« La souveraineté nationale appartient au peuple », dit la Constitution. Et le principe de la République est « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Nous avons oublié combien, à l’origine, « peuple souverain » était, plus qu’un oxymore, une provocation.
Une provocation contre tous les monarques qui avaient confisqué le pouvoir, depuis des siècles. Toutes les hiérarchies, civiles ou religieuses, qui prétendaient exercer seules le pouvoir — et dominer le peuple.
Le peuple « français », précisait la Constitution de 1946. Il a fallu l’insistance de Guy Mollet et de Jacques Soustelle — jolie association — pour que De Gaulle accepte de supprimer ce « français » qui n’est jamais que sous-entendu — et quel autre peuple pourrait prétendre à diriger la France ?
Le peuple allemand, via une chancelière qui dicte désormais sa marche à l’Europe entière ? Le petit peuple des administratifs bruxellois ? Ou le « vice-chancelier administrateur de la province France », selon le mot de Marine Le Pen à l’Assemblée européenne à Strasbourg ? Un discours particulièrement bien écrit, d’ailleurs — sans doute la raison pour laquelle Florian Philippot se frottait les mains derrière elle…

Dans les années 2000, lorsque Bush est parvenu à entraîner l’Angleterre dans le bourbier irakien, les journaux satiriques anglais puis internationaux ont ironisé sur Tony Blair, « caniche » du président américain.
Et encore, « caniche » rend très imparfaitement compte du mépris absolu du mot anglais, « french poodle » — la connotation « française », au pays du Sun et des News of the world, étant toujours une circonstance aggravante.
Le président de la République « française » vaut-il beaucoup mieux aujourd’hui ? Il pratique l’austérité souhaitée par l’Allemagne, il laisse la Grèce sombrer dans l’ornière creusée par l’Allemagne, il se coule dans les discours contradictoires de « la chancelière » (Hollande ne rajoute jamais « allemande », comme si cela allait de soi) sur les migrations. Merkel qui un jour prétend accueillir tout le monde pour mieux fermer sa frontière le lendemain. Merkel qui gère les futures retraites des Allemands, désormais incapables de se régénérer. Merkel qui dirige un pays dont la première entreprise se croit assez puissante pour trafiquer les moteurs de ses voitures — a-t-on bien mesuré ce que cela révélait de présomption et de certitude d’impunité ? Et le reste de l’Europe persiste à acheter des voitures allemandes, persuadé que les véhicules fourgués par Volkswagen ou Opel sont bâtis comme des chars Tigre…

Alors oui, et dix fois plutôt qu’une : il faut très urgemment revendiquer et rétablir la souveraineté française — et cela s’appelle le souverainisme. C’est le mot autour duquel tournent aujourd’hui les commentateurs, qui croient, ou s’efforcent de croire, comme Hollande, que se dissimulent forcément derrière ce mot des intentions obscures ou nauséabondes.
Un mot que les plus courtisans, à l’exemple de François Hollande lui-même dans sa réponse à l’Assemblée, assimilent au « populisme ». Sans se rendre compte que dans « populisme », il y a justement « peuple », et que tous ces petits marquis européens qui tentent de confisquer la souveraineté du peuple, parce qu’ils se croient seuls légitimes, pourraient bien finir un jour, eux aussi, à la lanterne.

Je soulignais ici-même la semaine dernière que ce sont là des mots qui fâchent. Le peuple, ce sont tous les obscurs pour lesquels Vallaud-Belkacem fabrique en ce moment le collège de niveau zéro. Tous les sans-grade pour lesquels Emmanuel Macron ré-invente un libéralisme débridé. Le peuple est capable d’arracher la chemise d’énarques insouciants et grassement payés pour lesquels quelques milliers d’emplois sont une ligne à rayer sur un livre de comptabilité. Le peuple est capable de renvoyer tous ces grands nuisibles à leurs chères études — samedi prochain en défilant à Paris contre la réforme du collège, en décembre en exerçant sa souveraineté et en votant pour des souverainistes, et en 2017 en éradiquant la caste qui lui a confisqué le pouvoir. Le peuple est capable de récupérer le pouvoir que de grands inutiles exercent en son nom et dans leur intérêt.
Sinon, ça se passera dans la rue — et on va en arracher, des chemises !

Jean-Paul Brighelli

77 commentaires

  1. Comprendre notre société aujourd’hui me fait penser à la course du garçon de café. Ne rien perdre en courant, le moins possible, que le poignet qui soutient le plateau ne fléchisse pas ni les jambes qui doivent courir en slalomant. Mince ! où ai-je mis mes idées ? Lesquelles ? Les verres font la danse du ventre, hésitent à se renverser, puis n’hésitent plus. Envoyer valser le plateau, filmé au ralenti, ou le tenir coûte que coûte, arriver trempée par l’odeur écœurante de la bière ? Arriver où ?
    Heureusement, c’est l’heure du petit déjeuner.

  2. Encore un article écrit par un logiciel ! On le remarque à peine, cela devient préoccupant .

  3. Et IMHO, c’est quoi , une hormone de la c…… ? Conserver toute sa générosité de jeunesse à ses analyses actuelles, c’est difficile, et il faut être intelligent, merci Monsieur Brighelli.

  4. Voter souverainiste ? N’importe lequel ? Même celle qui… enfin qui … ?
    Non merci.

  5. Déchirons les chemises des gens de sac et de dossiers qui nous blousent et entonnons la carmagnôle pour nous encourager à jeter bas nos camisoles.

  6. Le peuple ? De qui parle-t-on, au juste ? De ces masses biberonnées à « plus belle la vie », qui adulent Yannick Noah, les Intouchables, et autres stupidités ? Qui ne jurent que par la téléréalité ? Désolée, longtemps démocrate et républicaine, je me désolidarise de ces moutons ensommeillés. Je ne me sens plus rien de commun avec cette pseudo France qui oscille entre la bêtise crasse des banlieues façon Belkacem, et les pseudo-élites décérébrées type NKM, qui, toute polytechnicienne qu’elle est, commet un français navrant. Comme disait François de Viguerie, la France est morte. Je suis de ceux qui ne prolongent qu’une légende en entretenant la flamme du français classique, cette prochaine langue morte assassinée par le jargon des technocrates et le sabir des banlieues. C’est tout ce que je me contenterai de faire. Parler des poètes, de nos racines judéo chrétiennes et gréco latines. De la belle France, violente aussi à ces heures d’autrefois, mais tellement digne, aussi. En revanche, me battre pour les beaufs qui me servent de compatriotes ? Qui répètent que la France n’est qu’un ramassis de colonialistes et/Ou capitalistes assoiffés de richesses, prompts à asservir le monde entier ? Comme disait Montherlant : « en prison pour médiocrité ». Et ils y sont, au ballon, entre Euroland et sa dictature molle, et Sarkozy-Hollande, ces purs produits de la minablocratie. Ils n’ont que ce qu’ils méritent. Par contre, les gamins, eux, méritent qu’on les sorte de la télé et des NTIC. Ils méritent de notre part tous les risques. Les risques ? Donner des livres, les chroniquer, leur montrer en quoi ils sont universels, et sauvent vraiment la vie.

    • « Par contre, les gamins, eux, méritent qu’on les sorte de la télé et des NTIC. »

      Et leurs parents ne méritent pas qu’on cherche à améliorer la télé, la presse, ou à leur rappeler leurs responsabilités de citoyens ?

      • Mission impossible. La télé ontologiquement encourage la passivité. Par son format, elle contrecarre le mouvement lent qui caractérise une pensée construite, donc personnelle, au-delà de quelques fulgurances que le discernement et la logique doivent ensemble coordonner et hiérarchiser. La télé convient au slogan et à la publicité, aux raccourcis. Et celui qui lui confie son temps libre confond divertissement et abrutissement.

    • Tres belle intervention, merci ; cependant je crois que ces « moutons ensommeilles  » le sont tellement grace aux multiples presttaions sociales qu ils n ont meme plus l envie/la capaicite de reagir. Relisez France , Big brother: tout y est ; c est trop tard..

    • MU,

      Il me semble que vous avez totalement raison et j’admire, et envie, votre enthousiasme pour « sauver les jeunes ».
      Mais il faudrait à la fois lutter contre les parents et l’educnat et la presse et la télé, ils sont nombreux, trop, à vouloir se vautrer dans la fange et après tout, grand bien leur fasse.
      Pour paraphraser Talleyrand, celui qui n’a pas connu le pays d’avant 1980 ne sait pas ce que c’est que la douceur de vivre.
      Retirons-nous sur l’Aventin en lisant, au son de musiques qu’aucun professeur n’enseigne plus dans nos écoles, les livres que plus personne ne veut étudier.
      Vivons dans ce luxe sans même écouter le fracas du monde qui s’éboule. Ite missa est.
      C. Monge

      • Il n’y a pas à « lutter contre ». La beauté s’impose d’elle-même, l’intelligence aussi, parfois, à mesure qu’on la dévoile par degrés successifs. Il demeure une place vierge où le sens du beau, du vrai et du juste est encore inassouvi, cherche l’émerveillement, y compris dans la noirceur pour son pendant inverse qu’est la fascination. Il faut chercher l’individu là, et lui donner le choix, pour qu’il se « déculture » ici, et s’approprie ses propres références. Notre travail, à nous, les hommes mûrs, n’est que présentation, exposition, puis laissez-faire. L’erreur est de travailler pour la masse. L’un se sauvera quand après de médiocres études, et quelques années à exercer un travail moyen de cadre infra-moyen il aura le courage de se former à un métier manuel; un autre, par une lecture, un tableau, une chanson ou un film, entreverra en creux l’inanité de la culture dominante actuelle. Il faut occuper l’espace, sans complexe, montrer simplement qu’autre chose existe.

  7. Il est exact, Mu, qu’une bonne partie du « peuple » est déjà anesthésiée par le pain et les jeux et qu’elle se vautre avec délectation dans un esclavage qu’elle croit être sa liberté comme l’écrivait Orwell. Mais Brighelli parle du peuple qui souffre, celui dont les budgets de fins de mois sont aléatoires, celui qui a du mal à économiser 50 € par mois pendant qu’un PDG qui a ruiné une grande entreprise part avec un parachute doré de plusieurs millions d’euros volés au peuple.C’est ce peuple-là qui finira par
    entrer en révolte contre ses bourreaux.
    Cela dit, je partage votre point de vue de professeur de français : en attendant la révolte générale du peuple opprimé des obscurs et des sans-grades c’est aussi une forme de résistance que de donner aux élèves le privilège de découvrir et de comprendre les chefs-d’oeuvre de notre littérature. Ils ont bien de la chance, par les temps qui courent, les élèves qui auront expliqué entièrement, ligne à ligne et non pas en trois coups de cuiller à pot comme le recommande l’Inspection, les plus belles oeuvres de notre littérature ! Quoi de plus extraordinaire, et de plus subversif aux yeux de la clique d’idéologues purs et durs qui a pris le pouvoir, que « Les Animaux malades de la Peste »ou les « Femmes savantes »?

  8. « …Vallaud-Belkacem fabrique en ce moment le collège de niveau zéro. »
    ( Brighelli )

    Si les parents en étaient conscients, ils seraient des millions ce samedi à battre le pavé parisien.

    • « Une baby-sitter abuse d’un garçon de 11 ans et échappe à la prison »

      Ah ! mais c’est toute l’histoire de NVB avec le corps enseignant !

      • « …c’est toute l’histoire de NVB avec le corps enseignant… »
        …dont il est parfois la victime consentante, il ne faut pas l’oublier; ce corps n’est pas aussi monolithique que certains veulent s’en persuader.

  9. les communicants et décideurs aspirant à faire de nous des « sans-dent » savent maintenant, s’ils leur restent deux sous de jugeotes ( il n’y a que dans ce domaine que les sous leur manquent ) qu’ils peuvent rapidement se retrouver « sans-chemise » ! Attention ça chauffe, ça chauffe !

  10. Si j’avais été capable d’écrire certains passages de cette chronique, je l’aurais presque signée. L’école rattrapée dans sa déréliction par celle de la souveraineté nationale est un constat qui crève les yeux tant la France est devenue une société postnationale et postculturelle.
    Malgré tout, j’ai un peu de mal à me retrouver dans les prières solennelles du souverainisme, j’aime mieux penser la France dans la dimension primordiale qu’elle possède dans
    la civilisation européenne.
    J’espère que la manifestation de samedi aura beaucoup de succès car sondage après sondage on voit bien que l’opinion est majoritairement opposée à cette réforme ; mais comme ce gouvernement refuse d’écouter et de dialoguer, venir dire son opposition dans la rue est une bonne idée.

    • Moi tant que je n’aurais pas vu la poitrine vengeresse de Nadine en tête de cortège je ne me bouge pas ! On est monolithique ou on ne l’est pas ! Vive les Bacchantes dépoitraillées !

  11. Le peuple ? De qui parle-t-on, au juste ? De ces masses biberonnées à « plus belle la vie », qui adulent Yannick Noah, les Intouchables, et autres stupidités ? Qui ne jurent que par la téléréalité ? Désolée, longtemps démocrate et républicaine, je me désolidarise de ces moutons ensommeillés. Je ne me sens plus rien de commun avec cette pseudo France qui oscille entre la bêtise crasse des banlieues façon Belkacem, et les pseudo-élites décérébrées type NKM, qui, toute polytechnicienne qu’elle est, commet un français navrant.

    Parce que vous pensez que le peuple a été à un moment de notre histoire, cette belle entité intelligente et fine que certains intellectuels imaginent et louent à qui mieux mieux, à qui on prête tant de qualités et qui se serait brusquement avilie et abêtie grâce à la vilaine TV et aux non moins abrutissants jeux en tout genre ?
    Cela me laisse sceptique.
    Le peuple a été abruti par la religion pendant des siècles, par l’alcool de manière spectaculaire, par l’ignorance crasse pendant trop longtemps.
    Je me sens toujours mal à l’aise quand j’entends parler du peuple, même par ses défenseurs. Je pense à ces journalistes qui tentent de le défendre. La plupart ne comprend rien de plus que les bourgeois du centre de Paris qu’ils accusent de mépris à l’encontre de la France d’en bas. Sans doute, certains issus du petit peuple savent.
    Ils savent que le peuple, ça ne veut rien dire. C’est le paysan sympa avec qui on va parler et qui va vous filer tout ce qu’il a dans son jardin parce que vous êtes resté bavarder un peu avec lui et qu’il a eu l’impression que quelqu’un de la ville s’intéressait à ce qu’il faisait et qu’il n’était pas considéré comme un plouc. C’est l’ouvrier qui vient faire une réparation chez vous et qui vous dit qu’il a bien du mal à s’en sortir, qui se tape tous les remplacements en intérim par peur du chômage et qui en buvant le café que vous lui offrez vous dit qu’il construit les maisons des autres mais qu’il n’aura jamais la sienne. C’est la femme de ménage que personne ne salue quand vous êtes à la piscine, celle qui vous fait un sourire jusqu’aux oreilles quand vous lui dites bonjour, habituée à être invisible pour tout le monde. Des gens sympas avec qui on sent qu’on pourrait changer les choses.
    Mais c’est aussi l’abruti de paysan qui ne veut rien entendre et qui arrose de pesticides et de désherbant son jardin et qui en fait profiter le voisin en même temps, même si ce dernier a essayé de lui expliquer les choses. C’est la ménagère de base qui s’abreuve de roman-photos et qui ne jure que par le FN malgré tous les efforts qui ont pu être faits pour lui ouvrir les yeux. C’est le beauf qui, tous les week-ends, met de la musique à fond dans son immeuble et avec qui aucune discussion n’est possible et qui se moque parfaitement de ce que ça fait sur les voisins. Et avec ce peuple, vous vous demandez ce que vous avez à faire. Et ce peuple-là se fout de la politique, de l’intérêt général et d’une société meilleure. Ce peuple-là est violent, égoïste, borné, lâche et stupide.
    J’ai du mal à voir le peuple comme une entité, belle et bonne, en mesure de raisonner justement.
    On a vu historiquement et combien de fois, le peuple se conduire de manière bestiale et aveugle et ne pas faire forcément les bons choix .
    Pour autant, je n’approuve pas notre asservissement entre les mains de cette oligarchie politique, bien sûr.

    • Il n’y a pas si longtemps, vous citiez une phrase de Molière (« Le poumon … » « cachez ce sein »), un vers d’une fable, un fragment de poème (« la chair est triste, hélas » …  » ce siècle avait deux ans « ), et une entente se créait. C’est ce qu’Husserl appelle une communauté anhistorique qui rassemble les hommes autour des « idéalités » , par delà le temps et l’espace : figures mathématiques de base définies par un langage mathématique qui permet de se passer de son abord sensible, grandes figures du théâtre et de la littérature qui sont des récits de nous-mêmes… Et cela était enseigné. Avec un certificat d’études, vous étiez détenteur d’un socle de connaissances issues de la culture classique, qui va au-delà de l’Antiquité et de la Renaissance puis des Lumières. « La nuit du chasseur » , « citizen kane », c’est encore de la culture classique. Cela désormais est pour la masse lettre morte. Il faut donc, quand le contrat social promeut par un enseignement qui n’est plus qu’une éducation et non plus une instruction publique, l’abrutissement, déborder des cases, et jouer l’individu contre l’exemplaire sérié. Repérer à longueur de bras le prochain, et celui qui écoute, cherche.Celui-là, le gamin où qu’il soit et d’où qu’il vienne doit être encouragé et favorisé. C’est un pour mille, peut être, mais celui-là reprendra le flambeau. Les autres, qui se vautrent dans la téloche et qui découvrent la grandeur de la solitude humaine à l’entournure d’un fait divers dans lequel ils se trouvent par inadvertance empêtrés (« l’humanité ne comprend que dans le malheur », dixit Cocteau), ceux-là forgent dans l’ inconscience un viatique pour ne pas croire à la barbarie du monde, qui pourtant se fait de plus en plus évidente (évidere, ce qui apparaît au grand jour). Ceux-là ne m’intéressent plus.

  12. Attention, les inscriptions aux Olympiades de physique se terminent le 15 octobre et celles-ci auront lieu justement dans la fac où je bosse:
    http://www.univ-paris-diderot.fr/sc/site.php?bc=accueil&np=pageActu&ref=7578
    Voici un exemple d’épreuve à résoudre posée dans le passé; un professeur de physique (que nous ne nommerons pas mais que les habitués de ce blog reconnaîtront sans difficulté) s’est représenté sous son meilleur profil avec son invention léonardesque sur l’image suivante:
    https://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSI3coQuUesRkViL4w2zq96Vw5lRyKILdOFPvjv0criV7hH67JB
    L’arpète devra déterminer selon la forme de l’intrados de l’hélice si celle-ci tourne sous l’effet de la chaleur dissipée :
    1) par la trogne enluminée de l’expérimentateur.
    2) par le cerveau en ébullition de l’expérimentateur.
    Justifiez votre réponse en ménageant la susceptibilité de notre aimable inventeur.
    (Photo (D.R.) prise à la sortie d’un TP sur les gaz hilarants animé par notre aimable inventeur)

    • Nadine les seins nues s’avançant place de la République et criant : Regardez dans quel état Nicolas m’a mise ! Aux armes enseignantes ! Sortez vos règles et vos craies ! Vengez-moi noires Furies !

      Nadine et moi c’est du sérieux ! Une affaire qui marche …

  13. Toujours d’accord avec vous en gros. Mais j’ai peur que vous finissiez vraiment par tomber au FN.

  14. Mu et Sanseverina : que je suis désolé dêtre d’accord avec vous (en effet,vos deux argumentations ne sont pas tellement contradictoires).
    Mais que j’ai honte de penser cela, alors que l’on m’a appris à dire du bien des « gens de peu ». Je sais, c’est naïf, quelque peu puéril, mais c’est ainsi. Ma lucidité me conduit à votre conclusion, Mu, mais ma morale fait obstacle. Qu’y puis-je ? Je suis comme je suis et n’y puis rien changer.
    A la retraite depuis peu, j’ai effectivement tendance à me retirer sur mon Aventin, avec mes livres, ma musique, ma cinémathèque… Ici, ILS ont voté Ménard. Nihil obstat ! Venez voir le journal municipal : une horreur graphique, un scandale quant au contenu, un ramassis de conneries crasses. Venez voir les halles, avec ses commerçants réjouis d’avoir enfin un maire qui les soutient. Et pourtant, par solidarité, je fréquente ce lieu, et non les hyper.
    Le « peuple », ce sont les gens. Ceux que l’on croise dans le rue, ceux qui vous sourient en vous tenant la porte, ceux qui vous la laissent claquer sur la museau. Et tout ça, ça fait de « bons français » : un tiers collabo, un tiers profiteur, un tiers indifférent, et un quatrième tiers spectaculairement héroïque (un petit tiers). L’histoire est effectivement faite de cette proportion à la César (de Pagnol, pas l’Autre). Si l’on enseigne les grandes oeuvres à nos jeunes (enfin, on essaie), on sait qu’à l’époque de parution de celles-ci, soit personne ne lisait, soit, plus tard, on ne lisait que des feuilles qui rassuraient la bourgeoise sans effaroucher la baronne, d’un niveau, disons, pour boucler la boucle, digne de « Plus belle la vie ».

    • S’ils ont voté Ménard, c’est que les gens comme vous, réfugiés sur leur Aventin, ne leur ont pas fourni de candidats plus acceptables.

      De même qu’à l’époque à laquelle vous faites référence (la fameuse époque) le moustachu a pu réarmer parce que les belles âmes littéraires s’excitaient à dénoncer un inexistant fascisme français et à défendre le pacifisme, au lieu de s’occuper de ce qui se passait en Allemagne.

      Pendant que vous essayiez « d’ouvrir les yeux » du populo sur le FN, le niveau* montait, montait…et maintenant la casserole déborde. Qui avait le moins tort, au bout du compte ?

      * le niveau du nouveau peuple, mieux que l’ancien pensait-on

      • Vous devriez ouvrir les carnets de Montherlant, et relire notamment son commentaire des Accords de Munich où il dresse un portrait au vitriol du Français de 1938 … ceci illustre bien que, contrairement à ce que suggère l’histoire officielle qui déprécie la France, il n’y avait pas que des taupes communistes parmi le monde littéraire d’avant-guerre. La preuve, c’est que quelques-uns de ces écrivains sont morts en déportation (Desnos et d’autres) … par ailleurs, pendant la guerre il s’est trouvé quelques individus qui se sont révoltés, au prix de leur vie souvent. Et ici le lien entre la littérature et l’art comme colonne vertébrale mentale et la dignité dans les actes de sa vie est évident : Grumbach, alias Jean-Pierre Melville l’a bien montré dans l’Armée des ombres, où le chef de réseau (interprété par Paul Meurisse) est un philosophe, où c’est encore le double choix qui sous-tend les oeuvres classique qui se rejoue : celui d’Antigone, qui joue le Logos, la loi divine, droite, qui traduit le Beau, le Bon, le Juste, contre la Nomos, la Loi des Hommes, celle de Créon. Le choix d’Achille, qui choisit une vie brève dans la gloire, non au sens de consécration d’un être par la notoriété contingente de son époque, mais la révélation d’un destin exceptionnel qui fait exemple, traverse les siècles et les espaces, et qui à ce titre, peut être traduit comme archétype d’une possibilité d’être libre face au fatum imposé par les dieux, dans le théâtre ou la littérature, en conférant au héros la latitude divine de l’immortalité. C’est ce que viennent de jouer les jeunes américains qui ont sauvés les passagers du Thalys, il y a quelques semaines.

        • Pas Montherlant je vous prie ! En 14/18 il a tout fait pour échapper à la guerre (grâce aux relations de sa mère) et il a ensuite truqué sa légende en se faisant naître un an après la date officielle (1895) pour faire croire qu’il était un courageux de la première heure !

          Son mérite littéraire je veux bien mais son mérite moral non !

          • Quand bien même … je n’aurais sans doute pas été volontaire pour cette boucherie voulue par la République, héritière en cela de Napoléon et de ses champs de morts … cf. ceux de 14 de Genevoix … Montherlant témoigne justement contre les pacifistes de 38 et cela n’était pas courant à l’époque …
            Dans la droite ligne de Churchill et de Gaulle. Vox clamantis …

  15. @Dugong

    On a l’usage du théorème de la « râpe à fromage » quand avec un peu de suite dans les idées, on a vendu le « théorème de la pizza » qui en assure un partage équitable. Je me souviens que pour émouvoir la ménagère de moins de 50 ans, j’avais entonné la « complainte du rapeur »:
    « Ne me quitte pas
    Il faut tout piler
    Tout peut se piler… »

  16. « Le partage équitable » ?

    Vous êtes number cruncher infiltré chez EELV ?

    M’étonne pas.

    Il en faudra de plus en plus des bidouilleurs de statistiques sociétales pour faire croire à un partage équitable du gâteau avec un quatrième tiers exclusivement réservé aux gens de peu.

      • « C’est nous la gauche, c’est nous le nombre:
        Nous qui étions tout, ne soyons plus rien. »

        • Vous parlez comme un dirigeant repenti d’EELV, vert dehors, rouge dedans, un peu comme une pastèque, quoi !

          • La seule chose que j’aie jamais eu à diriger c’est mon poireau *, vert toujours et turgescent quand il faut.

            Mais de là à me soupçonner de sympathie pour une alternative rouge et verte, il y a une limite vers laquelle je ne convergerai pas.

            * certaines l’appellent hercule

  17. « L’un des vecteurs les plus efficaces de la diffusion d’une idéologie pacifiste en France, au moins jusqu’en 1938, fut sans doute le Syndicat national des instituteurs, fort de 100 000 adhérents en 1937 sur 137 000 instituteurs. A la base, là encore, un fort sentiment de culpabilité à l’égard de l’Allemagne. (…) Sont accusés : le capitalisme, les ‘chauvins’ de Versailles, l’absence d’aide au prolétariat allemand. Le SNI fait campagne contre les manuels jugés bellicistes et fonde sa propre maison d’édition. De là, des réunions de commissions franco-allemandes pour aboutir à des corrections réciproques des manuels. Du 25 novembre au 1er décembre 1935, une réunion a rassemblé des historiens des deux nations. Du côté français, on trouve les professeurs Isaac, Renouvin, Mantoux, Weill-Raynal. Le 3 octobre 1937 est publié un accord relatif sur 39 points d’histoire depuis le XVIIIe siècle. Les animateurs du SNI n’en sont pas moins demeurés ébahis devant les déclarations du professeur Reimann, président de l’Association allemande des professeurs d’histoire : ‘Si à bon droit nous concevons l’enseignement de l’histoire […] à donner l’esprit de sacrifice et de dévouement au Führer […], cela n’est pas en contradiction avec une reconnaissance complète des vertus des autres peuples.’ »
    Jean-Paul Cointet, Hitler et la France

    Et en 1938, c’était trop tard. Il faudrait une guerre pour se débarrasser du moustachu.

  18. Je suppose que chez les instituteurs – comme chez les écrivains – on trouve de tout ! Des très courageux, des téméraires, des prudents, des attentistes etc.

    Ceci dit le drame de la France entre 1933 et 1939 c’est qu’elle était à la remorque de la politique étrangère de l’Angleterre dite d’apaisement qui n’a nullement apaisé le chancelier Hitler.
    Hélas ! cela rappelle fortement la politique actuelle de la France qui sous Sarkozy et Hollande est à la remorque des Etats-Unis !

    • N’ayant eu que des institutrices à fortes poitrines, je ne peux rien dire sur les instituteurs. L’image que j’en ai est celle de photos anciennes montrant d’inquiétants hussards noirs de la République rigides comme des « i », aux mains de rapaces, ressemblant à autant de Landru posant à côté de leurs cuisinières. Et puis, on ne ne dit pas: « la politique…sous Sarkozy et Hollande est à la remorque des Etats-Unis » mais que Sarkozy et Hollande font diligence pour être appréciés par les Etats-Unis. Je le sais parce que quand j’étais petit j’avais vu « Fievel au Far-West » et y’avait des diligences, pas des semi-remorques !

  19. Justement, thdo, et mes propos rejoignent les précédents sur le thème : oui, il y avait un candidat nettement plus « acceptable » et certainement plus comptétent que celui qui nous sert d’élu ! Mais c’était sans compter sur ce que sont les gens qui ont voté pour lui. A Béziers, il y a, depuis des décennies, une sainte trinité que j’ai apprise à connaître très tôt : pastis / rugby / corrida. Soit.
    Mais quid de ce qui fait la vie riche et diverse d’une ville ? Nada ! Niente ! Si, un ciné-club occupé par le corps enseignant. Et une librairie où la vendeuse (début des années 80), a dit à une maman qui cherchait « Le silence de la mer DU Vercors » : vous devez vous tromper ! j’étais dans le Vercors l’an dernier. Il n’y a pas la mer. Demandez au professeur le bon titre.
    Je suis prêt à l’ordalie pour garantir la véracité de cette ancedote. Alors, la pauvreté accrue encore et encore, l’immigartion par le bas s’étant installée, cela ne pouvait qu’empirer. Et c’est ce qui advint ! Les électeurs de Ménard sont 1/ les petits commerçants 2/ les plus pauvres parmi ceux qui votent encore 3/ la bourgeoisie « d’avant », celle qui a 80 ans de moyenne d’âge et qui regrette le temps où la vente de la bibine à l’hectolitre rapportait de quoi s’acheter les pseudo châteaux style pseudo-Renaissance qui entourent la ville et ses environs.
    What else ?

    • Municipales 2014 – Béziers

      Elu Robert MENARD Liste Front National
      46.98 %
      Elie ABOUD Liste Union pour un Mouvement Populaire
      34.62 %
      Jean-Michel DU PLAA Liste Divers gauche
      18.38 %
      Si j’en crois votre ventilation des électeurs de M. Ménard, ça fait quand beaucoup de pauvres dans cette commune, ne trouvez-vous pas ? N’auriez-vous pas fait votre répartition de son électorat au doigt mouillé dans la soupe de l’analyse politique convenue?

  20. Je n’ose pas vous dire « venez voir », car j’aurais un peu honte de ce que c’est devenu. Mais, le coup de l’Aventin que l’on me reproche, je ne l’accepte pas. D’abord, parce que, cet Aventin, je ne l’ai rejoint que depuis un an ou deux, ensuite parce que moi, au moins, je vote. Enfin : qui vous dit que je n’ai pas au moins essayé de pariciper à la vie citoyenne, depuis 78, date de mon arrivée ici ? Il n’y a jamais eu le vivier nécessaire à faire surgir une véritable équipe municipale. Encore une fois, il n’y a que les profs qui s’y collent. Bon. Vous m’avez compris.

    • Je ne vous visais pas personnellement ni particulièrement la situation à Béziers, mais plutôt la vie politique française et son caractère irritant, un grand nombre de sujets importants étant évacués du débat par association avec le FN.

      Et les milieux intellectuels au sens large contribuent à cette évolution, en interdisant le débat comme on l’a encore vu récemment avec Morano (non que je lui fasse confiance pour mener ce débat, mais tout le monde à LR a senti passer le vent du boulet).

      Le vote Ménard a bien quelque chose à voir avec ce contexte…

  21. Je crois qu’il faut faire un usage modéré de l’Aventin, juste pour tenir le coup et mieux revenir dans le monde. Charbonnel, ne vous justifiez pas auprès de thdo .On sait tous qu’il y a des endroits où l’on est peu seul et où il est difficile de faire quelque chose. Et puis les donneurs de leçons, vous inactif, moi méprisante, bof… Lasciamo stare…

  22. Merci Sanseverina. Je laisse effectivement le mouton à long poil opérer sa miction (j’adore les périphrases oulipiennes).

  23. Je viens de porter plainte contre le conseiller d’Etat Bernard Stirn : c’est lui le véritable responsable des attentats de janvier 2015 ; on ne peut rien prouver à ce sujet même s’il est facile de faire le lien de cause à effet ; toujours est-il que je porte plainte contre quelque chose de factuel : son homophobie.

      • Non ! j’adresse mon courrier aux hautes autorités de l’Etat ; comme les procureurs etc je n’embête pas les policiers avec ces crapules politiques comme le cas de ce sinistre individu Bernard Stirn !

        Le 9 janvier 2014 il s’attaque à la liberté d’expression en interdisant le spectacle de Dieudonné ; un an plus tard jour pour jour, les 7 8 et 9 janvier 2015, les émules de Dieudonné le vengent.

        Stirn est de la même famille que le capitaine Dreyfus qui lui n’avait pas de sang sur les mains …

  24. Etes-vous au courant Dugong que le judaïsme comme le christianisme et l’islam est homophobe ? La dernière gay pride à Tel Aviv devrait pourtant vous l’avoir prouver si vous ne le saviez pas encore !

  25. Bernard Stirn est le frère cadet d’Olivier Stirn qui répétait tout le temps : l’immigration est une chance pour la France ! Pas pour les clients de l’hyper cacher de la porte de Vincennes en tout cas !

  26. Est-ce que vous vous intéressez à l’histoire de nos institutions Dugong ? Le Conseil d’Etat a été fondé par un général factieux qui tenait son pouvoir d’un coup d’état le 18 Brumaire An VIII un certain Napoléon Bonaparte vous êtes au courant ? A votre avis quel est le rôle du Conseil d’Etat ? Entériner les mauvais coups et autres entorses faites à la loi par le gouvernement.
    Les Américains ont tellement peu de confiance dans cette institution bonapartiste qu’ils ont négocié de manière à ce que Eurodisney échappe à cette juridiction tellement peu légaliste et tellement discrétionnaire !

    Entre 1940 et 1944 le conseil d’Etat était antisémite comme il se doit et a épuré ses rangs de tous les membres juifs !

    • Croire qu’on peut changer les choses en France sans changer profondément l’esprit des institutions héritées de la Révolution et de Bonaparte c’est évidemment se gourer de combat
      La Vème république n’a fait que renforcer cet esprit anti-démocratique qui règne en France.
      Sous De Gaulle qui devait affronter les décolonisations de l’Afrique noire et de l’Algérie cela pouvait se justifier mais aujourd’hui ?

  27. « Le « peuple », ce sont les gens. Ceux que l’on croise dans le rue, ceux qui vous sourient en vous tenant la porte, ceux qui vous la laissent claquer sur la museau. Et tout ça, ça fait de « bons français » : un tiers collabo, un tiers profiteur, un tiers indifférent, et un quatrième tiers spectaculairement héroïque (un petit tiers). L’histoire est effectivement faite de cette proportion à la César (de Pagnol, pas l’Autre). »

    Non, les personnes engagées au côté des Allemands ou dans la Résistance étaient des minorités, mais la minorité résistante était plus importante que l’autre.

    Et la grande majorité des passifs voulait que les Allemands dégagent.

    Par exemple, il y avait 30 000 inscrits à la Milice, dont 15 000 réellement actifs (les autres trainaient le boulet de leur inscription à la Légion puis au SOL) ; mais 20 000 maquisards en zone Sud au début de l’automne 1943.

    Il y a eu 10 000 volontaires dans l’armée allemande sur le front de l’Est, dont un quart venait d’ailleurs de la Milice, mais 23 000 évasions par les Pyrénées pour aller s’engager dans l’armée française en AFN.

    150 000 volontaires FFI dans l’armée de de Lattre pour la campagne d’Allemagne.

    Etc.

    • Vous m’en voyez ravi.

      Si cela peut vous aider dans votre travail d’éveil des masses ignares et partisanes, je n’aurai pas veillé en vain.

    • Il n’y a qu’une seule humanité mais il y a des variantes … et cela fait un joli tintouin quand on essaye de les rassembler toutes sur le même sol !

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