arrange pas les affaires de Bob Dylan qui n’en demandait pas tant me semble-t-il. La vraie poésie produit une parole autonome sans soutien musical obligé, les mots seuls qu’on y trouve agissent puissamment sur l’imaginaire.
      Chez B.D., la voix, le rythme, la mélodie sont irrémé-diablement gravées dans le texte mais inversement, les textes de B.D. désaissis de leur musique peuvent-ils prétendre à un statut de haute qualité littéraire ? C’est là que ça fait mal ! Les chansons de Dylan n’existent que si elle sont dûment chantées par Dylan himself !
      Donc, à ranger dans les audio-livres.

      • Bonjour et merci Sanseverina j’ai bien rit.
        Dylan je trouve ça mieux sans la musique, et sans sa voix, donc vous suivant Hervé, il ne reste plus grand chose … mais j’avoue n’avoir lu aucun de ses textes.

  13. Le ton primesautier de la chanson française reste inimitable … malheureusement la chanson française est morte remplacée par une horrible soupe internationale !

    « The Voice » pour ceux qui connaissent vous donnera une idée de la « chose » …

    • Eh oui, mon bon monsieur, tout fout l’camp vous avez raison mais en attendant qu’est ce que vous êtes chiant avec votre bonne vieille chanson française; on dirait une vieille limace bavant son mucus déshydraté dans un mortel ennui.

  14. Dites-moi: où, n’en quel pays
    Est Flora la belle Romaine,
    Alcibiade, ne Thaïs,
    qui fut sa cousine germaine?
    Echo, parlant quand bruit on mène
    Dessus rivière ou sur étang,
    Qui beauté eut trop plus qu’humaine?
    Mais où sont les neiges d’antan?

    Et mon v…!!!

  15. C’est pas mieux en France! Séance spéciale «La Plume et le Bitume» à l’ENS en 2015 avec en « guest star » le rappeur ursidé Booba.

    http://www.ens.fr/actualites/agenda/article/seance-speciale-la-plume-et-le-2837?lang=fr
    Une connerie comme ce Nobel à Bob Dylan. Ce Nobel et celui à Obama ne vont à terme que dévaloriser le Nobel. D’ailleurs, l’idée même d’un Nobel en littérature (comme celui de la paix) est aussi contestable. Il n’y en a pas pour les Mathématiques! L’art et la littérature ne sont pas des performances sauf pour l’art moderne. L’art pour l’art!

  16. « En tout cas, ça met Dylan… où il est. ». Oui, et les autres chanteurs que Driout affectionne aussi. C’est à se demander pourquoi les académiciens suédois dans leur clairvoyance infinie ont attendu 115 ans pour décerner un prix Nobel de Littérature à un auteur-compositeur de chansons. Peut-être qu’il n’y en avait tout simplement pas.

  17. Le 14 Octobre 2016 à 18 h 00 min, Pierre Driout a dit :
    « Voilà monsieur Hervé… deux mondes qui s’opposent l’un à l’autre ! ».
    Mais ça marche dans les deux sens cette opposition.
    cf « paint it black » des Stones vs « noir c’est noir » par Johnny.
    Je vous laisse réévaluer vos goûts et vos couleurs…
    La solution serait de créer un prix Nobel de la Chanson et les vaches seraient bien gardées.

  18. Quant aux tenants et (autres) abrutissants de ce blog invoquant l’humilité gainsbourgienne rappelant que la chanson ou la parole chansonnière est un art mineur devront dorénavant ravaler leurs commentaires.

  19. Afin de rajeunir l’image du prix je propose que l’an prochain ce soit un auteur de manga.

  20. Toujours personne pour verser dans une herméneutique de « A hard rain’s a gonna fall » comme géniale, forcément géniale, prémonition du dérèglement climatique ?

    Le Maître d’ailleurs nous avertit : « Are you ready? ». Malheureusement la date de l’Apocalypse est moins bien connue que celle de la sortie de son prochain « opus ».

    http://www.lefigaro.fr/musique/2016/03/07/03006-20160307ARTFIG00218-surprise-bob-dylan-annonce-un-nouvel-album-et-une-tournee.php

    Bob la chèvre n’a pas fini de

  21. On a subi longtemps le célèbre « Camus est un auteur pour classes terminales ».

    Pour autant, ne pourrait-on pas injonctir * : « Dylan est un rimailleur pour brevet des collèges » ?

    * troisième groupe

    • Si j’ai bien tout lu jusqu’au bout, c’est donc B.Springsteen qui aura le Nobel en 2020 ? Ca va le faire ! Surtout qu’entre temps le prix sera allé à Mylène Farmer pour son œuvre érotico littéraire et flagellée…

    • Ce n’est pas le strabisme qui a poussé Sartre à refuser le Nobel.
      Il a tenu un raisonnement très simple et à mon avis assez convaincant: si le Nobel avait existé au 17 ème siècle, Racine l’aurait-il eu ou bien Corneille ? ( Je ne me souviens plus des auteurs qu’il a cités-je compte sur nos encyclopédistes-archivistes pour trouver la citation exacte;)
      Quel comité peut décider de la grandeur de tel ou tel auteur ?
      Soit dit par parenthèse,un même raisonnement s’applique à d’autres prix. René Thom estimait qu’il n’aurait pas dû recevoir la médaille Fields-qu’il a (oreille en plus) acceptée.

  22. Alignement de grains dans le bac à sable.
    Je me demande parfois si certains ne s’amusent pas dans un bac à sable où il n’y a plus de sable depuis longtemps !

  23. Comment on réussit sa vie en emmerdant les autres.

    François Hollande à Bob Dylan : Toi tu n’es pas président de la république !
    Bob Dylan à François Hollande : Oui mais moi je ne suis pas le roi des cons. J’ai le Nobel …

  24. Pour remettre les choses dans leur contexte le président a expliqué aux deux journalistes-confidents du « Monde » qu’il avait réussi sa vie en emmerdant 90% de Français qui ne sont pas contents de lui !
    Triomphe romain …

  25. Le rôle du confident dans la tragédie classique est d’expliquer au vu et au su de tous les états d’âme du héros accablé par un sort tragique … dans le cas Hollande la tragédie c’est pour les autres la rigolade c’est pour sa pomme !

    Evidemment le personnage-type de cette tragi-comédie serait assez odieux si on le mettait en scène avec un peu de talent !

    • Ceci dit à sa place je me méfierai car tant que la dernière scène n’est pas jouée on ne sait jamais trop comment va tourner le dénouement d’une tragi-comédie.

  26. Les chemins de l’histoire sont étranges – quand Kennedy est élu il représente le triomphe de l’American way of life, de la jeunesse, de la beauté, de la richesse, du bonheur privé etc pourtant il finit sa vie dans une tragédie sous les yeux de l’Amérique toute entière et laisse en héritage le germe de la guerre du Vietnam qui sera un drame pour toute une génération – Bob Dylan est récompensé aujourd’hui justement pour son pacifisme anti-militariste.

  27. Bob Dylan ne répond pas à son prix Nobel, se conduit et continue à chanter comme si le fait n’existait pas, une manière plus raffinée que celle de Sartre de refuser le Nobel…

    Le silence de Bob Dylan signifie qu’il y a là un non événement et que ce qu’est devenu le prix Nobel de littérature n’a strictement intérêt… A l’ère du nucléaire, il serait temps de dire que les états d’âme de l’inventeur de la dynamite et le fric qu’il met dans sa rédemption culturelle, son pacifisme tout le monde s’en fout. Il n’y a pas de prix Nobel en maths car la femme de Nobel a trompé Nobel pour un mathématicien…

    • Nicolas, Bob Dylan a peut-être la mauvaise conscience de celui qui reçoit un prix qui lui semble immérité, avec pour lui deux solutions sans issues honorables:
      – soit il refuse le prix et on le trouvera méprisant.
      – soit il l’accepte, il se trouvera comme un mystificateur encensé.
      Il lui faut donc purger son âme de bon chrétien quand il sera coincé dans la sacristie :
      « Nobel, Je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole…».
      Quoique je vois mal Bobby croire en autre chose qu’en lui-même et il a bien raison.

      • Au moins Bob Dylan a un minimum de conscience de ses limites. On voit la différence de culture chez les Anglo-saxons et nous. En Grande-Bretagne, lors du départ de Cameron, il n’y eut que deux personnalités à s’estimer suffisamment qualifiées pour occuper la première place. En Allemagne, alors que l’inamovible Angela Merkel semble rencontrer des difficultés, la classe politique s’interroge : où trouver un candidat digne de s’installer à la Chancellerie fédérale ? Chez nous, rien de tel. Notre classe politique regorge au contraire de personnalités qui pensent tout à fait capables de diriger et de représenter la France. Et quand ce n’est pas la présidentielle, c’est le prix Nobel (Fabius est candidat, Hollande élu meilleur président de l’année).

        Mais on ne peut pas les en vouloir car Hollande a mis la barre tellement bas que les Morano, Lienemann, Didier ou Hamon se disent « s’il le peut, pourquoi pas moi ? ». Rappelons que sous Hollande, la France a dépecé Alstom, a démantelé les filières nucléaires, a mis en vente Alcatel, Nexter, Technip, etc., a déménagé les filières stratégique d’airbus hors de France. Le bilan d’Hollande est tellement catastrophique que la France n’est plus capable de fabriquer ses propres fusils. Il fallait donc remplacer les Famas par des armes « made in Germany ». Je ne vous parle même pas des grandes entreprises françaises comme la CGE, Usinor-Sacilor, Rhône-Poulenc, PUK qui ont été progressivement démantelées et leurs restes vendus à des groupes étrangers.

        Et là, je vois les sondages plaçant Juppé en tête. Et Juppé, ça sera Hollande en puissance 10….

  28.  » Il n’y a pas de prix Nobel en maths car la femme de Nobel a trompé Nobel pour un mathématicien… »
    Tout le monde le dit, mais il paraît que c’est une légende (urbaine).

  29. Pour la bonne bouche :

    « Entre autres méchancetés  enrobées sous  un compliment apparent,  François Hollande a, dans ce fameux livre, cette phrase sur Najat Vallaud-Belkacem : « Elle est bonne, très forte en langue de bois.» La langue de bois, c’est pourtant précieux par gros temps. C’est l’ultime recours lorsqu’il s’agit de défendre l’indéfendable. Mais cette fois, même pas un volontaire! Même pas un grognard pour voler à son secours, pour esquisser une phrase d’explication ou de justification. »

  30. Effarant! Je constate avec effroi qu’il n’y a pas un seul lien vers une chanson de Bob Dylan depuis le début des commentaires. Tiens, en v’la un avec la voix de Bob Dylan qui je l’espère devrait suffire à écarter quelques calamités commentariennes de ce blog et tant mieux si son harmonica continue d’agacer vos tympans. Avec en prime des images à tomber à la renverse de Cinema Paradisio que vous ne méritez pas, bande de nazes!
    https://www.youtube.com/watch?v=xzA1KDxKXZw

    • Oui je me souviens de Serge Gainsbourg disant à Whitney Houston : « I want you fuck ! » Devant Michel Drucker très ému traduisant : « Il dit qu’il vous aime bien ! »

  31. DERNIER AVERTISSEMENT SUR LE PAS DE TIR !
    J’ai pointé cette nuit mes vecteurs nucléaires vers Stockholm. J’exige que le Prix Nobel de Littérature 2017 soit attribué à Leonard Cohen(*) !
    Rompez, bandes de vieux croûtons rassis de smeurebreuds scandinaves !
    (*)qui a commenté ainsi le Nobel de Dylan:
    “Pour moi c’est l’équivalent d’épingler une médaille sur le mont Everest pour le reconnaître comme la plus haute montagne.”

  32. Hier, exploitation d’étudiants en épicerie pour vendre des chaussettes. Aujourd’hui rebelote avec des étudiants en résistance (des matériaux) pour tester des balcons.

    Jusqu’où le niveau baissera-t-il ?

  33. MLP dénonce BD « qui n’aime pas la France » :

    « For you’d have no scruples for to send us to France,
    Where we would get shot without warning, »

  34.  « Nous sommes comme des athlètes (…) Les athlètes doivent passer un contrôle antidopage, je pense que nous devrions faire de même avant le débat » excellent ! Donald Trump pense que la vieille peau d’Hillary se fait faire des injections avant de passer à la casserole des médias !

    Le problème c’est : qui en Amérique n’a pas recours à des adjuvants pour paraître plus jeune et plus beau qu’il n’est ?

    Je pose la question légitime : est-ce que Dugong ne fait pas un régime sur-vitaminé pour se maintenir au niveau du blog bonnet d’âne depuis qu’il a dételé de l’éducation nationale ?

  35. Pour épauler les animateurs d’eple et les élèves dans la difficile mise en place des innombrables EPI/TPE qui maltraiteront bientôt l’œuvre de Big Bob, je propose le thème « BD en numérique ».

    Et comme je ne rechigne devant rien, voici un début de brouillon de projet de recension des occurrences numériques dans quelques Textes du Grand Homme :

    A hard rain’s a-gonna fall :
    I’ve stumbled on the side of twelve misty mountains,
    I’ve walked and I’ve crawled on six crooked highways,
    I’ve stepped in the middle of seven sad forests,
    I’ve been out in front of a dozen dead oceans,
    I’ve been ten thousand miles in the mouth of a graveyard,”
    […] Heard one hundred drummers whose hands were a-blazin’,
    Heard ten thousand whisperin’ and nobody listenin’,
    […] I saw ten thousand talkers whose tongues were all broken,
    […] Where black is the color, where none is the number,

    All Over You :
    Well, a dog’s got his bone in the alley
    A cat, she’s got nine lives
    A millionaire’s got a million dollars
    King Saud’s got four hundred wives

    Angelina :
    She was stolen from her mother when she was three days old

    Apple Suckling Tree :
    The forty-nine of you like bats out of hell

    Et pour ne presque rien cacher, je suggère une analyse serrée et exhaustive de la récurrence du carré parfait (3 et 9, 7 et 49, 100 et 10000, etc.) chez le Trouvère de Duluth.

  36. ALERTE INFO:
    Un texte inédit de Bobby vient d’être découvert à la Conciergerie.
    Rappel des faits:

    223 ans déjà, souvenons-nous:

    « Le mercredi 16 octobre 1793, vers 10 heures du matin, les quatre juges et le greffier du Tribunal révolutionnaire entrent dans la pièce où se trouve Marie-Antoinette. Ils lui font une seconde fois lecture de la sentence. À la fin de la lecture, l’exécuteur des hautes œuvres, Henri Sanson s’approche de Marie-Antoinette et lui attache les mains derrière le dos. Il lui ôte ensuite sa coiffe et lui raccourcit les cheveux, lesquels seront ensuite brûlés pour ne pas servir de relique. » (Source Wiki)
    BOB DYLAN, présent le 16/10/1793 à la Concorde raconte:
    (Chauffe troubadour, chauffe !)

  37. Tu me fais sauter la tête
    Ma trancheuse à moi c’est toi
    Je suis toujours à la fête
    Quand Sanson m’ouvre ses bras

    Je ferais le tour du monde
    Ça n’écimerait pas plus qu’ ça
    Ma tête n’est pas assez ronde
    Pour la décoller comme ça

    Tu me fais sauter la tête
    Ma trancheuse à moi c’est toi

    (Musique Norbert Glanzberg, Paroles Bob Dylan)

  38. Comme dit Flaubert dans sa correspondance en 1869:
    « Croyez-vous qu’un musulman puisse être aussi romanesque »
    Je pose la question !

  39. Quittons nous, pour de bon cette fois ci, puisque je vais mettre fin à mes jours et quitter ce monde pour trois bonnes raisons, ce jour à 12h12 :

    1) distinguer les beuglantes de Dylan avec un prix Nobel de Littérature, insupportable !
    2) être détesté dans ce Bonnet d’Âne par des gens qui ont à peine le capes ou l’agrégation ou le certificat d’études, intenable !
    3) raisons personnelles tenues cachées, à chercher dans mon univers profond et secret.
    Adieu, donc ! Bises aux amis, bras d’honneur aux baveux du balcon à qui je tire l’échelle, chatteries aux filles, sourires aux con-venus.

    • Trois petites notes de musique
      Ont plié boutique
      Au creux du souvenir
      C’en est fini d’leur tapage
      Elles tournent la page
      Et s’en vont dormir
      Mais un jour sans crier gare
      Ell’s vous reviennent en mémoire
      Toi,tu voulais oublier
      Un petit air galvaudé
      Dans les rues de l’été
      La la la la la Toi
      Tu n’oublieras jamais
      Une rue un été
      Une fille qui fredonnait
      La la la la je vous aime
      Chantait la rengaine
      La la mon amour,
      Des paroles sans rien de sublime
      Pourvu que la rime
      Amène toujours.
      Une romance de vacances
      Qui lancinante vous relance.
      Vrai, elle était si jolie
      Si fraîche épanouie
      Et tu n’l’as pas cueillie,
      Vrai, pour son premier frisson
      Elle t’offrait une chanson
      A prendre à l’unisson.

      La la la la la tout rêve
      Rime avec s’achève
      Le tien ne rime à rien,
      Fini avant qu’il commence
      Le temps d’une danse
      L’espace d’un refrain.

      Trois petites notes de musique
      Qui vous font la nique
      Du fond des souvenirs,
      Lèvent un cruel rideau de scène
      Sur mille et une peines
      Qui ne veulent pas mourir.

  40. Toutes considérations nobelistiques mises à part, je pense que « Knockin’ on heaven’s door » est la plus belle chanson du monde (bon, à égalité avec « Amsterdam » de Brel). Et pis c’est tout!

  41. Bon, si on revenait au texte de base ?

    « Par les mânes de Thor ! » écrit notre hôte.

    Le connaissant un peu, je crois qu’on peut écarter l’hypothèse d’une énième tentative de synthétiser une Histoire européenne sans conflit.

    Alors ? Un accès subit de trotskysme tardif célébrant un œcuménisme internationaliste à travers les péripéties d’une saga malgache ?

    • Moralité d’après Edouard Herriot :

      – Il faut que l’andouille sente la merde mais pas trop !

  42. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde omet de citer S.Reggiani ; peut-être n’était-il qu’interprète? Etant en froid avec gougleu, je ne ferai pas de recherche, par contre vais entendre sans attendre ; « Sarah » et probablement plus. Pourtant, ce n’est pas de mon âge…

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