Il fut un temps où être gros était un signe d’opulence. Le « gros », c’était celui qui mettait plus de poids sur la charrue, pour creuser un sillon plus profond et produire des récoltes plus conséquentes. Sa graisse excédentaire fertilisait la terre, elle lui était gage de beauté. Dans les populations historiquement affamées, le symbole de beauté est toujours gros — Ganesh par exemple. L’éléphant était bien plus beau que la gazelle. Pas un hasard si l’on offrait à des maharadjas obèses leur poids en bimbeloteries précieuses : ils étaient gros, ils étaient beaux. Le maigrichon n’inspirait pas confiance — quant à la maigrichonne, elle était probablement tuberculeuse : le plus étonnant dans la Dame aux camélias, c’est que le héros tombe amoureux d’un squelette, alors que tant de beautés bien en chair s’offraient à cette époque à sa libido post-adolescente.
D’où la difficulté, à l’opéra, de trouver une Violetta qui soit à la fois exceptionnelle et mince… Callas, oui — Montserrat Cabbalé, je suis moins sûr, quelle que soit la qualité de la « Superba » soprano catalane. Mes préférés sont à l’Est — Edita Gruberova ou, mieux encore, Anna Netrebko à Salzbourg en 2005.

Mais ça, c’était avant. Avant Twiggy, le premier « cintre »,comme dit ce merveilleux ami des femmes qu’est Karl Lagerfeld, à avoir arpenté les podiums. Avant la dictature de la minceur à tout prix.

Ce que cette obsession de la ligne a contribué à mettre en évidence, c’est le nombre de plus en plus élevé de gros réellement gros. Non plus les femmes rondes de Maillol ou de Botero — non : d’authentiques obèses des deux sexes.
C’est devenu un problème de santé publique — aux Etats-Unis d’abord, en Europe ensuite. Et un marché : les boutiques ou les sites Internet, plus discrets, pour les personnes rondelettes abondent désormais. Il y a même de la lingerie érotique (?) pour « grandes tailles » — jusqu’au 64. Mazette !

Evidemment, cela a permis de culpabiliser les gros. De les amener à courir les régimes, quitte à faire à chaque fois des rechutes sévères. À les stigmatiser de toutes les façons. Chez Abercrombie & Fitch, on a commencé par ôter des rayons les XL et les XXL, puis on a embauché des vendeurs qui opéraient topless, puis on n’a plus vendu de hauts qu’entre le 34 et le 40, et de bas qu’entre le 32 et le 42. Au-delà, vous n’existez plus. Mike Jeffries, le patron de la marque, ne « souhaite plus voir de gros dans ses magasins, mais juste des gens beaux et minces ».
Ah, quand même, les soutifs iront toujours jusqu’au bonnet D. Mince avec de gros nichons. L’idéal du complexe mammaire américain.On applaudit bien fort.
Les enfoirés se ramassent à la pelle.

Parce que si autrefois être gros était, comme le Monsieur Bertin d’Ingres, un signe d’opulence, c’est aujourd’hui un indice de misère. Toutes les études médicales sérieuses le démontrent. Déjà en 2008, Thibault de Saint-Pol (Bulletin épidémiologique AFSSA) montrait qu’entre 1981 (tiens, tiens…) et 2003, l’obésité en France s’était développée selon deux parallèles qui se touchent : la misère, et la localisation géographique. Une très récente étude, parue le mois dernier, a confirmé la tendance : « L’obésité, disent ses auteurs, est une maladie chronique d’évolution pandémique », et « la prévalence de l’obésité a augmenté de 76,4% entre 1997 et 2012, avec la persistance d’un fort gradient socio-économique inverse avec le niveau d’éducation et le revenu ». On ne s’en serait pas douté.
Les pauvres donc mangent plus mal — rappelez-vous les effets spectaculaires d’un régime tout McDo dans le remarquable documentaire de Morgan Spurlock, Super Size Me (2004). Le journaliste-cobaye y expliquait que la firme aux arches d’or avait beau se débattre, judiciairement parlant, contre les malheureux qui l’assignaient en justice, la plainte, au vu des désastreux effets sur la santé du régime hamburger / Coca, aurait dû être passible des mêmes amendes que l’industrie du tabac. Tant l’obésité crée de problèmes graves, articulations, tension, maladies cardio-vasculaires, problèmes hépatiques, cancers et mort précoce.
Salauds de pauvres ! Non seulement ils prennent de la place (de sorte que RyanAir leur fait payer plus cher les places à bas coût qu’il leur fourgue, pendant que les riches play-boys et autres top-modèles se prélassent en classe Affaires des lignes régulières), non seulement leur bilan-carbone est désastreux, mais ils nous coûtent cher, à nous, les heureux, les nantis, les sveltes !
Plus encore : si l’on en croit les jolis petits dessins fournis par les études médicales, les gros votent FN ! Si ! À Paris, on est svelte, et on aime Hidalgo ! Mais dans le Nord, dans l’Est — les deux régions les plus touchées par la pandémie —, on préfère Marine.

C’est forcé : le régime six huîtres et une entrecôte wagyu accompagnée d’un cœur de laitue avec un macaron Ladurée en dessert, c’est mieux pour la ligne que l’addiction à la sainte trilogie riz / spaghetti / patates. Le « régime crétois » des bistros branchés du VIème arrondissement, c’est plus diététique que la frite grasse des gargotes lilloises !Alors, je veux bien que l’on combatte l’obésité et que l’on incite les gros à faire du sport au lieu de passer le temps qu’ils ne consacrent pas à faire la queue à Pôle-Emploi à se prélasser dans un canapé en bouffant des chips tout en se tripotant la télécommande…
Mais si l’on faisait un peu mieux la guerre à la misère ; si l’on redonnait un boulot réel à ces gens qui ne sont plus visibles que parce qu’ils sont gros ; si l’on revivifiait cette France périphérique que l’on a désindustrialisée afin d’aider les Chinois à devenir gros et beaux à leur tour ; si l’on pensait à nouveau à tout ce petit peuple qui crève de misère, de télé pourrie et de mauvaise graisse — alors oui, peut-être ferions-nous des progrès, oui, peut-être serions-nous tous beaux et minces !
Les riches s’en fichent, parce qu’ils sont persuadés que les pauvres ne viendront pas voter en avril prochain. Au pire, ils récuseront le résultat des élections, comme les Anglais de la City (tous minces !) qui refusent le Brexit d’une Angleterre nourrie de mauvais fish and chips. Ils devraient se méfier : un gros, une fois lancé, ça ne s’arrête pas comme ça, et la misère pourrait bien s’afficher dans les rues, un de ces soirs prochains. Et les manger tout crus.

Jean-Paul Brighelli

84 commentaires

  1. « comme les Anglais de la City (tous minces !) qui refusent le Brexit d’une Angleterre nourrie de mauvais fish and chips »

    Le pire : du fish and chips enveloppé dans du Sun. L’encre qui dégouline sur la morue et tout ça…

    Les Anglais qui vivent en France sont des réfugiés du culinaire

    • Mais où est donc cette école où les enfants se lavent les mains -avant- de passer à table..!?
      Même à la maison çà ne ne se fait plus…

      Ce doit être une fiction. Je ne vois que çà 😀

  2. Salut les gros!
    J’apprécie beaucoup Renée Fleming dans le rôle de Violetta. Elle illumine l’opéra.

    • Ou Joyce di Donato. Patricia Cioffi a le décolleté à clavicules apparentes mais trop de poitrine pour une tuberculeuse, …et la voix qui chevrote un peu. Le comble du comique c’est le petit porcelet allemand grassouillet et sautillant, son nom m’échappe…ah, si, Diana Damrau !!
      JPB vos souvenirs datent : depuis 2005 Anna Netrebko est devenue bien plus …rebondie !

  3. Il y a plusieurs manières de devenir gros … les sportifs de haut niveau qui arrêtent l’entraînement deviennent très souvent « fort » comme on dit ! Regardez Platini …
    Et puis il y a l’obésité morbide qui est d’un autre type.

  4. L’obésité morbide est un problème de santé publique soit ! Mais que dire de l’usage des médicaments psychotropes ? Michael Jackson et Prince ou Whitney Houston ne sont pas morts d’obésité mais d’usage intensif de drogues prescrites par des médecins peu scrupuleux …

  5. Fondamentalement le discours normatif est un discours totalitaire ; si l’essence de l’humanité c’est sa liberté alors on doit accepter les écarts aux normes.

    • Ben voyons… Moi qui suis sadique sanguinaire, c’est vraiment pas bien de ne pas me laisser charcuter ceux que j’aime …
      Autrement dit les écarts aux normes peuvent aussi être des ignominies. M. Drouot, l’appel aux généralités généralisantes pour faire la morale est une stupidité, la morale ėtant essentiellement variable selon les circonstances locales instantanées particulières.

  6. Pensez aussi aux effets secondaires de certains médicaments, en particulier des antipsychotiques, associés à des conditions de vie néfastes : pas de travail, donc pauvreté, vie sédentaire, misère sociale.

  7. Le « politiquement correct » qui est un discours normatif finit toujours se mordre la queue et par aboutir à ce qu’il dénonce : un raisonnement totalitaire qui écarte toute rupture de la norme.

    Aux Etats-Unis on aboutit à l’absurdité normative de la querelle des toilettes trans-genre ! Fin de cycle politique … si la politique est l’art de ménager la chèvre et le chou de l’humaine condition alors la norme est l’ennemi du politique.

  8. Martinique, hôpital, service de dermatologie :
    -Interne : impétigo ?
    -Médecin chef : mais non, un g’and maig’

    Pardon, je m’éclipse.

  9. Pourtant, il y a 60 ans, les pauvres étaient, à de rares exceptions, minces. Mais la génération de ma grand-mère cuisinait, des légumes frais, des bas morceaux qu’on faisait mijoter, et on mangeait des fruits; il est effrayant de voir que les pauvres d’aujourd’hui ne cuisinent plus beaucoup, et réchauffent du tout préparé dégueulasse quand ils ne mangent pas au MC do.

    • T’as raison Pierre, et au lieu de rester vautrés sur leur canap devant la télé, ils feraient mieux d’aller faire une bonne balade dans les bois pour ramasser des glands !
      Evidemment, ils pourraient gêner les 4×4 de circuler à toute blinde sur les chemins forestiers mais avec un peu d’élan ça devrait passer…uhuhu

    • De temps à autres, je fais vrombir le 4×4 pour faire le tour de mes terres et visiter mes manants.

      Midi et soir, soupe périgourdine * qui ne les fait pas trop grossir. C’est qu’ils se bougent le fondement. Pas comme ces abrutis de bobos neurasthéniques de la ville qui se la pètent mais ne savent pas tenir une pelle. Bon, d’accord, ils lèvent le coude plus souvent qu’à leur tour, mes croquants et quand une belle-mère disparaît brutalement, on n’y regarde pas de trop près. Pas comme s’il y avait eu un vol de truffes ou de canards.

      Des gens qui ont du savoir-vivre, quoi.

      http://espritdepays.com/gastronomie-terroirs-viticulture/specialites-regionales/soupe-perigourdine-traditionnelle

    • Ben quoi? c’est du typique et c’est fait pour des brav’paysans et montagnards voire des paysans-montagnards qui ont besoin de nourritures roboratives. Et puis en principe on ne mange qu’un de ces plats pour 1 repas, pas les 3 (Là faudrait des capacités très grand format, mon imagination bute) . Le veau de Zürich s’appelle « émincé de veau zurichoise » y a plein de crème avec, et ça peut même être bon. Quant aux rösti c’est un excellent moyen d’utiliser les pommes de terre à l’eau de reste et on n’est pas obligé de mettre du lard et un oeuf en plus. Avec supplément lard et oeuf, vous pouvez vous mettre à la lutte suisse où si j’ai bien compris on prend l’adversaire par le fond de sa culotte et on l’envoie valser en haut du sapin le plus proche.

  10. « il est effrayant de voir que les pauvres d’aujourd’hui ne cuisinent plus beaucoup, et réchauffent du tout préparé dégueulasse quand ils ne mangent pas au MC do. »

    Saletés de pauvres ! Ils sont franchement dégueulasses. C’est simple, on devrait les éliminer.

    • je suis fille et petite fille et cousine de gens pauvres. Et lorsque je vivais en HLM, j’étais frappée de voir peu de voisines, qui pourtant ne travaillaient pas au dehors, cuisinaient ! Et il suffit d’aller au LIDL pour constater le contenu des chariots. Cela reviendrait moins cher d’acheter des carottes et d’autres légumes frais, et ce serait meilleur au goût et à la santé.

  11. « le régime six huîtres et une entrecôte wagyu accompagnée d’un cœur de laitue avec un macaron Ladurée en dessert, c’est mieux pour la ligne que l’addiction à la sainte trilogie riz / spaghetti / patates. »

    Notez qu’avec ce régime-là, c’est sûr, vous ne grossissez pas, mais vous finissez par avoir des problèmes assez similaires à ceux des obèses… Et soit dit en passant, très surfaits, les macarons Ladurée. Encore une mode de bobos parisiens ou de provinciaux qui ne veulent pas être de reste quand ils sont à Paris. Toujours très drôle de voir les provinciaux remonter péniblement la valise dans le train avec l’inévitable boîte de macarons trop sucrés qu’on a peur d’écraser …

    • A Rome, cet été, ils ont même eu le bon goût de mordre une gente damoiselle ( Romaine de son état ) au petit pied mignon alors qu’elle était assise sur un banc avec des amis à savourer son cocktail « happy hour » dans le Trastevere. Comme la ragazza était en sandales, le bestiau a attaqué le pique-nique avec beaucoup d’appétit. On n’en causa dans tous les journaux. D’ailleurs la pauvre Raggi a bien du mal à se débarrasser de toutes sortes de rongeurs à la mairie de Rome, les vrais, les faux, les faux qui entretiennent les vrais pour la virer. La ville éternelle est rongée de l’intérieur.

  12. J’ai connu l’extinction des supermarchés ‘Mammouth’ il y a quelques années, nom d’enseigne mal approprié qui mettait au jour la corrélation entre obésité(gros volumes) et malbouffe(grandes surfaces) et dont la devise « Mammouth écrase les prix » n’a pas eu l’effet escompté notamment chez les Soudanais où on a constaté que le surpoids était en net recul pendant la crise humanitaire. Là-bas, les moins de 30 kg préfèrent arborer des t-shirts d’une chaine concurrente imprimés « Avec Darfour, je positive ! »

  13. Les ravages du politiquement correct :

    A 16h34 toutes les blogueuses sont censées arrêter de poster leurs petits délires perso.
    En ce qui concerne les trans.ex.uels et tran.s.ex.uelles, les trave.stis et autres apparatchiks du se.x.e indéfini, on se tâte !

  14. Le 7 Novembre 2016 à 20 h 23 min, Dugong a dit :
    2020-2025, lycées et collèges privatisés. Les cantines scolaires gérées par le gagnant de l’appel d’affres :

    http://i1.wp.com/www.occidentaldissent.com/wp-content/uploads/2012/06/obezite3.jpg

    Vous n’y êtes pas du tout, Dugong ! L’affreuse photo que vous nous envoyez représentera uniquement le menu des cantines des établissements publics, cantines qu’on aura eu soin de privatiser ( notez qu’elles le sont déjà, enfin les mairies sous-traitent). Pour les autres, les écoles privées, ce sera : ( le menu vient à peine d’être divulgué ) le régime six huîtres et une entrecôte wagyu accompagnée d’un cœur de laitue avec un macaron Ladurée en dessert.

  15. Mc Do réclame 18 millions € à la ville de Florence pour un refus d’implantion sur la plazza del duomo. Ils sont gonflés, voilà qu’ils s’en prennent au bon goût.

  16. Pardonnez-moi de ce hors-sujet, M. Brighelli, mais avez-vous entendu parler des nouveaux bulletins (de collège) ? Ils nous ont été présentés par notre chef d’établissement, et quand nous les avons vus, nous avons pleuré du sang…

  17. Je trouve que votre analyse incomplète! Que faites-vous du cas Emmanuelle Cosse? On peut aussi être obèse et bo-bo non?

    Très bon billet, on peut faire les mêmes remarque sur la santé bucco-dentaire des Français! Les sans-dents sont enragés!

  18. Le 7 Novembre 2016 à 14 h 54 min, Coralline a dit :
    « on prend l’adversaire par le fond de sa culotte et on l’envoie valser en haut du sapin le plus proche »
    Coralline, je me demande si la « lutte suisse » n’est pas une variante en France du « saut à l’élastique » parce que la scène que tu décris ressemble à s’y méprendre à celle que j’ai vécue dans un club du Jura où un copain m’avait trainé de force.

  19. Quelle misère ces élections chez les gros (USA) On en arrive presque à regretter les récentes, truquées, Russes (d’autres exemples sont possibles)

  20. Pour cuisiner en prenant son temps, il faut un peu d’argent, oui, mais surtout, en avoir envie, imaginer sa famille contente de se régaler, s’en réjouir à l’avance ! Mince, si je peux dire, je viens de voir que dans « réjouir » il y a « jouir », ça va en déchaîner certains, couché ! Non, ça va pas non plus ! Du calme ! La Barcarolle, nuit de chine, nuit câline, aïe, aïe, aïe ! Basta con questo discorso, volete propio guastarmi la digeztione ! Un z ou un s ?
    Amour et nourriture ! Manger un truc tiédasse à même la casserole avec une grosse cuillère ou faire revenir quelques coulemelles à peine ramassés avec des bisous dans le cou et de la polenta à la bergamasque, tristesse ou plaisir ! On est gros de malheur, les larmes sont devenues du gras. Mais avant Mac Do, il y avait des gros heureux, tiens, ça me fait penser à ce roman  » la bambolona », je me demande ce qu’il vaut à la relecture, très érotique, enfin, pour moi !

    • Allons bon, jamais entendu parler de ce roman « la bambolona » mais le plaisir d’une lecture ancienne ou récente ne s’explique pas: là, il y a jouissance ou ennui.
      Sinon, j’ai beaucoup apprécié votre commentaire jaculatoire sur la cuisine: « quelques coulemelles à peine ramassés avec des bisous dans le cou », superbe !
      (que serait-il advenu si vous étiez tombée sur des satyres puants ?)
      Je connais quelques coins à champignons dans la forêt de Fontainebleau. Si cela vous dit, sachez que j’ai équipé mon vélo d’une délicieuse petite remorque où vous pourriez embarquer comme une reine sans royaume. En toute discrétion bien entendu…en cas de refus je la lèguerai au MOMA.

  21. Le fish-and-chips devient digeste quand on l’accommode avec du vinaigre, souvent de cidre.
    Encore une fois, la malbouffe provient d’une rupture de la chaine de transmission des savoirs. Du fait des déménagements, la grand-mère ne peut plus transmettre ses bonnes recettes à sa descendance. Il ne reste plus alors qu’à relire Ginette Mathiot, qui a vendu bien plus de livres que les lauréats du Goncourt.

  22. Je viens de consulter mes comptes, si j’ai bien suivi je devrais être énorme or il n’en est rien. Du coup je mangerai des frites (maison) ce midi avec du poulet en sauce (et non grillé sans lipides, pauvre bête) et ne lésinerai pas sur la mayonnaise. Le tout à grand renfort de pain, peut-être même beurré avec le fromage. Non mais. Pour faire bobo, je concède le chou vert cru, rapé, en entrée pour commencer les hostilités.

    • La bonobobo attitude ?

      Ceci dit, il y a une exception notable : le demi de mêlée. Rachetoc, vicelard, nervaillous, gueulard, il mène ses gros au cri. Et si un monstrueux 2ème ligne adverse fait ne serait ce que mine de le toucher, il se prend une volée de châtaignes par les huit qui défendent leur « petit ».

      • Pardon, mais on peut être 2ème ligne sans être monstrueux. Pas déplaisant sans être charmant, même. Evidemment si l’on se fait marcher dessus dans la mêlée, il vaut mieux attendre quelques jours avant de passer le test, pour savoir si on l’est.

  23. C’est un roman de Alba de Cespedès.
    Léguer au MOMA ? Vous devez être quelqu’un de très important, ne lègue pas qui veut à un musée ! Mais il est vrai que les remorques à reines et champignons sont rares mais souvent de très belle facture !

  24. À midi, ciel variable, vent frisquet, 6°C pas plus, je suis quand même allé manger sur les quais de Seine au Parc de Bercy avec un pote: pâtes complètes aux tomates séchées et pleurotes certifiées bio préparées la veille et 1/2 bouteille de Fleurie achetée au Nicolas de Bercy Village; bobo un jour, bobo toujours !
    Entre deux lampées de Fleurie, v’la t’y pas qu’on voit passer sur la Seine un gros glaçon détaché de la banquise avec un ours dessus qui suintait l’ennui du radeau dérivant malgré lui.
    Comment tu t’appelles? qu’on lui dit.
    #jesuisPlume! qui nous répond.
    Remplis de compassion pour cet humaniste de passage, on lui a lancé ce qui restait de la 1/2 de Fleurie.
    Il nous a remerciés en nous donnant rdv demain: « Apportez le Martini, j’apporterai les glaçons! ».
    Aaah les pleurotes bio, quel pieeeed!

    • Effectivement il y a plein de champignons bio en forêt, en ce moment. Du moins était-ce le cas encore le cas la semaine passée. On trouve désormais du gibier (bio) à prix renversants, pour peu que l’on passe la frontière proche. Bien préparé tout cela ne fait pas grossir et permet de bons moments. Pour le vin seul le choix est embarassant.

      • « il y a plein de champignons bio en forêt, en ce moment. »
        Certainement, mais pas aussi hallucinogènes que mes pleurotes quand même !? Sinon donnez-moi vos coins secrets, j’y cours !

        • Pour les pleurotes je ne sais pas. La girolle est casanière, elle repousse au même endroit, autant dire que ceux qui savent utilisent des ruses de sioux pour rejoindre les « spots ». Le cep (de Bordeaux, le vrai. Pas le bolet des manants) se plait dans les sapinières mais pas seulement. Je ne suis qu’un touriste. Les experts, j’en connais, en connaissent dont on ne soupconne même pas la saveur. Le gel mettra fin aux prétentions de tous. Il faudra attendre le printemps ; les moriilles, excellentes avec de bonnes pates et une base de crême (le soja fait très bien l’affaire)… Me voilà affamé, mince alors !

    • Ah, le début du Mépris — c’est à ce plan-là que tu penses, non ?
      C’était vraiment un grand chef-opérateur. Et personne n’en dira rien pour cause de trumpisme.

  25. Si les électeurs FN sont en surpoids (je veux bien vous croire), les populations immigrées le sont tout autant, voire plus encore. Dans les quartiers populaires, et surtout dans les « zones sensibles », il est rare de voir des joggeurs ou des cyclistes. Surtout les femmes, on ne les voit jamais, au plus grand jamais, faire de l’exercise. C’est peut-être interdit dans leur culture ou leur religion…? A ce manque d’exercise s’ajoutent les multiples problèmes musculo-squelettiques, à cause des problèmes de posture (le dos cambré, les pieds en canard…). C’est l’une des raisons qui explique le succès du niqab et du burkini ces derniers temps : ce sont surtout des cache-misère, et une bonne excuse de ne plus jamais faire le moindre sport. Le plus flagrant, ce sont les quelques femmes occidentales converties à l’islam. Là le taux d’obésité est proche de 100%. C’est une façon de refuser l’idéal de beauté actuel, qui, contrairement à ce que disent certains commentateurs, n’est pas la maigreur mais la tonicité musculaire. La femme qui fait du fitness ou des sports d’extérieur est le nouveau symbole de l’impérialisme culturel et du snobisme bourgeois. C’est triste, dans ma jeunesse ce n’était pas comme ça.

    • Excellente remarque.
      J’ajouterais que sur la carte de France, la meurthe et moselle est grisée, alors que c’est le seul département de lorraine et du grand-est à être PS.

  26. Après la guerre des races, la guerre des sexes, les petits contre les grands, la guerre entre les jeunes et le vieux, voici la guerre entre les obèses et les anorexiques. Bientôt, on nous persuaderas que ce sont les gros qui ont voté pour le brexit, et pour Donald Trump. Notre époque étant le règne de l’apparence, les partisans frustés de l’Union européenne de d’Hillary Clinton auront ainsi un argument supplémentaire : le délit de sale gueule au niveau du pèse personne.

  27. Après la lutte des classes, la guerre des sexes, des blancs contre les hommes de couleur, des jeunes contre les vieux, des petits contre les grands. Voila la guerre entre obèses et anorexiques, voilà une excellente raison de faire les mauvais joueurs lorqu’un scrutin démocrate vous contrarie, comme la victoire du Brexit ou de Trump. Les réelles raisons de ces victoires n’ont pas d’importance. Nous en sommes revenus au délit de « sale gueule » dans un monde où la tyrannie de l’apparence physique est redevenue la règle.

  28. Obesité. Pays pauvre = couche aisée; pays developpé = couche pauvre.
    Pays riche = accés facile à la « bouffe ». Acheter des produits industrialisés plutôt que cuisiner. Plus facile.
    Obesité = addiction à la bouffe. On ne pose jamais la question : êtes vous prêt à sacrifier le plaisir de la bouffe avant une chirurgie bariatrique ? !!!!
    En Chine, sous Mao pas d’obèse en dehors des « dignitaires » (mais ils crevaient de faim).

  29. Etrange graphique : Chez les femmes c’est pratiquement linéaire : en moyenne, plus on est pauvre, plus on est grosse. Chez les hommes, non.
    Chez les hommes, on grossit de « pauvre » à « modeste » avant de mincir en allant vers « riche ».
    Ça me laisse assez perplexe. J’ai au moins deux options :
    On peut imaginer que dans les plus bas revenus, les hommes travaillent en tâches sous-qualifiées, dont nombre sont assorties de travaux pénibles et de gros exercices physiques.
    On peut aussi se dire qu’en ce début de millénaire, les travaux sous-payés sont assurés en majorité par des « minorités identifiables », chez qui il est fréquent, voire de tradition, que les dames soient plutôt opulentes mais pas forcément les messieurs.
    Les deux peuvent d’ailleurs être corrélés.
    Si vous avez une autre idée, elle est bienvenue au débat…

  30. JPB, la guerre à la misère …pas facile puisqu’il s’agit d’économie, le secteur où les opinions les plus opposées se combattent, voyez les controverses sur les 35 h. par exemple.
    …mais la misère intellectuelle, oui, et c’est peut-être plus facile. Agir sur les mentalités, ça ne dépend pas des conjonctures locales ou momentanées. Plusieurs contributeurs notent à juste titre la malbouffe par ignorance, il semble moins onėreux et plus sûr de s’y attaquer par ce biais : l’instruction.
    Enfin notons que manger moins c’est économiser plus : il ne devrait pas y avoir conflit chez les plus démunis…

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