À la Noël 1965, j’assistai à un grand repas familial, réunissant, de façon rituelle pour chaque 24 décembre, ma grand-mère paternelle et son jules, mes oncles et tantes, mes cousines bien-aimées, mes parents et moi — l’autre côté de la famille, du côté de ma mère, organisait les agapes du 25 décembre. Chacun chez soi…
J’avais 12 ans, et j’écoutai avec avidité les commentaires aigres-doux, puis assez vifs, et enfin emportés qui volaient au-dessus des plats. L’élection présidentielle venait juste de se tenir, et le 19 décembre, De Gaulle avait terrassé Mitterrand. Mon oncle, de sensibilité communiste, votait à gauche (le PC avait décidé de soutenir Mitterrand dès le départ), le jules susdit avait voté Lecanuet au premier tour, mes parents penchaient pour De Gaulle. De quoi alimenter, huit jours après le second tour, bien des rancœurs.
Ma formation politique a commencé ainsi, par des bribes attrapées au vol, des éclats de voix qu’il fallait décrypter — quitte à faire des contresens grossiers : je me rappelle m’être demandé pourquoi ils s’engueulaient ainsi, et quelle sombre affaire familiale alimentait les dissensions. Ainsi se construisait la conscience civique des enfants d’autrefois : nous étions tout yeux et tout oreilles (nous étions assez peu invités à parler à table), nous écoutions aux portes, nous glanions des mots interdits, vannes, gros mots et allusions, énigmes à déchiffrer sans cesse.
Et il en allait de même dans nos lectures. Personne n’avait encore eu l’idée d’exploiter à fond le marché spécifique des livres pour enfants et / ou adolescents, ou, idée suprêmement absurde, de réécrire en langage enfantin (ou supposé tel par les adultes de l’édition) les grands classiques de la littérature.
Mais aujourd’hui, on en est à réécrire le Club des cinq, en mettant au présent de narration ce qui était au passé simple (dont on n’étudie plus, à la rigueur, que la troisième personne) et en remplaçant les « nous » par des « on », qui font tellement plus « oral ». Et « saltimbanques » par « cirque de l’Etoile », afin de ne pas jeter de discrédit sur les « gens du voyage ». Comparez donc les deux résumés, ici (première version) et (site officiel de la série chez Hachette). Et la comparaison du graphisme des couvertures vaut aussi son pesant de cacahouètes idéologiques bien-pensantes.66943813_parton767-8143e
C’est en fait à une tentative (assez réussie, au vu des résultats) de dé-civilisation que l’on assiste. Couper les enfants du flot polémique, les couper aussi de tout ce qui dépasse, et de tous les mots « pas de leur âge ». Reste « areuh-areuh » et ses déclinaisons.

Le premier roman un peu long que j’ai lu, c’était les Trois Mousquetaires. Rien que dans les deux premiers paragraphes du premier chapitre, combien de mots pouvaient échapper au petit garçon de sept ou huit ans que j’étais alors ? Essayons :

« Le premier lundi du mois d’avril 1626, le bourg de Meung, où naquit l’auteur du Roman de la Rose, semblait être dans une révolution aussi entière que si les huguenots en fussent venus faire une seconde Rochelle. Plusieurs bourgeois, voyant s’enfuir les femmes le long de la grande rue, entendant les enfants crier sur le seuil des portes, se hâtaient d’endosser la cuirasse, et appuyant leur contenance quelque peu incertaine d’un mousquet ou d’une pertuisane, se dirigeaient vers l’hôtellerie du Franc-Meunier, devant laquelle s’empressait, en grossissant de minute en minute, un groupe compact, bruyant et plein de curiosité.
En ce temps-là les paniques étaient fréquentes, et peu de jours se passaient sans qu’une ville ou l’autre enregistrât sur ses archives quelque événement de ce genre. Il y avait les seigneurs qui guerroyaient entre eux ; il y avait le cardinal qui faisait la guerre au roi et aux seigneurs ; il y avait l’Espagnol qui faisait la guerre aux seigneurs, au cardinal et au roi. Puis, outre ces guerres sourdes ou publiques, secrètes ou patentes, il y avait encore les voleurs, les mendiants, les huguenots, les loups et les laquais, qui faisaient la guerre à tout le monde. Les bourgeois s’armaient toujours contre les voleurs, contre les loups, contre les laquais ; — souvent contre les seigneurs et les huguenots ; — quelquefois contre le roi ; — mais jamais contre le cardinal et l’Espagnol. Il résulta donc de ces habitudes prises, que ce susdit premier lundi du mois d’avril 1626, les bourgeois, entendant du bruit, et ne voyant ni le guidon jaune et rouge, ni la livrée du duc de Richelieu, se précipitèrent du côté de l’hôtel du Franc-Meunier. »

Que pouvais-je bien comprendre à Huguenots, endosser, mousquet, pertuisane, et hôtellerie sans doute ? Sans compter contenance, que j’ai dû prendre en un premier temps dans son sens quantitatif, appris à l’école… Et je ne parle pas des noms de lieux (Meung ou La Rochelle ne disaient rien probablement au petit Marseillais que j’étais, les cours d’Histoire à l’école n’en étaient pas encore au XVIIème siècle), des allusions littéraires, forcément obscures (l’auteur du Roman de la Rose — késaco ?) ou des connotations historiques — le Cardinal ? Quel cardinal ?
De quoi décourager un enfant d’aujourd’hui, surtout s’il a fait son entrée en littérature via un Club des Cinq à mobilité intellectuelle réduite.
Il faut le dire avec force aux imbéciles qui ont rédigé a minima les programmes de Français du collège : jamais un mot inconnu n’a découragé un lecteur, quel que soit son âge. Plus vieux, il cherche dans un dictionnaire. À huit ans, j’allais de l’avant, et le sens s’éclairait peu à peu, d’autant qu’un enfant orienté vers la lecture lit et relit. On se rappelle le petit Poulou racontant dans les Mots comment il avait « lu » Sans famille sans rien connaître du langage, vers cinq ans, et comment il savait lire à la fin du roman. Les mots entrent en nous par leur fréquentation, et certainement pas par leur non-usage.
Dans la Maison de Claudine, Colette s’amuse à se rappeler les contresens de la narratrice sur le mot « presbytère » :

« Le mot « presbytère » venait de tomber, cette année-là, dans mon oreille sensible, et d’y faire des ravages.
« C’est certainement le presbytère le plus gai que je connaisse… » avait dit quelqu’un.
Loin de moi l’idée de demander à l’un de mes parents : « Qu’est-ce que c’est, un presbytère ? » J’avais recueilli en moi le mot mystérieux, comme brodé d’un relief rêche en son commencement, achevé en une longue et rêveuse syllabe… Enrichie d’un secret et d’un doute, je dormais avec le mot et je l’emportais sur mon mur. « Presbytère ! » Je le jetais, par-dessus le toit du poulailler et le jardin de Miton, vers l’horizon toujours brumeux de Moutiers. Du haut de mon mur, le mot sonnait en anathème : « Allez ! vous êtes tous des presbytères ! » criais-je à des bannis invisibles.
Un peu plus tard, le mot perdit de son venin, et je m’avisai que « presbytère » pouvait bien être le nom scientifique du petit escargot rayé jaune et noir… Une imprudence perdit tout, pendant une de ces minutes où une enfant, si grave, si chimérique qu’elle soit, ressemble passagèrement à l’idée que s’en font les grandes personnes…
– Maman ! regarde le joli petit presbytère que j’ai trouvé !
– Le joli petit… quoi ?
– Le joli petit presb…
Je me tus, trop tard. Il me fallut apprendre — « Je me demande si cette enfant a tout son bon sens… » — ce que je tenais tant à ignorer, et appeler « les choses par leur nom…
– Un presbytère, voyons, c’est la maison du curé.
– La maison du curé… Alors, M. le curé Millot habite dans un presbytère ?
– Naturellement… Ferme ta bouche, respire par le nez… Naturellement, voyons…
J’essayai encore de réagir… Je luttai contre l’effraction, je serrai contre moi les lambeaux de mon extravagance, je voulus obliger M. Millot à habiter, le temps qu’il me plairait, dans la coquille vide du petit escargot nommé « presbytère » …
– Veux-tu prendre l’habitude de fermer la bouche quand tu ne parles pas ? À quoi penses-tu ?
– À rien, maman…
… Et puis je cédai. Je fus lâche, et je composai avec ma déception. Rejetant les débris du petit escargot écrasé, je ramassai le beau mot, je remontai jusqu’à mon étroite terrasse ombragée de vieux lilas, décorée de cailloux polis et de verroteries comme le nid d’une pie voleuse, je la baptisai « Presbytère », et je me fis curé sur le mur. »

Pour Colette non plus (elle publie la Maison de Claudine en 1922, quand elle a déjà presque cinquante ans), « le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat » — la phrase énigmatique qui avait permis en 1907 à Rouletabille d’élucider le mystère de la chambre jaune. Le mot inconnu ne présente d’autre danger pour l’enfant que d’agrandir soudain démesurément le champ de ses hypothèses, et d’entrer dans le plein royaume de la langue. Les pédagogues qui pensent bercer son ennui en lui épargnant l’angoisse du non-savoir sont des faquins, des bélîtres, des marauds, des manants et des cornegidouilles — inutile de connaître exactement le sens de ces mots pour en deviner l’intention.
Parce qu’éliminer les mots peu fréquentés, c’est priver les déshérités des richesses de la langue. C’est leur dire « Ce n’est pas pour toi ». C’est le temps du mépris, et toute cette réforme du collège, comme antérieurement celle du lycée, ne manifeste globalement que du mépris pour ceux qu’elle prétend aider en leur maintenant la tête sous l’eau et l’esprit loin des mots.

(Intermède publicitaire. La page qui précède est extraite, en avant-première, d’un essai intitulé finalement C’est le français qu’on assassine, sortie fin août aux éditions Hugo et Cie.)

Allons plus loin.
En fait, cet abrutissement des gosses est à mettre en parallèle avec celui des adultes, via les médias.
Ce qui a disparu des journaux, depuis vingt ans, c’est l’opinion. La polémique. Le débat. Sous prétexte d’être « objectifs », les journaux se contentent de reproduire des dépêches. De citer des faits en suggérant que c’est au lecteur de se faire une opinion.
Eh bien, ce n’est pas ainsi que l’on se fait une opinion. Pas ainsi que l’on se forge une conscience sociale. Ce n’est pas l’objectivité qui permet la constitution d’une pensée autonome, c’est la polémique. Les mots échangés comme des balles. Le débat — ou, si vous préférez un terme plus philosophique, la dispute (et rien d’étonnant si ce mot qui renvoyait a priori au débat socratique a fini par désigner une engueulade maison : du frottement aigu des idées naît la lumière).
De même, la culture ne peut pas naître d’un vocabulaire raréfié par les bonnes intentions de pédagogues abscons. Elle naît d’incompréhensions successives, surmontées, d’interrogations nombreuses, résolues, elle naît de chocs sémantiques et culturels, elle naît de la fréquentation des cimes, pas d’un aplanissement des crêtes. La volonté, en politique, en université et dans l’édition, de n’exposer les enfants et les citoyens-à-jamais-enfants qu’à des concepts politiquement corrects génère à terme plus de racisme, de sexisme, d’homophobie ou des trois à la fois que les récits de nos enfances d’autrefois, où les belles-mères étaient des sorcières, où les nains s’appelaient des nains — pas des « personnes de petite taille » — et où les romanichels n’étaient pas encore des « gens du voyage ».
Que cet abrutissement soit un effet prémédité n’est pas une hypothèse paranoïaque : le mouvement est bien trop général pour ne pas avoir été pensé, et au plus haut niveau, par quelques-unes de ces élites auto-proclamées qui ont peu à peu confisqué le pouvoir depuis une quarantaine d’années. Oh, ceux-là donnent à leurs enfants des livres en version originale ! Et ils les tiennent au courant des démêlés politiques, cela leur permettra de réussir Sciences-Po Paris, puis l’ENA, ce sommet de la pensée française. Les vrais héritiers ont droit au langage tout entier, les autres — même les plus méritants, ceux parmi lesquels on allait pêcher, il y a encore quarante ans, de quoi renouveler un peu les cadres dirigeants, mais que désormais on amène au bord de l’eau en leur interdisant de boire — sont abonnés aux versions édulcorées qui leur permettront de postuler chez Carrefour ou Monoprix pendant que leurs homologues nés avec une cuillère en argent dans la bouche, alors même qu’ils sont parfois d’une bêtise crasse, sont propulsés dans le fauteuil chauffé par papa-maman.
Ça me fait vomir, quand j’y pense.

Jean-Paul Brighelli

104 commentaires

  1. Le presbytère de Brighelli serait-elle une expression en devenir ?
    Mon presbytère était chanoine. Un chat ? Et pourquoi noine ? Le tout pour désigner quelqu’un.

  2. Merci pour ce beau billet, jpb ! J’aime quand vos mots et vos souvenirs sautent sur mon écran comme des étincelles. J’ai pensé en vous lisant au couteau à double tranchant qui pour des raisons de force majeure –de santé– m’a donné la « chance » de me tenir éloigné d’une scolarité normale jusqu’en 4ème dont j’aurais pâti.
    Après vous avoir lu, je me languis maintenant de lire mon ancien professeur de français à domicile. Il m’énervait avec son Flaubert mais j’aimais quand il me parlait de Rome où il avait vécu, de sa Bretagne natale, des terrasses de café et maintenant j’aime quand dans ses lettres il croque avec vacherie les ridicules de ce monde.
    Bon, envie d’écrire à ce vieux, vieux ami * avec mon stylo à plume et du papier. Parce qu’il m’a envoyé il y a quelques semaines des photos d’oiseaux de bord de mer et qu’ils me demande des nouvelles de tous ces oiseaux « parisiens » qui, avec les arbres, font la ville habitable.
    * 80 ans…et une vie qui ne rentrerait pas dans un livre, seulement dans un cœur aimant.

  3. Viens de vendre un ouvrage d’Hervé … Sérieyx : « Le Zéro mépris » ; programme un peu abstrait … sans engouement, ni mépris la vie serait infiniment fade !

  4. Vous connaissez le mot de Frédéric II de Prusse au sujet du divin Voltaire poète appointé par la Cour de Sans-Souci : « Lorsque le citron est pressé, je jette l’écorce ! »

    Dans le management moderne on se soucie de récolter le jus et de récupérer l’écorce à des fins écologiques de recyclage.

    • tiens Pierre Driout s’écarte un peu des usages:habituellement « divin » est l’épithète réservée au Marquis .

      Que mijote-t-il ,

      Restons sur nos gardes.

  5. Je ne sais si « Les clés de l’actualité junior » existe encore. Mes filles en ont eu qques uns entre les mains, et on y lisait, en substance, par exemple sur les OGM : les OGM ont la réputation de n’être pas assez connus, ils peuvent donc nuire à la santé. Mais on n’en est pas sûr ! D’autant que certains (on n’y écrit jamais « d’aucuns »), pensent que c’est sans danger pour la santé.
    Et tout à lavement …
    Un ramassis de lieux communs tièdes, ressassés, sans relief, censés faire connaître le monde et sa complexité aux élèves de collège.
    Rassurez-moi : ils ont fait faillite ?

  6. A la lecture des derniers commentaires du billet précédent, je redoutais que le suivant s’intitule « Hiroshima mon biquet ».
    Çà va, je suis rassuré.

    • Merci pour ce billet qui commence par une tranche de vie-chose assez rare,de la part du Maître.

      Merci d’annoncer la parution prochaine d’un livre de réflexions sur la langue française.

      Je ne suis plus tout à fait contre Sainte-Beuve.
      La dispute récente avec les « chers petits khâgneux » qui crurent à tort avoir été pris pour de futurs Macron et accusés (à mots couverts) d’être des petits branleurs prétentieux partageant leur temps entre des déclarations qui puent la rhétorique apprise et des séances de masturbation (au sens propre du terme) collectives ou individuelles, je n’ai pu la comprendre qu’après avoir lu l’émouvant récit autobiographique qu’a donné le Maître du supplice enduré par son élève préférée dans une prépa B/L.-supplice qu’il a ressenti dans sa propre chair.

      « j’ai mal à votre poitrine …a dit quelqu’un)

      le Maître écrit:
      « Mais aujourd’hui, on en est à récrire le Club des cinq, … en remplaçant … » saltimbanques »
      par « cirque de l’Etoile »

      « saltimbanques »,tiens c’est justement un mot employé par les chers petits khâgneux outragés (« nous ne sommes pas des saltimbanques »);ils le savent,ils l’emploient à bon escient;où l’ont-ils appris ?

      Est-ce simplement parce qu’ils sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche ?

      Je crois qu’en B/L se manifeste un conflit entre « les humanités » (dont l’étude peut nous rendre humains-comme le disent justement les chers petits khâgneux) et les « sciences humaines » – par lesquelles certains espèrent seulemnt atteindre aux cimes du pouvoir (alors qu’elles ne sont pas faites pour ça.)

    • Pensez-vous vraiment que si deux commentateurs s’amusent à s’envoyer des « biquet » l’un à l’autre cela influence en quelque manière le style du Maître ?

    • (Hervé mon Biquet, cela me navre mais je t’assure que je n’ai jamais voulu en arriver là, je te le promets)

    • « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », disait Caton l’ancien. Enfin, non : Camus.

      C’est ajouter au bordel ambiant que de dire qu’il n’y a plus que des héritiers, puisque ce n’est pas vrai : 10 à 12% d’élèves ayant des parents ouvriers et employés à l’ENA, encore plus ayant des parents issus de catégories intermédiaires.

      C’est encore ajouter au bordel ambiant de parler d’héritiers, puisque ce ne sont pas des héritiers. Puisque vous savez bien qu’en sciences, et même en lettres, il faut bosser pour avoir sa place, et qu’il n’y a donc pas l’idée d’automatisme sans effort impliqué par le terme d’héritiers.

      C’est également ajouter au bordel ambiant de prétendre que les mauvaises décisions concernant l’école seraient le fait des élites, alors qu’au contraire :
      – les grandes écoles scientifiques avaient répondu aux attaques sarkozystes de 2010 en réclamant un changement d’orientation des réformes du secondaire, ce qui est en gros leur position habituelle (et sincère, au moins pour certains)
      – un grand nombre de réformateurs fouteurs de merde viennent de gauche et sont réellement de gauche.

      Enfin, vous nous dites :  » même les plus méritants, ceux parmi lesquels on allait pêcher, il y a encore quarante ans, de quoi renouveler un peu les cadres dirigeants ».
      Imaginons qu’on aille chercher, parmi les jeunes gens chevelus et hirsutes, mi corses mi-catalan, fraîchement émoulus de l’ENS LSH, quelques conseillers ministériels pour remplacer des énarques dans la détermination de la politique migratoire.
      Pouvez-vous vraiment nous garantir qu’ils ne feraient pas, en fait, encore bien pire que les énarques à ce type de poste ?
      Et donc, quel intérêt à ce « renouvellement » ?

      Occupons-nous donc plutôt de bien nommer les choses.

      • je sais que ça ne se fait pas mais je répète:

        L’auto-reproduction des élites; pour ceux qui la mettent en doute, je conseille la lecture de ce billet franc et sincère de Roger Godement.(Les matheux qui ont fait leurs études dans les annéés 70 ont découvert l’algèbre dans “le Godement”.)

        http://plus.lefigaro.fr/page/roger-godement

        « Deux de mes fils sont passés par Ulm, voici comment. Quand j’ai été nommé prof à la Faculté des Sciences de Paris en 1955, j’ai acheté un appartement dans le 5e, à 200 m de l’entrée du lycée Henri IV, où mes fils ont naturellement (et obligatoirement : zonage) fait leurs études secondaires. Etant fils de prof, ils ont naturellent été admis dans les meilleures prépas (H IV et St Louis). Quant aux concours, je connaissais la plupart des membres du jury, je leur ai donc passé discrètement quelques coups de téléphone, ça a marché du premier coup. »

        Cela devait lui pesr sur la conscience,il a fallu qu’il vous sur le tard.

        Au fait comment expliquez-vous ces dynasties de normaliens ?

          • « Les matheux qui ont fait leurs études dans les années 70 ont découvert l’algèbre dans “le Godement”. »
            Ben non, pas moi, les cours de mes professeurs me suffisaient et les noms d’auteurs dont je me souviens bien sont Cagnac, Dieudonné, Chambadal, Ovaert, Ovaert fut d’ailleurs un de mes professeurs et quel professeur!
            Godement, je connais à peine le nom.
            D’ailleurs en licence les 3 unités obligatoires étaient Toplogie, Intégration et Probas (ou Calcul différentiel et Distributions)
            L’algèbre n’apparaissait qu’en année de maîtrise.
            Et acheter le « Godement »n’etait pas du tout une obligation.

        • Êtes-vous sûr de l’authenticité des ce propos qui me semble à la fois insultant pour ses pairs et humiliant pour ses enfants. ?

  7. Le club des Cinq en roulotte de saltimbanque ? Mais c’est en Marche et son manager … avez-vous suivi les équipées d’Emmanuel héli-treuillé ou en flag-jack ?

  8. O fache de!! J’ai l’impression de m’y voir: les repas de Noël en famille avec les discussions politiques entre cocos et gaullistes, typical 70’s…De vrais bons souvenirs – O cousines affriolantes – bercés par une lecture dévorante de tout ce qui me tombait sous la main, de Verne à Swift, Pergaud, St ex, Louys…engloutissement de la bibliothèque paternelle et grand-paternelle.
    On tombe de haut avec nos enfants, qui bien qu’élevés tant cette habitude, ce culte de la littérature, préférent têter les faciles mamelles des réseaux dits sociaux et s’abreuver d’insipides boissons aux tétines des médias…Navrant!

  9. Des « mots » ou des « choses » qu’on commence à s’approprier même si leur sens précis est encore hors d’atteinte, ça existe aussi en maths et en physique.

    Deux exemples me viennent à l’esprit.

    L’usage de la règle à calculs au lycée, dès la seconde, dans le début des années 70. On s’en servait tout le temps en connaissant le mot logarithme mais sans plus (on voyait bien que les graduations n’y étaient pas équidistantes mais la raison en restait mystérieuse). Arrivés en terminale, on savait parfaitement que tout calcul ne faisant intervenir que des multiplications ou des divisions * se réduisait forcément à des opérations sur des nombres compris entre 1 (pas moins) et 10 (pas plus), ce que faisait la règle à calculs. L’étude détaillée de la fonction logarithme en terminale et sa magie permettait de comprendre d’un seul coup tout le zimbrec et de justifier toute la procédure.

    L’usage et la signification de E=mc^2 dès la première permet de dégrossir les ordres de grandeur et d’aborder assez tôt la physique nucléaire. La « formule » est très mystérieuse par sa simplicité et l’absence complète de justification à ce niveau. Quand ça vient, l’essentiel est déjà fait.

    Il y a beaucoup d’autres exemples…

    De façon générale, attendre une pleine et entière « démonstration » ou « justification » avant d’aborder un concept ou une procédure est une position formelle stupide. En revanche, dès que la justification a posteriori peut être faite, il faut l’exhiber en détail.

    * bref, 90% des calculs en physique

  10. « Massilia » sur Résistance républicaine fait une recension des lectures imposées d’été par les grandes universités américaines ; pas un seul classique européen et américain, que du moderne et de dégenré … Mais qui est donc le mystérieux et érudit Massilia ?

  11. Au bac technologique foin d’auteur français – on s’en doutait – mais encore foin d’inventeur français !

    Benoît Rayski écrit sur … « le bac technologique. La voici.
    Ecriture d’invention : « Vous découvrez au concours Lépine, une invention dont la nouveauté, l’utilité et l’ingéniosité vous séduisent. Désireux de partager votre découverte et de communiquer votre enthousiasme, vous écrivez un article dans le journal de votre commune ».
    A l’intention des correcteurs du bac, ces recommandations. « On pénalisera : un texte trop court, un contexte mal cerné, la confusion entre visiteur-chroniqueur et inventeur, une maîtrise insuffisante des éléments formels, un niveau de langue inapproprié, une expression déficiente, toute dérive autour du caractère « français » de l’invention ».

    • Ceci ressemble à un sujet de rédaction du certificat d’études primaires des années 60-70.
      Se propulser à l’université avec ce niveau c’est dangereux pour les élèves ou inquiétant pour les professeurs.
      Je trouve abject que l’on puisse baptiser « bac » un examen de cette nature. C’est véritablement prendre les élèves pour ce que l’on pense qu’ils sont et donc témoigner d’un extrême mépris pour eux.
      Par certains côtés la violence à l’école doit pouvoir s’expliquer par ce mépris de l’institution, caché certes sous des couches de pédagogique.
      Je ne suis pas un spécialiste de la matière mais je serais curieux de savoir si des études ont été conduites sur ce sujet avec cette approche ?
      Je sais qu’un sociologue qui ne serait pas de gauche et ne serait donc pas militant aurait dû mal à se faire entendre, mais on ne sait jamais !

  12. Qu’il soit bien dit et entendu qu’il n’existe plus de France et de caractère français pas plus que beurre en broche.
    Le corollaire c’est que si la civilisation française n’existe plus guère il ne restera bientôt plus que la barbarie française … c’est la vulgate Macron !

  13. La furia anti-française semble devenue la nouvelle passion nationale de nos fonctionnaires qui ont des états d’âme !

  14. Cela produit des effets bizarres … dans le temps nous avions une « Bibliothèque nationale » qui se remplissait de livres et de brochures grâce au dépôt légal – personne ne se souciant de la qualité française ou non de ces documents – aujourd’hui nous avons une « Bibliothèque nationale de France » ; quoi une bibliothèque chauvine ? Un conservatoire exclusif de ce qui porte une marque française ? Voilà une étrangeté … xénophobe ! Une passion bien morbide …

  15. Exactement le genre d’article et de commentaires qui donnent envie d’aller militer chez Toufriquet

    La machine à aspirer les khons sera conçue en Allemagne (Karcher ?) mais fera un tabac en France, vu les besoins.

    Chacun selon ses compétences.

    • Non ! Dugong restez avec nous … si je suis le seul connard du blog je vais me sentir si seul au milieu des hautes intelligences !

      « Pas ça, pas ça, pas ça ! »

  16. Les Alsaciens menacent toujours de passer chez les Allemands et de laisser seuls en tête à tête les pauvres Français avec les Auvergnats ! C’est cruel …

  17. Et le mal est tellement profond que, même autour de moi, j’ai la plus grande difficulté à avoir une discussion (ne parlons même pas de débat) sur des sujets politiques, religieux ou culturels. On voit les gens tourner la tête après une ou deux minutes pour s’adresser à un(e) autre, ce qui est à la limite de l’impolitesse – du mauvais côté de surcroît. Ou alors, quelqu’un intervient pour énoncer d’un ton péremptoire : « Dans notre club (ou association ou cage d’escalier ou ce qu’on voudra), on n’évoque pas ces sujets ». Il faut rester dans le lisse, l’indifférencié : « Et comment vont vos enfants, Madame Michu ? Et le temps, il va se maintenir, vous croyez? »
    Ah, Politiquement correct, quand tu tiens…

  18. Tiens ! Toufriquet vient de nationaliser STX montrant par là l’excellence française en matière de (très gros) promène-khouillons.

  19. Nicolas Hulot vient de faire un malaise !
    Je ne pointerai pas les responsabilités de chacun mais enfin le maître-voilier Hulot avait bien dit : « Je veux voir de belles galères à rames dans tous les ports français ! »
    Vive la galère !

  20. http://www.europe1.fr/societe/le-qi-moyen-baisse-dangereusement-dans-les-pays-occidentaux-3396503

    Ce matin à 8h30, réunion de ballots. Pour rehausser mon QI moyen, j’applique quelques recettes: je consulte mes notes en fronçant les sourcils (Tant pis pour « les rides de mon front que creusent mes pensées »(*) mais si ça peut augmenter mes capacités cognitives et gratter encore une dizaine de points de QI aux yeux de mes collègues… ), je me caresse le menton en regardant le plafond et je hoche la tête systématiquement à chaque prise de parole du chef de labo (le chef opine car il est consentant).
    L’année dernière déjà, j’avais brillé au « Camping des Flots bleus » en stabilobossant « Sept brèves leçons de physique » de Carlo Rovelli sur mon transat au bord de la piscine. Car au fond, je suis comme les électrons, comme le dit Carlo, je n’existe pas tout le temps mais seulement quand on me regarde.

    (*) Totor, poète…je cite de mémoire.

    • « je hoche la tête systématiquement à chaque prise de parole du chef de labo »
      J’aurais pu dire: je branle du chef et le chef opine !

  21. Ah, décidément, je vous adore!

    Je me suis amusée il y a 4 ou 5 ans à relire « Le capitaine Fracasse » et à noter sur un bout de papier les mots que je ne connaissais pas. Ils étaient nombreux et j’ai arrêté au-delà du chapitre 1 (j’ai néanmoins continué la lecture jusqu’à la fin sans que cela m’empêche de comprendre le livre!). Comme je lis en moyenne 2 à 3 livres par semaine, et de toutes sortes, je m’étais alors fait la réflexion que peu de gamins nés après 2000 allaient pouvoir « rentrer » dans ce livre. En y repensant, à la lecture de votre article, je pense que ce ne sont pas les mots qu’on ne connaît pas qui vous empêchent de lire – on les comprend à peu près dans le contexte, ou encore on fait comme Colette et on leur assigne un sens quitte à devoir en changer. Du reste c’est ce que je fais quand je lis en anglais. Mais je crains que ces classiques de notre littérature enfantine – Gautier, Dumas, Verne, … – ne « parlent » plus à nos enfants. Encore que… mes filles ont adoré la Comtesse de Ségur!

    Plus grave peut-être, je partage malheureusement votre analyse sur la panne de l’ascenseur social. Je suis passée par les classes prépas scientifiques il y a 35 ans maintenant (aie!!!) et, alors, je n’étais pas la seule à n’être pas fille de cadre sup ou de profs, loin s’en faut. Et la belle Ecole « Pour la patrie, les sciences et la gloire » que j’ai eu l’honneur d’intégrer était un peu moins l’outil de reproduction sociale qu’elle est aujourd’hui (pas encore entièrement, heureusement – les maths et la physique nécessitent moins de transmission des parents que les épreuves de culture type Sciences Po/ENA).
    Enfin, suis-je la seule à être horrifiée par notre secrétaire d’Etat aux droits de la Femme (et du pingouin?) qui veut faire des diplômes de bonne parentalité aux meres qui ne travaillent pas? (Je ne dirai pas « aux meres qui élévent leurs enfants », car j’élève mes enfants aussi, meme si je travaille). Et quelle idiotie que cette moralisation à marches forcées et sans aucune intelligence, réflexion ou finesse…. le problème n’est pas d’embaucher sa femme, mais bien d’embaucher quelqu’un qui soit n’est pas compétent, soit ne travaille pas réellement.
    Bon, j’arrête de râler… et vous remercie encore pour vos articles qui me font souvent me sentir moins seul.
    Géraldine

    • « je partage malheureusement votre analyse sur la panne de l’ascenseur social. »
      …et les escaliers, c’est fait pour qui ?

    • Vous les battez, vos filles ? C’est par identification qu’elles ont aimé Sophie ?
      Hé hé…

      • Bien sûr, quelle question… Je suis plus Madame Fichini que de Fleurville!!! Il faut bien se faire respecter!

  22. Géraldine … prénom inconnu en France avant 1950 ! Féminin de l’anglais Gérald (Ford) … si on passe par la base de données de l’X on ne trouve qu’une seule Géraldine en 1982 – aucune auparavant. Depuis 7 autres … le prénom Géraldine se galvaude !

      • c’est vrai, les tourteaux sont meilleurs à consommer que les tourtereaux 😉
        les escaliers, ça existe en effet mais là aussi ça bloque à chaque palier…
        Et de manière plus générale j’ai l’impression (mais aucune statistique à l’appui) que les etudes scientifiques sont de moins en moins choisies par les jeunes qui préfèrent commerce, « management », pub, communication, etc. C’est pas avec ça qu’on va réindustrialiser la France!

        • Il y eut récemment un phénomène à Polytechnique;une part importante de chaque promotion se précipitait vers le cours de « mathématiques financières »;qu’en est-il aujourd’hui,après l’affaire des subprimes ?

          Si vous regardez quelques épisodes récents de ce « salon aristocratique » (définition donnée par le Maître) vous verrez qu’il fut le théâtre d’une controverse assez vive sur l’hypokhâgne B/L;la vocation de cette classe était de mêler humanités et sciences humaines de former des gens qui ne soient pas ignares en mathématiques et qui aient lu quelques grands auteurs.

          Or il se trouve qu’une certaine bourgeoisie s’en sert comme nouveau tremplin vers le négoce ou le pouvoir.

          Emu,le Maître nous raconatit comment son élève préférée,excellente mais pauvre, a été ostracisée par les rejetons arrogants de l’immonde bourgeoisie marseillaise et poussée à l’abandon.

    • Bravo pour votre perspicacité! et merci de m’apprendre que j’ai été la première Geraldine à l’X, je n’avais jamais pensé à regarder les prénoms de mes camarades plus anciennes!!!

    • Toutes les Géraldine que j’ai rencontrées étaient de fines intelligences;étonnant,n’est-ce pas ?

      • Je me demande si ce ne sont pas plutôt les Hélène qui sont toujours des femmes belles, dotées de bon gout et d’avantages multiples, selon M.Cyclopède?

  23. C’est pas des tourteaux – des crabes en langage commun – des tourtereaux, des colombes quoi !

    La honte Hervé !

    • D’ailleurs, n’avez vous jamais eu, cher JPB, la tentation de savoir quel corps, quel être, quelle douleur, se pare d’un pseudo pour entrer dans votre garderie ?…

      • Ben non.
        Si on prend un pseudo, c’est qu’on a une bonne raison.
        D’ailleurs, le pseudo en dit souvent long — regardez Dugong, le plus mahousse des sirénéides… Sirène et mahousse. Par hasard, lui, je le connais : eh bien, c’est tout lui.

  24. « De même, la culture ne peut pas naître d’un vocabulaire raréfié par les bonnes intentions de pédagogues abscons. Elle naît d’incompréhensions successives, surmontées, d’interrogations nombreuses, résolues, elle naît de chocs sémantiques et culturels, elle naît de la fréquentation des cimes, pas d’un aplanissement des crêtes. »
    Pas d’accord ! Comme la culture ne peut pas tenir le « coup de jeune », que la technologie lui colle dans les burnes chaque jour que Dieu fait, il faut abandonner tout espoir de cultiver les masses de patates dans les champs du possible !
    Vive la Culture de l’Inculture…uhuhu !

  25. Quel joli prénom, danse et crinoline…
    tartine de bon pain bis tout chaud englouti par Sophie,
    Avec aussi beaucoup de sucre et de crème. ..
    Essayez avec la crème de plusieurs laits crus,
    Un régal!
    Bien le bonjour, Géraldine!

  26. … quelques pétales, une goutte d’oranger et de lavande
    Sur l’oreiller,
    Bien le bonjour et bien la bonne nuit, Allons Bon!

  27. Slate, sorte de Paris-Match pour bobos, nous édifie avec la « déprime des chiens sauveteurs du 11 septembre 2001 » qui sonne comme une mise en garde à tous les roquets :

    Effectivement, quand on voit, dans ce document d’un érotisme torride, un berger objet de tous les soins, y compris la petite récompense tout à la main par la dame de dos *, on comprend le sentiment d’abandon et d’inutilité qui les assaillent dans l’after, loin du moment « eureka » qui n’arrivera probablement plus jamais.

    http://www.slate.fr/sites/default/files/chiensrescue.jpg

    * le branlat finit-il dans le bidon « cunigan » ?

  28. Au delà des minauderies des mots en -ine, on peut citer aussi « gourgandine », « vaseline » et « dégouline »,…

  29. Lu et désapprouvé, les défenses misérables de la rombière qui se fait du beurre sur le dos des danones.

    Pour faire une telle plus-value, la dame avait sûrement des biscuits d’initiés pour se livrer à des spéculoos sur les Lefèvre-Utile.

  30. Ah, la ré-écriture du Club des Cinq… quelle fumisterie ! Et le pire, c’est que la plupart des parents n’en ont aucune idée et achèteront pour leurs enfants cette « valeur sûre » en ignorant qu’ils se font complètement avoir.
    C’est pourquoi j’ai écumé les vide-greniers afin d’en faire une belle collection pour mes enfants, pour qu’ils aient la « vraie » version.
    Cependant tout n’est pas si simple… Grande lectrice, j’aurai aimé transmettre cet amour à mes enfants… je leur ai acheté, lu quantité de livres… eh bien pour l’instant mon aînée, qui rentre en CM1, ne lit pas autre chose que des Oui-oui ou des J’aime Lire, quand elle lit… et ce n’est pas faute de lui avoir mis quantité d’ouvrages différents dans les mains. Mais voilà, lire un vrai livre, c’est trop dur apparemment. Elle n’ose pas se lancer dans un livre qu’elle ne peut pas lire d’une traite, et je ne sais pas comment l’y inciter sans lui mettre trop la pression au risque de la dégouter de la lecture…
    Je pense qu’en partie cela vient du fait qu’à l’école, maintenant, on ne veut surtout pas les brusquer, les contraindre, leur donner le goût de l’effort…

    • cf supra: malgré nos efforts, nos enfants sont peu lecteurs.
      Le livre est tombé en désuétude, supplanté par la facilité et la réactivité du smartphone connecté à internet.
      Lire un bouquin devient une attitude de vieux ou de rebelle à la petite semaine…
      Attendons. Peut-être que le passage des ans conduira nos rejetons vers de sains plaisirs !

      • Ô tempora ô mores comme disait Caton l’ancien !

        Un de mes aïeux au 19e était architecte et se prénommait Adolphe ; curieusement depuis 1945 ce prénom courant en France a disparu.
        Il n’est pas plus disgracieux qu’aucun autre pourtant ; encore une superstition qui fait croire que tous les Adolphe sont des monstres dénaturés ?

        Non ! mesdames et messieurs les parents la lecture ne fera pas de vos enfants de petits êtres sournois et renfermés !
        Enfin pas plus que les autres …

        • Si vous permettez, M. Driout, « O tempora, o mores! » se trouve dans chez Cicéron, dans la première des Catalinaires.
          Cato maior se voyait attribué le fameux « Carthago delenda est ».

        • Cela me rappelle un film avec Bruel et je ne sais plus qui (caricature de l’anti-raciste abruti, avec carte du PS à l’appui évidemment). Bruel veut appeler son nouveau-né Adolphe et tout le film est basé sur les éructations exacerbées, voire psychotiques de son copain (qui, du coup, ne le reste plus si j’ai bonne mémoire). Bon, le film ce n’est pas du O. Welles très clairement.

    • Je vous rassure, mon aînée a lu surtout Harry Potter et la guerre des Clans, et se trouve à l’aise en Hypokhâgne ; elle n’est pas assez cultivée à mon avis … mais elle lit maintenant parfois de la littérature et s’est mise au Grec ancien. On verra les résultats aux concours 2018.

  31. je propose aussi …. incertain, flagellant, »fragelisant « etc … de la p. ne.
    Tout le monde n’étant pas un dur à cuire comme vous!

    • … Sans doute et Toujours sans ego, selon « vous » et bardée de mes fautes mal cicatrisantes , je perçois tout de même, plus qu’ « une » finesse, une élégance chez Dugong …qui  »  » vous fait cruellement défaut  »  » à votre réponse.
      Et c’est très chouette !

  32. Conclusion de notre réunion hier soir à l’institut Picon-Bartabacs:
    « Il est hors de question de s’opposer au progrès, vice humain qui nous a fait ce que nous sommes, c’est à dire rien, car le progrès c’est l’innovation !  »

    Un exemple d’innovation du IIIème millénaire pour remplacer l’écumoire à vide-greniers ? Nous venons de sortir toute la collection du « Club des cinq » en rouleau de papier hygiénique double couche, moelleux à souhait. Un succès inouï qui va libérer les étagères, les consciences forestières et les tripes intestinales.
    Nous continuerons ce combat écologique, sauverons les arbres, allégerons les coûts en imprimant « Oui-oui » dès que nos contrats avec Aphtes-Scud seront signés.

  33. Le 27 juillet 2017 à 13 h 36 min, Geraldine a dit (parlant de JPB):
    « Ah, décidément, je vous adore! »

    Géraldine, je ne demande qu’à t’aider en te livrant mon point de vue sur Brighelli, fréquenté en Bd depuis un temps proche, qui ne remonte qu’à un peu moins d’une paire d’années.
    Certes, l’homme public est calme, circonspect, prudent, charmant sans excès, bienveillant, intelligent, modeste, loyal et honnête. Ça fait beaucoup pour un seul homme, mais la réalité est plus sombre ! Cette belle façade tout à fait convenable cache en vérité une personnalité lubrique, amorale, jouissive, où le mensonge se nomme fantasme (au sens de fantaisie), une bête fauve, un poisson impossible à attraper à la ligne, au filet dérivant, ou à la dynamite, comme une murène expérimentée…bref, tout ce que j’aimerais être.
    BàT.

    • Oui moi aussi je regarde « MythBusters » !
      De la science amusante qui démonte les on-dit que …

      L’avenir d’Hervé serait-il dans une émission télévisuelle de démontage de nos grands hommes ?

      • Géraldine lui fera sans doute la grâce de lui répondre qu’elle sait déjà ce qu’est un homme. En connaissez-vous un qui n’ait pas ces traits de caractère ? Hervé est si jeune.

  34. Pour le moment les maths sont une activité lucrative et pépère mais cela va-t-il durer ? Car enfin dans la société nouvelle aurons-nous besoin de robots besogneux ou de matheux diserts ?
    Il faut songer à ta reconversion mon petit Hervé !
    Brighelli sait bien que la littérature n’a qu’un temps – par contrer abrutir les masses c’est un filon inépuisable avant l’extinction finale … courage à nous tous camarades !

  35. Vous n’avez pas les bonnes lectures ! « Stylist » numéro du jeudi 20 juillet 2017 (pages 42/43).

    Antoine Leclerc-Mougne : « Vous allez vous faire doser. »
    Désormais les Geeks du Gamfa ont préféré remplacer leurs dix shoots quotidiens de caféine et leur cocktail Calvin Klein (cocaïne + kétamine) par une seule petite dose de LSD ; c’est ce qu’on appelle le microdosing (« on commande ! »).

    Si après cela vous ne voyez pas des éléphants roses comme Michel Onfray c’est à se suicider par lecture lente de ses œuvres complètes.

  36. Bonjour,

    Je viens de découvrir le mot pertuisane et.. j’ai 54 piges!

    Merci Monsieur BRIGHELLI.

    • Oral CAPES 78 : poème de Verlaine « Effet de nuit » : « …un gros de hauts pertuisaniers / En marche … » (ce qui, je ne le savais pas encore, était prémonitoire). Heureusement, j’avais vérifié le sens du mot pertuisanier dans le dico, ils m’ont cuisiné dessus ! Giscard était encore à la barre.
      Morale de cela ? Je suis bien vieux.

      • 78?
        L’âge obscur des classes dominantes, l’oppression du retour des bourges au pouvoir. L’époque où l’EN n’attirait personne, pour d’autres raisons qu’aujourd’hui: quasi plein emploi – malgré les rotomontades d’un Mitterrand attiré par le pouvoir absolu –
        Les pertuisaniers d’antan ont laissé la place aux porteurs de cimeterres; prémonitoire?

        • Là, pas d’accord. L’EN attirait du monde, c’est le gouvernement Giscard qui asséchait les postes. En 79 ou 80, par exemple, 5 ou 6 postes au CAPES d’italien et un seul à l’agrég. En lettres mod, 100 postes en 80, pour 4500 candidats. Il y avait donc du grain à moudre pour l’EN (pas pour les candidats).

  37. Vous avez récemment fait référence, à plusieurs reprises je crois, à Pierre Bourdieu, vous réclamant d’une même volonté d’émancipation des « dominés » par l’instruction. Mais votre vision de la culture et de la langue (et donc de l’émancipation) est, me semble-t-il, radicalement différente : selon vous, celles-ci ont une valeur en soi, absolue, une richesse justifiant par sa nature l’échelle de valeur classant les individus selon leur maîtrise de cette culture. Pour Bourdieu, au contraire, cette « valeur » n’est que la conséquence d’une domination sociale, que les « dominants » tentent de naturaliser : parlant de la tradition marxiste, qu’il reprend largement à son compte, il dit que « la culture dominante contribue à l’intégration réelle de la classe dominante (en assurant une communication immédiate entre tous ses membres et en les distinguant des autres classes) ; à l’intégration fictive de la société dans son ensemble, donc à la démobilisation (fausse conscience) des classes dominées ; à la légitimation de l’ordre établi par l’établissement de distinctions (hiérarchies) et la légitimation de ces distinctions. Cet effet idéologique, la culture dominante le produit en dissimulant la fonction de division sous la fonction de communication : la culture qui unit (médium de communication) est aussi la culture qui sépare (instrument de distinction) et qui légitime les distinctions en contraignant toutes les cultures (désignées comme sous-cultures) à se définir par leur distance à la culture dominante. » (« Langage et pouvoir symbolique » p. 206).
    Vos attitudes envers la culture, du coup, divergent radicalement : vous prônez l’imprégnation, l’assimilation, le respect raisonné : lui ne recherche en elle que les outils de pensée pour mieux la décrédibiliser et s’en « libérer ». Votre émancipation signifie de se hisser aux standards « dominants » ; la sienne, de les renverser.
    Si un jour vous aviez le loisir de préciser votre position vis-à-vis de Bourdieu, dont les écrits m’ont toujours troublé en tant que personne qui n’a de « capital » que culturel, je serais très intéressé de vous lire à ce sujet.
    Merci en tout cas pour vos positions assumées et convaincantes (… comme celles de Bourdieu !).

    • Je vais faire mon petit Macron — ou jouer au prof de BL… Les deux points de vue sont parfaitement compatibles (et Bourdieu le tout premier en a tacitement convenu, en faisant de ses trois fils des bêtes à concours : Emmanuel Bourdieu a fait la khâgne d’Henri-IV avant de réussir Normale Sup comme papa — il fait aujourd’hui du théâtre et du cinéma —, Jérôme Bourdieu est un économiste distingué, directeur de recherche, etc., et Laurent Bourdieu a également fait l’ENS et est aujourd’hui dans les neuro-sciences. Je ne les connais pas, ce sont peut-être des personnes remarquables, pais en tout cas, ils n’ont eu aucun préjugé sur la culture…
      Ça me rappelle Marx qui ne voulait as que sa fille épousât Lafargue, qui était peut-être un socialiste français et un écrivain de premier plan (le Droit à la paresse, c’est lui), mais qui n’avait pas une assez bonne situation — ni, plus essentiel encore à l’époque, in bon capital…
      Il est donc essentiel de donner un accès, et le plus large possible, à la culture — quel que soit le regard critique que l’on porte sur elle. Après, si l’on veut, on la critique (ce que fit Bourdieu, qui a fait la khâgne de Louis-le-Grand avant d’intégrer l’ENS — puis il a critiqué la culture de l’intérieur). Procéder autrement reviendrait à critiquer le sport allongé dans sa graisse et dans sa chaise longue — ce que font d’ailleurs plein d’imbéciles.
      C’est un peu comme l’orthographe. Elle n’existe vraiment, dans l’usage commun, que depuis deux siècles. Les aristocrates ne s’en souciaient guère, et elle n’a jamais empêché Montaigne de dormir. Elle est souvent le règne de l’arbitraire (amour, délice et orgue, hein…, ou l’accord des participes avec COD antéposé…). Mais je l’enseigne depuis quarante ans, et avec autant de précision que possible, parce qu’elle est un outil et un marqueur social : il est bien plus drôle (et jouissif : la fonction plaisir de l’acquisition de la culture est essentielle) de faire des phôtes quand vous maîtrisez l’aurtograf que d’en faire sans le faire exprès.
      J’appelle donc à maîtriser la culture bourgeoise (retour à Marx, qui explique fort bien qu’il n’y en a pas d’autre), on y trouvera des sources immenses de plaisir (ce n’est pas rien), mais cela dit, je sais bien qu’elle est une construction idéologique et qu’il faut du talent (ou du génie même) pour s’en libérer en la dominant. Suis-je clair ?

      • Pardonnez-moi de faire, face au professeur de prépa, l’élève qui la ramène un peu trop.

        Je maintiens qu’il y a entre vous, à mon sens, au-delà de l’intérêt de l’instruction que vous reconnaissez tous deux, une divergence fondamentale au niveau de ses finalités. Pour Bourdieu, l’acquisition de la culture dominante n’est qu’une étape, pour le dominé, servant à prendre conscience de son asservissement et du caractère arbitraire des critères de valeur de cette culture ; comme, pour Marx, l’instruction du prolétariat est un préalable et un pré-requis à la révolution, qui servirait à balayer la culture bourgeoise.

        Pour vous, je ne crois pas qu’il s’agisse de remettre en cause les fondements et les valeurs de cette culture. D’ailleurs, vous accordez cette capacité aux seuls talents et aux génies, qui sont somme toute fort rares. Bourdieu, lui, n’implique nullement une humanité dont on exigerait qu’elle se cultive jusqu’à la fin des temps : il suffirait qu’un esprit brillant démontre scientifiquement, une fois pour toutes, l’imposture de la culture bourgeoise pour que tous les autres soient en droit de la dénigrer, même bêtement (comme le quidam qui sait que le Soleil ne tourne pas autour de la Terre, sans être nécessairement Copernic).

        Bref, je persiste à voir entre vous une différence de fond au niveau de la considération, ou de la reconnaissance de la légitimité de la culture en elle-même, de la révérence envers elle. L’argument des fils Bourdieu ne me convainc pas : la révolution n’ayant pas eu lieu suite à ses propres écrits, il fallait bien que le père continue à ingurgiter la culture dominante aux enfants, pour en faire des anarchistes ayant de la repartie. Il n’est pas exclu qu’il ait été déçu par leur carrières ultérieures, alors qu’il n’a pas manqué, par ailleurs, de véritables héritiers (un comble !) dans toutes les universités plus ou moins de gauche de France et de Navarre.

        L’orthographe est un marqueur social, vous êtes d’accord là-dessus ; mais, selon Bourdieu, elle ne devrait pas l’être ! De même, vous dites qu’il n’y a pas d’autre culture que bourgeoise, alors que B. parle de cultures dominantes et dominées. Enfin, les notions de talent et de génie, ou même celle de mérite, n’ont pas les mêmes connotations chez lui que chez vous, c’est évident.

        Le plus effrayant chez B. me semble, outre son déni de toute valeur ontologique, son acharnement à refuser à la culture et à l’art toute transcendance, toute légitimité à façonner, à toucher, à émouvoir de façon mystérieuse un individu autre que naïf. Pour lui, s’imprégner, laisser pénétrer en soi la culture « dominante » est toujours une faute objective ; il faudrait être toujours sur ses gardes, prendre immédiatement conscience de sa nécessaire facticité, lui dénier a priori toute vérité, tout sens absolu, alors que rien, dans ses travaux, ne montre qu’elle en soit dépourvue. Si elle « domine », ce ne peut être pour de bonnes raisons, et c’est en soi inacceptable. Sauf erreur de ma part, vous êtes loin de partager ces idées, et c’est, pour moi, tout à votre honneur. Il n’y a pas à dépasser vos oppositions, mais bien à les affirmer ; c’est mon avis, et je le partage.

        Désolé pour ce message un peu long, et encore merci pour votre travail.

        • Pierre Bourdieu était le prof de philo de mon père, en terminale, dans les années 50. Son premier cours débutait par ces mots :  » ceci est une introduction à la philosophie  » (elle durerait l’année entière, en réalité). Bourdieu, à l’époque adulé de ses élèves, passait ses dimanches à jouer au foot avec les internes. Mon père en parlait avec émotion, 60 ans après. C’était à ses yeux un très grand prof.

        • Je n’ai pas connu Bourdieu — je dois même dire que c’est le seul, de tous les gourous des années 60-70, dont je n’ai suivi aucun cours, aucune conférence. Je ne sais donc pas jusqu’à quel point il suivait ses propres préceptes — ou s’il succombait aux pièges de la culture qu’il dénonçait. Un peu comme ces gens qui vous mettent en garde contre l’amour, et vous expliquent en même temps que eux et leur femme, c’est complètement différent, depuis quarante ans qu’ils vivent ensemble…
          Quant à l’idée des cultures « dominées », c’est à mes yeux un pur argument commercial qui permet de faire croire aux gogos qu’il y a une culture « immigrée », ou « jeune », ou du ghetto, etc.. Un bon moyen de vendre la musique et les fringues des soi-disant artistes révoltés.Et pendant ce temps-là, les classes dominantes se gardent jalousement Bach ou Mozart pour elles, tout en encaissant les dividendes de Black M. Marx explique fort bien qu’il y aura une culture prolétarienne le jour où le prolétariat aura pris le pouvoir. D’ici là, il conseille aux prolos de se mettre à jour sur la culture bourgeoise (pléonasme, donc), ce que les « écoles du Parti » faisaient fort bien jusqu’au début des années 80.

          • En effet, il est toujours possible de soupçonner une certaine hypocrisie dans les propos de Bourdieu, comme dans ceux de Marx. Mais peut-être étaient-ils sincères. Et dans tous les cas, cela ne change pas les idées professées elles-mêmes, et ce sont elles qui restent, de façon tangible, dans leurs écrits.
            Cela dit, j’ai un très grand respect pour Bourdieu, dont l’oeuvre reste, à l’évidence, absolument marquante. En réalité, c’est déjà un classique de la culture dominante, et en tant que tel, je ne devrais pas me permettre, moi qui révère la culture, de le critiquer aussi facilement et impunément (mais on ne sait jamais).

  38. – « Si on prend un pseudo, c’est qu’on a une bonne raison.
    D’ailleurs, le pseudo en dit souvent long »
    La recette du pseudo: un brin de Jung, une pointe de Freud, un zeste de Groddeck, une pincée de Lacan, une touche
    de Ferenczi et un soupçon d’Abraham…bien secouer !

    – « Sirène et mahousse »…Germaine Dugong ?

  39. L’exemple le plus célèbre étant celui de Jean-Jacques Rousseau qui ayant reçu une culture bourgeoise s’est empressé de la renier – c’est bien ce caractère de renégat qui choquait Voltaire bourgeois jusqu’au bout des ongles …

    Il a fait des émules !

  40. Comme dit plus haut, on ne chie allègrement que ce que l’on a bien digéré.
    Encore faut-il mâcher et déglutir; point de facilité en cet exercice au vu de la bouillie puérile que les sorbonnards s’efforcent de nous faire avaler sans peine ni risque.

  41. Exactement. On lit, on ne comprend pas tout mais ce n’est pas très grave, puis on relit plus tard, on comprend mieux et c’est encore plus beau.

    Cela vaut pour le vocabulaire, effectivement, mais aussi pour les références culturelles (j’ai apprécié Vipère Au poing en 3e pour son intrigue, je l’apprécie maintenant pour les blagues à deux balles de références culturelles de Frédie et les autres références qui nourrissent la construction de la pensée du jeune narrateur), et je ne parle même pas du reste, pus grivois : j’ai lu les Liaisons Dangereuses (mon roman favori, encore aujourd’hui) chaque année entre 15 et 21 ans, et je ne vous raconte même pas tout ce que j’ai loupé lors de la première lecture (la lettre écrite « sur le dos » d’Emilie, la fausse couche de Cécile…), mais que j’ai pu percevoir (avec délice) au fil des ans…

  42. « la comparaison du graphisme des couvertures vaut aussi son pesant de cacahouètes idéologiques bien-pensantes »

    Rappelons que la littérature n’est qu’un passe-temps, une distraction tout au plus. Le texte peut, à la rigueur, forcer à penser (un peu) celui qui souhaite souffrir de cette activité cérébrale de lecture…L’image, elle, sert une volonté de puissance émotionnelle qui prend aux tripes même le plus khon des khons.
    Réfléchir cérébralement ou s’émouvoir viscéralement … Quel choix cornélien !

  43. On peut certes préférer les anciennes moutures du cycle du « Club des cinq », –saltimbanque vs cirque de l’étoile– mais on frise la spéciosité en gobichonnant leurs vieux titres attrayants. Car si nous avions autant le goût du passé qu’on veut bien nous faire croire, lequel ne sert bien entendu à rien sauf aux phraseurs, nous ne nous débarrasserions pas de nos anciens dans des mouroirs de retraite climatisés, non ?

  44. — « Syrie : un groupe de combattants LGBT se forme dans les rangs kurdes pour combattre Daech » (Marianne)

    — « Le CSA met en garde Canal+ pour la diffusion d’un chant homophobe de supporters de foot  » (Le Figaro)

    Visibilité LGBT, homophobie…Ouaarf ! Le ridicule ne tuant plus personne, clowns compris, aucun mort n’est à déplorer…dans la seconde info !

  45. Yuan-Yuan (et non pas Huan Huan) et Yuan Zi * attendent un « heureux évènement »

    http://tempsreel.nouvelobs.com/planete/20170728.OBS2689/chine-ou-france-a-qui-appartient-le-futur-bebe-du-zoo-de-beauval.html

    Le vrai père, chanoine jupitérien qui vit reclus à l’Elysée, aura-t-il le courage de reconnaître le petit malgré les complications diplomatiques prévisibles ? Tati Brigitte aura-t-elle l’audace de prénommer le nouveau-né Fiat pour complaire aux Italiens, fâchés par l’épisode STX ?

    * Marie et Joseph en mandarin.

  46. M. Brighelli, si un jour vous manifestez dans la rue, je vous suivrai, le point levé également… ! Je suis aussi révoltée que vous sur l’inégalité de l’enseignement à l’école et sur le mépris des élites qui se fichent de la gueule du peuple. (Même si maintenant je pense à mes enfants d’abord…)
    Pour que ma fille lise des « classiques » je lui lis le soir à voix haute . En ce moment c’est « la gloire de mon père ». Je ne comprends pas toujours plus qu’elle le vocabulaire (dont j’ai dû me débrouiller également à l’époque ?!) mais nous apprenons ! Et les premières pages sont savoureuses : description de ce qu’était à l’époque un instituteur qui sortait de l’école normale et sa motivation ! Aussi sur les livres d’histoire : « (…) tous les manuels d’histoire du monde n’ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements. »

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