Relire, ce n’est pas lire deux fois. À chaque âge on lit autre chose dans les mêmes livres. J’ai détesté la Recherche du temps perdu à 16 ans, ça m’a vaguement intéressé à 25, j’ai trouvé ça passionnant à 40, et aujourd’hui, je constate qu’au XXème siècle, comme disait Céline, « il n’y a que Proust et moi ».
Mais comme on ne peut pas passer sa vie chez Swann ni chez Bardamu, je lis et je relis aussi des polars. Par exemple tout Chandler, réédité enfin en version complète (en Quarto, chez Gallimard). Et la semaine dernière, Jim Thomson. 1275 âmes.Capture d’écran 2018-01-12 à 12.51.21J’avais oublié la préface de Marcel Duhamel — le fondateur de la Série Noire et le traducteur de tant de chefs d’œuvres, dont celui-ci. « Jim Thomson n’est pas un auteur drôle, explique-t-il. Habituellement ce qu’il écrit est nettement couleur d’encre. Cette fois, il a choisi le noir absolu, couleur de néant. C’est proprement insupportable, inacceptable presque Mais le paquet est si habilement présenté… »

Du coup, j’ai fouillé dans ma vidéothèque personnelle et un matin, tout en soulevant de la fonte pour entretenir le corps exceptionnel (la tête d’Adonis sur le buste d’Hercule) que m’a donné ma mère, je me suis repassé le film splendide que Tavernier a tiré de ce petit bijou d’anthracite.18463778Coup de torchon transpose en Afrique Occidentale française une action que Thomson situait dans l’Amérique sudiste. Philippe Noiret (c’est drôle de voir un acteur toujours si bien habillé, dans la vie civile, vêtu ici d’un tee-shirt troué d’un rose écœurant, d’un pantalon informe et d’un chapeau de brousse) est le policier en chef d’une bourgade comme la France en a bâti des centaines — voir le Voyage au bout de la nuit et le Voyage au Congo : Céline et Gide ne laissent aucune illusion coloniale intacte.rueducine.com-Philippe-Noiret-coup-de-torchonEt Lucien Cordier — c’est son nom — se prend doucement pour Dieu : il met la tentation à portée de main des imbéciles, qui se ruent sur leur damnation. Bref, l’œuvre de Dieu, la part du Diable. On sent que Tavernier et Aurenche, son co-scénariste, ont beaucoup lu — Conrad, entre autres, Au cœur des ténèbres. Cordier, c’est Kurtz à Clochemerle — mais un Clochemerle africain, avec maquereaux spécialisés dans les « faux-poids », 25 centimes la gâterie, 40 centimes la totale, flics immondes qui cultivent leur racisme sur une mare d’anisette, colons répugnants, épouses hystérisées par la chaleur et la solitude, et Noirs serviles à force d’être esclaves.
Une gentille institutrice, qui a prêté à Cordier un roman de Saint-Ex, lui reproche de se forcer à passer pour un illettré — « parce que vous n’en êtes pas un », lui dit-elle. Et alors là, ce digne délégué du Deus Irae la regarde et lui explique — entendez, s’il vous plaît, la voix chaude et lasse de Noiret :
« La grammaire, c’est comme le reste, ça rouille si on s’en sert pas. Et comme j’ai pas beaucoup de demande pour ça, en Afrique… Et le Bien et le Mal, c’est pareil. Où est le Bien, où est le Mal ? On n’en sait rien ? Ça sert pas beaucoup, par ici… Alors, ça rouille aussi… »

Je ne dis pas que les administrateurs coloniaux formés à l’école de la IIIème République n’avaient pas du Bien et du Mal une vision déformée par leurs intérêts, leurs passions ou leur alcoolisme. On n’envoyait pas dans les bleds reculés de Casamance ou d’Oubangui-Chari la fine fleur de l’administration française. Mais les instituteurs mutés dans ces avant-postes de la civilisation occidentale chère à Jules Ferry ne faisaient guère de différence entre enfants de colons et petits Noirs : ils leur apprenaient impitoyablement les beautés de la grammaire française, parce qu’ils savaient que c’était le meilleur moyen d’instaurer un ordre et une morale. Après tout, Senghor ou Hampaté Ba sont sortis de ce moule pédagogique. Et s’ils s’en sont sortis, s’ils ont pu par la suite écrire des discours sur le colonialisme et se réapproprier des pans entiers d’une culture africaine dont on avait cru les séparer, c’est parce qu’on leur a appris, férule en main, les règles. Les règles qui ont permis à Senghor de passer l’agrégation de grammaire, et qu’il a fait enseigner, sans rien y changer, aux petits Sénégalais quand il a été président.
Mais, paraît-il, le pédagogisme pointe ces temps-ci le bout de son nez sous les Tropiques… Rien n’aura décidément été épargné à l’Afrique.

Il n’y a pas de hasard. L’Afrique, désormais, c’est ici. La plupart des élèves ne passeront jamais l’agrégation de grammaire — de toute façon, grâce à Sainte Najat, ils ne peuvent plus faire de latin et de grec. Et on ne leur a pas même appris les rudiments grammaticaux de leur propre langue, parce que la langue est fasciste, n’est-ce pas : surtout, ne pas brider leur créativité ! J’ai passé quelques heures intéressantes à monter un PowerPoint à l’intention de mes hypokhâgneux, où sont commentées leurs fautes, et où sont expliquées les règles. À 18 ans ! Que leur a-t-on fait faire jusque là, pour qu’ils écriventCapture d’écran 2018-01-12 à 12.57.27ouCapture d’écran 2018-01-12 à 12.57.48ou mêmeCapture d’écran 2018-01-12 à 12.58.59

Et je n’ai même plus le temps de les faire travailler sur une vraie grammaire — par exemple celle de Cécile Revéret…fSgAAFW4PepzdGRzc05nVU5GBAAQuant à leurs petits frères ou petites sœurs encore au collège, la cause est entendue.

« Bon travail », « C’est bien » ou « Peut mieux faire » : la vraie pédagogie s’exprime en termes de morale. Le référent de ce « Bien » ou de ce « Mieux » est l’ordre — le Cosmos vaut toujours mieux que le Chaos originel. La mise en ordre. La règle. La contrainte. Et la répétition, pour éviter que ça ne « rouille ». Il faut être sacrément crétin pour ignorer que « discipline », c’est à la fois la matière enseignée, l’ordre qui règne dans la classe — et le fouet pour le faire régner. Le commentaire du Maître, tout comme la note, c’est le coup (métaphorique, hé !) de discipline sur l’esprit encore désordonné.
Pas pour en faire des béni-oui-oui ! L’insurrection n’est possible qu’après avoir appris les règles. Il y a le désordre originel, puis l’ordre imposé — et enfin la révolte créatrice. Si on en reste au désordre, on n’arrive qu’à la servilité, parce qu’on ne donne pas les outils de la révolution. Croyez-vous que Marx, Lénine ou Mao aient ignoré les règles ?
Qui ne voit que la créativité réelle se nourrit de contraintes — tout comme le plus beau cinéma américain s’est nourri du Code Hays ? Et qu’en dehors des règles, ce n’est pas créativité, c’est gloubi-boulga ? Qui ne voit que ces malheureux gosses coupés des beautés et des difficultés de la langue, sommés d’écrire comme ils parlent et de parler comme ils ânonnent, finissent par croire que Patrice Evra est un modèle et Cyril Hanouna un intellectuel ?
Oh, ils ne voteront jamais mal — ils ne voteront jamais. On pensera pour eux — parce que les oligarques qui se sont installés au pouvoir ont trouvé qu’un peuple d’analphabètes, et même d’analphacons, c’était ce qu’il leur fallait pour faire des affaires. Leurs affaires.

J’ai grande pitié de ces gosses auxquels les derniers bons maîtres essaient d’expliquer les règles, au mépris de ce qu’on leur impose de faire, au risque de se faire taper sur les doigts. Les bons maîtres — une poignée d’irréductibles. Quant aux autres… J’ai de plus en plus envie de leur appliquer la méthode Cordier — une balle dans le buffet et jetés dans le fleuve.

Jean-Paul Brighelli

PS. J’avais envie de hurler devant la décision de Gallimard d’ajourner sine die la réédition des pamphlets de Céline. Mais Jérôme Leroy a dit tout ce qu’il y avait à en dire — et mieux que je ne l’aurais dit.

338 commentaires

  1. Il est donc bien étrange que les blédars d’hier, qui surent ingurgiter et recracher toute les difficultés de la langue française, soient enterrés par leurs petits-enfants nés et élevés ici, pourtant à la même école républicaine.
    Mais qu’est-ce qui a donc tant changé depuis que mes aïeux enseignaient dans les ksours?

    • Il me semble que c’est essentiellement l’éducation dispensée qui bloque totalement l’accès à l’instruction ?
      NB: Senghor n’est pas un bon exemple car il était issu d’une famille très aisée. Le blédard moyen avait peu de chances de finir à Louis le Grand. Les conditions d’enseignement étaient déplorables pour les enfants des colonisés. Il ne faut pas en faire une peinture dithyrambique sous peine de perdre toute crédibilité. C’était absolument catastrophique, sans faire dans l’anti-colionalisme primaire.

      • éducation hors les murs de l’école et intra muros. C’est devenu dramatique et ça va de pire en pire.
        On veut que les enfants soient heureux à l’école, en première intention, alors que le sentiment de bien-être, si ce n’est de bonheur, ne peut être qu’une conséquence d’un bel enseignement bien dispensé.
        Le poulain n’est heureux que quand on lui enlève le caveçon et qu’on le lâche dans la prairie. C’est plus tard qu’il sera heureux en concours de dressage ou en concours complet !

      • Je suis las des combats d’arrière-garde et ne répondrai pas à votre analyse. Des sources documentées le feront à ma place et bien mieux!
        Sachez toutefois que les fameux hussards de la république permirent à des milliers d’autochtones d’accéder à la langue, à la culture et à des repas quotidiens, ce qui, à l’époque, était révolutionnaire au vu de l’apathie islamique des populations locales.
        Même combat today & here, c’est tordant.
        A + sur d’autres sujets moins épidermiques.

      • Je rappelle mes souvenirs… Conakry 1956. Je suis au lycée en 6ème ; 3 blancs et 28 africains… dans la même classe, avec les mêmes professeurs. Les Africains étaient dans l’ensemble plus âgés que les blancs de 2 à 3 ans, mais nous progressions ensemble et certains d’entre eux étaient en tête de classe. Evidemment, nous n’avions pas le même environnement familial mais si je connais et pratique la grammaire, c’est grâce à cette école et certains de mes camarades la pratiquaient fort bien… D’accord, Conakry n’était pas le bled.

  2. Je pense qu’on peut y remédier, avec un peu de volonté. Je vais aller vous chercher un petit texte écrit par ma fille de 23 ans sur Facebook, non pour son contenu mais pour sa forme. Et ce n’est que de l’écriture Facebook.
    Ma fille est au départ une sinistrée de l’école publique française qui a réalisé une grande partie de sa scolarité à une époque où mes soucis personnels ne me permettaient guère de faire quelque soutien péri-scolaire que ce soit. Elle a subi un non apprentissage de la lecture avec une non-méthode de lecture. Il m’a fallu, malgré mes soucis, prendre le temps de la décoincer avec un Borel-Maisonny gracieusement prêté par ma sœur ( le genre de bouquin avec lequel on apprendrait à lire à une souche !). CP suivi de nombreuses années de diverses occupations fort éloignées de la grammaire et de l’arithmétique.
    Son seul salut a été une adorable femme, allemande exilée en France, professeur de français Waldorf en Allemagne, qui lui a enseigné l’allemand (et le piano/solfège) à un prix pour moi abordable ( 10 euros l’heure en cours particulier) parce qu’apparemment, dans les écoles waldorf, on ne conçoit pas un enseignement de langue sans un solide enseignement de grammaire.
    Néanmoins, les séquelles étaient encore énormes au niveau bac (bac S). Puis elle s’est forcée, prenant conscience de son état de déliquescence et est arrivée à quelque chose de convenable, en partant de très très loin, n’ayant pas même la notion de mot en sortant de CM2.
    Je vais voir si j’arrive à repêcher ce texte qui m’a mis du baume au cœur !

  3. Si Churchill n’avait pas eu un côté cancre il aurait été odieux !

    Je réponds sommairement aux niaiseries de Dugong : tous les antiviraux que je prends pour soigner le VIH et le VHB sont fabriqués par des laboratoires anglo-saxons. J’ai un lumbago depuis une semaine, on m’a donné un anti-inflammatoire fabriqué par Sandoz, groupe suisse, et un myo-relaxant fabriqué par le japonais Daiichi.
    C’est regrettable car la pharmacie française brille par son absence !

    Quant à prétendre que Trump me priverait de mes anti-viraux parce que je suis un vilain pédé ou à cause de son libéralisme économique … je laisse à ses divagations le pauvre agrégé de physique, ex-professeur de l’enseignement secondaire.

    En l’occurrence j’ai d’ailleurs de grosses difficultés avec l’Etat français – donc avec des fonctionnaires bouchés à l’émeri style Dugong.

  4. Voilà ! Trouvé !
    Encore quelques efforts de discipline et ce sera parfait. Et c’est de l’écriture Facebook, donc de l’écriture spontanée, pas une dissertation française. Vous pouvez aussi juger le contenu qui prouve que dans la génération des femmes de 20 à 25 ans, elles ne sont pas toutes en plein délire, malgré le harcèlement de rue dont elles sont victimes :
     » Après je pense moi je ne dis pas que les actes sont acceptables, mais je trouve que les femmes ne mesurent pas les choses et au lieu de chercher un moyen de montrer qu’elles peuvent se défendre, dans la mesure du raisonnable car si on se fait aggresser sexuellement par un.mec de 90 kg et 1m90 bonjour l’angoisse, elles préfèrent se rabaisser et après parler sur des forum entre elles en développant une haine farouche contre le sexe masculin. Les hommes ne peuvent plus ouvrir la bouche sans qu’elles ne s’exclament au scandale. Je n’appelle pas ça de l’égalité, j’appelle ça de la castration pire un simple et on arrivera à rien tant que ces dames n’ouvrirons pas un peu les yeux sur les vrais problèmes et les vraies solutions »

    Il y a pratiquement tous les accords …

    • Dobo, d’après ce que je lis de sa prose légère comme la brise du Sud, remettre ta fille sur les voies bien parallèles de la grammaire, c’est probablement un problème ferroviaire difficile à résoudre.
      BàT.

      • Mais mon pauvre Hervé, je vous assure que c’est un miracle en comparaison de ce que ce fut. C’est ce qui m’a amenée alors à la lecture de La Fabrique du Crétin, pour essayer de comprendre ce qui se passait dans cette école, puis à la participation active au blog de JPB
        Les séquelles sont là mais un effort personnel peut aider à les résoudre.
        Avant il n’y avait ni accords, ni verbes, ni adjectifs. Le désert total. J’étais dans le gouffre du désespoir.
        Guy Morel, alors que je me plaignais de l’impossibilité à accéder à du soutien scolaire m’avait alors réconfortée en me disant que ce n’était en aucun cas un remède, les techniques pédagogiques utilisées étant similaires à celles de l’école de la République. Et il avait raison car un essai de soutien en mathématique en Terminale S nous a fait perdre un temps fou et pas mal d’argent sans apporter un plus.

        NB : fille d’une intelligence intellectuelle très normale, testée par un psychologue spécialisé à 142 de QI à dix ans.

        • Mis à part la grammaire, il faudra quand même lui expliquer que les victimes de certains harcèlements n’ont pas la haine des hommes et que c’est elle qui l’interprète mal (!?) Et que les hommes respectueux ne sont pas visés. Et que qd elle rencontrera
          l’infime part des irrespectueux, peut-être aura-t-elle envie d’en parler, si ce n’est à son père du moins à ceux qui voudront l’entendre

        • Peut être est elle simplement dysorthographique, pathologie développementale rencontrée très fréquemment chez les HP. Son écriture manuscrite laissait-elle à désirer ?

  5. Je suis allée deux fois à la journée portes ouvertes de l’école Waldorf ( Steiner) de Sorgues, où on peut voir les cahiers des élèves. Il y a un gros enseignement de grammaire, semble-t-il cloisonné. Bon, c’est avec des elfes et des fées et tout un entourage assez « ésotérique », mais c’est de la grammaire, et dès les premières classes.

  6. Je veux bien parler de santé publique plutôt que de pédagogie … mais discutailler avec deux débiles comme Dobo et Dugong n’a guère d’intérêt !

    Je fais remarquer que c’est Dugong qui régulièrement quand il n’a rien à dire rapplique avec mes problèmes de santé ! On se demande dans quel but …

  7. Merci pour cet article. Il est utile de répéter encore et encore.
    Il faudrait que je scanne un jour mes copies, vous seriez écoeuré ! Ce qui progresse aussi de manière vertigineuse est l’indigence lexicale. Il y a encore quelques années, ils écrivaient mal mais ils avaient encore un peu de vocabulaire. D’année en année, je constate qu’ils n’ont même plus les mots courants pour dire les choses. Ce qui donne des situations difficiles où dans un texte, ils ne comprennent plus les notes de bas de pages qui expliquent les mots nouveaux. Il y a des moments où vous ne savez plus comment vous exprimer en cours pour vous faire comprendre.
    Le souci est que, passé un certain temps, la grande majorité des élèves de seconde ne veut plus entendre parler de grammaire et d’orthographe et que les mécanismes d’acquisition qui sont un jeu pour eux quand ils ont plus jeunes ( j’ai souvenir au collège de cours de grammaire épiques qui se terminaient en apothéose car j’avais promis une barre chocolatée à qui trouverait l’ultime faute d’un exercice, ou l’orthographe d’un mot, ou sa fonction ), deviennent des corvées qu’ils rejettent férocement. On en sauve quelques-uns au lycée mais on a très peu de temps pour le faire. J’obtiens quelques résultats en rusant un peu. J’ai trouvé un  » sponsor » qui me donne de l’argent pour payer un imprimeur qui va éditer un vrai vrai livre avec les écrits qu’ils produisent en AP ; j’ai redoré le cours en  » atelier d’écriture » ( comme ça les inspecteurs me fichent la paix ) et ça marche. Ils écrivent tous et à la fin de l’année, cela fait pas mal et comme ils n’ont pas trop envie de voir leur nom imprimé à côté de fautes d’orthographe énormes, ils acceptent au fur et à mesure de corriger et d’entendre mes mises au point grammaticales. Je corrige comme une malade avec eux, un par un, pendant que les autres rédigent.
    J’ai fait cela avec des classes même en difficulté et avec de jolis progrès dans la rédaction ( pour le fond, bof ! ) Mais cette année, j’ai une seconde sportive avec les deux tiers d’ élèves pour qui le français n’est pas la langue première et qui ne veulent rien savoir. Et ceux-là, franchement, je pense qu’ils sont perdus. Quoi que je fasse, rien ne passe. C’est trop tard et l’idéologie familiale ,religieuse, semble dominer. Les filles surtout semblent attendre d’avoir l’âge requis pour partir sans rien faire.
    De plus, la plupart des collègues ont renoncé à tenir compte de l’expression et de l’orthographe. Donc les élèves savent vous répéter que vous êtes la seule qui etc…
    A la marge, il y a des élèves comme votre fille, Dobolino, qui sont dans des milieux privilégiés et qui profitent vraiment du rattrapage qui leur est offert. J’en ai eu quelques exemples. Rares. Mais en fait, le désespoir orthographique ne touche plus beaucoup de profs. Ils s’y sont habitués. Ils ne le voient plus. Et quand on remet le sujet sur le tapis, on ne dérange même plus, on vous regarde comme si vous étiez transparent ou has been.
    Cela dit, étant têtue, je continue contre vents et marées…

    • « Il y a des moments où vous ne savez plus comment vous exprimer en cours pour vous faire comprendre. »
      Tragiquement vrai. A quelques exceptions près, qui font maintenant figure de génies, les élèves ont un vocabulaire qui se réduit comme peau de chagrin et une énorme paresse intellectuelle.
      Nous sommes ainsi obligés d’envoyer en 2d GT des gosses dont la prose ne peut être déchiffrée qu’à voix haute, et encore: l’exercice relève plus de la cryptographie que du français.

  8. Le rattrapage de ma fille, ça a été essentiellement le professeur d’allemand impitoyable sur le datif, l’accusatif, le génitif, et d’une angélique patience. Cette femme était un pur bijou. Mais le déficit était tel qu’il a fallu encore des années pour aboutir à de l’approximativement convenable.

  9. Un problème de lecture peut-il déboucher sur un problème de santé publique ? Sans doute si on ne sait même plus lire les notices d’utilisation des médicaments !

    D’après l’Igas un à deux millions de salariés risquent de perdre leur emploi pour cause de santé – lumbagos d’un côté (problèmes ostéo-articulaires) et problèmes mentaux de l’autre.
    J’attribue volontiers au développement de l’usage des drogues dites légères l’altération de l’état mental général.

    Aux Etats-Unis c’est très net dans la population blanche et cela n’a rien à voir avec Trump.

  10. Et elle était encore jeune et malléable lors de ces cours d’allemand. Elle a commencé alors qu’elle était en cinquième.
    Une école qui est un champ de ruines, c’est affreux !

    • Mon poissonnier, qui est à ton Guy Morel ce que mon crémier est à Marguerite Yourcenar m’a posé un jour dans un soupir d’aise la question suivante :
      « Et si on dispensait les filles d’aller à l’école après le CM2 ?(*) Pas besoin de savoir autre chose que vaguement lire écrire et compter quand on a pour seuls soucis de remplir l’armoire de fringues, le frigo de lasagne au cheval Spanghero, la tête d’images à la mode Closer ! Quelles économies potentielles, on divise par deux les budgets ! » (bien sûr, loin de moi l’idée de court-circuiter le débat en cours sur ta fille). Il en pense quoi, ton Guy Morel ?
      (*)Poser la question qui tue…c’est malheureusement y répondre rapidement.

      • Erreur, Fantôme, erreur ! Vous savez bien que dans les pays qui sont passés du stade de sous -développés, à celui de en voie de développement, à celui d’émergents (on voit bien comment le PC progresse ) on donne le micro-crédit aux femmes.
        Et franchement, il y a des jours où je me dis que un paquet de gamins ( générique ) ne méritent pas l’école. On devrait aller les faire bosser un peu et ils nous reviendraient tout motivés. L’école est aussi un luxe comme l’eau et elle est dédaignée de la même manière.

      • Je ne sais pas si Guy Morel a encore la faculté de penser. Je n’ai plus de relations avec lui depuis belle lurette.
        Mais pourquoi les filles plutôt que les garçons ? Pas besoin d’aller à l’école après le CM2 quand on a pour seul souci de pisser plus loin que son pote et d’avoir la bite plus grosse !

  11. Lormier disait : On ne fait pas d’overdose avec du H ! Sans doute mais si on fume dix cigarettes de Haschich par jour pendant dix ans on risque fort de mener la vie d’un zombie à terme …

  12. Du bon usage de la grammaire. Une personne travaillant dans le milieu hospitalier me racontait récemment, qu’un jour, une infirmière passe près d’une patiente, regarde la feuille de soins et voit écrit à propos du traitement le simple mot dans la case( puisqu’on les oblige à remplir des cases comme les livrets de compétence à l’école primaire) :  » Donner « . Elle s’assure auprès de la patiente qu’on ne lui a pas donné ses médocs. La patiente, qui battait la campagne, assure que non. L’infirmière donne le traitement. Celle qui était passée avant aurait dû écrire  » Donné ». Ce fut fatal …
    Exemple que je donne à mes boeufs quand ils ne veulent rien savoir.

  13. C’est dramatique, et avec la caution des parents.
    Ma sœur a dirigé longtemps une école à trois puis deux classes, jusqu’à il y a deux ans, avec un vrai programme de grammaire-orthographe. Outre qu’ils se sont fait tancés par l’inspection pour de trop bons résultats aux évaluations nationales, résultats qui gênaient les statistiques, ils se sont fait, les dernières années, tancés par les parents d’élèves parce que le niveau des enfants en fin de CM2 était trop élevé et que les pauvres petits s’ennuyaient en Sixième.
    C’était une école au recrutement tout venant, pas du tout élitiste ni uniformément blanc de peau mais tous les élèves sortaient du CM2 avec un niveau décent en grammaire et orthographe, autant que dans toute autre matière. Juste des professeurs ambitieux, de la GS au CM2.
    C’est donc encore parfaitement faisable, même avec des enfants de mère COTOREP qui passe plus de temps à fumer des pétards qu’à élever ses gosses aux multiples pères;

    Juste des programmes type GRIP avec des maîtres ayant les connaissances requises pour les enseigner, sans blouse grise ni coups de règle sur les doigts, dans la plus parfaite  » bienveillance ».

    Mais même les parents n’en veulent plus, de ces programmes !

  14. Je vous le remets là car c’est important et j’ai remarqué que beaucoup ici ne savaient pas lire méthodiquement.

    Guy Morel, alors que je me plaignais de l’impossibilité à accéder à du soutien scolaire m’avait alors réconfortée en me disant que ce n’était en aucun cas un remède, les techniques pédagogiques utilisées étant similaires à celles de l’école de la République. Et il avait raison…

    Donc, inutile de se plaindre des avantages que procurent Acadomia ou autre officine similaire aux enfants qui peuvent y accéder car ceux qui y dispensent les cours sont les mêmes qui sévissent en école et collège et on y trouve les mêmes failles, le même constructivisme, la même épaisse couche de pédagogisme, les mêmes ignorances.

    La seule façon de sortir un gosse de la gangue d’ignorance, c’est de récupérer les vieux livres de classe de 1960 et de tout faire méthodiquement. Il y a deux préalables :
    – avoir le temps
    – avoir le niveau ( et quand on a soi-même été scolarisé en 1990, sans avoir déjà bénéficié soi-même d’aide parentale, on n’ a pas ce niveau-là, même si on en a d’autres).

      • Je lis tout très soigneusement, mon poussinet joli ! J’ai toujours procédé ainsi ! Je lis même Hervé et Driout in extenso, quand c’est faisable.

  15. Il y a déjà quelque temps, je vous avais demandé, cher professeur, de me conseiller une « Grammaire » – rendue nécessaire par ma mémoire défaillante et la haute estime que j’ai de notre langue. Vous m’aviez en effet conseillé la dénommée Revéret. J’en avais été déçu. Figurez-vous qu’au hasard d’une fouille dans le bordel fourni d’un appartement, je suis tombé plus tard sur une Souché/Grunenwald. Et là, illuminations… Clarté… Précision… Typographies et mises en page impeccables. Un vrai bonheur. Bien à vous. PC

    • Il traîne peut-être encore une vielle Bordas chez les bouquinistes, couverture orange ( 6ème.5ème) , verte pour les deux autres niveaux ( moins bien faite, la verte, certains chapitres sont mal fichus ) que je ne donnerais pour rien au monde. Si d’aucuns en ont besoin, je peux donner les références précises. Des fois que… Que ne ferais-je pas pour la grammaire que j’ai adorée, passionnément . D’où le bonheur de recommencer avec une autre langue vivante !

      • Je ne connais pas celle de Cécile Revéret. J’avais essayé de commander une grammaire du GRIP, cela fait déjà plusieurs années, était-ce celle-là ? mais je n’ai jamais pu l’avoir. Leur machin buggait à chaque fois que j’essayais de l’acheter. Il faudrait que je recommence. Je la regarderais volontiers.

          • Non : Grévisse est simplement inutilisable en classe — la dernière édition dépasse allègrement les 1000 pages. Mais pour soi, c’est une mine.Parce qu’en fait, Grévisse (et ses continuateurs — c’est un trust familial) répertorie tout ce qui s’est écrit — et ça en fait. Y compris des choses parfois horribles — les « malgré que » de Gide par exemple.

  16. Je me demande bien ce que donnerait une bonne grammaire entre les mains d’un jeune instit. qui n’a jamais fait de grammaire lui-même, ni de latin, ni d’allemand et qui serait forcé de l’utiliser en primaire ( on peut toujours rêver ) par son inspection.

    • Pas génial mais mieux que rien du tout. Il apprendrait en même temps que ses élèves, comme l’ont fait par le passé les PEGC qui se sont retrouvés en langue vivante en collège. Ce n’était pas merveilleux mais pour les bases, ça suffisait, avec un bon manuel et quelques conférences pédagogiques.
      Quand on prend le manuel d’orthographe-grammaire de Sixième de mon époux ( 1965), surtout avec l’aide du livre du maître, on arrive quand même à faire du boulot.

      • Melocoton : ma sœur ( Catmano) réalise des manuels, des fiches d’exercice, des livres du maîtres qui vont avec, et aide par mail, FB, téléphone, les jeunes PE qui se servent du matériel qu’elle crée ou a créé. Leurs questionnements l’aident à améliorer les outils qu’elle propose. Ceux du GRIP font pour certains de même.
        Ça peut se faire au niveau national, si la volonté y est, et en quelques années, nos jeunes PE seront mis à niveau;

          • Mais on peut revoir leurs émoluments à la hausse, non, contre la lecture assidue d’un livre de grammaire de sixième 1960 ?

          • Et puis bon, ma grande sœur, Lormier, n’a pas une retraite de sous-smicard. Elle a environ 2200 euros nets par mois en s’étant arrêté à 58 ans. Je peux vous assurer qu’à moi, ça semble fort enviable, même si je ne regrette rien à ma carrière pro.

    • Celle de Cécile Revéret est lisible par tout le monde !
      Même des gens passés par l’ESPE…

      • La méthode compte, mais le temps passé à rabâcher aussi …les heures et les heures à répéter les règles, à refaire des exos, et encore, et encore … à renvoyer les gosses qui ne savent toujours pas chez eux le soir, avec ordre de copier 30 fois la règle ou le théorème … mais bien sûr, en classe, on n’a plus le temps pour le français et les maths : il est urgent « d’enseigner » l’informatique et autres compétences secondaires … On considère qu’une notion travaillée 1 mois d’affilée, revue une fois ou deux de loin en loin, est acquise et maîtrisée. Or, c’est évidemment archi faux : pour que la notion soit automatisée, c’est à dire d’application rapide et presqu’inconsciente, du moins sans surcharge cognitive, ce qui permet en double tâche, par exemple d’écouter un cours en étant disponible pour sa compréhension sans être complètement absorbé par le geste moteur de la copie ou l’application des règles grammaticales, il faut rabâcher à outrance. Ce qui permet, une fois cette étape franchie, de généraliser la notion à des contextes plus délicats. La plasticité cérébrale requiert énormément de répétitions chez les enfants comme chez les adultes en langage écrit.
        Par ailleurs, l’invasion des NTIC ne stimule plus les capacités mnésiques à court terme ; je me souviens, il y a 25 ans, des heures passées en BU devant des piles de bouquins dès qu’un exposé tombait : il en fallait, de la capacité d’attention, de la mémoire à court terme, pour repérer des informations pertinentes dans 25 livres différents, pour les articuler autour d’un plan cohérent au service d’une thèse argumentée … aujourd’hui, je ne connais pas beaucoup d’étudiants capables de pondre un boulot semblable à ce qui était exigé de mes copains et moi à 18 ans, au sortir du bac, surtout quant on venait d’un bahut de la brousse, sans aucune formation préalable à la prise de notes et à la méthode de la synthèse sur documents … relire le PPT du prof, dont le cours n’est souvent qu’une paraphrase, plagier les pages WIKI, voilà en gros ce qu’on appelle ‘travail personnel’ chez l’étudiant lambda …lequel n’ouvre plus un seul bouquin, sauf sur ordre, si une fiche de lecture est demandée. Je suis effrayée par l’utilitarisme des études actuelles, par l’évaporation de la pensée personnelle chez la plupart des gamins, qui ne cherchent qu’à confirmer leur propre pensée au lieu de la réévaluer à l’aune de la pensée d’autrui.

  17. « J’ai de plus en plus envie de leur appliquer la méthode Cordier — une balle dans le buffet et jetés dans le fleuve. »

    Dans la nuque, façon j’ratatine tout à Katyn, c’est quand même plus propre et rapide. Et puis, dans le fleuve, ça risque de poser des problèmes navigabilité et de santé publique.

    Je me souviens particulièrement de ce qui décide Cordier à flinguer Fêtnat : « Tu as trop léché le cul des blancs ».

    Ce qui nous amène tout naturellement à parler de l’éducation en Afrique où il y aurait beaucoup de choses à dire si ça intéressait quelqu’un ici.

    • Moi. Peut-être à cause de l’expérience réunionnaise même si, je sais, la situation est très loin d’être semblable. Au moins sur un point, j’ai appris la valeur de l’eau, là-bas. On n’en avait pas parfois pendant une journée entière. Remplissage de baignoire la veille et basta. Et puis parce que c’est intéressant, en soi. Si je comprends bien vous êtes passé des flocons de coton aux plumes de canard ?

      • J’ai zoné en Afrique de l’Ouest pendant 6 ans pour former des profs de sciences physiques.

        Expérience inoubliable. Matériel disponible : bite et parfois couteau. Des sales khons (toutes couleurs de peau confondues) et des gens extraordinaires. Des élèves qui bossent le soir sous les lampadaires. Des classes de 100 élèves où on entend les nombreuses mouches voler. Des bonnes sœurs de compétition et des saloperies de sectes protestantes pratiquant un prosélytisme débridé. Des matins dans le
        bureau du ministre, des après-midi à construire du matériel didactique avec les profs locaux. Des profs mal voire non payés, certains disparaissant très vite suite à une « courte maladie », un autres finissant président de la république (non, non, pas George Weah)…

        Je peux développer.

        • A un propos de président, lors d’un de mes vagabondages, l’EN, quelle agence de voyages ! j’ai eu un élève, originaire de la Côte d’Ivoire, pour le coup des parents aisés qui l’avaient envoyé en France pour faire ses études secondaires. Le petit m’avait dit un jour que quand il rentrerait dans son pays, il me nommerait ministre. Il était en 5ème et il était adorable. Il a « décrassé » avec son bagou et sa bonne humeur plus d’un petit franco-français de l’époque qui dans cette région ne voyait pas beaucoup de noirs. J’attends toujours pour le poste de ministre:-)

          • Bla bla…et moi j’avais un pote camerounais qui bossait la nuit et habitait à 10 dans un appart de merde à Noailles…Il est avocat aujourd’hui.

      • Normalement, vous avez déjà votre rocher ! Une perche en plus. Quel homme, mais quel homme !

        • Pff ! Ça sert à rien de tendre une perche à un cadavre qui flotte dans le fleuve ! Vous espérez qu’il va la saisir ?

  18. Moi, Dugong ! L’éducation en Afrique m’intéresse !
    Ma fille a correspondu, collégienne puis lycéenne, avec une jeune Sénégalaise de trois ans sa cadette qui l’écrasait lourdement en mode épistolaire.
    Puis, ma même fille s’est retrouvée en première et deuxième années de Licence Math-physique à l’antenne de Valence de l’Université Joseph Fourier Grenoble, avec des jeunes Maliens bacheliers du Mali, triés sur le volet pour être sélectionnés pour étudier à l’UJF. Pour les adapter avec moins de violence sociale, ils faisaient leurs deux premières années de Licence à Valence et les cours étaient adaptés à leur niveau. Autant vous dire que pour le jeune bachelier S lambda option math français, c’était hautement improbable de réussir, vu le niveau des jeunes Maliens.
    Demandez à Zorglub ! Il a testé !

  19. Oui ! La correspondante de ma fille, de confession musulmane, était dans une école protestante et c’est une Mennonite qui la lui avait dénichée.
    Hervé, les Mennonites, vous connaissez ?

  20. Dans beaucoup de pays d’Afrique francophone, la division TermC, TermD est encore en vigueur ainsi que des programmes anciens. Pas forcément pour de bonnes raisons : manque de crédit pour équiper des labos, incompétence et manque de volonté de « responsables » peterisés dans les ministères.

    Du coup, l’enseignement scientifique est souvent élitiste de fait mais de mauvaise qualité. Les élèves apprennent par cœur des choses qui n’ont pas le début du commencement d’une réalité pour eux. En maths ce n’est pas forcément un problème, en physique par contre…

    Paradoxalement ça n’handicape pas les meilleurs qui, certes, ont beaucoup appris par cœur mais qui s’adaptent ensuite très vite quand ils poursuivent leurs études en France, par exemple : ils bossent durs et leur intelligence est déjà déployée.

    • OK ! Merci, Dugong ! Nous, nous n’avons vu que les meilleurs, et c’était des aigles. Adorables d’ailleurs ! Et ma fille n’a subi avec eux aucun souci de sexisme, musulmans compris. C’est juste qu’elle était totalement écrabouillée et que les profs de l’UJF étaient trop contents de ce matériel de qualité sur lequel bosser pour s’inquiéter des petits blancs qui étaient là par inadvertance ou naïveté.
      J’avais vaguement essayé d’en parler à Demailly mais il trouvait ça trop chouette d’avoir des super Maliens pour se préoccuper des conséquences pour le déchet du bac S français. RAB, m’a-t-il répondu !
      En quelque façon, ce garçon avait raison ! On n’enseigne pas en fac pour repêcher les dégâts du lycée …

  21. Mais je reste persuadé que l’enseignement scientifique est intrinsèquement élitiste. Pour le par-coeur bête et idiot, il n’est productif que plus tard, lorsqu’on a acquis suffisamment de recul, d’expérience. C’est cela même: l’intelligence se déploie parce qu’elle existait et qu’on lui a donné les moyens de s’épanouir.
    Ici et aujourd’hui, c’est tout le contraire: on flatte l’âne pour le conduire à l’abattoir, on englue l’intelligent pour le ramener dans la norme.
    L’addition se paiera à la fin du repas…

        • Pas d’accord, Sisyphe ! Même en par cœur, y’a des trucs jouissifs !
          Ma pauvre belle-mère qui n’est allée à l’école que jusqu’à douze ans, a toujours plaisir à réciter une fable de La Fontaine. Qu’y comprend-elle, la pauvre grand-mère qui ne sait même plus à quoi servent torchons, gants de toilette et éponge ?
          Elle jouit du plaisir des mots ! Et c’est merveilleux !

          • Nos grands-mères étaient bien loin d’être aussi connes, même avec l’effet al-zeimer ( aucun rapport avec un islamiste)

    • Oui.

      J’utilisais le qualificatif « élitiste » parce qu’il y a des pays qui sortent quelques centaines de bacheliers C par an, ce qui est nettement trop peu. Le fait qu’il y en ait quelques dizaines qui vont ensuite déchirer en prépa en France, souligne encore plus le gâchis : de nombreux pays pourraient sortir davantage de bacheliers de bien meilleure qualité qu’actuellement.

      Il y a le cas particulier du Sénégal, que je ne connais pas bien, où les pédagogistes (des blancs belges au départ) ont essaimé depuis vilaine lurette. En Afrique comme ailleurs, de médiocres cafards ont compris qu’il y avait là des sinécures à leur niveau (l’université Cheikh Anta Diop de Dakar en est farci).

      • Té, au niveau bourdieusien « repro des élites », le Brésil est très bien placé: éduc de masse merdeuse, point de salut hors privé cher, concours systématique pour l’accès à l’enseignement sup, avec prépas privées payantes obligatoires pour franchir le portail.
        Sonpakon!

      • Ce que j’ai pu voir du Sénégal, c’est un très beau niveau, mais très élitiste, en province tout au moins. Dakar, d’après ce qu’on m’a dit, est un peu plus phagocyté par les pédagos ? Aucune certitude sur le sujet…

    • Ici et aujourd’hui, c’est tout le contraire: on flatte l’âne pour le conduire à l’abattoir, on englue l’intelligent pour le ramener dans la norme.
      L’addition se paiera à la fin du repas…

      Blablabla…blablabla…

  22. En Grammaire Française, j’ai un beau modèle de base, pour collégiens, lycéens et licence de lettres (-;), voire plus si convenances réciproques :
    Grammaire Française expliquée de Georges et René Galichet (ouvrage couronné par l’Académie française ), enseignement moyen ( 11 à 14 ans) et cycle d’observation ( 6° et 5°) . Editions Charles Lavauzelle et Cie 1963
    C’est plutôt pointu, pour une L3 de Lettres modernes …

  23. Cours de vocabulaire (in: « Coup de torchon ») : « Tais-toi quand je t’interlocute » ou encore : »attention, l’action se torse » . Tout cela énoncé par le crétin joué par Eddy Mitchell

  24. Bon, enfin, pour en revenir à la grammaire décloisonnée, que fait-on quand même les parents d’élèves n’en veulent plus et encouragent leurs enfants dans le boycott ? On en est là, mes petits !

    • Dites aux parents que leur lardon ne sera pas pilote de ligne (même chez Ryanair) mais ilote en ligne pour dégoter des « minijobs » à la teutonne à 1 ou 2 euros de l’heure.

      • Dites leur vous même ! Moi, j’m’en fous ! J’ai mon Galichet ! Et ma sœur !
        Les gosses des autres, à présent, j’m’en fous. Et je vois mal notre petit Hervé concevoir …

  25. Déformation professionnelle oblige, ma préférée :
    Cordier : Tu sais pourquoi les chiens s’reniflent les fesses ? Eh bien figure-toi qu’à l’époque où la Terre était gouvernée par les chiens, ils avaient décidé de tenir une espèce de congrès pour faire voter des lois nouvelles. alors le chien qui présidait l’assemblée leur dit : « Écoutez, vu qu’on va rester plusieurs jours enfermés ici, je propose, par mesure d’hygiène, qu’on laisse nos trous d’balle au vestiaire. » Tous les chiens approuvent, et hop ! les v’là qui s’dé-trou-d’ballisent. Mais à peine la séance était commencée, shuit ! hop, y a une tempête qui se lève une véritable tornade et shuit ! tous les trous d’balle se sont mélangés. Et y a pas un chien qu’est foutu d’reconnaître le sien. Voilà, depuis c’temps-là, ils s’reniflent toujours les fesses. Puis y a des chances que ça dure jusqu’à la fin du monde.

  26. Et celle-là, à l’occasion, pour Driout, Hervé ou le poussinet Lormier, pas mal, non plus !
    Rose : Ah maintenant ça suffit, hein ! Toi, la pouffiasse, tu vas fermer ta gueule. Et puis toi Nono, si tu bouges, j’te pisse dans l’oreille pour te nettoyer l’crâne de toute l’ordure qui t’sert de cervelle.

  27. J’ai lu « Ravage » de Barjavel lorsque j’étais enfant ; les ravages macroniens de ses ministères mirobolants ne m’étonnent guère …
    « Ministère du progrès social, ministère de la moralité publique (des « right news »), ministère de la production et de la coordination (écologique), de la médecine gratuite et obligatoire (des vaccins). »
    Les « artistes diplômés par le gouvernement » seuls autorisés à peindre, et les journalistes accrédités seuls autorisés à porter la bonne parole jupitérienne.
    Tous à la baguette … déclarée monument national !

    Au fond l’Afrique il ne faut plus la chercher bien loin et c’est un fou Raymond Roussel qui a le mieux avec ses « Impressions d’Afrique » expliqué par le menu comment on se récrée une Afrique !

  28. Il me semble que nous pouvons garder espoir. Mon fils, en 4 ème, a un professeur de français d’une trentaine d’années ( jolie comme un cœur qui plus est !) comme je les croyais disparus: dictées et rédactions régulières, lectures de classiques ( texte intégral !) obligatoires, leçons de grammaire avec séries d’exercices ( Souché et Galichet) jusqu’à en rêver la nuit ( ce n’est pas cette année qu’il rouillera…) et, cerise sur le gâteau, poésies à apprendre par cœur. Chaque dictée doit être corrigée à la maison ( copier 10 fois les mots mal écrits et expliquer l’orthographe si c’est une faute de grammaire). Je crois que votre Jennifer Cagole a trouvé son modèle ! C’est une petite et frêle jeune femme, que les élèves respectent et même…aiment. Bien sûr ! Avec elle ils font des progrès !

    • Oui. Ça peut arriver … Mais c’est une goutte d’eau dans la mer. Ce fait anecdotique, personnalité exceptionnelle et programme pédagogique de qualité, ne permet pas de garder espoir.
      En outre, une seule année de qualité dans une seule matière ne peut suffire à rattraper un déficit permanent sur huit autres années, et même neuf si on inclut la grande section de maternelle.

      • En outre, vous soulignez l’existence d’un travail régulier à la maison qui nécessite une surveillance et un soutien scolaire parental.
        J’ai vécu une époque où tout était fait en classe, du CP à la Troisième, hormis quelques exercices ou leçons à apprendre pour lesquels les professeurs étaient certains de l’autonomie de l’élève.

      • Ce qui me permet d’espérer, c’est son âge ( à peine trente ans je dirais). J’imagine qu’elle n’était pas seule dans sa promo. Son jeune mari, prof de philo dans le même établissement, est d’ailleurs dans le même état d’esprit, m’a-t’on dit. Je pense aussi qu’une seule année peut suffire parfois à rattraper un retard (l´institutrice de CE1 a corrigé le tir après un CP « méthode globale », celle de CM1 fut elle aussi une adepte des dictées quotidiennes et des tables multiplications et cette année de 4ème lui donne enfin le goût de la lecture).

  29. « J’ai détesté la Recherche du temps perdu à 16 ans, et aujourd’hui,« il n’y a que Proust et moi » »

    C’est à dire ? Votre « il n’y a que Proust et moi », c’est un simple plaisir de lecture de Proust
    ou bien existe-t-il un « par-delà » de votre lecture de Proust que vous gardez pour vous, une espèce de limite professionnelle de l’essayiste, que vous êtes occasionnellement, qui a compris que sa « culture d’écrivain » ne vaut que si elle lui sert de marche-pied pour inventer la forme qui lui permettra de dire le contemporain et non de reproduire stérilement (oxymore) les formes raffinées héritées de ses lectures, mais qui sont mortes ?
    Autrement dit, être un inventeur de forme à partir d’oeuvres filtrées par le temps et qui y ont résisté, pour dire le contemporain, comme le furent à leur époque Proust et Céline, ou comme le fût Tavernier en adaptant le livre de Thomson ?

    • Hervé, je vous assure que vous êtes à la limite de l’illisible ! Essayez de contracter un peu ! Il y a un tel délayage de l’idée que vous voulez exprimer qu’on peine à vous comprendre. Trop, beaucoup trop de subordonnées relatives !

      • Il y a ici des professeurs de Français. L’un d’entre eux aurait-il la patience d’aider Hervé à se corriger un peu ?

      • L’amphigourisme pâteux balancé de façon isotrope à la truelle ne devrait pas avoir un représentant ici ?

        Vous manquez d’esprit d’ouverture.

  30. Sor-cellerie en réunion * (suite) :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/01/10/01016-20180110ARTFIG00131-qui-sont-les-membres-du-conseil-scientifique-nommes-par-jean-michel-blanquer.php

    A-t-on réfléchi aux conséquences d’un tel regroupement – inédit ! – de métacognes agissant dans une seule et même pièce ? Ne va-t-on pas atteindre une sorte de masse critique dans laquelle des processus chtoniens aux conséquences jusqu’alors inconnues risquent d’être initiés ?

    https://www.youtube.com/watch?v=ELC1vzm0NXE

    * ce n’est pas encore un délit (encore que le robot causeur tapi dans l’ombre semble ne pas apprécier le mot)

  31. « Shithole countries » peut-il être traduit par « pays de merdre » alors que « trous du khul du monde » semble bien plus approprié ?

    Il y a, dans le monde sublunaire, des endroits qu’on peut difficilement qualifier de « pays » et dont les populations gagneraient beaucoup à une tutelle complète d’une onu digne de ce nom.

  32. Les seules fois où mes parents m’ont aidée pour mon travail scolaire à la maison sont si rares que, quarante à cinquante ans plus tard, je m’en souviens encore avec exactitude :
    – un soutien en lecture CP durant le mois de Janvier 1966, par ma mère, car nous avions déménagé durant les vacances de Noël, et que j’avais dû changer de manuel, de professeur et de méthode d’approche. On en était à l’acquisition des sons et ce n’était pas la même progression.
    – un problème de calcul sur les intervalles, en CM2, un dimanche soir. Terrible ! Nous n’y sommes pas arrivés.
    – une rédaction sur les grands ensembles en Quatrième, où ma mère m’a aidée car elle était furieuse du libellé du sujet et voulait flanquer une trempe à mon professeur. Du coup, je me suis fait sacquer car il était sous-entendu dans le libellé du sujet que nous devions faire un procès à charge contre les cités-dortoirs et que ma mère m’avait aidé à en faire l’éloge.
    -une rédaction en allemand en début de seconde
    – une ou deux versions latines en seconde, sur une phrase que je n’arrivais pas à décortiquer

  33. L’école actuelle est atrocement inégalitaire, en comparaison de ce qu’elle fut, en ce sens qu’il est incontournable d’apporter un soutien scolaire quotidien à domicile et que la réussite scolaire passe par les activités disciplinaires extra-scolaires.
    Vivant en zone rurale, âgée de près de soixante ans, je dispose de bon nombre d’exemples de gens de ma génération ou plus âgés (mon époux en premier lieu) qui ont eu une scolarité excellente jusqu’en post-bac alors qu’ils avaient passé leur enfance avec des parents épuisés de travail et au mieux dotés d’un certificat d’études primaires. Le seul rôle des parents était d’installer le gamin à la table de cuisine pour qu’il y fasse ses devoirs dans la zone chauffée et éclairée de la maison et y apprenne ses leçons, si l’enfant n’y allait pas spontanément, puis, accessoirement, et de façon non systématique, lui faire réciter mot à mot ou nombre à nombre les leçons soigneusement enseignées par le maître en classe.

    • Oui mais en ce temps-là, on n’avait rien d’autre à faire: 3 chaines à la TV, téléphone fixe ( un par foyer), pas d’ordi, pas d’internet.
      Eventuellement, quelques ouvrages licencieux plus ou moins cachés dans la bibliothèque parentale, plus les kiosques à journaux…
      😉

  34. Place aux agrégés ! place aux agrégés ! Je suis agrégé, je suis agrégé …

    Thomas Ybert et Sylvain Gariel ne sont pas agrégés juste ingénieurs des Mines de Paris de Polytechnique … ils n’ont pas pensé qu’il était nécessaire qu’ils rejoignent la noble cohorte des agrégés relégués dans le secondaire mais plutôt qu’ils devaient unir leurs talents pour faire progresser les technologies de la recherche.
    Excusez-les !

  35. Ils sont jeunes – trente ans – éveillés et entreprenants, il travaille avec l’institut Pasteur où je suis soigné et ils sont mêmes des vedettes des médias.
    En résumé tout ce que l’autre n’est pas, ne sera pas, n’a jamais été … il était né vieux acrimonieux et envieux !

    •  » il travaille avec l’institut Pasteur »

      Avec ce que l’on sait, il serait peut-être plus juste de dire que c’est l’institut Pasteur qui travaille avec eux.

      Vous souvenez-vous de la chronique de JPB sur la décision faite du retrait du financement d’un labo etc etc… Vous ne pouvez pas adhérer à cela.

      • Désolé ! « Ils travaillent » serait plus juste.

        Il faut trouver de l’argent dans les poches des banquiers plutôt que dans celles des contribuables !
        J’approuve ceux qui font les fouilles de Morgan Stanley…

        Pasteur est une fondation privée qui ne vit que de dons et de ressources propres. Ce n’est pas un institut public.

  36. Flo,

    Vous pouvez envoyer un chèque à l’institut Pasteur : ce n’est pas interdit par la loi et je suppose que cela ouvre le droit à des déductions fiscales.

    • Pasteur bénéficie aussi d’un financement public… Il eut été appréciable que ces deux matières grises formées par le savoir-faire d’un enseignement public français, dont le coût est nettement inférieur à celui des USA et parce que l’Etat français l’a permis et donc ses contribuables ^^ ( les USA n’ayant que des medecins ou des avocats puisque seules ces deux professions permettent de rembourser les crédits contracter sur 30 ans pour financer des études – wallou tintin pour la matière grise en ingéneirie; ils sont à sec), bénéficient également d’un financement privé ou public français, pour que les bénéfices issues de leurs recherchent (les brevets) ne puissent interresser que la France, considérant ainsi un juste retour d’investissement.

  37. qui a compris que sa « culture d’écrivain » ne vaut que si elle lui sert de marche-pied pour inventer la forme qui lui permettra de dire le contemporain et non de reproduire stérilement (oxymore) les formes raffinées héritées de ses lectures, mais qui sont mortes ?

     » Je crois que pour être grand dans quelque genre que ce soit il faut être soi-même. Les livres immortels ont été faits en pensant fort peu au style ».

  38. Et ne me ramenez pas Flaubert. Plus je le lis, plus je me dis qu’il n’a jamais cherché à inventer un style. Il a cherché à écrire parfaitement bien jusqu’à l’obsession.
    Ceux qui ont cherché à inventer avant de dire quelque chose, un style, les Robbe-Grillet, les Duras et compagnie qui ont voulu tuer le personnage, Balzac et tout ce qu’il y avait avant eux se retrouvent Gros Jean comme devant. Que restera-t-il d’eux ?
    Pas grand chose. Ils sont déjà en train de disparaître.

    • Il note qu’au niveau doctorat – PhD – les étudiants étrangers sont largement majoritaires aux Etats-Unis. Les étudiants américains s’arrêtent dès qu’ils ont un métier en mains.

  39. Le problème du coût n’y est pas abordé. Il n’indique pas la raison pour laquelle ces étudiants arrêtent en quatrième année et ne poursuivent pas en PhD. Qu’il y ait une majorité d’étudiants étrangers en Master peut paraître logique, à niveau égal avec un étudiant américain, ils n’ont aucun crédit d’un montant phénoménal à rembourser.

  40. Je me souviens – dans une émission culinaire – de ce garçon qui avait un doctorat en biologie et qui était serveur dans un restaurant en Californie …

    • Mon pauvre ! Un Doctorat en (Ba-)Biologie ! C’est exactement le type d’études longues sans débouchés.

      Je connais un ingénieur agro INA paris-Grignon qui, après avoir été serveuse dans une pizzeria islandaise, est à présent professeur de musique/art-thérapeute dans les écoles pour handicapés islandaises. Tout mène à tout.

      • Et Agro, il y a du débouché en masse. Mais pas dans l’agriculture ! Banques, assurances et autres places financières. On se les arrache !

  41. Xavier de Gaulle le frère aîné du général avait fait les Mines de Paris en même temps que mon grand-père ; dans les années de crise 1930 il était au chômage … il ne suffit pas d’un diplôme brillant pour trouver un bon travail.

    • « il ne suffit pas d’un diplôme brillant pour trouver un bon travail. »

      C’est particulièrement vrai en période de crise économique (les années 30).

  42. Driout, que vous arrive-t-il mon brave ? Une dystrophie intellectuelle douloureuse ? Que je sache, Dudu n’a jamais fait étalage ici de ses titres universitaires. C’est vous qui agitez constamment les siens comme une crécelle, une idée fixe !
    Mais au fait, quels sont les vôtres au juste pour être à ce point obnubilé par ceux des autres ?

    • Dugong est l’agrégé ! S’il n’y en eut jamais qu’un seul en France ce serait lui …
      ..
      J’ai connu des garçon qui demandaient à leur parents de leur ouvrir un compte d’épargne-logement à douze ans et qui avaient déjà planifié toute leur carrière future avant leur puberté !
      Quelle prévoyance …

      • leurs parents !

        Je vous parie que Dugong qui a placé ses biens au soleil dans les entreprises de la Silicon Valley – fondées par des types odieux qui n’ont pas même achevé leurs études universitaires – n’a jamais ô grand jamais fait un don à une entreprise de recherche en France !

        • Je ne sais pas ce que peut bien signifier « entreprise de recherche ».

          Bien fol je serais si j’y mettais du brouzouf.

          Les « grandes-religions-monothéistes ont bien montré que dans le rôle de sauveur de l’humanité, il n’y a qu’un élu.

          Je laisse donc volontiers cette prétention aux autres.

  43. Le 13 janvier 2018 à 11 h 18 min, Dugong a dit :
    Démiurgie enzymatique (suite) :

    https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/0301131571963-la-production-industrielle-dadn-synthetique-fait-rever-les-start-up-2144556.php

    Ça va faire rêver Driout qui confond si bien sciences avec techniques afférentes et affairistes.

    J’ai lu une fois l’article des Echos (écrit par leur correspondant à San Francisco.)

    a) DNA Script « en partenariat » avec l’Institut Pasteur (et d’autres institutions scientifiques d’Etat-employant bon nombre d’odieux FONCTIONNAIRES) se sert de méthodes élaborées au fil des ans par l’équipe de Pasteur pour faciliter et accélérer la production de trucs demandés essentiellement par l’agro-alimentaire (par exemple de l’hémoglobine de synthèse pour les marchands de viande artificielle-ça existe-qui veulent qu’elle ait l’air saignante.)

    Exemple classique d’exploitation par le privé de ressources créées par le public.

    b) il n’est fait mention dans l’article d’aucun produit thérapeutique.

    c) La journaliste a dû s’inspirer largement de publications américaines (je n’ai pas déterminé lesquelles.)

    Un exemple typique de mauvaise traduction:

    « Réussir à faire des fragments d’ADN une COMMODITE comme le SILICONE
    pour l’industrie informatique est l’objectif de la start-up, DNA Script, qu’il a créée en 2014 à Paris. »

    Non, Madame « commodity » ne veut pas dire commodité mais marchandise.

    Non, Madame « silicon » ne veut pas dire silicone mais silicium. (le silicone,c’est pour les prothèses mammaires et les dessous de plats;avec le silicium on fabrique des puces.)

    d) 9 « start-ups » sur 10 font faillite .

  44. Au professeur Lormier:

    Dans quelques heures, je vois I. Adjani; si vous souhaitez que je la consulte* de votre part, faîtes-le moi savoir.
    * consulte au sens commun du terme, c’est à dire l’interroger, par exemple sur ses dernières déclarations
    -En octobre, l’actrice Isabelle Adjani observait qu’« en France, il y a les trois G : galanterie, grivoiserie, goujaterie. Glisser de l’une à l’autre jusqu’à la violence en prétextant le jeu de la séduction est une des armes de défense des prédateurs et des harceleurs », dénonçait-elle-
    et non pas l’examiner pour vérifier qu’elle a réellement perdu 45 kilos: Levons toute ambiguïté de langage.

    • Au professeur abc:

      Merci pour votre sollicitude;à vrai dire,je n’ai pas vraiment de question à poser à Madame Adjani,mais je lirai avec beaucoup d’intérêt le compte rendu que vous ne manquerez pas de faire ici de votre entretien.

      D’un rapide coup d’oeil et sans avoir à l’examiner, vous pourrez évaluer son poids et donc vérifier si elle a maigri.
      45 kg,ce n’est pas rien !

      Je pense que le Maître a plus de curiosité que moi sur ce sujet (souvenez vous qu’à propos de l’acteur jouant Churchill,il avait glissé incidemment -et sur ce ton badin qui n’est pas le moindre délice de sa prose- qu’il serait bon que l’acteur explique comment il avait fait pour se débarrasser des trente kg acquis pour les besoins du film.)

      Je crois me souvenir que le père d’Adjani avait été chauffeur privé d’une grande famille;Adjani enfant et jeune fille était blessée,mortifiée,scandalisée d’entendre le patron appeler son père: « Adjani! ».

      Il m’a été rapporté qu’avec les petites gens,l’actrice est aujourd’hui impérieuse et désagréable.

    • Quitte à faire souffrir la logique mathématique, il serait parfois utile de savoir abréger ses déclarations :
      « En France, il y a les trois G : galanterie, grivoiserie, goujaterie, point. »

  45. Méat coule pas.

    J’aurais dû lire Driout avant d’écrire:
    « Pasteur est une fondation privée qui ne vit que de dons et de ressources propres. Ce n’est pas un institut public. »
    Autre partenaire: l’Institut Gilles de Gennes… est-il privé aussi.

    Pardon à Flo de ne pas avoir commencé par lire ses remarques (très justes,comme d’habitude) sur la formation des crétaeurs de cette « start-up » par des institutions publiques.

    • 03
      Le modèle économique de l’Institut est caractérisé par une
      pluralité de sources de financement, publiques et privées,
      mises au service d’un objet social profondément ancré
      dans une perspective de long terme, qui est de contribuer
      à la prévention et au traitement des maladies, notamment
      infectieuses, par la recherche, l’enseignement et des
      actions de santé publique.
      Fondation reconnue d’utilité publique depuis sa création en
      1887, l’Institut Pasteur se doit également de détenir et faire
      prospérer un patrimoine qui s’est constitué au cours de
      son histoire
      ; la bonne gestion de cette dotation garantit sa
      capacité à réaliser ses missions sociales sur le long terme.

      https://www.pasteur.fr/sites/default/files/rubrique_linstitut_pasteur/comptes_2015.pdf

      • « La subvention du ministère de la Recherche s’élève à 55,8
        M€, en progres-
        sion de 1
        M€ par rapport à 2014 en raison d’un dégel partiel à hauteur de
        1,8
        M€ afin de soutenir les charges et investissements de sécurité et sûreté
        supportés par l’Institut Pasteur sur l’exercice. Ce dégel est diminué de
        l’augmentation de la réserve de précaution et de la cotisation au consor

        tium Couperin (consortium d’établissements universitaires et de
        recherche pour l’accès aux publications numériques), déduite de la sub-
        vention par le ministère de la Recherche (économie de la charge corres-
        pondante sur les frais de fonctionnement).
        La subvention de l’Institut de veille sanitaire (3,3
        M€) qui contribue au
        financement des Centres nationaux de référence, poursuit sa baisse et
        présente un recul de 0,2 M€ sur l’exercice »

    • Je ne retrouve pas la source mais j’ai lu sur internet (rendons grâce à cette source ineffable de savoir décentralisé et non sujet à caution qui dispense desormais de tout apprentissage) :

      L’hôpital de xxx a décidé d’une expérience innovante pour réduire ses coûts : dès le mois prochain tous ses patients seront remplacés par des personnes saines.
      « Je ne peux pas vous dire à quel point je suis soulagé quand un consultant me dit qu’il est en pleine santé.
      Il nous restera plus qu’à améliorer notre gestion des maladies nosocomiales. »

  46. Hervé,

    Je veux bien croire à votre bonne foi mais vous ne connaissez vraiment pas le gus Dugong ! Il y a deux agrégations si je me souviens bien, l’agrégation par concours externe ou interne.
    Francis Penin licencié en physique et capétien avait obtenu à force d’obstination son agrégation de physique vers 50 ans, il subissait quotidiennement les quolibets du Dugong qui l’avait obtenue avant ses 25 ans.

    • je pense que c’est une agreg par voie externe, à l’issue de son cursus scolaire, selon un processus très classique d’élève sérieux et travailleur. Mais il ne s’en vante pas tant que ça, et même pas du tout. Vous êtes de mauvaise foi, Driout, sur ce sujet.
      Quant aux quolibets de Dugong, qui n’en a pas bénéficié, quel que soit son diplôme et la façon dont il l’avait acquis ?
      Nous y avons tous eu droit.

    • il faudrait que vous produisiez des archives…ce que vous ne ferez pas-à moins de les avoir préalablement falsifiées.

      • Les archives existent, Lormier, et sont certainement aisément consultables directement. Francis Penin était hilarant, au second degré.

        • Les besogneux prêtent à rire?
          J’en suis ou plutôt j’en fus, même si l’agreg était utopique, la prépa m’ayant confirmé que je n’étais qu’un petit TDC!
          Pas grave. Je vis bien sans.

    • Penin était un vieux khon qui nous fatiguait sur BdA première mouture avec son titre de gloire (s’être fait insulter par un de ses élèves).

      Qu’il ait eu son agreg en externe, interne ou en pochette surprise, je n’en ai jamais rien eu à cirer.

  47. Flo, il y a quand même des études françaises de haut niveau qui contraignent à faire dix ans pour l’état ou à être rachetés à la France par l’embaucheur. Polytechnique et les ENS.
    Pour le reste, il est vrai que nous sommes chanceux et que la moindre des choses pour les diplômés des écoles publiques et nationales serait d’avoir la reconnaissance du ventre et de rester travailler en France ou pour la France au moins quelques années, par simple politesse.
    Les études de vétérinaire ont un coût dérisoire chez nous et sont abordables pour n’importe quelle famille alors qu’Anglais et Américains s’endettent si lourdement qu’il en découle un fort taux de suicide, tout au moins en Angleterre.

    • « Rachetés à la France… »
      Dobo, vous comprenez, j’en suis sûre, les limites de ce que ce type de transactions imposent quand on sait ce qu’un brevet d’application à échelle mondiale rapporte. Dans notre exemple, que la JP Morgan y injecte 10 millions de dollars (!) annonce d’emblée qu’il y a aucune prise de risque mais un très juteux retour à l’investissement. Même en rachetant à la France ces cerveaux, leurs montants d’achat restaient dérisoires au regard des bénéfices qu’ils vont générer. Il n’y a pas à tortiller, L’Etat devrait pouvoir bénéficier d’un droit de préemption sur les parts d’investissement privés et étranger.

    • Légende urbaine …

      * les 10 ans sont années d’étude comprise et donc restent au pire 6 années

      * a condition d’en faire effectivement 2 ou 3 et de traîner un peu les pieds jamais l’administration n’exige réellement le remboursement du reste au prorata temporis

      * en période de fort déficit de crâne d’oeuf (aujourd’hui mais aussi dans les années ’80) les industriels font la queue devant l’ENS (pas dans toutes les branches bine entendu …) ou l’X avec le chéquier à la main

      * l’écart de salaire de salaires privé/public est tel que le remboursement serait une blague (2 ans après sa sortie mon fils gagne plus de 50 kF net par an … (comparez avec le traitement d’un agrégé débutant)

  48. Le 13 janvier 2018 à 1 h 40 min, Angéla a dit :
    « Il me semble que nous pouvons garder espoir. Mon fils, en 4 ème, a un professeur de français d’une trentaine d’années ( jolie comme un cœur qui plus est !) comme je les croyais disparus… ! C’est une petite et frêle jeune femme, que les élèves respectent et même…aiment. Bien sûr ! Avec elle ils font des progrès ! »

    Tableau si touchant !
    Quand la frêle et belle jeune femme sera complètement décatie,que se passera-t-il ?

    • Il y aura toujours des cas particuliers de ce type. Le souci est que c’est purement anecdotique même si c’est tant mieux pour une poignée de gamins.

    • Préciser son âge et son aspect devait juste prouver qu’on peut se faire respecter par les élèves sans être un homme de 50 ans avec une grosse voix….et être appréciée même si on donne beaucoup de travail. À 13 ans, ils sont finalement capables de voir qui leur apporte quelque chose et qui ne leur apporte rien. Aussi, même « décatie », j’imagine qu’ elle sera toujours autant estimée.

  49. Je ne sais pas si certains de vos hypokhâgneux sont concernés par le phénomène, mais moi-même, je sais écrire sans aucun problème de grammaire, conjugaison, orthographe et Cie depuis ma 6e.

    En prépa, cependant, j’ai constaté avec horreur qu’immanquablement, la dernière page de chacune de mes dissertations était tapissée de grosses faute effroyables pour mes petits yeux habitués à une langue correcte, qui me faisaient honte. La fatigue, sans doute, associée à une incapacité totale de relecture efficace d’un texte fraîchement pondu.

    Bref, il est possible que vos étudiants valent mieux que ça. En tout cas, j’espère.
    Sinon, l’avantage, c’est qu’ils se retrouvent entre de bonnes mains, et qu’ils ont eu le mérite de s’inscrire à une formation exigeante qui les aidera à progresser, ce qui n’aurait pas été le cas en fac.

    • Bonjour Estelle; je partage votre constat.
      Pour compléter, et comme il est toujours difficile de se refuser un petit plaisir narquois … :

      « sont concernés par le phénomène, (… ) » [je suppose qu’il s’agit du « phénomène » décrit plus bas, et non du fait que vous sachiez « écrire (…) depuis « votre » (…) »]
      « (…) mais moi-même, je » … [insistance nécessaire ?][amplifiée par la présence de la virgule]
      « sans aucun problème de grammaire, […]conjugaison, […]orthographe et Cie depuis ma 6è » [tolérable mais maniéré]
      « qu’immanquablement, la dernière … » [que fait là cette virgule ?]
      « tapissée de grosses faute » [je suppose que c’était volontaire !]
      « effroyables pour mes petits yeux » [licite mais maladroit]
      « … pour mes petits yeux (…), qui me faisaient honte. » [vous avez pourtant de très beaux yeux ?! Je plaisante : la formulation est correcte, mais « ET qui me faisaient honte » dissiperait, mieux qu’une simple virgule ne devrait déjà le faire, le trouble du lecteur inattentif]
      « il est possible que vos étudiants valent mieux que ça » [ah non : « vaillent », merci][et « ça » ne fera pas l’unanimité]
      « j’espère » [c’est louable, mais un peu général. « Je l’espère » serait bienvenu]
      « l’avantage, c’est qu’ils » [tournure « orale »; « l’avantage est qu’ils » gratte moins]
      « l’avantage, c’est qu’ils (…), et qu’ils (…) » [deux avantages, donc …]

      Fin de la taquinerie (j’en mérite autant ou plus toute la sainte journée, soyez-en persuadée !)
      Donc bien d’accord avec vous sur le fond, et à charge de délicieuse revanche sans nul doute.
      Amicalement !

  50. Je fais aux honorables membres du commentariat la proposition d’adopter (ou de populariser-car de plus savants que moi les connaissaient depuis belle lurette) les mots suivants:

    « ultracrépidaire » (nom), »ultracrépidarien » (adjectif dérivé du nom).

    C’est grâce au message d’Hervé que j’ai découvert ce mot.
    Le 13 janvier 2018 à 7 h 01 min, le fantôme d’hervé a dit :
    Exemple de « pied d’estale »: etc.

    Ce diablotin avait-il une intention cachée,visait-il quelqu’un ?
    Voudrait-il dresser des listes d’ultra-crépidaires ?

    http://butlerprofessionalfarrierschool.com/archives/1527
    c’est de ce site que provient le tableau !

    Ne supra crepidam sutor iudicaret! Pline le Jeune
    Que le cordonnier ne porte pas de jugement sur autre chose que les chaussures/sandales

    • Le culte de Saint-Crépin doit-il précéder le culte de Saint-Crétin habituellement consacré ici ?

      « Les sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs »

  51. Voilà une bonne nouvelle : J Lassalle sera en course pour les Européennes. Derrière sa personnalité originale et amusante, il a au moins la qualité de dire des choses assez souvent vraies.
    https://www.valeursactuelles.com/politique/exclusif-jean-lassalle-macron-est-au-service-de-ses-maitres-comme-vichy-la-ete-pour-les-allemands-92386
    Il me semble d’ailleurs que Vichy est plus excusable que Macron puisque ce dernier n’a jamais été forcé de composer avec l’envahisseur alors que, Vichyste ou pas, on est forcé de reconnaitre que la situation délicate était un héritage (empoisonné).
    Et comme Macron et ses copains (maitres ?) ont eu l’intelligence de crétiniser la quasi totalité de nos contemporains, leur Reich risque de durer plus que le précédent de triste mémoire.

  52. Combien de fonctionnaires vichystes, nommés par les socialistes de l’époque – les mêmes qui votèrent les pleins pouvoirs à Pétain – firent de leur mieux pour obstruer les canaux administratifs de l’occupant, sans pub et sans gloire?

    • Certainement un grand nombre.

      Combien de communistes ont largement soutenu l’occupant en 1940 sur ordre de leur chef à Moscou ? Un grand nombre aussi…

      Et Hitler aurait-il pu aussi facilement « enfoncer » l’armée française sans le fameux pacte germano-soviétique ?
      L’Histoire officielle est souvent binaire, les bons et les mauvais. Les autres n’existent pas…

    • Moi non.
      Mais en fait, que ferait-il de pire que Sarkozy, Hollande ou Macron ?
      C’est quand même difficile.

      • Moi, j’ai beaucoup d’estime pour Jean Lassalle. Et il ne ferait ni pire ni meilleur. Il est juste jouissif !

        • « Il est juste jouissif !

          Tiens,vous réintroduisez ce mot dans votre vocabulaire;ça promet.

          • Je n’ai jamais exclu jouissif de mon vocabulaire ! C’est un terme qui convient très bien à toutes sortes de sublimations de l’Eros.

    • On dit bien que les plus fous ne sont pas enfermés… les plus originaux n’ont aucune raison de l’être eux aussi.

  53.  » A l’intention de mes hypokhâgneux…  »
    Le carambolage linguistique entre  » attention  » et  » intention  » est donc autorisé sur vos pages. Bon, après tout…

    • Ben, je l’ai fait à leur intention. En revanche, je le recommanderai à leur attention — non ?

      • Attention et intention…

        Je crois qu’il y a derrière cela une question de savoir-vivre et de respect de la hiérarchie;

        Si vous adressez un document à un supérieur hiérarchique (comme ils sont légion,il faut adresser le dit document à A s/c B s/c D etc.), vous y portez la mention: « à l’attention de » et surtout pas « à l’intention de ».

        « A l’attention de »:votre supérieur pourra si tel est son bon plaisir y prêter attention.
        Humblement vous soumettez le document à son attention (que vous espérez-tout tremblant- bienveillante.)

        « A l’intention de »:crime de lèse-majesté;vous « fléchez »,vous décochez une flèche en direction de…,vous désignez le supérieur censé le lire.
        Vous prétendez (suprême outrecuidance !) lui imposer une lecture.

        A contrario,vous pouvez rédiger une note « à l’intention de vos élèves »-sur lesquels vous avez autorité.

    • « J’ai passé quelques heures intéressantes à monter un PowerPoint à l’intention de mes hypokhâgneux, »

      Voudriez-vous,dans cette phrase,remplacer « intention » par « attention » ?

      Est-ce là le sens de votre remarque ?

      Voyons donc (il n’est pas nécessaire de recourir au gueuloir)

      « J’ai passé quelques heures intéressantes à monter un PowerPoint à l’ATTENTION de mes hypokhâgneux, »

      Phrase vraiment bancale;on soumet, propose à l’attention…on ne monte pas à l’attention.

      Quand on prétend rectifier la prose du Maître (lequel fait preuve,à votre égard,d’une surprenante bienveillance dans sa réponse), mieux vaut bien réfléchir d’abord.

  54. « Relire, ce n’est pas lire deux fois » (jpb)
    J’ai lu des extraits –je ne vois pas l’intérêt de lire un livre d’une traite si c’est pour en avoir des idées fausses– de  » À l’ombre… » quand j’avais 15 ans en l’étudiant en cours de français au lycée en 2nd. Proust, je l’ai senti d’un coup, brusquement, une proustite aigüe, l’ivresse de la découverte. Ma prof de français nous avait conseillé « d’apprendre à lire lentement » comme disait un écrivain dont j’ai oublié le nom. C’était une connerie ! Ce qu’il faut c’est apprendre à relire.
    « À chaque âge on lit autre chose dans les mêmes livres. » (jpb…qui a encore oublié d’être con(*)).
    Il faut beaucoup relire. Il y a certainement un lien entre la relecture et la pratique musicale. On peut jouer chaque jour pendant des années un morceau qu’on aime sans jamais se lasser. Je ne joue pas d’instrument de musique mais c’est toujours de cette façon que je procède avec la lecture, toujours beaucoup relu. Je fais la même chose quand je lis des livres de maths un peu costauds, revenir sans cesse du détail à la généralité et inversement. On n’en finit jamais !

    (*)il faut aussi apprendre à reluire.

    • « Proust, je l’ai senti d’un coup, brusquement »

      Un auteur pénétrant à n’en point douter.

      Ceci dit, on devrait rééditer tout Bourbaki par morceaux genre : « Bourbaki à la plage », « Bourbaki en montgolfière », etc. Cela faciliterait l’abord d’un texte assez austère aux divers démonstrateurs-de-théorème-pour-ménagère-de-moins-de-50-ans et qu’on pourrait agrémenter d’anecdotes pointues.

    • D’acc: la relecture est essentielle. Ya tjs des trucs qui s’étaient fait la malle en douce et qu’on rattrappe après.

  55. Garcia est un bon petit khonsensuel (suite)

    http://enseigner.blog.lemonde.fr/2018/01/12/bac-2018-tpe-en-premiere-10-conseils-pour-la-derniere-ligne-droite/

    Evidemment, « ne pas dire de khonneries » ou « comprendre de quoi on parle » sont des exigences très facultatives.

    Les TPE permettent aux cde d’ajuster les emplois du temps et aux profs d’être peinards pendant quelques heures.

    Si la « réforme du bac » introduit un « grand oral » – expression enflée qui fait craindre le pire -, on peut s’attendre à ce que la compréhension du contenu soit soigneusement évacuée.

  56. Anne Roumanov proclame « On peut aimer le saucisson et condamner les porcs ».

    On attend que Imbroglio 1er réplique : « On peut aimer les porcs et condamner le saucisson » (hors mariage et procréation)

  57. J’ai assisté à la performance d’I. Adjani, consistant à lire pendant une petite heure des extraits de « Opening night » d’après John Cromwell et John Cassavetes (mise en lecture de Cyril Teste).
    Pas convaincu par sa prestation et stupéfait que deux cents spectateurs complètement adjanisés aient applaudi debout pendant une à deux minutes .
    Pas d’interview, même pas envie;
    et puis ce n’est pas facile, les interview:

    https://www.youtube.com/watch?v=C3RiazetBmM

      • Oui.
        Je n’ose en dire plus car mon dernier commentaire, pourtant très propre, est en attente de validation.
        S’ il faut maintenant patienter pour commenter, je quitte définitivement.

          • C’est mystérieux;l’attente peut être plus ou moins longue.
            Méfiez-vous aussi de certains mots que le robot peut juger attentatoires aux bonnes mœurs;j’ai mis du temps à comprendre pourquoi un commentaire sur le bombardement d’Hiroshima ne passait pas.
            (On peut écrire Enola mais pas le nom complet.)

  58. Pour en revenir à nos crânes d’œuf. Zorglub a raison.
    Mon jeune frère X-Mines était au départ très civique et a donné de son temps à la France. Après un passage à Bruxelles sur le dossier Microsoft, il s’est embarqué dans l’équipe d’Anne Lauvergeon chez AREVA et il était en charge des acquisitions d’uranium. Je ne sais par quel miracle il a réussi à échapper au scandale y afférant … Puis, il s’est barré en Allemagne dans une filiale d’Areva (éolien Offshore)après le départ d’Anne Lauvergeon mais bosser pour une entreprise française, ça a l’air d’être à devenir fou.
    Maintenant, il bosse toujours dans l’éolien offshore mais pour une boîte danoise implantée en Allemagne et il a enfin les coudées franches. Des soucis, bien sûr, mais les mains libres.
    Travailler pour la France, sans parler de l’aspect financier, c’est semble-t-il un truc de fou pour un (grand ?) patron. Faut juste aimer grenouiller, si j’ai bien compris, et grenouiller éventuellement aux dépens des employés et de la santé financière de l’entreprise. Il est bien plus satisfait de son job avec les Allemands et les Danois.

  59. … l’écart de salaire de salaires privé/public est tel que le remboursement serait une blague (2 ans après sa sortie mon fils gagne plus de 50 kF net par an … (comparez avec le traitement d’un agrégé débutant) dixit Zorglub !

    Qui parle toujours en francs …

    • A mon avis, c’est une faute de frappe car 50kF, ça fait pas des masse …Il est sous-smicard, le petit de Zorglub.
      En fait, il est au RSA, même …ou pas loin

      • Il ne faut pas les payer trop les petits crânes d’œuf : cela leur donne des idées de grandeur !
        Tant qu’ils restent dans leurs coquilles on en fait ce qu’on en veut … parole de vieux singe !

  60. « Relire, ce n’est pas lire deux fois. À chaque âge on lit autre chose dans les mêmes livres. »: à intégrer dans un recueil d’aphorismes…

  61. Frédéric Mazzella, le fondateur de Bla Bla car, a dit un jour (je n’ai pas les références) que,jeune, il voulait être un grand physicien;passionné par Einstein,la mécanique quantique,etc.il poussa assez loin ses études …et se rendit compte qu’il n’était pas génial et ne serait jamais un Einstein bis.

    C’est alors qu’il se rabattit sur une carrière d’entrepreneur et devint millionnaire (ou milliardaire.)
    cela ne l’emp^che pas de se considérer comme bien inférieur à tel de ses petits camarades qui,lui, a poursuivi avec succès une carrière scientifique à 2500 euros mensuels.

    • Je comprends bien qu’il ait des complexes en lisant notre génial Lormier ! On l’a, on le garde et on ne le partage pas … notre Grand Léon !

    • Frédéric Mazzella:
      Fils d’un professeur de mathématiques et d’une professeur de français, boursier au lycée Henri-IV en maths-sup et spé, reçu à l’École normale supérieure en physique puis à l’université Stanford (États-Unis) entre 1999 et 2002, payant son inscription en travaillant en parallèle pour la NASA.

      • Comment diable a-t-il fait pour être boursier, quand Jennifer Cagole, qui, a des parents qui sont des employés plutôt bas de gamme, n’a pas pu l’être — ce dont elle fut fort marrie, étant admise en prépas à HIV et n’ayant pas pu y aller ?

  62. Le 12 janvier 2018 à 22 h 28 min, dobolino a dit :

    Cordier : Tu sais pourquoi les chiens s’reniflent les fesses ? Eh bien figure-toi qu’à l’époque où la Terre était gouvernée par les chiens, ils avaient décidé de tenir une espèce de congrès pour faire voter des lois nouvelles. alors le chien qui présidait l’assemblée leur dit : « Écoutez, vu qu’on va rester plusieurs jours enfermés ici, je propose, par mesure d’hygiène, qu’on laisse nos trous d’balle au vestiaire. »

    C’était donc des chiens é-culés.
    dobolino, vous m’avez fait me souvenir d’un questionnement sur le préfixe « é » provoqué par l’emploi du mot « écouillé » (Il Maestro l’a repris récemment)

    épouillé:débarrassé de ses poux
    éculé:privé de son cul
    épilé:qui n’a plus de piles:ex: « Mon lapin Duracelle est épilé;il ne remue plus. »
    etc.

    • En plus elle habite à Villa Villekulla.

      « Pose ton vil khul là,on va s’amuser. »

      Le thème du viol (et de la possibilité d’une île-pardon d’une jouissance) est souvent à l’arrière-plan de vos commentaires:vous déposâtes un lien (en l’absence d’appareil critique, je ne saurais dire exactement quand) qui,in fine, menait à la scandaleuse B.Lahaie laquelle déclarait , viva voce, sine ulla verecundia: »On peut jouir pendant un viol. »

  63. J’ai visité moi aussi le « Locus Solus » du si génial Lucifer-Lormier ; c’est la roulotte de Raymond Roussel en plus grand ; le Bescherelle réécrit, moitié-pot Belge, moitié-aventuriers du Monde perdu de Conan Doyle. C’est un compendium d’inventions bizarres … que le Tournesol d’Hergé a ressuscité, entre oranges bleues et fléchettes au curare. C’est ma jungle à moi … majestueuse, disparate et inachevable.

  64. Si « Fifi Brindacier » s’était appelée en Français « Blablabla Fille » cela aurait suscité des problèmes ! On n’a pas fait appel au divin Lormier pour rebaptiser Pipi Långstrump …

  65. Pour ceux que ça intéresserait, une analyse de copies de bac S sciences physiques qui date déjà de 10 ans. Depuis, de l’avis général, le niveau moyen a atteint un empyrée inégalé dans le pire.

    http://dl.free.fr/rSwKScLfB

    Enjoy !

  66. Moi, quand j’ai la grippe, je relis Les Oiseaux se cachent pour mourir, ou la série des Angélique. C’est bô !
    Des fois un SAS, aussi.

    • « L’homme basané la jeta contre le lit bas, retroussa sa robe du soir et la sodomisa en force. Elle émit des couinements de truie égorgée, qui se fondirent très vite en une longue plainte de jouissance écorchée. Hassan consulta alors sa montre Seiko et sut qu’il lui fallait éjaculer très vite, Malko Linge n’attendrait pas (1).  » — z’avez pas honte, Dobolino ? Ah, ça se lit vite, effectivement…

      (1) Je ne me suis pas cassé à aller chercher un passage exact, tout se ressemble, et d’ailleurs je n’en ai pas dans ma ibliothèque. Je vous ai fabriqué un pastiche express.

  67. J’ai un époux qui relit très rarement alors que je suis une adepte de la relecture tous les dix ans. Mais je me rends compte qu’à 64 ans, il a encore présent en tête de façon très précise ce qu’il a lu à vingt ou trente ans; Il lit très lentement alors que je dévore ce que je lis. Je lis au moins cinq fois plus vite que lui. Lui savoure chaque mot, chaque situation, chaque tournure de phrase et il semblerait que ça reste gravé de façon indélébile dans son cerveau.

  68. Marcella veut que vous la lisier :

    http://www.liberation.fr/debats/2018/01/12/que-truies-et-porcs-s-importunent-reciproquement_1622124

    « Que ces beaufs satisfaits comprennent une fois pour toutes que la scène érotique ne devrait plus être une affaire des porcs s’attaquant à des petites princesses mais un capharnaüm dans lequel les premiers devront se confronter à des truies aussi avides et impérieuses qu’eux. A des truies exigeantes et égoïstes, à de véritables reines. C’est seulement ce jour-là que la liberté sexuelle ne pourra se concevoir sans celle d’importuner son prochain. »

    Ça va chier …

  69. J’ai donc revu la fameuse séance d’hypnose de la fille d' »El Presidente », tournant du film qui oblige le père à regarder sa noirceur en face par perturbation importée, ce père président de la République, rarement traversé de failles sauf quand son propre visage se retrouve réfléchi dans le regard de sa fille. C’est que certaines dérobades sont invivables sous le regard des plus proches. Seule la fille a le pouvoir de le faire ployer à ce point et lui permet d’accéder à la réelle conscience de son père. Maintenant que je l’ai revue, je comprends mieux pourquoi je n’avais pas autant percuté cette scène(*): Mitre a très bien filmé la partie « congrès » mais par contre, dans les scènes intimistes, la construction de l’image et la position des acteurs dans l’espace sont assez paresseuses, et traduisent faiblement les tensions qui les habitent et les lient.
    J’ai pensé à l’excellent « Ghostwriter » de Polanski, et de l’usage qu’il fait du décor anguleux et glacial de la villa. Mais Mitre n’est pas Polanski et n’a pas su exploiter pour le mieux cet « Overlook » chilien.

    (*) Il faut avouer que j’étais passé auparavant à l’Institut Picon-Bartabacs et que le Scapa, et conjointement la musique minimaliste et insistante d’Iglesias dans le film, m’avaient mis aussi en état d’hypnose.

    • A vrai dire, une ambiguïté subsiste jusqu’au bout. El Presidente (quel acteur, Ricardo Darin !) a-t-iol ou non fait exécuter son ex-beau-fils ? Sa fille n’a-t-elle pas subi de la part du psy une forme d’hypnose susceptible de faire émerger des « souvenirs inventés » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Faux_souvenirs) ? Il y a eu un procès en 2012 où l’accusation de viol ne reposait que sur un souvenir inventé — ce qui a ét prouvé à l’audience — et je me demande combien de traumas sont ainsi des re-créations dues à un psy manipulateur… Enfin, la manipulation due à Christian Slater est la plus belle de toutes. Un film très brillant, parce que le double fil des manips est tissé de façon inextricable.

        • Laquelle ? Sur Paris ? Les Anglais ont anéanti nombre de villes françaises en ravageant les populations civiles (Le Havre, par exemple), sans que ça émeuve qui que ce soit. Sinon, je ne vois pas. Ça va trop vite, parfois, sur ce blog.

      • El Presidente: Excellent film, la preuve, JPB, une semaine après se pose encore des questions.
        Ricardo Darin, acteur magistral, m’a donné l’envie de revoir « El secreto de sus ojos » (dont j’ai le dvd) : Dans ses yeux, un régal !

  70. Qui a tiré la galette des reines cette année ? Ah ! mais je vois que c’est Brighelli et Hervé bonne épiphanie alors !

    • Je doute que nous ayons quoi que ce soit à apprendre à ce garçon, les uns et les autres … Il a été aussi lauréat du Concours général en version latine et a fini par être interdit de concourir au prix de poésie des collèges d’Ile de France car il gagnait haut la main chaque année. On l’a accusé d’être déloyal avec ses camarades.
      En revanche, quand il sort d’une pièce, il éteint la lumière même si elle est pleine de monde …

  71. à dobolino

    Je butinais….Je suis tombé là-dessus: une recension (plutôt convenue et qui se voudrait intelligente) d’un livre de Cécile Revéret (auteur cité par le Maître).

    http://education.blog.lemonde.fr/2009/11/14/la-%C2%AB-sagesse-du-professeur-de-francais-%C2%BB-ou-de-la-difficulte-de-sauver-les-lettres-sans-se-contredire/

    suivie d’une réplique extrêmement convaincante et incisive d’une certaine Catherine HUBY, Professeur des écoles.

    un extrait:
    « … en tant que « vieille barbe » de l’enseignement primaire (j’ai en effet 34 ans d’ancienneté, je ne partage pas votre optimisme quant à la proportion d’écoles élémentaires où l’on privilégie la « voie indirecte » à la « voie directe » dans l’apprentissage de la lecture. »

    tout ceci date de 2009.

    • Lormier , dans la police, aurait atteint le dernier échelon de son grade et même plus encore !

      • Une IA « s’enrichit » de ses contacts, sa base de connaissances s’élargit, la compréhension qu’ont les mortels de ses sentences se dilue dans des liens de plus en plus nombreux qu’elle établit entre les « choses ».

        Elle vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir et il y eut un matin…

        • La police fait de plus en plus confiance à l’intelligence artificielle.

          Grâce à la reconnaissance des formes,la police américaine pourra bientôt repérer automatiquement une sale gueule dans une foule..

  72. Quelle différence y a-t-il entre un pédophile et un pédagogiste?
    Le pédophile, lui, aime vraiment les enfants…

  73. à allons bon
    Le 14 janvier 2018 à 21 h 25 min,
    Allons bon
    a dit :
    Est-ce que vous avez lu ma question sur Churchill, Monsieur Brighelli ?

    Comme je voulais savoir quelle question vous aviez posée,je suis retourné voir les commentaires au billet précédent.

    Le 13 janvier 2018 à 20 h 05 min,
    Allons bon
    a dit :
    Est-il vrai que Churchill voulait attaquer les Allemands en plein Paris sans se soucier des destructions inévitables que cela allait entraîner ? De Gaulle a évidemment mis le holà et nous pouvons donc continuer à admirer cette ville intacte, enfin, presque.

    Le 13 janvier 2018 à 20 h 10 min,
    Dugong a dit :
    D’ailleurs dans un des multiples mondes possibles c’est ce qui s’est passé après le lancer de dés…

    Le 13 janvier 2018 à 20 h 19 min,Allons bon a dit :
    Une araignée, ce type ! Incroyable ! Et ignare ! Mais ça ne fait rien, il donne quand même son avis !

    Le 13 janvier 2018 à 20 h 57 min,Dugong a dit :
    Quand on tombe sur une vedette de votre calibre, on s’accroche.

    Le 14 janvier 2018 à 11 h 38 min, Allons bon a dit :
    Il finirait par me faire de la peine !

    Le texte de la pièce est écrit. Il faudrait un bon metteur-en-scène.

  74. « Heureusement qu’il y a les médias, les journalistes, la sociologie, les statistiques, tout ça, parce que si les gens se basaient uniquement sur la rue, les moyens de transports, les écoles, la réalité, l’expérience, ils pourraient croire à un génocide par substitution. » Camus (Renaud, pas Albert !)

  75. Qui va enseigner dans les ersatz de propédeutiques ? Nos bons universitaires sont trop imbus d’eux-mêmes pour s’abaisser à cela.

  76. À JPB du 14 janvier 2018 à 21 h 01 min:

    Oui, je me pose maintenant la question de savoir si sa fille a tout inventé ? A-t-elle tout vu ? Se souvient-elle de ses souvenirs à lui ?
    Santiago Mitre laisse le choix. Cette hypothèse n’est pas la plus crédible mais c’est celle que je préfère, à la fois « borgésienne » et cohérente. Je me souviens d’avoir lu il y a quelques années, que des découvertes épigénétiques sur la souris avaient montré qu’on arrivait à détecter sur trois générations la transmission patrilinéaire d’un traumatisme psychologique, d’une douleur transfixante à travers les gènes et le temps.
    Alors pourquoi pas la transmission épigénétique d’un souvenir ?
    La fin abrupte du film m’a laissé perplexe. Et si ce président était le diable de l’histoire que lui raconta son grand-père, quand il avait 4 ou 5 ans ? Sa fille ne le traite-t-elle pas d’assassin à plusieurs reprises ? N’a-t-il pas tué son voisin et incendié sa maison ? Celui-ci était-il l’amant de son ex-femme ? N’est-il pas responsable de la mort de son gendre ? Dominant sa fille, ses petites filles, et même sa maitresse et collaboratrice directe(*) ? Et ne s’est-il pas arrangé pour empocher directement entre 3 et 5 milliards de dollars du voisin gringo (la séquence nous laisse en plan avant la fin des négociations) ? Un manipulateur suprême, auprès duquel le président matamore brésilien prend des allures d’enfant de choeur ! C’est ce que semble exprimer l’oeil du cheval qui le regarde depuis la plaine enneigée de la Cordillère des Andes.

    (*)La première fois que j’ai vu le film, j’ai beaucoup regardé cette femme. Pas la fille, pas sa femme, non la femme a côté du président : His girl Friday, comme dans le film de Howard Hawks. Que serait-il sans elle ?

    À Guy du 15 janvier 2018 à 0 h 09 min:
    Oui, vraiment un excellent acteur, véritable icône du cinéma en Argentine. Le choix de Ricardo Darin est parfait. De toute façon, Mitre voulait Darin sinon rien ! Je l’avais vu auparavant dans un film très émouvant, Truman. Il me fait parfois penser parfois à Ray Wise.

  77.  » La médecine, c’est ingrat. Quand on se fait honorer par les riches, on a l’air d’un larbin. Par les pauvres, on a tout du voleur.  » L.F. Céline

    Je commence ma semaine de travail avec bonne humeur …

  78. Le petit frère de Dobo est certainement très sympathique mais ce ne sera jamais un grand industriel comme Carlos Ghosn qui a pourtant suivi la même formation.

    • Pour une analyse plus développée, on consultera utilement :

      « Towards an epigenetic landscape description of industrial skills ». Review of Modern Babiology – Driout, Driout, Driout and al., Rueil 1917.

        • En outre, Carlos Ghosn est né en 1954 et Jean Huby fin 1977. Nous n’avons aucune idée de sa future trajectoire, ni vous ni moi. Qui parlait de Ghosn en 1994, hors des milieux professionnels ?
          D’ailleurs, je ne sais ce qu’on dit de Huby en Allemagne et au Danemark !

  79. Dobo,

    Vous confondez le fort en thème comme Jean Huby – alias petit frère – et le type qui a une vocation dans le sang ! J’ai lu le petit discours de Jean Huby lorsqu’il a reçu le prix Poincaré, c’est bien tourné et cela ne choque personne mais ce n’est pas assez personnel justement !

    P.S Essayez de n’en pas en faire une affaire personnelle !

    • Mais je ne confonds rien du tout ! Je n’en fais pas une affaire personnelle non plus.
      Jean savait pertinemment ce qu’il fallait faire pour être major et son discours en est probablement le reflet. Pas de place pour l’imagination !
      S’il s’était laissé aller à ses penchants d’ado et à ses goûts personnels, il aurait fait des Lettres Classiques. Il a préféré ses ambitions à ses penchants. Par ailleurs, son père ( le mien) estimait qu’il était trop original en dissertation et développait trop d’imagination et de créativité pour réussir à entrer major à Ulm en Lettres et que maths et physique convenaient mieux pour combattre son originalité.
      Il a bien retenu la leçon paternelle et s’est gendarmé ! Ce discours en est le reflet.
      Puis, il me semble que l’appât du gain l’a emporté, à l’âge adulte, le fond d’honnêteté transmise par le père ayant persisté malgré tout.
      C’est en outre un catholique très fervent.
      Vous voyez qu’on est bien loin de votre interprétation bâtie à base d’informations tronquées !
      Vous voyez qu’on est loin de votre interprétation tronquée

      • Alllez-vous faire entrer dans votre caboche une fois pour toutes qu’il n’existe pas de « major à Ulm « ?

        Il y a des majors à Polytechnique (que vous pouvez appeler l’X,ou si vous préférez , Cava)-école militaire* qui emprunte son jargon à l’armée.

        L’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm n’est pas une école militaire(pas plus que celle de Saint-Cloud-aujourd’hui Lyon- que fréquenta le Maître,cloutard toujours hors des clous.

        * Certains voudraient voir en elle la première école militaire de toutes…mais me disait un colonel ayant eu à entraîner des polytechniciens,c’est vraiment une pure légende.

        • major à l’entrée ! Pas à la sortie !
          A la sortie, on peut être premier à l’agrégation !
          Et pourquoi cette agressivité, ce mépris ? « caboche », c’est insultant, poussinet !

          • Au fait, Lormier, mon père fut successivement élève de Saint-Cloud (deuxième à l’admission), assistant à Saint-Cloud, puis directeur de cette même école. Je sais de ce fait énormément de choses sur les ENS, et ce depuis ma plus tendre enfance, ayant vécu au sein de cette école de deux à six ans, au milieu des étudiants de l’école. Ma mère a fait Fontenay. Et la deuxième épouse de mon père sort de Sèvres.

          • Pardon d’avoir eu ce ton;je suis un peu énervé chaque fois que je lis cette incongruité;vous n’y êtes pour rien.

            quant au mot « caboche » je ne me fusse pas douter qu’il pût paraître insultant:on dit gentiment d’un enfant têtu qu’il est cabochard.

            « A la sortie, on peut être premier à l’agrégation ! »

            Et alors ?

            Quel rapport ?

            Remarque dépourvue de toute pertinence.

            Votre grippe est-elle transmissible à certains animaux ?

  80. Carlos Ghosn c’est un ambitieux – il avait ça dans le sang et en plus il adore la mécanique automobile !

    • Le looser aussi aurait « ça » dans le sang (i.e. son ADN ?) ?

      Driout, daignez transmettre votre Savoir à nouzautres, pauvres démunis d’ambition.

      • « looser »

        Certainement une faute de frappe.

        De grâce, écrivez LOSER avec un seul « o ».

        Nous ne pourrons jamais rectifier toutes les erreurs;tentons d’en ralentir la prolifération.

  81. Dugong,

    Vous êtes certainement l’homme le plus intelligent du blog mais vous le faites un peu trop savoir pour qu’on vous prenne tout à fait au sérieux !
    Les jeux de mots vous vont si bien … n’allez pas plus haut que la sandale comme disait si bien Saint-Lormier.

    • Majesté, vous nous donnez tant d’occasions de rire et vous voudriez nous contraindre à une indulgence soumise ?

      La vie est trop courte.

      • Ce commentaire s’adresse à Driout;pourquoi n’est-il pas apparu juste en dessous de sa remarque ?

        Mystère.

  82. et je ne sais pas si mon demi-frère est sympathique. Voilà bien vingt ans que je n’ai eu aucun contact avec lui …

    • Ocean Breeze, une ville de Floride ;
      Ocean breeze, un cocktail ;
      Ocean Breeze, un yacht de luxe de Saddam Hussein.

      Votre frère est-il un alcoolique mondain, un retraité de Floride ou un adepte des croisières avec des dictateurs ? Répondez franchement !

  83. Ni vous, Driout, ni moi, ne connaissons cet homme et ses ambitions. Je ne connais que son enfance, son adolescence et sa trajectoire scolaire. De l’homme de quarante qu’il est à présent, j’ignore tout, à part quelques points donnés par notre commun père.

    • Ben alors ? Curieuse comme une chatte vous n’avez pas réussi à le mettre sur le gril ? Ou bien il ne veut plus vous parler parce qu’il craint vos indiscrétions ?

      Moi si j’étais un jeune homme distingué, ayant un soupçon d’ambition et avec du raffinement littéraire je fuirais comme la peste une demi-sœur bulldozer qui en plus n’est pas trop maligne socialement parlant ! Bonne avec les bêtes, idiote au milieu des hommes …

      • mais je ne fréquente absolument pas mon jeune demi-frère, Driout, sans la moindre fâcherie entre nous. Où trouverions-nous le temps, d’ailleurs ? C’est un père de famille de quatre enfants très jeunes, qui vit à Hambourg et travaille 80 heures par semaine.

        • Pourquoi en parler alors ? Ou bien alors vous commencez une série sur les majors de polytechnique depuis les origines pour faire bisquer Lormier ?

          Ou bien alors c’est une déclaration d’amour pour votre père par ricochet ?*

          * Je ne veux pas mourir idiot

          • Je ne sais plus comment c’est venu … Ah si ! Au départ, c’est la fuite des jeunes cerveaux de l’université française à l’étranger. L’exemple m’a semblé intéressant à présenter et discuter, puisque le gars a vraiment voulu jouer le jeu et bosser pour la France. Il est parti de guerre lasse, semble-t-il, le successeur d’Anne Lauvergeon chez AREVA étant d’après lui une vérole incompétente.

  84. Récupéré sur Facebook :
    René Gendre a écrit Du lourd du très lourd! Cela dit, cette « expérience » n’est-elle pas une caricature, un trait forcé de l’autre école, l’ institutionnelle, qui de façon hypocrite fonctionne formellement selon des schémas rigoureux, mais qui, en réalité « met elle aussi au centre de son dispositif » l’enfant-roi, l’individu monobloc non divisé, non séparé de lui-même, non éduqué, bref le sujet parfait livré et commercialisé sur le marché?

    https://www.youtube.com/watch?v=T9sK14MVDNs&feature=share&app=desktop

    Je déconseille le visionnage de cette vidéo aux âmes sensibles !

      • ça crée des liens. Nous avons tous deux fréquenté assidument l’avenue Pozzo di Borgho, lui avec ses livres et ses potes, moi avec mon tricycle. Y’a une grande descente et je me suis pris un gadin mémorable avec mon véhicule rouge et bleu.
        Je passais aussi beaucoup de temps chez le menuisier qui avait un fils de mon âge.
        Une fois, j’ai accompagné mon papa dans la chambre d’un étudiant. Celui-ci a voulu m’offrir un sucre mais je l’ai refusé : on m’avait dit de ne jamais accepter un bonbon d’un étranger !
        Saint Cloud, ce sont mes plus belles années d’enfance !

          • Non, pas Brighelli. Brighelli est trop jeune. Il était à peine en CM2 ou en sixième quand j’étais à Saint Cloud, de 1962 à 1965.

  85. En résumé Dobo vous nous répétez les propos de votre père sur votre demi-frère ? J’en déduis donc que c’est un discret hommage à votre père qui a su si bien éduquer les enfants de son deuxième lit.

    Vous êtes une bonne fille ! Mais indiscrète quand même …

    • Concernant Jean, c’est plutôt un hommage (ou une critique ?) à sa mère. Elle a tout fait pour en faire l’excellence de l’école française puis un homme riche. Mon père s’est contenté de suivre le mouvement. Il n’a pas du tout le rôle principal dans cette réussite. Son seul rôle réel a été de lui interdire formellement de faire l’ENA sous peine de rupture.

  86. Et puis, Driout, j’ai aussi un autre frère qui a exporté son cerveau. Ingénieur ESPCI, après son DEA, son année de spécialisation à l’Institut Français du Pétrole à Rueil, il a commencé sa carrière chez Rohm et Haas à Sophia Antipolis. La maison-mère est à Philadelphie. Il y a d’abord fait un premier séjour, puis une deuxième qui s’est prolongé, depuis 1988 jusqu’à aujourd’hui. Carte verte, enfants à double nationalité etc … Jamais revenu en France, malgré son envie affective. Les salaires sont bien plus attractifs là-bas.

      • Oui. Un mail se matin pour me dire qu’il était menacé de perdre son emploi. Je rumine ma réponse car je suis désemparée pour lui. Se faire jeter au bout de 42 ans de maison, c’est violent.
        C’est lui qui m’a poussée à prendre la pente avec mon tricycle !

        • Et avec Jean, ce n’est pas qu’on ne se parle pas, au sens fâcherie, c’est juste que ça se trouve comme ça. Je me tiens au courant de sa trajectoire. C’est intéressant.

          • Et Flo a raison : pas un seul ingénieur américain du nord avec mon frère. Tous les ingénieurs sont importés ( Chine, Inde, Europe). Seuls les techniciens sont de souche.

        • 42 ans ? Il doit avoir plus de 65 ans donc je suppose qu’il peut prendre sa retraite aux Etats-Unis dans des conditions de confort acceptable.
          C’est pas dramatique quand même.

          • Il a soixante trois et demi. Mais c’est loin d’être l’âge de la retraite pour les professions supérieures, là-bas.
            Mais c’est un des arguments que je rumine, en effet.

  87. Les cadres supérieurs sont poussés vers la sortie à partir d’un certain âge car ils coûtent trop cher. Maintenant il peut toujours devenir ingénieur-conseil …

    • C’est-à-dire qu’il a jusqu’à maintenant échappé à tous les plans de restructuration, son expertise étant indispensable. Des ingénieurs avec une telle formation et une telle expérience, c’est difficile à trouver, aux Etats-Unis.
      Je pense aussi à la blessure narcissique, autant qu’à la plaie d’argent.

  88. Le 15 janvier 2018 à 14 h 17 min,
    dobolino
    a dit :
    On peut intégrer premier et ça s’appelle major, dans toutes les grands écoles.
    Perseverare diabolicum.
    Je vous classe deuxième ultracrépidarienne,juste après Driout.

    • On est classé à l’entrée, au concours. Et, pour nous, vétérinaires, également à l’issue de chaque année et à la sortie ( gros beaux cadeaux des labos pharmaceutiques à la sortie major).

      NB ; comme cadeau de sortie, mon frère polytechnicien a eu les œuvres complètes de Poincaré, il me semble

  89. Lormier a une nostalgie fondamentale de la classe ; c’est plus fort que lui : il faut qu’il note et qu’il classe … donc voilà je suis le premier des derniers et Dobo me suit !

    « Bonnet d’âne » c’est sa classe de remplacement … son petit bonus de retraité !

  90. Non, en fait, Brighelli est sorti de l’ENS juste avant que mon père y assure les fonctions de directeur. Vu l’orientation politique de l’un et de l’autre à l’époque, il y aurait pu y avoir quelques frictions.
    Alors, ça nous fait rire, Catherine Huby et moi. Vu qu’à présent, Brighelli est largement aussi radical que mon père en 1975.

    • Mais ce n’est plus le blog de Brighelli ! C’est le blog à la petite famille de Dobo avec comme maître-censeur Lormier … il faut s’adapter Zorglub !

      • Trop rare, trop rare, Monsieur Driout, alors certains prennent toute la place comme ils accaparent la tablette des places à quatre dans les TGV.

  91. En guest-star on aura peut être maintenant JPB ! Ca dépend de la décision de la maîtresse des lieux …

  92. Coffee break: je passe sur le blog, bac à sable d’enfantelets expérimentés, pour venir aux nouvelles. Ne soyons pas méchant, cela passerait pour de la provocation, mais cette agora est devenue l’expression narcissique de gens comme Driout ou Lormier aidés par ce chou-fleur sec de Dobo, tous en souffrance pensive plutôt qu’active, incapables de faire autre chose de leur vie nombriliste !
    Pour le bolo standard càd le lecteur de posts dans mon genre, cela reste une distraction. Je sors donc, car l’approche du monde par la gravitation quantique à boucles me parait autrement plus bandant.

  93. @ Lormier : mon pôpa a aussi été président du jury d’agréation d’allemand. On le nommait dans Le Monde furor teutonicus. Il était impitoyable. De 1970 ou 1971 à 1977, il me semble.

  94. Pour participer :

    Moi aussi je suis tallé au cinéma.
    J’aurais voulu un esquimau mais y’a pas eu d’entracte.

    La fille à côté de moi s’est laissée tripoter un moment puis elle a protesté : » ‘tain tu fais chier, t’en fais pas tant à la maison quand on regarde la télé ».

    C’était un film américain mais y’avait pas de gendarmes (ni de voleurs, mais ça, je ne suis pas très sûr) et ils roulaient tous en mercedes noire sans jamais se poursuivre.
    Ce qui m’a le plus étonné c’est qu’ils ne parlaient pas anglais (non pas que je le comprenne mais je le reconnais). On m’a dit que maintenant aux amériques on parle aussi beaucoup espagnol (peut-être à cause de tous ces immigrés ? Et peut être que chez nous aussi, un jour, on ne parlera pas tant français que ça ?).

    Après j’ai voulu dormir un peu mais le son était trop fort.

    Le réchauffement climatique ça doit être vrai. La neige avait beaucoup fondu dans les montagnes et du coup c’était pas très joli. Jamais tout blanc de partout ni bien vert avec des fleurs.

    En plus, j’ai pas bien compris qui étaient les méchants et les gentils ni si l’histoire s’est bien ou mal finie.

    Derrière moi des gens parlaient à la fin du film (ça a duré un temps incroyable toute sortes de trucs écrits à l’écran qui défilent, je serais bien sorti mais il faisait noir j’avais peur de tomber).

    Ils étaient étonnés « d’une narration ultra linéaire alors que les fils fictionnels plongent dans des passés multiples, incertains et donc vertigineux » semblaient émus « de la prise de distance formelle avec toute expression de l’émotion dans des situations pourtant propices au pathos, au stress ou au débordement cognitif « .
    Ils ont été surpris par « l’imbrication dépassionnée de la prise de décisions engageant l’Histoire, avec un grand H (*) avec celles impliquant l’intimité qui laisse envisager des perspectives inquiétantes dans le réel ». Après ils ont dit que « le regard sur le mal n’était pas sans faire songer à Hannah (**) et que les personnages semblaient plus portés par une prédestination relevant d’un quasi matérialiste historique plutôt que d’une véritable ambition ou de l’exercice du libre arbitre ».
    La fille a fini par dire « Bon, tu viens, on va boire un verre, Hervé ? ».

    Ça tombait bien des gens ont allumé les lumières à ce moment là.

    C’était bien quand même.

    (*) je m’en doutais déjà un peu avant, ça devait être des drogués
    (**) sans doute une tatan à eux qui n’a pas si bon caractère ? Du coup je me suis demandé s’ils n’étaient en plus un peu juifs.

  95. Je pourrais corriger quelques faute d’orthographe ou ajouter un « pas » dans la dernière phrase.

    Par chance j’ai pas jeté le ticket, je viens de retrouver le titre du film « El presidente ».
    Le mec qui a écrit le titre il est dyslexique et dysorthographique (la globale, la globale vous-dis-je).

  96. L’orthographe est totalement rejetée du système éducatif, c’est clair. Je suis déléguée parent d’élèves, fidèle lectrice de Mr Brighelli, et pourtant je vais de surprise en surprise:
    – ma proposition de mettre en place au collège un concours d’orthographe: rejet de la prof de français, sous le prétexte que c’est élitiste.
    – réunion parents-profs en seconde; je demande au prof de français de sensibiliser mon fils à l’orthographe, car il est négligent et les pluriels passent régulièrement à la trappe. Et là stupéfaction, il me dit que ce n’est pas grave, et que dans la classe (de mon fils – bonne classe bon lycée) certains élèves mettent -ent au pluriel des noms et qu’on l’admet!

  97. Cependant un espoir: hors du système éducatif: le projet Voltaire?
    En me promenant sur leur site, je constate qu’ils enseignent la bonne vieille grammaire de base: sujet verbe complément…Et là, point de pélagos-gauchos dégoulinants. Point de prédicat. Ce qui compte c’est l’efficacité. Et l’employabilité (liée à l’orthographe). Cette entreprise a réussi à réhabiliter l’orthographe en en faisant une compétence professionnelle et en adoptant tous les codes des tests anglo-saxons: le score, lié à certaines compétences, les tests en ligne…Et au bout, un certificat. Quoi qu’on dise, la note, le « diplôme », sont motivants pour les jeunes. Je l’ai constaté en regardant mon fils préparant son code en ligne.
    Je pense donc l’inscrire au projet Voltaire, puisque l’éducation nationale ne prend pas en charge l’orthographe. Mais là encore, ce sera réservé à ceux qui payent…
    Je ne suis pas du tout fan de cette transformation de l’enseignement (professionnalisation de tous les savoirs, leur transformation en compétences…) mais vu ce qu’on fait au lycée (et ce qu’on ne fait plus), il faut bien y palier pour nos enfants.
    Moi aussi je vais préparer le certificat Voltaire…Avec un vieux Bled de 3ème.

  98. Bien que vous ayez le même prénom que moi et que le français ne soit pas ma langue maternelle, (né à Strasbourg en 43), je ne suis en général pas de votre avis. Pour une fois, je ne peux qu’apprécier votre article sur le fond et de plus partager votre passion pour « coup de torchon » qui retrace parfaitement l’ambiance de l’époque, tel que la décrivait mon père après plusieurs années passées au Gabon. Enfin, bien qu’ayant une bonne quantité de peaux d’âne, je suis particulièrement fier de mon certificat d’études.
    Cordialement, JPS

  99. Je suis le plus souvent d’accord avec vous mais je n’accepte pas le jugement que vous portez sur les administrateurs des colonies. Ils sortaient de l’Ecole Coloniale (rebaptisée ensuite Ecole de la France d’Outre-Mer ) qu’ils avaient intégré après un concours difficile – du niveau de celui de Saint-Cyr. J’en ai connu pas mal quand j’étais officier des troupes coloniales et je peux témoigner de leur qualités humaines et professionnelles.

    • Aussi ne parlais-je pas des administrateurs, mais du flic de base — celui que met en scène Tavernier. J’en ai connu quelques-uns, en Corse, qui avait survécu à l’Afrique et à l’Indochine — et leur foie et leur nez portaient témoignage de leur capacité de résilience…

      • Lisez sur le sujet ce que Céline ou Gide, qui y sont allés, écrivent des gens qu’ils ont rencontrés là-bas… Un ramassis de crapules alcooliques, se faisant la main sur le dos des Africains.

  100. EXCELLENT VOTRE ARTICLE ! VOTRE METHODE FINALE, EXPÉDITIVE, C’EST MIEUX ENCORE QUE « DU BALAI! ». JE SUIS TRÈS HEUREUSE DE LIRE QUE VOUS MENTIONNEZ LA GRAMMAIRE DE CÉCILE REVÉRET QUE JE MENTIONNE AUSSI DANS MON PETIT LIVRE À VENIR EN MARS AUX EDITIONS DU CERF : « LA GUERRE AU FRANçAIS »
    LE PIED D’ESTAL(E) DATE D’IL Y A FORT LONGTEMPS COMME LA VEUVE DU SONNET DE BAUDELAIRE QUI, POUR LES ÉLÈVES, DÉNUDE SA JAMBE « DE STATUE » DU BAS EN HAUT!
    BIEN A VOUS, CHER COLLÈGUE ( ET J’ÉCRIS AUSSI DANS CAUSEUR EN LIGNE! )
    MHV

  101. Dans les commentaires, tout a été dit. Mais aucun ne fait surgir le but poursuivi dans les ravages infligés à cette pauvre langue française. Qui veut qoi, pourquoi? On reste toujours dans les effets, mais les objectifs ne sont jamais clairement abordés. Le résultat, c’et l’inculture, la malléabilité des esprits et enfinun pouvoir à portée de main pour les c…

  102. Excellent article ! La manière expéditive finale est plus efficace que le coup de balai.
    Quant au piédestal, il remonte à loin ! C’était ce que les professeurs appelaient autrefois une « perle ». Tout comme la jambe ( de statue !) que dénude la veuve en grand deuil du sonnet de Baudelaire.
    Je suis très heureuse que vous mentionniez la grammaire de Cécile Revéret.
    Bien à vous, cher collègue.
    MHV

  103. Donc, JPB, vous me décevez.
    …ou bien n’avez-vous pas relu suffisamment Proust.
    Dans le Livre de Poche, le premier plaisir consistait à tirer du rayon le premier des 6 ou 8 volumes doubles ou triples avec la perspective d’un plaisir continu pas trop bref. Puis la lecture, les relectures …et la catastrophe : la perception des mécanismes.
    La fabrication des faux souvenirs ou des doutes stupides – stupides mais source essentielle des pamoisons recherchées – devient un peu trop visible, la répétition du procédé lassante et …la cessation des relectures survient inexorablement. …À condition d’un nombre suffisant de relectures, alors, JPB, si vous voulez vraiment apprécier Proust à sa juste valeur, il faudrait le relire encore …à moins que vous ne préféreriez n’en garder qu’un souvenir amoureux, auquel cas n’en faites rien.

    • Je crois que je le relis chaque fois que j’ai presque tout oublié — un peu comme un réchauffé avec une dame que l’on a beaucoup aimée, mais que l’on a du mal à reconnaître, à chaque fois — non parce qu’elle a changé, mais parce que vous avez changé, votre regard sur elle en tout cas.

  104. J’essaye à nouveau : JPB vous m’avez déçu car le plaisir de relire qui vous réjouit d’avance en prenant sur le rayon le premier tome de la Recherche et en savourant d’avance la quantité de bonnes choses à venir finit par se ternir quand les mécanismes de notre Marcel deviennent trop évidents : tout l’artificiel qui préside aux fausses émotions, aux faux mensonges, aux faux doutes : en somme à toutes les faussetés alléguées pour pondre de la copie devient subitement trop visible. À force des relectures.
    Apparaissent en plus, alors, les doublons de situations jusqu’à l’ultime et déplorable répétition des scènes au boxon de Charlus et de l’ami chéri, j’ai oublié son nom – Robert? – l’amant de Judithquandduseigneur …(Judith?) …et là c’est la fin des relectures, à regret mais …c’est la fin.
    Peut-être ne l’avez-vous pas assez relu? Vous avez finalement bien fait !

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