Vicente Blasco IbáñezJacques Attali sortit du Gaumont-Opéra, et se retrouva sur le Boulevard des Italiens. Il était 20h15, les gens se pressaient en peu en relevant le col de leurs impers. Il ne pleuvait pas encore, mais un vrai Parisien sentait la rumeur, de la bruine qui arrivait par l’ouest.
Attali constata, non sans amertume, que personne ne paraissait le reconnaître, et, dépité, remonta vers la rue de Richelieu. Il était attendu pour dîner, mais justement, il savait se faire attendre. « L’exactitude est peut-être la politesse des rois, pensa-t-il dans l’une de ces réflexions brillantes dont il avait l’habitude et le privilège, mais c’est surtout la caractéristique des larbins ».
Il marchait à pas lents, peaufinant les formules dont il gratifierait les convives, tout à l’heure. « Ce n’est pas un film, c’est une mauvaise action. Un appel au meurtre. Les « petits Blancs » américains se reconnaîtront immanquablement dans ce personnage poly-traumatisé, qui tue trois yuppies dans le métro de Gotham et s’en trouve très bien. Quelle invraisemblance ! Comme si les yuppies prenaient le métro ! En tout cas, cela ne m’étonnerait pas si des incidents se multipliaient, à l’image de ce qui se passe dans les 15 dernières minutes… Qui sait si l’on ne va pas attenter aux jours de Cyril Hanouna, en prenant modèle sur ce que Joaquim Phoenix fait subir à Robert De Niro… » Il se sourit à lui-même, l’un de ces sourires surchargés d’intelligence narquoise dont il s’était fait une spécialité : « Un sourire, pensait-il, est encore une manière de parler, alors qu’un rire n’est jamais qu’une façon de se taire… »

Il était allé voir ce film parce que le New York Times — son seul vrai journal, avec le Financial Times et Libé, les quotidiens qui lui rappelaient qu’il avait jadis été inscrit au PS — avait publié sur ce film des avis si contradictoires qu’il avait décidé d’en avoir le cœur net. Après tout, le FBI avait émis un avis d’alerte sur ce film, craignant des tueries de masse perpétrées par des « incels » — ces « involuntary celibate », presque tous des Blancs, misogynes et racistes…

L’idée du racisme le ramena à l’article que cette grande courge de Polony avait publié deux jours auparavant sur lui (il haïssait, tout sourire, la directrice de Marianne, qui, talons compris, le dépassait de 15 bons centimètres, alors qu’avec son mètre soixante-quatorze il n’était pas petit pour un Pied-Noir de sa génération)… De surcroît, s’il avait le sourire fin — « florentin », disaient ses thuriféraires —, elle avait le sourire carnassier, et il se sentait malgré lui, en sa présence, comme le Petit Poucet devant l’ogre.
Oui, sous prétexte qu’il avait, sur son propre site, assimilé les « souverainistes » — mesuraient-ils bien le ridicule d’un tel mot ? — à des antisémites à force d’être islamophobes, Polony s’était déchainée. « Une mauvaise foi proche du sublime », écrivait-elle. « La peur de la démocratie »…

Qu’avait-il donc écrit de si pendable ? « Quand on parle de « souverainisme », beaucoup de gens veulent croire qu’on ne parle, en Europe, que d’une maîtrise des importations et d’un refus des disciplines communautaires. En réalité, en plus d’un souverainisme purement économique ou politique, en Europe en tout cas, ceux qui en font l’apologie parlent en fait souvent, à mots couverts, en premier lieu, d’un refus des migrants, et plus largement, d’un refus des musulmans. »

Lui, Attali, était l’ami des migrants et des Musulmans ! Il sourit à nouveau, avec une telle expression d’ambiguïté qu’une dame qui passait, en sens inverse, en donnant la main à sa fille, tira inconsciemment l’enfant à elle en le croisant. Il épinglait Zemmour (que la même Polony avait pourtant habillé pour l’hiver, le qualifiant de « rentier de l’apocalypse » — mais peu importe, elle devait le chérir, au fond !), Goldnadel, Finkielkraut. Un Attali — le pluriel d’Attal — pouvait se permettre de fustiger des Juifs !
Ce qui l’irritait, chez Polony, c’était qu’il se sentait peu ou prou attaqué sur le terrain de l’intelligence. On n’en était plus à se planter des épées dans le ventre, mais on aiguisait ses propos, guettant chez l’autre la moindre ouverture, la moindre faille idéologique qui permettrait de glisser sa lame…
« Mon attaque sur le souverainisme n’était pas une erreur ! » murmura-t-il en pressant le pas — non pour arriver à l’heure, mais parce qu’il commençait à bruiner. « Ces gens sont insupportables ! Et cette grande quille qui se croit un destin national ! »
Il faillit éclater de rire, et se retint tout juste. « Pff ! Elle n’a pas vingt millions d’euros à mettre dans une campagne ! Nous les avons trouvés pour mon poulain, en 2017, parce que c’était nécessaire. Et ça le sera encore en 2022 — de toute façon, c’est déjà joué, 2022, je me demande bien pourquoi nous perdrons du temps à convoquer un vote des Français… La démocratie, au fond, c’est l’art de s’en passer… »
Et le Joker déboulait dans ce paysage pacifié, étêté, un beau paysage de mondialisation heureuse… Qui était ce Todd Philips qui avait concocté de mauvais coup ? Le réalisateur de Very bad trip ! Qui aurait attendu ça de lui ? L’expression de toutes les rancœurs, de tous les traumatismes encaissés par les laissés-pour-compte de la mondialisation et de la croissance infinie…

Il se remémora soudain une fiche que lui avait glissée l’un des agrégés dont il faisait ses hommes de main — sur un ouvrage universitaire de Philippe Saint-Gelais, les Fictions transfuges. Ou la façon de se servir dans les mythes et légendes pour en faire son miel, les détourner, les inverser même parfois. Le réalisateur-scénariste de Joker avait saisi le personnage du Joker, et avait juste renversé l’instance narrative : ce n’était plus le Bien qui parlait — Bruce Wayne —, mais le camp d’en face. Dark Vador au pouvoir, révélant que Thomas Wayne, le père de ce petit crétin de Bruce qui se prendrait plus tard pour Batman, était un sale con de politicien arrogant et arriviste…
À croire que, comme le disait Jérôme Blanchet-Gravel dans Causeur, le Joker ne faisait que rendre — comme on rend un plat indigeste — la violence reçue au quotidien d’une société impitoyable… « Mais quelle violence ? » s’insurgea-t-il. « Nous vivons dans une société si douce, si bien policée… »
Mais le film brassait d’autres lignes de fiction. L’hosto où séjournait le Joker s’appelle l’« Arkham County Hospital » — souvenir croisé de Bob Kane et de Lovecraft. Ce tueur remontait des abysses, de la fange de la ville-monde rêvée, et il tuait au nom de tous ceux qui avaient été rejetés sur sa périphérie.
Attali ne put s’empêcher de frissonner — mais sa puissante intelligence et son ego surdimensionné mirent ce léger tremblement sur le compte de la bise, qui s’insinuait sous son imper. Si le peuple d’en bas se rendait compte qu’il n’y avait plus que la violence…

Heureusement, il arrivait. Les lumières de l’escalier le réconcilièrent avec son monde, et il laissa sur le trottoir où il les avait croisées les créatures de la nuit et de la frustration, tous ces Jokers qui arpentaient les mêmes boulevards que lui, la doigt sur la détente.

Jean-Paul Brighelli

145 commentaires

    • Ça me rappelle le film sur Coluche. Vers la fin, Attali vient le voir pour le convaincre de ne pas se présenter car les sondages étaient favorables pour la première fois depuis 1958. Coluche se laisse convaincre et lâche à Jacquot « Faites pas les cons ! « . Ce cher Attali a dû se dire  » En rêve… ».

  1. Attali, le retour…il commençait à manquer après l’interlude Chirac, les rouennais avec de la suie dans les idées, l’ayatollé général du radicalisé habilité secret-défense, les barrissements de Zemmour…

    Je passe sur l’épisode croquignolet de Dupont de ….

    Impossible d’oublier le généraliste Attali et pourtant c’est pas faute de …., sommité incontestable, visionnaire de la France dans le monde et son avenir, mélange de docteur Feelgood et madame Irma, toujours aux petits soins de la populace, des plus humbles…

    Prochain article, le disciple Minc, l’expert qui se goure tout le temps mais dont les oracles restent inestimables…allez comprendre…

  2. Très bel emploi du passé simple dans ce récit qui flirte avec le polard noir…

    Attali? Pourquoi lui? Qu’est-il pour l’homme de la rue, le plébéien, le rustre dont les journées se résument, au bar du coin, à ne pas refaire le monde en attendant le RSA et les allocs?

    Pour ceux qui savent, il est l’intouchable intelligence de la gauche financière, qui tisse la toile dans laquelle les petits se font gober par l’arachne gouvernementale.

    Loin le temps de la judaïcité et d’un pied-noirisme oubliés: le valet sert ses maîtres.

    • Le 12 octobre 2019 à 20 h 34 min, sisyphe a dit :
      Très bel emploi du passé simple dans ce récit ….

      Oui,en effet,bien vu.

      “Vous aurez remarqué que le Maestro n’a pas écrit Jacques Attali sortit du Gaumont-Opéra à 20h15,mais…”

      “Jacques Attali sortit du Gaumont-Opéra, et se retrouva sur le Boulevard des Italiens. Il était 20h15, les gens se pressaient un peu en relevant le col de leurs impers.”
      Il en est pour qui il serait impossible d’écrire: » la marquise sortit à cinq heures. »

      Le maestro se range plus ou moins parmi les valéryens,et fait une allusion discrète à cette secte.

      • C’est un marqueur de l’âge ça, le passé simple … d’abord parce que passé, ça fait tout de suite vieux, usé, fatigué, et puis il est tellement simple, qu’il a été exclu de programmes scolaires, avec la complicité passive et désabusée des chargés de l’enseigner. A la Trappes donc, remplacé par le « parler Djamel » …

        • Dans le texte du billet,le passé simple est nécessaire,obligatoire;il s’apprécie dans le contrast avec l’imparfait.

  3. Quand Attali compte jusqu’à dix, il fait le tour des média pour tenter de faire croire que c’est l’infini.

  4. J’ai connu des moustiques avec plus de talent … celui-là c’est le palu des médias !

  5. https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/comment-la-reforme-belkacem-fait-seffondrer-le-niveau-en-sciences-au-college-111712

    Pas d’acc’ en partie. L’effondrement revêt des aspects multiples, en premiers lieux:
    – dégradation gravissime (irréversible) du niveau de maîtrise de la langue, lié à la non-lecture, causes ci-dessous;
    – désintérêt exponentiellement grandissant des élèves;
    – sous-culture familliale, exacerbée pour les néo-français;
    – nouveau monde du smartphone et des réseaux sociaux, véritables croques-mort de l’intelligence;
    etc.

    Les progs sont ce qu’ils sont mais il appartient à chaque enseignant d’en tirer le meilleur.

    Saint èse: on se casse le c…pour rien.

  6. “…la directrice de Marianne, qui, talons compris, le dépassait de 15 bons centimètres, alors qu’avec son mètre soixante-quatorze il n’était pas petit pour un Pied-Noir de sa génération.”

    Quelle hauteur les talons ?

    Et tout ceci ne suggère-t-il pas qu’Attali aurait une petite bite ?

  7. Dans Manhattan de Woody Allen, Diane Keaton (j’ai oublié le nom du personnage) parle avec enthousiasme,conviction et emphase d’un sien ex-amant qui outre une intelligence hors du commun (a genius),la baisait comme un dieu fougueux.

    Et voilà que le couple Diane /Woody tombe par hasard sur le dit ex- (venu à new York pour un symposium sur la sémantique -semantics,accent sur « an » avec un petit saut en hauteur) et Woody commente après la fin de la rencontre:What , That homunculus ! Quoi,cet homoncule !

    Il est chauve et plus petit que Diane et pas du tout impressionnant.

    Un quasi-nain peut plaire à une psudo-intellectuelle.

    • Elle s’appelle Mary si je ne m’abuse. Mais franchement, ce film est invraisemblable (sauf à se prendre la tête sur les thèses girardiennes de la triangulation du désir): quel homme sain d’esprit voudrait quitter Mariel Hemingway pour Diane Keaton?

      C’est vrai, j’oubliais, les personnages de Woody Allen sont rarement sains d’esprits.

      • Attendez,…il me semble qu’à la fin,il veut retrouver la jeune Marie;il se précipite, court,s’essouffle,arrive enfin chez elle.

        Elle a fait ses bagages, elle part pour Londres où elle va étudier;ses parents

        sont déjà là-bas,en train de lui chercher un logement.

        Et c’est la jeune fille de 17 ans qui raisonne l’adulte paumé de plus de

        quarante ans!

        On retrouve quelque chose de ça dans « Jour de pluie à New York »; trois adultes ayant très bien « réussi » dans la vie, mais qui d’un seul coup,pensent qu’une jeune innocente va les sortir de leurs névroses (l’acteur est un peu l’exception:il n’a pas l’air de se poser de questions;pour lui toute baise est bonne à prendre; cela dit,il est complètement sous la coupe de sa compagne et fait tout son possible pour être à la hauteur de son appétit d’ogresse.)

        Vraisemblance, chez Woody Allen ?

        Vous plaisantez sans doute.

        Il n’y a aucune vraisemblance dans Jour de pluie; pour jouir du film,il faut se dépouiller de ce genre de préoccupation.

        • Non, je crois qu’elle s’appelle Tracy.

          Lorsque Woody,seul et méditatif ,s’interroge sur ce qui fait que la vie mérite d’être vécue,et énumère,il finit par tmber sur « Tracy’s face » (le visage,pas les nibards, ni les fesses, ni la chatte,notez bien) et c’est à ce moment qu’il se lève et part la retrouver.

          Je vérifie céans.

  8. La joute oratoire,ou,plus exactement le combat d’idées serait-il comparable à l’écriture d’un cours ,d’une explication de texte ?

    “Ce qui l’irritait, chez Polony, c’était qu’il se sentait peu ou prou attaqué sur le terrain de l’intelligence. On n’en était plus à se planter des épées dans le ventre, mais on aiguisait ses propos, guettant chez l’autre la moindre ouverture, la moindre faille idéologique qui permettrait de glisser sa lame…”

    La faille,le défaut de la cuirasse…

    « Donc, je ne prépare pas, en général : j’y pense, j’observe l’objet (un texte, en général) sous toutes ses coutures, je repère la faille ou la cicatrice, et je pars de là — au p’tit bonheur. »

    Il y a quelques mois, Lormier s’était risqué à donner son analyse “littéraire” d’un billet du Maestro, lequel avait commenté (non sans une pointe d’ironie):quelle explication de texte! Je me sens PERCE à jour.

    Quand on explique un texte,cherche-t-on à dévoiler son auteur ?

    L’armure est articulée;elle a donc des points faibles.

    Le 29 septembre 2019 à 12 h 12 min, Dugong a dit :
    On finirait presque par croire que guerriers se caressaient délicatement le derme dans les batailles avant de jouir d’un repos bien gagné dans un spa, accompagnés de fées expertes.
    Des blessures pour de rire, façon highlander.
    Heureusement, on dispose de documents qui nous esspliquent comment on s’étripaillait (avec une attention particulière pour les aisselles) :

    https://www.persee.fr/docAsPDF/medi_0751-2708_2000_num_19_39_1498.pdf

    • « sous toutes ses coutures, je repère la faille ou la cicatrice »
      La fine ou l’épaisse ?

      (Dernière tentative)

        • J’avais trouvé…et je l’ai utilsée aujourd’hui même chez le boucher qui a

          bien ri,tout comme son épouse;mais dans la queue ,il y avait une

          mauvaise coucheuse qui a protesté:vraiment, c’est délicat!

          Vais-je me retrouver sur #balanceton porc. ?

          J’espère que la condamnation de Sandra Muller me protège.

    • Sur le champ, les aisselles délaissées se dévoilent et lancent des effluves magnétiques se déployant de proche en proche jusqu’aux narines du lanceur qui, par retour inverse, transpercera le puant impudent.

      Moralité : dans la bataille, ne jamais lever les bras trop tôt en signe de victoire

  9. Attali, c’est kif-kif Ségolène : extrêmement prétentieux, ils n’ont jamais rien réussi, sont responsables d’échecs cuisants (BERD , Poitou-Charentes, Heuliez, route solaire …), se sont régulièrement trompés, et pourtant, ils continuent de distribuer leurs bons points, et leurs conseils, dans tous les médias !
    Ah, j’oubliais, ils ont toujours vécu et profité de la haute fonction publique, risqué et flambé de l’argent qui n’était pas le leur. N’importe quel chef d’entreprise aurait été définitivement grillé, fait un séjour en prison, pour pareils exploits, et condamné à rembourser. Marie Ségolène et Jacques, continuent à se pavaner sur les plateaux télés …

    • Vieilles scies libérales (suite)

      Combien de capitaines d’industrie sont partis sur des délires lointains en coulant leur boîte et ont fini par des retraites chapeau (l’artiste) ?

      • Vous nous sortez là une vielle scie gauchiste ! les grands patrons qui peuvent négocier des retraites parachute, le font avec l’assentiment du CA de l’entreprise, c’est un contrat, point. Et oui, il y a des patrons qui sont recrutés pour réorganiser, licencier et fermer des usines, parce que la demande a évolué, que le marché s’est réduit …
        Imaginez, suite une baisse dramatique de la natalité, qu’il faille fermer la moitié des lycées et des écoles, on fait ça comment ? bin il faut un ministre avec une solide paire de cojones ! Il partira à la retraite détesté des syndicats mais il aura fait son boulot !

        Et tout cela ne justifie en rien que nous devions subir, en plus des échecs retentissants et répétés de Ségolène et d’Attali, leurs rodomontades télévisuelles !

  10. Si la Presse ne devait publier que de vraies informations dûment contrôlées et d’un intérêt suréminent elle serait aux vaches maigres 365 jours par an !

    Rappelons-nous l’adage de ce directeur du « Figaro », Hippolyte de Villemessant – lui ou un autre qu’importe cela fera un rectificatif : « Une fausse information suivie d’un démenti cela fait deux informations ! »

    • A l’époque – lointaine – où l’on avait encore de l’esprit en France on pouvait écrire comme Octave Mirbeau sur Villemessant :

      « Il avait fait deux fois faillite. Cela peut arriver aux plus honnêtes. Il n’avait plus à choisir qu’entre le suicide et la police correctionnelle. Il en était à cette minute de suprême angoisse où l’homme, qui se sent perdu, risque tout, même un crime. Il risqua plus qu’un crime, il risqua Le Figaro. »

      • « risquer le Figaro », une métaphore de la montée sur la bascule à Charlot ?

        A l’époque, on pouvait aussi aller se faire oublier dans les colonies.

  11. https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/comment-la-reforme-belkacem-fait-seffondrer-le-niveau-en-sciences-au-college-111712

    J’y reviens, même si ça intéresse dégun: le niveau scientifique baisse mais ce n’est que la con-séquence de la dégradation abyssale de tout le reste, cf supra.

    Pa la peine de s’engatsé y croives que gougle sera toujour la et puis genre, du coup on sen ba lé couill, yora lé copins pour me fair boser a la mairie avé JC ou un autr, et pi meme si j’boss pas ya toujour les aloc, le rsa et un ptit dil de temp en temp!

  12. Moi je crois que les cloches qu’on accroche au cou de la bête sont faites pour le bétail !
    Ce n’est qu’un avis personnel … non-académisable !

    • Que l’homme soit vil et bourbeux,
      J’en souris pourvu que j’entende
      Une clochette au cou des boeufs.

      Hugo.
      (Les Chansons des rues et des bois, 1865)
      PS:Oui, il y a.
      Oui, Victor Hugo contrepétait.

  13. Grigori Perelman qui est un Villani un peu hirsute – moins sociable on va dire – a refusé le prix Clay et son million de dollars ; est-ce une preuve de sagesse ou d’immaturité sociale ? Allez savoir …

  14. « Cela dit, l’origine que je préfère est de relier le mot martingale à l’expression provençale “jouga a la martegalo” qui signifierait ‘jouer de manière incompréhensible, absurde’ comme l’évoque Frédéric Mistral dans Lou Tresor dòu Felibrige (ou dictionnaire provençal-français). On retrouve une origine proche dans le Dictionarie of the French and English tongues de Randle Cotgrave, datant de 1611, qui mentionne l’expression “à la martingale” avec le sens absurdly, foolishly, untowardly, grossely, rudely, in the homeliest manner. Il cite même l’usage de l’expression “philosopher à la martingale“.

    https://freakonometrics.hypotheses.org/tag/regnault

  15. Qu’est-ce que je veux dire au final ? C’est qu’il y a un marché des idées – certaines sont à la hausse, d’autres sont à la baisse. Il n’y a pas de référentiel absolu du prix des idées. Tout dépend du moment, du contexte et de l’appréciation du public en fonction de ses intérêts.

  16. Quand une idée est lancée et s’écarte trop de la norme – soit elle va s’intégrer naturellement peu à peu au marché par à-coups souvent, soit elle sera rejetée comme extérieure aux besoins du marché, elle sera considérée comme non-crédible.

  17. Il y a quelque chose d’important à préciser : il n’y a pas d’état final du marché des idées !

    L’idée selon laquelle une mise en ordre finale est l’horizon du marché de l’esprit est une hérésie intellectuelle.

    La liberté de conscience est donc le postulat fondamental de cette marche de l’esprit concrétisée par le marché des idées.

    • Ce que ces ânes ne veulent pas entendre, depuis bientôt trois siècles, c’est que Pompéi était une ville moyenne pour bourgeois arrivés. Mais pas mieux. Mettons que de tout l’art européen il ne reste que la décoration de Saint-Rémy-de-Chevreuse ou Jouy-en-Josas, et vous aurez une idée.
      Et surtout une idée de ce que noue avons perdu à jamais.
      Alors qu’il y ait là-dedans des œuvres infectes, qui s’en étonnerait ?

      • Maestro,
        Sans doute voulez-vous dire Saint-Rémy-lès-Chevreuse…

        A Jouy-en-Josas se trouve la (une ?) fabrique de vos ennemis de classe et aussi le musée de la toile de Jouy,lieu plus en consonance avec votre Moi profond.

  18. Prochain livre d’Attali
    La Science des notes de frais
    Théorie, pratique et traquenards

    Préface de Sylvie Goulard.

    La critique du NouvelObs :

    Jacques Attali explique avec rigueur et précision la méthode scientifique pour faire de belles notes de frais.
    Fort d’une expérience de plus de 50 ans, notamment à Londres, ce grand expert vous explique ses trucs et astuces pour maquiller vos notes de frais sans vous faire attraper par d’ignobles comptables ou commissaire aux comptes.
    Un must !

  19. Femmes géantes: il est des hommes qui n’en ont pas peur, des hommes qui, peut-tre,parfois,ne

    dédaignent pas de s’offir un fantasme de régression.

    “J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
    Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.”

    Baudelaire

  20. “… s’il avait le sourire fin …,elle avait le sourire carnassier, et il se sentait malgré lui, en sa présence, comme le Petit Poucet devant l’ogre.”

    Natacha Polony,on le sait grâce au Maître, a un solide appétit,en particulier pour les viandes rouges (“qu’est-ce qu’elle bouffe ! comment fait-elle pou rester mince” ?)

    Mais pour un Attali,de quoi ce sourire carnassier est-il le signe ? D’intelligence ? ou bien les grandes dents de Natacha éveiilent-elles en lui une terreur profonde ?

    https://youtu.be/J-qd-k0Vg7s

  21. La peur a changé de camp.

    Aujourd’hui Attali tremble devant l’ogresse Polony.

    En 2006 Jeannette Bougrab s’est trouvée coincée entre deux monstres virils surgonflés à la testostérone Brighelli à sa droite, Ramadan à sa gauche.

    Elle se fait toute petite,rentre ses frêles épaules et avoue vers 21mn 28 :”c’est terrible d’être entre vous deux.”

    Ramadan Brighelli Bougrab

    https://www.dailymotion.com/video/xkfac

    • Les prétendues leçons de T. R. me saoulent , cette exaltation, cette excitation, c’est du délire,
      délire de formation dont il rêvait, on le sait maintenant.

      Oui, il y a un contrepet, mais je crains qu’il ne soit trop difficile pour Lormier, même s’il utilise un mot fréquent ds les contrepets .
      (et inutilisable chez son boucher )

      • Votre réputation était faite de longue date mais on peut dire que jeannette Bougrab a perçu chez Ramadan quelque chose qui était encore secret.

        Intuition féminine !

        La petite n’en menait pas large.

        Au fait,je ne voudrais pas paraître indiscret mais, c’était comment ?

    • TdN est encore plus pourri que NVB.
      Mais comme il possède plus de métier dans l’enfumage, les moutons de Panurge ne voient RIEN.

    • En effet, les signes religieux sont autorisés pour les parents accompagnant des sorties scolaires.

      Peut-on conseiller aux femmes voilées de ne pas faire usage de leur droit ?

      C’est ce que fait Blanquer dans ses recommandations-dont ces dames se torchent le derche,évidemment.

      Il pourrait tout simplement décider que les sorties scolaires ne soient encadrées que par des professeurs ou des surveillants.

      Il se gardera bien de le faire.

      Dans le même genre:l’affaire du débardeur au collège Jacques Prévert,à Heyrieux (académie de Grenoble)

      • Bientôt, quand un grand parti d’extrême-droite et identitaire musulman émergera, ce clientélisme politique n’aura plus lieu d’être.

        • Arrêtez votre cirque récursif ! Vous vous donnez l’espoir de vous faire battre par ceux-là même qui vous ressemblent tant.

  22. A la manière du grand Jules (Verne).

    Le Nautilus dans l’Océan Arctique :
    Iceberg droit devant.

    Capitaine Nemo à tout l’équipage :
    Machine arrière toute !
    Barre à tribord toute !
    Fermeture immédiate de toutes les cloisons étanches !
    Tout l’équipage à son poste !

    Maintenant, ça passe ou ça casse !
    A la grâce de Dieu !

  23. « craignant des tueries de masse perpétrées par des « incels » »

    Les allumettes, elles, ne manquent pas…

    Les pyromanes n’attendent que la fenêtre de tir adéquate…

    Les autres sont étourdis par les vapeurs d’essence, ils sont dans le brouillard et peuvent être tentés de craquer une allumette pour y voir plus clair…

    Les derniers savent pertinemment qui a déposé le bidon d’essence…

  24. Kikadi (suite)

    « le réencastrement des sciences de la nature et sciences de l’homme devient nécessaire »

    L’un dans l’autre et visser-vers-ça

  25. Comme disais Schwarzie en apercevant le Predator « C’est réel ce truc ? »

    Texte d’un parent d’élève :

    « Désolée je ne peux pas m’en empêcher. Je craaaque.
    Amatrice inconditionnelle de la novlangue pédante, bureaucratique et politiquement correcte, je me dois de partager avec vous les dernières découvertes.
    Déjà cet été, j’ai adoré les campings qui ne veulent plus qu’on les appelle campings parce que ça suscite instantanément dans l’esprit des gens l’image de Franck Dubosc en moule-boules ou de Roger et Ginette à l’apéro avec casquette Ricard et claquettes Adidas. Donc les professionnels de la branche demandent que l’on dise désormais « hôtellerie en plein air ». Ha ha !
    J’ai aussi appris que je n’étais pas petite mais « de taille modeste » et qu’un nain était une « personne à verticalité contrariée ». Si, si !
    Mais rendons à César ce qui lui appartient, l’empereur du genre reste le milieu scolaire et ses pédagos à gogo. J’étais déjà tombée de ma chaise pendant une soirée de parents quand la maîtresse a écrit sur le tableau que nos enfants allaient apprendre à manier « l’outil scripteur » au lieu de tenir un crayon.
    Je me suis habituée au fait que les rédactions sont des « productions écrites », les courses d’école des « sorties de cohésion » et les élèves en difficulté ou handicapés des « élèves à besoins éducatifs spécifiques ».
    Mais cette année, sans discussion aucune, la palme est attribuée au Conseil supérieur des programmes en France et à sa réforme du collège.
    Z’êtes prêts ?… Allons-y.
    Donc, demain l’élève n’apprendra plus à écrire mais à « maîtriser le geste graphomoteur et automatiser progressivement le tracé normé des lettres ».
    Il n’y aura plus de dictée mais une « vigilance orthographique ».
    Quand un élève aura un problème on tentera une « remédiation ».
    Mais curieusement le meilleur est pour la gym… oups pardon ! pour l’EPS (Education physique et sportive).
    Attention, on s’accroche : courir c’est « créer de la vitesse », nager en piscine c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête », et le badminton est une « activité duelle médiée par un volant ».
    Ah! c’est du sportif, j’avais prévenu !…
    Les précieuses ridicules de Molière, à côté, c’est de l’urine de jeune félidé (je n’ose pas dire du pipi de chat).
    Alors, les amis, ne perdons pas ce merveilleux sens du burlesque et inventons une nouvelle catégorie : la « personne en cessation d’intelligence » autrement dit, le con.
    Signé Martina C…, parent d’élève. Ah non, re-pardon… Martina C…., « génitrice d’apprenant ».

    Ben oui, un « outil scriptutaire » c’est un stylo, un « référentiel bondissant » c’est un ballon, et un « bloc mucilagineux à effet soustractif » c’est une gomme.

      • Source : l’abruti professionnel a récemment revu un camarade de classe de CM1 dont le père était employé d’une quincaillerie fréquentée par un végétarien mariée à une bonne femme dont l’oncle manchot avait pour voisin un type dont la jeune sœur a perdu une verrue plantaire devant un döner kebab dont l’un des employés avait un neveu qui lisait dans le marc de café turc et par défaut prononçait ses oracles au doigt mouillé…

  26. @Lormier: Tracy, c’est la jeune. Pour être franc, Manhattan est un de mes films préférés. J’adore la scène avec le magnétophone. Dans la même perspective cathartique mais avec un traitement différent, il y a aussi celle où il va voir un film des Marx Brothers dans Hannah et ses sœurs.

    Bien sûr, au sujet de la vraisemblance, c’était une boutade. Beaucoup des films de Woody Allen sont des contes de fées, comme Nabokov le disait des chefs-d’œuvre romanesques.

    • Umberto Eco a bien distingué deux types de récits :
      La fable, souvent cruelle, a vocation à donner une leçon de vie.
      Le conte de fées a une vocation consolatoire.

    • Avez-vous vu Jour de pluie à New York ?

      Vous savez,aller au cinéma,pour moi,c’est une expédition.

      Mais ça en valait la peine:j’ai suivi d’un bout à l’autre,sans m’assoupir ni même laisser ma tête vagabonder.

      Ce qui m’a tenu en haleine,c’est le texte (les dialogues et monologues) très riches.
      Qui connaît le jazz perçoit sans doute bien d’autres dimensions.

      Dans Manhattan,le passage avec le magnétophone comporte un sanglot étouffé:le moment où il se dit qu’il ne reverra plus Tracy…

      C’est bien d’amour qu’il s’agit et pas de camenbert brighellien.

      • Ah, pour moi aussi, aller au cinéma, c’est devenu compliqué, comme pas mal d’autres choses. Je crois que ça fait au moins sept ans que je ne suis pas retourné dans une salle obscure. Mais je regarderai peut-être le DVD. La chronique de JPB m’a donné envie.

        Oui, je suis d’accord, Manhattan, c’est aussi une très belle histoire d’amour. Complètement idéalisée et un peu gnagnan, mais magnifique et poignante malgré tout.

    • Nabokov racontait beaucoup de sottises.

      Madame Bovary de Flaubert ou Anna Karénine de Tolstoi sont de grandes constructions romanesques. Dans les deux cas les héroïnes finissent pas se suicider.
      Ce sont des fables et non des contes de fées.
      Idem pour les Liaisons dangereuses , roman où tous les personnages finissent mal sauf une vieille sorcière.

      • Je crois que Nabokov se balançait complètement de la taxonomie et de la théorie littéraire en général. Il ne se souciait sans doute pas beaucoup non plus de la portée morale de ses récits. Cette référence aux contes de fées est probablement une attaque contre le « réalisme ».

        La fameuse portée morale des Liaisons Dangereuses est discutable car le cadre est précisément réaliste, et la punition de Merteuil semble a contrario procéder d’une sorte de justice immanente qui appartient plutôt à l’esthétique des contes de fées, de là une probable ironie romanesque qui invalide ou au moins critique le processus d’édification. La première lettre est d’ailleurs un démarquage assez patent de l’épisode de la pantoufle dans Cendrillon. Et si on regarde le destin des personnages, ils n’ont pas appris grand-chose: Valmont et Tourvel sont morts, Cécile retourne au couvent mais n’a en réalité pas d’autre choix, ce qui est aussi le cas de Danceny, la tante de Valmont veut à tout prix éviter le scandale et la mère de Cécile qui n’a strictement rien compris eut continuer à n’y rien comprendre. C’est même elle qui a le dernier mot. Alors pour la portée morale du récit…

        • Le spécialiste des Liaisons que je suis
          https://www.amazon.fr/Laclos-Liaisons-dangereuses-Jean-Paul-Brighelli/dp/2729858873
          vous approuve à 110%.
          Voir le jeu très ambigu des deux préfaces, l’une contredisant l’autre.
          Laclos s'(est bien amusé.
          Il y a d’ailleurs eu une polémique dès 1782 — personne n’a pris au sérieux la fin « morale », et a accusé Laclos d’immoralité prononcée.
          Quant à Bovary, lisez l’Orgie perpétuelle de Vargas Llosa.

          • le spécialiste de l’Oeuvre de Marc Dorcel que je suis, approuve à 111 % votre approbation ! 😉

        • « et la punition de Merteuil semble a contrario procéder d’une sorte de justice immanente qui appartient plutôt à l’esthétique des contes de fées. »

          Tiens donc ! Le carcan moral, cette caste sociale et ses codes appartenant à cette époque n’ont rien d’un conte de fée, leurs moeurs ont perduré jusqu’à la moitié du XXème siècle. Considérez qu’une femme ayant un statut de divorcée, dans ce milieu, la mettait au ban de sa « société » au siècle dernier (et encore aujourd’hui !).

          La seule esthétique de conte de fée se trouve dans la stupidité de Merteuil à coucher ses confessions sur papier, à un amant de surcroît (manie semblant irréelle tant elle est stupide). Sa condamnation sociale résonne parfaitement avec toutes celles qui avaient cour à l’époque et qui étaient légion.

  27. à la Diout:
    « ôtons le bla-bla pédago correct et venons-en aux faits: la climatologie n’est pas une science mais un agglomérat de diverses disciplines scientifiques; en tant que telle, elle n’offre aucun postulat ni axiome et doit se contenter de constats évidents et de projections aléatoires.

    Pour un prof de base, c’est intéressant car il peut montrer à la fois les notions d’exactitude et d’aléatoire.

    Et puis m… »

  28. bis

    à la Diout:
    « ôtons le bla-bla pédago correct et venons-en aux faits: la climatologie n’est pas une science mais un agglomérat de diverses disciplines scientifiques; en tant que telle, elle n’offre aucun postulat ni axiome et doit se contenter de constats évidents et de projections aléatoires.

    Pour un prof de base, c’est intéressant car il peut montrer à la fois les notions d’exactitude et d’aléatoire.

    Et puis m… »

  29. nik robot!
    à la Diout:
    « ôtons le bla-bla pédago correct et venons-en aux faits: la climatologie n’est pas une science mais un agglomérat de diverses disciplines scientifiques; en tant que telle, elle n’offre aucun postulat ni axiome et doit se contenter de constats évidents et de projections aléatoires.

    Pour un prof de base, c’est intéressant car il peut montrer à la fois les notions d’exactitude et d’aléatoire.

    Et puis m… »

    • La répétition est pédagogique certes ! Mais si tu pouvais calmer ton onanisme débridé …. Ce serait bien ! Gros !

  30. Que Nabokov ait parlé ou non de contes de fées,je n’en sais rien;il faudrait indiquer la source.

    En revanche,j’ai lu le cours de Nabokov sur Madame Bovary et j’y ai appris beaucoup de choses.

    Une oeuvre littéraire envisagée du point de vue des « secrets de fabrique »,et étudiée sous cet angle par un « pro » de l’écriture,c’est intéressant.

    Nabokov se foutait complètement,vous avez raison,des théories de ses collègues professeurs de littérature et n’a jamais assisté à aucun congrès de la PMLA (proceedings of the modern language association).

    Ayant décroché une chaire à Cornell,il consacra un été (ou un peu plus) à rédiger 2000 pages de cours sur divers auteurs et ces 2000 pages lui servierent pendant vingt ans.

    (je pense qu’il devait faire peur à ses collègues,ne serait-ce que par sa mîtrise du français,de l’anglais et du russe.)

    Il doit y avoir peu d’écrivains qui soient d’aussi bons lecteurs.

    • ce qui précède s’adresse à Gus.

      PS C’était amusant d’entendre le Maestro dans une émission de télé s’attendrir devant Candeloro ,marié depuis plus de vingt ans et toujours fidèle,heureux en ménage.

      Evidemment quand on prend une Merteuil pour maîtresse, c’est qu’on a une autre vision des rapports entre hommes et femmes.

  31. Du réchauffage

    POUR UN CLIMATO-CLITO ACTIVISME !
    Une nouvelle forme d’écoféminisme?

    Dora Moutot

    A travers la marche du siècle,
    j’observe depuis quelques jours un nouveau mouvement:
    le cli-cli :climat + clito.
    Il s’agit de la convergence de deux sujets de société bouillant,
    de deux luttes : le réchauffement climatique et la libération de la sexualité féminine. C’est donc l’occasion de revenir sur les concepts écoféministes.

    etc.
    https://medium.com/@doramoutot/pour-un-climato-clito-activisme-faba4fef76df

    • Ça, si ça se confirme, c’est absolument dément.
      Mais l’Enseignement Supérieur doit adorer — ça ne coûte pas un sou…

    • Une centrale nucléaire ne carbure pas à l’idéologie ! Ni sur prières, ni sur croyance dorée sur tranche …

  32. Si j’étais à la tête des affaires du pays les choses seraient différentes !
    Je me souviens de Pierre Messmer qui était alors premier ministre et qui était très fier d’avoir bouclé en un conseil de ministres d’une demi-heure la décision de lancer le programme électro-nucléaire français en 1973 – sous Pompidou président.

    Soit on est dans l’action politique – soit on est dans la parlote. Vous avez élu un parloteur tant pis pour vous !

    • 1973 : décision de lancer le programme.
      1977 : ouverture de la première centrale.

      Non ! Il n’a pas fallu quinze ans … comme le croit Proglio !

  33. A la source du personnage du Joker, on trouve un recyclage d’une œuvre bien de chez nous :
    L’homme qui rit de Victor Hugo
    https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Homme_qui_rit

    Il est particulièrement étrange, pour un grand littéraire, de ne pas citer cette filiation dans son billet.
    Ni la conclusion de Victor Hugo lui-même sur sa créature :
    J’ai voulu abuser du roman.
    J’ai voulu en faire une épopée

  34. Joker et Batman
    La formule chimique de Batman est la suivante :
    Le sur-homme de Nietzsche plus les prothèses techniques de Prométhée.
    J’avais imaginé un film comique où toutes les prothèses techniques de Batman défaillaient, comme dans la vraie vie :
    La Batmobile coulait une bielle.
    La Batmoto explosait son pneu avant.
    Le Batcable cassait, et Batman tombait dans un conteneur à ordures.
    Et Robin, le petit disciple du maitre Batman ne trouvait aucune leçon à retirer de cette succession de fiascos !

  35. Retour sur le Joker de Todd Phillips (que je n’ai pas vu en compagnie d’Attali..même pas en songe..uhuhu !)

    C’est une mode déclinée avec plus ou moins de bonheur chez Marvel, DC Comics et consorts que de remonter aux origines, décrire l’avant de l’après, bien après « Saint-Germain-des-Prés où il n’y a plus d’après », le schéma n’est pas nouveau. Inutile de tordre le cou et le nez à ces productions devant la naïveté de leurs odyssées puisqu’elles ne supplanteront jamais celle d’Homère psalmodiée par Philippe Brunet à 4’26 »
    https://www.youtube.com/watch?v=tyMJuvwJhqw
    (Brunet dont la mise en scène des «Suppliantes» d’Eschyle avait été empêchée à la Sorbonne en avril dernier), car dans les faits, tous les trentenaires/quadras de tous les continents vous réciteront mieux dans le texte les répliques de Terminator Genisys ou de la prélogie de Star Wars qu’ils ne vous rediront au mot près celles d’Ulysse, si ce n’est celles de « Liliane et l’Audi C » chantées par Clémentine Mélois)…la désespérance n’y changera rien, et il faut être capable de voir, en toute indépendance de références littéraires ce que ces films ont développé d’imprévisibles beautés et de fascinantes trouvailles.
    J’ai donc appréhendé ce film comme un objet en soi, unique et dépourvu de références génétiques ou d’appartenance généalogique : plus comme un film d’auteur qu’un film de genre.
    Le Joker n’est en réalité ni un salaud, ni un méchant. Ses actes sont à peine ceux d’une génie maléfique tant Phillips prend un malin plaisir à semer sur sa route des victimes qui l’ont bien cherché. Il émane même de lui une certaine bonté naturelle et très peu de malignité comme puissance active malgré toutes les bonnes raisons qu’il aurait de s’y adonner. En découle une insécurité et une inexistence.
    Car sa première tentative d’existence fût le stand-up. Un fiasco ! Son rire décalé glaçait l’auditoire. Le public est si étroitement encadré par les pancartes «applause » et les rires enregistrés, qu’un rire sans raison et sans cible le perturbe. «Si tu ne connais pas la cible, c’est toi la cible », me prévenait opportunément une publicité avant le film pour un jeu vidéo de guerre. Joker, lui, n’a pas le minimum de confiance en l’altérité humaine qui lui permettrait de rire avec d’autres. Il est l’homme qui rit seul, handicapé du rire éclatant mais à contretemps du Mal incarné.
    Viendra alors, presque par hasard, ce qui va tout changer pour lui: un meurtre. Avant il n’était rien qu’un petit garçon étique d’une mère malade; dorénavant il vit, danse, et se voit enfin dans le regard des autres sans même qu’ils connaissent ses actes. La force thérapeutique du meurtre agit mieux que tous les stages de développement personnel. Il passe de la transparence à l’icône, du zéro à l’infini ; son rire inopportun est happé par l’Histoire qui en avait besoin à cet instant pour cristalliser la révolte. Il multiple les « suiveurs » et la rue se remplit de clowns hilares et silencieux. Il va devenir, à son corps acceptant, d’être le héros spontané d’une horde de victimes en rébellion. Et c’est ce Joker là, violent mais encourant le risque d’être «pardonnable» qui aura incommodé les ligues de vertu, dont cela brouille les lignes ? Réjouissant ! Superbe scène où les flics à ses trousses dans les rames du métros bourrés de clowns, paille dans une meule de foin, ne peuvent plus le reconnaitre. On songe alors aux Gilets jaunes transportés dans l’univers trumpien.
    Mais chez Phillips les sans-dents sont aussi des sans-langues. Le logos est mis en sourdine – trop suspect eu égard à son passé au service des élites. Ne restent que les gestes sans paroles de multiples anonymes qui rétablissent la justice à coup de bagnoles brulées et de lynchage de flics. Les mots n’ont plus cours et la société, pauvre accumulation d’avantages acquis et de jalousies revanchardes, se dirige vers le chaos.
    Il faudrait déterminer avec quelles parts de contrôleur chargé de relever la température ambiante de la société et d’activiste Todd Phillips a construit son Joker ? En contrôleur, il révèle une réalité assez juste vue l’ambiance pré-insurrectionnelle du moment. En activiste, il la façonne et l’amplifie pour raisons politiques ou économiques. Flatter le romantisme du chaos, justifier la table rase du passé, faire du meurtre une démarche de développement personnel, tout en faisant du héros une victime, Todd Philips ne recule devant rien.

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