J’achète peu Libé — sinon pour vérifier de temps à autre l’état réel de la bien-pensance telle qu’elle s’exprime dans le Camp du Bien. J’ai trop de souvenirs de guerre liés à ce journal, du temps où il était de gauche, qu’il résidait à Barbès et que nous le défendions contre les attaques de vrais fachos, pour supporter le brouillis infâme de libéralisme hollandais et de boboïtude branchée qu’il est devenu. Souvenir aussi d’un jour où, vers 1995, un ami qui demandait le Monde et Libé se vit répondre par le kiosquier : « Ah, la grande Pravda et la petite Pravda » — et comme il avait raison, cet homme !
Bref, je l’ai acheté hier mardi, sur le conseil affectueux d’une amie qui venait de le lire.
En page 27, sous la rubrique Ré / jouissances — joli en-tête —, un article de Luc Le Vaillant, que j’avais identifié il y a deux ans parce qu’il était l’un des rares, dans cette Gauche désormais parée de toutes les vertus ecclésiastiques, à défendre DSK et à imaginer à Pimprenelle une vie libertine avec un gigolo d’occasion, ce qui avait exaspéré les chiennes de garde du féminisme à géométrie variable.
L’article s’intitule « La femme voilée du métro », et fait le buzz, comme on dit dans la France qui a choisi l’onomatopée insectoïde comme mode d’expression : accusations mêlées de misogynie — péché mortel dans un pays où il est désormais interdit d’aimer les femmes — et d’islamophobie — autre tare indéniable dans un pays où, comme on le sait, tous les Musulmans sont nos amis et le communautarisme une bonne idée.

Je ne suis pas un grand amateur du style de Luc Le Vaillant — « un peu pudding, un peu meringue, un peu chantilly », disait un journaliste ami de Stratégies ; et Philippe Lançon, chroniqueur à Charlie et à Libé : «Son style a un côté débordant, humide, un peu sexe, qui exaspère les puritains. Lui, rien ne l’agace plus que les pisse-froid, les peine-à-jouir.» C’est tout à fait ça. Echantillon :
« La femme en noir est debout au coin d’une rame et n’attend personne. Elle a la puissance de celles qui aimantent à parité l’attention et la répulsion, la fascination et la détestation. Impavide, immobile, elle tient serrées les paranoïas ambiantes et calcifie les fantasmes destructeurs. Elle se retrouve encagée dans un grillage d’affects réprobateurs et de désirs ambivalents. Le tout lui fait un bouclier protecteur et un podium de pole-dance pour un strip-tease mystique terrorisant.
« Elle porte une abaya couleur corbeau. La tenue traîne jusqu’au sol et balaie la poussière des anxiétés alentour. Les mains sont gantées et on ne saura jamais si les paumes sont moites. Cette autre soutane monothéiste lui fait la cuisse évasive, la fesse envasée, les seins restreints. Les cheveux sont distraits à la concupiscence des abominables pervers de l’Occident décadent. Ceux-ci ne rêvant, paraît-il, que de dénuder ce corps réservé à un seigneur et maître, réel ou spirituel, qui tient ses pouvoirs d’accaparement du Dieu unique à la féroce jalousie. »

Bref, Luc Le Vaillant, ou son doppelganger fantasmé, a donc rencontré une femme voilée dans le métro. Et il en a dit ce que pensent actuellement tous les gens raisonnables :
« Je me dis que j’exagère, et toute la rame avec moi, de mettre en garde à vue le libre arbitre d’une pauvre petite croyante qui ne fait de mal à personne en suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome. Sauf qu’il y a peu de chances que la demoiselle fête les 110 ans de la loi de 1905 dont elle ferait plutôt des confettis. Elle peut toujours arguer d’une pratique piétiste qui ne fait pas de mal à une mouche, je ne peux m’empêcher de la voir comme une compagne de route des lapideurs de couples adultères et des coupeurs de mains voleuses. Tant qu’elle ne rafale pas les terrasses à la kalach, elle peut penser ce qu’elle veut, croire aux bobards qui la réjouissent et s’habiller à sa guise mais j’aimerais juste qu’elle évite de me prendre pour une buse. Arborer ces emblèmes sinistres revient à balancer un bloc d’abîme fondamentaliste sur l’égalité homme-femme, sur les libertés publiques et sur l’émancipation de l’individu. Ce qui est son droit le plus strict, même si je le juge inique.
« Le métro continue sa route. A la station Saint-Germain-des-Prés, j’implore Simone de Beauvoir de faire entendre raison aux asservies volontaires. A Saint-Sulpice, le flip revient et je me raconte que la femme voilée est en cheville avec le conducteur salafiste et que mon supplice en sous-sol est pour bientôt. A Saint-Placide, quand se finit la théorie des saints protecteurs si peu laïcards, mon naturel paisible pète un plomb et j’écartèle les portes pour sauter à quai alors que je suis censé ne descendre qu’à la prochaine. Ma couardise laissant la femme-fantôme continuer à couvert sous le tunnel, immobile et tout de noir vêtue. »
Le spécialiste de Sade que je fus apprécie au passage la référence discrète au merveilleux livre d’Annie Le Brun sur le Divin marquis (Soudain un bloc d’abîme, Sade — Jean-Jacques Pauvert 1986, mais aussi en Folio depuis l’année dernière). Et le défenseur féroce de la laïcité que je suis fait chorus avec ce sentiment d’étrange étrangeté dégagé par ce vêtement de deuil et de fanatisme textile.
Une collègue me racontait tout récemment comment, confrontée dans le métro à un fantôme en burka — pour ne pas déclencher d’émeutes, les flics ont désormais l’ordre de ne plus intervenir, à Marseille, quand au mépris de la loi des femmes grillagées occupent les rues —, elle avait vu toute la rame se regrouper à l’autre bout, et finalement descendre à l’arrêt suivant : après tout, on ne sait pas ce que les islamistes trimballent sous leurs défroques — on ne sait même pas si ce sont des femmes.

Mais ce qui est drôle, c’est que cet article tout naturel, quelles que soient mes réserves sur son style, a provoqué une révolution à Libé (c’est bien la première fois depuis longtemps que ce journal bien-pensant flirte avec la révolution, dont il fut jadis l’un des chantres). À en croire les Inrocks, autre totem de la branchitude, un journaliste anonyme du quotidien s’exclame : « Chez nous c’est la war room. On réfléchit à la réponse à apporter. La grande majorité des journalistes sont scandalisés. On a l’impression de faire 50 pas en arrière avec un texte comme ça, surtout après avoir fait des doubles et des doubles pages sur l’islamophobie, encore pas plus tard que la semaine dernière. »
Et les gardiens du temple et de la mosquée réunis de se répandre en tweets rageurs pour fustiger le racisme de Le Vaillant :

Au-delà de la liberté d’expression des journalistes (mais apparemment le délit de blasphème est en voie de réintroduction à Libé), ce que raconte Luc Le Vaillant est le quotidien de milliers de Français confrontés chaque jour aux croyances médiévales des salafistes, fondamentalistes et autres littéralistes — comme dit Tariq Ramadan dans un entretien que nous eûmes ensemble et qui est publié ce mois-ci dans la Revue des deux mondes. Le quotidien aussi de milliers de femmes confinées par le fanatisme et l’ignorance derrière des voiles — dont je ne reconnais l’importance que lorsqu’on les ôte, comme jadis Salomé.
Quant à la condamnation à la géhenne de Luc Le Vaillant par ses pairs et paires (féminisons gaiement !), aucune importance. Cher Luc, vous vous rappelez sans doute ce que dit Molière dans Tartuffe : « C’est être libertin que d’avoir de bons yeux ». Et ma foi, libertins nous sommes sans doute — des esprits libres qui jamais n’accepteront que d’autres êtres libres soient confinés derrière des murs — de béton ou de toile.

Jean-Paul Brighelli

60 commentaires

  1. Ulcérés ! Pas la possibilité de fuir, affronter le choc électrique sans issue, stress et ulcère ! Le pauvre petit rat subit, nous aussi, et en sus, on doit sourire, se taire, pris au piège mais consentants ! Il y a quelques années, le courage appartenait à ceux qui mangeaient une entrecôte saignante en pleine période « vache folle », pied en avant, et fourchette vengeresse. Maintenant, nous devons affronter les tueurs, qui surgissent ici ou là, et ceux qui s’amusent de notre peur, légitime, merde ! annonciateurs (et trices), quoi que l’on en pense, de la suite ? On essaie d’oublier quelques instants, non, San Bernardino nous ramène au Bataclan, ça n’en finit pas ! Une seule chose amusante : je découvre des tas de prénoms que que je ne connaissais pas ! On pourrait en faire une guirlande de Noël !

  2. Ca déconne sec de tout côté .
    Le maboul de Libé a l’excuse d’être un paniqueur de première .
    Et qui le raconte en plus . Est-ce l’air de Paris qui fabrique des hommes pareils, si hommes il y a ?
    Je suis moi-même froussard mais je sais mordre sur ma chique .
    Même si j’avais eu peur de la musulmane en noir, je me serais raisonné et je l’aurais d’abord reluquée pour voir si elle avait des épaisseurs suspectes sur le ventre ou dans le dos . Une ceinture d’explosif plus les clous-à mon avis les vis et boulons c’est mieux- ça se voit .

    • Les clous ? Vous me donnez une idée. Je vais me ballader avec un aimant puissant, désormais. Et, au contraire, je m’approcherai de l’individu. Histoire de vérifier.

  3. C’est assez drôle que de jeunes bourgeois qui il y a quarante ans cassaient du CRS ne voient plus aujourd’hui leur salut que dans la police et dans l’armée ! Comme disait Brel : les bourgeois plus ça devient vieux plus ça devient con !

    • C’est EXACTEMENT Brel.
      « Quatre jeunes peignes culs, Monsieur le commissaire, lorsque nous sortions de l’hôtel des Trois Faisans, avec Maître Jojo et avec Maître Pierre, nous ont chanté … »

  4. Le libertinage post-révolutionnaire de 68 voulait grand’ouvrir sa porte aux masses éblouis du tiers monde ; manque de chance c’est le reflux du religieux qu’il vit et non la douce communion des corps et des cœurs !

  5.  » A la station Saint-Germain-des-Prés, j’implore Simone de Beauvoir »

    Ferait mieux d’implorer « le Castor » au chevet de « Libé »

  6. Libération est toujours un journal d’extrême gauche et révolutionnaire : le but qu’ils poursuivent est toujours la création de l’homme nouveau post racial, post civilisationnel, le melting-pot généralisé à l’échelle de la planète. C’est pour cela qu’ils sont émigrationistes, et contre tous les propos critiques l’encontre de l’Islam, il faut, de leur point de vue, favoriser l’implantation de l’Islam en Europe, en vue de l’élaboration de la civilisation mondiale.

  7. Horreur, un journaliste de Libé a écrit un article (très drôle) où il moque une musulmane (sous bâche). Un tabou est levé. Le Sacré est bafoué. Il a pété dans l’église.
    Pour

  8. Personnellement, si je suis un jour menacé par une bombe sexuelle mahométane, je resterai minimaliste en désamorçant le conflit. J’arriverai devant elle jusqu’à ce que cette personne en face de moi se dise « Cet homme veut ma tête et le reste, mais je les lui donne volontiers tellement son charisme est évident ». …C’est ainsi !

  9. Stupéfiant c’est de constater que des « de gauche »
    à posture anti-cléricale, bouffeur de curé et conchiant tout ce qui est catholique se mettent à hurler à la mort et à demander des têtes dès que l’un des leurs applique le même traitement à la nouvelle religion.
    Ces gens-là ne sont plus seulement des hypocrites et des guignols mais des ennemis.

  10. Les journaux s’affolent, les petits papiers s’envolent … tous ces organes de presse hyper-subventionnés voient se profiler le jour où la masse musulmane qui ne lit rien du tout leur sucrera leurs bons d’achat de Noël !

    Car je vous fais le pari qu’à Libération aussi il y une prime de Noël !

    • Noël ! Noël ! crient les journalistes de Gauche quand arrivent les fêtes de fin d’année comme s’ils montaient à l’assaut des murailles de Jérusalem !

  11. Bon anniversaire ! D’autan qu’elle a beaux restes la vieille, pour son age. Je vais la fêter toute la journée. Notamment où elle insupporte le plus.

  12. La thèse que je défendais hier ou avant-hier (face à un intervenant du blog) c’était celle du point de bascule ; vous avez un récipient en équilibre instable, vous rajoutez une goutte il ne se passe rien, cent gouttes mille gouttes toujours rien … puis vient la goutte ultime et le récipient et tout son contenu se renverse !

    On a connu cela dans notre histoire à certains moments – une élite qui détient tous les leviers de pouvoir fait faillite par exemple en 1789 ou à Sedan et elle disparaît, immédiatement remplacée par une nouvelle élite qui se forme et défend un nouveau dogme, une nouvelle intelligence de la situation !

    • En 2012 il ne s’est rien passé juste monsieur truc-muche qui remplace monsieur machin-chose usé par les années.
      Mais en 2015 il y a eu trois évènements majeurs qui forment un continuum.
      Croire que le cours de l’histoire pourra être inversé d’ici 2017 et que l’on reviendra au statu quo antérieur est une billevesée !
      On ne remonte pas le cours du temps.

  13. Plaisante campagne électorale !
    Pas un mot sur l’état de délabrement de la France!
    Mais l’affolement général !
    Pour conserver ses petits postes et ses petits privilèges on est prêt à tous les renoncements : Trautmann (passionaria PS) appelant à voter Richert (UMP) !

  14. C’est sans doute la face sombre des opérations stratégiques de nos forces éditoriales françaises que nous mettons au jour ici.
    Alors que suite à l’état d’urgence, l’intervention de nos admirables forces de police dans les cités avait été exemplaire, de terribles accusations venant des banlieues marseillaises portent maintenant le discrédit sur les méthodes fort discutables de notre presse « indépendante et subventionnée ». En effet, après l’article révoltant et tapageur de « Libération » sur les femmes voilées, cette presse est accusée d’avoir volontairement bombardé les positions d’AQBRI(*) avec des milliers d’exemplaires invendus du dernier numéro « spécial blogs » de « Causeur ».
    Cette information a été confirmée lors d’une conférence de presse par les deux plus fidèles commentateurs d’un blog de la mouvance « Bonnet d’Âne » hébergé par la rédaction, qui ont reconnu que leurs troupes commentaristes avait bien agi de la sorte. ( Seuls les deux premières et les deux dernières lettres de leurs pseudonymes sont données ici). Ils racontent :
    -DU..NG: « Oui, nous avons eu recours à ce type d’action. Notre tactique était simple: éliminer le gros des troupes d’AQBRI avec l’objet même, c’est-à-dire des paquets invendus de cinquante journaux « Causeur » bien ficelés.»
    -DR..UT poursuit: « Le but était que les survivants du bombardement lisent ensuite les commentaires imprimés du blog « Bonnet d’Âne ». Notre méthode se situe à mi-chemin entre l’artillerie lourde et la propagande, l’intelligence jugera. »
    Les bombardement ciblés ont évité certaines zones, notamment le lycée Thiers et ses environs. Le responsable de ce blog Jean-Paul B. s’explique lui-même : « C’était un moyen pour moi de montrer mon soutien au peuple de souche résistant qui survit en milieu hostile dans ces banlieues marseillaises. On dit souvent qu’un blog ne peut pas changer le monde. Et bien là, je crois nous avons démontré exactement le contraire. De plus, dans la mesure où notre action se limite au nord de Marseille et que l’édition de mon blog dans le reste de l’hexagone n’est pas remise en cause, je n’y vois aucun inconvénient.»
    Des cellules psychologiques sont arrivées sur place et ont pris en charge les personnes les plus touchées par la lourdeur insoutenable des commentaires de Bonnet d’Âne.

    (*)rappel: Al-Qaïda dans les Bouches-du-Rhône Islamiques

    • Donald Trump a survécu à ses divorces et il n’a pas l’intention qu’on lui fasse le coup des emburquannés en sus !
      Vous Tristan qui survivez régulièrement à vos divorces avec de superbes créatures scandinaves, je suppose que vous ne vous laisserez pas piéger par les pensions alimentaires pour un misérable blog comme Bonnet d’âne !

  15. Le déficit commercial de la France est passé de – 3,6 milliards d’euros à -4,6 milliards d’euros entre septembre et octobre.
    Pendant ce temps, l’UMPS ne pense qu’à sauver ses postes….

  16. Richert, que Philippot appelle « le cancre de la classe », est aux abois ! Il promet tout à tout le monde !

  17. Deux choses que je soumets à vos lumières :
    Les fous sanguinaires djihadistes ont l’air encore plus énervés par les laïcs que nous sommes que par les cathos de notre bon pays. Or si on parle de guerre sainte, comme le disent des tas de gens très bien, on se demande pourquoi les maures ne se précipitent pas d’abord et avant tout sur la gent catholique laquelle n’ a pas l’air de se sentir si mal que cela d’ailleurs.
    Une amie Italienne, totalement athée, me disait récemment que vu de l’extérieur notre pays pouvait énerver vraiment avec son modèle laïc qu’on cherche à tout prix à imposer. On est si rigides que ça ?
    Bien sûr, je n’ai pas encore lu le dernier numéro de la Revue des deux mondes, où je trouverai sans doute de merveilleuses réponses mais en attendant…
    Il y a tant de conseils de classes et de réunions en tout genre, qu’on finit par s’épuiser et comme le reste du monde n’est pas joyeux, joyeux. On fatigue…Il vous vient des envies d’îles lointaines, très lointaines…

  18. Sanseverina,
    il me vient, en effet, des envies de plateaux ventés et désertiques, d’une petite cahute avec un bon feu, quelques tranches de jambon et de cantal…loin de tout et de tous!
    Pour votre question: l’athé est la bête immonde pour le musulman, qui tolèrera plus ou moins volontiers le juif et le chrétien (tolérance variable selon les sourates du Coran) qui sont des croyants d’un Dieu unique ( avec un réarrangement coranique de Jésus, simple prophète, et la négation de la trinité); les « gens du livre » en somme.
    Et vu de l’extérieur – j’en ai une bonne idée depuis 25 ans – la french attitude est, effectivement, souvent perçue comme arrogante…doit y avoir une raison!
    Pour le reste, les menaces de l’état islamique que j’avais eu l’opportunité de poster ici il ya qq jours semblent commencer à faire réfléchir certains collègues, même si, dans la fameuse salle des profs, on a l’impression d’être dans l’ex-RDA : les mots restent très choisis et la communication frise le bouche-à-oreille…les tabous politiques de certains restent farouchement ancrés!
    Les talibans ne sont pas toujours aux antipodes.

    • Surtout, il y a plus d’espoir en la conversion à l’Islam de l »infidèle » s’il est chrétien que s’il est athée.

  19. Oui, Sisyphe, même ambiance dans « ma » salle des profs, très peu de progrès, à peine, à peine.
    Un plateau venté et jambon/cantal ? Oui, pas mal. Une île loin loin avec une mer chaude et plein de fruits exotiques, des fruits aux noms bizarres, pas mal non plus. Et surtout, avec quasi personne ou si peu autour.
    Tiens, cela fait du bien rien que d’en parler, rien que de l’écrire.
    Merci pour votre réponse.

  20. Mouloud Hachour se désabonne de Libé.
    Collaborateur… Oui, donc collaborateur au journaux Technikart et Be (féminin que je ne connais), après avoir tenu le journal Radikal (je n’invente rien) connu pour ses papiers sur Booba et Roff. Le ton est donné. Il est le fondateur du label Kerozen avec le groupe de rap La Caution (on notera les majuscules. Caution parce que j’imagine que ça fait amewicaïn… caution – liberté conditionnelle, tout ça… heu… à moins… à moins que ça ne fasse référence à une caution de contrat de bail ?). Ca se corse en 2013, son magasine TV, du samedi midi, est retiré de la grille des programmes de Canal +, son audience ne représente que 0.9% de part de marché. Je ne sais pas ce que valent les visites sur son site, ce dont je suis sûre, c’est qu’il ne mérite pas – outre, peut-être, pour être cité en exemple de profils aux propos très convenus comme on les aime et qui nous emmerdent – de figurer sur ce papier.
    Ce garçon, très sympathique de prime abord, mais quasi mort médiatiquement, à l’image de la chaîne qui l’a révélé, ne mérite pas un tel honneur.
    M’sieur, M’sieur, je ne suis pas agrégée et j’ai plaisir à me le rappeler en vous lisant mais ils se sont toujours attachés à avoir de jolies plumes à Libé.

  21. Quelques actionnaires de Libé :
    Patrick Drahi
    Franck Papazian
    Bruno Ledoux

    et le plus célèbre Édouard de Rothschild qui a sauvé le journal il y a une dizaine d’années en investissant 30 millions d’euros.
    Qui paie commande.
    Alors, Libé journal de gôôôche ? oui la gôôche caviar et bien pensante, si le terme penser convient à la gôôche.

    (Il faut dire que certains affirment que l’Huma aussi fut quelques fois aidé par la famille de cet Édouard)

  22. Aujourd’hui c’était la saint Laïc (ou Sainte Laïcité, pour la parité).

    Bonne fête les Laïcs!

  23. Sanseverina, pour un croyant, le sectateur d’une autre religion est juste dans l’erreur. Mais l’athée est dans le péché — et
    volontairement en plus.
    Sur les ententes possibles entre religions « révélées », lisez ou relisez Nathan le sage, la pièce de Lessing, où un Juif, Un Musulman et un Chrétien discutent de leurs divergences — pas si fondamentales :
    http://ujre.pagesperso-orange.fr/DOC/NATHAN_LE_SAGE-LESSING.pdf

    Mais l’athée, c’est celui qui dit non. C’est insoutenable pour u croyant — peut-être parce que ça le renvoie à l’une de ses tentations profondes, vu qu’il n’y a pas de foi sans doute. L’athée ne doute pas. Il s’en fiche tout simplement.

    • Brighelli, champion olympique d’athéisme ! Un laïc plus laïc que laïc. Nous ne sommes pas pas croyant mais nous émettons beaucoup de réserve sur les volontés de l’Occident à briser son moule chrétien qui ne le fera déboucher que sur la jungle. Parodions un peu Dugong dans ses conversations fantasmées avec Girard; hier Régis Debray nous confiait au téléphone: « Dieu est un moindre mal, dont certains – les saints, les artistes, les architectes – font parfois un bien. »

  24. Le problème général c’est que si la religion se contentait des fumées métaphysiques et de disserter sur les sexes des anges elle ne ferait pas grand mal … mais la religion est d’abord et avant tout une organisation sociale qui fait concurrence à la religion civile du droit laïc !

    La preuve en actes : le juif Bernard Stirn qui refuse que la loi sur le RSA s’applique aux homosexuels séropositifs en contravention avec la loi de la république ! Le problème c’est qu’il soit conseiller d’Etat et qui plus est en charge du contentieux !
    Le même triste sire s’était attaqué à la liberté d’expression en janvier 2014 avec les conséquences que l’on sait un an plus tard dans les locaux de Charlie Hebdo.

  25. Il y a une inventivité extrême des êtres humains pour s’inventer des religions de substitution ! Celles qui font fureur en Occident ces dernières décennies : le réchauffement climatique et plus que tout l’anti-racisme.
    Claude Bartolone voulant surfer sur l’anti-racisme accuse son adversaire principal Valérie Pécresse d’être une raciste en creux qui ne dit pas les choses par son nom mais qui est là pour défendre mordicus la race blanche attaquée (par qui ?), un peu comme s’il était un chevalier blanc – c’est le cas de le dire – de cette nouvelle foi !

  26. Ce sont des procès en sorcellerie puisqu’aucune preuve n’a jamais besoin d’être apportée : il suffit de rapporter des on-dit, d’en revenir au temps des rumeurs c’est à dire à s’appuyer sur l’oralité contre l’écrit.

    C’est ce que je disais ici avant-hier : notre société est basée sur la raison parce qu’elle s’appuie sur l’écrit et sur la preuve – la probité intellectuelle.
    Or il y a une pente fatale qui nous conduit à l’oralisation contre laquelle il faut lutter.
    Les sociétés de foi sont des sociétés de l’oral, la foi jurée.
    Les sociétés de la raison sont basées sur le contrat.

    J’ai déjà expliqué à maintes reprises qu’Alain Peyrefitte dans son volume plagiaire « La société de confiance » n’avait rigoureusement rien compris à l’histoire de nos sociétés.
    A la Renaissance apparaît dans des cités comme Venise ou dans la Hanse des banquiers-assureurs qui tiennent des livres de compte. C’est grâce à cela que les marchands vont pouvoir entreprendre d’ouvrir des voies de commerce à travers le monde.
    On passe du monde moyen-âgeux de la foi et du serment à la tenure de livres et aux banques et aux assurances et aux bourses (Amsterdam première bourse européenne).

  27. Vous vous souvenez du « Marchand de Venise » de Shakespeare qui veut faire appliquer le contrat signé par le marchand prodigue (& protecteur d’un jeune homme amoureux) qui contient une clause léonine sur la livre de chair ?

  28. Merci pour la référence, Brighelli. En plus de tout ce que vous publiez en ce moment !
    Je feuillette l’anthologie de Suzanne Julliard que je viens à peine de recevoir. Quel délice ! Les premières pages dont on aimerait que tout inspecteur imbécile s’inspire. Et je tombe sur Muray : « Il ne restait qu’une chose, peut-être,encore un peu aristocrate, et c’était la littérature. Je ne suis pas près de digérer de la voir ainsi climatisée, nivelée à mort elle aussi. Egalisée. Brocantée. Esclave de la communication ».
    Je bois du petit lait…
    A offrir d’urgence à nos deux patates de ministres : le binôme infernal qui aurait plus sa place chez Givenchy ou Dior.

    • Sanseverina,
      merci de parler littérature car dans ce blog censément désigné culturel, personne n’en parle vraiment et c’est une des raisons qui font que je m’en éloignerai tôt ou tard. Avez-vous écouté fin novembre l’émission des 30 ans de Répliques, je pense que oui ?! Il y avait S. Julliard et Lucchini (pour lire quelques textes). J’aurais embrassé Suzanne Julliard sur les deux joues quand elle a dit que la poésie chez Balzac se limitait au « Lys ». Je ne suis pas assez déterminé pour me prononcer sur la poésie de ce roman, mais c’est peut-être pour cette raison que ce n’est pas mon préféré de Balzac ayant beaucoup pratiqué la « Comédie Humaine » et admiré le Balzac portraitiste réaliste. De même son approche de Flaubert par sa correspondance m’a paru tout à fait lumineuse, les mots de Flaubert pour exprimer ce que doit ressentir quelqu’un qui a la prétention d’écrire me sont allés droit au coeur. Tout y est, y compris ce qui n’y est pas.
      Par contre j’enrage de ne pas avoir entendu quoique ce soit sur Giono dans une émission dont le titre était « Poésie de la prose française « . Je veux bien qu’on passe son temps avec Flaubert ou Proust, comment faire autrement, mais la poésie de Giono ne peut laisser indifférent par exemple dans les trois premières phrases de « Que ma joie demeure »:
      http://pages.infinit.net/poibru/giono/textes/joie1.html
      Je n’ai pas acheté « l’anthologie de la prose française » et peut-être est-il malgré tout évoqué dans cet ouvrage, le confirmerez-vous ?

      PS: Il y a eu une belle lecture d’un texte de Philippe Muray sur les vaches dans cette émission

      • La poésie est partout chez Balzac !

        « SERAPHITUS. A voir sur une carte les côtes de la Norwège, quelle imagination ne serait émerveillée de leurs fantasques découpures, et de cette longue dentelle de granit où mugissent incessamment les flots de la mer du Nord ? Qui n’a rêvé les majestueux spectacles offerts par ces rivages sans grèves, par cette multitude de criques, d’anses, de petites baies dont aucune ne se ressemble et qui toutes sont des abîmes sans chemins ? Ne dirait-on pas que la nature s’est plu à dessiner par d’ineffaçables hiéroglyphes le symbole de la vie norwégienne, en donnant à ces côtes la configuration des arêtes d’un immense poisson ? »

        Admirable description fractaliste bien avant l’heure ! Mandelbrot est un vulgaire suiveur d’Honoré de Balzac …

  29. Chateaubriand après l’assassinat du duc de Berry en 1820 disait du duc Decazes qui avait perdu sa place de premier ministère : « Le pied lui a glissé dans le sang ».

    Aujourd’hui on pourrait dire de Bartolone premier de l’Assemblée nationale : « Le pied lui a glissé dans le blanc ».

  30. Si, si Giono y est, rapidement mais il y est. Du moins, ce que j’ai pu en voir car je ne l’ai reçue que ce midi ( les librairies de ma bonne ville étant nullissimes, j’use d’Amazon, bien obligée ) et les conseils de classe vous pompent un temps terrible.
    Oui, l’émission était très belle. J’y ai fait allusion dans le précédent billet, sans réaction de personne d’ailleurs. Lucchini était exquis, Suzanne Juilliard délicieuse, bref, un très bon moment. J’aime bien le découpage qu’elle a adopté et j’ai toujours plaisir à lire une anthologie quand elle est bien faite. On a l’impression de lire, avec, en même temps que, quelqu’un et quand ce quelqu’un s’avère intelligent cela démultiplie les plaisirs de la lecture. J’avais envie de l’amener au conseil de classe ce soir pour faire diversion aux commentaires d’assistantes sociales de certaines collègues. Mais elle était un peu épaisse pour passer inaperçue…

    •  » j’use d’Amazon, bien obligée »

      Il reste quand même le choix du site d’achat à distance ; et il y a d’autres sites, qui ne font pas d’évasion fiscale.

    • Merci Sanseverina de me rassurer sur la présence de Giono et désolé d’avoir raté votre post précédent sur ce livre. Comme vous j’ai admiré la finesse d’analyse, l’intelligence des mots et le brio de Suzanne Juillard. Bien sûr, comme professeur à Fénelon a dû traiter le sujet des centaines de fois avec ses élèves, elle le connaît à fond mais cela n’enlève rien au plaisir de l’écouter. S’agissant de Lucchini, la radio en ne ne laissant passer que la voix, a un peu effacé un cabotinage souvent envahissant qui n’est pas arrivé à gâter les textes magnifiques qu’il a lus, et que comme vous j’ai écoutés avec gourmandise. Mais Lucchini sait, quand on l’invite à la simplicité, éviter le cabotinage.
      Ceci dit chez Finkie je suis resté un peu sur ma faim; j’espérais retirer de l’émission quelques idées claires sur la spécificité de la prose par rapport à la poésie, pour en finir avec des
      questions que je me pose et qui restent confuses dans mon esprit. Ce que Suzanne Julliard a différencié entre la prose poétique et l’écriture magnifique et « artisanale » de Flaubert m’a pas paru extrêmement pertinent. La poésie c’est ce qui surgit d’un silence de derrière les mots, qui crée un sens différent de celui que l’écrivain a imposé aux mots, ce que ne comprennent pas certains ici qui ont dû sécher les cours de littérature au lycée (ou plutôt à la fac, mais s’y sont-ils inscrits ?).
      J’avais pu visiter le défunt Musée des lettres et manuscrits et observé attentivement ceux de Flaubert (on les trouve sur Internet maintenant). On y voyait « clairement » ce travail d’orfèvre de la langue avec beaucoup de phrases barrées, de nombreux ajouts d’autres formulations, des liens tracés renvoyant à d’autres mots, à d’autres versions constituant entre elles des réseaux ou des trames complexes. Une stratégie narrative hors du commun, un mode d’organisation inouï du manuscrit retravaillé presque à l’infini, fantastique mais épuisant, à vous donner des abcès aux coudes; toutes ces preuves de souffrance qui disparaissent avec les traitements de textes d’un ordinateur.
      C’est dans sa correspondance et notamment dans les lettres adressées à G.Sand que l’on en trouve la trace. Il y évoque même l’écriture d’ « Un cœur simple » (qu’il avait écrit pour elle je crois, et qu’elle ne lira jamais: « J’écris maintenant une petite niaiserie dont la mère pourra permettre la lecture à sa fille. Le tout aura une trentaine de pages. Je vous l’enverrai dès qu’elle sera parue. ».)
      Peut-être que les réponses que j’attends seront dans la présentation de l’anthologie que nous propose Suzanne Julliard et que j’achèterai ce week-end. Voilà un antidote qui me convient en ces temps où il est si facile de désespérer des autres.
      (Je ne nomme personne !)

  31. thdo 10 Décembre 2015 à 19 h 45 min #
    » j’use d’Amazon, bien obligée »

    Il reste quand même le choix du site d’achat à distance ; et il y a d’autres sites, qui ne font pas d’évasion fiscale.

    Il faut voir le bon côté des choses, ils utilisent encore les services de la poste 🙂 Et quand je pense qu’ils ont des projets de livraison par drone. Hum, imaginez Saint-Exupéry arrivant avec un bruit d’hélices. Mais bon, alors, si l’on vous suit, on n’achète plus son électricité chez EDF et on ne prend plus son essence chez Total, on n’ouvre plus de compte en banque. Même la SNCF fait de l’évasion fiscale grâce à une filiale dans l’île de Man.

  32. Reconnaissons que c’est difficile de ne pas être client de certaines entreprises, mais aussi que certaines sont pires que d’autres.
    Amazon est par exemple particulièrement réputée pour « maltraiter » ses employés.

  33. Les commentateurs de gauche anglais ne sont pas tout à fait comme les nôtres :

    http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/dec/10/merkel-europe-germany-migrants-integration

    « Nothing to do with the UK thanks, she made her own mess don’t expect us to make the same stupid mistake. »

    « Merkel is the finest recruiting Sergeant for Marine le Pen and for Britain voting to leave the EU in Europe, and the Guardian thinks the sun shines out of her arse, naive in the extreme methinks. »

    « Heh. The probability of a bunch of uneducated non-German-speakers being a boon of any kind is a fairly optimistic take on the situation.

    My suggestion is for German industry to build some giant hamster wheels. Energy crisis? Anyone? »

    « Mama’s invite.
    Mama’s party.
    Mama’s mess.
    Mama cleans up.

    Merry Christmas Mama. »

    etc.

  34. Bonjour,

    Voir des personnes porter le voile intégral me dérange. Mais si on commence à interdire tout ce qui nous dérange, serions-nous encore en démocratie ?

    Dit autrement, il faut distinguer ce que l’on désire interdire à titre individuel, de ce qui doit être interdit à titre collectif en le justifiant.

    – À titre individuel : voir des personnes voilées me perturbe. Auparavant, j’avais de multitudes arguments (dont je développerai certains au niveau collectif), mais à bien y réfléchir, ces arguments n’étaient pas forts. Aujourd’hui, je ne me l’explique toujours pas (pas l’habitude ? étrangeté ?), mais j’ai la solution : si quelque chose te dérange, ne regarde pas. Bref, même réponse pour les images du prophète : détourne ton regard si cela ne te plait pas.

    – À titre collectif : en démocratie, la liberté doit être la règle, l’interdiction l’exception. Et si il y a interdiction, elle doit être justifiée et proportionnée au but à atteindre.

    Cette boite à outil de juriste m’a permis, peu à peu, de réfuter tous mes arguments en suivant cette méthode :

    Principe : la liberté de porter un signe religieux.

    Exceptions :

    – interdiction absolue en cas de mission de service public (règle de la laïcité) :
    – interdiction relative dans le privé.

    Or, comme d’habitude, ce sont les exceptions qui sont difficiles à lister.

    Cependant, à travers le prisme de « la justification proportionnée au but recherché », les arguments que j’opposai et ceux que vous reprenez implicitement me semblent désormais faibles, notamment le « c’est pour son bien qu’il faut lui interdire ». N’est-ce-pas plutôt pour le nôtre ?

    Bien qu’une discussion soit plus prolifique et pourrait me faire changer d’avis, j’incite tous les citoyens à lire l’étude du Conseil d’État sur le sujet :

    http://www.conseil-etat.fr/Decisions-Avis-Publications/Etudes-Publications/Rapports-Etudes/Etude-relative-aux-possibilites-juridiques-d-interdiction-du-port-du-voile-integral

    Cordialement,

    Antimanuel

    http://antimanuel-de-droit-du-travail.fr/WordPress/

  35. C’est drôle, j’ai justement trouvé très intéressant ce que disait Suzanne Julliard sur le fait que la prose de Flaubert n’était pas poétique. Ce qui faisait souffler Finkie d’ailleurs,vous avez entendu? Cela dit elle lui concède quelques pages dans son chapitre sur la prose poétique pour Salammbô et L’Education : « Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots… »évidemment.
    Et le fait que sa langue soit ciselée, travaillée jusqu’au supplice ne fait pas obligatoirement de sa prose une prose poétique. J’ai été immédiatement d’accord avec elle, ne m’étant pas vraiment posé la question avant, je l’avoue, et du coup, je me suis demandé pourquoi. Parce qu’il me semble que Flaubert, c’est la distance.
    Trop ironique, trop distancié pour être poétique sans doute. Je ne sais pas. Mais bon, je ne suis pas spécialiste de Flaubert, ni de personne d’ailleurs. Et je n’ai qu’une expérience de lectrice un peu avertie. En revanche, si vous voulez lire des travaux sur les manuscrits de Flaubert, allez voir du côté de Pierre-Marc de Biasi. C’est un grand spécialiste et un hôte charmant au demeurant avec qui on peut deviser de manière très agréable.
    Lucchini était parfait. Et je l’aime aussi beaucoup cabotin. Le texte qu’il a lu extrait de Mort à Crédit était incroyable. Il lui a donné une force, un relief. Proust en revanche, j’ai trouvé que c’était illisible à voix haute, même lu par un grand acteur. C’est d’ailleurs l’expérience que j’ai à chaque fois qu’il faut le lire en cours… Et pour finir, je suis contente que Suzanne Julliard ait fait une belle place à Colette, trop souvent méprisée par des tas de gens de lettres, par snobisme peut-être. Colette qui est mon auteur des nuits d’insomnies et celui que je conseille à toutes les nanas quand elles ne supportent plus l’indélicatesse de la gent masculine …

    • C’est justement parce que Luc Le Vaillant est typique de ce journal pour bobos que son article est d’autant plus significatif : si même un journaliste de la Pensée Unique en arrive à avoir peur d’une femme voilée dans le métro, c’est que quelque chose bouge…
      On comprend d’autant mieux le tollé que son article a produit : c’était en quelque sorte une trahison de l’intérieur… C’eût été moi, personne ne s’en serait ému — « encore un délire de ce vieux facho », auraient dit tous ces crétins.

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