Dois-je l’avouer ? J’ai toujours pratiqué les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, noyau dur de la réforme du collège. Simplement, je n’étais pas au courant. J’étais comme Monsieur Jourdain, qui faisait de la prose sans le savoir.
J’ai enseigné cinq ans au collège du Neubourg, dans l’Eure — vers la fin des années 1970, au moment où Giscard faisait basculer l’enseignement de premier cycle dans cette merveilleuse invention de la droite la plus bête du monde, le « collège unique ».
C’est là que j’ai péché — et plusieurs fois — contre la transmission verticale des savoirs.
Faisons notre examen de conscience.

Mes élèves (essentiellement des enfants de travailleurs agricoles, les gens chics envoyaient leur progéniture dans le privé à Evreux) avaient des niveaux fort disparates, et un destin social plus ou moins dessiné à l’avance — l’entreprise locale, ce sont les abattoirs, parmi les plus grands de France, nous allions parfois le visiter (programme : voir ses parents sur leur lieu de travail afin de rapprocher l’école et l’entreprise, etc.) et je rentrais à Paris — où j’habitais — avec sur moi une odeur de sang qui me permettait d’avoir toute la place dans le turbo-train Evreux-Saint-Lazare. Bref, de pauvres gosses attachants, en exil intérieur, si je puis ainsi m’exprimer.
J’eus donc l’idée de les faire travailler sur West Side Story.
Je rappelle que cela se passait à une époque où les projections de films n’existaient pas : les magnétoscopes étaient alors si rares que le gouvernement n’avait pas encore pensé à les bloquer à Poitiers, comme jadis les Arabes (on tresse aujourd’hui des guirlandes d’hommages à Laurent Fabius, il faut quand même se rappeler qu’il a atteint, en 1982, comme ministre du Budget, les tréfonds du ridicule tricolore). Sans aucun matériel — j’amenais de Paris chaque jour un lecteur de cassettes (je vous parle d’un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître) et c’est ainsi que je fis écouter à ma classe de Troisième le chef d’œuvre de Robert Wise et Jerome Robbins — sans l’image, ce qui est un comble pour un film.
En collaboration — et c’est là que commence ma faute, ma très grande faute — avec une prof d’anglais que je salue très bas, si jamais elle tombait sur cette chronique. Parce qu’elle le mérite.
Premier acte : choisir deux chansons dont on pourrait exploiter la trame — en l’occurrence « America » et « Gee, Officer Krupke ».
Cela se passa en quatre temps.
D’abord, lire (et apprendre, et interpréter) la chanson en anglais — et ce ne fut pas simple, Internet n’existait pas, le vocabulaire et l’accent chicanos étaient loin d’être faciles à identifier. Par exemple :

Dear kindly Sergeant Krupke,
You gotta understand,
It’s just our bringin’ up-ke
That gets us out of hand.
Our mothers all are junkies,
Our fathers all are drunks.
Golly Moses, natcherly we’re punks!

Gee, Officer Krupke, we’re very upset;
We never had the love that ev’ry child oughta get.
We ain’t no delinquents,
We’re misunderstood.
Deep down inside us there is good!

There is good!
There is good, there is good,
There is untapped good!
Like inside, the worst of us is good!

And so on…

Cela permit aux gosses d’apprendre quelques expressions rares dans les manuels de l’époque — par exemple :

Dear kindly Judge, your Honor,
My parents treat me rough.
With all their marijuana,
They won’t give me a puff.
They didn’t wanna have me,
But somehow I was had.
Leapin’ lizards! That’s why I’m so bad!

A puff ! Où auraient-ils appris ça ? Pas dans le Vocabulaire anglais d’Aimé Janicot…

Second temps, traduire en français — d’abord littéralement, puis en poétisant la traduction, enfin en intégrant des mètres et des rimes. Cela permit d’étudier les règles de versification.
Des essais tentés par les uns et les autres, nous tirâmes une version unique et satisfaisante.

Restait à s’approprier (z’avez vu comme je parle bien la langue pédagogole ?) les textes. Je les incitai donc à transposer l’univers des Portoricains du film dans la sphère paysanne normande — et les résultats furent souvent hilarants.
Surtout quand nous passâmes à la dernière étape — chanter en chœur l’adaptation parfaitement infidèle à laquelle nous étions parvenus.
Nous avons beaucoup ri, et appris deux ou trois choses en parallèle — l’histoire de Roméo et Juliette, par exemple.

C’était vers 1978 ou 79. Depuis, ce genre d’initiatives a fait florès. Il y a dix ans, une amie prof d’anglais a bravé les consignes si intelligentes, lumineuses et ambitieuses de l’Inspection d’anglais et a fait étudier le vrai Roméo et Juliette à ses élèves de Troisième — en anglais. Langue, théâtre et « vivre-ensemble » — parce qu’ils ont fini par importer dans la cour de récré le sinjures du cher vieux Williams : « God damn your bloody eyes », c’est quand même mieux que « Putain d’ta mère ! »
Du coup, l’Ouest de la France s’est déchaîné — jusqu’à travailler sur Ouest Side story en 2014.
Et tous ces gens qui ignoraient qu’ils pratiquaient les EPI… Qui même osaient monter ça sur leurs heures, et en apprenant vraiment quelque chose à leurs élèves… Sans en référer rue de Grenelle auprès de M’dam’ Robine !
Quel culot !

Le collège du Neubourg a considérablement aiguisé mes instincts pédagogiques. Peu de temps après mon équipée chez Jerome Robbins, j’ai fait composer aux élèves une série de publicités immobilières parodiques pour vendre le collège en affichant — par des photos prises en N&B par votre serviteur — ce que leur lieu d’enseignement pouvait avoir de moins affriolant — à vrai dire, j’espère qu’il a été ravalé depuis, parce qu’à l’époque, il ressemblait à une école primaire marseillaise du XVème arrondissement. Nous en fîmes un immense panneau, installé dans le couloir central de l’administration la veille d’une journée portes ouvertes… Même que je m’y étais figuré moi-mêmen en photo-montage — non sans narcissisme décalé…

 

Aveu supplémentaire : j’ai récidivé à maintes reprises, au cours de ma carrière — et encore ce mois-ci (bon, une prépa n’est pas un collège, mais c’est le principe qui compte). Les élèves bossant en Histoire le XXème siècle, j’ai sélectionné la guerre d’Espagne, choisi de travailler sur les Grands cimetières sous la lune, l’admirable pamphlet de Bernanos (mais si, mais si, il y a des écrivains de droite qui débordent de talent — surtout à cette époque !) — ce qui a permis à ma collègue d’espagnol, adroitement sollicitée et, je dois dire, admirablement réceptive, de leur faire un topo général sur la question. Et plus récemment un répertoire des formes espagnoles atteintes de gallicismes et de syntaxe française entachée d’espagnolades dans Pas pleurer, le Goncourt 2014, où Lydie Salvayre (prompt rétablissement, si jamais elle me lit) met en scène sa mère, Catalane de naissance et exilée depuis 1936, et qui n’a jamais tout à fait appris le « bon » français, mais désappris en partie l’espagnol — jeu subtil et fort plaisant.
Ajoutez à ça la diffusion (on a des lecteurs de DVD à présent) de Pour qui sonne le glas et de l’Espoir, avec exposés concomitants, et analyse du tableau incontournable de Picasso. P*** de b*** de m***, je fais de l’interdisciplinarité à moi tout seul !

Tout cela pour dire…
Dire qu’un enseignant n’a pas besoin qu’un obscur bureaucrate (je cherche à savoir qui a eu l’idée de cette réforme imbécile, et je finirai bien par le découvrir — tout le monde comprend bien que ce n’est pas NVB, qui ne connaît de l’EN que ce que ses conseillers, qui en ignorent tout, lui en disent, qui a eu toute seule cette idée lumineuse) lui dise ce qu’il a à faire pour intéresser ses élèves. Ni l’obliger à travailler avec des collègues qu’il n’apprécie pas forcément — je travaille plus l’humour noir que l’amour universel. C’est juste une question de formation — et c’est certainement là que le bât blesse le plus. Mais si l’on explique à des enseignants comment ils peuvent s’éclater tout en faisant passer des savoirs réels, croyez-moi, ils préfèreront ça aux séances interminables de vente de la réforme, qui ont un coût pour un rapport aléatoire — restons poli.

Jean-Paul Brighelli

157 commentaires

  1. La bourgeoisie intellectuelle n’intéresse plus du tout les hommes politiques en faveur en France ! Ce qui les intéresse c’est la bourgeoisie d’argent …

    Vous savez Brighelli que je vends des produits culturels sur le Net : livres (sciences histoire littérature) et cd de musiques classiques ; or je fais des livraisons sur Paris et la petite couronne (je vois donc mes clients).
    Je peux vous dire par exemple que je n’ai jamais eu en 15 ans un seul client avenue Foch ! Pourquoi ? Parce qu’elle est habitée essentiellement par une bourgeoisie internationale qui n’a aucune attache culturelle avec l’Occident et sa culture.
    Autre observation : les immigrés acculturés sont très très rarement mes clients ! Même s’ils sont censés être passés par l’école de la république.
    La musique classique est un no man’s land pour eux !

    En résumé je constate chaque jour l’échec total de la transmission culturelle en France par l’intermédiaire de l’école.
    Je suis désolé de vous le dire car je suppose que vous faites des efforts contre la pente générale.

    • Pour vous faire rire je peux vous raconter deux petites histoires :

      – La seule fois où je fus invité avenue Foch ce fut par un voyou qui dort aujourd’hui à la prison de Fleury-Mérogis !
      – A Neuilly que je connais très bien depuis mon enfance j’avais passé une soirée dans un appartement et le propriétaire m’avait raconté le meurtre d’un mafieux russe quelques mois auparavant dans le hall de l’immeuble !

      Ceci pour dire que la sociologie des beaux quartiers parisiens a beaucoup changé en un demi-siècle !

      • j’espère pour vous que vous ne représentez pas aussi, à vos heures perdues, une quelconque encyclopédie en porte à porte dans le 9- 3 🙂

  2. Je crois qu’on peut dire qu’aujourd’hui en France qu’il y a disjonction totale entre le statut culturel et statut social.

    En 1950 la bourgeoisie dominante était franco-française et se piquait d’un vernis culturel pour ne pas avoir l’air trop bête lors d’un rallye ou d’une chasse !
    Les Schlumberger milliardaires franco-américains étaient des ingénieurs qui soutenaient les arts et lettres (ils descendaient de Guizot) ; Marcel Boussac ancien ouvrier de la confection devenu l’homme le plus riche de France était célèbre pour son écurie de course à défaut d’avoir des lettres.
    Enfin chacun tâchait de faire figure !

    Aujourd’hui les prescripteurs des modes s’appellent George Clooney – l’homme à l’expresso, fils d’une reine de beauté – qui se flatte de recueillir le flot de réfugiés montant en Europe dans son ranch américain ou le footballeur anglais et sa femme Beckham et ce sont des mafieux russes comme Abramovitch qui les mécènent ! En France l’émir du Qatar finance les analphabètes du PSG !

    J’avais un jour bien ri d’entendre Brad Pitt monter sur ses grands chevaux pour dire qu’il entendait défendre ses convictions ! Il devait parler des seins de sa femme Angelina Jolie !

  3. Vos enfants de paysans de 1970 et quelque avaient au moins la dignité de connaître un métier à leur père !
    Aujourd’hui il y a moins d’un million de paysans en France donc on peut supposer que les petits enfants sont fils de chômeurs en ville !

    ….

    Bon d’accord ! ils ne travaillent pas de leurs mains …

  4. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/02/12/01016-20160212ARTFIG00297-helene-carrere-d-encausse-l-academie-s-oppose-a-toute-reforme-de-l-orthographe.php

    Cette dame eût mérité un ministère de la culture à la Malraux. Elle devrait plus souvent prendre la parole, mais nous comprendrons que face aux écervelés du PAF, l’effort soit vain.

    Concernant le boulot, avez-vous remarqué comme les collégiens apprécient qu’on leur raconte une histoire? Quoiqu’en disent les grands gourous hyper-qualifiés qui sont censés nous guider sur l’autoroute de la réussite, ce théâtre où l’enseignant est à sa place fonctionne très bien.

    Driout, votre point de vue sur la transmission de la culture au sens large par l’école est intéressant; comme vous le dites, l’effort est fait.
    Les coupables du vide actuels sont la TV, l’internet, les portables et, souvent, les parents. Il y a un hiatus grandissant entre l’adolescence des aujourd’hui quinquagénaires et celle de nos enfants: là où nous peuplions de lectures nos moments d’ennui, eux regardent tout et n’importe quoi sur leur téléphone-ordi-tv. Plus le temps de lire, d’écrire, dessiner…
    Un autre monde naît.

  5. Mon bon professeur d’anglais de L3, Monsieur Michel Delarche, qui papillonne peut-être dans ce blog de temps en temps, (who knows ?) nous avait fait découvrir un site qui nous avait permis d’apprendre beaucoup de vocabulaire shakespearien tout en se divertissant. Bon, c’est l’EPI du pauvre, l’interface est spartiate. Voici le lien pour les intéressés: http://www.pangloss.com/seidel/shake_rule.html
    En bas de page on lance « the insulter » qui génère de manière aléatoire des insultes tout à fait improbables. Excellente méthode pour se plonger avec plaisir et curiosité dans un dico d’anglais.

  6. Tiens, Maître Sisyphe, notre « Grand-Papa Ronchon » du blog pour parler comme Michel Serres dans « Petite Poucette ». Rassurez-vous Sisyphe, je suis entièrement d’accord avec vous, Serres est une sorte de ravi de l’écran qui croit que grâce à internet, le travail de mémorisation des élèves est devenu inutile. Pourtant que déduire de cette phrase de Voltaire ?
    « Si la mémoire, nourrie et exercée, est la source de toute imagination, cette même mémoire surchargée la fait périr »
    Les milliards de pages internet sont-elles de la mémoire surchargée ?

    • Ben c’était dans l’air… Les atmosphères distillent des esthétiques. Si vous prenez les pochettes des disques, sur un demi-siècle, c’est très révélateur.
      Et puis intervient alors un autre élément qu’on appelle la crise capillaire…

    • Bah, il passera à côté comme il est passé toute sa vie à côté de la présidentielle…

      • On va finir par croire que l’Ena produit des non-nobélisables à la chaîne ! Que c’est la spécialité maison … c’est méchant monsieur le normalien !

        Enfin quoi ? Sully-Prudhomme fut le premier prix Nobel de littérature et vous voulez refusez aux énarques le droit d’aller nobéliser à Stockholm ou à Oslo ? « Un puissant idéal » a dit Alfred Nobel ; l’idéal de ma promotion personnelle le vaut bien non ? me disais-je ce matin en me regardant dans la glace ?

        • Les énarques du Conseil d’Etat auxquels j’ai eu affaire sont non seulement des gens médiocres par la qualité intellectuelle mais en plus manquant de la plus élémentaire probité intellectuelle !
          Leur vision de l’éthique se résume au vice politique des partis pris.
          L’Ena pourrait obtenir le prix Nobel du mensonge s’il existait.

    • Pour le cas Fabius on n’a pas oublié du côté Greenpeace l’affaire du Rainbow Warrior, acte de piraterie maritime dans les eaux territoriales de la Nouvelle-Zélande ; on connaît bien la sensibilité écologique des scandinaves.
      Autant dire qu’il peut toujours se brosser le p’tit gars !

      • Cette affaire est non seulement criminelle mais c’est encore d’une bêtise rare et cela a fait la fortune de l’organisation Greenpeace qui a reçu un dédommagement considérable de la France.

        • Il fallait sacrément manquer de discernement pour former un gouvernement en 1984 avec pour ministre de la défense Charles Hernu ancien agent du KGB des années 50/60 !

          Je me souviens de conversations que j’avais eu en mai 1981 avec un élève de Sciences Po’ lors d’une croisière sur le Rhin et qui me tenait des propos plus qu’élogieux sur l’amour d’Hernu fils de gendarme pour l’armée française !
          Moi qui ne suis ni socialiste ni communiste ni franc maçon, je regardais d’un œil suspicieux ce zygoto d’Hernu …

  7. Je suis tout prêt à tenir un pari : la nomination à la tête du Conseil constitutionnel de Fabius se retournera contre Hollande à toute vitesse.
    Il est dans la nature de Laurent Fabius de trahir et ce n’est pas à 70 ans qu’on change de nature.

  8. Le Martin Circus style Monsieur Brighelli !

    Prendre l’initiative d’inventer et de créer des situations pédagogiques innovantes est très motivant et intéressant pour l’enseignant d’abord et (sans doute…) pour les élèves aussi.

    Quand ces innovations sont officialisées et imposées d’en haut, c’est insupportable. Leur objectif ne viserait-il pas d’abord à « manager » et « motiver » les personnels et non pas à faire progresser les élèves ? Si les élèves s’éclatent, tant mieux mais ne croyez vous pas que ce sont les profs qu’on cherche à remuer ainsi.

  9. Hola muchachos, avez-vous pensé à dire ‘je t’aime’ à votre dulcinée avant la tombée de la nuit ? Sinon gare aux ressentiments. De toute façon, un boniment de plus ou un boniment de moins…

    • ça ne vous a pas trop réussi avec la prof de français du forum, pourtant…

      « Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
      Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
      Pour rassembler à neuf les terres inondées,
      Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux », comme disait l’autre.

      • Oui, je sais et maintenant je chante « les feuilles mortes » en boucle avec le râteau à ratisser le Champ de Mars après un apéro géant que je me suis pris. Sanseverina, si tu m’entends, il y a encore de l’espoir, les feuilles sont peut-être mortes mais la tige est encore verte, un bel exploit du haut de mes 93 ans, 36 mois et 45 jours bien sonnés…..

  10. L’interdisciplinarité est une conséquence de la pédagogie prônée par Meirieu et de l’élève au centre. Dans ce type d’enseignement, le professeur, au lieu d’instruire, doit soit séduire les élèves pour les motiver, soit faire régner la terreur dans sa classe pour asseoir son autorité. On n’a plus affaire à la pédagogie, mais à un art oratoire ou de séduction. Le souci de la motivation amene à dénaturer le contenu scientifique d’un enseignement. Cette dérive a toujours existé, de tous les temps. Le fait de prendre en compte la motivation des élèves a une autre conséquence : la disparition des displicines au profit de l’interdisciplinarité. On oublie que les rigueurs d’une discipline sont ce qui la rend «apprenable», c’est le sens du mot mathématique en grec. Le terme de discipline lui-même vient de disco qui veut dire apprendre : c’est le même mot qu’on retrouve dans disciple. Il désigne aussi l’ordre car penser n’est pas sauter d’une opinion à l’autre au gré des circonstances et des passions. Descartes allait jusqu’à dire qu’il vaut mieux ignorer une vérité que la trouver par hasard, c’est-à-dire sans comprendre ce qui permet de la tenir pour vraie. Vouloir suivre les motivations diverses qui agitent les élèves, c’est renoncer à instruire. Alain se moquait des cours de morale, parce qu’il jugeait que l’instruction suffit à former le jugement et l’esprit critique. Là encore, subordonner l’enseignement à l’inculcation de ce qu’on appelle les valeurs de la République, c’est oublier l’instruction, nécessairement. Au fond, nous sommes en train de concevoir l’école publique sur le modèle de certaines écoles privées où les exigences confessionnelles et idéologiques l’emportent sur le dessein d’instruire.

    Je termine par une dernière chose… J’entends souvent cette phrase « les profs doivent s’adapter car le public a changé puisque aujourd’hui on accueille tout le monde dans les collèges contrairement à ce qui se passait auparavant ». Mais c’est faux, l’école primaire a toujours accueilli tout le monde depuis Jules Ferry. Rappelons les chiffres de la Direction de l’évaluation : « deux fois plus d’élèves de CM2 se trouvent en 2007 au niveau de compétence des 10 % d’élèves les plus faibles de 1987».

  11. Sur la réforme du collège, c’est mot pour mot la réforme des années 1982. Le rapport est ici : http://sgenmidipy.fr/attachments/article/395/Rapport%20Legrand%201982.pdf

    On peut y lire ceci :

    « – d’aménager dans les classes de 6ème et 5ème des temps de travail en groupes d’élèves de niveau hétérogène et des temps en groupes de même niveau ;

    – d’adapter les programmes nationaux à la diversité des publics et des situations locales ;

    – de favoriser les activités d’expression et de production technique ;

    – de renforcer les liens entre l’élémentaire et le secondaire pour faciliter le passage en 6ème ;

    – de favoriser l’autonomie des établissements pour prendre en compte la diversité des situations locales et transformer la vie des collèges en donnant des pouvoirs et des responsabilités aux partenaires ;

    – de mettre en place un tutorat destiné à aider les élèves dans leur travail et leur vie scolaire ;

    – de transformer les fonctions et les services des enseignants qui effectueraient 16 heures d’enseignement + 3 heures de concertation en équipe pédagogique et 3 heures de tutorat.
    L’accent est mis sur l’importance du travail en équipe pédagogique et pluridisciplinaire, l’élaboration de projets éducatifs ».

  12. Belle analyse, Nicolas, vous êtes dans le vrai.
    Un petit complément, je cite: « On n’a plus affaire à la pédagogie, mais à un art oratoire ou de séduction. »I
    Il n’y a pas opposition entre ces deux propositions, mais imbrication, voire fusion: la pédagogie c’est aussi – et, peut-être, surtout- l’art de parler et donc de séduire.
    A mon sens, la pédagogie n’est pas une science car, malgré pléthore d’outils quelquefois indispensables, elle se construit au quotidien avec la pratique du métier, selon la personnalité de chacun, en fonction du public; elle est plus affaire de sensibilité que de technique froide; elle se nourrit de l’expérience et de l’humain.

    Il est évident que l’Ecole ne saurait ni ne doit d’adapter aux nouvelles composantes du peuple; c’est à ces néo-citoyens de faire l’effort.

    • On n’invente rien de nouveau, c’est un débat aussi vieux que le monde. Dans l’antiquité, il y a déjà opposition entre platonisme et sophisme. Il est déjà question de choisir entre le savoir et le pouvoir, la séduction.

      Le métier de professeur a sa rhétorique. Un bon professeur sait tirer parti de l’art d’agréer. Mais on doit se garder de tomber dans la démagogie : il faut subordonner la rhétorique aux normes qui font du savoir un savoir. Quand on dit qu’un gouvernement manque de pédagogie, on explique en fait qu’il fait une mauvaise communication. C’est admettre que sa politique est bonne, mais que le peuple est incapable de la comprendre et qu’il a besoin qu’on le flatte pour la lui faire admettre. La séduction est à la pédagogie ce que la communication est à la politique.

      La « vraie » pédagogie est fondée sur le dessein d’instruire. Bien évidemment, il faut tenir compte que les élèves ne savent pas ce qu’on va leur apprendre. Il y a des choses évidentes pour le prof, mais pas pour l’élève. C’est pour cette raison que, pour faire « accoucher » du savoir, Socrate organise toute une préparation de questions construites et guidées, extrêmement contraignantes comme le montre n’importe quel Dialogue.

  13. On peut faire remarquer que Leonard Bernstein n’appartient pas au ghetto Porto-Ricain quand il écrit West Side Story pas plus que Gershwin n’appartient au Bronx des nègres quand il écrit Porgy and Bess qui décrit la vie des noirs du sud !

    Ce sont deux représentants de la culture bourgeoise new-yorkaise …

    • Ça, ce n’est pas un argument. Mérimée n’était pas corse, et Tocqueville n’était pas américain, ils ont pourtant drôlement bien senti les choses et les gens.
      « America », que je cite là-haut, en dit long sur la fascination / répulsion des néo-immigrés pour la terre d’accueil moyennement accueillante :
      http://www.westsidestory.com/site/level2/lyrics/america.html
      (Le traducteur attribue à « Anita » les répliques de « Bernardo » — mais ça, seuls les amateurs peuvent le voir).

  14. « je l’avoue ? J’ai toujours pratiqué les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires … » , plus loin « je fais examen de conscience … »
    « Aveu supplémentaire : j’ai récidivé à maintes reprises … »

    C’est bien , Camarade Brighelli, le Soviet Suprême qui siège rue des Grelots de Grenelle, sera heureux de lire ton auto-critique, et de prendre acte de ta soumission totale. Tu as frôlé l’excommunication et le bannissement, camarade Brighelli … tâche de ne pas l’oublier !

  15. Merci monsieur Brighelli, de ce témoignage. Et je remercie aussi, en vous, certains de vos collègues du millénaire précédent, tous ces enseignants grâce auxquels j’ai pu, moi aussi me désaltérer à « l’ombre fraîche du passé », et déclamer Racine avec mes camarades de 13 ans, dans ces salles en préfabriqué, toutes chaises et tables poussées dehors, pour sentir vibrer la langue antique et nourricière des poètes qui justifiaient ma provenance. Grâce à ces passeurs et à ces maîtres qui veillaient sur nous, j’ai pu m’approprier ma langue, et donner par la littérature une armature à mes sentiments, m’arrimer à l’humanité par la jeunesse éternelle des belles choses qui dépassent les époques … et qui fondent, comme disait Husserl, une communauté anhistorique de sens, autour d’oeuvres qui chroniquent moins leur temps que l’intime unique et universel à la fois du coeur humain. Car Molière et Shakespeare sont véridiques, comme Racine, comme Heine, comme Leopardi, Lorca, comme tous ces compositeurs et peintres qui ne sont que les récitants d’une humanité qu’ils connaissent comme leur poche, qui existe sans être inventée et construite ainsi que l’art actuel nous le propose dans ses partis-pris égotistes ou totalitaires. Dans mon Club poésie d’un minuscule collège public du Centre, où on m’avait d’office inscrite pour des raisons crypto-disciplinaires, j’ai découvert Léon-Paul Fargue à 14 ans, et l’amour de ma vie, Apollinaire, en 5e …je les disais avec toute ma révolte, ma mélancolie, et tous mes mots infirmes coincés par pudeur, par désarroi, chuchotaient sous les incantations des poètes et c’était comme jeter un corde de draps pour sortir d’une cellule. Leur magie opère encore, et je sais que les poètes m’ont sauvé la vie. Dans mon bled de campagne, collège infime oublié des caciques parisiens et snobs, dans ma terre pauvre du Centre, nous n’étions pas oubliés de tous, même si parmi ces camarades de collège et lycée, combien se sont suicidés, car le désespoir se fait discret par chez nous, et on ne brûlait pas les voitures pour l’exprimer. On se contentait alors de rouler directement et létalement dans un mur, dans de curieux accidents dont à l’époque on faisait semblant de ne pas comprendre qu’ils étaient provoqués. Nous étions pauvres, mais notre condition n’était pas encore appelée relégation. Nul ne l’instrumentalisait comme ultime prétexte d’une inaptitude à l’effort. Tu étais pauvre ? Raison de plus pour bosser dix fois plus, et prendre une revanche construite et provoquée par la conscience de soi-même pour déjouer les pronostics obtus et le déterminisme social, dynamité par la connaissance conquise à la force du poignet et de la dissertation. Nul discours qui s’apitoyait sur nous, qui étions battus parfois, rudoyés pour le moins, grandis dans des champs et des terrains vagues sauvages. Nous ne comptions que sur nous-mêmes, augmentés par la connaissance (« comprendre, c’est égaler », disait charles Dullin) et nous n’avions ni pitié, ni syndicats, ni pédagogues pour nous inventer une aliénation, pour nous croire ontologiquement condamnés au sauvetage par l’idéologie, car à cette époque, être « défavorisé » ce n’était pas forcément être con. On ne nous vendait pas comme les gens qui nous gouvernent le font aujourd’hui, une orthographe anecdotique et abâtardie, quelques oripeaux idéologiques mêlant développement durable et éducation à la citoyenneté en guise de socle de base, au nom du pseudo savoir pour tous, où la connaissance n’est non plus destinée à des personnes mais à des foules, et ce au détriment du creuset de la culture classique qui cisèle des individualités, quand l’idéologie moule à la chaîne des exemplaires dans une ivresse de tabula rasa. Voilà ce que je dois à ces profs qui m’ont permis, je pense, de discerner dans ma nuée d’inconnaissance quelques ilots, des repères pour souffler, et chercher des significations aux actes, puisque le monde n’en a aucune si on exclut la transcendance. Merci pour tout cela Monsieur Brighelli.

  16. T’en foutrais moi de tous ces EPI qui ne servent à rien, qu’ils soient de la dernière averse ou des neiges d’antan comme disait Oncle Georges.
    Les élèves, tu les cueilles à froid un lundi à 8h du mat en cours de français avec quelques phrases contenant des verbes au conditionnel passé deuxième forme correctement conjugués, parce que les EPI ça sert seulement à leur faire chanter du mauvais Barbara:
    « Mais je ne suis pas parjure
    Si aujourd’hui je vous jure
    Que pour vous je l’eus faite à genoux… »
    alors qu’elle aurait dû dire « je l’eusse faite à genoux » cette grognasse.
    Après sur le coup de 10h quand ils sont bien bouillants, en cours d’allemand, tu leur balances des substantifs de la cinquième déclinaison bien râpeux, histoire d’avoir quelque chose à raconter, suivis d’une bonne louche de verbes irréguliers pour les gaver jusqu’à la gueule.
    Là, l’estomac commence à leur peser, on peut donc sauter le repas de midi pour attaquer illico trois heures d’analyse logique avec trente-cinq pages de Tonton Marcel et pour ceux qui ont fini avant l’heure, dix pages des mémoires du Duc de Saint-Simon pour qu’ils fanfaronnent un peu moins.
    Pour finir cette merveilleuse journée en beauté, deux heures de mathématiques passées à décomposer des fractions rationnelles en éléments simples et à calculer quelques développements limités de fonctions composées, ça calme !
    Ça, c’est de la vraie odeur de sang et vous verrez, après l’ordre règnera sous les remparts.

  17. C’est vrai que quoique Pierre Boulle ne soit pas un singe éminent il a très bien saisi la supériorité de la race des singes sur la race des humains dans « La planète des singes ».
    Tout est possible … dans le domaine de la fiction.

  18. Nous autres scientifiques (sage ! hervé ! couché là !) sommes gâtés avec la première détection directe d’ondes gravitationnelles.

    Ça nous change des admirateurs de Charlot Teston et de l’empirisme babiologique mais nous ébaubit du caractère extrémal des technologies utilisées (le célébrissime interféromètre de Michelson a fait de la gonflette sous vide…) pour atteindre la sensibilité nécessaire.

    www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/dp_virgo_og_ok_web.pdf

  19. Et pour ceux qui seraient intéressés par l’aspect théorique du problème de cette détection :

    lapp.in2p3.fr/~buskulic/cours/Notes_cours_Buskulic_Jijel.pdf

    • Tout dépendra du nombre de signatures obtenues par les pétitions puisque ça fait autant de voix en moins pour 2017. Il y en a une de l’UNI, entre autres.

  20. Driout la Rochelle, tu nous emmerdes à cent sous de l’heure à te répandre comme un vieil incontinent. Ou alors c’est tes sphincters usés qui ne retiennent plus rien.

    • Très drôle.

      Le problème, c’est qu’il se trouvera toujours des crétins pour prendre ça à l’ordre zéro (bientôt une théorie du complot des binaires ?)

      Le seul effet médical connu indirectement lié aux ondes gravitationnelles est le développement de maux de têtes pulsatiles causés par le calcul du problème à 2 corps en relativité générale à l’ordre 3PN ou plus.

      http://www-cosmosaf.iap.fr/L_Blanchet_OG.pdf

  21. Bon, j’interviens sur le sujet des ondes gravitationnelles bien que je n’y comprenne vraiment pas grand chose en vérité. Ce que j’en pense c’est qu’il aurait été moins coûteux de les détecter par l’énergie qu’elles produisent que par les variations de l’espace-temps. Mais comme d’habitude on ne m’a pas consulté à temps et franchement maintenant j’laisse dire et j’les laisse faire toutes leurs conneries mais j’en pense pas moins.
    La prochaine fois qu’ils voudront publier quelque chose d’intelligent, ils savent où me trouver !

    • Le mètre-étalon des ondes gravitationnelles c’est le pauvre petit zizi flagada de Dugong ; cela fait 10 puissance moins l’infini quelque chose … pas de quoi faire peur aux robes des demoiselles !

      • Ah Driout! Triste sort du trou noir binaire qui aimerait tant avaler tout ce qui passe à sa portée, devant ou derrière et qui doit se contenter du contenu de son pilulier.

  22. Au sujet de l’immoralité de l’Etat français j’avais pu démontrer preuves écrites en mains que le tribunal administratif de Cergy-Pontoise était corrompu ; j’avais proposé un duel à son président pour relever l’honneur de son nom ; j’attends toujours sa réponse !
    ….

    Ce qui m’amuse d’ailleurs quand j’entends Jack Lang parler de l’immoralité politique ! On devrait plutôt parler d’immoralité étatique et de lâcheté constitutionnelle des fonctionnaires.

  23. Le directeur de la CIA vient de prononcer une réquisitoire contre les services secrets français dans l’affaire des attentats de 2015 ; le pauvre homme ne saisit pas que c’est l’ensemble de l’Etat français qui est corrompu et inefficace ! Et plus on nomme des incompétents et plus la vanité des fonctionnaires s’étale satisfaite d’elle-même au grand jour !
    Ce n’est pas la France qui gouverne en Afrique c’est l’Afrique qui gouverne en France !

  24. La vertu originale de nos institutions qui date de Napoléon est usée ; un juge à la Cour suprême des Etats-Unis vient de mourir à 79 ans, Antonin Scalia, on l’appelait un originaliste car il entendait préserver le caractère originel de la Constitution américaine telle qu’écrite par les Pères fondateurs du 18e siècle.

    On pourrait dire aussi qu’il était littéraliste.

    Toujours est-il que la refondation de l’Etat français est essentielle et que les jeux d’appareils qu’on appelle « primaires » pré-présidentielle nous en éloignent fort !

  25. Les primaires françaises devraient être sous-titrées en anglais pour que tout le monde comprenne :

    « Dodgeball : A True Underdog Story »

    Le ballon-chasseur pour les nuls !

  26. Imaginez qu’une nation est un assemblage de matériaux divers aux qualités parfois antagonistes et aux vieillissements différés.

    Chacun sait que le caoutchouc perd ses qualités originelles au fil du temps … la souplesse devient rigidité et il se casse à la moindre tension.

    Les institutions politiques sont un caoutchouc d’un type particulier qui doit résister à l’épreuve du temps sans perdre sa souplesse pour amortir les chocs.
    La France est un véhicule qui doit pourtant continuer à faire la route.

  27. Outrecuidance nauséeuse:
    http://www.lefigaro.fr/livres/2016/02/16/03005-20160216ARTFIG00120-orthographe-najat-vallaud-belkacem-critique-l-academie-francaise.php

    Evidemment, rien à espérer, côté carrière, de l’Académie. On peut donc y déverser son fiel sans risque.

    Marseille corse:
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/02/16/97001-20160216FILWWW00152-guerini-signale-pour-un-compte-en-suisse-au-nom-de-sa-femme.php

    Tradition! Y en a un qui doit bien rigoler, c’est le Gaston: ses fils spirituels restent fidèles au modus operandi instauré depuis…des temps immémoriaux dans la belle cité pourrie qu’est Marseille.

    • NVB qui critique l’Académie française, c’est un peu comme si Loana remettait en cause les Lumières…

  28. Chez les pédagos, les contenus d’enseignement et donc les enseignants doivent s’adapter à la centralité de l’élève. A la manière du Soleil et des planètes qui tournent autour de la Terre.

    Ce n’est pas faux, ce n’est pas simple non plus, ça ne pisse pas loin mais c’est conforme.

    Les profs n’ont qu’à suivre des épicycles autour de leurs zipéaires auxquels ils se réfèreront avec déférence.

    Chez les pédagos, il y a donc inversion de la flèche du temps mais c’est irréversible. Bientôt, les pires d’entre eux, communément appelés histéroriens, brûleront enfin Galilée avec Copernic (ta mère).

    Bien fait.

    • D’un autre côté, Meriol vêtu d’un sanbenito immaculé, et contraint d’abjurer publiquement l’hérésie pédagole au tribunal brighellien…

      Le sanbenito serait ensuite pieusement conservé rue de Grenelle, dans le bureau du ministre. Une excellent manière d’éviter toute tentation démagogique.

      N’oublions pas que les frères prêcheurs (aussi connus sous le nom de dominicains, et, en France, de jacobins) étaient chargés du fonctionnement de la Sainte inquisition.

  29. Bientôt dans votre eple, un epi exorcisme:

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/un-college-de-la-reunion-attaque-par-des-esprits_1764319.html

    Évidemment, pour se conformer à l’Esprit de laïcité tel que le définit le grand prêtre malabar Bianco, on veillera à ce que l’exorcisme respecte toutes les croyances, mêmes les plus délirantes.

    Je propose une marche sur le feu républicaine pour tous les profs du collège. Ça ne résoudra rien mais ça leur fera les pieds.

  30. La presse : « Le Pen sur la perquisition de sa villa : « Il n’y a que mes slips qu’ils n’ont pas regardés » ».

    Dommage, ils y auraient trouvé le fondement de sa pensée.

  31. Des épicycles, j’en caviardais des pages et des pages sur mon petit calepin quand, enfant précoce, tournant à senestre dans la tasse à café du grand carrousel de Noël, je dessinais ma trajectoire comme une arabesque folle et que je réfutais déjà point à point le dogme de l’Almageste. C’était où déjà, équant ?

  32. Parmi tous les khoncepts postmodernes, khonfusionnistes et mélangeants, celui de « sciences participatives » est particulièrement vicieux :

    http://www.marcel-kuntz-ogm.fr/2015/07/sciences-participatives-ou-science-captive.html

    Ça tombe bien car un rapport sur le sujet, rédigé par le PDG de l’INRA (!), vient d’être remis à Mââme Najacte.

    Bien sûr, tout cela sera exploité par les instances obscures du Moloch comme un écran utile pour faire croire que non seulement, on fait de la science dans les écoles, collèges et lycées mais encore que c’est de la bonne.

    D’enthousiastes khonnards, majoritaires dans nos eple, serviront la soupe en développant d’innombrables epi épiscolaires sous contrôle citoyen.

    Bonjour chez vous.

  33. A ce sujet l’âme candide, Ivan Rioufol dans son édito du jour professe que Nicolas Sarkozy oncques ne fut jamais intéressé par l’argent sinon par celui des autres qu’il prodiguait à tort et à travers pour l’amour des humbles.

    Comme disait Michel Simon dans le métier d’acteur il ne faut pas professer trop de modestie, Madame Claude dans le métier de Call-Girl trop de continence et dans celui de politique trop de vertus abstraites.

  34. Donald Trump croit que se présenter comme le tireur le plus rapide de l’Ouest est plus efficace pour sa campagne électorale que de connaître la règle de trois.

    C’est un point de vue qui se défend !

  35. Comment se rendre imbuvable ? Je pense demander la recette à quelque agrégé de l’enseignement secondaire français un de ces jours !

    Carly Fiorina ancienne pdg d’HP a réussi à se rendre tellement impopulaire dans la primaire républicaine qu’elle n’est même plus invitée aux débats organisés par la télévision !

    • Vous n’y êtes pas du tout encore une fois ! Le gros matou nonchalant qui profite des rayons du soleil sur le capot de la voiture met en valeur la plaque d’immatriculation qui porte le numéro 75 !

      Il s’agit d’un normalien lascif – bien connu dans les cercles féminins de la rue d’Ulm – qui est en goguette chez les bouseux normands ! Il apprécie le cidre et le calva un peu plus que de raison …

  36. Je croyais que c’était la voiture-balai du Tour de France 1970 qui avait contrôlé positif la lanterne rouge, moi !
    Dur dur, en plein état hypnagogique, d’allumer son petit pétard en tenant le guidon des deux mains, faut comprendre !

  37. Vous voyez : tout n’est pas perdu !

    « L’université du Texas autorise les armes en classe » ; si les enfoulardées veulent défourailler ça va être sport …

  38. Ah ! a c’est sûr : les profs feront moins les malins quand ils auront en face une escouade de berettas chargés à bloc !
    Ca va saigner … au moment de la remise des diplômes !

  39. « Je suis heureux d’avoir eu le même âge à la même époque. »
    …/…
    « Ma foi, mon cher, je suis heureux d’avoir en ce moment le même âge que vous ! »

    Touchant ce choeur des prostates endolories.

  40. Chroniques d’un massacre annoncé chez les en-saignants :

    http://www.neoprofs.org/t99331p20-college-le-snalc-se-battra-jusqu-au-bout-bac-brevet-inside

    Ce Little Bighorn prévisible laissera-t-il des traces dans l’Histoire ? Peut-être pourrait-on conseiller au noyau dur des glorieux combattants de former le cercle autour du Chef * plutôt que de crâner dans cette posture frontale :

    snalc.fr/uploads/documents/national/d66921099de1e5f663c2c3289f1a47376112d645.JPG

    Comme on le disait naguère dans une langue morte : « Ave Robine**, morituri… »

    * des langues fourchues soupçonnent déjà certains de préparer un cluster dans l’ombre imposante du Chef

    ** plus connue sous le nom de Crazy Worse (littéralement « celle qui tient le comanche »)

  41. JPB a conclu sa note sur cet note optimiste : « Mais si l’on explique à des enseignants comment ils peuvent s’éclater tout en faisant passer des savoirs réels, croyez-moi, ils préfèreront ça aux séances interminables de vente de la réforme, qui ont un coût pour un rapport aléatoire — restons poli. »

    Au risque de rabattre un peu la contagion de la joie d’enseigner qui nous habite, voici un des nombreux contre-exemples. Attention c’est de l’hyper-massif et – doit-on s’en étonner ? – c’est dans les crap bullsheets * :

    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Eveiller-a-la-conscience-ecologique

    Difficile d’isoler une éminence dans cette surenchère poisseuse de jobarderies niaiseuses.

    Peut-être celle-là ?

     » Comment peux-tu lutter contre le réchauffement climatique dans ton travail?
    a) En choisissant un métier qui te fait gagner plein d’argent.
    b) En choisissant un métier qui te fait voyager dans le monde entier.
    c) En choisissant un métier qui te passionne, qui est utile aux autres et à la planète.

    * pensez à décocher « avoid bullshit » dans votre navigateur en eau trouble.

  42. Le dug-étalon du 18 Février 2016 à 9 h 36 min sera difficile à dépasser mais restons confiants avant la fermeture des cotations.
    Pour venir en aide à ce vaillant humoriste au chômage, quelques punchlines de « ta mère elle est tellement grosse… » qui peuvent relancer sa carrière à faire trembloter les goitres de son public chéri:
    – Ta mère est tellement grosse,
    Que quand elle sort ça fait une éclipse
    – Ta mère est tellement grosse,
    Que quand elle passe devant la télé tu manques trois émissions
    – Ta mère est tellement grosse,
    Que quand elle recule, ça fait « biip biip biip biip » !
    – Ta mère est tellement grosse,
    Que quand elle tombe du lit, c’est des deux côtés à la fois
    Bref une vraie reconnaissance de sa valeur par la communauté humoristique.
    Et maintenant, je pars déjeuner. Le consommé d’écrevisses comme à Saulieu qui m’attend me chatouille déjà les papilles.

  43. Ah ! Voilà la Brigade Vermot Verboten qui radine derechef accompagné du sinistre glas pissement de son roquet alarmant.

    J’en profite pour contribuer à tuer le pépère d’une tradition bien française et lui signaler les vagissements du sis-derrière Driout qui a écrit à 11h45 :

    « … et deux sous la couette c’est pas cher ! »

    alors qu’il aurait pu dire les choses avec poésie :

    « Je me suis fait dékiouskiouter
    Le rondibé du radada,
    Le bout du frogn’ du rognognome

     »

    PS : pour ma récompense, au nom de la sainte éthique qui consiste à ne pas tout mélanger, prière de créditer le compte Tergal à Jersey

      • C’est le phénomène relativiste bien connu de contraction des longueurs.

        Mon khonseil du jour : arrêtez de fantasmer et regardez le monde qui vous entoure d’un œil neuf quand plus personne ne vous fait des œillades pour vous faire ausculter du cil.

  44. Winston Churchill qui connaissait très bien la France disait que les Français préféraient les fonctionnaires à de véritables hommes politiques parce que considérant l’instabilité des institutions depuis la Révolution, la seule continuité de l’Etat résidait dans la fonction publique.
    Ceci est vrai mais au bout d’une vertu il y a souvent un vice de système …

    Considérez la Ville de Paris gouvernée par des fonctionnaires jusqu’en 1977 à cause notamment des frondes successives de sa population qui mirent en danger le pouvoir central tout au long des siècles et depuis 1977 rendue pleinement au droit commun. Qui les Parisiens choisirent sinon des hommes politiques fonctionnarisés : Jacques Chirac, Jean Tibéri, Bertrand Delanoë et enfin Anne Hidalgo !

    Il est assez pathétique de voir les Français faire si peu confiance à la démocratie !

    La crise de l’Etat que nous vivons et qui imposent des mesures draconiennes ne saurait passer par le maintien du statu quo à travers un corps de fonctionnaires aujourd’hui dévalué.

  45. « le compte Tergal à Jersey » encore une histoire cousue de fil blanc. C’est une boutade piquée dans le film l’étoffe des zéros où des gars arrivent à en découdre dans le seul but de
    dépasser le mur du çon. Résultat: 1,12 mach-dug pour le commentaire!

  46. Afin de revenir au sujet de la chronique, existe-t-il un EPI EPS/SVT qui ferait la corrélation suivante: travail de la gestuelle aux agrès et éducation sexuelle?
    J’ai cherché dans des forums toute l’après-midi sur internet si quelques orphelines pubères compatissantes pourraient aider un jeune homme de 92 ans, manchot, avec deux yeux de verre, à se soulever de sa chaise roulante rouillée pour lui changer ses couches. Je les soulagerai en ajoutant à leurs efforts la force du seul poignet qui me reste: entretien musculaire pour moi, travaux pratiques d’anatomie pour elles. Encore un ticket gagnant/gagnant!

  47. Le Pape kiffe grave les Bénis-Bénis Oui de l’Islam !

    « Donald Trump a répondu au Pape, qui a déclaré plus tôt qu’une personne « qui ne pense qu’à faire des murs et non des ponts, n’est pas chrétienne ». Trump a déclaré que les propos du Pape étaient « honteux ». Avant d’ajouter : « Si le Vatican est attaqué par Daech, (…), je peux vous promettre que le Pape aurait prié pour que Donald Trump soit président ».

  48. j’ai enseigné le français et le latin 8 ans comme vacataire.
    Collèges, lycées, toutes classes.
    Si quelques jeunes profs lisent ceci il est possible de s’éclater, comme le dit JPB.
    Mon dernier remplacement : j’arrivais après 2 autres profs qui avaient tenu 1 semaine!
    La 1ère heure les avions en papier voletèrent dans la classe…
    A la séance suivante tout était « propre »!

    Ne pas prendre « les petits » pour des ânes, même s’ils ont peu appris… parceque cela va commencer maintenant!.Et ils vont à peine s’en rendre compte!

    OUVRIR devant leurs yeux qui ne demandent que ça, une porte qui leur fait connaître la Beauté.

    Ne pas tout à fait suivre le programme, pas de cours- séquence qui rendent fou, ne pas faire de pointillisme avec les textes et la chronologie.(les chefs d’etablissement et parents d’élèves ne diront rien, bien au contraire, parceque cela se sait très vite que les cours marchent, et que de la culture est au RV)…

    Choisir les GRANDS, les plus indiscutables: HOMERE, HESIODE,LA FONTAINE, PERRAULT,MOLIERE etc…

    Savoir raconter les histoires qui les passionnent parcequ’elles parlent des désirs et des peurs immémoriaux,
    qui s’écrivent et se ré-écrivent sans cesse,

    réciter de beaux textes simples qui leur parlent ( moi, perso, par ex.c’est HUGO , et j’ai maintenant de vrais fans de Jean VALJEAN…)ça leur donne envie de faire pareil: savoir dire des MOTS bellement agencés, de la Beauté (de toute façon je ne leur laisse pas le choix).

    Etre dans la cohérence.

    Peut être que cela a été plus facile pour moi parceque je n’étais qu’un prof « petit chose », donc paradoxalement libre…

    Mais si cette expérience merveilleuse, et très fatigante peut servir… ce sera très bien.

    • « La 1ère heure les avions en papier voletèrent dans la classe… »
      C’était une prépa à Sup Aéro ou l’Ecole de l’Air ?
      Bon, je plaisante mais je trouve votre post plein d’aménité et vivifiant comme un grand bol d’air frais sur les Alpilles, ce qui change d’ici où on lit surtout des gens, assez peu talentueux dans l’exercice d’altruisme, qui ne pensent qu’à dégommer pour l’unique raison de se hisser au niveau de la vitre, et dont l’unique passe-temps dans leur existence de prof c’est de se remettre de l’être ou l’avoir été.

  49. @ lindabonappetitmessieurs
    Bravo ! Vous avez donné en quelques lignes toutes slmples le secret de la pédagogie : donner à ses élèves le sentiment qu’ils sont dignes du meilleur.
    Si Meirieu vous lit, il va s’étrangler de rage : « Encore une qui n’a lu aucun de mes livres et qui, PAR CONSEQUENT, sait encore enseigner ! »
    Ce que vous dites de la séquence est prodigieusement exact : c’est une pseudo méthode inventée par des dingues pour essayer de rendre les autres aussi dingues qu’eux. La salubrité la plus élémentaire pour un prof de français en collège, le b-a-ba du bonheur d’enseigner, c’est de ne surtout jamais faire de séquences, mais des cours tout à fait traditionnels : en gros, de la grammaire, de la rédaction, et des explications de texte. Une fois les séquences à la poubelle, on respire immédiatement un air meilleur ! C’est d’ailleurs la séquence qui a aussi naufragé l’enseignement du latin et du grec . Merci la CNARELA ! C’est même un miracle que les effectifs se soient à peu près maintenus malgré une telle méthode. Au point qu’il a fallu, pour venir ENFIN à bout du latin et du grec, couper leur financement en supprimant de la Dotation Horaire Globale ( volume total hebdomadaire d’heures d’enseignement alloué à chaque collège) de la rentrée 2016 les heures qui auraient été nécessaires pour le latin et le grec ! Eradication complète garantie! Même Fillon, en 2005, avec son socle commun, n’avait pas touché aux options de latin et de grec ! Le socle commun de Peillon, en 2013, que le décret V-Belkacem met simplement en oeuvre, n’a pas ce scrupule: il fait table rase de tout ce qui dépasse ! « Tous égaux « … dans le rien ! ».

    • Quoi ? Philippe Meirieu serait le « Baron noir » de l’éducation à la française ? L’homme de toutes les compromissions, de tous les mécomptes, de toutes les trahisons ? J’y crois pas … tant de talent dans une si vile plume !

      • P.S Dans « Baron noir » le ministre de l’éducation française est incarné par Jade Phan-Gia qui n’est pas marocaine !
        Toute ressemblance ne serait donc que pure coïncidence et toute analogie absolument fortuite.

  50. Pour quelle raison profonde bannit-on le latin et le grec des études secondaires ? Parce que tout autant les Grecs que les Romains étaient persuadés de la supériorité de leurs sociétés fondées sur le logos sur celles des barbares fondées sur la superstition.

    ….

    L’université française d’aujourd’hui influencée par des courants de pensée qui bannissent la centralité de la raison et le courant dominant de l’histoire occidentale sur le reste du monde depuis la Renaissance prétend réinventer l’histoire du monde à partir de présupposés biologiques et culturels tout justes dignes du national-socialisme et du marxisme scientifique, deux courants de pensée cousins par leur négation de la raison au profit de la force brute et de la matérialité la plus épaisse.

  51. On supprime le latin et le grec parce que l’objectif de la scolarité obligatoire est , depuis la loi Peillon de 2013 , le socle commun, et seulement le socle commun. Tout ce qui dépasse le socle doit être éradiqué. Ne cherchez pas plus loin, c’est la seule raison.

    • Sans doute c’est la raison première ! Mais enfin cela n’explique pas le chambardement des programmes d’histoire …

      Vous voyez la réalité de l’école sous l’angle de celui qui est dans le bain et qui donc entre dans les programmes par la porte étroite.

      Mais cherchez plus loin la réalité sociologique du socle commun !

  52. Ceci dit, cher Jean67, Vincent Peillon est le fils d’un banquier communiste ; ce n’est pas aller contre ma thèse que de présenter ce socialiste marxisant comme un adepte des thèses de Marx et de quelques autres sociologues du même acabit !

    Ce monsieur qui fut donc ministre de l’éducation est un ardent défenseur de « Jean Jaurès et de la religion du socialisme » (titre de son livre) ! C’est tout dire …

  53. Je ne veux pas désespérer la rue de Grenelle mais je ne fus jamais ni socialiste jambon-beurre, ni communiste d’avant-garde le couteau entre les dents, ni franc-maçon cassoulet-rue Cadet !

    C’était ma petite confession perso !

  54. Peillon a écrit un livre sur le pédagogue Ferdinand Buisson qui était certainement un brave homme et reçut le prix Nobel de la paix en 1927 conjointement à Ludwig Quidde démocrate allemand anti-nazi qui perdit sa nationalité en 1940 pour avoir écrit contre l’Anschluss œuvre de « criminels, de meurtriers et de voleurs ».
    Donc Quidde est alors devenu apatride, réfugié en Suisse dès 1933 !
    Or il se trouve que le pouvoir socialiste actuel – national-socialiste ? – veut lui aussi réintroduire la possibilité de faire des apatrides !

  55. Le socle commun entraîne la suppression du latin et du grec, mais il est né lui-même d’un projet économique : il faut, dans la « société de la connaissance » ( « Orwell, que vous aviez raison! »), un certificat d’employabilité à bas coût : ce sera le nouveau brevet des collèges, exclusivement à base de compétences.

  56. Vous savez Jean67 on n’a qu’à réintroduire l’emploi des enfants dans le droit du travail et le tour sera joué !
    Pas besoin de chercher midi à quatorze heures et se farcir un socle commun de compétences !

    • Quand vous aurez vu le niveau du socle commun, vous comprendrez qu’il n’y a même pas besoin de se le « farcir » !

  57. Je ferai remarquer que même Napoléon III n’a pas retiré sa nationalité à Victor Hugo qui était pourtant son opposant juré !

    Former des apatrides c’est la marque brutale d’un pouvoir tenté par le totalitarisme.

  58. Il fallait oser comparer Victor Hugo à des terroristes ayant prêté allégeance à Daech… Driout l’a fait.

    • Pan Bagnat,

      Si ce sont des terroristes il faut les juger comme des terroristes !
      Je vous parle d’un problème précis : celui de la privation de la nationalité par les régimes totalitaires et vous dérivez sur les actes criminels !
      Noureev est devenu apatride en ayant fui l’Urss ce n’était pas un terroriste que je sache !

  59. Le projet gouvernemental en discussion à l’heure actuelle :

    « Cet article tend à modifier l’article 25-1 du code civil afin de porter de dix à quinze ans les délais permettant d’engager la procédure de déchéance de la nationalité française et de la prononcer, à l’encontre de personnes ayant acquis cette nationalité, dès lors qu’elles font l’objet de condamnation pour acte de terrorisme ou acte constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation. »

    Qu’est-ce qu’une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ?

  60. Craignez-vous donc à ce point une dérive ? Redoutez-vous que l’on retire sa nationalité française à notre président pour « atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation » ?
    Quoi que… nous aurions ainsi l’assurance qu’il ne se représentera pas en 2017 ^^

  61. L’homme franco-marocain qui avait braqué un bijoutier (ou horloger je ne sais plus) à Cannes avant de s’enfuir au Maroc d’où il narguait les autorités en postant des clichés de lui sur facebook, savourant son nouveau train de vie… Et bien ce monsieur a été arrêté et écroué au Maroc et « pleure sa mère » pour être extradé vers sa seconde patrie et y purger sa peine.
    Les prisons marocaines ont réveillé son attachement à la France.

    Priver des terroristes du privilège d’être français, alors qu’ils ont tué certains de leurs compatriotes pour leur seule nationalité, me paraît être la moindre des choses. C’est presque leur rendre un service que de les soulager d’une nationalité qu’ils abhorrent…

  62. Confession (et désarroi) d’un enfant du XIXème siècle:

    «Je me vois encore assis sur les bancs de la classe, absorbé dans mes rêves d’avenir, pensant à ce que l’imagination d’un enfant peut rêver de plus sublime, tandis que le pédagogue se moquait de mes vers latins, que mes camarades me regardaient en ricanant. Les imbéciles, eux, rire de moi! eux, si faibles, si communs, au cerveau si étroit – moi, dont l’esprit se noyait sur les limites de la création, qui étais perdu dans tous les mondes de la poésie, qui me sentais plus grand qu’eux tous, qui recevais des jouissances infinies et qui avais des extases célestes devant toutes les révélations intimes de mon âme.

    Moi qui me sentais grand comme le monde et qu’une seule de mes pensées si elle eût été de feu comme la foudre, eût pu réduire en poussière! Pauvre fou!»

  63. Quelques casse-tête pour les obsèques d’U.E. :

    – est-il insignifiant de placer les sémiologues à gauche et les sémioticiens à droite ?

    – répondre à cette question exige-t-il qu’on précise préalablement son orientation ?

    – que faire des sémioloticiens ?

    – faut-il ou non installer une théorie de co(r)des pour assurer la sécurité des quelques derridiens qui viendraient ?

    Ceci dit, j’aime Eco par son souci de limiter l’arbitraire de la chaîne interprétative. En cela, il a eu une véritable position scientifique dans un domaine où le dé-lire interprétatif est encore chez beaucoup la seule règle, assez peu monacale.

  64. « Personne n’a trouvé l’auteur des lignes que j’ai postées ci-dessus ? »
    Mais c’est de Gustave, voyons, le père putatif de Guy… Et quand je dis putatif, en ce qui concerne Guy, je pèse mes mots.

    • Bravo Charbonnel, et en plus je suis persuadé que vous n’avez pas demandé un coup de main à Google pour le coup.
      Je suis en train de lire « les mémoires d’un fou » après avoir vu l’adaptation de cette pièce l’année dernière avec William MESGUICH au Théâtre de Poche-Montparnasse, magnifique !

    • Exact, on pourra dire que Flaubert a fécondé dans tous les sens du terme l’oeuvre de Maupassant.

  65. Hervé, Flaubert a écrit (à Zola ?) une lettre dans laquelle il dit à peu près (d’où l’absence de guillemets) : ce pauvre Guy, si ça continue, il va nous partir en sperme !… Elégant, non ? Lucide, en tout cas.

  66. Météo sur Paris: rares averses…tristes tropiques…balade à Fontainebleau annulée, va falloir vous supporter…pfff.

  67. Réessayer l’union des incubes et des succubes ! Et plus vous aurez foi dans votre mission et plus vous défierez le califat islamique ! Jouissez et vous vaincrez !

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