Plus ça va, plus je hais les économistes.
Déjà que je haïssais les sociologues (1)… Que va-t-il rester debout de cette discipline bâtarde, à force de se vouloir attrape-tout, baptisée SES — Sciences Economiques et Sociales ?
Sciences mon cul ! aurait dit Zazie. Déjà qu’elle en disait autant quand elle entendait parler de « Sciences de l’Education »…

Pourquoi tant de haine ? me direz-vous. On va vers Noël…
Justement. Noël ! Parlons-en !
Enfin, ce n’est pas moi qui en parle. C’est, dans le New York Times, Arthur C. Brooks, président de American Enterprise Institute, un think tank comme on dit là-bas (et malheureusement ici aussi) proche du patronat américain, soutenant une politique aussi peu interventionniste que possible — bref, proche également des Républicains. Il a d’ailleurs été l’un des artisans du programme économique mis en place sous Bush. Ce qui ne signifie pas que la Brookings Institution, proche des Démocrates, soit d’émanation gauchisante…
Que dit ce distingué ultra-libéral ?
Dans un article intitulé « Looking for the Perfect Gift ? Social Science Can Help » dont les anglicistes pourront s’infliger la lecture (les autres, don’t panic, je vais en traduire l’essentiel), notre fervent partisan donne ses conseils avisés en matière de cadeaux de Noël : « Pour les économistes, dit-il, le cadeau parfait est vraiment simple : du fric. Et sachez qu’ils sont sidérés que l’on puisse offrir quoi que ce soit d’autre. »
Et d’expliquer que toute une littérature spécialisée déplore le poids mort de Noël dans l’économie. En substance, « la prestigieuse American Economic Review évalue la perte (en termes d’injection financière dans l’économie réelle) occasionnée par les cadeaux de Noël — toujours imparfaits — entre 10 et 33% par rapport à ce que rapporterait l’insertion directe du montant équivalent ». Bref, offrez du cash à vos enfants, même petits — à ceci près que Mr Brooks, suggérant cette idée à son épouse, s’entendit répondre : « Tu peux aussi commencer à alimenter un fonds pour payer un avocat ». Ah, un économiste affligée d’une épouse qui croit au Père Noël, quelle plaie ! Ah, un pays où les enfants traumatisés attaquent leurs parents en justice, quel rêve…
S’ensuit une démonstration, basée sur une expérimentation comme seuls des profs de SES peuvent l’imaginer, prouvant que l’adéquation (rarissime) du cadeau à la personne se traduit par une perte du retour sur investissement — y compris en termes d’affection.
Parenthèse : une autre étude a prouvé que la perte est moins sensible pour les cadeaux achetés par les femmes, qui sont toujours plus près de l’adéquation Cadeau / Désir que les hommes. Albertine ne fait pas les courses de Noël par hasard : elle sait mieux que Marcel ce qu’il faut acheter pour contenter les économistes.
By the way, comme dirait le sieur Brooks, un bon tiers des cadeaux sont revendus immédiatement sur e-Bay ou le Bon coin. Avec une ristourne équivalente à la dépréciation signalée plus haut — entre 10 et 30%. C’est la preuve par neuf qu’un don de liquide sera plus profitable à l’économie réelle, puisque ces reventes ne concernent qu’une économie parallèle qui empêche les nouveaux acquéreurs d’acheter au prix fort.

Je méprise à mort les parents qui choisissent de donner du fric à leurs enfants pour Noël. C’est un peu facile. Parce qu’on n’offre pas seulement un objet : on offre de l’amour, et que ça, Mr Brooks, c’est invaluable, comme vous diriez dans la langue d’Adam Smith.
Je caricature un peu, parce que Mr Brooks, saisi in fine (ça, c’est la langue de la culture) par l’esprit de Noël, note : « Essayez de donner aux gens ce qui a de la valeur pour eux, mais si vous vous plantez, ce n’est pas bien grave pour les gens qui vous aiment réellement. Avant tout, donnez de vous-même… »
Et de citer Ralph Waldo Emerson, qui écrivait : « Les bagues et les bijoux ne sont pas des cadeaux, mais des excuses. Le seul vrai cadeau est un morceau de toi. Tu dois saigner pour moi. Le poète offre son poème, le berger son agneau, le fermier son maïs, le mineur un joyau, le marin, du corail et des coquillages, le peintre son tableau et la jeune fille, le mouchoir qu’elle a brodé. » Daudet a écrit un conte abominablement remarquable sur le sujet — « la Légende de l’homme à la cervelle d’or ». Marcel, en vérité je te le dis, on n’achète pas Albertine avec une paire de Louboutin. Ecris-lui plutôt la Recherche du temps perdu.

De quoi revaloriser tous les cadeaux de fêtes des mères et des pères — boîtes de camembert réactualisées ou objets inidentifiables en pâte à sel.
Allez, bons derniers achats — et pensez qu’à chaque cadeau inutile mais joyeux, voulu avec amour, emballé avec soin, non seulement c’est vous que vous offrez, mais qu’en sus, vous contribuez à planter le système.

Jean-Paul Brighelli

(1) Le Point a cru bon de réserver cet article pour ses abonnés. Mais comme je ne recule devant aucun sacrifice, vous le trouverez en Note à la suite de cette chronique.

126 commentaires

  1. Bien avant les attentats de novembre, et à la « lecture » de ceux de janvier, le sociologue Michel Maffesoli avait identifié le responsable de ces déchaînements : la laïcité à la française. Explication.

    « Bon Dieu, mais c’est bien sûr ! », se serait exclamé le vieux commissaire Bourrel, identifiant dans un numéro inédit des Cinq dernières minutes le responsable des attentats qui frappent la France. « Bon Dieu » en l’occurrence n’est pas déplacé, les terroristes tuant au nom de l’idée qu’ils se font de leur divinité. « Bon sang ! » ne serait pas déplacé non plus, pour la même raison.
    Arrive alors Michel Maffesoli. Nœud papillon de droite (ce qui lui a valu jadis des promotions fort contestées octroyées entre 2005 et 2009) et pipe de gauche, spécialiste du « champ social communautaire » et chantre de la supercherie post-moderne. Maffesoli laboure le champ de la sociologie depuis plus de quarante ans. Sa rigueur intellectuelle ne peut être contestée : c’est lui qui fit jadis soutenir une thèse en Sorbonne à l’astrologue Elisabeth Teissier. Son exactitude scientifique non plus : il n’a pas hésité à publier de bonne foi dans sa revue Sociétés un article-canular sur les « automobilités postmodernes » écrit à la manière de Georges Pérec par deux vrais scientifiques las la faconde pontifiante de notre augure de gauche et de cette sociologie « en roue libre » qu’est le « maffesolisme ».

    Stigmatisons la laïcité

    Michel Maffesoli a récemment fait paraître aux Editions du Moment la France étroite — Face à l’intégrisme laïc, l’idéal communautaire (avec Hélène Strohl), réflexion élaborée dans l’après-Charlie et annonciatrice des tueries à venir. En résumé, comme le dit Maffesoli lui-même interviewé par le FigaroVox le 13 novembre quelques heures avant les attentats :

    « La société n’est plus constituée d’individus liés rationnellement par le fameux “contrat social”, ou par des “valeurs républicaines” quelque peu abstraites, mais de personnes, se reconnaissant dans différentes communautés et partageant dès lors un ou des goûts communs. Chacun pouvant appartenir à plusieurs de ces communautés, pouvant s’identifier à différentes tribus. D’où l’importance des identifications plurielles. En bref, le contrat social, d’essence rationnelle, laisse la place à des pactes émotionnels dont nous sommes en train de faire l’apprentissage.
    « Ce qui ne va pas sans crainte et tremblement. Mais de là à parler de guerre civile larvée, comme le font certains, il y a un pas ! Certes, l’actualité n’est pas avare d’exemples paroxystiques de frictions, mais l’on montre dans ce livre que l’on est en train de faire l’apprentissage de la tolérance. C’est à dire la reconnaissance de l’autre comme autre. »

    Les terroristes quelques heures plus tard exprimaient leur reconnaissance des autres, et leur amour de la tolérance dans un nouveau « paroxysme de frictions ». Ce qui n’empêcha point notre sociologue (qui sévit dans les plus hautes instances de recrutement universitaire, où il place ses séides) d’enfoncer le clou tout récemment dans un article de Libé :

    « C’est Rousseau qui rappelait l’étroite parenté existant entre le « fanatisme athée » et le « fanatisme dévot » ! N’est-ce point à l’aune d’une telle assertion que l’on peut mesurer les phénomènes terroristes qui utilisent le prétexte religieux pour exprimer une soif de l’infini que le matérialisme occidental n’a, aucunement, su prendre en compte ?
    C’est en ce sens qu’à l’encontre de la «doxa» dominante, on peut dire que c’est l’intégrisme laïque qui, sans bien sûr en être conscient, est le fourrier des positions et des actes extrémistes. »

    Les parents et amis des victimes de ces assassins « assoiffés d’infini » apprécieront.

    Il faut repenser la loi de 1905

    Il se trouve que dans mon dernier livre, Voltaire ou le jihad (Editions de l’Archipel), j’explique en détail comment cette idéologie « post-moderne » a tenté — non sans succès — de détruire la culture occidentale, entre autres au nom de la culpabilité latente de l’ancien colonisateur. Et comment Rousseau (en partie malgré lui) a servi de garant philosophique à l’idéologie sentimentale qui préside à l’instauration de « tribus », présentées comme l’optimisation de la société moderne alors qu’elles en sonnent le glas. Le communautarisme que prêche Maffesoli au nom du « vivre ensemble » a contaminé la laïcité à la française, en attendant de l’éparpiller façon puzzle. Une laïcité sommée dorénavant de « s’ouvrir » aux « cultures autres » (autant ne pas les nommer, elles sont innommables) dans lesquelles nous dissoudrons nos abominables certitudes bourgeoises…
    C’est ce genre d’élucubrations que prône aujourd’hui l’Observatoire de la laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco ; c’est le type de laïcité célébré mercredi 9 décembre dans tous les établissements scolaires, à la demande de Vallaud-Belkacem, dans une « journée de la laïcité » — une célébration contraire à l’esprit même de la laïcité, qui est (ou qui devrait être) de chaque jour, de chaque instant. Et pas d’un jour par an.
    Ajoutons, pour être clair, qu’il n’y a pas à faire de place à des barbares qui a priori s’insurgent contre la laïcité, contre l’école, contre notre société tout entière, et contre la vie au final. Tout comme on ne fait pas de place pour les chiens enragés. Evitons la contamination, évitons la communautarisation, et surtout, évitons Maffesoli.
    La loi de 1905 opérait une séparation nette entre l’Etat et l’église (essentiellement l’église catholique). L’Islam, à l’époque, n’existait pas en France, et pose aujourd’hui des problèmes auxquelles une loi vieille de 110 ans ne peut répondre. Ni le catholicisme actuel, ni le protestantisme, ni le judaïsme, n’ont aujourd’hui d’ambitions expansionnistes. L’Islam est explicitement impérialiste, il a vocation à convertir et à imposer son modèle. C’est en réformant la loi pour juguler cette ambition de violence et de domination que nous serons fidèles à la laïcité et à la France — ou alors, nous disparaîtrons.

  2. Offrez du cul .. vous obtiendrez de longs gémissements de reconnaissance, le regard courroucé de vos voisins réveillés par les cris et la satisfaction intime d’avoir bravé le démon des interdits religieux.

    • On m’a dit que le Père Noël qui s’introduit par les cheminées est un symbole phallique ! Je n’en dis pas plus pour ne pas déflorer les consciences des pré-ados …

  3. Désolé d’être hors sujet, je voulais vous signaler cet article de Jean-Michel Muglioni : http://www.mezetulle.net/article-instruire-d-abord-par-j-m-muglioni-118384201.html

    Ca tord le cou à pas mal d’arguments en faveur de la réforme du collège actuelle. J’aime bien ce passage :

    « J’ai lu le 28 mai sur le Nouvelobs en ligne une interview d’un sociologue, François Dubet, présenté comme un fin connaisseur des questions scolaires, et interrogé sur le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des enseignants (gestion qui, je sais, est catastrophique). Tout ce que disait Dubet n’est pas faux, loin de là. Mais sur le principe, sur la cause et la nature du mal présent, qu’il reconnaît, il soutient très exactement le contraire de ce que l’on vient de lire : le mal viendrait selon lui de ce que les professeurs du second degré continuent de se considérer comme des savants [sic] alors que le public a changé puisque aujourd’hui on accueille tout le monde dans les collèges contrairement à ce qui se passait auparavant. Je soutiens au contraire que c’est cette façon de penser qui est la cause du mal.

    Cette étiologie est aberrante à plus d’un titre.
    1/ Ce qu’elle prétend n’est pas vrai du primaire qui accueille tout le monde depuis longtemps et dont la situation est devenue très mauvaise selon Dubet lui-même.
    2/ Ce bouleversement date du baby boom, et il ne reste plus aucun professeur en place ayant connu les lycées d’antan. Certes, cela ne prouve pas que l’ancienne mentalité n’a pas laissé des traces, mais il ne semble pas qu’aujourd’hui les professeurs dans leur grande masse se prennent pour des savants !
    3/ Pourquoi les fils de bourgeois auraient-ils pu avoir pour professeurs des savants, mais pas le tout venant ? Et pourquoi ceux-ci auraient-ils besoin d’une pédagogie spéciale ne reposant pas sur le savoir ?
    C’est ce que j’appelle le mépris des élèves. Ce mépris peut venir de la nostalgie du lycée bourgeois, qui était en réalité le lycée des chahuts et de la violence, lycée dénoncé par Alain avant 1914 (2), mais il peut venir aussi de considérations sociologiques bien intentionnées. Où l’on voit que les plus réactionnaires et la gauche présente s’entendent fort bien, et le rapport de la Cour des comptes en est une preuve de plus. »

  4. Et de citer Ralph Waldo Emerson, qui écrivait : « Les bagues et les bijoux ne sont pas des cadeaux, mais des excuses. Le seul vrai cadeau est un morceau de toi. Tu dois saigner pour moi. Le poète offre son poème, le berger son agneau, le fermier son maïs, le mineur un joyau, le marin, du corail et des coquillages, le peintre son tableau et la jeune fille, le mouchoir qu’elle a brodé.

    Génial ! Je viens de soigner l’affreux matou de ma fille qui s’est pété la queue dans un querelle de territoire. Je vais lui mettre un ruban autour du ventre et le mettre sous le sapin avec la facture de soins !

  5. Un petit cadeau de Noël pour Brighelli :

    L’antithèse d’Emerson – et son contemporain – c’est l’auteur britannique Carlyle ; Il nommait l’économie « the dismal science », ce qui signifie en français « la science lugubre ».
    Carlyle qui avait une vision sombre de l’humanité était l’opposé du patricien Emerson, homme de l’avenir américain.
    Il a eu une intuition juste quand il a dit que Paris était la matrice de la révolution de 1789.

    Pour revenir à la différence fondatrice des Etats-Unis et des états désunis d’Europe, dans la Welfare américaine le trop-plein des villes se déversa dans les campagnes et forgea le mythe de l’ouest alors que dans la malédiction européenne le trop-plein des campagnes se déversa dans les capitales et autres cités industrieuses, y créant des causes de désordres multiples.

  6. Emerson parle un peu comme Maître Yoda – c’est assez cocasse :

    – – « N’allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace »

    Il paraît que c’est là le chemin de la sagesse transcendantale !

  7. Nicolas, vous n’êtes pas hors sujet, puisque la réforme ( comprendre « la destruction totale et complète « ) du collège est, avec le chômage, la misère et la violence constamment à la une de nos préoccupations. Nos collègues de lycée et au-delà feraient bien, d’ailleurs, de s’inquiéter davantage de ce qui se prépare au collège, car les bataillons serrés d’incultes auto-satisfaits sortis des collèges seront bientôt en face d’eux !
    Quant à ce pauvre Dubet – profession « sociologue de l’éducation » – , toute une carrière soit à proférer des erreurs soit à enfoncer des portes ouvertes! Quelle tristesse!

  8. Pour Carlyle l’humanité est une prison dont seuls quelques héros parviennent à trouver une issue ; pour Emerson le bonheur est à la portée de tous. Question de tempérament dira-t-on …

    Carlyle a été professeur de mathématiques et Emerson maître d’école (une pension pour jeunes filles fondée par sa mère).
    La sévérité du géomètre contre l’aimable licence poétique en quelque sorte !

  9. « Le poète offre son poème, le berger son agneau, le fermier son maïs, le mineur un joyau, …  » and so on pour parler comme là-bas. Faudrait pas oublier non plus le commentateur qui offre gracieusement son post(illon) quitte à se trouver devant une suite sans ‘solution de continuité’ entre le pacson genre forteresse et le tout petit com epsilonnement ironique.
    Par ailleurs, je veux bien admettre que ne coulent que d’infimes traces de vénalité dans les veines de la plupart des femmes mais dire évangéliquement : « Marcel, en vérité je te le dis, on n’achète pas Albertine avec une paire de Louboutin. Ecris-lui plutôt la Recherche du temps perdu. », c’est bon peut-être pour draguer Sanseverina mais c’est un peu léger pour une soirée de réveillon face au ticket Plaza-Athénée/Opéra de Paris quand on se veut un peu mondain et plus charnel.

  10. L’Angleterre qui ne parvenait pas à nourrir ses enfants a produit Malthus et Carlyle alors que l’Amérique pays de cocagne n’a pas eu besoin d’économistes avant la crise de 1929 !

    Funny n’est-il pas ?

    • Je veux bien emmener Sanseverina dîner au Plaza avec le « Recherche » sous le bras mais elle risque d’être fortement dépitée si je lui dis sur le coup de vingt heures trente: « Longtemps, je me suis couché de bonne heure »…

  11. Extraire d’abord le sens primal du billet, puis, une fois ce travail fait, creuser les couches profondes s’il y en a: il m’arrive parfois de repartir bredouille. Je ne vois toujours pas ce qui empêcherait une femme du genre d’Albertine de recevoir en même temps des escarpins Louboutin et les quatre tomes de la « Recherche » dans l’édition de la Pléiade de la main de l’auteur en cadeaux de Noël. Surtout qu’elle avait des goûts de luxe la donzelle et qu’il y a beaucoup de Proust dans Albertine, ainsi sa description clairvoyante de ce personnage faisant appel à l’intériorité du narrateur. On touche là, me semble-t-il, à l’inextricable question des rapports entre Proust et elle. C’est extrêmement compliqué parce qu’on sait que Proust a mis énormément de lui-même et des gens qu’il a connus dans nombre de ses personnages ; Proust travaille à la façon de Balzac, réadaptant, remaniant, réinventant des contextes venus de sa propre expérience. Alors, détecter ce qui, dans la « Recherche », met au jour l’inconscient ou le subconscient « proustien » me paraît une entreprise excessivement délicate guidant le choix idoine d’un cadeau à sa belle.

    • Il est né le divin Tristan ! Les Anges dans nos palaces quand minuit sonnait chantaient le bébé dieu-Pythagore qui armé d’une règle et d’un compas ouvrait les cieux pour les demoiselles ! En bas une vierge mourait en haut montait un saint parisien …

    • Parce qu’on est super mal en Louboutin. Et un peu vulgos, en sus.Donc, franchement désagréable. Less is more : petits talons, grand effet et vraie classe.

  12. Il y a quand même un tas parleurs scientiformes qu’il faudrait faire bosser un peu sur un chantier avec la paye qui va avec, ça leur décrasserait les pensées et leur ferait reprendre contact avec le réel; pour les sentiments je suis plus réservé, ces gens sont secs et vides.

    • Oui.

      Les pseudozintellectuels au chantier ! En bottes et en ciré, à patauger dans la boue sous la bruine froide de novembre pour diriger la toupie en évitant d’être coulé soi-même dans la coulée.

      Toupie or not toupie…

      PS : il faut bien voir que, faute de contenus à transmette, le Moloch est en train de fabriquer des millions de petits phraseurs arrogants. Pour tout viatique, ils auront la wikipédie attitude. C’est dire s’ils penseront avec leurs pieds.

  13. Je reviens sur le sujet du billet précédent (« Star Wars, menace fantôme et fantôme d’un film ») pour donner un lien (*) vers
    une critique constructive des épisodes I, II et III de la saga qui montrent qu’en ne changeant pas considérablement
    l’intrigue des épisodes précédents, numérotés IV, V, VI, on arrive à créer une histoire nettement meilleure et plus cohérente que celle que Lucas a produite. Cette critique est assez cinglante et suggère que lorsque quelque chose est mal fait, le mieux est de le refaire soi-même plus correctement. Quand l’épisode I est sorti en 1999, j’avais 13 ans et comme pour beaucoup de ma génération, ce film fait partie des référents culturels avec lesquels j’ai grandi et m’évoque un sentiment de nostalgie, mais je suis conscient que ces films
    étaient assez mauvais par rapport à ceux de la première fournée. Je ne sais pas, mais en tout cas, il est peut être bon d’étudier un peu en détails ce qui n’allait pas bien : critiquer des mauvaises œuvres d’art est peut être finalement aussi instructif que d’encenser les bonnes et peut-être aussi que dans les cours de littérature on devrait un peu faire la place, au milieu des Proust, Flaubert ou Racine, pour des écrivains médiocres ou carrément mauvais, afin d’expliquer justement pourquoi ils ne sont pas Proust, Flaubert ou Racine.

    (*) critique (constructive) de l’épisode I: http://www.youtube.com/watch?v=VgICnbC2-_Y
    les liens vers celles des épisodes II et III sont suggérés dans le panneau latéral.

  14. Rien qu’à lire la page Wiki qui lui est consacrée on sait que Maffesoli, c’est le genre de mec qu’il est impossible de battre au Scrabble. Même la métaphore la plus abstruse de Dugong semble à côté de ce verbiage indigeste, tout droit sortie d’une devinette de papillote de Noël. Ces inventeurs de mondes nouveaux me font peur quand ils font des expériences sur la langue et le drame de ces intellos qui font du style sans y penser, alors qu’ils feraient mieux de penser avant d’en faire, c’est qu’on ne sait jamais où s’arrêtera le champ de leurs expérimentations.

    • « Verbiage indigeste » est le mot !
      Qui donc disait : « Soyez obscur, vous paraîtrez profond. » ?

  15. L’hypothèse que j’avance c’est que George Lucas est un génie des effets visuels mais qu’il manque de culture littéraire ! Il a jeté dans la première trilogie a peu près toutes les références littéraires classiques qu’il connaissait et s’est retrouvé à sec par la suite.
    Il n’avait qu’à m’embaucher pour la seconde trilogie je l’aurais farcie de hautes références extrêmement distinguées .. c’est curieux on ne fait jamais appel à moi quand il est encore temps !

    • Lucas est un fou de techniques – aussi bien automobile qu’informatiques et cinématographiques – mais est-ce suffisant pour faire un grand cinéaste ? Pour en faire un petit frère de Méliès sans doute mais à l’époque du parlant on a eu besoin de scénarios qui tenaient la route et d’histoires à raconter d’où le recours à la littérature classique qui a fait les beaux jours d’Hollywood des années 30/40 (de Robin des Bois à Dr Jekyll et Mister Hyde en passant par l’île au trésor et Ivanhoé).
      Il me semble que les grands cinéastes comme Ford, Hitchcock, Kubrick ou Fellini ont une culture littéraire digne de ce nom en plus d’un sens visuel aigu.
      Même le western s’appuie sur des livres qui ont en fait l’épopée propre au cinéma américain. Star Wars aurait dû s’appuyer sur un corpus littéraire conséquent.

      • Vous me direz que chez Chaplin et Tati il n’y a pas de références littéraires – sans doute mais ce sont des films muets – et puis ils ont créé un style sui generis.

        Ceci dit l’opposition chez Jacques Tati entre ville et campagne, le thème de l’américanisation est très littéraire !
        Et chez Chaplin l’inspiration de Dickens paraît évidente.

      • Lucas a préféré devenir milliardaire grâce aux franchises et autres produits dérivés … un exemple de réussite financière comme celle de Spielberg.
        Méliès a fini ruiné et il tenait un stand gare Montparnasse quand un magicien du nom de Driou (non je n’invente rien) est venu le secourir et le faire admettre dans une maison de retraite.

  16. Vous remarquerez que les pays musulmans qui n’ont pas de littérature n’ont pas non plus de cinéma !
    A moins de considérer les daubes dégoulinantes du cinéma égyptien comme dignes d’intérêt.

  17. L’affaiblissement du cinéma français des dernières décennies – en plus du réduit du pré carré de l’exception culturelle – vient en grande partie de l’affadissement des références littéraires.

    Gérard Jugnot qui est loin d’être idiot et qui a été élève au lycée Pasteur de Neuilly avec la bonne bourgeoisie de l’époque s’est fait une spécialité des remakes de films anciens comme « La cage aux rossignols » ou « Boudu sauvé des eaux ».
    Il disait que la satire sociale contenue dans Boudu avec cet immense acteur qu’était Michel Simon est devenue impossible et qu’il avait été obligé d’affadir le propos du film. La petite bourgeoisie triomphante ne supporte pas le moindre regard extérieur sur sa condition ! Au fond c’est une nouvelle aristocratie ..; qui ne se maintient que par la fiction de sa condition de parvenue !

    • Toute narration est un beau mensonge – cf le Père Noël qui fit la joie de nos enfances – quel genre de mensonge réclame un peuple embourgeoisé jusqu’au trognon telle est la question !

  18. Brighelli adore citer un western américain avec James Stewart, « L’homme qui tua Liberty Valance » c’est un conseil donné par un jeune journaliste : « Dans l’Ouest quand la légende est plus belle que la vérité on écrit la légende ! »

  19. « L’Islam est explicitement impérialiste, il a vocation à convertir et à imposer son modèle ». Voilà qui est simplement dit et sans cesse nié, mais qu’opposer à cette évidence autre que la force d’une conviction patriotique et résistante dont j’attend l’éclosion ailleurs que dans les urnes. En attendant cher Monsieur Brighelli, je me délecte à vous lire et déteste Noël pour les raisons que vous exposez ci-dessus.

  20. Au final les grands studios hollywoodiens étaient bien managés : on employait des écrivains professionnels pour donner de la substance aux dialogues !

    Alors que quand des gens comme Spielberg et Lucas ont voulu fonder leurs propres maisons de productions ils ont cru être omniscients et les dialogues se sont réduits aux gargouillis des Dents de la mer, de Duel, d’E.T et Jurassic Park ! Pouah ! Beurk ! Greuh !

    • Pour faire naître l’avatar universel de l’humanité allons-nous en êtres réduits à des marmonnements et des grommellements ?
      Une humanité qui en reviendra à la phrase fétiche d’ET : « Maison ! » pour désigner la grosse boule bleue …

      Quelle déchéance littéraire … ça promet !

      • Ceci dit je suis peut-être un grand naïf : Lucas et Spielberg en sabrant toute littérature de leurs films à gros budget savent peut-être parfaitement ce qu’ils font pour obtenir un succès planétaire !

        Car enfin des mots comme « Maison » dans ET ou « Iceberg en vue » dans Titanic sont immédiatement compréhensibles dans toute population depuis 3 ans jusqu’à 99 ans !
        Toute trace d’humour effacée, toute ironie connotée disparue, il restera les paterns sentimentaux recevables à Delhi, à Shanghai et à Dakar !
        Et c’est ainsi que vos films sont muets …

  21. J’ai lu votre interview dans le Figaro d’hier (que l’archiviste s’est plu à illustrer d’une photo avec moustache).

    Je trouve que sur la Corse, vos histoires drôles sont plus satisfaisantes pour l’esprit que vos analyses.

    Par exemple, vous dites que plus d’industries en Corse auraient conduit à moins d’indépendantistes. Mais j’en doute un peu : en Bretagne, l’Etat s’est cassé le c*l à installer France Telecom à Rennes et Lanion, une nouvelle antenne de l’ENS Cachan et PSA à Rennes etc.

    Or, chacun sait que cette région pousse à la roue pour la décentralisation, a refusé la fusion avec une autre région (comme on l’a fait pour noyer l’Alsace, temporairement sans doute) et est tout à fait prête à nous ch**r dans les bottes avec l’UE.

    De même, en Ecosse il y a l’armée britannique et les revenus du pétrole, ce qui n’a pas empêché une assemblée quasi uniformément SNP aux dernières élections.

    Par ailleurs, cette idée d’autonomie à la Sicile ou Sardaigne pour 300 000 clampins, est-ce bien sérieux ? A quoi cela peut-il bien servir ?

    Les Corses ont leur spécialisation au sein de la République, par exemple dans la fonction publique régalienne. C’est un système qui marche…mais si eux aussi se mettent à brailler sous prétexte qu’il y a eu conquête il y a 250 ans, ils se ravalent d’eux-mêmes au rang des « issus de » irascibles et rabâcheurs qui peuplent nos banlieues. Ne valent-ils pas mieux que ça ?

    • Il ne me semblait pas avoir dit qu’une industrialisation supérieure aurait produit moins d’autonomistes… Je croyais avoir suggéré qu’alors, le discours autonomiste serait plus crédible. Je finis en expliquant que justement la Corse n’est pas la Catalogne…

      Il fut un temps où je m’occupais de la question — mais mes interlocuteurs de l’époque sont tous morts, comme je le sous-entends dans l’article. On imaginait par exemple une Corse indépendante devenue porte-avions financier de tout ce qui n’avait pas envie de passer par la transparence bancaire — une gigantesque lessiveuse : après tout, c’est ce que l’île est malgré elle, pourquoi ne pas s’en faire une spécialité…
      Nous étions jeunes…

      Je vais faire une suggestion. Le pata negra espagnol s’exporte jusqu’en Chine — le cochon ibérique est devenu une référence mondialisée. Le prizuttu corse tient largement la comparaison — mais sa production est confidentielle, et ces imbéciles sont même arrivés à le discréditer en important des carcasses venues d’ailleurs (de Bretagne, entre autres). La Corse se situerait fort bien sur le marché des produits absolument typiques — s les insulaires consentaient un jour à revenir à leurs valeurs, au lieu d’attendre que ça leur tombe du ciel.

      • « La Corse se situerait fort bien sur le marché des produits absolument typiques »

        Et si des porcs d’import se pressaient dans des dinghys à peine gonflés pour finir à la nage s’échouer aux Sanguinaires ?

        Il faudra alors oser une sélection drastique et impitoyable. Je suggère que seuls les culs noirs devraient pouvoir entrer.

        • Elle a longtemps exporté des fonctionnaires et quelques affranchis, la Corse. Mais je cherche en vain son muscat, ses clémentines et sa bigarrade…

  22. A dire vrai, entre les cadeaux ou l’argent je n’opterais ni pour l’un ni pour l’autre. La magie de Noël n’est-elle pas plutôt dans ces retrouvailles familiales ou amicales autour d’une bonne table, d’une bonne bouteille de vin et d’un bon feu ou même d’un scrabble ou autres ? Les cadeaux devraient être des rires ou même des fou rires et rien de plus… La convivialité est le meilleur des cadeaux. Que disait Montaigne au fait : « la pauvreté des biens est facile à guérir contrairement à la pauvreté de l’âme. »

    Ce qui me motive à Noël c’est plus l’envie de retrouver les miens que je n’ai pas revus depuis des lustres et de savoir que je rentre enfin chez moi à la maison…

    Aujourd’hui, c’est bien beau les cadeaux, mais une bonne partie des enfants croule sous un amoncellement de cadeaux. Est-ce une si bonne chose, franchement je ne le crois pas. D’ailleurs l’achat de cadeaux made in China contribue aussi à maintenir le système et la société de consommation….

    Nous sommes tellement habitués d’ailleurs à recevoir un présent que le contraire nous semblerait absolument incongru. Alors non, rien n’est obligatoire et encore moins un dû.

    Joyeux Noël à tous !

    • Entièrement d’accord. L’esprit de Noël ce n’est pas la foire à la consommation, c’est justement ce qui le tue.
      Que l’on revende les cadeaux sur internet prouve simplement qu’ils étaient superflus.
      Le père Noël, soit dit en passant est une invention de Coca Cola et dans ma bonne ville de Dijon, on brûla les pères Noël à une époque pas si éloignée. Sans commentaires…
      J’ai le souvenir lointain de Saint Nicolas qui l’a précédé, accompagné du Père Fouettard, chargé d’effrayer les bambins qui n’auraient pas été sages. N’en déplaise aux psycho-machinchoses qui sévissent un peu partout, ça ne m’impressionnait pas.
      Saint Nicolas est toujours actif, en tout cas en Suisse alémanique, je n’ai pas vérifié si son sombre comparse l’accompagnait toujours.

  23. Je crois que le combat principal de Jean-Paul Brighelli c’était quand même le combat de la littérature contre le monde a-littéraire qu’on nous propose ! Bon ! si l’on considère le succès de films anti-littéraires comme Avatar ou Titanic ou le dernier opus de Star Wars c’est un combat perdu … Brighelli est le dernier des mohicans !

    Je salue le peau-rouge Brighelli ! Ave Brighelli Morituri te Salutant !

  24. J’ai quand même une triste nouvelle : Madame Claude est morte ! Honneur aux hôtes de Madame Claude la divinité bienfaisante des maisons closes n’en déplaise à Marthe Richard !

    Madame Claude se meurt, Madame Claude est morte proclamait Bossuet dans sa chaire épiscopale avant d’aller faire un tour au bordel en compagnie de ses vicaires.

    • Voilà une femme qui a élevé le mensonge qui rend heureux au rang d’un artisanat de luxe ! Que demander de plus ?
      Je t’aime pour une heure … si tu me donnes un billet de cent francs !
      Imaginez que certains hommes ne connaîtront de toute leur vie de l’amour que ces plaisirs tarifés !

      Cela vaut bien une séance de cinéma hollywoodien qui ne fait pas toujours rêver.

  25. Trouvé ça, à l’intention des Marseillais de résidence et de cœur, qui résume assez bien ce qui se passe dans la ville — ce fut manifestement écrit à la veille du second tour des Régionales, mais il n’y a pas grand-chose à reprendre : Marseille est bien le laboratoire de la France à venir — et qui justement n’en a pas, d’avenir :

    http://www.lenouveleconomiste.fr/a-la-une/veni-vidi-vichy-29121/

  26. Certes.

    Cet article fait l’impasse sur ce qui est, sans aucun doute, la raison majeure du vote FN à Marseille: le changement clairement évident de population dans nos quartiers ( j’y suis depuis 43 ans) et son corollaire, les problèmes qui vont avec.
    Tout le monde le voit, le sait et le sujet, quoiqu’encore tabou chez les gens de gauche, devient de plus en plus souvent l’objet de conversations fort intéressantes.
    L’argument du pauvre prolo inculte et alcoolique qui ne comprends rien ne tient plus.
    Hors cela, que le FN ne soit pas un parti de pouvoir reste évident. Que les autres se bougent enfin pour éviter qu’ils ne le devienne, mais pas en faisant de l’anti-démocratie!

  27. L’animalité triomphera à Marseille vous croyez ? Bah ! depuis le temps que la sardine bouche le vieux port les Marseillais ont eu le temps de digérer d’autres galéjades …

  28. Horresco referens ! Donald Trump s’est moqué de la pisseuse Hillary Clinton ! Quoi ? des insultes de cour de récréation alors que la presse dans son ensemble est si distinguée ?

    Mais où sommes-nous ? Chez les people ? C’est vrai quoi à l’époque où les frères Kennedy amenaient des poules de luxe à la maison Blanche et où Marilyn en robe moulante susurrait un bon anniversaire au président on n’aurait pas descendu si bas …

    Voulez-vous que je vous dise ? Je suis comme Gérard Jugnot la petite bourgeoisie au pouvoir m’étonnera toujours !
    Le monde peut être à feu et à sang son souci des convenances et de son nombril immaculé reste intact !

    • Cette idée d’une démocratie américaine absolument transcendante au sens d’Emerson le Bostonien ne peut faire pâlir d’envie que des disciples d’Henry James !
      Le « Gangs of New York » de Scorsese rappelle les origines beaucoup moins flambantes de la jeunesse de ces états-unis.

      • Vous savez comment est mort Edgar Poe ? On l’a saoûlé lors d’une soirée électorale dans le port de Baltimore afin de le faire voter avec les autres éméchés citoyens !

  29. «Je regarde le débat et elle disparaît, où est-elle allée?!» a lancé le milliardaire. «Je sais où elle est allée, c’est dégoûtant, je ne veux pas en parler», a-t-il ensuite dit, en continuant à en parler. «Non, c’est trop dégoûtant. Ne le dites pas, c’est dégoûtant, n’en parlons pas».

    « Donald Trump s’est aussi lancé dans des allusions sexuelles entre le président Barack Obama et Hillary Clinton, qui furent adversaires aux primaires démocrates de 2008. «Elle allait le battre, elle était la favorite mais elle s’est fait mettre, elle a perdu», a-t-il alors déclaré. Le verbe exact utilisé par Donald Trump en anglais, «schlonged», est dérivé d’un mot d’argot yiddish vulgaire désignant un pénis imposant. »

  30. Dans un monde aseptisé digne d’une salle à l’atmosphère confinée où l’on assemble les semi-conducteurs que restera-t-il de la littérature ? Vaste problème …

  31. Cher M. Brighelli,

    vous n’aimez pas les économistes ? Un petit cadeau pour vous, cet aphorisme que j’ai trouvé chez Charles Gave :

    « Les économistes ont été inventés pour que les astrologues aient l’air sérieux ».

    Bien à vous

    G

    • Ce ne sont pas tant les économistes qui m’exaspèrent que leur prédominance dans le monde contemporain. Comme si chaque époque avait ses gourous — il fut un temps où c’étaient les astrologues, un temps où c’étaient les militaires, et depuis le second choc pétrolier, ce sont les économistes. Qui se trompent autant que les astrologues et les militaires, parce qu’ils ne voient le réel qu’à travers le prisme de leur discipline.

    • Bonjour,

      La formule exacte est : »la fonction des prédictions économiques est de rendre l’astrologie respectable » et elle est signée John Kenneth Galbraith.

  32. Y a de la joie dans la maison de pisseuses ! Bon d’accord c’est pas la Maison blanche c’est plutôt le Bateau ivre !

    ….

    Une campagne électorale qui ne dérape pas c’est Balladur s’écriant : « Je vous demande de vous arrêter ! »

    • Si Ségolène Royal était devenue la première présidente de la République elle aurait certainement débaptisé l’Elysée qui sent encore trop l’alcôve chaude de Madame de Pompadour !

      Je ne sais pas si son altesse Poitou & Charente aurait peut-être appelé « Fortitude » le lieu de son triomphe !

      • Je précise que contrairement à « Bravitude » néologisme inventé par la donzelle, « Fortitude » est attesté dans les annales françaises !

        Socrates se moque de Laches qui avoit defini la fortitude : se tenir ferme en son rang contre les ennemis. (Montesquieu, I, 48)

  33. Edouard Herriot qui était un vieux briscard de la politique avait trouvé une jolie formule : « La politique c’est comme l’andouillette : ça doit sentir un peu la merde mais pas trop ! »

  34. Ce qui m’étonne en général dans les forums de la vie publique c’est que des gens censés être intelligents nient la réalité biologique de l’humanité ! On n’a pourtant encore jamais vu de pur esprit parmi nous !
    Quand des petits voyous pré-djihadistes disent : « On nique la France ! » Il faut prendre cela au pied de la lettre …
    – On va tous vous baiser … quitte à se faire exploser la tronche et répandre des bouts de cervelle un peu partout !
    Cela fait sens …

  35. Allez voir sur http://www.bvoltaire.fr l’histoire de cette candidate PS aux élections régionales en AlsaceLorraineChampagneArdennes deuxieme sur la liste Masseret (PS) dont elle avait démissionné avec fracas en essayant d’entraîner avec elle tous ses colistiers, et qui , élue à l’insu de son plein grè Masseret ayant fait 16% des voix, s’est ravisée et entend siéger quand même.

  36. Pour contrebalancer l’ambiance bisounours de certaines interventions en mode : Noël-l’important-c’est-surtout-d’être-tous-ensemble-très-unis, n’oubliez pas ce que cette fête occasionne de tensions, de crispations, de sous-entendus ( non, on ne va rien dire quand même, c’est Noël ) voire de grosses colères ou de franches engueulades. La belle-mère qui ne supporte aucune de ses belles-filles qui lui ont pris tooooous ses fils. La belle-fille qui va encore devoir supporter les remarques de belle-maman sur sa tenue, sur l’éducation des petits, sur la nouvelle manière qu’a son fils de s’habiller, grâce à qui, je vous le demande. Le repas qui n’en finit pas, trop gras, trop lourd, trop riche. La belle-soeur qui se tâte les hanches,paniquée à l’arrivée de chaque nouveau plat. La soeur qui regarde tout cela du haut de son anorexie. Et que dire des petits ? Le fils de ta soeur est vraiment mal élevé: il sort de table quand il veut, on ne lui dit rien, et ta mère lui passe tout. Si ça continue, moi, je laisse Rose faire la même chose. Tu écoutes,ce que j’te dis ? Ben, non, il n’écoute pas le mari, il regarde, il regarde qui ? La nouvelle copine du petit frère de sa femme. Elle n’en croit pas ses yeux, l’épouse. Non, c’est l’anorexique qu’il regarde comme ça ? C’est pas cette planche à pain que tu es en train de dévisager ? Elle fait dix ans de plus que son âge depuis qu’elle se prive de tout.
    Ouf, arrive le dessert. La bûche. Comment peut-on encore manger des bûches ? Il n’ y a que dans ta famille que ça se fasse encore.
    Voilà, vivement le café, on sera enfin autorisé à se lever.
    Ayons une pensée attendrie, mes frères, pour les bons déjeuners de Noël qui se préparent dans tant de foyers heureux.

    • Bah les réunions de famille ou d’amis c’est un peu l’auberge espagnole : on y trouve ce qu’on y apporte. Et il est certain qu’il vaut mieux ne pas trop compter sur les apports des autres, mais bon….pourquoi laisser des petites mesquineries gâcher ce qui peut être un bon moment? Personne n’est parfait, comme dirait « Certains l’aiment chaud ».

  37. Consignes du ministère de l’intérieur aux policiers :

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/23/97001-20151223FILWWW00290-les-policiers-informes-de-la-conduite-a-tenir-face-aux-tueurs-de-masse.php

    Si vous rencontrez un « tueur de masse », il faut le focaliser sur les forces de l’ordre plutôt que sur le public (en bougeant les bras, en criant très fort et en agitant une cape de toréador ?).

    Dans un deuxième temps, et si ça ne marche pas, vous pouvez « neutraliser l’individu ».

    Que de précautions pour ne pas dire que la seule solution est de le buter avant qu’il ne fasse plus de dégâts !

    Il est vrai que la peine de mort n’existe plus actuellement, un des rares « marqueur de gauche » qui reste encore à peu près en l’état…

  38. Il fait à peu près beau (sauf sur le Midi), en tout cas il fait chaud pour la saison — Noël au balcon…
    Eh bien, c’est une mauvaise nouvelle pour les économistes dont je parlais dans ma Note :

    http://www.insee.fr/fr/indicateurs/analys_conj/archives/juin2007_d2.pdf

    Parce qu’on consomme moins de gaz, d’électricité, etc., et qu’il n’est pas bien évident — surtout en l’absence de neige — que les économies réalisées se reportent sur les loisirs…

    Et un autre économiste est venu nous dire, ce matin sur i-télé, qu’il vaut mieux du froid que du chaud pour travailler : nous sommes moins enclins à bosser par températures clémentes…

    Bref, ces gens veulent des hivers froids pour doper la consommation…
    Feraient pas ch***, parfois ?

    • Le problème des dékhonomistes c’est qu’ils flirtent tous avec la sociologie comportementale.

      Ce qui, malgré une intense surchauffe des cafetières facariennes, est quand même moins casse gueule que l’aventurisme prévisionniste à la Nigo (genre infléchir l’augmentation de la courbe du chomedu avant 3017)

      PS : que se passerait-il si, par un miracle de Noël, tous les sociologues disparaissaient des écrans pour réapparaître aux Kerguelen ? C’est le genre de questions qu’on évite soigneusement d’aborder et c’est vraiment dommage.

      • Un vrai physicien nous ressortirait une application pratique de la théorie des cordes pour favoriser ce phénomène…

  39. Bien jolie carte de Noël votre chronique Monsieur Brighelli, car notre Rédempteur est en droit de se demander si avec tous ces petits cadeaux que l’on échange sous le sapin, c’est bien son anniversaire que l’on fête chaque 25 décembre et s’il méritait bien d’être crucifié comme un papillon pour voir son « Père » au dix-huitième siècle, donner plus de courant aux Lumières qu’à l’Illuminisme. Mais bon, l’envie de participer à la fête est plus forte qu’un questionnement sur ce principe et peu importe si vous en avez assez des cadeaux qui « tombent à côté », des cravates, des aspirateurs (le cadeau de la discorde), des bijoux en pâte à sel de vos petits monstres, et des cadeaux des plus grands qui se plantent chaque année, leur spécialité, (et si vous n’en avez pas et bien au moins ça évite qu’ils le fassent), l’important c’est cette trêve énigmatique malgré toute l’abomination qui l’entoure toute l’année et ce plaisir indispensable de voir et revoir ceux que l’on aime. Merci pour vos mots de conclusion de votre chronique, ils m’ont fait du bien.

  40. Thdo,

    dans les consignes aux policiers vous oubliates la seconde étape: les sommations d’usage.
    Ces nouvelles consignes sont calquées sur celles en vigueur en Israël: les premières forces de l’ordre à intervenir dans des situations d’attentat, prise d’otage etc sont habilitées et entraînées à éliminer les cibles le plus vite possible, sans attendre de renforts. C’est ce qu’il faut faire.
    Reste à mieux entraîner nos hommes et à mieux les armer.
    Joyeux Noël!

  41. Bon Noël à tous les suceurs de rennes ! Joyeuse Santa Claus à tous les boulimiques ! Heureuse Sainte Nicolas à tous les pétés de la biture !

    Pour les moines et moinillons de l’éducation nationale, universelle et galactique qui fréquentent ce blog, quelques « ave » et quelques « pater » et quelques « je vous salue vierge Najat au nom de la sainte instruction » et il n’y paraîtra plus rien de ma prose ! Tout sera pardonné … et sanctifié de cette mauvaise lecture si peu distinguée !

    • Saint Nicolas ! L’était pas trans-genre le Nico quand même !
      Enfin quoique … donc je reprends : le transgenre Dieu vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année !
      Profitez-en : l’apocalypse est pour tout de suite après la bûche !

  42. Je souhaite à chacun / chacune, à chacun et à sa chacune, et à toutes les combinaisons de chacuns et de chacunes, une soirée douillette pleine de jolies choses à manger et à boire — je vous le souhaite maintenant parce que les heures à venir vont être occupées par des tâches ménagères et culinaires propres à l’homme au foyer que je suis…
    Bises collectives !
    JPB

  43. Eh bien, quitte à me fâcher avec Dugong, je crois que je suis presque d’accord avec cette jeune fille — à ceci près que ce qu’elle préconise concerne 1% de très bons élèves (j’étais de ceux-là, à ma manière, je me faisais tellement suer au lycée que j’ai passé le bac en première), et que ces imbéciles officiels vont saisir au vol les desiderata d’une gosse douée pour les appliquer aux 99% restant — qui eux ont un intense besoin d’encadrement, de consignes et de transmission verticale de savoirs qu’ils ne maîtrisent pas.
    Je vois la même chose depuis quarante ans : des hypothèses pédagogiques susceptibles de concerner une poignée d’élèves très doués sont étendues à tout le monde — avec des résultats catastrophiques. Ce fut le cas avec l’Histoire de l’Ecole des Annales, avec la linguistique, avec les maths modernes, et j’en passe.

    • « et que ces imbéciles officiels vont saisir au vol les desiderata d’une gosse douée pour les appliquer aux 99% restant »

      Absolument. La donzelle exaltée veut désaltérer le monde entier. Même les brèles qui n’ont pas soif.

      En 2015, elle trouvera sans problème de quoi satisfaire sa curiosité ce qui était loin d’être notre cas.

      Je lui souhaite quand même de tomber sur des gens d’ampleur qui lui éviteront de se crasher chez Maffessolit and co…

  44. Je ne verrais rien qui empêcherait la pauvrette de réfléchir si nous n’avions pas réduit les ambitions au raz du sol pour être certain que tout le monde saute assez haut.

    Juste en passant, quitte à perdre du temps je ne me suis jamais dispensé de réfléchir sur ce que l’on m’enseignait (surtout lorsque ce n’était pas demandé). Cela sous-entend que l’on m’enseignait quelque chose, il ne fallait pas s’en plaindre, cela devient rare.

    Puisqu’elle est éprise de liberté, qu’elle l’exerce.

  45. En Corse aussi la valeur n’attend pas le nombre des années !

    « En plus d’un pistolet, deux fusils mitrailleurs ont été découverts jeudi dans le sac d’un jeune homme de 24 ans. Un étudiant a été interpellé jeudi à Toulon alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour la Corse, rapporte Ouest France. »

    Oui dans valeur il y a vertu guerrière et étude exhaustive des explosifs et des armes de poing voire des armes lourdes !
    Quand un Corse entend parler des valeurs de la république, il court à son râtelier saisir ses armes !

    C’est curieux comme les mots s’affadissent dans la nov-langue continentale !

    The Enemies to Each Other ! comme disait Kipling.

  46. En vérité tout dépend de ce que nous appelons la république ! La terrible république, la république en armes celle qui descend des soldats de l’an 2 et des légions romaines, de Verdun et de Bir-Hakeim ou la république bonasse des comices agricoles et des banquets républicains, des champs de foire et de la cueillette des champignons !

    Il faudrait s’entendre avant de proposer un programme politique digne de ce nom !

    • Trevidic dit qu’on n’exporte pas un terroriste ; moi je pense simplement qu’on doit le passer par les armes !
      Mais que dire d’un président de la république qui envoie des armes à des terroristes ennemis de la France ?
      Je crains bien que ce soit une forme de haute trahison !

      Nous n’avons pas forcément les mêmes valeurs !

  47. Pétain a fini sur l’île d’Yeu pour avoir pactisé avec l’ennemi ; encore a-t-il été gracié à cause de son grand âge …
    Mais la bascule à Charlot pourrait resservir en cas de besoin !
    Certes depuis Robespierre et Danton on ne s’en est plus servi en France contre les ennemis de la république mais il y a des traditions qui se retrouvent vite !

  48. Pierre Laval a été fusillé et non pas guillotiné ; mais en vérité il n’était pas soldat mais civil chef du gouvernement, il aurait donc dû en toute logique ne pas être passé par les armes, ce qui est un honneur réservé aux militaires en temps de guerre.

  49. En 2007 on a inscrit l’interdiction de la peine de mort dans la Constitution française : c’est une mauvaise plaisanterie de juristes !

    La seule conséquence directe : c’est qu’on multiplie les exécutions extra-judiciaires à coups de drones, d’engins explosifs divers et variés !
    C’est plutôt un recul qu’une avancée du droit.

  50. Croyez-vous un seul instant que si l’on repère Salah Abdeslam on lui laissera la chance d’avoir un procès public avant de couler des jours heureux dans une prison quatre étoiles en France ?
    Personne ne prendra un tel risque car c’est donner des ailes à ses émules.

  51. Ah, la Corse…

    http://www.corsematin.com/article/ajaccio/pompiers-agresses-les-manifestants-toujours-sur-place-avec-le-prefet.1940503.html

    En tant que petit-fils de, j’avoue une sympathie certaine avec ce genre de réaction, pour ne pas dire plus.
    On peut rêver mais ce genre de comportement citoyen ne risque pas de se produire à Marseille: le rapport de force y est inversé.
    Vivement l’indépendance! Je fais les papiers et je me casse dans l’île.

  52. Il y a quinze ou vingt ans, deux trafiquants de drogue issus de la même cité furent retrouvés avec une balle dans la tête, avec un clair avertissement du FLNC (« droga fora ») qui expliquait qu’il ne laisserait pas impunie toute tentative de « corrompre » la jeunesse corse.
    Hier, rebelote. Tit for tat. Ce n’est pas en Corse que des gangs issus de cités en perdition s’amuseraient à faire la loi — comme à Marseille.
    Alors évidemment, légalité républicaine, etc. Mais est-ce que les petits voyous qui la veille agressaient les pompiers et les flics respectaient la légalité républicaine ?
    La Région, qui condamne (que pourrait-elle faire d’autre ?) les exactions d’hier et d’avant-hier, devrait développer sa propre police — au moins, là-bas, les flics municipaux n’ont pas à prendre des leçons de tir…

  53. Je viens de terminer l’écriture du best-seller 2016 pour Jean-François Copé : « Mon œuvre, ma vie, ma gloire, ma bar mitzvah » ; j’ai fait sobre pour ne pas gêner sa famille devant trop de pompe.

    D’ailleurs je me laisse huit jours de délai et je me mets au bouquin qui saluera le retour de Nanard : « Mes pompes d’honnête homme, mes grolles de champion, ma baraka » !

    Comme vous le voyez je suis occupé à plumer toutes les volailles pour les fêtes !

  54. Il serait question de faire rentrer un homme honnête – et pauvre – au gouvernement !

    Des cabinets de recrutements sont sur le coup mais ils ont déclaré que la tâche était impossible !
    On demande l’intervention de la fée clochette …

  55. Le gouvernement chinois vient d’expulser une journaliste du « Nouvel Observateur », Ursula Gauthier, motif invoqué : « Elle faisait trop de chinoiseries ! » ; c’est parler en orfèvre … à Pékin conduis toi en pékinois et jappe doucettement !

  56. J’essaierai de prendre le temps d’écrire quelque chose demain sur les événements de Corse. Mais franchement, quand je pense qu’après les Régionales, je disais que ça allait se passer dans la rue…
    Les îles ont un équilibre écologique plus fragile que les continents.… Les Corses n’ont toujours pas digéré les Français — et ça remonte au XVIIIème siècle. Ils n’ont pas digéré les Pieds-noirs — et c’était dans les années 60. Alors l’actualité…

  57. La France sauvée par ses îles … conte homérique, digne de l’Iliade et de l’Odyssée ! Qui disait que les Français n’avaient pas la tête épique ? Voltaire déjà, parisien persifleur !

    • Oh, je suis sûr que c’est une manipulation montée de toutes pièces. Voir les « followers » du compte Tweeter de la Zoé en question — le ban et l’arrière-ban du pédagogisme et du ministère.

  58. La vitesse subreptice avec laquelle elle passe du « je » au « nous » (les élèves en général) montre qu’elle est agenouillée face aux forces obscures

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