Geneviève Fioraso, actuelle ministre de l’Enseignement Supérieur, n’a pas de pétrole, mais elle a des idées pour faire des économies (1). « Pourquoi, demande-t-elle (en s’abritant derrière l’anonymat du « cabinet », comme si tout cabinet ministériel ne demandait pas la permission du ministre avant de lever le petit doigt), les élèves de Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) ne paient-ils pas les mêmes droits d’entrée que les étudiants d’université ? La justice ne voudrait-elle pas que ces rejetons de la grande bourgeoisie soient taxés comme leurs petits camarades de fac ? »

Soit 181 euros par an en moyenne (il est des universités quelque peu plus gourmandes, mais ne mégotons pas). Une goutte d’eau — 18 euros par mois ouvrable, trois paquets de cigarettes… Cela ferait entrer 9 millions d’euros dans les caisses de l’Etat — Byzance ! Voilà une belle occasion de taxer les riches, puisque chacun sait que les élèves de prépas sont des nantis, des « héritiers », aurait dit Bourdieu.

 

Remarque préalable : primo, lesdits élèves appartiennent surtout aux classes moyennes, qui descendent régulièrement vers le moyen moins. Ils ont plutôt le cœur à gauche — pour le moment. Coup double : on pourrait faire des économies de bouts de chandelles, et se couper d’une partie de son électorat. Bonne idée.

Quant à l’équité d’une telle mesure, elle appartient à cette catégorie de justice génératrice d’injustice — mais qui permet de jolis effets de manches.

Démonstration.

 

Geneviève Fioraso a brièvement fréquenté une hypokhâgne à la fin des années 1960 (le fait de ne pas avoir été admise en khâgne serait-il une blessure narcissique dont les élucubrations présentes seraient l’écho assourdi mais toujours saignant ?) puis a bifurqué vers la fac, où elle a passé deux maîtrises (Eco et anglais) avant d’enseigner ces deux matières durant trois ans (dans les années 1975-1978, et sans jamais passer de concours de recrutement, pour autant que je sache). Puis elle a fait de la politique à temps plein, ce qui la qualifie évidemment pour le poste qu’elle occupe.

Elle devrait donc savoir, en interrogeant ses souvenirs, que les élèves de prépas littéraires sont tous inscrits en fac (par prudence, afin de pouvoir s’y retrouver en cas d’échec, vous connaissez ça, n’est-ce pas, madame…) Ils paient donc des droits, sans rien consommer de l’université : des étudiants de rêve, comme dit fort bien la présidente de Reconstruire l’Ecole (2), en veine de mauvais esprit sur ce coup — évidemment, je ne la suivrai pas sur le terrain glissant du sarcasme…

Les élèves des prépas scientifiques s’inscrivent rarement en fac (ils sont à peu près sûrs de trouver un débouché dans une école d’ingénieurs), mais ils paient des droits exorbitants pour s’inscrire aux divers concours qu’ils passent — en moyenne, 1000 euros, ce qui, réparti sur deux ans, fait une ponction de 500 euros par an. Et si vous exigiez, madame la ministre, que tous les concours soient aussi peu chers que celui des ENS — qui sont gratuits ? Ça, ce serait intelligent et démocratique… Et si vous exigiez que les élèves, une fois entrés dans telle ou telle école prestigieuse, n’aient pas à payer des frais exorbitants, pouvant monter à plusieurs dizaines de milliers d’euros sur quatre ou cinq ans ? Etonnez-vous que les enfants de pauvres (et dans les pauvres, aujourd’hui, il faut bien inclure les classes moyennes, en paupérisation rapide depuis trente ans, et seules visées par les augmentations de la pression fiscale) hésitent à s’inscrire en prépas et préfèrent les cycles courts…

 

Ah, mais justement : les « conseillers » de madame Fioraso ont eu également l’idée de faire payer les élèves de BTS…

 

Admirez le raisonnement : les élèves de prépas, tous filles et fils de bourgeois, comme chacun sait (sauf les 30% de boursiers obligatoires, mais on ne peut pas tout savoir, n’est-ce pas…), doivent payer au nom de la justice sociale, et les élèves de BTS, qui appartiennent massivement aux couches les plus défavorisées, et arrivent souvent de lycées professionnels, doivent payer aussi, au nom de… au nom des petites économies qui permettront d’inviter davantage de journalistes et de syndicalistes à déjeuner rue Descartes. Ma foi, les 9 misérables millions d’euros économisés sur le dos des élèves de prépas, auxquels s’ajouteront les 16 millions d’euros grattés sur ceux de BTS, devraient permettre de faire front.

 

Le PS, entre autres, avait hurlé à la mort lors de l’affaire des « frais de bouche » des époux Chirac à la Mairie de Paris — 14 millions d’euros entre 1987 et 1995 que Delanoë et la justice ont passés sagement aux pertes et profits. Avec l’augmentation du caviar (j’ai un témoignage personnel sur ce que Petrossian fournissait rue de Grenelle à l’époque d’Allègre), à combien s’élèvent aujourd’hui l’intendance de la rue Descartes ? Faut bien trouvez des pépettes.
Et c’est trop difficile de taxer les gros industriels qui désertent la France et se sentent soudainement belges de cœur et de portefeuille. En d’autres époques, on saisissait les biens des émigrés : je suggère très fort à la ministre de financer l’enseignement supérieur en nationalisant Bernard Arnault — ce que la République a su faire en 1793, la République serait impuissante à l’accomplir en 2012 ?

 

Et même si le facteur économique est déterminant en dernière instance — ce qu’il est… Encore faudrait-il analyser le retour sur investissement. L’Etat débourse un peu plus de 5000 euros par étudiant et par an (une somme notoirement insuffisante), et près de 15 000 par élève de prépas — qui là aussi, comme en matière d’efficacité pédagogique, devraient constituer le critère. Mais quel est le retour sur investissement des uns et des autres ? Que deviennent les élèves de prépas ? Cadres sup, chercheurs, enseignants, ces enseignants introuvables… Que deviennent les étudiants de fac — en particulier tous ceux qui, entrés là sans bien connaître l’orthographe, en giclent au bout d’un an ou deux ? Et dans les voies scientifiques, où sont les vrais matheux, les physiciens de première bourre, les analystes financiers compétents ? Au bout d’une carrière, lesquels ont le mieux contribué à la richesse de la France et à son rayonnement intellectuel ?

Allons ! Je ne jette pas toutes les facs avec l’eau du bain. Il en est qui ont des résultats remarquables — en gros, toutes celles qui ont su s’affranchir de la vulgate des pédagogies de l’échec, se sont associées à des grandes écoles et proposent des formations d’excellence parallèles. Notre crédibilité internationale est à ce prix.

 

Tout cela, au fond, c’est de l’anecdotique. Ce qui gît au cœur d’une telle hypothèse (qui en restera à l’hypothèse, rassurons-nous), c’est la haine invétérée des crétins pour tout ce qui, à leurs yeux, appartient à une quelconque élite — le gros mot par excellence. Volupté de l’égalisation par le bas, chère au SE-UNSA et au SGEN, qui tiennent aujourd’hui le haut du pavé. Le SNES hurle à la mort avec raison, et le SNE-Sup attendait certainement du ministère d’autres mesures qu’une économie symbolique de 9 millions d’euros : j’ai dans l’idée que la FSU version Bernadette Groison n’a pas sur la Gauche le niveau d’influence que la FSU version Gérard Aschieri avait su conquérir sur la Droite. Les élèves de prépas sont triés sur le volet ? Scandale. Ils travaillent mieux ? Scandale. Ils réussissent mieux ? Scandale. Ils sont une tradition spécifiquement française ? Scandale.

Mais j’ai parlé de tout cela il y a deux ans dans Tireurs d’élite. On veut supprimer les prépas (et l’agrégation, autre niche d’élitisme invétéré) au nom de l’égalitarisme, qui est à l’égalité ce que le McDo est au tournedos Rossini — et qui produit plus d’inégalités réelles que l’élitisme le plus forcené n’en généra jamais.

Dois-je rappeler à la Gauche que tant des siens furent par le passé de vrais intellectuels — et de bons élèves ? Que Blum avait publié dans sa jeunesse un Stendhal et le beylisme qui rappelle que l’intelligence est la condition nécessaire du bonheur ? Que les khâgnes et les ENS (dont sortait Blum, justement) furent longtemps le laboratoire des minorités agissantes ?

Mais d’où sortent les conseillers de Geneviève Fioraso ? Un seul d’entre eux est titulaire du CAPES, aucun apparemment n’a fréquenté l’agrégation. Après tout, on ne méprise bien que ce que l’on ne connaît pas.

La transmission essentiellement verticale à l’œuvre dans les prépas n’a évidemment rien à voir avec le « socle commun » cher à l’UNSA ou la pédagogie interactive promulguée par le SGEN et ses affidés — sans compter que la sélection par le travail et les exercices chiffrés n’est pas très populaire dans ces milieux où la nullité ambiante plaide pour le renoncement aux notes, si traumatisantes comme chacun sait.

Fallait-il absolument conserver ce Ministère des Universités ? Ma foi, Vincent Peillon aurait peut-être pu chapeauter l’ensemble de l’Enseignement français : ces propositions aberrantes sont l’écho d’une rivalité très ancienne entre la rue de Grenelle, qui contrôle tout ce qui touche aux lycées (donc les prépas et les BTS), et la rue Descartes, qui voudrait bien s’annexer ces secteurs qui marchent, et les budgets afférents.

Bonnetdane a depuis toujours pour vocation d’épingler la Bêtise à front de taureau, comme aurait dit Flaubert, où qu’elle se trouve — et continuera à distribuer les bons points, s’il s’en mérite, et les baffes, si nécessaires. Dans cette nouvelle mouture, je ne m’interdirai pas de sortir de temps en temps du strict champ pédagogique — la culture est un tout.

Jean-Paul Brighelli

(1) http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2012/09/17/le-gouvernement-envisage-la-fin-de-la-gratuite-des-prepas_1761175_1473692.html

(2) http://leblogdelapresidente.over-blog.com/article-la-recette-de-l-eau-tiede-110273072.html

 

149 commentaires

    • « Tout cela, au fond, c’est de l’anecdotique. Ce qui gît au cœur d’une telle hypothèse (qui en restera à l’hypothèse, rassurons-nous), c’est la haine invétérée des crétins pour tout ce qui, à leurs yeux, appartient à une quelconque élite — le gros mot par excellence. »

      Aheum !

  1. En tout cas, force est de constater que l’on traite en priorité les questions les plus cruciales dans ces ministères.

    A propos de la fac, nous pourrions nous poser la question de l’impact de l’émiettement des disciplines sur la qualité de l’enseignement dispensé par exemple…

  2. Le lien donné par Mihailovich est vraiment édifiant. Comment les deux auteurs peuvent-ils asséner tranquillement autant de contre-vérités? Mon professeur de mathématiques en spéciales était une fille d’ouvrier entrée major à Ulm, et des « petites gens » qui se sont hissés au plus haut niveau j’en connais un paquet. En fait, je ne connais que ça, désolé je ne suis pas de la « haute ».

    En dégradant le niveau du secondaire de manière inimaginable, il est clair que l’on complique sérieusement la tâche des « campagnards » et des gamins des quartiers.

    Décidément, l’Europe et sa « société de la connaissance » ont une haine féroce de la connaissance.

    M. Peillon me rappelle M. Allègre, achetez de bons souliers pour les jours de manifestation, c’est pour bientôt.

  3. Rassurez-vous, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles !! Les sciences de l’éducation vont très vraisemblablement se voir renforcées, dans la mouture à venir de la formation des enseignants…
    En tous cas, bonjour à tous, merci à Jean-Paul, et réciproquement !! 😉

    • En même teps, si les épreuves ne changent pas, y a pas de raisons pour que les sciences de l’éduc ne soient pas renforcées. Je vais parler de ce que je connais – le CRPE – il me semble que les épreuves d’admission tournent toutes autour de ça, y compris les soi-disant épreuves de maths et de français… Quant à l’épreuve Agir et fonctionnaire et filer droit, je ne sais toujours pas aujourd’hui comment j’aurais dû travailler ça, mais je crois que les réponses se trouvent essentiellement chez les éducatologistes.

  4. Je profite de la réouverture de Bonnet d’Âne et du sujet pour donner des nouvelles de Maëva, fille d’illettré, qui avait déjoué le déterminisme social en entrant en classe prépa scientifique.
    Elle est maintenant en deuxième année d’école d’ingénieurs. Tout va bien pour elle, merci.

    Longue vie au nouveau Bonnet d’Âne !

  5. JPB, le retour du mousquetaire ou vain temps après. Comment va-t-il être ? Mielleux comme Aramis ? ;))

    « M. Peillon me rappelle M. Allègre, achetez de bons souliers pour les jours de manifestation, c’est pour bientôt. »
    Des similitudes en effet avec l’ère Jospin et sa gauche plus-rien : des priorités prioritaires comme raccourcir les congés, supprimer les prépas, injecter de la moraline et augmenter la productivité de la bête, pardon, de lansényan. Brèfle, ça recommence, y a plus qu’à prendre sa carte au SGEN !

    Les enfants qui entrent en 6e sans lire correctement ? De la violence ? Des programmes à l’intitulé ronflant mais vides ? Des prières suffiront, comme d’hab’… Moineries, moineries !

  6. Merci de ce retour, bon courage.
    Avec ces nouveaux bureaucrates politico cumulards, on peut s’attendre à une nouvelle catastrophe à la si mal nommée éducation nationale.
    Les enfants qui ne peuvent s’appuyer sur le privé vont encore souffrir.

  7. Vous avez pensé à prévenir les  » libéraux  » de la réouverture ?
    Sinon, c’est pas rigolo …

    • C’était pas forcément les libéraux qui étaient les plus rigolos… mais bon, on attend quand même Cadichon. Faut reconnaître que, pour l’instant, le blog est mal référencé sur Google.

  8. JPB a écrit : « Avec l’augmentation du caviar (j’ai un témoignage personnel sur ce que Petrossian fournissait rue de Grenelle à l’époque d’Allègre), à combien s’élèvent aujourd’hui l’intendance de la rue Descartes ? Faut bien trouvez des pépettes. »

    Le Moloch veut nous faire prendre des oeufs en lumpen pour du caviar sauvage.

  9. karli a écrit :
    « C’était pas forcément les libéraux qui étaient les plus rigolos… mais bon, on attend quand même Cadichon. »

    Ben oui, sans Cadichon c’est comme les Beatles sans Lennon et McCartney ou Roux sans Combaluzier. Ou Delord sans Morel. 😉

    Et non, pas Ipidiblue et ses délires racistes ! Çuila ne le réveillez pas !

  10. JPB a écrit : « Mais d’où sortent les conseillers de Geneviève Fioraso ? Un seul d’entre eux est titulaire du CAPES, aucun apparemment n’a fréquenté l’agrégation. »

    Peut-on connaître le nom de cet intrus plutôt instruit ?

    Je fais d’intenses efforts pour rester dans le sujet bien que, par nature, j’aie très envie de baguenauder sur le hors sujet.

  11. Dans le Monde « Idées », un article larmoyant sur les bacs pro :

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/27/la-triste-histoire-des-bacs-professionnels_1766729_3232.html

    « Le succès a été éloquent : en un quart de siècle, la voie professionnelle est devenue la seconde filière d’accès au baccalauréat.
    […]
    Formidable résultat. Et après ? Après, c’est l’impasse. Du moins pour la petite moitié (47 %) de ces bacheliers qui souhaitent prolonger leurs études. Ils devraient être accueillis en priorité dans les IUT et les STS. Or ils en sont pratiquement écartés par les bacheliers généraux. Ceux-ci, en effet, lorsqu’ils ne peuvent prétendre aux très prisées classes préparatoires aux grandes écoles, prennent d’assaut ces filières, verrouillées par la sélection à l’entrée et bénéficiant d’un encadrement pédagogique et de débouchés professionnels attractifs. Les chiffres sont cruels : les « bac pro » sont pratiquement absents des IUT et fournissent moins de 40 % des élèves de STS. »

    Salauds de bacheliers généraux à qui ces salauds de profs serinent qu’ils sont tenus aux études supérieures. Ils devraient élégamment s’effacer devant les bacs pro à qui les politiques n’ont pas eu le courage de dire que la majorité d’entre eux n’avaient pas vocation à aller dans le supérieur.

    Détruire, disent-ils

  12. Même dans une prestigieuse prépa scientifique (de province, certes, mais prestigieuse tout de même), classe « étoile » et tout, les élèves sont fortement incités à s’inscrire en fac.
    Par sécurité, ou par honte de la direction de participer à une « injustice sociale », je ne sais.

  13. Au fait, il faudrait affranchir les Maliens au sujet de nos prépas prestigieuses.
    Il y a du gâchis.
    En première année de licence scientifique, à ***, il y a un groupe de Maliens scolarisés, qui raflent des 20/20 à tous les contrôles de connaissance et qui ont un niveau hors pair, écrasant.
    Surprise des autres étudiants: « Quel gâchis ! Ils devraient être en classe prépa ! Pourquoi est-on allé les perdre ici ? ».

    Comme quoi, les étudiants de L1 sont lucides …

    • J’ai bien connu les dits Maliens pour être resté assis à leurs côtés durant un an !

      Il convient de préciser qu’ils ont été recrutés sur un concours national (donnant droit à une bourse d’étude confortable pour 3 à 5 ans en France).
      Difficile d’en tirer une conclusion sur le niveau moyen dans les filières scientifiques du lycée au Mali !

      En outre, au Mali, on a conservé les bacs C et D (comme dans l’ancien temps chez nous). Ces étudiants proviennent tous de la filière C. Ils ont donc ont un avantage décisif sur les p’tis français …
      Le programme de maths du bac S est fantomatique (et encore on attend avec angoisses les pôvres gosses post réforme !). Au contraire, le programme du bac C est une solide préparation au premier semestre de L1 maths.

  14. Pas mal de poujadisme dans tout cela. Je précise que je suis
    ancien élève de classe prépa et que j’y interviens comme colleur
    de nos jours.

  15. Je dois être le seul à vraiment vous lire :

    « Que Blum avait publié dans sa jeune un Stendhal et le beylisme qui rappelle que l’intelligence est la condition nécessaire du bonheur ? »

    sa jeune quoi ?

        • >Pourrait-on enlever ces deux messages inutiles qui gênent passablement la lecture de ce blog ?

          • En effet, voici les tarifs du Lycée le plus prestigieux de ma région, le Lycée du Parc, pour l’internat:
            L’internat offre deux modalités d’hébergement, assorties chacune d’un tarif spécifique :

            Tarif 1 = T1
            Les élèves rentrent dans leur famille tous les week-ends ; ils sont alors affectés dans des résidences fermées du samedi 13 heures au dimanche 20 heures.

            Tarif 2 = T2
            Ils peuvent aussi choisir de rester tous les week-ends (ou quand ils le souhaitent) : un seul tarif est appliqué, quel que soit le nombre de week-ends passés au lycée. Les repas du samedi soir, dimanche midi et soir ne sont assurés par l’établissement. Les étudiants ont le libre choix de leur mode et de leur lieu de restauration. Il ne doivent cependant pas les prendre dans leur chambre.

            Tarifs annuels au 1er janvier 2012 :
            T1 : 1682,10 € T2 : 1965,60 €

            Sachant que la bourse annuelle d’un échelon 6 est d’environ 4300 euros, on constate qu’il reste au gosse, sans travail à côté, 2400 euros, une fois payé son internat pour l’année, donc 230 euros par mois, pour payer ses livres et papetteries ainsi que ses repas du samedi soir, dimanche midi et dimanche soir, et il y a des RU ouverts à Lyon, le WE.
            Donc, en conclusion, la prépa est le meilleur endroit où inscrire un gosse brillant dont les parents sont démunis.
            si, en plus, il était boursier de lycée et a obtenu la mention TB au bac, il aura 1800 euros supplémentaires par an de bourse de mérite, et, je crois (? à vérifier), durant tout le parcours L, soit 3 ans.
            Il ne reste plus à ses parents qu’à lui glisser un petit billet de temsp en temsp quand ils ont pu faire un petit chantier au black et le gosse est comme un roi, alors qu’en fac, ça va lui revenir bien plus cher et pour une moins bonne formation.
            Quant à l’inscription aux divers concours, certains sont gratuits pour les boursiers, d’autres à tarif très réduits, et les banques n’hésiteront pas à prêter 500 euros en prêt étudiant à taux bonifié à un jeune gosse brillant et promis à un bel avenir professionnel.

          • je remets mon truc au bon endroit. C’est un b*** pas possible, ce blog !

            Autre extrait du site du Lycée du Parc:
            « 3. Critères de classement des demandes :

            Les élèves boursiers sont prioritairement retenus ainsi que les élèves très jeunes (qui n’auront pas encore 17 ans à la rentrée). De même, il est tenu compte des situations sociales ou médicales particulières que les candidats sont invités à présenter par une lettre explicative jointe au dossier de candidature à l’internat.

            Pour les ressources, l’avis d’imposition sert de référence. A titre indicatif, pour les recrutements prononcés en juin 2009, les candidats ont été admis à l’internat jusqu’à un quotient familial (imposition de la famille) de 7000 €.

            L’éloignement est également pris en compte pour un candidat des DOM-TOM ou d’un lycée français de l’étranger qui n’aurait pas de famille d’accueil proche du lycée Cet élève bénéficie alors d’une certaine priorité d’admission sauf si les ressources de la famille lui permettent d’évidence de se loger sans aucune difficulté dans le quartier du lycée…

          • Respect à la Présidente (la vraie, pas Valoche) pour s’être farci ce pensum, en effet.
            Et gloire aux cucos !!

            Un truc pour commenter « chronologiquement » sans peine : toujours répondre au dernier message, même si ce n’est pas celui auquel on veut répondre.

          • « Pourrait-on enlever ces deux messages inutiles qui gênent passablement la lecture de ce blog ? »

            Et quelques abrutis, « même s’ils ne servent à rien », surtout le dernier, qu’il était assez drôle de voir courir sur l’ancien blog derrière une noble personne qui n’en a rien à cirer – œuf corse… Et qui remet sa couche ici. « Salut l’artiste, tant pis si je me trompe ! »

          • Une proposition novatrice et résolument socialiste (glanée, hélas ! parmi les commentaires nauséabonds d’un blog ultra-néo-méga-libéral, on ne se refait pas) : pour pallier au problème des notes, un bonus-malus en fonction des revenus des parents, avec un système de décote-surcote savamment calculé tenant compte de l’origine sociale, ethnique, de la taille de la fratrie, du nombre et du sexe des parents, de la taille et de la température hivernale du logement.
            Bref, le tarif social de la notation ! Le changement, c’est maintenant !

          • Dernière minute : le prix Nobel de la paix 2012 décerné (à titre posthume) à trois rats de laboratoire.

            http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1939

            Le jury norvégien, qui s’est prononcé à l’unanimité, souligne qu’il « a souhaité rendre hommage à leur contribution à un débat dépassionné sur les questions de sécurité alimentaire, dans un continent trop longtemps tenu sous l’éteignoir de l’obscurantisme religieux ».

            La remise du prix aura lieu samedi prochain, en même temps que la mise en terre, au cimetière du Père-Lachaise.

            Cet avis tient lieu de faire-part. Ni fleurs, ni couronnes.

          • Certains vont jusqu’à soupçonner que l’Union Européenne a été montée de toute pièce pour fournir une réserve statistique pour ce genre d’expériences.

          • Je suis un GÉNIE de la pédagogie.

            J’ai enfin résolu (en toute équité) la question de l’échec scolaire majeur.

            J’avais un problème avant le conseil de mi trimestre.

            Dans une de mes classes la prof principale est TRÈS bien-pensante (bon, elle cumule, elle est aussi prof d’anglais et c’est déjà souvent un handicap).

            En maths plusieurs élèves ont des moyennes entre 0 et 4 (et c’est pôôô bien, tôtô si t’es là, tcho) alors que beaucoup ont plus de 15/20.

            Que faire pour pas me faire déboîter par cette éminente collègue qui note tous ses élèves entre 11,37 et 12,63 sur 20 par souci d’égalitarisme ?

            Dans la suite, on note :
            Min : la moyenne la plus basse (dans mon cas 0,5)
            Max : la note la plus haute (pour moi 18,5)
            Inf : la moyenne mini acceptable dans cette classe (je pense choisir Inf = 6/20 sinon ça fait des histoires, mais chacun peut adapter)

            et on fait :
            Note = Note + (Inf – Min)*(Max – Note)/(Max – Min)

            La plus mauvaise note devient EXACTEMENT Inf.
            La meilleur note est INCHANGÉE.
            Le classement est STRICTEMENT respecté.

            Vous pouvez utiliser cette formule pour un usage personnel mais en aucun cas la distribuer à titre onéreux ou la diffuser sans référence à son auteur.

            on trouvera ici : http://dl.free.fr/rBW0opt3P
            un classeur Excel pour tester mon pédagotron numérique.

            ‘tain chuis vraiment un génie …

          • Bravo !

            Je pense que ça emportera l’adhésion de tous.

            Une petite suggestion pour ceux qui veulent faire croire qu’ils moyennent sur 17592 contrôles : ajouter un zeste d’aléatoire avec un +0,2*ALEA()

          • Pour faire vraiment sérieux (genre sciance de l’éduc), je propose que ce type de procédure se nomme « conformal notes crunching »

          • Les plus avancés murmurent même que la Criigen est en fait un sous-marin du grand capital, chargé de torpiller le mouvement anti-OGM en produisant des études imparfaites.

            Ils se méfient d’ailleurs de l’Union pour la Méditerranée plutôt que l’UE, sur la base des avertissements discrets mais répétés du cinéaste Ridley Scott (Nostromo étant bien entendu une allusion voilée à Mare Nostrum).

          • Au rique de paraître complètement débile… il est censé devenir quoi ce rapport ? Ou plutôt, quelles conséquences pourrait-il avoir ?

  16. Ah Dobo ! j’ai cru que vous alliez me saluer avec un réplique d’Audiard :
    Il y a le cholera qu’est de retour. La peste revient sur le monde. Carabosse a quitté ses zoziaux. Bref, iPid se repointe…

  17. Les ig nobel 3012 viennent d’être décernés :

    http://www.improbable.com/ig/winners/#ig2012

    A mon avis, le must, cette année, est l’igNobel de « neurosciences » décerné à Craig Bennett, Abigail Baird, Michael Miller, et George Wolford [USA], pour avoir montré qu »en utilisant un appareillage sophistiqué et des statistiques simples (voire simplistes), les chercheurs en neurosciences peuvent détecter une activité cérébrale significative dans n’importe quel organisme, y compris dans un saumon mort.

    http://prefrontal.org/files/posters/Bennett-Salmon-2009.pdf

    Du bruit qui va peut-être faire du bruit !

  18. « Bonnetdane a depuis toujours pour vocation d’épingler la Bêtise à front de taureau, comme aurait dit Flaubert, où qu’elle se trouve — et continuera à distribuer les bons points, s’il s’en mérite, et les baffes, si nécessaires. »

    Bien reçu Monsieur le Professeur de Vertu.

    Vous m’hérissez le poêle, mais je ne peux me passer de vos réflexions. Merci et continuez !!

    ffffff

  19. Sur les Bacs Pros, que je connais un peu.

    On leurre d’autant plus les élèves que, depuis un ou deux ans, on leur fait passer un oral de rattrapage quand ils ratent les épreuves écrites.

    Cette mesure permet surtout de gonfler encore les taux de réussite, alors que ces élèves (sauf exceptions) n’ont pas le niveau pour suivre à la Fac…

  20. J’ajoute, concernant le déroulement des oraux de rattrapage des Bacs Pros, qu’ils peuvent intervenir jusqu’au 12 juillet. Ce qui pose à mon sens un problème statutaire sur lequel les syndicats manquent de vigilance.

    En effet, il me semble que les professeurs sont payés 10 mois, répartis sur 12. Ce qui signifie qu’ils travaillent désormais une bonne partie d’un mois de juillet qui, en réalité, n’est pas rémunéré…

    • Les professeurs de bacs pros ne font plus rien ou presque à partir du 15 juin… Vous me faites bien rire.. Le déni du réel est le point commun des chroniqueurs de causeur. C’est dommage et impardonnable pour des gens brillants et cultivés.

      bien à vous fffffffffffffffffff

  21. Quel plaisir de retrouver Bonnet d’âne!

    Et aussi vos discussions plus qu’animées entre commentateurs ;-)!

  22. Ca y est, y a même un ex de Brighelli qui est de retour. Personnellement, c’est pour ça que j’ai toujour préféré les meurtres aux ruptures, ça fait moins d’histoires.

  23. On traite d’importantes choses rue de Grenelle, et sans médiocrité. Un exemple :

    Dans un message aux personnels de l’Académie de Lyon Roland Debbasch écrit :

    « Lors du conseil des ministres de ce vendredi 28 septembre 2012, le gouvernement a décidé de mettre fin à mes fonctions de Recteur de l’Académie de Lyon.

    Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est la première fois depuis l’épuration consécutive à la Libération de la France, en 1944, qu’un recteur de l’académie de Lyon est relevé de ses fonctions à la suite d’un changement de gouvernement. Si je ne m’estime, en aucune manière, propriétaire d’un emploi qui reste à la disposition du gouvernement, je déplore l’extrême brutalité de cette décision. Et cela d’autant plus qu’elle intervient après une rentrée scolaire 2012 réussie, dans un contexte où, en serviteur de l’Etat loyal et disponible, j’ai mené de front, depuis plusieurs semaines, les concertations souhaitées par les plus hautes autorités de l’Etat pour l’avenir de l’enseignement scolaire et pour la préparation des Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

    Directeur Général de l’Enseignement Scolaire durant près de deux ans, Recteur de trois grandes Académies depuis 10 ans, j’ai exercé ces fonctions avec passion, volontarisme et
    impartialité.

    Le contexte de mon limogeage est baroque : le Directeur de cabinet du ministre est devenu le champion hors norme des recrutements de fonctionnaires, alors qu’en sa précédente qualité de Secrétaire Général de notre ministère, il n’a eu de cesse, entre 2007 et 2011, d’exiger des Recteurs qu’ils soient plus inventifs sur ce qu’il appelait « les leviers de suppressions d’emplois ». En récompense, il a, d’ailleurs, été nommé au tour extérieur Conseiller Maître à la Cour des Comptes par le Président Nicolas Sarkozy. J’ajoute qu’il a longtemps fait partie de ces grands administrateurs généralement issus de l’E.N.A qui ambitionnaient d’être nommés Recteurs, mais ne remplissaient pas les conditions jusqu’à la récente modification du décret statutaire dont il est le promoteur. De mon côté, j’étais, depuis 2002, le seul et le premier dans l’histoire des Recteurs à être issu de l’E.N.A, ayant été nommé Recteur d’Académie au titre de ma qualité de Professeur des universités.

    Je ne sais ce qu’en pensent la conseillère du Président de la République et le conseiller du Premier ministre qui occupaient, eux aussi, au Ministère de l’Education nationale, des emplois à la discrétion du gouvernement jusqu’en 2012 (Directrice d’administration centrale et Recteur d’académie). Ils ont, semble-t-il, estimé inapproprié de me faire la moindre proposition pour une autre fonction. Je pensais, pour ma part, que dans la crise sans précédent que traverse la France, toutes les femmes et les hommes de bonne volonté devaient se rassembler autour de causes communes, la première d’entre elles étant le défi de la formation et de l’insertion professionnelle pour tous.

    On change les Recteurs sur un procès d’intention politique, mais ce sont les mêmes stratèges qui régentent tout d’en haut, après comme avant. Prenons-y garde, il ne serait pas sain qu’une oligarchie administrative accapare et instrumentalise le pouvoir. Si les arrangements entre amis devaient prévaloir sur l’intérêt général, je les dénoncerais au nom d’une autre conception du service de l’Etat et de la République, d’une autre vision de l’Education nationale de demain.

    J’ai, certes, conscience de payer aujourd’hui le fait d’avoir été le témoin direct, à Paris et à Lyon, de trop de contorsions liées à des préoccupations de carrières individuelles. Faut-il
    rappeler, en outre, que j’étais assisté à Lyon jusqu’au mois de mai dernier par un Secrétaire Général d’Académie qui est devenu l’un des plus proches collaborateurs du Ministre de l’Education nationale ? Après son départ soudain, j’ai dirigé l’académie sans Secrétaire Général durant trois mois, mais avec l’appui constant des Directeurs académiques des trois départements de l’Ain, de la Loire et du Rhône.

    Quoi qu’il en soit la décision qui me frappe ne fera que développer encore davantage mon
    engagement au service de l’Ecole et de la Jeunesse, même si cet engagement se manifestera dorénavant sous d’autres formes. […]

      • Ben, justement aucun; c’est bien ce que précise le texte.
        En outre on ne parle pas ici de politique,il est légitime de s’entourer de collaborateurs loyaux.
        On parle ici des copains qui prennent les places, les prébendes.
        Votre réaction est étonnante.

    • « Prenons-y garde, il ne serait pas sain qu’une oligarchie administrative accapare et instrumentalise le pouvoir. » (Roland Debbasch)

      « serait »? Mais c’est qu’il est plein d’humour, le monsieur!

  24. Enfin! Qu’il est bon de vous relire, et de retrouver les habitués dans les commentaires! Voilà qui me manquait!

  25. Debbasch :  » j’ai exercé ces fonctions avec passion, volontarisme et impartialité. »

    Impartialité en défaveur de qui ?

    Dans la haute prêtrise, quand on a commis beaucoup d’exactions pour l’état, on est qualifié de grand commis de l’état.

    Papon en fut selon Raymond Barre.

    • Dugong, vous avez là matière à rire (jaune), quand on lit les justifications que se donnent les recteurs auxquels on demande gentiment de partir; en voici un exemple avec Mme Marie-Jeanne Philippe, de l’académie de Lille: . Celles de Mme Martine Daoust, dans l’Express, sont aussi très drôles.

      • Allons donc! Le lien n’apparaît pas. Seconde tentative (à moins que ce ne soit en attente de validation par la modération): .

  26. Le jus pédagol du jour, organe empressé et porte-parole du pire, nous livre ce matin un causement vite triolique :

    « Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen Cfdt et Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa Education signent, avec l’inspecteur général Jean-Pierre Obin, un communiqué commun »

    http://www.cfdt.fr/rewrite/article/42525/actualites/cinq-propositions-pour-une-ecole-plus-juste-et-plus-efficace.htm?idRubrique=7105

    Vous y apprendrez que « C’est désormais notre pays qui possède le « gradient socio-économique » des performances des élèves le plus élevé ».

    Le gradient, voilà l’ennemi…

  27. Les nanotechnologies accouchent d’un dernier avatar sous Tweeter : la « nanolittérature ». Évidemment, le jus pédagol bade.

    Comme il se doit, des facariens théorisent le bidule et posent cette grave question :

    « la nanolittérature inspirée de Twitter prolonge-t-elle l’héritage des formes du bref ? »

    On verra probablement émerger une abondante méta-littérature dans laquelle on se gardera bien de se limiter à 140 signes.

    Ce ne sera guère épais, un résumé aurait suffi :

  28. Bon, je vois que les bonnes habitudes reprennent : les HS sont de retour, donc je me lance :

    Je croise dans mon nouveau collège un très ancien compagnon d’infortune dont je vous relate l’histoire :

    PLP productique, il fut en poste de nombreuses années dans un LP de sa ville.
    Suppression de la section bac Pro productique il y a 5 ans, et donc perte de poste.
    Mut sur carte scol dans la ville voisine (25 km) dans un autre LP. Au printemps dernier, à nouveau suppression de la section bac Pro et là plus rien à lui proposer à une distance décente.

    L’annexe rectorale de M’ame Josette lui demande s’il accepterait de la techno en collège à mi-temps (il est PLP ce qui rend la chose strictement interdite mais bon …).
    Face à son émoi et à ses interrogations quant à ses compétences, M’ame Josette lui dit qu’on se contentera volontiers de garderie et qu’on lui cherchera pas noises tant qu’il sort autant d’élèves de la salle qu’il en est rentré (et à peu près dans le même état).

    Mon pote accepte, à 3 ans de la retraite le deal lui semble convenable.

    Y’a quelques jours il est contacté par la chambre des métiers de la métallurgie (sur conseil du rectorat … !) pour faire de la formation pour jeunes adultes aux métiers de la productique …

    Les patrons de la région sont tellement à la ramasse lorsqu’ils doivent embaucher des tourneurs fraiseurs (ceux formés dans les bacs pro productique …) qu’ils financent des formations à de jeunes chômeurs ou à des employés non qualifiés sous la condition qu’ils acceptent de travailler pour eux par la suite.

    Mon pote qui n’est pas plus dans le besoin que ça, mais qui crache pas non plus sur la braise, accepte d’assurer la formation.

    Les yeux brillants il m’expliquai tantôt :
    « Bon les gosses du collège après une carrière de LP, y m’font pas peur !
    En techno, j’fais de mon mieux, mais j’ai pas bien eu le temps ni le goût de lire le programme, ça doit bien ressembler aux cours de seconde techno, non ?

    En tout cas à mi-temps au collège payé temps plein ça passe pas mal !
    En plus avec ma formation à la chambre des métiers je double presque mon salaire »

    On se marre (jaune !).

    —————————————————————————-
    (Pour le fun :
    Quand je l’ai croisé, il avait un vieux calque à la main, jauni, corné, défraichi mais tout beau tracé à l’encre de chine et au tire-ligne.
    Dans le cartouche il était écrit « CET de FantasioVille » !
    Un original, une vraie pièce de musée !

    Pour les gosses qui me lisent : les CET ont été supprimés en 75 par Haby …

    On se marre encore, mais toujours aussi jaune !).

    Bises à tous et toutes ;-))

  29. Zorglub a écrit : « Les patrons de la région sont tellement à la ramasse lorsqu’ils doivent embaucher des tourneurs fraiseurs (ceux formés dans les bacs pro productique …) qu’ils financent des formations à de jeunes chômeurs ou à des employés non qualifiés sous la condition qu’ils acceptent de travailler pour eux par la suite. ».

    Les bacs pro sont bien supérieurs aux autres car eux seuls veulent mettre le tour en rotation autour de la pièce à usiner.

    Comme le Pitalugue de Monsieur Brun.

  30. Lus, dans le kawa du jour, ces titres qui développent des publireportages à la gloire de leurs éditeurs:
    « Des jeux sérieux pour le lycée »
    « Les jeux sérieux permettent-ils vraiment d’apprendre ?  » (Évidemment, la réponse de Broie-du-noir est « oui ».)
    « Les jeux sérieux ont-ils un avenir à l’Ecole ? » (Nouvel acquiescement du marc-asme)
    « Jeux sérieux : Retour d’expérience au dernier Salon Educatice » (Je résume le dithyrambe: « Pourquoi ne vous y êtes-vous pas tous déjà mis?)
    « Jeux sérieux : De l’immersion au savoir-être avec Daesign » (Publicité qui ne s’assume même pas.)
    « Dossier : Enseigner avec le jeu ? » (Réponse ne soyez pas rétrogrades, innovez, ça plaît aux élèves. Et c’est un dossier qui envoie du très, très lourd, du comme Dugong aime.)

    Le lien est là (on va voir si ça marche cette fois…): http://www.cafepedagogique.net/Pages/Accueil.aspx

  31. Y-a-t-il une classe préparatoire à la BAC Nord de Marseille ? Il paraît que cela rapporte gros …

    Passe ta BAC d’abord dit-on dans certains milieux !

    • Si Robin passe par ici, peut-être pourra-t-il répondre à cette question: la chèvre a-t-elle survécu? Quant à l’autre, ça lui aura fait les pieds dans une situation qui ne manque pas de sel, justement.

  32. Bon, finalement, je me dis que je vais redire ce que j’ai déjà dit sur Néoprofs.
    Cette histoire de droit d’inscription en prépa pour les élèves n’a rien de dramatique car elle ne touchera que des familles convenablement pourvues en matière de revenus, les élèves boursiers étant exemptés de droit d’inscription.
    et être boursier échelon zéro, c’est tout à fait aisé.
    Dans la configuration « la plus noire », enfant unique étudiant à moins de trente kilomètres du domicile familial, et pour cette année 2012/13, il suffit d’un revenu brut global 2010 inférieur ou égal à 33 000 euros pour que l’élève soit boursier, ce qui revient à un revenu mensuel de 2750 euros.

    Calcul du droit à bourses et du montant des bourses ici:

    http://www.cnous.fr/_vie__dossier_264.757.265.htm

    Le vrai pb, c’est que la bourse échelon 6, celle prévue pour les nécessiteux, est notoirement insuffisante pour couvrir les frais d’entretien de l’élève, et ce où qu’il soit, sauf peut-être en prépa, justement, en internat complet.

  33. Autre extrait du site du Lycée du Parc:
    « 3. Critères de classement des demandes :

    Les élèves boursiers sont prioritairement retenus ainsi que les élèves très jeunes (qui n’auront pas encore 17 ans à la rentrée). De même, il est tenu compte des situations sociales ou médicales particulières que les candidats sont invités à présenter par une lettre explicative jointe au dossier de candidature à l’internat.

    Pour les ressources, l’avis d’imposition sert de référence. A titre indicatif, pour les recrutements prononcés en juin 2009, les candidats ont été admis à l’internat jusqu’à un quotient familial (imposition de la famille) de 7000 €.

    L’éloignement est également pris en compte pour un candidat des DOM-TOM ou d’un lycée français de l’étranger qui n’aurait pas de famille d’accueil proche du lycée Cet élève bénéficie alors d’une certaine priorité d’admission sauf si les ressources de la famille lui permettent d’évidence de se loger sans aucune difficulté dans le quartier du lycée…

    « 

  34. Comme cela a déjà été répété des dizaines de fois, excellent article. Ce n’est que la revanche d’une parvenue qui a réussi par la cooptation, les relations et la capacité à jouer du coude ou à s’approprier le travail des autres. De la vraie pétasse de bureau comme le néolibéralisme en fabrique.

    Évidemment, aucun socialiste (vrai, s’il en est encore) n’a proposé de rendre l’université gratuite au même titre que les prépas… C’est sûr, avec Harlem Désir qui soutient Terra Nova, fondation de crevures ultralibérales qui propose le quintuplement des frais d’inscription, ce n’est plus dans le programme du PS. Malik Oussékine doit se retourner dans sa tombe, lui qui est mort en manifestant contre un projet d’augmentation de 60 euros des frais universitaires !!

  35. Merci pour le lien JPB.
    A rapprocher de ce qui est sans doute la perle, le « must » de la « concertation » bidon qui vient de s’achever : « Il faut cesser de dire, par exemple, qu’il faut absolument lire et écrire à la fin du primaire. » (Nicole Belloubet). Compris ? Alors lire les notes ou chanter juste, pensez donc !
    Chez nous, cela fait des années que ces dames Belloubet ont proliféré et réussi à faire intégrer ce raisonnement criminel – je pèse mes mots ! – à une bonne partie des profs, le tout dans un silence assourdissant.

    Bref, vous savez ce qui vous reste à faire… Car à ce rythme, d’ici 5 ans, on ne parlera plus de dégraissage, mais bien d’équarrissage ou de curée pour le Mammouth. Et les candidats (Copé et autres marchands de shampooing) se bousculent au portillon…

    • Sur le site du Point , il y a un entretien avec Ph. Meirieu, entretien mis en lien dans l’article de Françoise Guichard, je vous le mets directement ici: http://www.lepoint.fr/societe/philippe-meirieu-je-ne-vois-pas-de-projet-fort-pour-l-ecole-05-10-2012-1513865_23.php. Lire, à cette heure, les réactions en commentaires sont plutôt rassurantes.

      La réaction du SNES semble, pour l’instant, assez sympathique.
      Par contre, je n’ai pas encore vu/lu la réaction du SNALC à ce rapport…

      Accessoirement, et sur un tout autre sujet, j’ai appris dans un des articles de l’Encyclopedia Britannica (repris en traduction sur l’Universalis) l’existence de balles de revolver et de fusil allant à 15000 mph, soit 24100 km/h en 1964. J’avoue tiquer.
      Dugong, vous me confirmez: 6700 m/s, pour une balle de revolver tirée depuis un calibre normal (pas de canon de Gauss ou de railgun), c’est bien un tantinet trop véloce?

      • Usuellement, je n’utilise que la 12,7 quand je suis énervé aussi je ne connais pas bien la vitesse de sortie d’une balle de révolver.

        Ceci dit, 1000 m/s me paraît un ordre de grandeur plus vraisemblable.

  36. Dans la pravda pédagole, on dépasse souvent le mur du çon avec enthousiasme. Ainsi, l’abbé Jarraud, de sa chaire, nous décrit les remugles du « Forum de la démocratisation de l’Ecole » :

    « Ainsi l’idée de créer un statut de décrocheur incluant un droit au retour à l’école. D’une façon plus générale, la nécessité de revoir les contenus. »

    On connaissait la carte de con * du professeur Choron, on aura la carte de décrocheur et les droits afférents. Les décrocheurs, comme d’autres avant eux, créeront un business d’arapèdes appointés avec son vaste cortège d’experts et de remédiants divers et avariés.

    Quant aux contenus, on se doute bien que leur révision se fera encore à coups de sabrages. Comme sous Jivaro du Moloch, l’igen a démontré son expertise dans le maniement de la hâche et s’apprête à montrer que le pas grand chose peut encore se fendre en plus petits morceaux.

    * certains l’exhibent encore avec fierté et avec tous les timbres à jour. Respect !

    • Hu hu hu …

      J’ai eu un mot de la cheftaine sur le même sujet :
      « L’élève Albert Foutraque (5ème F) est inscrit sur la liste des décrocheurs. En conséquent, il n’assistera pas aux cours l’après-midi et pourra parfois s’absenter le matin. Il est suivi par l’association DuSchmol »

      C’est marrant, mais j’ai comme le sentiment kya un truc qui colle pas dans le message de ma patronne.
      Si qqu’un peut m’aider …

      • Les élèves ne cessent de m’étonner : il y en a une, charmante au demeurant, qui lors d’un contrôle écrit en seconde me demande « qu’est ce que ça veut dire « proportionnel » ? »

        Faut dire qu’elle débarque à peine d’outre-Quiévrain (famille de réfugiés politiques ?)

        Si elle fait flamand LV4 et occitan LV5, on peut se demander si le concept de proportionnalité a une quelconque résonance dans ces dialectes.

        En français, c’est clairement un concept passéiste..

  37. Jean-Yves Rochex, facarien d’envergure, pérore dans le jupégol qui lui tient complaisamment le micro. Un éclair de lucidité :

    « l’idéologie de l’innovation met l’accent sur l’extraordinaire, l’inaugurable, sans qu’on tisse toujours le lien avec l’ordinaire de la classe, sans qu’on explicite comment l’extraordinaire a construit des apprentissages ou des ressources. « Comment on passe du tweet à l’écriture longue, c’est ça qui est intéressant. Comment on travaille, à partir du rap, à revenir à la culture scolaire ? » »

    Il faudra bien 183,7 thèses de « sciance de l’éduc » * pour ne surtout pas donner la réponse.

    * on sait que les sciences de l’éduc n’en sont pas. Ainsi le vocable « sciance de l’éduc » me paraît plus judicieux pour désigner les scies de ces réducteurs de savoirs en copeaux.

  38. VousNousIls cherche à nous vendre l’enseignement du néerlandais :

    http://www.vousnousils.fr/2012/10/03/le-neerlandais-cest-lallemand-sans-les-declinaisons-534930

    Passons sur la tête de psychopathe à sourire de Joconde que le grand angle confère à notre confrère batave…

    16 millions de locuteurs, colonisés compris, ça n’est pas lourd *. Heureusement, notre vendeur de LV2/LV3 déclare fielleusement :

    « le néer­lan­dais, c’est l’allemand sans les déclinaisons »

    De quoi faire décliner la langue de Goethe ?

    * il est vrai, qu’à côté, le tibétain classique fait encore moins recette. Voilà ce que c’est de se complaire dans le beurre de yak et de n’avoir pas créé d’empire…

  39. Info à propos de la « Refondation de l’école »

    La vraie question demeure : pourquoi, si la baisse de niveau des élèves de primaire ne date que de la venue de N. Sakozy en 2006, faut-il envisager une rupture aussi forte qu’une *refondation*, alors que les véritables réformes de l’enseignement ne jouent que sur le temps long ?
    Des réponses sur http://michel.delord.free.fr/refondons.html

    Michel Delord

  40. En fait, il existe trois blogs sur Causeur ; JPB a donc le quasi insigne honneur d’essuyer les plâtres. Les lecteurs quant à eux n’ont pas l’air aussi nombreux que les publicités. La dissidence a toujours été un sacerdoce.

  41. « Pallier le », Yann ! Dugong vous l’a pourtant redit plus haut !! ;-))

    Brillantissime critique de Françoise !! Et quel courage, de vous être enfilé ce pensum criminogène !!
    Personnellement, je sens que je vais prendre les armes; tout ce qui est évoqué dans ce rapport sur la « refondation » touche effectivement le fond … :-((

    • En effet. Autant pour moi (gnark, gnark, gnark !!)

      Maintenant, « plus haut », dans ce bordel, c’est dur à retrouver.

      Sinon, content de vous savoir encore en vie ;O))

  42. L’UNESCO accorde un prix à l’enseignement par mobiles :

    http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=43269&Cr=education&Cr1=#.UHhPIFE-58E

    https://ideasproject.com/web/youth-and-adult-learning-needs

    Comme toujours l’UNESCO récupère des idées pour en faire des projets clinquants pour justifier sa propre existence et faire mousser ses dirigeants.

    Comme le fut le projet « Locally Produced and Low Cost Equipment » (LPLCE) qui se proposait de concevoir et fabriquer localement du matériel didactique d’enseignement des sciences.

  43. Interview de Philippe Corcuff dans Rue89 : « La gauche est en état de mort cérébrale » :

    « On examine des petits bouts de tuyauterie de machineries sociales dont on ignore la globalité.
    Ensuite, aucun cadre globalisant n’est venu remplacer le marxisme en déclin à partir du début des années 80. Je ne regrette pas le poids trop exclusif des références marxistes dans les années 50-70, mais la globalisation qu’elles apportaient. »

    http://www.rue89.com/2012/10/04/philippe-corcuff-la-gauche-est-en-etat-de-mort-cerebrale-235834

    Il y a tant de cartes possibles pour tant de nouveaux territoires. Pourquoi vouloir à tout prix en assembler des « projections » pour obtenir le Vrai non déformé alors qu’on sait que c’est impossible ?

    Bien sûr, le fait que ce soit impossible n’empêchera jamais de nombreux esprits enfumés de s’agiter quand même dans cette direction. D’autant que des esprits très clairs, eux, ont compris que cela ouvrait des perspectives sur une source infinie d’activités socialement rémunérées.

    C’est une raison essentielle qui surclasse forcément les vérités trop simples.

    L’important c’est l’action. N’est-il pas ?

    Bonjour chez vous.

  44. Merveilleux lapsus d’un journaliste sur France Inter aux infos de 10 h :

    « François Hollande a proclamé la fin de la francophonie ».

    A sa décharge (de Kinshasa) Il est vrai que la françafrique des télécoms a des rapports assez proches avec la franco-phonie.

    • Libération titre : « A Kinshasa, sommet miné pour le président français »

      Il n’aura Coltan d’épater la galerie des affectés en faisant le coup de grigou qui n’a plus les moyens

  45. Je suis un GÉNIE de la pédagogie.

    J’ai enfin résolu (en toute équité) la question de l’échec scolaire majeur.

    J’avais un problème avant le conseil de mi trimestre.

    Dans une de mes classes la prof principale est TRÈS bien-pensante (bon, elle cumule, elle est aussi prof d’anglais et c’est déjà souvent un handicap).

    En maths plusieurs élèves ont des moyennes entre 0 et 4 (et c’est pôôô bien, tôtô si t’es là, tcho) alors que beaucoup ont plus de 15/20.

    Que faire pour pas me faire déboîter par cette éminente collègue qui note tous ses élèves entre 11,37 et 12,63 sur 20 par souci d’égalitarisme ?

    Dans la suite, on note :
    Min : la moyenne la plus basse (dans mon cas 0,5)
    Max : la note la plus haute (pour moi 18,5)
    Inf : la moyenne mini acceptable dans cette classe (je pense choisir Inf = 6/20 sinon ça fait des histoires, mais chacun peut adapter)

    et on fait :
    Note = Note + (Inf – Min)*(Max – Note)/(Max – Min)

    La plus mauvaise note devient EXACTEMENT Inf.
    La meilleur note est INCHANGÉE.
    Le classement est STRICTEMENT respecté.

    Vous pouvez utiliser cette formule pour un usage personnel mais en aucun cas la distribuer à titre onéreux ou la diffuser sans référence à son auteur.

    on trouvera ici : http://dl.free.fr/rBW0opt3P
    un classeur Excel pour tester mon pédagotron numérique.

    ‘tain chuis vraiment un génie …

  46. Pour faire vraiment sérieux (genre sciance de l’éduc), je propose que ce type de procédure se nomme « conformal notes crunching »

  47. Le Figaro titre : « Espoirs pour la survie du thon rouge »

    Boutin encore une fois en sursis malgré ses multiples casseroles.

    • Mme la présidente, votre note est très complète… mais je vais encore la compléter. Je me suis inscrite à l’IUFM l’année dernière alors que j’avais déjà un M2 (un DEA, en fait), j’ai donc suivi une formation intitulée « prépa concours », qui, à la préparation du mémoire près, est strictement identique à celle suivie par les M2.
      La chose est simple : si la formation initiale s’arrête avec l’obtention du concours, alors elle se résume à la préparation du concours. On peut trouver que préparer le concours prépare au métier – faudrait me le prouver – mais on ne peut pas prétendre qu’il y ait autre chose dans la formation des M2. Je parle pour le primaire, c’est peut-être différent pour le secondaire.

  48. « Et dans les voies scientifiques, où sont les vrais matheux, les physiciens de première bourre, les analystes financiers compétents ? »

    Depuis quand l’analyse financière est-elle une science à mettre sur le même plan que les mathématiques ou la physique? (à moins que l’ironie m’ai échappée…)

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