51DgC-NjtoL._SX210_Je suis en train de lire le Complot contre l’Amérique, une uchronie de Philip Roth qui se présente comme les Mémoires de l’enfant qu’il fut dans une Amérique qui n’a pas exactement existé — où le nazillonesque Lindbergh aurait été élu contre Roosevelt en 1940, et ce qui s’ensuivit. Une bien belle histoire avec un président présentant bien, adulé et dictateur. Une combinaison qui n’existe que dans les livres.
Cela dit, je comprends bien quel fut le dilemme de Roth : il ne pouvait écrire comme un enfant, parce qu’il était nécessaire d’expliciter (nécessairement a posteriori) des allusions politiques qui auraient forcément échappé à son héros, huit ans au début de l’histoire. Mais quel dommage du point de vue littéraire ! Quel dommage de ne pas avoir relevé le défi qu’a brillamment illustré Gary / Ajar dans la Vie devant soi !La-vie-devant-soiOu Charles Williams dans Fantasia chez les ploucs, ce chef d’œuvre d’humour où un gamin du même âge est confronté au liseron tatoué sur le sein droit de Miss Caroline Tchou-Tchou, à cet âge tendre où la libido n’a pas encore fait des siennes…Ploucs En le mettant en scène (film inoubliable où Lino Ventura, Jean Yanne et Mireille Darc — et Dufilho, grandiose en allumé total — cabotinaient à qui mieux-mieux), Gérard Pirès n’a pas osé suivre le parti-pris du roman. On peut le comprendre : tout filmer à 1m30 de hauteur eût été une gageure. N’est pas Dziga Vertov qui veut. Le plan sud-américain systématique, c’est sans doute frustrant.

Ecrire a posteriori est sans doute intéressant — un auteur disposant de tous ses moyens revient sur son enfance, depuis Rousseau on a exploité le genre jusqu’à l’os, voir Loti et le Roman d’un enfant. Mais littérairement, c’est sans surprise. Le héros de Roth pleure beaucoup, c’est de son âge, mais il le dit comme le dirait un adulte. Il sait qu’il ne sait pas pourquoi…

Ecrire vraiment comme un enfant permet à un auteur de dire ce qu’un adulte ne dirait jamais — et de le dire comme il ne le dirait pas, s’il osait l’articuler. Bazin a raté le coup dans Vipère au poing : Brasse-Bouillon, qui a largement dépassé l’âge de raison, parle comme l’adulte qu’il deviendra, c’est dommage. Le Sac de billes de Joseph Joffo a été réécrit par quelqu’un (Patrick Cauvin) qui respectait un peu trop la langue et connaissait la Shoah rétroactivement. Jacques Lanzmann l’a en revanche particulièrement réussi dans le Têtard, que les profs évitent soigneusement de faire en classe, alors que le livre rassemble tout ce qu’il faut — et qu’il est fort bien écrit, dans le genre vulgaire.Le_tetardCe que n’a pas franchement réussi Azouz Begag, qui dans le genre vulgaire écrit… moins bien que Lanzmann.Le_Gone_du_ChaabaAh, mais lui, on l’étudie en classe — cherchez pourquoi. À cause de la couverture, sans doute…

Lanzmann, Gary ou Williams (dont je vous recommande aussi au passage De Sang sur mer d’huile, titre Série Noire originel, qui a donné Calme blanc au cinéma51T57VX2JRL._SY445_ et dans la réédition en Folio noir, avec une Nicole Kidman exquisément désemparée dans le genre toute nue) utilisent toutes les possibilités de ce langage haché, tout en ruptures, nécessairement imagé (faute de disposer du mot adéquat), plein de périphrases à hurler de rire, avec des jugements « naïfs » qui bien entendu ne le sont pas, mais qui en disent plus que toutes les circonvolutions cérébrales des écrivains adultes. Le langage enfantin, dans ces circonstances, c’est de l’inconscient décapé — et même souvent de l’inconscient collectif.

Nous devrions tous, de temps à autre, retrouver notre langage et nos mots d’avant 12 ans. Ou traduire nos phrases actuelles, nos réactions, nos émotions, en éructations enfantines. Lisez votre journal, et traduisez-le en langue d’autrefois, quand vous ne vous souciiez ni du politiquement correct ni du qu’en dira-t-on.

Gary en particulier est magnifique dans l’exercice — sans compter que le procédé lui permettait de camoufler son style et de faire croire à l’existence de cet Emile Ajar fantomatique : c’est ainsi que l’on décroche un second prix Goncourt. Ce que raconte Momo, le musulman affublé d’une vieille Juive, est tout simplement exquis, dans le genre atroce. Alors, certes, nous, nous savons que ce monde est saumâtre — mais l’enfant qui le découvre a bien plus de puissance, justement parce qu’il en est à ses premiers éblouissements de laideur, que tous les discours d’adultes, blasés d’horreur. Momo croit sincèrement qu’Auschwitz fut un camp de vacances : les effets que Gary en tire sont prodigieux. Là aussi, le film fut décevant : Signoret tirait toute la couverture à elle, et le point de vue de l’enfant disparaissait sous les oripeaux du monstre sacré.

Cela pour dire qu’il n’y a pas que les nouveautés qui sont à lire — et même que l’on peut s’offrir, de temps à autre, le luxe de relire : comme nous, nous changeons, au fond, on ne relit jamais la même œuvre. À œil nouveau, texte inédit. Je serais éditeur de presse, je chargerais une bonne plume de nous raconter un classique ou un autre, régulièrement — ça nous changerait de l’actualité qui est si terne et de l’avenir qui est tout gris. Un vrai classique, c’est un livre pour demain.

Jean-Paul Brighelli

112 commentaires

  1. « A Livry mercredi 29 avril 1671
    J’allai dîner à Pomponne. J’y trouvai notre bonhomme qui m’attendait ; je n’aurais pas voulu manquer à lui dire adieu. Je le trouvai dans une augmentation de sainteté qui m’étonna … il me dit que j’étais folle de ne point songer à me convertir, que j’étais une jolie païenne ; que je faisais de vous une idole dans mon cœur.

    Le rossignol, le coucou, la fauvette,
    Ont ouvert le printemps dans nos forêts. »
    Madame de Sévigné à sa fille Madame de Grignan.

    • Colette était une païenne sans remords alors que la marquise en avait quelque regret … et s’en allait à la messe pour se détourner des plaisirs de la vie mais n’y trouvait qu’en mieux les joies de la mondanité !

  2. Le moyen de résister à une dame qui trouve à son confesseur et aux plus austères pénitents les charmes les plus inconcevables ? Car Madame de Sévigné trouvait de la poésie aux Jansénistes et de la vertu au surintendant Foucquet ! C’était dire son aménité …

  3. Colette a écrit pour Ravel le libretto de « l’Enfant et les sortilèges » qui est une miraculeuse ode à l’ingénuité délicate du rapport entre enfance et nature.

  4. Ecrire comme un enfant…
    La très courte nouvelle de Richard Matheson: « Born of man an woman » (très improprement traduite en français par « Journal d’un monstre »).

    • Bonne idée — à ceci près que le narrateur, là, ne connaît vraiment rien de rien.
      En tout cas Matheson s’est rendu mondialement célèbre avec quatre pages, bravo !

      •  » Ecrire (ou récrire) comme un enfant… » Vous n’avez pas répondu au sujet de Huchleberry Finn .Vous seriez partant pour Paysage de fantaisie de Tony Duvert?

    • Brady Udall, écrivain américain, a su donner le ton juste aux enfants découvrant le monde des adultes. À lire…

  5. Les enfants sont-ils plus indiscrets que les adultes ?

    On appelait indiscret celui qui parlait à tort et à travers … mais aujourd’hui avec l’apparition des télé-réalités on ne sait plus bien de quel côté se trouve l’indiscrétion !

  6. Les lettres de Madame de Sévigné sont indubitablement indiscrètes – elle les écrivait essentiellement pour amuser sa fille avec des potins de la capitale et de la cour.

  7. « Les Mémoires » du duc de Saint-Simon sont un monument d’indiscrétion qui furent mis au secret pendant plus de cinquante ans après sa mort sur ordre royal – la révolution les libéra du cachot littéraire – le paradoxe c’est que libéré de l’obligation de paraître, ils n’imitent aucun modèle quand La Bruyère se modelait sur Théophraste pour monter en épingle les caractères de son siècle. L’indiscrétion fuligineuse de Saint-Simon invente toute une littérature qui ne prend pas appui sur l’Antiquité et crée un nouveau genre qui ne relève ni de Tacite, ni de Tite-Live, ni même de Suétone.
    Saint-Simon ou le regard enchanté sur la Cour ! L’enfant qui cassa la vaisselle royale …

  8. Aujourd’hui le Maître m’évoque quelque généreuse corne d’abondance (https://i.imgur.com/yPu80Xs.gif correspond à mon idéation) semant ses multiples bienfaits (image hardie, j’en conviens) sur la foule des disciples ébahis.

    Ce n’est pas une critique, juste ma première impression.

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    Je tire mon chapeau au traducteur ayant su convertir le trivial « The Diamond Bikini » (https://i.imgur.com/CkPd6rX.jpg) en « Fantasia chez les ploucs » ! (Même si les ploucs bien de chez nous ne sont évidemment pas exactement les rednecks, encore moins les hillbillies, d’au-delà de la mare.)

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    « Saint-Simon ou le regard enchanté sur la Cour ! » ? Allons donc ! Il n’est intéressé que par ses pairs, il n’y a rien d’enfantin là-dedans. Mais bien infantile, oui, par sa constante surveillance des règles de précédence.

    Et il n’a pas manqué de prédécesseurs, Tallemant des Réaux p. ex. (autrement plus savoureux).

  9. « Nous devrions tous, de temps à autre…traduire nos phrases actuelles, nos réactions, nos émotions, en éructations enfantines ».

    Non !
    Les réactions, les émotions de l’enfance sont encore des réactions, des émotions pour l’adulte, mais ce qui choque c’est précisément quand elles sont exprimées dans la bouche de l’adulte.

  10. « Je serais éditeur de presse, je chargerais une bonne plume de nous raconter un classique ou un autre, régulièrement »

    Franchement, j’ai lu (ou vu au cinéma) tellement de narrations ou d’imitations de grandes oeuvres qui se voulaient originales qui n’étaient que des originalités limitées que je prends cette idée avec des pincettes.

    « ça nous changerait de l’actualité qui est si terne et de l’avenir qui est tout gris. »
    Oui.
    Par exemple, si on veut s’éviter la lecture déprimante des journaux, il n’y a qu’à lire et relire (et chanter comme le fait Philippe Brunet) « l’Iliade et l’Odyssée », deux poèmes qui sont une sorte de bréviaire de la vie quotidienne traitant des invariants de la noirceur de l’âme humaine (guerre, trahisons, spoliations, usurpations,…).
    Tout est là dans ces deux récits qui auraient dû mettre un point final à toute tentative profane d’écrire de la littérature dans l’intervalle des 2500 ans qui nous séparent de l’époque de leur rédaction.

    « Un vrai classique, c’est un livre pour demain. »

    J’aurais préféré: « c’est un livre pour aujourd’hui » parce que personnellement « demain » j’en n’ai rien à cirer, le futur ne m’intéresse que s’il est antérieur.

  11. Si la vérité sort de la bouche des enfants, pourquoi ne pas aussi dire les choses qui parfois y entrent ?

    Pratiquer le « langage » des curés est une activité paradoxale qui occulte l’expression des enfants mais pas leur oralité.

  12. D’après l’hebdo télé de gauche, adopter un corbeau serait beaucoup plus gratifiant que de faire un enfant :

    https://www.nouvelobs.com/sciences/20180725.OBS0132/le-corbeau-cet-oiseau-qui-anticipe-au-moins-autant-qu-un-enfant-de-4-ans.html

    « Leur anticipation s’étend jusqu’à une période de 17 heures, et ils sont capables d’exercer un self-control et de considérer la distance temporelle aux futurs événements »

    Alors qu’un vulgaire roquet reste collé au présent, un corbeau aurait comblé ses géniteurs.

    Trop tard.

  13. Je remets le passage du billet:
    « Je serais éditeur de presse, je chargerais une bonne plume de nous raconter un classique ou un autre, régulièrement..»
    Et pourquoi pas nous demander de nous abonner à la « Sélection du Reader’s digest » tant qu’il y est le J-P ?
    Pour montrer que cette idée est complètement saugrenue, je prendrai exemple sur l’immortel Marcellito Prout-Prout. Tenez, cet extrait d’une lettre qu’il envoie au Comte Georges de Lauris, à qui il avait fait lire le manuscrit du début de la Recherche :
    « Ce que je demande c’est que vous ne racontiez pas le sujet ni le titre ni enfin rien qui puisse renseigner (ça n’intéresse d’ailleurs personne) mais de plus je ne veux être ni pressé, ni tourmenté, ni deviné, ni devancé, ni copié, ni commenté, ni critiqué, ni débiné. Ce sera temps quand ma pensée aura fini son oeuvre, de laisser faire la bêtise des autres ».

    Bien sûr, on pourrait objecter à Marcel que si on n’accepte pas d’être critiqué, moqué, mal compris, caricaturé, alors on ne publie pas ..Flaubert a réglé la question avec sa « race des gladiateurs. » et il a payé le prix maximum avec l’incompréhension de la critique de l’époque devant « l’éducation sentimentale ».
    Moi, je veux bien qu’une bonne plume me « raconte » l’Education Sentimentale parce que je suis un bon garçon, m’enfin sa « bonne plume » il peut se la mettre…euh, bref !

    Ah là là, : « Ce sera temps quand ma pensée aura fini son oeuvre, de laisser faire la bêtise des autres »…
    Vous devriez tous, ici, en être persuadés, non ?

    • Ben, ça permettrait peut-être à des hilotes d’approfondir leur culture…

      • vous pouvez incluer* inclure dans vos prières les zélés z-ilotes des isles, et parmi eux , votre serviteur …

        *incluer : c’est une des fautes extrêmement fréquente dans la presse, qui me fait sourire à chaque fois.

      • Bonjour ,
        J’aimerais connaître votre point de vue sur Les aventures de Huckleberry finn écrites par un gamin de douze ans et comme nul gamin n’a jamais écrit et dont je pense pour ces raisons qu’il est un grand livre , peut-être le plus grand de tous ceux que vous évoquez dans votre article mais que vous n’évoquez pas.
        Cordialement .

        • J’aurais dû — mais je n’écrivais pas une thèse, heureusement.
          Oui, c’est un très grand livre parce que Mark Twain est un très grand auteur.
          Le niveau baisse !

  14. Et les droits inaliénables du critique-corbeau vous en faites quoi monsieur Hervé du long bec ? Chez l’auteur tout est bon à dénoncer …

  15. Par exemple chaque fois que je poste sur « Bonnet d’âne » Zorglub me promet mille morts (atroces) … je l’ai classé parmi les corbeaux-trolls. Le corbeau adore la chair faisandée et avariée des chers cadavres littéraires.

    • Vous auto-glorifiez l’odeur de vos productions qui sont plus moisies que faisandées car elles ont peu de chair.

    • Au vu de votre logorrhee le faire serait un travail à plein temps …
      J’en manque puiqu’aussi bien vous souvenez vous que j’evangelise les Azeris (qui vous saluent bien).

  16. Eh ! oh ! Obsédé de l’auto arrête de te tirer la nouille dans les embouteillages !

  17. Les enfants adorent avoir le mot de la fin – mais on ne leur dit pas qu’il n’y a pas de mot de la fin – l’autorité de l’adulte s’effondrerait d’un coup …

  18. Je n’ai jamais entendu Brighelli dire : Je vais me changer d’air en Algérie – et pour cause Marseille c’est déjà Alger !

    • L’enchristage de militants d’extrême droite déguisés en journalistes ne présente manifestement aucun risque de catastrophe planétaire.

      Dès lors, pourquoi se priver de ce petit plaisir ?

  19. Finalement Zorglub m’a rendu un service involontairement ! Je me rends compte que je représente ici la civilisation bourgeoise avec toute sa pompe, son decorum et son bavardage distingué ! Oui je suis logorrhéique comme Montaigne, Saint-Simon, Diderot et Voltaire … je me fais des encyclopédies de tout et de rien !

    Je surfe sur la connaissance – des autres – en adoptant un point de vue détaché ! Je suis bourgeoisement distingué par mon dilettantisme.

    • Qu’arriverait-il dans une civilisation où il n’y aurait plus d’amateur mais juste des techniciens spécialistes ? Le langage se particulariserait en une multitude de sous-langages affectés à des usages précis – l’humanité perdrait son unité virtuelle.

      • En somme les droits de l’homme universel disparaîtraient au profit des droits de la machine !

      • C’est un des thèmes abordés par PJ Farmer dans son roman « The lovers » (en français: les amants étrangers): un monde de spécialistes, tous enfermés dans leur petit domaine et incapables d’avoir une vision globale d’un problème, donc incapables de le résoudre. Le héros est un « tchatout », spécialiste en rien mais doté d’une bonne culture générale: il est ouvert à la nouveauté et aux autres.

        • Mais que dire de ceux qui sont enfermés dans une vision globale ? Des branleurs…

          Il serait intéressant de savoir si, pour certaines questions, il existe des outils de passage du local au global (et vice-versa) et, dans l’affirmative, comment les acquérir si on n’en est pas naturellement doté (la grâce…)

          Les mathématiques permettent d’exhiber de quelques-uns de ces outils mais de là à donner le pouvoir aux matheux…

          • Après « La jungle nue », Farmer a poursuivi les aventures de son Tarzan lubrique dans « Le seigneur des arbres », « Gare à la bête » ou encore « Tarzan vous salue bien ». Lord Grandrith (Tarzan) y est affublé d’un frère (Doc Caliban) non moins libidineux auquel il arrache le sexe lors d’un duel homérique…

  20. Zorglub veut me terminer – c’est son programme de Terminator.

    Je comprends bien … mais moi je dis que le mot de la fin dans l’homme c’est qu’il n’y en a pas ! La machine humaine ne boucle jamais … c’est une machine de Turing universelle qui ne connaît pas l’arrêt.

    Les totalitarismes de toutes natures prétendent connaître le mot final.

  21. Quelqu’un disait ici que le duc de Saint-Simon était un vil être qui dénonçait à tort et à travers muni d’une loupe obscène.

    Pour moi c’est un prodigieux observateur de la Cour du Roi-Soleil ; qu’est-ce que cette Cour ? Un théâtre ou un ballet monté de toutes pièces afin de réduire la noblesse à la domesticité royale. L’aristocratie y devient un ballet fantasmatique de marionnettes dont les attributions minuscules se résument à la fameuse querelle du tabouret.

    C’est le propre d’une société fermée régie par des règles formelles tatillonnes et ancestrales – par exemple la Comédie française où la troupe se dispute pour des riens et où sociétaires et pensionnaires sont jaloux de leurs prérogatives exclusives.

    • Bonjour petit Troll !
      Tu essayes d’hameçonner des commentaires sur ce blog avec tes petites provocations. On constate que tes minables provocs ne fonctionnent pas. Dommage pour toi !

    • Les mémoires de St Simon, c’est comme le Journal des frères Goncourt: on le lit pour toutes les saloperies et méchancetés qu’il contient…

      • Tu dis ça passe que t’es un damné cyrano et tu veux que tout le monde aille en enfer..y’a pas lfeu merde !

  22. C’est bien de l’honneur que Savonarole soit revenu si tard des Enfers pour hanter ce blog ! Est-ce une hypostase féminine de ce célèbre fanatique de Florence ?
    Savonarole est classé comme un pur réactionnaire – un anti-humaniste qui au nom de la pureté morale voulait démolir la société naissante et renaissante …

  23. On assiste à la déchéance du glyphosate comme herbicide alors qu’en matière électorale on ne dispose toujours que d’un seul dépopuliant peu systémique : le macron ™.

    Comme nous allons tout droit vers une culture politique sans labour, la facilité consistera à en épandre partout où un travail à la main long et pénible était autrement plus efficace pour lutter contre les adventices du septième jour *.

    * « délai du traitement avant récolte » préconisé par le fabriquant.

  24. L’agent orange, légèrement recolorisé, enfin de retour à la maison :

    https://i.f1g.fr/media/figaro/1500x/2018/07/29/XVM4f221258-9c9d-11e8-9c7b-e1ad87681a34-805×453.jpg

    Chez Boeing, la photo du 747 bricolé et abondamment médiatisé, a remplacé les nombreux B52 vietnamisés mais les techniques d’épandage sont les mêmes.

    On notera l’application du pompier à nettoyer son beau camion tout neuf et l’absence totale d’enquête journalistique sur les moyens à la disposition des pompiers.

    • Si c’est payant cela pourrait renflouer les finances de la Nef de Lutèce – « Pisse Louis en l’île » serait le nouveau nom de cette enclave.

    • On attend avec impatience l’arrivée sur Nice pour augmenter la production des pissats la bière.

  25. Je m’étonne qu’au nom de l’égalité les féministes ultra ne réclament pas de Vespasiennes pour femmes, trans et cis ? Une Hidalgette ?

  26. « Le Pissat du Monde » enfin une globalisation qui a du sens ! Paris-des-urinoirs c’est une fleur de printemps …

  27. Saint-Simon fait du duc d’Orléans un portrait sans concession – élève de l’abbé Dubois qui s’ingénia à lui renverser l’esprit et à considérer les valeurs de la religion comme fausses et outrées. Était-ce par méchanceté ? J’en doute car le duc si pieux adorait le Régent de France si impie – de même que l’athée rationaliste Fontenelle se plaisait en sa compagnie à nulle autre pareille.

    Il y a donc là autre chose – la lutte entre une conception morale de la vie et une conception amorale de l’existence. L’homme jeté dans le monde doit-il abandonner sa raison et suivre le courant de ses instincts ? Vaste dilemme …

  28. Encore plus mystérieux que l’affaire Benalla, « le Grand Retour de Don Hollande » face à Peppone-Macron !

    « Hollande 2022″ : qui est derrière le mystérieux tract distribué ?
    Des tracts valorisant le bilan de l’ancien président de la République sont distribués en région parisienne, à Marseille et dans le Puy-de-Dôme. François Hollande et son entourage nient être derrière cette initiative. »

    • Yfig me dit que c’est à l’issue d’un énigmatique voyage en Russie que Don Hollande aurait décidé en accord avec Poutine de sonner la charge !
      Le Vatican socialiste reçoit encore ses ordres de la Sainte Mère Russie !

  29. dieu se baigne où il veut mais après c’est un nid de microbes (site)

    http://www.lepoint.fr/faits-divers/notre-dame-de-paris-les-benitiers-empoisonnes-12-08-2018-2243068_2627.php

    « Par mesure de précaution, les ecclésiastiques ont tout de même vidé les bénitiers, avant de les nettoyer intégralement à l’eau de Javel, en cas d’infection. Ils ont ensuite été remplis d’eau fraîchement bénite…
    le maire du 4e arrondissement, Ariel Weil, souhaite continuer à suivre l’affaire. « Si c’est une profanation, on s’emparera du sujet avec la plus grande gravité et on ira jusqu’au bout de cette affaire », a-t-il assuré »

    Une eau bénite doit-elle être fraîche pour qu’on puisse la boire ou parce qu’elle n’est plus trop bénite au bout d’un certain temps ? L’eau de Javel était-elle bénite ? L’eau de Javel détruit-elle aussi la foi ? Le jésus est-il capable de multiplier les virus et les bactéries (croissez et multipliez et toussa) ? Le maire ira-t-il jusqu’à avouer que dieu qui est partout est d’origine bactérienne ?

    Tant de passionnantes questions auxquelles il n’est pas bacille de répondre…

    •  » Si c’est une profanation, on s’emparera du sujet avec la plus grande gravité … » ah, je pense que le M. Weil, il a pas percuté, que Notre Dame, c’est pas encore une mosquée, c’est une église Catholique, et que donc une petite profanation de plus, on s’en tape, on en rigole même …
      Par contre qu’un chien d’infidèle ose rentrer dans une mosquée, juste pour visiter, en oubliant d’enlever ses grolles, là, on ne plaisante plus, c’est la une de Libé du Monde et de l’Obs pour dénoncer un acte raciste (bien sûr) et islamophobe, et réclamer la mort du mécréant !
      Heureusement qu’on enseigne désormais à l’école, l’histoire bienveillante et rassurante de la religion d’amour, de tolérance et de paix, l’autre RATP …

  30. Je suis sûr que l’honorable compagnie se délectera d’apprendre enfin, grâce à l’Express, ce qu’est un véritable philosophe — et d’apprendre par la même occasion que les profs de khâgne sont des « barbus » « prolos lettrés », pouah !
    Mais BHL, Luc Ferry, Raphaël Enthoven sont arrivés — mais pas Onfray qui a le grand tort d’attaquer Macron, si ! Un vrai grand philosophe est complaisant (en un ou deux mots, comme vous voulez), qu’on se le dise !
    C’est ici :
    https://www.lexpress.fr/culture/les-intellos-people_2028067.html

  31. Le Vespéral titre : « Nicolas Hulot, un ministre tiraillé entre lassitude et détermination »

    Voilà donc maintenant que les calotins du Vespéral le décrivent comme bipolaire, nord et sud en même temps, au four et au moulin éolien du réchauffement, noyant son chagrin dans le pastis où quelques centimètres-cubes de glace fondent lentement mais sûrement…

    • c’est donc pour cette raison que BB le tance depuis peu : elle espère connaître un réchauffement clit-matique !

      Et cette quête lubrique, certains la baptisent déjà « la tance du cagnard » !

    • Tant que l’EdNat existera telle qu’on la connaît aujourd’hui, tant qu’on voudra instruire éduquer les élèves de façon indifférenciée, égalitaire et soviétique, il faudra des experts, pour concevoir un Gosplan « socle commun » toujours plus réduit, plus minimal, afin de convenir au plus grand nombre, et satisfaire les ambitions des-dits experts …

      • C’est de l’ironie ? Pasque sans vos ikonàlakhon, on est perdu.

        Chez vous, les ikonàlakhons et autres mots barrés (sur)jouent à peu près le même rôle que les points d’exclamation chez driout.

        • mon expérience des blogs, m’a appris qu’il fallait (attention je vais sortir un gros mot) être pédagogue … d’où les émoticones, et l’utilisation intensive des balises et autres effets faciles. L’ironie est difficile à faire passer, et souvent prise au premier degré, et mal interprétée.

    • on m’avait dit que la vieillesse était un naufrage, calvitie, impuissance, déchaussement des dents, et donc, vous nous dîtes que le processeur* calanche et les barrettes fondent ?

      *ne pas confondre le processeur Intel et le professeur Untel …

  32. L’intensité de l’horreur baisse dangereusement quand je ne suis pas là – je m’absente et tout redevient sucré et atrocement douceâtre !

  33. P.S Je n’économise jamais les points d’exclamation – j’ai un crédit illimité dans ma banque de caractères numériques. Je ne suis pas réduit à faire les casses …

  34. Les « Châteaux branlants » de la littérature ont besoin de tous les étais de l’horreur du monde pour nous donner cette satisfaction pleine et entière !

  35. Le Grand retour du lettré en ce bas-monde.

    Pour le Lettré les petits paradis de la littérature valent bien l’autre et sont plus tangibles et moins compromettants pour l’intégrité de l’être.
    Un seul livre vous manque et tout devient infernal … la pluralité de l’être c’est la pluralité du livre.

  36. On a dit de Walt Whitman qu’il était l’homme d’un seul livre – les feuilles d’herbe – mais c’était une épopée de la pluralité comme les feuilles sont la pluralité de la nature.

  37. « Un jeune demandeur d’asile afghan poignarde quatre personnes à Périgueux » ; vous croyez qu’il cherchait Dugong pour lui faire son affaire ? En tout cas ça se rapproche … même le Périgord n’est plus un hâvre de paix – on pensait que c’était juste à Marseille gare Saint-Charles que les jeunes filles se faisaient égorger gratuitement !

    • S’il avait pu planter son poireau jusqu’à la garde, il n’aurait pas cherché à pénétrer avec un accessoire.

      Encore un client pour Tobie Nathan.

      • Il s’agit bien sûr d’une variante de la fameuse expression « œuvrer avec sa bite et son couteau »

  38. Je parlais du journaliste Jean Robin qui avait quitté l’hexagone pour Tahiti comme le blogueur Boris Le Lay pour le Japon afin d’échapper à la prison politique française – mais enfin ils ont quelques raisons comme on le voit tous les jours … entre les nervis du pouvoir élyséen et les échappés de l’Aquarius, les petits blancs ont du mouron à se faire en France !

  39. Mon idée générale c’est que la Haute Finance représentée maintenant directement au sommet de l’Etat a intérêt à organiser la Terreur blanche – c’est à dire la répression de la petite bourgeoisie blanche qui subsiste et qui se terre dans des quartiers de moins en moins réservés.

  40. J’ai vu avant-hier un reportage hallucinant – selon moi – où un quartier entier de petites maisons bourgeoises (en Province) entourées de grandes barres d’immeubles avait fermé tous les accès par des barrières fixes. Cela devient une mode qui se généralise à l’instar de ce qui se passe dans les pays de grande criminalité comme le Brésil, l’Afrique du sud ou les Etats-Unis.
    Mais ces barrières de deux mètres de haut sont faciles à sauter … cette protection est donc illusoire en cas de soulèvement populaire. Et puis d’ailleurs on voit bien que les espaces publics sont de plus en plus hantés par les malfaisants.

    Si la France n’est plus un espace politique sécurisé alors toutes les barrières privées resteront fictives. La privatisation de la sécurité c’est une fausse solution !

    • Au Brésil ça s’appelle « condominios fechados »
      aux États-Unis « gated communities »
      ces « résidences surveillées » clôturées et gardées en permanence pour se prémunir de la délinquance existent depuis un demi- siècle au moins.
      Vous datez Driout!

    • il est de bon goût également d’utiliser du sable de rivière, et non du sable de mer, salé, si non rincé …

  41. Caramba encore raté !

    Même les viaducs en béton de Gênes s’effondrent ! Ce qui prouve bien que le sable n’a plus la qualité d’antan … les Arabes ont tout raflé pour refaire leur désert à neuf !

    • J’ai pourtant beaucoup prié pour qu’un viaduc tombe sur la tête à qui vous savez mais rien n’y a fait – solide comme le pont neuf !

  42. « Mais ces barrières de deux mètres de haut sont faciles à sauter … cette protection est donc illusoire en cas de soulèvement populaire. » (Pierre Driout, complètement perché)

    La foi du chrétien soulève des montagnes, et l’exaltation du soulèvement populaire catapulte Pierre Driout au-dessus des barrières de deux mètres de haut, à l’aise.
    L’est fort ce Driout.

  43. En revenant du marché, Pierre Driout, se rendant compte qu’il avait oublié ses clefs, en profite, au risque de lasser ses fans, pour battre une nouvelle fois le record du monde de saut en hauteur en sautant directement sur son balcon au 1er étage.

    • Hervé vous êtes handicapé des jambes mais pas de la queue ? Vous arrivez à sauter les jeunes filles mais pas les grilles de deux mètres de haut ? Dites-vous que c’est une grande gigue et que les cheminées hauts perchées ça tire bien !

  44. « abcmaths » qui est beaucoup plus intelligent que moi – c’est normal il est professeur de l’éducation nationale française – est en train de m’expliquer que les cités européennes fermées du moyen-âge, ceinturées de murailles avec guet et couvre-feu, « dormez tranquilles bonnes gens il ne se passe rien » criait le veilleur en sonnant les heures du minuit avec sa corne – cf les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Richard Wagner, cette admirable féérie – ont été miraculeusement réinventées au Brésil et aux Etats-Unis ! La belle affaire … nous voilà replongé dans un passé dont nous voulions nous extirper !

  45. « Marie-Claire » de Marguerite Audoux offre un cas intéressant. Au début du livre, le personnage/narratrice est une enfant et nous raconte logiquement les faits comme une enfant peut les voir et les comprendre (un peu comme « Ce que savait Maisie » de Henry James). Au fil des chapitres le personnage vieillit …mais la narratrice garde sa conscience enfantine. L’évolution se fait si insensiblement que le lecteur n’y prend pas garde et accepte cette « anomalie »: une adolescente qui éprouve des sentiments amoureux puis une jeune femme qui vit une histoire d’amour … sans plus s’en rendre compte qu’une enfant de huit ou ou dix ans, astucieuse utilisation technique du point de vue ( et grande partie du charme d’un livre apparemment naïf).

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