cespedes-vincent-300x200Vincent Cespedes ne m’avait pas tout à fait échappé. C’est l’un de ces anciens profs qui ont très vite déserté le front et qui se croient habilités à donner de loin des conseils avisés aux enseignants restés en première ligne. Des conseils frappés au sceau du pédagogisme le plus béat : Pauvre Chéri, qui en tant que prof de Philo n’a connu que des élèves de Terminale sans jamais avoir eu à se frotter aux damnés de la terre qui végètent au Collège (ce collège dont 150 000 élèves sortent chaque année, rien dans les mains, rien dans la tête, grâce à une pédagogie appropriée expérimentée depuis la fin des années 1960 et sanctuarisée par la Réforme Jospin), Pauvre Chéri donc donne moult conseils aux enseignants en exercice (du latin exercitium, l’armée…). Et même se permettait-il même de « tacler les profs », comme dit VousNousIls.
Par exemple laisser les élèves bavarder tout à leur aise — ce qui m’évoque invinciblement le « papotis » préconisé par des Inspecteurs de Lettres, jamais en retard d’une aberration moderne : « Il faut des professeurs « désobéissants », des professeurs qui ne se réfugient pas derrière les règlements intérieurs et les programmes. Des professeurs qui, par exemple, comprennent que le bavardage est quelque chose de magnifique ; la soif de connaissances passe par le bavardage. Plutôt que de lutter contre ce « problème » pendant la moitié du cours, il faut utiliser cette envie de s’exprimer. »

Parce que Vincent C*** est un Moderne — c’est écrit en toutes lettres dans l’Express, autant dire la Bible, les journalistes, ces spécialistes du Tout Venant et du grand N’importe Quoi, ayant remplacé désormais les Prophètes : « Défenseur de l’intelligence connective », dit Aliocha Wald-Lasowski. Ça doit vouloir dire quelque chose — mais quoi ? De surcroît, paraît-il, il est beau : qu’aurait dit la journaliste si elle avait croisé Socrate, le plus laid de tous les Grecs ? Au même moment, dans les mêmes Tables de la loi médiatique, Christian Makarian (c’est l’été, on n’embauche plus, dans les rédactions, que des stagiaires à l’orthographe incertaine et très bas de plafond) pose la question qui tue (qui tue 850 000 enseignants) : « Voudrait-on que les intellos soient à jamais des prolos lettrés, sur le modèle des profs barbus de nos chères hypokhâgnes ? »

Pauvre cloche !

Cespedes, comme François Bégaudeau, l’inénarrable auteur d’Entre les murs dont j’avais fait ici-même une recension malheureusement objective, tonne du haut de sa compétence médiatique (toujours « tonner contre », conseille Flaubert dans le Dictionnaire des Idées reçues, que devraient plus souvent relire tous ces hilotes). Il « rêve d’une révolution de l’enseignement ». C’est la raison sans doute pour laquelle il l’a quitté.

Mais ça, c’était hier.

Au milieu de l’été, V***C***, qui n’arrête pas de penser même quand il fait chaud, a commis une coda à son essai de 2006, Mélangeons-nous. Enquête sur l’alchimie humaine. Surfant sur l’actualité de l’Aquarius, qui dérivait en Méditerranée, il a proposé dans l’Obs d’accueillir à bras ouverts ces nouveaux Juifs errants (qui justement ne sont pas juifs, et le plus souvent, les vomissent). « Fraterniser : accueillir l’étranger démuni comme un patriote. Donner corps à la fraternité, c’est inverser le «migrant-shaming» (la disqualification et la stigmatisation des migrants) en «migrant-sharing», en entraide et en partages avec ces derniers. » C’est beau, ça sonne franglais, ce doit être vrai.

VC, qui n’est pas du tout une créature germanopratine et voyage volontiers dans la France périphérique, dresse de notre pays un constat effrayant : « La France est vide, n’en déplaise au malthusiens. Vous prendrez la route ou le train cet été? Vous le constaterez donc par vous-même. Des horizons sans village, des collines d’herbes et d’arbres tristes, des champs qui attendent, à perte de vue, et des plaines qui se traînent sans oiseaux ni enfants. » Et de conclure : « En 2060, grâce à notre révolution fraternelle, grâce aux migrants et à leurs descendants, nous pourrions être 200 millions. »

Ça me rappelle la « France de 100 millions de Français » du regretté Michel Debré… Mais l’ancien ministre appelait à une politique nataliste. Cespedes souhaite importer la natalité de l’étranger. Il a dû lire Boumédiène, quand il était jeune — Boumédiène qui expliquait que les Arabes gagneraient la guerre avec le ventre de leurs femmes…

La France est vide ? Vous devriez faire un peu de géographie au lieu de vous pencher sur le monde informatisé de demain. Vous sauriez qu’un paysage, quel qu’il soit, porte la trace de l’intervention humaine — c’est même sa définition première. Que ces coteaux qui semblent déserts à votre regard de Parisien pressé ont été fignolés au cours des siècles par des générations de paysans qui ont conservé un cyprès sur la crête de la colline, pour marquer l’emplacement d’une ancienne sépulture ou d’une chapelle oubliée… Ces collines, d’ailleurs, ils les ont modelées de façon à en faire le paysage le plus érotique au monde. Ils ont conservé un chêne au milieu d’un champ pour que les troupeaux s’y abritent de la chaleur… Ils ont sculpté les coteaux en espaliers, patiemment, pierre après pierre dans les murets, les bancaus, les restanques, où ils ont planté patiemment des ceps de vigne pour produire du Cahors ou du Saint-Chinian… Loin d’être vide, le paysage français porte les innombrables traces du travail de générations innombrables — à qui ces paysages appartiennent. 200 millions de Français demain, qui interdiraient la fête de Saint Cyprien ici ou du vin nouveau là… Qui construiraient des minarets sur les ruines d’une civilisation trop accueillante…

D’ailleurs, c’est comme si c’était fait. Il y a deux jours, je suis allé de bon matin me baigner au Frioul — ces îles en face de Marseille dont j’évoquais l’année dernière les magnifiques espaces ouverts à une pédagogie du IIIème millénaire. Le matin, on y est seul…

Pas longtemps. La superstition y avait débarqué en masse à huit heures du matinIMG_20180811_111759 et se baignait dans le simple appareil d’un quasi burkini IMG_20180811_105502

Ma foi, j’ai fini par partir — tout en me récitant ce passage que j’affectionne particulièrement de l’un des plus grands romans arabes, les 1001 nuits :
« Elle a un derrière énorme et fastueux, qui l’oblige à se rasseoir quand elle se lève, et me met le zeb, quand j’y pense, toujours debout » (traduction Mardrus). Les voiles n’ont de bon que le moment où on les ôte…jupe-voile-retro-2016-benbassaEt je me suis demandé ce qu’aurait fait Vincent Cespedes à ma place, dans cette crique envahie de superstitions.

Ah oui, mais il n’habite pas Marseille, lui. Il doit vivre, à l’en croire, dans cette France vide où il se dispose à accueillir fraternellement les prochains barbares.

Jean-Paul Brighelli

83 commentaires

      • Cespedes, c’est le surfeur d’argent de la modern’attitude. Il se devait de disposer d’un site voué à sa promo-dévotion :

        https://vincentcespedes.net/neoresistance

        Un seul mot de désordonnance : dékhonner sans rien entraver (morceaux choisis à khoncathéner – pour faire grec)

        Avec Français Durpoire et Effroi de la Galanerie, ils formeraient une dream steam * de la rébellitude pour assemblées de drh à la recherche d’une éthique de l’outplacement et de la flattitude ** pour vieux ados « antisystèmes ».

        Demain sur vos écrans.

        * le trio en surchauffe de la dure-mère et produirait de la décompensée au kilomètre et à toute vapeur mais bénéficiant d’une taxation réduite de marchand de biens culturels.

        ** le savoir-flatter son public (à base de « déjeuners thématiques à bord du Queen Mary 2 sur le thème de l’audace »)

  1. Bonjour JP
    Merci pour vos billets dont je savoure le contenant et contenu, et que je rediffuse à quelques amis réfractaires à cette envahissante bien-pensance …
    l’Europe occidentale me fait penser à la chute de l’empire romain et la récente loi Schiappa sur le consentement sexuel abaissé à 5 ans vient de m’achever.
    votre écrit sur Magua est un régal et son ton m’a fait un bien fou :-))

    merci encore pour ces partages
    Aya

      • Merci monsieur Brighelli pour tous vos textes, vos éclairages. Philippe Cassard

    • « la récente loi Schiappa sur le consentement sexuel abaissé à 5 ans »
      Une loi peut-elle porter « sur » un objet qui n’existe pas ? N’avez-vous pas honte de vos mensonges ?

      • Parce que vous pensez que M. Brighelli était suffisamment stupide ou intellectuellement malhonnête pour avoir voulu écrire vraiment 5 ans ?

    • @ lydia
      Les touches maj +1 récalcitrantes de votre clavier suscite de vives émotions cespesdiennes.

      • Le consentement sexuel n’a pas été « abaissé », et pour cause… il n’y a pas d’âge du consentement sexuel.

          • « abus » est une traduction erronée de l’anglais « abuse » dont la bonne traduction est « sévices sexuels ». Pour le Droit pénal français, il y a le viol et l’atteinte sexuelle.

  2. « Une » coda. Une faute de frappe, je suppose.

    Belle salve à l’encontre de ce caudataire des pédagogistes.

    • Je tape beaucoup trop vite — et j’ai le doigt léger sur les touches !
      Merci !

  3. « le consentement sexuel abaissé à 5 ans »

    Pour les chiennes, il faut tout multiplier par 7.

    • même pour les « de garde » ? (ikonalakhon-sourire-malicieux-indiquant-que-c’est-de-l’humour, à l’attention des malcomprenant.e.s )

  4. Grâce à ce philosophe nous passons des mots-valises, jeu fameux de lettrés, aux pensées-valises des couillonnés … y a un Gap comme dirait la voilée !

  5. La philosophie grecque s’intéresse d’abord à la qualité de l’individu – pas à la force du nombre.
    Il existe certes une philosophie militaire depuis Sun Tzu, mais les objectifs politiques de cette philosophie contraignent l’individu dans la masse ; elle n’exalte pas son rôle !

  6. A l’heure actuelle en Europe occidentale la Finance mène une guerre contre les peuples afin de les asservir – le seul moyen efficace de s’y opposer c’est de reprendre l’idée d’Europe à sa base, c’est à dire l’idée d’une Europe philosophique ou autrement dit culturelle au sens large.

    • On peut dire que les grands financiers reprennent les préceptes de l’Art de la guerre: désorienter l’adversaire, le terroriser mais sans le détruire, obtenir des avantages partiels et préparer l’asservissement final à un pouvoir unifié.
      La destruction des pouvoirs locaux, des traditions établies sont parmi les moyens employés afin d’établir l’Empire.
      Mais le moyen crucial avant tout c’est l’espionnage c’est à dire la maîtrise de l’information!

  7. La Finance une abstraction ? Ou une armée en ordre de bataille qui vise à écraser l’individualité ? Il y a des deux en fait dans cette finance matérialisée par la Bourse.
    On ne doit pas accepter de se laisser écraser par la Finance au risque de perdre son individualité qui est le suc même du génie occidental.

    Si le génie chinois c’est d’écraser l’individu dans la masse alors ce génie trouvera très vite ses limites répétitives. Le foudroyant succès économique de la Chine communiste des trente dernières années ne doit pas faire oublier que c’est au prix d’un écrasement philosophique.

    • « Si le génie chinois c’est d’écraser l’individu dans la masse »: vous concourez pour l’académie du poncif?
      « Le foudroyant succès économique de la Chine communiste des trente dernières années ne doit pas faire oublier que c’est au prix d’un écrasement philosophique »: ah, cette dilection pour les formules, au dépens des faits!. Au contraire, la libéralisation économique de l’ère Xiaoping s’est accompagnée de la redécouverte d’un héritage intellectuel totalement éradiqué durant la révolution culturelle, y compris à travers la renaissance des études confucéennes, en pleine expansion depuis les années 2000. Le néo-maoïsme de Xi Jinping n’a que peu altéré ce mouvement de fond, une simple visite dans une librairie chinoise de province vous permettrait d’en avoir confirmation.

      • Faut l’excuser : la fenêtre de driout sur le monde chinois est réduite à quelques mots échangés avec son épicier shanghaïen de Rueil quand il lui arrive d’avoir des pulsions de nouilles sautées.

  8. Envoyer Cespedes dans une valise en Corée du nord ? Kim Jong Un risque fort de le faire travailler dans une mine quand il apprendra que c’est un puits de science infuse …

  9. Avec le bois de la chaise tous les soirs autour de moi,
    Huîtres et moules de toute taille qui embarrassent mon choix,
    à Noirmoutier en l’île, puedo pisar céspedes.

    PS:
    Oui, il y a un contrepet.

  10. Q:Nousvousils:
    — »Vous ne remettez pas seulement en cause le fond de l’enseignement, mais aussi sa forme. »

    R:Vincent Cespedes:
    — »Évidemment. Quel adulte serait capable d’avoir les fesses scotchées sur une chaise pendant 8 heures ? Alors, imaginez à 17 ans ; il faut se rappeler ce qu’est un corps bouillonnant de vie de cet âge-là. C’est une négation du corps, cette école qui oblige nos enfants à écouter des enseignants qui, pour la moitié d’entre eux n’a rien à faire là ! »

    Ce monsieur ne doit pas en croiser souvent des ados! Ceux que je connais passent des heures (le jour comme la nuit) à tapoter sur le smartphone qu’il ont greffé dans la main gauche, affalés sur un canapé ou sur leur lit… Ils bougent seulement pour se traîner jusqu’au frigo…

    Ce monsieur doit écrire ses konneries debout lui (gare aux escarres!). Il y a de quoi écrire une chansonnette comique!

     » Il tapotait sur son clavier debout
    C’est peut-être un détail pour vous
    Mais pour moi, ça veut dire beaucoup
    Ça veut dire qu’il était bête comme chou
    Heureux d’être un crétin malgré tout! »

    • « Quel adulte serait capable d’avoir les fesses scotchées sur une chaise pendant 8 heures ? » Bin tout adulte normalement constitué, ayant un travail de bureau ! ça en fait quand même un paquet !
      Faut reconnaître qu’à l’EdNat, vous en avez des gratinés !

  11. « Il faut repenser l’enseignement de la philosophie au lycée à l’heure où de jeunes Français diplômés se font sauter et assassinent par fanatisme, et où de nombreux jeunes semblent culturellement désorientés face aux grandes questions de société (laicité, politique, etc.). » Vincent Cespedes

    C’est drôle j’ignorais que les diplômes rendaient fanatiques et assassins.
    Le JEUNE Périgourdin (d’origine afghane il est vrai) qui a poignardé 4 personnes au centre-ville de Périgueux devait être sacrément diplômé!

  12. C’est quoi l’épreuve de vérité pour un philosophe ? Pas des élections quand même ?

    • un peu comme le « jugement de Dieu », mais sans Dieu : on te me le chope le philosophe de mes deux, on te me le ficelle comme un rôti, (sans la farce, même si on est convaincu que c’est un bouffon), puis on te me le jette dans le grand bain, pour voir s’il coule, ou pas !

  13. Ce personnage et ses propos semblent confirmer cette réplique d’Audiard: « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche ». Par ailleurs, BHL vieillit, et il faut avouer que ce Cespedes a une bonne tête d’entarté. Gageons que son dépucelage pâtissier ne tardera guère. La relève est assurée.

    • On dirait l’ombre chinoise d’Hervé !

      P.S Je vieillis en lisant le fantôme Hervé.

  14. Puisqu’on parle de la Chine…

    Vu trois très bons films en 24 h.
    Dont deux films chinois.

    Hier après-midi, La Pluie sans fin, de Dong Yue — un film « policier » remarquablement déprimant. Un bijou.

    Hier soir, le DVD de Riding alone, de Zhang Yimou — bouleversant. Très déprimant aussi. Les cinéastes chinois ne voient pas la vie en rose — et l’un des derniers rôles d’un acteur japonais fascinant (remember Black Rain ?), Ken Takakura.

    Et tout à l’heure, The Guilty, un film danois de Gustav Möller, un tour de force en huis clos, quasiment un seul personnage, le tout se joue sur des coups de fil — un thriller de première.

  15. La Chine officielle – la Chine du PCC – ne pratique ni l’art de la demi-teinte, ni la déprime consacrée.
    Qu’on se le dise …

  16. Dans le flot des philosophateurs que la faculté produit chaque année, certains bifurquent, d’autres non.

    http://www.actu-philosophia.com/Philosophie-et-quid-de-ceux-qui-ont-bifurque

    Cespédes travaillerait actuellement sur une « éthique non linéaire de la gravitation » qui connecte dans une quête de Sens, une série de paraboles profondes explorant le caractère aveugle d’icelle, capable de précipiter d’authentiques innocents (?) dans des bas fonds génois tout en laissant tourner sans relâche des satellites de télécommuneniquation qui, à leur façon, tombent aussi mais différemment.

    Insondable.

  17. Jean-Jacques Rousseau, dans Emile :

    « Toute société partielle, quand elle est étroite et bien unie, s’aliène de la grande. Tout patriote est dur aux étrangers : ils ne sont qu’hommes, ils ne sont rien à ses yeux. Cet inconvénient est inévitable, mais il est faible. L’essentiel est d’être bon aux gens avec qui l’on vit.
    Au dehors, le Spartiate était ambitieux, avare, inique ; mais le désintéressement, l’équité, la concorde régnaient dans ses murs. Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux.
    Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins.  »

    Et maintenant, que fera ce (soi-disant) philosophe quand les Tartares seront ses voisins, voire habiteront chez lui… ?

    • que fera ce (soi-disant) philosophe ? il se préparera un copieux dessert, un gâteau, ou mieux une crème, qu’il baptisera « le dessert des Tartares » !

    • La prochaine fois que nous nous trouverons devant une lesbienne militante, giflons-la. C’est dément, ces histoires.

      • Les lesbiennes sèches n’ont pas un poil d’amabilité sur tout le corps !

  18. Laisse béton ! a dit notre grand spécialiste Renaud des Ardoises.

    En effet que viennent faire des haubans en béton précontraint dans cette galère d’un pont suspendu ?

  19. kikadi ?

    « Mai 68 n’a pas eu lieu à l’école. Moi je pense que pour qu’il ait lieu, il va falloir qu’on commence à se pencher sur la parole de ceux qui n’ont jamais droit à la parole et qui sont les premiers concernés c’est à dire les élèves. Alors, il ne s’agit pas de mettre l’élève au centre du système. Ce n’est pas du tout ce que je veux dire. Il va falloir que les élèves aient à se prononcer sur l’école qu’ils veulent. Parce que ces élèves-là… Ce qui est intéressant c’est de voir qu’on a une génération qui arrive qui n’est même pas la mienne. La mienne, c’est la génération télé. On consommait plus de télé que d’école. On était dans un mouvement passif et ça marchait. Je suis d’accord avec la critique du capitalisme. Là, c’est une génération qui est avec internet qui a des portables dans la main. Des portables avec des calculatrices intégrées. Allez leur apprendre des divisions et l’utilité plus tard de la division. Internet, les adultes le savent bien, dès qu’il y a une question, on consulte wikipédia et on trouve tout. Donc, si vous voulez, il y a une redistribution des savoirs – pensons l’école du 21ème siècle – colossale affaire ! Il va falloir qu’on interroge les élèves. Aujourd’hui, l’école, c’est l’école de l’ennui pour la plupart des élèves. Une école abrutissante, une école violente, une école excluante. C’est pas la faute de mai 68 mais ça pose la question de débattre de ça avec ces élèves là. Aujourd’hui, les élèves manifestent, ne sont pas contents. J’aimerais que leurs manifestations tournent au quantitatif…, euh! au qualitatif et qu’ils se disent : bien sûr on veut plus de moyens mais on veut aussi une autre école, une école en mue. »

  20. kikadi#2

    « Si les jeunes ne disent pas « succulent » ou « exquis », s’ils disent «grave bon», c’est parce qu’ils ne veulent pas dire ce genre de mots. Ce sont des cancres militants : ils rejettent un système qui les rejette. »

  21. Si vous considérez la capacité moyenne d’un fonctionnaire à mentir – sur son métier – multipliée par le nombre d’éducateurs en jachère de l’éducation nationale on peut dire que la France tient largement la tête des nations les plus performantes au monde en matière de niveau éducatif – je ne comprends pas ce classement de Shanghaï qui ne tient nullement compte de la capacité innée du fonctionnariat français.

    • Si un fonctionnaire vous a menti, c’est pour votre bien : on ne peut pas dire, a priori, toute la vérité à un grand malade.

  22. Qu’apprends-je en parcourant matutinalement la une du Vespéral ? « Philippe Aghion et seize experts sont en train de réécrire les programmes de sciences économiques et sociales » ?

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/08/16/la-polemique-s-echauffe-sur-l-enseignement-de-l-economie-au-lycee_5342988_3234.html

    Aghion, c’est un peu l’opus dei nommé à la tête de l’incurie romaine qu’on aurait chargé de l’entretien des ponts et chaussées menant à Rome.

    Si déjà on enlevait le mot « sciences » de l’intitulé de cette chose abrégée en s.e.s. …

    • A propos des « s.e.s », il me revient cette citation : »La seule fonction de la prévision économique, c’est de rendre l’astrologie respectable « de Galbraith

  23. kikadi#3

    « Clasher les idées et les idoles pour créer de nouveaux choix, de nouvelles expériences, de nouveaux rêves, c’est cela, philosopher. Transformer l’impossible en possible, l’impensable en pensée »

    C’est du mouille-culotte pour allons-bon et khonsort, de la manipulation de concepts par un nunchakhuistre qui met les phares dans l’espoir d’éblouir les nombreux lapins qui ne demandent que ça.

  24. Pris d’une folie soudaine un fonctionnaire français déclara tout de go aux journalistes : « Je fais mal mon métier ! Mes supérieurs me couvrent, ils ne veulent pas entendre parler d’excès de zèle, c’est un mauvais exemple pour les autres. »
    On l’interna immédiatement dans la maison de retraite de l’Education nationale …

  25. Vous connaissez sans doute l’histoire ; pourquoi sont-ils 3 policiers par patrouille automobile ? un qui sache lire, un qui sache écrire, et un dernier pour surveiller ces dangereux intellectuels ! »
    Ce qui m’amène à proposer le pléonasme du XXe siècle : »un fonctionnaire stupide » !

  26. L’espionnage c’est un peu décourageant ! Car enfin il faut surveiller aussi bien les propos intelligents que les propos stupides … ça fait beaucoup de boulot pour trier sommairement !

  27. « En 2060, grâce à notre révolution fraternelle, grâce aux migrants et à leurs descendants, nous pourrions être 200 millions. »fermez le banc , c’est aussi stupide que si on était allé dire aux amérindiens au 18ème siècle: « laissez tous le monde venir et s’installer sur vos terres ,vous verrez en 2018 , on sera 235000000 et ce sera génial »….. et venez pas me dire « en Amérique ceux qui arrivaient étaient de vilains migrants blancs , les migrants actuels , eux, sont africains et sont tous gentils » personnellement je crois pas aux fadaises du type « l’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt », ou au mythe du « bon sauvage » Rousseau très peu pour moi!!!

  28. « Des horizons sans village, des collines d’herbes et d’arbres tristes, des champs qui attendent, à perte de vue, et des plaines qui se traînent sans oiseaux ni enfants. »
    Si ce philosophe a vraiment écrit cela, il ne peut être qu’un urbain.
    Marseille ou une autre grande ville ?
    Le paysan façonne le paysage et l’urbain façonne l’urbanisme.
    Vive la cambrouse désertique et les grandes forêts

  29. Il y a en Belgique un spécialiste qui, sur les plateaux de TV et lors de conférences, ne cesse de seriner les bienfaits culturel et économique de l’immigration actuelle jusqu’à aborder l’aspect démographique indispensable si on veut espérer pouvoir payer les pensions des générations à venir.

    https://www.matele.be/ex-cathedra-sept-prejuges-sur-les-migrants-deconstruits-par-francois-gemene

    En matière d’emplois, comme certaines associations caritatives catholiques, il veut apaiser les craintes de l’opinion publique en nous sortant que : en matière d’emplois il n’y a pas de crainte à avoir car les migrants prendront les emplois que ne veulent pas les autochtones souvent pour cause de pénibilité. Merci, nous voilà revenu à l’esclavagisme !!!

  30. Il est très simple de savoir à quelle hauteur se situe l’hypocrisie dudit bonhomme : combien d’immigrés accueille-t-il chez lui ?

  31. C’etait mon prof de philo en Terminale … un mec bizarre, malsain et pervers …

Comments are closed.