Vous ai-je déjà parlé de la SPE-IEP ?
C’est une classe en tous points d’exception, qui existe depuis une quinzaine d’années au lycée Thiers où j’enseigne — à Marseille. Les élèves, recrutés prioritairement dans les lycées difficiles de la ville, le plus souvent dans les Quartiers Nord, donc Maghrébins pour la plupart (sinon, Comoriens, ou Africains, et quelques Gaulois égarés, parce que nous recrutons aussi au-delà de la cité phocéenne) sont de jeunes bacheliers de milieu de gamme. Ni des cadors, ni des cancres. 13 ou 14 de moyenne — ce qui ne suffit pas d’ordinaire pour entrer en classe préparatoire. Leur idée est de préparer en un an le concours de IEP (et accessoirement celui de la Kedge Business School, qui est classée en septième ou huitième position des écoles de commerce françaises), qui en théorie se passe fin Terminale. En clair, on leur donne en un an ce qu’ils n’ont pas eu durant toute leur scolarité. Français, Philo, Sciences-Eco, Histoire, Langues. Sans compter des conseils vestimentaires, le sens de l’élégance n’étant pas, a priori, leur qualité dominante. Quand on n’a pas de fric, et qu’on arrive de nulle part et même parfois d’ailleurs, on s’habille comme on peut. De même, nous travaillons à les débarrasser du sentiment d’imposture, si commun dans les classes populaires (« les IEP ? ce n’est pas pour moi »). A noter que souvent, leurs profs de Terminale les auraient volontiers orientés vers des filières courtes, du type BTS. « Les études longues, ce n’est pas pour toi ». Il ne suffit pas que les élèves aient des ambitions : il faut que leurs enseignants les partagent, et les y poussent.

C’est une classe à petit effectif — ils sont 24, et pas un de plus (et aucune classe de remédiation, puisqu’il s’agit bien de cela, ne devrait avoir plus d’élèves). Admis dans le plus prestigieux lycée de Marseille : c’est presque émouvant, la première semaine, de les voir errer et peu à peu prendre leurs marques dans ces murs du XVIIIe siècle, ces classes avec cinq mètres sous plafond, eux qui arrivent d’établissements construits à la va-vite dans les années 1960. Le style Pailleron, si vous vous rappelez ce collège parisien qui s’enflamma jadis comme une allumette. Et encore, leurs lycées sont à peu près rénovés par une Région soucieuse de faire travailler les entreprises des copains. Quand on va voir les écoles primaires où ils ont fait leurs apprentissages — le collège Versailles par exemple —, on entre dans le septième cercle de l’Enfer. Ces derniers temps, les enfants y bossaient au milieu du chantier — parce que la municipalité, avant de céder la place l’année prochaine, a à cœur de faire travailler les…

Dans le meilleur des mondes pédagogiques, ce genre de classe n’existerait pas, parce que tous les élèves auraient reçu, durant leur scolarité, le même enseignement basé sur le même principe : les amener au plus haut de leurs capacités. En donnant aux déshérités les armes intellectuelles et les savoirs qui leur permettront de rivaliser avec les gosses de riches. En leur donnant la langue, et la culture qui va avec.
Mais nous savons bien qu’il n’en est rien, et que les « bons » établissements, privés ou publics, sont le refuge des nantis, grâce à une carte scolaire qui a habilement sanctuarisé les plus riches et ghettoïsé les déshérités, qui s’entassent dans les abattoirs rêvés par les idéologues. Car c’est sur ces élèves prioritairement que la désorganisation mentale amenée par le pédagogisme béat et bêlant est tombée le plus fort. Parce qu’ils n’ont aucun moyen, à la maison, de compenser ce que l’école ne donne plus — et surtout pas la culture, ni le langage.

La suppression envisagée du concours d’entrée à l’ENA, et sans doute à terme de toutes les grandes écoles, est un coup très rude porté à ce type d’étudiants, qui n’ont justement que les concours pour se distinguer, la partie « Etat-civil » de leur CV n’étant guère présentable… Ils ne sont pas « fils et filles de ». Ils ne sont personne. Seuls leur talent et leur travail leur permettront de devenir quelqu’un. La SPE-IEP, c’est la promesse ancienne de l’Ecole républicaine, maintenue par miracle ici alors qu’elle est oubliée partout ailleurs. C’est le principe ailleurs de toutes ces CPES, ces « prépas zéro » où l’on tente d’inculquer à des élèves méritants et triés sur le volet les bases scientifiques qu’on leur a primitivement déniées.

Les résultats du concours viennent de tomber. Huit élèves sur vingt-quatre ont réussi — qui à Aix, qui à Toulouse ou Grenoble. Les autres poursuivront leurs études en fac — nous leur attribuons 60 ECTS qui leur permettent d’entrer directement en deuxième année des filières Lettres / Sciences-Eco / Droit. Et les commissions paritaires chargés dans les universités de valider nos propositions n’ont jamais hésité à le faire, sachant que ce sont des étudiants sur-entraînés, travailleurs, et qui en veulent, comme on dit. Au pire, ils feront des enseignants de qualité. Au mieux, l’une d’entre eux est devenue avocate fiscaliste d’entreprise. Adieu les Quartiers Nord… Adieu, les familles tentaculaires, le français mâtiné de mauvais arabe, les hurlements, la télé à fond, le foot et les dealers.
Les heureux lauréats nous ont tous, sans exception, remerciés — par mail, puisque les cours sont arrêtés. Dans des termes très chaleureux. « Merci pour cette année, pour vos enseignements (un peu immoraux pour certains), pour votre patience avec des élèves aussi « naïfs » que moi… Bref, merci pour tout monsieur JPB. Je vous en suis très reconnaissante ! » dit l’une (et au départ, ce n’était pas gagné…). « Merci. C’est grâce à vous », dit une autre. Et une troisième : « Je vous avoue que j’en suis encore surprise, en effet, en tant que professeur je n’aurai pas parié mon admission au vue de mes difficultés. Je vous remercie donc pour vos cours, animés et sujets aux débats ainsi qu’à la réflexion. Suite à vos conseils, je vais poursuivre mes efforts dans mon expression orale pour être une élève digne de sciences politiques. Il est vrai qu’un professeur comme vous ne s’oublie pas. »
Réponse évidente de notre part, quasi copiée-collée : « C’est d’abord grâce à votre travail que vous avez réussi — et bonne route ! »
Et ceux-là iront aussi loin que les porteront leurs ailes.

Evidemment, je pense chaque jour à tous ceux que nous avons abandonnés en rase campagne. Nous avons environ 700 demandes pour 24 places, et nous ne prenons pas les meilleurs, parce que nous nous méfions de notre propre réputation : en banlieue parisienne, les CSP++ ont compris qu’il pouvait être bon d’inscrire leurs enfants dans les lycées partenaires de Sciences-Po Paris — de sorte que 40% de ceux qui y entrent au nom de la discrimination positive voulue par Richard Descoings appartiennent en fait à des classes qui ne sont guère populaires… Nous scrutons donc soigneusement les dossiers, nous trions dans le flot non les meilleurs (cela n’aurait aucun sens) mais ceux qui comme on dit paraissent en avoir sous la pédale. En écartant ceux qui seront de toute façon recrutés ailleurs en prépas — ou ceux qui ont fait leur scolarité dans des établissements privés. Ce qui nous intéresse, c’est le peuple de l’abîme, comme disait Jack London.
Ce peuple-là est reconnaissant de ce que l’on fait pour lui. Il lui paraît donc naturel de remercier — et c’est très agréable. La « common decency » chère à George Orwell et à Jean-Claude Michéa s’exprime là dans toute sa force : le sens de ce que l’on doit, allié à un sentiment de fierté et de conscience de classe.

Et pendant ce temps-là, les enfants de bourgeois regroupés en Hypokhâgne pensent que nous leur apportons ce qui leur est dû. Que leur passage en khâgne est de droit — même quand ils ont lourdement pratiqué l’assiduité aléatoire. Qu’il est bien normal que je me sois décarcassé à leur donner un peu de culture, eux qui dans leur écrasante majorité n’en avaient aucune. Parce que les établissements où se regroupent les bourges sont eux aussi frappés par le pédagogisme le plus forcené, et qu’on ne leur a rien appris — mais ils ont la famille pour compenser. Ceux-là sont allés régulièrement passer leurs vacances en Angleterre ou en Espagne pour apprendre la langue. Les autres ne dépassent guère les plages du Prado.
Morgue et prétention en bandoulière, ils viennent faire leur marché en classe, ils y butinent ce qui les arrange (et cette année, à quelques exceptions près, la Littérature française ne leur disait trop rien) auprès des enseignants prêts à pactiser avec les futurs cadres de la France. Parce que ce sont eux qui rafleront les meilleures places. Après tout, c’est de cette section qu’est sorti le petit Emmanuel, comme je le rappelais il y a deux ans.
Ils ont rencontré Bourdieu en Sciences Sociales. Juste de quoi faire passer dans leur moelle épinière un soupçon de culpabilité. Délicieux frisson, corollaire de leur bonne conscience. Il en est de la culpabilité comme du Benedicite avant les repas : cela permet ensuite de faire bombance. De se goinfrer. De se gaver.
Une seule élève de cette classe m’a envoyé un mot de remerciement — une petite Maghrébine non admise à passer en khâgne, parce qu’elle a été l’heureuse bénéficiaire d’un apprentissage bancal du lire-écrire, en CP, qui lui a occasionné l’une de ces dyslexies « apprises » facturées plein pot par les obsédés de la méthode idéo-visuelle et autres disciples des Goigoux, Foucambert et Meirieu.
Un petit mot trop gentil :
« L’année s’achève, elle aura été riche pour moi autant scolairement qu’humainement, je voudrais en profiter pour vous remercier.
« Sachez qu’avant même d’entrer en prépa BL, je connaissais votre personnage et tout ce qu’on raconté sur vous, à vrai dire vous avez été à la hauteur de mes attentes, dés le premier cours j’ai compris que la littérature allait devenir ma matière préférée et pour cela je vous en remercie.
« Grâce à vous j’ai découvert le plaisir de lire un texte, de le comprendre, d’avoir envie de le partager, et surtout voir au delà.
« Merci également d’avoir pointé et de m’avoir aidée à gérer mes lacunes.
« Au début de l’année vous nous demandiez « pourquoi nous étions là ? Pourquoi avoir choisi la BL ? »
« Eh bien maintenant je peux vous répondre,
« C’était pour vous avoir comme professeur. »

Dragueuse ! Bonne route à elle. La plupart de ses condisciples, à quelques remarquables exceptions près, valent-ils la corde pour les pendre ?

Les pauvres disent merci. Pas par servilité : par décence. Parce qu’ils ont le sentiment de devoir le faire, l’idée que tout service rendu mérite un retour. Et qu’il n’y a rien d’humiliant à le faire.
Les riches pensent que nous nous acquittons d’un devoir en leur faisant cours.

Peut-être ma prédilection pour les classes déshéritées vient-elle de ma propre enfance. Peut-être traîné-je à mes basques le souvenir du quartier si pittoresqueBois-Lemaitre
où j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence (et en ce temps-là, un immeuble de 4 étages n’avait pas d’ascenseur). Bois-Lemaître, adossé au Petit Séminaire et à Frais-Vallon, était une riante cité-dortoir, mal desservie à l’époque par des autobus aux horaires distendus et incertains. Pas tout à fait l’école de la rue, mais personne n’y était né avec une cuillère en argent dans la bouche.
C’est pour rendre en partie ce que l’on m’a donné que je me suis fait prof — et pas pour autre chose. C’est d’ailleurs pour ça que je le suis resté, alors même que l’on me proposait de travailler ailleurs — dans l’édition, entre autres. Pour ça que j’ai supporté mes 5 ans de collège rural, mes 12 ans dans la mère de toutes les ZEP, à Corbeil-Essonnes, mes 10 ans de lycée technique à Montpellier. C’est pour ça que je préfère ma SPE-IEP à toutes les prépas « classiques ». Parce que les élèves savent dire merci — et s’envoler ensuite.

Jean-Paul Brighelli

273 commentaires

  1. Merci pour ce bel article! Malheureusement sa lecture me laisse maussade, désabusée… Qu’avons nous fait de cette belle Instruction nationale qui permettait à tout élève méritant de s’en sortir? Pourquoi ce gâchis? Pour créer une masse bêlante qui fermera sa gueule, abrutie de télé de foot et de séries minables dans lesquelles on lui apprend à aimer tout ce qu’il y a de plus bas et de plus trivial? Je viens de terminer la lecture d’un bouquin : Tinou, le cri d’un enfant auvergnat (Autobiographie de Antoine Sylvère -1988-1963). C’est le cri d’un enfant qui est né chez les plus pauvres des pauvres et qui trouve son salut dans le savoir… Il s’en sort grâce aux livres… Bon, de la pure fiction aujourd’hui… Bravo pour votre implication dans ces classes mais, combien de profs sont (seront) encore comme vous? Pour ma part, j’ai résisté aux sirènes putassières des nouvelles pédagogies, j’en ai donc pris plein les dents par ma hiérarchie et mes collègues. Ma seule récompense , c’est de croiser des anciens élèves qui me disent avoir découvert et aimé le théâtre et la poésie grâce à moi. Un peu de soleil dans l’eau …glacée.

    • Il faut se battre jusqu’au bout — puis tirer le rideau.
      Il me reste un an de classe devant moi : je crois que je vais peu à peu me lâcher…

      • Il faut se battre jusqu’au bout — puis tirer le rideau.

        Le guerrier est fatigué mais la bataille est loin d’être finie. Rien n’est gagné fors l’honneur, et encore…
        Aurais-tu pu durer et combattre jusqu’à la fin dans les classes de collège actuel? J’en doute.
        Cette classe « spéciale » doit donc être un baume qui atténue les souffrances d’un enseignant en fin de vie?

    • Bonjour, de mon côté, je quitte l’enseignement ; pas envie de faire des escape games, des activités ludiques ou des voyages, de la garderie, et de donner des BTS parce que l’inspection nous fait remonter les notes. Je profit du regain économique pour dire stop.
      Il n’est pas facile de faire comprendre aux lycéens les bienfaits du travail scolaire, beaucoup n’y croient pas, puis iront pointer à Pole Emploi dans 4-5 ans !!

      • Et c’est à mon avis une des raison pour laquelle , il faudrait réduire drastiquement les innombrables aides sociales , car beaucoup on dans l’idée qu’il vaut mieux rien faire et pointer à pole emploi car c’est mieux rémunérer que de commencer en tant qu’ouvrier à la chaîne , et encore bien bien meme il vaut mieux commencer avec un emploi « mal rémunéré » et avoir un bon bagage scolaire car ça laisse l’opportunité de gravir les échelons ou d’avoir un emploi mieux rémunéré quelques temps plus-tard . La France est devenu le pays des moins j’en fais mieux je me porte , un pays ou les fainéants sont de plus en plus nombreux ….

    • Harriet,
      Vous n’imaginez peut-être pas la force du souvenir que vous laissez à ces élèves qui vous le témoignent. Vous reviendrez dans leurs pensées régulièrement, soyez en assurée. Comme le souvenir de ce professeur de français qui revient me visiter régulièrement : une femme d’un mètre cinquante tout au plus qui était une géante.

      • Merci Flo, c’est également en pensant à une de mes profs que j’ai voulu transmettre à mes élèves, comme elle l’avait fait pour nous, mon amour de la poésie, du théâtre et des belles lettres. Il n’y a pas un jour (où que je sois) où, je ne me récite pas les poèmes, les tirades et la prose que j’ai appris par cœur entre mes douze et mes quinze ans. Ils m’habitent et m’aident à m’évader de ce monde que je trouve parfois si laid.

      • … Oui, j’ai zappé le O. Bien sûr: Toinou! Plus tard, il devient le légionnaire Flutsch… encore plus difficile écrire…

  2. L’instruction sans la liberté cela ne mène à rien !

    Je fais un peu de hors-sujet parce que je voyais hier un reality show « Cuban Chrome » où des mécaniciens Cubains atrocement méritants se débattent au milieu de mille difficultés pour restaurer leurs vieilles américaines des années 60 avec lesquelles ils promènent les touristes du continent !
    Vous savez que le système scolaire cubain est très efficace – 10% du budget national y passe – on y forme des milliers de médecins compétents qui n’ont ni médicament avancé et encore moins d’instruments de pointe – l’industrie du générique y est pourtant florissante.

    Instruction + liberté d’entreprendre = oui !

    Instruction + socialisme d’Etat = non !

    • Automobiles américaines des années cinquante ! Désolé de cette erreur … la révolution castriste ayant eu lieu vers 1957 l’importation de voitures américaines a cessé à partir de là.

    • Mon cher Pierre, comparée à d’autres états voisins, Cuba peut se targuer d’avoir une jeunesse, certes pauvre, mais à l’abris des déboires inhérents à son âge qu’elle rencontrerait ailleurs (drogue et prostitution. Connaissez-vous peut-être Haiti et sa voisine la République dominicaine ? Le Brésil peut-être ?). Non que je fasse l’apologie de Castro, je dis seulement qu’un Etat présent peut-être le garant, par des forces instruites et vives en devenir, d’un avenir meilleur.

      • Flo,

        Je ne voudrais pas vous contrarier mais je me demande si vous parlez du même pays que moi ?
        Cuba cette île des Caraïbes … proche de la Floride et pas si loin que cela des Antilles françaises !

        • Les Cubains votent avec leurs p.ieds ..; enfin comme ils sont dans une île entourée d’eau, ils votent en pa.ga.yant !

          •  » C’est pourquoi, mon fils, je t’engage à employer ta jeunesse à bien progresser en savoir et en vertu. Tu es à Paris, tu as ton précepteur Epistémon : l’un par un enseignement vivant et oral, l’autre par de louables exemples peuvent te former. J’entends et je veux que tu apprennes parfaitement les langues : premièrement le grec, comme le veut 0uintilien, deuxièmement le latin, puis l’hébreu pour l’Écriture sainte, le chaldéen et l’arabe pour la même raison, et que tu formes ton style sur celui de Platon pour le grec, sur celui de Cicéron pour le latin.
            Qu’il n’y ait pas d’étude scientifique que tu ne gardes présente en ta mémoire et pour cela tu t’aideras de l’Encyclopédie universelle des auteurs qui s’en sont occupés.
            Des arts libéraux : géométrie, arithmétique et musique, je t’en ai donné le goût quand tu étais encore jeune, à cinq ou six ans, continue.
            De l’astronomie, apprends toutes les règles, mais laisse-moi l’astrologie et l’art de Lullius comme autant d’abus et de futilités.
            Du droit civil, je veux que tu saches par cœur les beaux textes, et que tu me les mettes en parallèle avec la philosophie. Et quant à la connaissance de la nature, je veux que tu t’y donnes avec soin : qu il n’y ait mer, rivière, ni source dont tu ignores les poissons ; tous les oiseaux du ciel, tous les arbres, arbustes, et les buissons des forêts, toutes les herbes de la terre, tous les métaux cachés au ventre des abîmes, les pierreries de tous les pays de l’Orient et du midi, que rien ne te soit inconnu.
            Puis relis soigneusement les livres des médecins grecs, arabes et latins, sans mépriser les Talmudistes et les Cabalistes, et, par de fréquentes dissections, acquiers une connaissance parfaite de l’autre monde qu’est l’homme. (…) »

            François Rabelais – Pantagruel

  3. Merci pour ce beau texte, émouvant et désespérant à la fois.
    Votre billet fait regretter de ne pas avoir dit merci à temps aux professeurs pour lesquels on avait une grande admiration et grâce auxquels notre chemin s’est tracé.

    • Ne soyez pas inquiet.

      Ceux-là le savent et n’ont pas besoin qu’on leur dise (même si lorsque cela survient, il en sont très heureux !).
      Et souvent, leurs élèves et eux jouent à un jeu : « Ne dites pas que vous m’aimez car je n’ai pas envie de l’entendre, c’est bien plus beau ainsi ! »

  4. Il y a ceux qui font la course aux places – ôte-toi de là que je m’y mette – et ceux qui font la course aux idées.

    Une idée n’a pas forcément besoin d’être généreuse au départ pour être bénéfique à chacun ! Les pionniers de l’automobile vers 1890 ou de l’avion vers 1910 n’étaient pas des âmes charitables.

    Une idée riche s’instruit d’elle-même en puisant à de multiples sources ! L’instruction générale c’est la capacité à faire jouer les ressorts de l’esprit humain ensemble – ce sont des exercices d’assouplissement mentaux !

  5. Trop sérieux, trop moral, trop orwellien ce billet.
    Ressaisissons nous.
    La vie est extraordinaire, il faut l’assumer avec décence .
    (La Marie, éventuellement, aussi)

    Oui, il y a …

    • J’apprends qu’il fait chaud et beau en métropole, ça me réjouit : la canicule m’emballe !

      y’en a 2 😉

    • Trop moral le billet ? Non , pensez-vous, salauds de gosses de riches, qui en plus ont le culot d’avoir hérité de l’intelligence familiale ! Il devrait y avoir des pénalités pour ces élèves trop gâtés par la vie ! En plus ces petits saligauds n’ont aucune reconnaissance ! Je t’enverrai tout ça au Goulag moi, si j’étais au gouvernement ! Ils perdent rien pour attendre…

  6. Deux millions de Cubains ont fui le régime – dont la sœur cadette de Fidel et Raul Castro – et tous les gens intelligents d’Europe rêvent de vivre à Cuba – comme Flo – malheureusement ils en sont empêchés par un malheureux attachement bourgeois à leur confort de vie.

    Franchement en voyant ces pauvres mécanos de Cuba j’avais pitié de ces gens qui ne me sont rien – sous la coupe d’un horrible régime et imbécile qui plus est !

    • Pffff vous êtes horriblement petit bourgeois, que la honte elle devrait vous dévorer ! 😉

    • Réjouissez-vous, Pierre, elle ne devrait plus résister trop longtemps aux appétits cannibales du marché mondial. De là à vous prédire qu’elle cesserait de crever tout en étant instruite, une fois ses frontières économiques adaptées à celles des lois officielles et officieuses du mondialisme… faut pas pousser le bouchon trop loin, mon petit bonhomme.

      • Une fois que la jeunesse aura fait déguerpir les gérontes du parti communiste cubain elle se sentira délivrée d’un poids qui lui oppressait la poitrine depuis sa naissance.
        Le reste viendra de surcroit …

  7. Etre jeune et sans rêve sinon de fuir son pays – voilà le cauchemar que certains préconisent !

    • Pas sur qu’elle ait envie de partir une fois l’embargo, le plus long de l’Histoire, levé. Parce qu’ils n’ont pas seulement réussi son instruction, ils ont su également préserver leur culture et à laquelle la jeunesse est viscéralement attachée.

  8. Très beau texte, qui prouve que l’espoir existe.

    En complément, on peut aussi pratiquer une activité qui fait du bien et ne coute pas cher.
    Acheter un jeu de fléchettes.
    Se procurer une photo de NVB.
    Mettre la photo de NVB sur la cible du jeu.
    Et c’est parti, mon kiki !

  9. On sait maintenant que le communisme canal historique – Coréen ou Cubain voire Chinois – devient au fil des décennies une aristocratie héréditaire … ce qui n’était pas évident pour les connaisseurs de la science politique lors de la révolution de 1917 ! D’ailleurs même Poutine était un communiste kégébiste avant de devenir le fringant nationaliste russe que l’on sait …

  10. Les démocraties occidentales ne sont pas épargnées par ce phénomène de fossilisation intérieure ! C’est pour cela que je dis souvent que Trump a sauvé – provisoirement – la démocratie américaine. On risquait fort d’avoir après la dynastie Bush, la dynastie Clinton en attendant qui sait la dynastie Obama !

  11. Trump vient d’opérer avec l’Iran à rebours de Kennedy avec Cuba. Kennedy dans un premier temps en 1961 lance l’opération militaire de la baie des Cochons qui se révèle un désastre en un temps record – ensuite il a un bras de fer avec Khrouchtchev dans l’affaire des missiles en 1962. Grâce à un artifice de communication, cette affaire se solde par un recul complet des Russes aux yeux de l’opinion publique mondiale – en vérité il y a un accord secret avec contrepartie, les Américains retirent leurs missiles de Turquie.

    Trump est assez âgé pour se souvenir parfaitement de ces évènements de 1961-1962 !

    • Arrêtez vos conneries, Trump est entouré de bêtes puantes, c’est un véritable emballeur de Cuba; il accélère car il sait bien que pour les télés, c’est bien de prendre un petit peu d’Iran .
      Et c’est ainsi depuis l’antiquité, on est souvent acculé en Iran.

      Oui,… quatre dans ce court texte.

  12. « Vous ai-je déjà parlé de la SPE-IEP ? »
    Non.

    C’est pas grave car perso, je suis fier d’avoir snobé la filière prépas et choisi d’emblée la fac après le bac. L’impact intellectuel des prépas commerciales, lettres ou scientifiques me le faisait plus redouter qu’un coup de froid pour un esquimau, une pipe pour un tailleur de Saint-Claude, une enfilade de colonnes à Saint-Pierre de Rome, une promesse pour un macroniste ou une vertu pour un petro-chamelier. Et surtout, je ne voulais pas quitter mon ami Marc qui voulait faire la fac, le meilleur programmeur que j’ai jamais connu –depuis le bahut jusqu’à aujourd’hui même– avec qui j’ai cracké des dizaines de softs de jeux bridés pendant mes années lycée pour les refiler aux copines contre quelques avantages en nature.
    Je reste pantois devant cette intuition géniale distillée par le texte de JPB: un.e élève de banlieue de Marseille ne peut se réaliser, se gonfler, s’envoler comme baudruche, que dans la grandeur d’un capitalisme esclavagiste, portant de magnifiques fruits de mort.
    Tout le reste ne sera chez lui/elle au final que paravent social et dissimulation naïve.

    Car, vers quelles carrières se dirige-t-on après les IEP ?
    Réponse: « Les quatre domaines d’exercice les plus représentés sont le conseil, le marketing et la communication ; la finance, la comptabilité et la gestion administrative ; les relations internationales ; et la sécurité. Les secteurs de l’audit-conseil, etc… ».
    Alors, je ne suis pas là pour juger les rêves de chacun, attention ! Mais c’est sûr qu’on a tous rêvé de devenir cadre d’entreprise, on a tous rêvé de réunions et de conf call avec notre N+1. On a tous joué à faire une dépression nerveuse en prenant des tic-tac pour imiter les anxiolytiques. Il peut même arriver qu’on se soit dit: « Si seulement un jour je pouvais faire de l’audit-conseil et vivre ce choix vital de l’expertise-comptable qui me tient à coeur depuis mes quinze ans. »
    Alors ami-babouche des quartiers nord de Marseille, si tu kiffes de faire un diagnostic financier de la Société PROVENCE HUILES à Vitrolles, si tu veux te venger d’avoir toujours perdu au Monopoly quand t’avais 12 ans parce que tu trichais comme un gros naze, inscris-toi à la SPE-IEP de Thiers chez Brighelli, tu réaliseras tes rêves d’enfant !

    Paul Valéry disait que « La meilleure façon de réaliser ses rêves est de se réveiller », j’ajouterais que c’est surtout de ne pas se laisser endormir.

    • Crétin ! La plupart rêve de faire du droit et de devenir conseiller d’organisations non-gouvernementales…
      Ou entrer aux Affaires étrangères.

      Quant aux prépas scientifiques, je défie n’importe quel étudiant de 2ème année d’être au niveau en maths des bons élèves de MP.

      • Yep !

        PS : Les pauvres sont parfois, souvent, très khons et ceux là passent leur temps à se tirer dans les pieds en déféquant sur l’école.

      • Vous oubliez une constatation cruelle et maintes fois vérifiée :
        La Science ne paye pas, pas plus que le crime.

        Mais les moralistes oublient toujours de dire que le délit paye, surtout le délit d’initié, qui peut payer énormément.

  13. Quelques uns mettaient en exergue, récemment et de façon cynique, la douceur féminine via un article rapportant un geste insensé et sordide (la castration et le meurtre d’un petit garçon) qui la caractériserait… Dirait-on que les hommes sont à la hauteur de leur réputation ?

    https://fr.yahoo.com/news/inde-paysannes-priv%C3%A9es-d-ut%C3%A9rus-203657248.html

    Ce seront toujours les femmes qui seront en première ligne au front, it’s man’s world comme le chantait J. Brown.

  14. « Alors, je ne suis pas là pour juger les rêves de chacun, attention ! Mais c’est sûr qu’on a tous rêvé de devenir cadre d’entreprise, on a tous rêvé de réunions et de conf call avec notre N+1. »

    Non. Je rêvais de faire le périple de Magellan, longer la côte brésilienne, de me confronter au Paso, le fameux passage qui lui permit de faire le tour du monde, à la marge de manoeuvre dérisoire par une largeur ridicule et étouffée par la hauteur de falaises qui vous poursuivent jusqu’au Pacific, avec un fond aléatoire truffé de récifs te privant de toute confiance sur ton tirant d’eau. Revivre son angoisse, ses doutes et enfin me livrer en douceur au cabotage d’île en île, sous les étoiles du grand océan, armée d’une palangrotte au levant. Toute nue et seule au monde. C’est à Zweig que je dois ce rêve…

  15. Colère et abattement du calorique (suite)

    Le Vespéral cherche du vocabulaire pour qualifier l’échauffement des dures-mères dû à l’angoisse caniculaire que la presse agite avec complaisance :

    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/06/21/les-francais-gagnes-par-l-angoisse-climatique_5479761_4497916.html

    « Eco-anxiété, angoisse climatique, burn-out écologique, dépression verte, « solastalgie » ? Aucun terme ne s’est encore imposé en France pour décrire ce mal-être qui monte aussi sûrement que le niveau des mers. Mais les sondages l’attestent déjà : l’IFOP évaluait, en octobre 2018, à 85 % la proportion des Français inquiets du réchauffement climatique, 8 points de plus qu’en 2015. Chez les 18-24 ans, ce taux culmine à 93 %. »

    Khonnerie solaire ? héliocrétinisme ? Calorisme dépressionnaire ?

    Des sacrifices humains en mondovision – Greta plus quelques vieillards inutiles – calmeront peut-être les éléments en colère manifeste.

    Ça ne coûte rien d’essayer.

    • C’est le moment ou jamais de bricoler un culte solaire collapsologique sur fond d’angoisse de fin du monde. Il y a des montagnes de brouzouf à la clé.

      A l’ombre des persiennes, frémissons en parcourant l’Etoile mystérieuse et le Temple du soleil et redécouvrons la magie manipulatoire de l’éclipse.

      Pour ces nouvelles religions, un seul mot d’ordre : « ces événements nous dépassent, feignons de ne pas en être les profiteurs »

  16. Dans ces collèges, vous dites que « la désorganisation mentale amenée par le pédagogisme béat et bêlant est tombée le plus fort », mais en fait on y pratiquait surtout une pédagogie assez « old school » : bcp de cours dictés, comme ça, ils se tenaient tranquilles, à gratter du papier…

    Ce qui a été le plus grave, c’est le manque de discipline et le refus de « surveiller et punir »…C’est cela qui a vraiment détruit le système, bien plus que les théories fumeuses…

    J’ai fait Barnier, Albert Camus (en face de la cité d’urgence La paternelle, avant qu’il ne disparaisse), Versailles, des ZEP du Nord (banlieue de Douai, Aniche et Somain) et j’ai vu en 30 ans, tout partir en couille à cause des CPE et des collègues laxistes et bienveillants…

    • Certes. Mais ce laxisme, cette bienveillance, correspondaient à des directives ministérielles, fruits de la Réforme Jospin (trente ans, hein…) dont le pédagogisme était le bras armé. L’un ne va pas sans l’autre : dès que l’on baisse les bras sur la transmission des savoirs, on relâche sur la discipline — et vice versa.

  17. Texte superbe. Au moment où je relis « De l’école », de Jean-Claude Milner, pour la cinquième fois. En vous remerciant, M. Brighelli, pour l’ensemble de vos dires.

    • J’ai cherché le patelin périgourdin où habite Dugong ce doit être un artefact : il y a indiqué moyenne du village 190 de QI ! Un monstre d’intelligence cultivé et affable habite les lieux parait-il et comme ce ne peut être Dugong ce doit être le yéti !

  18. Liberté d’expression

    En Anglais, la Liberté d’expression se traduit par Free speech, qui est protégée aux USA par le premier amendement à leur constitution.
    Nous observons actuellement chez les Yankees de multiples atteintes au droit à la libre expression, et par ricochet, nous subirons le même sort(ilège) en France, que cela vous plaise on non.

    La liberté d’expression est évidemment néfaste à l’oligarchie incompétente qui nous gouverne et ne veut pas entendre des vérités comme :
    Le roi micron est nu !
    la reine brizitte est une khonne !

    Deux stratégies de brouillage sont à l’œuvre pour empêcher la diffusion du message, stratégies qui nécessitent de réduire le rapport signal à bruit de l’émetteur.
    1/ baisser le niveau du signal : la bonne et vieille censure, économique et judiciaire
    2/ augmenter le niveau du bruit : multiplication des sources de bruits médiatiques.
    Sur ce blog, tout observateur sensé constate qu’un commentaire politiquement incorrect est immédiatement noyé dans les foutaises d’un PD, d’un Dugong et d’autres nuisances. C’est la vieille technique du flood, ou de la claque mercenaire dans un théâtre pour faire tomber une pièce.

  19. Savonarole pour éviter le bruit pourriez-vous nous donner votre numéro de sécurité sociale, un scan de votre carte d’identité et de votre passeport s’il y a lieu, un avis d’imposition et une facture edf plus vos bulletins de salaire des 3 derniers mois.

    Cela permettra à JPB de vous donner une autorisation de commenter sur BdA valable 15 jours à renouveler en cas de besoin – sauf manquement aux règles de courtoisie en vigueur.

  20. La race des Vogons n’est pas morte ! C’est une race au génie administratif très particulier ;..

    • A force d’arrogance administrative on finit par avoir quelques coups de bâtons en retour – monsieur l’ancien directeur de la Poste de Rodez est tellement imbu de lui-même que son facteur lui surtaxe ses colis … c’est bien fait pour lui !
      30 ans à plastronner dans une administration publique en se prenant pour le nombril du monde et ne pas comprendre que la Poste est devenue une entreprise privée comme une autre !

      C’est la parfaite définition du con fini : ne pas voir que le monde ayant changé on n’occupe plus la position qu’on a pu occuper auparavant !

      • Vie de Jules Mazarin :
        Mazarin n’étant ni noble, ni riche, fut bien obligé et contraint d’exercer la prêtrise.

        Pour accéder à la qualité (?) de prêtre, il dut subir la tonsure obligatoire.
        Mais Mazarin, qui n’était pas un imbécile, tint à peu près ce discours très catholique au Pape :
        Je suis d’accord sur le principe, mais pas sur les modalités.
        DONC,
        Le 18 juin 1632, Mazarin – admis avec les ambassadeurs étrangers à suivre Louis XIII en Lorraine – reçoit la tonsure à Sainte-Menehould.
        C’est son ami le nonce Bichi qui lui coupe symboliquement quelques mèches de cheveux.

        Rappelons à nos amis gastronomes de BdA que Sainte-Menehould est la capitale MONDIALE du pied-de-cochon, succulente spécialité charcutière et Lorraine.

        • Il avait été tonsuré, mais il n’était pas prêtre.
          Ce qui lui a permis d’épouser Anne d’Autriche incognito mais légalement — d’après les Mémoires de La Porte, le valet de chambre de la reine.

  21. 12 ans dans la « mère des ZEP », aux Tarterêts… Qui dit mieux?

    Moi, seulement 8 ans. Mais des deux côtés du bureau. Qui dit pire?

  22. Trump promet à l’Iran de nouvelles sanctions:
    Ses derniers tweets:
    1)Les Iraniennes vont boire devant les chiites.
    2) Nos chemins seront garnis de dattes perses.
    Ndlr:
    Trump est comme cela, il ne faut jamais lui tendre la perche ; immediatement, il s’en saisit et commande à son collaborateur de la scier en deux:
    Trump adore faire scier les perches.

    Oui, … trois

  23. Voilà ce qui arrive quand on laisse les restaurations à des Mimile et Germaine frustrés de création :

    https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/06/24/apres-un-ecce-homo-en-2012-une-nouvelle-statue-defiguree-par-des-peintres-amateurs-en-espagne_5480874_4832693.html

    Et si on laissait les gilets jaunes survivants rafistoler Notre Dame de Paris avec des palettes et autres matériels de récup’ ? Ça les occuperait et ils auraient moins la tête aux bêtises.

    • L’Ecce homo est magnifique ! Et les initiatives de la municipalité pour capitaliser sur l’horreur le sont encore davantage !

    • Saint Michel, ou Saint Georges, terrassant le dragon est un archétype, avec une signification psychique très précise.
      Mais :
      No gain, no pain.
      Pas de gain, pas d’effort !

  24. J’ignore si le Mentor et père spirituel de Toufriquet, le très glauque et pas très éveillé Jacques Attali parle du pied-de-cochon dans son dernier livre pour les ménagères désespérées : Histoires de l’alimentation.
    En vérité je vous le dis :
    Ne perdez ni votre temps, ni votre argent avec les sornettes d’un type qui ne sait même pas truander correctement ses notes de frais à la BERD.

    • Il a fait bosser des boîtes françaises à l’aménagement de la BERD, so… Ce sera toujours insuffisant pour relever sa moyenne mais soyons justes. (De source sûres, certaines se sont vraiment régalées – très bien refaites et pour longtemps – et sans qu’ils ne le connaissent personnellement).

      • Ma réflexion est la suivante :
        Micron a été programmé pour échouer, par Attali, Hermand et d’autres satanistes de la même obédience :.
        Quel sera le coup d’après ?
        Telle est la question !

  25. Le brevet des collèges est reporté pour cause de canicule.
    Pourquoi ne pas l’attribuer directement à tous les candidats pour gagner du temps et économiser des dépenses? D’autant que, (grosses) commissions d’harmonisation aidant, cet examen sera distribué à la quasi-intégralité des élèves de 3ème.

    Dans les pays tropicaux, on passe quand même les examens et concours par forte chaleur. Je me souviens d’un camarade camerounais s’exclamant devant abcmaths: « moi, les canicules m’emballent! »

  26. C’est immoral : 35 dollars pour pirater des systèmes qui en valent des milliards ! On refait le coup des couteaux en céramique du 11 septembre …

    La Nasa a été piratée par un mini-ordinateur à 35 dollars
    Par Le Figaro avec AFP Publié le 24/06/2019 à 23:40

    Un hacker a infiltré le réseau informatique d’un centre de la Nasa l’an dernier, forçant l’agence spatiale américaine à déconnecter temporairement des systèmes de contrôle des vols spatiaux du centre affecté.
    L’attaque a commencé en avril 2018 et s’est poursuivie pendant près d’un an dans les réseaux du mythique Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena en Californie, a révélé l’inspecteur général de la Nasa dans un rapport publié le 18 juin.

    » LIRE AUSSI – Raspberry Pi, le succès inattendu du PC à 30 euros
    L’assaillant a utilisé pour son méfait un mini-ordinateur coûtant 35 dollars et baptisé Raspberry Pi, de la taille d’une carte de crédit et qui se branche sur les télévisions. Il est surtout utilisé par des enfants des pays en développement pour apprendre à coder. Le Raspberry Pi en question s’était connecté sans autorisation au système du JPL.
    Environ 500 mégaoctets de données ont été dérobés, selon le rapport.
    Le vol inclut deux fichiers confidentiels dont un contenant des données scientifiques obtenues par le rover Curiosity qui se trouve sur Mars. Un autre concernait des données couvertes par la loi de contrôle à l’export de technologies pouvant être utilisées militairement.
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    «De façon plus importante, l’assaillant a réussi à s’introduire dans deux des trois réseaux principaux du JPL», révèle le rapport.
    Cette faille a fait craindre à la Nasa que le hacker puisse passer du centre de Californie à d’autres centres ailleurs dans le pays, notamment le centre spatial Johnson à Houston, où se trouve la salle de contrôle pour la Station spatiale internationale et les vols habités américains.
    Finalement, «Houston» s’est déconnecté du portail du JPL afin d’éviter toute contamination. En mars, le centre ne s’était toujours pas pleinement reconnecté.

  27. C’est ce que j’appelle la dévaluation intellectuelle : l’intelligence casse les codes !
    Cela marche dans les deux sens : parfois l’humble cerveau d’un homme de génie est un instrument de dissuasion !

  28. Et si la « common decency » exprimée par le « Peuple » et incarnée par Lui n’était qu’une manifestation spontanée et évanescente de l’Amicale des Gens Localement dans la Merde ?

  29. Il ne faut pas croire mais même l’enseignement de l’informatique connaît une décadence !

    « The lack of programmable hardware for children – the sort of hardware we used to have in the 1980s – is undermining the supply of eighteen-year-olds who know how to program, so that’s a problem for universities, and then it’s undermining the supply of 21 year olds who know how to program, and that’s causing problems for industry. »
    — Eben Upton, co-fondateur de la Fondation Rapsberry en 2009

    • La déchéance intellectuelle commence quand une facilité acquise grâce à la sueur de l’intelligence permet à ceux qui suivent de faire des économies de mémoire, de logique, d’apprentissage.

    • Quel dommage que vous n’ayez pas assez de temps pour relever le niveau.
      Nous savons tous ici, que, si vous vous étiez lâché, la planète et l’humanité ne seraient plus les mêmes.

      • Je suis trop vieux Zorglub ! Vous voyez bien que comme le dit Upton il faut commencer l’entrainement très tôt pour devenir un petit génie de la programmation !
        Mon grand-père avait réinventé le différentiel à onze ans ! A l’époque où l’automobile faisait ses premiers pas … c’est comme cela qu’il est devenu un as de la mécanique.

  30. L’intelligence est paresseuse – elle cherche à s’économiser – elle invente donc des trucs futés pour aller au plus court mais c’est la voie de la facilité qu’elle ouvre aux moins rusés qui vont tomber ensuite de Charybde en Scylla !

  31. Je parie d’ailleurs que le type – ou le groupe – qui a piraté la Nasa a une vingtaine d’années ! Probablement de jeunes hommes étudiants & célibataires – donc des geeks qui passent un temps infini sur leurs machines ! Les femmes ne se livrent pas à ce genre de sport … le challenge : casser les codes de la Nasa !

  32. BAIGNOIRE NANTAISE (suite)

    Stupéfiant ! Pourquoi accuser la Police de baignade forcée à Nantes ?
    Républicaine, respectueuse de la Loi et l’Ordre depuis le cher J.B. CARRIER (10.000 noyés) auprès duquel CASTANER fait figure d’enfant dans le petit bassin de la piscine nationale, elle fait taire les voyous bruyants, comme il le faut, c’est son métier !
    Nous devons aimer notre Police, cornecul ! Elle nous protège de la liberté, cette fée maléfique. Vive la République ! Vive la révolution ! Vive la Police ! vive la France! Vive San Francisco !

    • Avant de les noyer, il livrait les jeunes aristocrates femelles à sa garde personnelle, recrutée à Haïti. Toute la nuit.
      Il a d’ailleurs été guillotiné sur ordre de la Convention.

  33. De temps en temps un élève de JPB vient ici le remercier de l’avoir aidé à passer ses examens – jusqu’à présent silence radio complet des élèves de Dugong qui ne le remercient de rien du tout./

    • Il m’écrivent des lettres d’amour et me vouent au j’aime au nid par une sorte de culte très particulier.

    • Attention, Driout ne le sait pas, mais avec les lettres d’élèves, les risques de se brûler les ailes sont maximum.
      Heureusement, certains sont assez sensés pour ne pas se brûler.

      Oui, …

  34. Une pensée sincèrement émue pour les collègues qui assureront les oraux du Bac cette semaine, droits dans leurs bottes mouillées, le regard fixé sur la ligne d’horizon – désespérement bleue- et sujets au malaise cardio-vasculaire, vieille compagne de ces vioques qui devront oeuvrer dans des salles surchauffées des heures durant.
    Pendant ce temps-là, les sous-doués bossant en collège se réuniront en conseils de constitution des classes et autres nobrain-stormaing, dans des salles tout autant surchauffées.
    Erreur à chercher?
    Jusqu’où, Ministre, abuseras-tu de notre patience?
    IL faut que cela cess !!

  35. @Flo

    Madame,

    Votre dithyrambe sur Cuba relève, soit de la plus mauvaise foi idéologique, soit de l’aveuglement amoureux d’une groupie mélenchonnesque…Certes Cuba forme d’excellents médecins, que l’on retrouve en grand nombre en Afrique, certains ont même soigné mes enfants….
    Mais lisez un peu « Animal tropical » ou « Trilogie sale de La Havane », vous y découvrirez, comme Christophe Colomb, l’Amérique…

    • Lointain lecteur ? wè wè. Vu, Pheldge. Et je ne suis pas groupie de Mélenchon.
      Quant à vos conseils de lectures, ils ne contrarient en rien la pauvreté cubaine que je mentionne dans mes commentaires. Quand Cuba sera mondialement connu comme étant un spot du tourisme pédophile comme le sont des îles voisines ou d’autres états* voisins nous en reparlerons et j’accueillerai vos conseils avisées avec le plus grand intérêt.

      Il se dit qu’à Las Vegas l’âge moyen des prostituées mineures est de 14 ans.

      *“Nous estimons qu’environ 400 mineures débarquent chaque mois à Vegas. Elles appartiennent à un réseau qui les bringuebale de ville en ville pour éviter leur arrestation”.
      https://www.lesinrocks.com/2010/05/29/actualite/monde/mineures-prostituees-sur-les-trottoirs-de-vegas/

    • Vous nous parliez de vos chérubins, très bien. La seule question qui vaille d’être posée est de savoir ce que vous leur souhaiteriez pour leur avenir. Dans les deux cas proposés, vos enfants démarreront leur vie en appartenant à la classe des pauvres :
      – Médecin à Cuba ou,
      – Prostitué(e) à Vegas ?

      Bonne journée

      • Si on croise les termes, ça devient plus facile :

        Prostituée à Cuba
        ou
        Médecin à Vegas…

        • Médecin à Végas : TS, OD de cocaïne et injections de botox au programme d’une journée réglementaire dans l’Enfer climatisé selon Miller. Une carrière à finir schyzo…

        • Dans le genre médecin à Vegas, on trouve Eyes wide shut de Kubrik, ce film cauchemardesque tiré d’une œuvre du médecin Viennois Arthur Schnizler.
          En résumé, un médecin passe une journée infernale au milieu des turpitudes sexuelles de ses contemporaines.
          A la fin de cette épouvantable journée, il cherche un peu de réconfort auprès de son épouse légitime.
          Au lieu du réconfort attendu, il se retrouve obligé d’écouter les fantasmes sexuels délirants de sa légitime.
          Elles n’arrêterons donc jamais !

          Tom Cruise, le scientologue admiré par le nain hongrois, est particulièrement mauvais et inexpressif, dans ce film déprimant.

  36. @Driout de 12h53

    Pierre, parfois il vaut mieux ne rien recevoir de ses élèves victimes d’éjaculation mentale précoce. Par une curieuse coïncidence, Bingbing vient de me tranférer l’email édifiant d’un doctorant de son département à qui elle avait envoyé, pour lui être utile et agréable, un compte rendu d’entretiens qu’elle avait eus avec un réalisateur coréen.
    Le gonze se demandait si ma Bingbing n’avait pas été le grand amour impossible de ce réal, puis continuait par:
    « L’identification, réflexe consubstantiel au cinéma mise en perceptive (sic) avec la distance critique afin de lever l’impossibilité de vivre les deux concernant toute la première partie de mon travail. »
    Beauté langagière entortillée assez terrifiante mais qui retombe sur ses pieds. Elle mériterait d’être dite in english par George Sanders, mort à Trieste (je crois..ou Barcelone) dans un hôtel miteux , d’une overdose.. de mariages hollywoodiens (4 femmes, O restes).
    Ceci étant, les doctorants sous canicule semblent plutôt hardis dans leurs approches et devraient attendre que T <= 25°C avant d'expédier leurs emails…brûlants.

    • Les khonseils àlakh de Tata Sybeth (suite)

      Si son corps mouille près d’un ventilateur, ignore-t-elle que ça risque d’en mettre partout ?

    • Les dessins sont très clairs, elle aurait donc pu simplifier davantage le texte:
      Si canicule emballe, alors ferme volets, mouille corps, etc.

      Oui,… deux

    • À qui son cabinet a-t-il acheté ces illustrations et combien les a-t-il payées ? ^^
      ( 50 euros grand maximum par illustration, ça ne vaut pas plus)

      Vu, Sibeth, vu !

    • La manipulation de votre auditoire suppose une certaine retenue pour rester crédible.
      Clairement, en relayant la porte-parole de l’abjecte Macronie sans motif pertinent, vous perdez toute crédibilité.
      Mon conseil :
      N’en faites pas trop !

    • C’est l’éternel problème des mauvais comédiens : ils surjouent.
      Je me trouve obligé de vous répéter cette règle :
      Tout est dans le sens de la juste mesure.

    • Je vous rappelle pour mémoire que la principale qualité du Roy Louis XI dit le prudent, illustre natif du Cancer, était d’appliquer la Force avec parcimonie, et toujours à bon escient, à titre préventif, car il vaut mieux prévenir que guérir.

  37. Ouais. Voyez-vous, Brighelli, ils se préparent à bien réformer le recrutement en école vétérinaire, en recrutant de plus en plus d’étudiants issus de la filière agricole, justement sur entretien et dossier, et non avec le concours A. Mais le but est tout autre : le Ministère de l’Agriculture sature de payer des études à des gosses de centre ville qui ne sauraient reconnaître une vache d’un taureau et n’ont pas la moindre intention de l’apprendre, leurs appétences allant aux animaux de compagnie de centre-ville qui ferment à 18H30. Donc, on essaie de shunter en partie ce concours, sans y toucher totalement, ce qui provoquerait un tollé probablement dans la sphère vétérinaire, pour tenter de recruter un peu plus de ruraux, dont le primaire, le collège et le lycée ne valent guère mieux que ceux des quartiers périphériques. La porte était entrebaillée aux BTSA et on va l’ouvrir un peu plus grand, en espérant que ces candidats auront envie de mettre durablement les pieds dans la bouse. Désertification vétérinaire rurale par endroits dramatique.

  38. Grand’oraliser un néologisme puissant pour « débiter des khonneries avec assurance »

    https://etudiant.lefigaro.fr/article/grand-oral-au-bac-une-epreuve-accessible-au-plus-grand-nombre-selon-cyril-delhay_98e54742-933d-11e9-8bb5-01d56ba40816/

    « C’est un art très généreux: les élèves apprennent vite et prennent davantage confiance en eux. Il ne demande aucun prérequis, il serait donc d’autant plus dommage de ne pas l’intégrer à l’école républicaine. »

    C’est pour 2021. Notre hôte, au moins, ne subira pas cette épreuve de tchatche. Je parie que le contenu comptera pour moins de 10% de la note…

    • C’est la logique du système :
      Sciences-Pipo sélectionne des imposteurs, des charlatans vendeurs d’huile de serpent, panacée bien connue.
      JPB est un des préposés à la sélection d’imposteurs crédibles. Il finira pas s’en lasser.

      Certains imposteurs aurons un jour la révélation.
      Mais, il y a beaucoup d’appelés, et peu d’élus.

    • L’opinion de Caron sur le climat, je m’en contrefous. Celle du Mimile qui téléphone à sud radio, encore plus.

      Manquerait plus que Durit radine pour fourguer son avis moisi.

      • D’accord avec vous pour l’intérêt de ce qu’untel pense. Ces émissions qui donnent la parole aux auditeurs sont souvent de peu d’intérêt.

        Ce que je trouve plus intéressant ou plutôt amusant, c’est qu’en matière de climat, nous sommes dans le religieux. Le dogme ne se discute pas, et au moins certains grands prêtres sont incapables de l’expliquer.
        Le grand prêtre Caron est tellement capable d’expliquer son affaire qu’il s’enfuit sans combattre.
        Les dits « climatoseptiques » sont parfois traités de négationistes.
        Pour moi, c’est un peu du délire, et du délire religieux.

  39. A Aclou, on n’est pas à la pointe en se mettant en cheville avec les tenants d’une éthique écologique du gothique.

    « les bois utilisés au XIIIe siècle à Notre-Dame sont pour 97 % de faible diamètre (25-30 cm) et de 12 mètres de long maximum ce qui correspond à de « petits » chênes, facile à trouver. L’abattage de 1 000 chênes ne représente pas un inconvénient, puisque le pays dispose de la plus grande forêt d’Europe avec 17 millions d’hectares (ha) de forêts dont 6 millions en chênaies, en constante augmentation depuis des années. Le prélèvement ne se ferait pas par coupe rase comme on l’a souvent répété puisque les futaies actuelles sont différentes de celles du XIIIe siècle et que ces « petits » chênes sont dispersés dans les peuplements actuels. Leur prélèvement se ferait donc par des coupes individuelles ciblées au sein des futaies (furetages), limitant ainsi l’impact écologique sur les écosystèmes forestiers. »

    Equarrir à la hache un millier de troncs devant des touristes ravis, ce serait d’une étonnante modernité mais je subodore que la facture ne serait pas assez élevée pour que l’entreprise soit prise au sérieux.

      • Il n’y a pas quoi, il était pour vous. Très chouette petit papier.
        Il serait mal venu de leur part des très généreux donateurs de s’accaparer le marché de la reconstruction de NdD, à peine remis des accusations « d’optimisations fiscales » dont ils ont été l’objet. D’une part, ils ont tout intérêt à ne pas en rajouter en prenant le risque de traîner des casseroles de rétro commission et d’autres part le montant obtenu ne représentant que 30% des promesses, il n’y a pas tellement de blé de disponible. Ils ont certainement des chantiers plus juteux dans leur viseur – et puis, ils ont l’essentiel : leurs noms sur la plaque commémorative. Mais surtout, les ACMH et ABF ne proposent mais imposent le projet d’une reconstruction par des techniques à l’identique selon la réglementation en vigueur, forts de ce délicieux article 9 de la Charte de Venise et si mal venu pour Toufriquet (bye bye fistule revue par Gerry). Au plus bas dans les sondages, il serait bien avisé de se conformer à la volonté populaire qui se prononce majoritairement en faveur d’un projet à l’identique. Il n’est donc pas impossible qu’une belle symphonie de percussions, revenue d’entre les âges, se fasse à nouveau entendre sur le parvis.

  40. Les pauvres sont des khons (suite)

    Le Vespéral interroge un facarien des sciances de l’édukh sur le thème « les pauvres ne prennent pas les activités périscolaires au sérieux ce qui accentue les inégalités »

    http://dl.free.fr/cPPWGPC4d

    Solution ? Mettre en formation tous ces gens qui ne communiquent pas entre eux.
    Qui formeraient ? Les facariens des sciances de l’édukh évidemment.
    Qui d’autres ?

    PS : supprimer le concours d’entrée à Sciances-Pot au nom de « l’égalité » indique que les décideurs ne croient pas à la possibilité de réduire les inégalités en amont du concours avec des dispositifs adaptés (comme les spe-iep). Autrement dit, les pauvres sont des khons indécrottables. CQFD

    • Retenons cependant l’image finale de la souris verte : les pauvres sont vraiment justes bons à pleurnicher ou à faire des bouses !

  41. Ma candidité a été très satisfaite hier soir sur Discovery channel où dans l’émission « L’homme armée » j’ai vu s’affronter un ranger, un mercenaire, un US Marshall et un instructeur en armes tactiques – tous Américains évidemment.
    Contre toute attente c’est l’instructeur de tir qui l’a emporté quoiqu’étant le plus jeune ! Homo il avait renoncé à son rêve : intégrer l’armée car trop franc il n’aurait pas su se cacher – il aurait été contraire à son éthique de dissimuler sa nature.
    Dans sa péroraison finale il dit être très fier de l’avoir emporté – et les larmes aux yeux – face à trois hommes qui risquent leur vie pour la liberté des Américains ! Juste avant une accolade virile avec le meneur du jeu télévisé.

    • Cool. Chacun ses défis.

      Vous, mater des abjections, d’autres les pratiquer.
      Moi, la redif des 500 épisodes du manège enchanté.

      Je laisse chacun juge des conséquences sur la santé mentale.

    • Note de la rédaction

      Je précise que la candidité est une qualité intrinsèque aux âmes restées jeunes d’esprit – et s’oppose point par point au cynisme facile – et que certains croient désopilant !

  42. Faut-il une horloge à Notre-Dame ? Pour compter le temps des hommes ou le temps de dieu ? Et faut-il la caler sur le big-bang ?

    Les adeptes de la science-catastrophe vous diront qu’il faut faire une horloge qui compte le temps à rebours – un décompte jusqu’à la minute finale ! Mais habituellement les hommes préfèrent les horloges qui marchent avec le sens des aiguilles …

    http://resistancerepublicaine.eu/2019/06/26/on-a-retrouve-une-soeur-jumelle-de-lhorloge-de-notre-dame-mais-vont-ils-refaire-une-horloge/

    • Ce n’est pas une raison anecdotique : sans horloge pas de science ! C’est l’instrument métronome essentiel.
      La raison est cadencée …

  43. Monsieur Bourde et Madame Nombril ont un enfant ; comment se nomme-t-il ? Bourde de Nombril.

  44. Le souci, avec le concours A, c’est l’épreuve de dissertation française; Elle n’a pas un petit coef, et elle peut faire la différence.
    Je connais plusieurs vétérinaires issus de milieu populaire, nés non francophones et en délicatesse avec la syntaxe du français à l’écrit, mais parfaits à l’oral, qui ont mis 3 ans à intégrer quand d’aucuns, de souche française CSP+ ou ++++++++++++++, intégraient en bizuth malgré une bâche en biologie animale ou chimie. Les points de français les remontaient de 200 places et hop !
    Donc, ça se discute vraiment, le coup du grand oral
    J’en ai connu un qui est devenu un conférencier de très grande envergure, très pointu, à l’élocution parfaite, mais qui, à 50 ans, était encore incapable de rédiger une phrase complexe correcte, énorme handicap puisqu’il ne pouvait rédiger ses articles et publier. Passé d’ailleurs par le Lycée Thiers, et il y a belle lurette. Il a dû passer le concours à la fin des années soixante. Vous me direz qu’il l’a eu, mais quel handicap de départ.
    D’ailleurs, au lieu d’aller tchatcher comme des pies malfaisantes sur mon compte, Brighelli aurait pu lui donner quelques cours de grammaire française. C’eut été autrement plus utile.

    C’est pour dire que c’est peut-être pas si con, le grand oral … Pas pire tout au moins ?

    • J’avais aussi un Alsacien, francisé à l’école : un carnage. L’âge de JPB environ et entré avec moi et sorti un an après moi. Heureusement, il avait fait une année de préparation militaire quand il préparait le bac C ( il avait un bac D’, c’est l’enseignement agricole qui l’a sorti de la mouise, quatrième et troisième de transition), ce qui lui a permis de prolonger son sursis après ses 27 ans et de ne pas interrompre ses études.

      • Je précise qu’à l’école véto, tous les examens de fin d’année et le contrôle en cours d’année se faisaient à l’oral, ces années-là. Pratiquement pas d’écrit entre le concours et la thèse.
        Ils ont dû en chier, pour la thèse , les malheureux !

        • Bonjour,

          Nombre de thèses ne sont plus rédigées en Français. Je ne parle ni celles qui sont une compilation d’articles, ni ne fais de référence subtile à ceux qui manient le Plus Qu’Aprroximatif !

          Dans ma carrière scientifique le Grec me sert à deux choses:
          – à impressionner des étudiants (et -diantes) parce mes deltas ne ressemblent pas des sigmas! (ce qui m’échauffe (en terme de désespoir) un peu pour la suite qui est de leur expliquer la notion de variation infinitésimale du tenseur des contraintes!)
          -en congrès en Grèce impressessionner le serveur en lisant le menu en Grece et non en Anglais : (GURO KATOPOULO au lieu dgiro tchiquaine!)

    • « au lieu d’aller tchatcher comme des pies malfaisantes sur mon compte »…

      Je ne saisis pas l’allusion.

      • [Le marseillais est une pie malfaisante : pléonasme.
        A-t-il au moins la capacité de cerner les défauts intrinsèques à sa nature comme le démontre le commentaire ci-dessus… ?]

  45. Bulgroz said: « J’aime rester con, ça repose. »

    Bulgroz, merci: cette maxime fera désormais partie de mon quotidien.
    J’avoue avoir pratiqué, sans le savoir, cette tactique d’échappement. Quel pot!

  46. Je découvre votre article. J’en ai les larmes aux yeux. L’ironie ira bon train, j’imagine. Moquez-vous, moquez-vous. Tant pis.
    J’ai le même type d’élèves que vous ( mais nettement moins « triés » ). Je ne demande pas ma mutation pour les mêmes raisons que les vôtres même si, à 36 par classe, avec leurs problèmes, c’est épuisant.
    Et je n’ose pas imaginer qu’un jour, ce sera ma dernière année. Ça non.

  47. Il est utile de rappeler qu’un grand oral n’est, pour un marseillais, que plaisanterie, avec tous les pleins de bouche qui traînent dans cette ville

    • Alors que pour un parisien, un « grand oral » se passe au Palais de la Découverte.

  48. Synthèse de Sciences Pipo :
    Sciences Pipo est une machine pédagogique destinée à donner un vernis de culture dans trois domaines :
    Le droit, mais un bon Science-Pipoteur restera toujours un mauvais juriste.
    L’économie, avec comme profs Hollande er Moscovici comme chantres des absurdités de Keynes, ce dangereux esthète.
    La littérature, pour l’écriture de narrations destinées à enfumer le peuple, ou option journalisme.

    Grattez le vernis d’un Sciences-Pipoteur, et il ne reste RIEN !

  49. Ayant dû faire un passage éclair dans notre sud français, entre Montpellier et Toulouse, je me suis aperçue que j’avais oublié la vulgarité qui avec : blondes décolorées habillées de trucs clinquants et qui brillent en or et argent, gourmettes aux gros poignets des molosses qui laissent entrevoir une grosse chaîne dorée sur un poitrail fourni…
    Et à un péage d’autoroute : arrêt longuet. Le conducteur devant ma voiture, un peu niais, se mélange les pinceaux entre ses cartes, appuie sur tous les boutons, bref, tout se bloque. Il entre en grande discussion avec une « voix », à travers le petit boitier qui nous donne accès au personnel censé s’occuper des automobilistes en désarroi. Rien ne se passe, rien ne bouge. La file de voitures s’allonge derrière moi. Un gros type sort du véhicule, juste derrière et se dirige furibard vers l’automobiliste « en panne » et quand il arrive à la hauteur de ma vitre ouverte, il me dit:  » Mais ma parole, on n’a plus que des homosexuels en France !  »
    J’avoue que j’ai été un peu surprise : un digne représentant de l’électorat de Le Pen ?

    • Il serait tombé sur mon tireur d’élite homo d’hier soir, il aurait reçu une grosse mandale dans la gueule qui l’aurait fait taire un bon moment !
      A côté des trois autres bâtis en force il faisait un peu gringalet – mais il avait l’énergie et la rapidité de la jeunesse.
      Trois épreuves : rapidité-agilité, force brutale, intelligence et il a triomphé dans les trois !

      • Dans laquelle auriez-vous pu triompher ?

        J’avais pas percuté votre motiv’ à regarder de telles inepties : la vie par procuration, faute de …

      • Nous voilà plongés bien malgré nous en plein fantasme autoroutier de la saga driouteuse : veni, vidi, vinci !

    • Citation: » Mais ma parole, on n’a plus que des homosexuels en France ! »
      J’avoue que j’ai été un peu surprise : un digne représentant de l’électorat de Le Pen ?

      Je ne vois pas le rapport!

  50. Eureka : J’ai trouvé ! L’horloge parlante ressuscitée avec la voix de la douce Greta depuis les tours de Notre-Dame.

    « Au cinquième top il sera l’apocalypse moins une décennie … au cinquième top il sera l’apocalypse moins une année si vous n’allez pas en Amérique en passant par le pôle nord en raquettes ! »

    • Pour les petits jeunes comme Hervé qui n’ont pas connu le temps de l’horloge parlante parisienne on composait un numéro de téléphone et on avait une douce voix mélodieuse qui vous secourait avec l’heure exacte !

  51. On me cache tout on me dit rien ! Moi j’ai toujours cru que le dernier pharaon d’Egypte c’était Yul Brynner et pas tartempion qui officie ici !

  52. Savonarole sera-t-il le premier français hyperloupé ?

    « HTT, présente depuis 2017 à Toulouse sur l’ancienne base aérienne de Francazal, indique dans son communiqué avoir présenté mardi à des représentants du département des Transports américain (USDOT) sa piste d’essai dans son centre de recherches français. « Nous sommes plus près que jamais du moment où nous transporterons des personnes dans l’Hyperloop pour la première fois », a déclaré Bibop Gresta, président de HTT, dans le communiqué.

    • Michel Audiard par le truchement de la voix de Jean Gabin avait prévu le coup de l’hyperloupé expédié directement au terminus des prétentieux par la voix désastre !

  53. « De plus, un projet d’Hyperloop reliant la Gare de Marseille-Saint-Charles et l’Aéroport Marseille-Provence a été imaginé, le voyage durerait 72 secondes » ; ça ne laisse pas beaucoup de temps pour les rencontres galantes ni pour les détrousseurs de diligence !

    • Complètement fana-mili de Melon Skum, débris. Devrait lui écrire une gentille lettre façon père Noël pour solliciter de sa haute bienveillance que quelques grammes de son résidu soient placés en orbite. A l’oeil, because impécunieux.

      L’aura pas fini de tourner…

  54. Comment régler le problème de la surpopulation mondiale ? Avec l’hyperloup nous tenons un début de solution …

    •  »Ca clouerait le bec à la Thornberg  »
      Total soutien, qui est-t-elle, cette pétasse, pour oser contester nos particules ?

      Oui, …

  55. Partout et maintenant, Christian Vander sur France Musique pour la promo du dernier disque de Magma (50 ans aux prunes !) qui a de très nombreux fans sur BdA

    Enjoy !

  56. Emile BOREL, en 1904 (Ecole = ENS) :

    « Il n’a jamais été question de créer à l’École des emplois de professeur de Pédagogie
    ; mais la pédagogie pratique, la seule qui vaille quelque chose, continuera
    à être mêlée à l’enseignement de tous les professeurs. »

    • « Reçu à la fois premier à l’École polytechnique et à l’École normale supérieure, qu’il choisit. Il est également reçu premier à l’agrégation de mathématiques. »

      • Eh oui, Emile Borel : intégrale de B.-Lebesgue, sommation des séries divergentes, belle époque !

        Le contraire (pour moi un beau planqué) :

        Pierre Périer, sociologue et professeur en sciences de l’éducation à l’Université Rennes 2, nous livre son analyse sur les difficultés que peuvent rencontrer les professeurs débutants face à la réalité du métier d’enseignant.
        « L’enjeu ne repose pas seulement sur la formation initiale mais aussi sur la formation tout au long de la carrière »

        • Au passage encore une sacrée vérité dite par un sociologue (enfin je n’ai pas écouté son interview, je prends la phrase extraite par le journaliste).

  57. CANICULE (suite)
    Si les pétomanes de la pensée fermaient leur clapet plus souvent, on réduirait l’effet de serre dû aux énergies carbonées.
    L’image du pétomane(*) peut paraître triviale mais elle est heureuse et fleure bon le music-hall d’avant la grande boucherie qui plait ici aux trouducs parfumés a l’eau de chiottes de chez Fécal.
    À SF, 67 degrés F aujourd’hui.

    (*)Applicable à bien des pseudos penseurs comiques, y compris en BdÂ…

  58. Vraie femme et fausse psychiatre : la double peine.
    L’excellent journal Britannique The Spectator a déniché un énorme cadavre dans le placard de la psychiatrie.
    https://www.spectator.co.uk/2019/06/is-your-doctor-faking-it/

    Pendant 23 ans, une dénommée Zholia Alemi a exercé la psychiatrie avec un diplôme de la célèbre Université de Photoshop.
    Elle s’est faite finalement pincer par une sordide histoire de captation d’héritage.
    Elles n’arrêteront donc jamais !

    • Cette imposture possède des qualités hautement romanesques.
      Je parie que nous aurons droit bientôt à des romans à thèse, rédigées par des Annie Ernaux, qui nous démontrerons par A + B que cette femelle cupide est en fait une pauvre petite victime du patriarcat oppresseur. Les gauchistes sont capables de TOUT.

    • OpinionWay est l’institut qui a été choisi pour l’analyse des données issues de la plateforme en ligne mise en place pour le « Grand Débat  »
      C’est donc un Grand Sondeur.

    • Cela n’étonne que le profane. Ajoutons-y la liste des poncifs tels que: « 18h/semaine », « 4 mois de vacances », « absentéisme exagéré », « non-licenciables », « retraites en or »…

      Odi profanum vulgus, de plus en plus et tous les jours.

      • Oui — une seule tête, et schlac ! Un coup de hache.
        Principe de Caligula.

    • J’ai été prof 26 ans , je n’ai jamais considéré que je ne gagnais pas suffisamment. Si c’était le cas il fallait faire autre chose. Maintenant que je suis dans la rénovation immobilière je gagne beaucoup moins, mais je suis étonné de n’y voir aucune femme, trop dur? Ce n’est pas le cas dans l’éducation nationale où la parité devrait être respectée (à contre sens du consentement habituel).

  59. Attention aux faux journalistes de BdA !

    “Moi je considère qu’il y a un risque monstrueux”, a ajouté Cédric O. “Et donc il y a une obligation de résultats de la société. C’est aux journalistes de le faire, ce n’est pas à l’Etat de le faire. S’ils ne le font pas, ce sera l’Etat qui le fera, au bout du bout.”

    “Mais à un moment, devant la menace contre la démocratie, on le fera”, a-t-il poursuivi. “Ce sera le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) ou une autorité indépendante qui va décider ce qu’est une infox ou pas.”

    “Je considère qu’il doit y avoir un Conseil de l’ordre des journalistes, des journalistes entre eux, qui prennent des décisions et qui disent à l’Etat : ‘vous devez retirer l’agrément de tel ou tel ‘canard’, mettre des avertissements’.”

  60. Il y a bien des fous qui se prennent pour des psychiatres alors pourquoi pas des menteurs chroniques qui font du journalisme ?

    • Dans l’éducation officielle la vérité vraie de vraie de chez Vrai &Cie c’est que le niveau monte jusqu’à engloutir toute référence plausible ! Vous professeurs vous êtes les meilleurs au monde et votre ministre est plein de grâces pour vous !

  61. « Les Démocrates » US ce parti de vieillards en pleine galère !

    « Et lorsque est venue la question sur la plus grande menace qui pèse sur les Etats-Unis, Elizabeth Warren a répondu le climat, d’autres la Chine et les armes nucléaires. Mais le gouverneur de l’Etat de Washington, Jay Inslee, grand défenseur du climat, a finalement fait réapparaître le spectre du commandeur : « La plus grande menace est Donald Trump. »

    • C’est surtout l’absence de talent qui est une menace dans le cas le plus général en politique !

  62. Certains trouvent la force de faire des jeux de mots par cette canicule !

    Monsieur O’Cedar fait les ménages de monsieur O’Macron !

    C’est un O’ccasien qui a fait une bonne O’ccasion en rentrant au gouvernement français.

    Mais où vont-ils chercher tout cela ? C’est trop horrible …

    • O’rrible je voulais dire – mais vous êtes trop intelligents ô êtres d’élite !

  63. Herr Professor….
    Vous n’avez toujours pas intégré les besoins et nécessités du capitalisme français…. (ou international, ce sont les mêmes besoins !)
    Ils n’ont pas détruit l’école pour se faire plaisir ou pour complaire à des pédagos se tirlopotant sous la douche dont ils se sont servi.
    Nos chers dirigeants à la solde (Macron est issu de chez Rotschild…) ont détruit l’école et son bel « ascenseur social ».
    Car, ils ont besoin, de:
    -Chauffeurs de VTC
    -Livreurs de pizza
    -Livreurs de commandes internet
    -Appariteurs à l’entée des magasins…
    La liste est longue.
    J’ai fréquenté cette école, avec Ben machinchose, Cohenstein, De Saint Machin etc…
    Une école humaine, attentive à ses brebis quoique j’ai pu en penser à l’époque. (brebis galeuse de bonne famille).

    Ce n’est plus le cas, ils ont réduit le « bac » à un ticket d’entrée en première année de « fac », pour saquer, dégouter la majorité à la fin de cette première année
    en pouvant raconter « vous voyez, le nombre d’abandons, il faut donc un « parcoursup » sélectif contre les mauvaises orientations.
    Seuls les enseignants pourront éviter cette destruction.
    A vous la balle.

    • Les enseignants ? Vous voulez dire ceux qui obéissent scrupuleusement à des consignes leur enjoignant de mettre la moyenne à des copies de Bac nullissimes ? Allons donc !
      Sinon, tout à fait d’accord sur le reste.

  64. Une fois encore, votre texte est magnifique, Mr Brighelli. Ce que vous y exprimez est pour moi très émouvant. Médecin à la retraite, fils d’une institutrice et d’un simple ouvrier du textile – mais qui était génial- amoureux de la langue française, je m’occupe maintenant de mes 3 petits enfants délaissés par leur mère. Je perçois à petite échelle ce que vous pouvez ressentir et tenais à vous remercier pour ces lignes pleines d’amour et de générosité, relevées d’un soupçon d’amertume. Bravo.

  65. Pour l’ENA, les études et témoignages ne manquant pas, nous savons bien que la sélection se fait surtout à l’oral où le jury écartent au maximum ceux « qui n’en sont pas »…

    • J’ai expliqué tut cela dans une chronique pour Valeurs actuelles que je me permets de recopier intégralement ici :

      Sauver l’ENA ?

      C’est donc décidé : l’énarque Macron va dissoudre l’ENA — sans que l’on sache bien dans quoi. Ce faisant, le président de la République pense répondre à une demande forte des « gilets jaunes », ulcérés de voir régulièrement de hauts fonctionnaires installés à Paris expliquer à la France périphérique comment se réformer.
      Macron, qui a lu de bons auteurs à Sciences-Po (Bourdieu et Passeron, sans doute, qui dans les Héritiers, paru en 1964, critiquaient les grandes écoles comme des niches reproductrices de la culture dominante), quoiqu’il soit, dit-il, « profondément attaché au modèle méritocratique, à un élitisme républicain », veut insuffler plus de démocratie et de diversité (comme si les deux termes étaient synonymes) dans le recrutement des hauts fonctionnaires.

      Et la presse d’applaudir. Toute ? Non : quelques voix discordantes font remarquer que l’ENA, qui effectivement pratique assez l’entre-soi, a été inventée, par une action commune, en 1945, de De Gaulle et de Maurice Thorez (elle fut l’enfant monstrueux mais viable de la carpe et du lapin), pour en finir avec le népotisme qui régnait à tous les échelons de l’Etat sous le IIIe République. On se cooptait entre parents et alliés, « clients » et partisans, au risque de se priver des talents de ceux qui ne sont pas nés avec une cuiller d’argent dans la bouche.
      Comme l’a fait remarquer Cédric Passard dans le Figaro, on attend toujours la démocratisation du recrutement à l’ENA (et d’ailleurs dans la plupart des grandes écoles, qui sont le terrain d’exercice des CSP +), mais avant l’ENA, « c’était probablement pire de ce point de vue. »

      La vraie question est celle du recrutement. Pourquoi, in fine, les classes sociales supérieures se retrouvent-elles dans les grandes écoles, comme dans un rallye mondain organisé par la République ?

      La réponse tient en deux mots : trahison et angélisme. Les politiques scolaires, depuis une cinquantaine d’années, ont trahi l’idéal républicain méritocratique. Et les pédagogues qui ont aidé à détruire l’Ecole ont cru œuvrer pour les plus démunis, et les ont enfoncés.

      Les élèves arrivant des classes socialement et culturellement défavorisées ont été soumis à un tir de barrage pédagogique visant à les cantonner dans leurs ghettos. Ce que l’on appelle le « pédagogisme » n’a aucun autre objectif — sous prétexte d’aider les plus acculturés. Au lieu de les gaver de savoirs classiques, on les confine dans leur entre-soi à eux, on réécrit la Princesse de Clèves en langage banlieue, on les somme de « construire eux-mêmes leurs propres savoirs ».
      Certes, c’est une vague de fond qui touche tout le monde. Mais les enfants des classes favorisées arrivent en classe avec un bagage culturel — linguistique d’abord — infiniment supérieur. Et comme l’a très bien raconté Franck Lepage, dans une métaphore que j’invite chacun à méditer, quand deux parapentistes se succèdent dans le même couloir ascendant, celui qui est parti le premier ne sera jamais rattrapé. C’est la malédiction des colonnes d’air chaud. Entre celui qui, à cinq ans, a deux cents mots de vocabulaire, et celui qui au même âge en a deux mille, l’écart persistera, si l’Ecole ne s’emploie pas à le réduire — ce qu’elle ne fait plus depuis des lustres.
      Il ne s’agit pas de limiter les nantis. Il faut donner davantage à ceux qui n’ont pas grand-chose. Plus de matière. Plus d’heures de cours. Plus d’attention.

      Nous avons, au lycée Thiers où j’exerce, une classe qui pourrait être le modèle de ce qu’il faut faire — en urgence.

      La SPE-IEP recrute des bacheliers qui à 80% sont boursiers, souvent originaires de ces Quartiers Nord dont la chronique criminelle étonne la France entière. Ce ne sont pas particulièrement de bons élèves — nous les sélectionnons en dessous des moyennes qui leur permettraient de postuler une classe préparatoire. Nous veillons juste à ce qu’ils n’aient pas de trop grosses faiblesses, en particulier que leur attitude au cours des années précédentes ait été impeccable — on a ce genre de renseignement dans les dossiers scolaires. Ils sont 24, et ces 24 gosses oubliés de tout le monde passent en fin d’année (donc à Bac + 1) le concours des IEP — et accessoirement celui de Kedge Business School, la grande école de commerce de Marseille.
      Ils réussissent l’un ou l’autre à 65% en moyenne. Quelle prépa peut se targuer d’un pareil taux ?
      Pourtant, rien de miraculeux en soi. Bien sûr nous travaillons sur le programme fixé par les IEP — cette année, le Secret et le Numérique. Mais surtout, nous leur donnons des cours de langue (l’anglais essentiellement) et nous en faisons des quasi-bilingues en un an — alors qu’ils n’ont pour ainsi dire rien appris de sérieux en 7 ans de collège et lycée. Nous les reformons aux subtilités de la langue française (en reprenant les règles orthographiques qu’on ne leur a jamais apprises), aux Sciences Economiques et Sociales, à la Philo, et à l’Histoire (il y a au programme des IEP un programme particulièrement chargé). Arrivés en état de privation intellectuelle, et vite conscients de la trahison des clercs dont ils sont les victimes, ils repartent chargés à bloc. Et ceux qui n’ont pas réussi cette année font de jolies carrières universitaires — parce que nous gardons le contact avec eux.
      Bref, nous leur donnons tout ce dont une pédagogie de la misère les a privés.

      Et c’est faisable partout, mais ce devrait être fait en amont. La SPE-IEP est une classe qui dans un monde pédagogiquement parfait, un monde où les enseignants feraient tous leur boulot au lieu d’appliquer les consignes des Inspections en pleurant sur les « moyens » absents, ne devrait pas exister.

      Bien sûr, il s’agit d’un palliatif. D’une correction à la marge. Il s’agit de compenser quinze ans d’enseignement de l’ignorance. Mais en attendant qu’arrivent dans le Supérieur des cohortes d’adolescents formés enfin de façon cohérente (et j’engage le ministre, non seulement à dédoubler les classes, ce qui ne peut pas faire de mal, mais à exiger avec la plus grande autorité que les bonnes méthodes soient utilisées par des professeurs des écoles rétifs à tout ce qui ne va pas dans le sens des pédagogues qui les contrôlent encore, et que l’on aurait dû révoquer, ou pendre), il faut nourrir au mieux des élèves auxquels on a fait croire que le très peu de travail qu’on leur demandait était bien suffisant.
      D’autres classes similaires (les CPES) ont été créées depuis une quinzaine d’années pour préparer aux prépas scientifiques d’autres élèves défavorisés auxquels on a dénié pendant quinze ans le droit de s’instruire. Une sorte d’année zéro de remise à niveau. Certains syndicats s’insurgent, en affirmant bien haut que les moyens employés à sauver quelques élèves méritants devraient être ventilés sur tous les élèves : on donne à boire à quelques-uns, c’est vrai, mais ils voudraient que l’on verse une goutte d’eau dans la gorge de tous — pour rien, sinon le sentiment béat de l’égalitarisme.
      Si les enseignants oubliaient les consignes absurdes, leur prétendue « liberté pédagogique » de ne rien faire, et de le faire mal (et je sais bien que certains font tout leur possible, mais ils se font mal voir de leur hiérarchie), on n’en serait pas à tenter de sauver quelques poignées d’élèves : on donnerait à tous les moyens de réussir.
      Et c’est là que l’on changerait efficacement le recrutement de l’ENA et des grandes écoles. Pas en inventant je ne sais quelle discrimination positive, comme Richard Descoings l’avait jadis tenté à Sciences-Po, ni en proposant de recruter parmi les « associations », qui sont trop souvent le fer de lance des communautarismes. Il faut hisser les plus démunis au niveau culturel de leurs camarades plus fortunés, en leur donnant des heures de cours en plus, en les suivant attentivement, en ne comptant pas le temps que l’on passe à les rassurer, à les guider, à leur tenir la main.
      Et alors — alors seulement — le recrutement de l’ENA, ou de ce qui en tiendra lieu, sera effectivement plus diversifié, parce que chacun aura été poussé au plus haut de ses capacités. Tant qu’on ne se résout pas à modifier en profondeur les programmes, les exigences, les missions des enseignants et le nombre d’heures qu’ils passent à s’occuper effectivement des élèves, on continuera à favoriser l’entre-soi des élites auto-proclamées qui nous gouvernent, et qui de loin en loin recrutent un petit pauvre pour faire croire qu’elles ont réinventé l’élitisme républicain.

      Jean-Paul Brighelli

  66. Merci pour votre article qui devrait éclairer autant les bourges que les prolos. Et de ces témoignages souvent bouleversants de vos élèves. J’y suis d’autant plus sensible, que devenue prof, j’ai choisi en fin de carrière les classes de BTS injustement méprisées par mes collègues, parce que j’étais issue d’une classe tristement bourge prétentieuse où, depuis l’enfance on m’avait méprisée et traitée d’incapable. A 15 ans mon père, boursoufflé par sa réussite sociale, claironnait : « Elle ne connait même pas 500 mots de la langue française ! »
    Avec ces élèves de BTS méprisés dans une école parisienne réputée, où il y a par ailleurs des prépas, j’ai non seulement traité du programme, mais organisé parallèlement des débats littéraires (offrant des livres achetés sur les Quais) et bien sûr, malgré le droit de réserve, autour de l’actualité. Ainsi ai-je fabriqué des générations de lecteurs qui ont acquis un potentiel qui leur a permis de réussir à leur examen et de conserver semble-t-il le sens de l’humain.

  67. Quel bel article ! Il est bien vrai que l’on vous doit beaucoup en sortant de SPÉ-IEP. Je n’ai pas réussi le concours mais j’ai appris à aimer lire, à rédiger correctement grâce à l’ensemble du corps enseignant de cette classe prépa.
    Et même si je n’ai pas poursuivi mes études dans le domaine du droit ou de la politique c’est bien grâce à vous que je suis en master d’archéologie. C’est bien grâce à ma qualité de rédaction et à mon esprit critique et analytique, que j’ai développé lors de vos cours, que je m’en sors si bien aujourd’hui dans les études supérieures. Alors oui un grand merci au corps enseignant de la SPÉ-IEP du lycée Thiers.

    • Magnifique, l’archéologie ! Le passé est finalement moins ingrat que le présent !

      • Oui ! Aujourd’hui je suis pleinement épanouie grâce à ce rêve d’enfant accompli. Le passé semble malheureusement plus rassurant que le futur à certains moments…

  68. Cher Maître JPB, j’ai du respect pour votre engagement, je sais, à vous lire, que vous êtes un de ces profs, dont j’aurais suivi les cours avec jubilation.
    Mais pourquoi cette haine des prépas, voie que vous empruntâtes vous même avec succès, pourquoi cette détestation de la sélection par concours, vous qui avez passé, et l’ENS, et l’agrèg ? Culpabiliseriez vous, d’avoir été plus doué, meilleur que vos condisciples ? Recherceriez-vous en fin de carrière, une forme de rachat, de rédemption?
    Il existe pourtant, et depuis quarante ans au moins, des voies parallèles de recrutement des Grandes Ecoles, (écoles d’ingénieur très en pointe sur ce sujet), mais réservées à des personnes capables d’en suivre les enseignements, et aussi fortement motivées, parce que c’est du boulot …
    Le choix des futures élites, et des cadres d’un pays, se fait traditionnellement par sélection/concours/mérite, c’est le choix fait après la révolution, et c’est ce qui me semble le moins injuste. Parce que l’alternative, c’est la cooptation, la combine (remember la MNEF et l’UNEF), le népotisme et le copinage (les recrutements sur dossier …).
    Que vos élèves de ces prépas de la deuxième chance réussissent, est très bien pour eux, mais c’est désolant, affligeant pour le système scolaire : être obligé de faire de telles remises à niveau pour des bacheliers ? je rêve, ou plutôt je cauchemarde !
    Quel constat d’échec ! et vous (les profs en général) avez laissé arriver au bac, des gamins ayant de pareilles lacunes ? Honte à vous, pour ne pas vous être battus pour que ces gamins aient une instruction, qui leur aurait permis d’intégrer les filières habituelles, sans passer par le repêchage !
    Après, il est faux et très démagogique de faire croire, qu’avec « un petit coup de pouce », tous »les enfants des quartiers », « honteusement abandonnés au profit des gosses de nantis » feront de brillantes études : seuls ceux qui en ont les capacités le pourront. Et normalement, il y a déjà des moyens pour qu’ils le fassent.

    • Je suis bien loin d’avoir la haine des prépas : je crois au contraire que l’on devrait étendre à toutes les formations le système de recrutement et d’enseignement des prépas.
      Mais le système est aujourd’hui faussé : croyez-moi, ce sont de moins en moins les meilleurs qui s’en tirent. C’est ce dont je voulais témoigner — rien de plus.

  69. « Mais nous savons bien qu’il n’en est rien, et que les « bons » établissements, privés ou publics, sont le refuge des nantis, grâce à une carte scolaire qui a habilement sanctuarisé les plus riches et ghettoïsé les déshérités, qui s’entassent dans les abattoirs rêvés par les idéologues.
    Alors là c’est la meilleure de l’année. Pour un littéraire, je vois que vous lisez un livre en commençant par la fin! Car comment en sommes nous arrivés là?
    Quand la ZUP des minguettes s’est construite à Vénissieux, mes parents regrettaient de s’être installés un peu plus bas et de ne pas avoir attendu pour s’y installer car les appartement étaient magnifiques. J’allai donc au collège dès la sixième jusqu’à la troisième dans cette zup. Au début, il y avait à la fois mixité nationale et mixité sociale et tout allait bien. Parlons sans ambages: les maghrébins ont commencé à arriver et là aussi ça se passait bien! Puis ils sont arrivés en masse et la voyouserie (non islamique) a commencé puis s’est aggravée. Dans les classes peu à peu, l’autorité des profs partait à vau l’eau et ces bons samaritains soutenaient malgré tout ces nouveaux « sauvageons ». Puis avec la violence les commerces ont fermé et avec les années, tous ceux qui ont pu partir sont parti et la déréliction totale dans les quartiers et dans les classes est advenue. Ensuite seulement s’est installé avec les mêmes protagonistes: l’islam!

    Donc, le ghetto c’est eux qui l’ont fait, pas « nous » et c’est un ghetto de luxe, faites donc un tour aux minguettes! Ensuite croyez-vous qu’à la suite de ça ceux qui ont pu tricher avec la carte scolaire l’ont fait de gaîté de coeur? Certainement pas! Ils auraient préféré laisser leurs enfants près de chez eux.
    Plusieurs décennies plus tard, avec ce désastre, autre chose me fait rire jaune, c’est quand j’entends qu’on ne comprend pas que les parents s’occupent mal de leurs enfants. On oublie que les parents en question sont les premiers élèves à qui on a tout permis Et bien oui, ils ont grandi.
    Alors évidemment aujourd’hui il est plus difficile à ceux qui veulent s’en sortir de passer à travers les mailles du filet. Mais en dehors des profs de gauche moralisateurs et laxistes et d’un Etat qui fait l’autruche depuis 40 ans, ce n’est pas de « notre » faute, mais bien de celle de ces pseudo-ghettoïsés!

    • Pas faux — mais vous parlez en chronologie, et j’évoquais la question en structure, sans considération du temps.

      Par ailleurs, au départ (quand j’étais jeune) la carte scolaire était en quartiers d’orange : j’habitais une cté de la périphérie, mais j’allais dans un lycée du centre-ville. On a changé le processus, on a enfermé les gens dans leur chez-eux, aussi dégradé qu’il fût.

  70. Ô Magistralissime, ce qui me gêne, encore une fois, c’est que, vous faites le constat de l’échec d’un système, qui a été mis en place avec le soutien quasi unanime des profs, qui depuis 40 ans, votent pour les promoteurs de ce désastre ! Et de ça, je ne vois trace nulle part, pas la moindre évocation, jamais … c’est la faute à pas de chance !
    Alors, ça mérite une fois de plus, son point Bossuet « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »

    Autre chose : les nombreux pédagogols du ministère, sont toujours en poste, ils n’ont pas été virés ? ça c’est inacceptable !

    • Mais si — mais comme on vire dans l’EN : par le haut. Florence Robine, qui comme chef de la DGESCO était le véritable ministre sous Vallaud-Belkacem, a été dégagée comme recteur en Lorraine, et il est question de la dégager à nouveau en la nommant ambassadrice en Bulgarie.
      Je regrette l’époque où Louis XIV faisait pendre (en 1661-62) les financiers qui s’étaient un peu laissé aller sous la direction de Fouquet — enfermé à vie à Pignerol, ça n’a pas dû être confortable.
      On aurait dû les estrapader à la porte des écoles.

  71. Jean-Paul Brighelli, je vous respecte infiniment et j’apprécie (disons à 80% ce qui s’approche déjà d’un score stalinien) ce que vous écrivez sur votre blog relayé par Causeur et dans vos livres dont j’ai lu quelques-uns.

    Je ne vais pas discuter de la situation présente de l’Education Nationale ni des établissements marseillais (bien que mon épouse en ait dirigé un pendant quelques années), car je n’ai ni vos connaissances ni votre expérience. (Marié depuis 36 ans avec une personne qui été successivement doc, prof, directrice de CDDP, Principale et enfin Proviseure, ayant eu trois enfants qui ont parcouru tout le spectre scolaire et universitaire ou peu s’en faut, j’aurais bien deux ou trois choses à dire, mais ce serait trop long et ne ferait pas le poids face à votre autorité en la matière – j’emploi ce mot sans ironie.)

    Simplement, histoire de décharger la bile qui me monte à la bouche chaque fois que je lis certains types de discours sur « l’apartheid scolaire » actuel (je sais, vous n’employez pas ce mot, mais il n’est pas très loin de votre esprit, et d’autres ne se gênent pas pour le prononcer ou quelque chose d’approchant). Discours suivis presque aussitôt et automatiquement d’un : « Ah, l’école de la République, du temps des « hussards » et de l’ascenseur social » et toute cette sorte de chose… Et encore, pas bien loin, on va nous causer d’un Camus, fils d’une mère analphabète, qui est devenu ce qu’il est devenu, grâce à son instituteur et aux bourses que la République accordait aux élèves pauvres et méritants, sans discrimination.

    Je vais vous parler d’un temps… et bien, justement, celui-là ! Je suis né en 1951. Dans une cité ouvrière (cité Viscose, Echirolles, banlieue rouge de Grenoble). Dans ma petite cité, coupée du reste du monde (d’un côté la campagne, de l’autre l’usine, quelques avenues menant à la ville, très peu de moyens de transports, très peu de ménages ouvriers possédant une voiture. Ah, saint simplicité !), il n’y avait quasiment que des immigrés : Polonais, Hongrois (mon nom en témoigne), Italiens, Espagnols (généralement rescapés de la République Espagnole), plus tard rejoints par des Yougoslaves puis des Magrhébins, avec la fin de la Guerre d’Algérie. Souvent anciens Résistants (vrais ou fantasmes) du Vercors, presque toujours communistes (parti quasi unique) et toujours cégétistes (syndicat unique). Plus quelques pauvres Français-de-souche, derniers arrivés de l’exode rural, fuyant la grande misère des villages montagnards (avant la Grande Illusion des Sports d’Hiver). Pratiquement tous maîtrisaient mal ou pas le français, peu savaient ce qu’était un livre, il n’existait pas d’Internet, bien sûr, et très peu de téléviseurs (dans ma rue, il y en avait un, il fallait cirer les pompes de notre petit camarade dont les parents possédaient cette TV pour être invité à venir la regarder le JEUDI après-midi).

    Et, bien sûr, l’Ecole Communale. Ses Instituteurs (je n’ai pas de haine contre cette espèce, j’ai un oncle instituteur que j’aime comme un père, mieux).

    Le Cas d’Ecole, c’est le cas de le dire !

    Eh bien, que se passait-il ? La cour de récréation et les joli chemin de l’école, chanté par Prévert, c’était la Loi de la Jungle. Les plus forts cassaient la gueule aux plus faibles, s’acharnaient sur eux, rackettaient les quelques fils de commerçants qui avaient de plus beaux stylos que nous… Les instit’s regardaient cela d’un oeil placide de bovin au pré et n’intervenaient que très rarement pour éviter que le sans ne coule trop. Bien sûr, pas de drogue et de dealers, pas d’armes à feu… Les bagarres entre les plus grands, autour des matches de foot et des bals, se réglaient à coups de poing et de couteaux. Nous étions des artisans.
    J’ai commencé dès cette époque à me méfier des humains, à les craindre comme on craint des chimpanzés. Et encore, j’avais la chance d’être plus grand et plus costaud que la moyenne (injustice de la nature) et, sans être bagarreur (ils n’ont jamais deviné ma lâcheté que je cachais bien), d’être impressionnant et dangereux si on me poussait à bout. Donc, le cassage de gueule, ce n’était pas pour moi. Mais le harcèlement, la pression constante des bandes, ça oui, je les ai éprouvés. Et devoir tenter de protéger mon frère aîné, qui se faisait régulièrement massacré parce qu’il était handicapé, ça aussi je l’ai connu. Et jamais oublié. (Lui, avec les années, a appris : il est devenu féroce.)

    Bon, ça, c’était pour l’extérieur. A l’intérieur des classes, certes l’enseignement des bases était sûrement meilleur qu’aujourd’hui. Mais nous étions déjà 30 ou 31. Déjà il y avait devant ceux qui écoutaient et derrière, les cancres, abandonnés dans l’indifférence complète de leurs « maîtres ».
    Ma propre mère, étant venue se plaindre aux instituteurs, des mauvais traitements subis par son fils aîné, du climat de terreur (je pèse mes mots) qui régnait dans la cour, de l’indifférence à l’égard des enfants en difficultés (mon frère, en l’occurrence), s’est entendue répondre (j’étais là, je ne fantasme pas, j’ai entendu ces mots qui ONT FAIT DATE dans ma famille) : « C’est quand même bien bon pour des gosses d’ouvriers étrangers » !

    Puis il y avait « l’entrée en 6ème », le graal. C’était avant les CES et avant le passage automatique. Sur une classe de 30 ou 31, les deux ou trois premiers classés, selon leur moyenne, y allaient directement. Les deux ou trois suivants, passaient le concours. En général ils hésitaient : le seul Lycée (Champollion) était au centre de Grenoble, fief citadin et bourgeois, ça coûtait cher, et si on n’était pas assez bon en 6ème, l’année suivante on revenait à l’école primaire sous les quolibets des autres élèves qui avaient su rester à leur place au lieu de vouloir péter plus haut que leur cul !
    J’étais dans ce second peloton. J’étais à la fois timide et orgueilleux. Je n’ai pas osé sauter le pas. Ma mère, qui avait déjà des soucis avec son fils aîné, ne m’a pas encouragé, encore plus craintive et résignée que moi.

    L’année suivant, j’entrai dans la classe de fin d’étude, dans une nouvelle école qui venait d’ouvrir (car la population communal commençait, avec l’arrivée des pieds-noirs et des algériens que le FLN ne faisait pas rêver, à augmenter considérablement). Et là, MIRACLE ! je le rencontrai ce fameux INSITUTEUR HUSSARD DE LA RÉPUBLIQUE : quinze jours avant la rentrée, il convoquaient ma mère pour lui dire « cet enfant, qu’est-ce qu’il fait là, au lieu d’être en 6ème ? » Hélas, il ne restait plus que la possibilité de forcer le passage en préparant le concours de la « 4ème d’accueil » dernière passerelle, réputée très difficile et incertaine. Là encore, la timidité et la résignation maternelles (le père n’avait rien à dire au sujet des enfants, et l’oncle instituteur, qui habitait loin, prêchait dans le désert) m’ont fermé cette porte. Ma propre pusillanimité aussi, bien sûr. Mais il faut se rendre compte : pour un « gosse d’ouvrier étranger » habitant de la cité puant les produits chimiques (la viscose, fibre textile artificielle, vous connaissez ?), le Lycée, cela apparaissait comme un Himalaya. Tout le monde n’était pas Albert Camus, tout le monde ne tombait pas sur l’instituteur d’Albert Camus.

    Plus tard… Plus tard il y eut, par refus de l’usine, un horrible collège technique (comptabilité), une prof de français communiste fascinée par ce que j’écrivais qui me parle de la Capacité en Droit, puis la « montée à Paris » avec des ambitions littéraires, le boulot la journée, les cours de chinois à l’INALCO le soir, l’écriture n’importe quand, quelques publications… Pour un peu, je me serais pris pour Jacques Vingtras : Mai 68 est arrivé un peu trop tôt – je n’avais que 16 ans et demi – pour être ma Commune de Paris…

    Voilà, passons sur la suite. MAIS ÇA N’EST JAMAIS PASSÉ ! Comme l’autre qui disais « j’avais 20, je ne permettrai à personne de dire que c’est le plus bel âge de la vie », je pourrais dire : ‘J’avais dix ans, quinze ans, je ne permettrais jamais à personne de dire que mon École de la République, ce fut l’Âge d’Or ! »

    Pardon, cher Jean-Paul Brighelli, pour ce laïus interminable, ce piète « roman de ma vie », mais, que voulez-vous, le « c’était mieux avant » me fait grincer des dents. Et je ne sais parler de rien, mieux que de ma propre expérience. Vous m’en voyez marri.

    • Pardon pour les fautes que j’aperçois trop tard : j’ai écris ce message spontanément et l’ai balancé sans me relire, regrettable habitude !

    • Pensez-vous que la situation dans les quartiers de HLM de Marseille où j’habitais était très différente ? J’ai connu, moi, les bandes de « blousons noirs » comme on disait alors (j’en fus très vite, les grandes, cognes entre gamins puis adolescents étaient les seuls divertissements gratuits ,de l’époque, et effectivement je me rappelle certaines tractations pour aller regarder Thierry la Fronde chez un copain équipé d’une télé — l’oiseau rare). Le niveau de violence était peut-être plus élevé qu’aujourd’hui.
      J’ai eu la chance d’être dans les deux-trois élèves (en fait, neuf sur deux classes de CM2 à 40 élèves) qui entrèrent directement en Sixième. Les autres…
      Mais je ne suis pas sûr que faire entrer tout le monde d’un coup en Sixième était une solution meilleure.
      Quant aux instits et aux profs, ils furent ce que sont en général les hommes : 10% admirables, 20% détestables, et le reste faisant à peu près son boulot. Les proportions n’ont jamais changé — qu’il s’agisse des profs, des médecins ou des boulangers.
      En tout cas, merci pour votre témoignage, même s’il était un peu rapide : je serais intéressé par l’histoire précise d’un fils d’immigré dans la France des années 50-60.

      • Je ne suis pas un fils d’immigré pur jus. Désolé. Mon cas est plutôt curieux (comme tous les cas). Fils d’une Savoyarde et d’un père inconnu, le sachant depuis le début, mais trompé par ma mère sur ce père inconnu qu’elle m’a fait prendre pour un Français qui s’était enfui lentement, je fus « légitimé » par un immigré, Hongrois, qui épousa ma mère et fit de ses deux enfants les siens. Donc je devins un « fils d’immigré » par « adoption », hi hi hi !
        Pour compléter le tout, j’appris, à 50 ans, que j’étais finalement bien un « vrai » « fils d’immigré » puisque mon père génétique était un immigré vital, qu’il avait vécu dans la même cité ouvrière, que j’avais fréquenté ses enfants (plus jeunes que moi) à l’école et que la séparation avec ma mère et mon « abandon » était pour la plus grande part une invention de ma mère pour ne pas révéler une affaire bien plus compliquée, plus humaine tout simplement.
        J’ai quand même porté trois noms successivement à l’état civil, mais jamais celui de mon père génétique (qui se termine par la même lettre que le vôtre)… Amazing, n’est-ce pas ?
        En attendant, j’avais été éduqué par ma mère dans la haine des Ritals !
        Je n’ai jamais consulté un psychanalyste, dommage pour la profession, il y aurait eu là un beau sujet… héhéhé !

        Bon, j’ai quand même vécu toute mon enfance, mon adolescence, ma jeunesse dans un milieu d’ouvriers immigrés des générations précédentes. Ça c’est un fait. (J’atteignis le sommet de ma gloire locale, quand la mairie communiste d’Echirolles me commanda un bouquin sur l’histoire de la cité ouvrière et de la construction de la moderne cité de Calogero…)

        • « enfui lentement » ? décidément je devrais me relire… Je voulais écrire « lâchement »

          • mon « père génétique était un immigré italien »… ça devient pénible ces négligences… tapez-moi sur les doigts avec votre règle.

        • Ah oui, et puis, cette famille émigrée Hongroise m’a tellement « naturalisé » magyar, que je suis prêt à prendre les armes pour reconquérir la Transylvanie volée par les Roumains ! Hahaha !

        • C’est un roman ! Ecrivez-le ! Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un Œdipe aussi complexe !

          • Hahaha !
            Pas un fanatique de l’auto fiction premier degré.
            Je l’écrirai peut-être après ma mort.

            Un détail supplémentaire m’est revenu à l’esprit, à propos de l’école primaire des années 50-60 : jusqu’à l’année du CM2 incluse, pas de mixité. Cour de récréation séparée également. Dans la nôtre, il n’y avait que des garçons. Bonjour la concentration de testostérone !

            Pour ceux qui n’avaient pas de soeur (et même pour ceux qui en avaient), les filles c’était terra incognita. Une espèce étrangère, vaguement cousine, que nous regardions, par-dessus le mur (de hauteur modérée) qui nous séparaient.

            Et les rumeurs, les fake news qui circulaient à leur sujet !

            La mixité est arrivée pile poil lorsque je suis entré en Cours Fin d’Études primaires 1ère année, dans notre nouvelle école, alors que les premiers duvets nous poussaient au menton. Ce fut la découverte de l’Amérique (et, selon nos parents, le début de la décadence…).

            Elevés dans la même ignorance de l’autre sexe que Jacques Brel (voir ses chansons et ses interviews) quel chemin nous avons dû parcourir jusqu’à Metoo !!!

          • Il faudra que j’écrive quelque chose un jour sur cet apprentissage de la mixité. À Marseille, un seul lycée (au bout du monde, au pied des calanques) était mixte, et engendrait des fantasmes peu discrets. La mixité effective, je l’ai connue en entrant en hypokhâgne : c’est dire si jusque-là la testostérone, comme vous dites, régnait en maître — j’hésite à dire « maîtresse », même si la grammaire le suggère, mais s’agissant d’une hormone si typiquement masculine, on ne devrait l’accorder qu’au masculin, dans tous les cas.

          • Ô Magistralissime, la mixité n’est apparue qu’en 76 avec la loi Haby … J’entrais alors en 6 ème au collège, et ma mère m’avais gentiment prévenu « attention, il va y avoir des filles, qui pourront être meilleures que toi … » Battu, et par des filles en plus ? non, ça n’était pas possible, Dieu permet-il pareilles choses ? 😉

          • Le lycée expérimental de Marseille auquel je faisais allusion (Marseilleveyre de son petit nom) fut créé mixte en 1965. Mais bon, c’était une expérience…

  72. Bon, common decency?
    Mon cher JPB, vous êtes en limite, dans ce bel exercice d’auto-satisfaction…
    Mais – c’est curieux – on vous pardonne de bon coeur : l’ascenseur social marcherait toujours ? Bonne nouvelle ! Grâce à vous mais …vous êtes nombreux, comme ça, ou c’est l’exception?

    • C’est rare, parce que les syndicats militent pour que les fonds utilisés par ce genre de classe soient ventilés sur tous les élèves — au lieu de 2000 € en sus par tête de pipe pour 24 mômes, 20 centimes à chacun — sûr que ça va remonter le niveau…

  73. Ô Maître, pourquoi s’arrêter en si bon chemin : si avec une année de « remise à niveau » vous arrivez à des résultats, eh bin allons-y alonso, avec 2 années vous en sauverez encore une louche, puis 3, puis 4 années, de plus en plus …
    Je parie même, qu’avec un peu de bonne volonté, des hydrocéphales, des Dugong et des trisomiques pourront réussir le concours de Sciences-Po Paris … ah, on me dit qu’il n’y a plus de concours, encore mieux ! Un peu d’ambition, que diable 😉

  74. Comme toujours avec vous, que je lis très souvent, un bel article de qualité.
    Si le principe de recrutement dans les lycées déshérités et des élèves qui ne le sont pas moins est très louable pour faire pendant aux élèves issus de la grande bourgeoisie, je me pose la question pour les enfants de français dits moyens (dont je suis). Vous savez ces français toujours trop riches pour être exonérés de quoi que ce soit, et trop pauvres pour bénéficier de réseaux et de compassion.
    Ainsi il y a déjà 20 ans et plus mes enfants qui ont fait des études honorables (dans des lycées privés apparemment mal vus) puis en fac et complétés par une école payante ont eu les pires difficultés pour entrer dans la vie active vu que nous n’avions aucun réseau et que seules, les voies qui leur étaient destinées étaient occupées par de jeunes pistonnés. Il leur restait le choix entre le fonctionnariat et ses concours restrictifs ou par des postes qui ne correspondaient aucunement à leur cursus et surtout pas à leurs espoirs.
    Tout cela pour dire qu’en France depuis un moment déjà il faut être riches ou pauvres mais pas de cette France moyenne méprisée qui travaille, paie et regarde passer les autres devant elle.
    Et avec Macron tout cela prend des proportions.

    • Oui : quand on arrive juste à la limite supérieure des bourses, que l’on est loi d’être riche mais que l’on n’est pas tout à fait pauvre, on est dans un no man’s land dont seuls les concours supérieurs des grandes écoles peuvent vous tirer — sauf que justement ils sont en train de les changer de façon à ne recruter que des héritiers, panachés de deux ou trois « pauvres » histoire de montrer aux autres à quoi ça ressemble. Les grands exclus, comme pour l’impôt, ce sont les classes moyennes et qui plongent peu à peu.

    • Seule solution à ce jour : l’expatriation, mais il faut parler des langues étrangères, anglais, allemand ou russe.
      Personne n’en parle ici, je me demande bien pourquoi !

  75. « Ce peuple-là est reconnaissant de ce que l’on fait pour lui. Il lui paraît donc naturel de remercier — et c’est très agréable. La « common decency » chère à George Orwell et à Jean-Claude Michéa s’exprime là dans toute sa force : le sens de ce que l’on doit, allié à un sentiment de fierté et de conscience de classe. »

    Bravo pour le lien vers Liberpédia ! 🙂

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