13 novembre 2016. « François Hollande et Anne Hidalgo, la maire de Paris, inaugurent six plaques commémorant les attentats du 13 novembre 2015 » — disent les médias à l’heure même où j’écris.
Passons sur le fait que les médias (ni les plaques commémoratives) ne précisent au nom de quelle idéologie des terroristes ont assassiné des gens au hasard des rues. Mais « la » maire…
En décembre 1986, Frédéric Dard-San-Antonio sort la Fête des paires. L’occasion de rejouer en titre d’une ambiguïté maintes fois moquée dans l’œuvre du plus grand écrivain de langue française des trente dernières années du XXème siècle : j’ai encore le souvenir très vif d’un autre roman de la série où parlant de deux individus, il précisait : « Ils sortent du même maire, mais pas de la même paire »…

Le 6 octobre 2014, Julien Aubert, député UMP, a été sanctionné financièrement pour avoir donné du « Madame le président » à Sandrine Mazetier qui présidait l’Assemblée ce soir-là. Rappelé à l’ordre, mais récidiviste malgré tout, Julien Aubert s’est entendu dire par son interlocutrice courroucée : « Monsieur Aubert, soit vous respectez la présidence de la séance, soit il y a un problème. C’est madame LA présidente ou il y a un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal ». « Faites un rappel à l’ordre. Moi j’applique les règles de l’Académie française », lui a répondu Julien Aubert. Finalement sanctionné, l’élu du Vaucluse sera privé, pendant un mois, de 1.378 euros, soit le quart de l’indemnité parlementaire.

À noter que ce n’était pas le premier accrochage entre ces deux-là. Au mois de janvier 2014, Julien Aubert avait déjà appelé Sandrine Mazetier (qui proposa jadis de débaptiser les écoles maternelles parce qu’elles trouvait que l’adjectif réduisait la femme à sa fonction reproductrice) « Madame le vice-président » — ce à quoi le député de la huitième circonscription de Paris avait cru bon d’ironiser en répliquant à celui qui avait masculinisé son titre : « Monsieur la députée, vous étiez la dernière oratrice inscrite. »
Trait d’humour, mais faute réelle contre la langue. « Député », lorsqu’il s’agit d’un représentant à l’Assemblée nationale, est une fonction, et si son genre apparent est le masculin, son genre réel est le neutre — le latin avait les trois genres, mais le français n’en a conservé que deux, confondant globalement le masculin et le neutre. Seules des féministes bornées (et non, les deux termes ne sont pas forcément synonymes, Madame de Merteuil est pour moi l’exemple-type dans la fiction de ce que peut être une féministe intelligente, et Elisabeth Badinter dans la vie réelle) l’idée de confondre le masculin — à valeur générique — et le mâle.
L’Académie a d’ailleurs réagi à cette polémique picrocholine en précisant (« La féminisation des noms de métiers, fonctions grades ou titres », mise au point publiée le 10 octobre 2014) que si elle « n’entend nullement rompre avec la tradition de féminisation des noms de métiers et fonctions qui découle de l’usage même », « elle rejette un esprit de système qui tend à imposer, parfois contre le vœu des intéressées, des formes telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes. » Et de rappeler que Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss, appelés dès 1984 en consultation au chevet des féministes outr(ag)ées, après avoir noté « qu’en français comme dans les autres langues indo-européennes, aucun rapport d’équivalence n’existe entre le genre grammatical et le genre naturel » (et l’on pouvait faire confiance à Georges Dumézil pour dire des choses exactes sur les langues indo-européennes), avaient déclaré :

« En français, la marque du féminin ne sert qu’accessoirement à rendre la distinction entre mâle et femelle. La distribution des substantifs en deux genres institue, dans la totalité du lexique, un principe de classification permettant éventuellement de distinguer des homonymes, de souligner des orthographes différentes, de classer des suffixes, d’indiquer des grandeurs relatives, des rapports de dérivation, et favorisant, par le jeu de l’accord des adjectifs, la variété des constructions nominales… Tous ces emplois du genre grammatical constituent un réseau complexe où la désignation contrastée des sexes ne joue qu’un rôle mineur. Des changements, faits de propos délibéré dans un secteur, peuvent avoir sur les autres des répercussions insoupçonnées. Ils risquent de mettre la confusion et le désordre dans un équilibre subtil né de l’usage, et qu’il paraîtrait mieux avisé de laisser à l’usage le soin de modifier. »

Les deux auteurs, non sans quelque malice, soulignaient d’ailleurs qu’en français, c’est le féminin qui est le genre « marqué », ou intensif — et le masculin le genre « non marqué », ou extensif. Et que « pour réformer le vocabulaire des métiers et mettre les hommes et les femmes sur un pied de complète égalité, on devrait recommander que, dans tous les cas non consacrés par l’usage, les termes du genre dit « féminin » — en français, genre discriminatoire au premier chef — soient évités ; et que, chaque fois que le choix reste ouvert, on préfère pour les dénominations professionnelles le genre non marqué. »
En clair, non seulement « professeure » ou « auteure » sont des barbarismes répugnants, mais dire « la députée », « la ministre » — ou « la maire » — est une faute contre la République — en ce que justement la loi ne fait pas de différence entre les citoyens, et même qu’elle condamne toute discrimination à ce niveau. C’est ce qui a motivé en 1793 l’exécution d’Olympe de Gouges, qui outre ses tendances girondines avait, en proclamant « les droits de la femme et de la citoyenne », commis un crime contre le bon sens, confondant « l’homme » (« homo », en latin) de la Déclaration des droits de 1789 et le mâle (« vir »), objet de ses répulsions. Guillotiner était peut-être une sanction un peu lourde pour une confusion linguistique, d’autant que la Révolution avait omis de faire des femmes des citoyennes à part entière — mais le temps n’était pas aux demi-mesures.
Loin de moi, bien entendu, l’idée d’infliger une peine aussi lourde aux journalistes du Monde ou de Libé, qui ont traité Theresa May de « première ministre » (et la seconde, c’est qui ?), au vice-président de l’Assemblée ou au ministre de l’Education — fonctions temporaires qui existeront après leurs actuelles détentrices. Si l’usage féminise volontiers les métiers, « il résiste à étendre cette féminisation aux fonctions qui sont des mandats publics ou des rôles sociaux distincts de leurs titulaires et accessibles aux hommes et aux femmes à égalité, sans considération de leur spécificité. » Vouloir à toute force dire « vice-présidente » ou « la ministre » relève d’un sexisme borné qu’un sentiment républicain vrai doit éteindre dans l’œuf.
Ces complaisances linguistiques sont l’écho servile d’un certain féminisme contemporain, promu par les « chiennes de garde » et par Mme Vallaud-Belkacem lorsqu’elle était ministre des Droits des femmes. Pas le féminisme des suffragettes, ni celui de Beauvoir ou même de Gisèle Halimi. Pas celui d’Annie Le Brun, surréaliste spécialiste de Sade (dont les héroïnes n’ont pas attendu Osez le féminisme pour « oser le clito »), qui défendant son pamphlet Lâchez tout (1977) le 10 janvier 1978 sur le plateau d’Apostrophes, dénonçait déjà « le terrorisme idéologique de la femellitude » et le « corporatisme sexuel qui nivelle toutes les différences pour imposer la seule différence des sexes ». Le féminisme imbécile de celles et ceux qui croient qu’un vagin qui monologue dit forcément des choses intelligentes — ou plus intelligentes que celles que lâche un type con comme une bite, si je puis ainsi m’exprimer.

Jean-Paul Brighelli

PS. Ce qui précède est adapté d’un ouvrage sur la langue française écrit l’été dernier, qui aurait dû paraître en novembre, puis en février, et qui ne paraîtra peut-être jamais, l’éditeur tenant apparemment à me faire payer le fait que je n’applaudisse pas frénétiquement tout ce qui sort de la Gauche au pouvoir. Ainsi va l’édition en cette France démocratico-fasciste.

97 commentaires

  1. En France le parle-parisien l’a emporté sur les parlers-locaux au fil des siècles et de la centralisation du pouvoir.
    Maintenant c’est le parler-des-médias qui l’emporte sur le parler-bourgeois.
    Est-ce un bien ou un mal ? Est-ce le début de la désagrégation du français ? Et même tout simplement du Français ?

  2. Deux remarques sur ce 13/11:
    – une fois de plus le président Hollande commémore des morts qu’il n’a pas su empêcher. On retiendra que ce fut le principal travail de son quinquennat…
    – entendu ce matin sur une chaîne d’info un journaliste déplorer des propos qualifiés d’islamophobes de la part du chanteur des « Eagles of death metal » (groupe qui jouait au Bataclan le soir du massacre islamofasciste). On retiendra également que des propos (prétendus) islamophobes semblent plus graves, pour la caste bien-pensante des médiacrates, qu’un carnage de 90 morts.
    Comme le disait Alexandre Vialatte: « et c’est ainsi qu’Allah est grand! »

  3. Je ne comprends pas comment on peut sanctionner financièrement un député qui parle correctement la langue française. 450 ans après Etienne de la Boétie, le discours sur la servitude est aussi vivant aujourd’hui :

    – servitude volontaire de l’Europe sous le joug de l’OTAN : il y a plus de 500 bases militaires américaines en Europe. L’Europe est occupée, et personne manifeste. Par contre, on manifeste en Allemagne contre Trump. La cécité est flagrante..

    – servitude volontaire sur le féminisme : ce problème de « Madame le maire » me fait penser aux présidentielles américaines. Certains nous disent, il faut voter pour Clinton, uniquement parce que c’est une femme…

  4. Le parler-populaire est le refuge de l’émotivité populaire comme le parler-distingué est un havre pour l’intelligence.

    Un Donald Trump sait remuer les foules en leur parlant dans un langage dénué d’affectation – quitte à passer pour un ogre aux yeux de certains (on dit même qu’il a étudié les discours d’Hitler qui était un roi parmi les orateurs politiques de l’entre-deux-guerres).

  5. J’avais partagé ma détresse ici après que Le Monde a osé « Theresa May, Première Ministre »
    Je suis une femme et je trouve choquant que les socialos luttent pour la féminisation des fonctions, la parité en matière de noms de rues ou d’ouvrages étudiés en cours, en clamant par ailleurs que la femme voilée est libre et que le voile et le burkini sont simplement des bouts de tissus.

    Quant à la « fête des paires », cela m’évoque les Nuls et leur fameux « offrez des couilles ». Pardon mais je n’ai pas pu résister.

  6. Cyrano58 dit : Les journalistes sont des bourgeois. De fait, le « parler-des-médias » est un « parler-bourgeois »: il donne le ton de la bienséance, qu’on appelle « bien-pensance » aujourd’hui.

    Ah ! quand même il me semble qu’il y a eu une rupture sensible depuis les années 70. On n’aurait pas accepté à la télévision des débuts un Coluche disant des mots « sales » – comme « merde alors ! »
    Si vous vous souvenez des antennes nationales de radio depuis les origines dans les années 20/30 le ton y était très ampoulé !
    Ecoutez les annonces qu’on trouve facilement dans les archives de l’INA !
    ‘Nous allons à présent entendre une allocution de monsieur le ministre de l’éducation nationale … » avec un ton de voix haut perché qui en disait long sur l’origine sociale du speaker !

    • J’ai un souvenir personnel à raconter à ce sujet : mes grands-parents étaient des gens d’une haute distinction qui habitaient Neuilly et ma grand-mère était très choquée par Yves Mourousi présentant le journal de 13h de TF1 et commençant toujours par un sonore : « Bonjour ! »
      « Oh ! tu as entendu Pierre me disait-elle » : on ne s’adressait pas à elle sur ce ton brutal de familiarité.

      Qui serait choqué aujourd’hui par la brutalité des formules de politesse ?
      De même la mode américaine du tutoiement généralisé.

      • « Tutoiement américain »
        Un peu de grammaire anglaise/américaine: le « you » correspond au « vous » français. Le tutoiement anglais/américain est la forme « thee » qui ne s’emploie plus depuis fort longtemps et est réservé à l’église! Mais on n’étudie plus la grammaire à l’école!

  7. Youssou N’dour, chantre de la soupe afrovariétoche mondialisée nous explique que sa grand-mère était une griotte toucouleur.

    http://www.lemonde.fr/la-matinale/article/2016/11/13/youssou-ndour-je-demande-solennellement-a-trump-d-exprimer-des-regrets_5030330_4866763.html

    Il demande que Trump « exprimer des regrets » pour ses « propos déplorables sur l’islam, l’immigration, les Noirs et plusieurs communautés ». Pas sûr qu’il ne s’en moque pas comme d’une guigne.

  8. En résumé Jean-Paul Brighelli est en révolte contre le mésusage du français académique ou français bourgeois – « le roman bourgeois » de la langue écrit par Furetière auteur du premier dictionnaire du français académique – contre le français échevelé pratiqué par les médias ! Un français déstructuré qui s’en va dans les coins ramasser des syntagmes à la dérive.

    Déjà il y a vingt ans on lisait de drôles de tracts avec des accords de genres pluriels entre parenthèses qui truffaient le texte jusqu’à le rendre illisible ! Un vrai caviar de fautes … et gare à ceux qui protestaient devant la langue malmenée puisque tout cela était fait au nom du bien suprême : l’égalité !

    • Personnellement, je n’ai jamais été très bon en orthographe et ce que je lis de cette réforme m’a plutôt l’air d’être du bon sens. Il est toujours difficile de s’adapter à de nouvelles règles mais il faut quand même vivre avec son temps! Le français a toujours évolué soit lentement, soit à coup de grandes réformes mais il est clair qu’il existe un français propre à chaque siècle.
      N’oublions pas que nous avons une langue complexe (voir l’accord des jours de la semaine), bourrée d’exceptions qu’un étranger aura du mal à maitriser, ce qui explique en partie que beaucoup préfèrent l’anglais: vivant dans un pays étranger, je vois les pauvres bougres s’emmêler les pinceaux alors qu’ils maitrisent l’anglais.
      Dès lors, pourquoi ne pas harmoniser, et par là simplifier, la langue ?

      • Parce qu’on ne décide pas de l’harmonisation ou de la simplification des langues : c’est l’usage (c’est-à-dire le peuple, incroyable, non ?) qui décide. On peut toujours évoquer des diktats isolés (amour / délice / orgue masculins au singulier, féminins au pluriel), mais les grandes décisions sont immanentes.
        C’est Vaugelas (le même qui a statué sur amour, délice, etc.) qui a déclaré que « le maître de la langue, c’est l’usage ».
        Après, on peut ergoter sur le « bon » usage.
        Pour une fois que le peuple peut tout…
        Si dans cent ans on persiste à dire « la ministre », je m’inclinerai — dans ma tombe.
        en attendant, je me bats contre la cuistrerie des décideurs politiquement corrects.

  9. Avant, du temps de mes parents c’était beaucoup plus simple pour féminiser les noms des fonctions, on disait par exemple:
    – Le médecin au masculin, l’infirmière au féminin,
    – Le patron au masculin, la secrétaire au féminin.
    Mon père qui était officier d’active au grade de capitaine devait par contre en rabattre en rentrant à la maison où ma mère avait clairement le grade de commandant(e?)
    C’était simple ! Mais qu’est-ce qui s’est passé ?
    Questions: qu’est ce qu’un homme ? Qu’est ce qu’une femme ?
    Réponse en termes mesurés:
    Ce sont les éléments nécessaires et suffisants pour faire un (ou plusieurs) enfant(s).
    Tout le reste, en ce qui les concerne, est littérature, distraction, hasard, bref sans intérêt.

  10. La Tribune : « Présidentielle américaine : la place des « robots-journalistes » dans les médias s’accroît »

    http://www.latribune.fr/economie/international/presidentielle-americaine-la-place-des-robots-journalistes-dans-les-medias-s-accroit-615104.html

    Question : le passage suivant a-t-il été écrit par un robot-journaliste ou par un journaliste robotisé ?

     » En aucune manière, nous voulons remplacer les journalistes par des robots. Nous voulons leur libérer du temps pour faire des histoires avec un fort impact qu’ils veulent faire. »

    Yes, they not can’t do it

  11. Elisabeth Badinter,féministe intelligente,aux yeux d’un bleu,d’un bleu…d’azur?

    Myriam Revault d’Allonnes. …un petit bout de femme à l’intelligence étincelante et aux yeux bleu cobalt. Contact perdu — ainsi va le monde. (in La Crise sans fin,Bonnet d’âne,1 octobre)

      • On ne peut pas ne pas remarquer les yeux d’Elisabeth Badinter.

        N’avons-nous pas tendance à associer ce bleu (et la vivacité du regard,aussi, bien sûr ) à l’intelligence ?

        • Heu… J’ai connu quelques créatures aux yeux bleus dont le regard donnait une idée de l’immensité du désert — cet endroit où il ne se passe rien.

  12. Vous vous faites du mal pour bien peu JPB.

    Attendez qu’on introduise (où ?) le genre « neutre » afin de s’adresser en toute correction politique aux transgenres pour vous inquiéter vraiment.
    (Demande explicite d’un enseignant dans une de ces pages http://www.neoprofs.org/t106485-transgenre-quelle-reaction dans lesquelles quelques envolées lyriques vous réjouiront)

    Sinon ya aussi les obsédé(e)s du « (e) » à toutes les occasions qui vendent du rêve pour pas cher.
    « Le(a) professeur(e) est chargé(e) de transmettre la savoire et non le conneri. »

    Bien noter qu’il est conseillé de procéder au changement de genre des noms à connotation positive/négative lorsque la forme d’origine risque d’être masculin-valorisante vs féminin-discriminante.
    D’ailleurs, il y aurait beaucoup à dire quant à la formation de l’infinitif des verbes du deuxième groupe.

    • Yaka mettre tout ce petit monde à l’espéranto pour que demain, l’indifférencié soit enfin le genre humain.

      Du Trump au Moloch et fissa *. Les « profs de langue », parasites confusionnistes notoires, seront virés ** et on réembauchera uniquement les ceusses qui accepteront une formation espérantiste lourde de 15 jours, début aout. L’espéranto deviendra obligatoire à tous les niveaux dès la rentrée suivante.

      Elle est babelle ma réforme ?

      * fesse, dont tout le genre humain est doté dans une logique strictement paritaire
      ** les mauvaises langues y verront une tentative de viriliser une catégorie manifestement sévèrement féminisée

  13. On saucissonnera au bord de la route avec Melania en écoutant la rengaine des médias sur Papa Trump !

    Et en route mauvaise troupe comme disait mon père !

  14. En voilà un qui sera bientôt animateur pédago. Un khollègue pour ceux qui continuent à instruire, quoi.

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/01/28012015Article635580282037554179.aspx

    Le marc de café l’avait pourtant auguré positivement : « J’ai été recalé au concours d’entrée de l’École Nationale des Assurances alors que depuis des mois mon succès paraissait plus que probable. »

    Finalement, notre jeune beauf doigtdanslekultiste finit son « parcours » pour le moins chaotique tout au fond de la cuvette universitaire : les sciances de l’educ et bientôt l’espe. La réussite, enfin…

    Bon courage à mes ex-khollègues qui vont se coltiner de pareils paquets en nombre toujours croissant.

    • ‘tain respect !

      Y sont vraiment allé chercher une pièce de musé(e).

      En même temps quand je pense à certain(e)s nouveaux(elles) jeune(e)s collègue(e)s qui se pointent en sachant à peine lire ni écrire je suis moyen surpris(e).

      Le dernier « (e) » c’est parce que, au fond de moi, j’ai toujours douté.

    • En le récrivant.

      Evidemment, ça réclame de ne pas avoir une mémoire de bulot.

      Beaucoup ici suivront cette tentative de dépassement avec intérêt.

        • Oui — mais l’oreille de nos contemporains étant ce qu’elle est, réécrire est en train d’éclipser récrire. Comme bonheur a supplanté heur, sur lequel on avait fabriqué malheur — et qui voulait bien dire bonheur. « Que notre heur fût si proche et si tôt se perdît »…
          Et tant pis pour moi si je n’ai pas l’heur de vous plaire…

          • On fabrique tant de choses,on combine, on recombine sans rime ni raison;on a fabriqué autobus sur « bus » qui n’était au départ qu’un chétif petit morceau de désinence latine (« omnibus »: destiné à tous, devenu « train s’arrêtant dans toutes les gares »);on a cru reconnaître dans bikini-mot polynésien- le « bi » de « bicyclette », « bipède »…et ainsi enfanter ce monstre: »monokini. »

  15. Bonjour,
    Merci pour le partage de cette article c’est vraiment un sujet intéressant que l’on évoque rarement cause tabou ou juste déconseillé aux mineurs!
    Mois aussi je suis bien d’accord qu’on ne prend pas conscience de la considération des femmes.
    Bonne continuation.

  16. Si les métiers n’ont pas (ou plus) de sexe, pourquoi les noms qui les désignent auraient un genre ? Il faut qu’elles assument les morues si elles veulent prendre notre place !

  17. Le sujet commence enfin à être abordé dans des émissions grand public (ou presque). Ardisson, qui s’est toujours réclamé de gôche, me surprend agréablement.

  18. Sur ce sujet, l’académicien Poirot-Delpech (décédé le 14 novembre 2006) avait tenu un petit raisonnement très astucieux que j’essaie de restituer ci-dessous;ceux qui pensent que la grammaire est faite pour les cochons pourront s’interroger.
    Imaginons un gouvernement comportant six femmes ministres et vingt-neuf hommes ministres. Si l’usage s’est établi de dire « une » ministre, « la » ministre lorsque le poste est occupé par une femme, alors que signifie un compliment tel que: » Madame, vous êtes la ministre la plus brillante de ce gouvernement « ?
    Nécesssairement,cela signifie qu’elle est la plus brillante des six femmes ministres et non pas le membre le plus brillant de tout le gouvernement.
    Si au contraire,on conserve au mot « ministre » son genre masculin unique, le compliment: « Madame, vous êtes le ministre le plus brillant de ce gouvernement  » est beaucoup plus fort:vous êtes meilleure que tous les autres;sur les 35, vous êtes numéro 1.

  19. On ne doit pas dire « la maire » mais « la mairesse ».
    On ne doit pas dire  » la ministre » mais la ministresse « .
    Veuillez respecter les femmes, bande d’affreux phallocrates.

  20. Je suis bien fâché de cette prise à partie du monokini !

    Bien marri – ciel mon mari disait la bikiniste en voyant un monokini se pointer au milieu de ses ébats.

  21. Le concours « Supprime toi aussi encore plus de fonctionnaires » est lancé :

    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/14/fonctionnaires-juppe-a-t-il-raison-de-tacler-la-proposition-impossible-de-fillon_5031086_4355770.html

    1- Fillon ex æquo avec Le Maire : 500.000 postes en 5 ans
    3- Sarko : 300.000
    4- Juppé : 200 000 à 250 000 (petit joueur)

    Au demi-million (10% environ de l’effectif), on approche l’asymptote due aux 570 000 départs à la retraite (toujours pour 5 ans). Pour aller au delà, il faut innover et là, le choix des moyens est assez large : limogeage à la Erdogan (mais 30 000 suppressions seulement depuis le « coup d’état ») voire décimation.
    Dans ce dernier cas, il faudrait embaucher des militaires ou des médecins pour les pelotons d’exécution (Driout, postulez !). Idéalement, ils seraient vacataires mais, dans un souci d’apaisement, on les intégreraient progressivement dans la fonction publique.

  22. On élague bien les arbres pour les aider à se développer, à croitre, à embellir, en les débarrassant de ce qui est mort, pourquoi pas les fonctionnaires ?

  23. Chez les ministres, comment distinguer le mâle de la femelle ? (suite) :

    On lira cet extrait du cnrtl :

    « Ministre, subst. masc.,ornith. Synon. de passerine bleue (v. passerine B).Le Ministre (…) Cet oiseau, appelé Veuve bleue ou Linotte bleue, vit en Amérique du Nord (…). Le Ministre mâle a un plumage brillant, bleu clair, nuancé de vert. Le cou et la tête sont plus sombres, les ailes brunes également bordées de bleu; les pattes brun clair »

    Ainsi une tête de linotte peut aussi avoir une tête d’œuf.

    Va comprendre…

  24. Je reviens de l’Institut Pasteur ; le personnel y est très compétent mais il relève d’une fondation de droit privé à but non lucratif ; il n’a donc pas le statut de fonctionnaire d’Etat.
    Est-il nécessaire de surprotéger des millions et des millions de fonctionnaires français des aléas de la vie courante ? Je ne le crois pas.

  25. Les fonctionnaires sont roués d’avoir choisi une « surprotection » mais la roue est encore trop douce pour eux.

    Comme beaucoup, j’ai été fonctionnaire et maintenant retraité : encore une preuve de notre grande polyvalence.

  26. Je me souviens du bel aplomb avec lequel pendant la campagne présidentielle de 2002 Lionel Jospin affirmait tout de go : « Il n’y a pas un seul fonctionnaire de trop en France ! » Son toupet ne lui aura pas vraiment réussi …

  27. Un membre intellectuel de notre Institut PMU-Bartabacs, futur neuro-psychiatre, à qui je soumettais la problématique du billet brighellien –rappel: parité bien ordonnée commence par les hommes– évoquait en exemple le personnage de George Sand en ces termes :« En voilà une qui en avait deux sous la vulve ! ». Mon sang n’a fait qu’un tour, je ne comprends pas comment on peut avoir de l’instruction, aimer Wagner, Zappa, les pulls Elvis Zadig et Voltaire, et être si grossier, mon Dieu mon Dieu !

  28. La presse : « la fusée Macron décolle aujourd’hui »

    On lit aussi de nombreux commentaires sur le thème « Macron veut griller Hollande » mais un type khonsidéré comme boostable dans les hautes sphères qu’il n’a jamais quittées, peut, à l’occasion, se transformer en combustible.

    Une bien meilleure accroche aurait été « la fusée Macron tente d’atterrir aujourd’hui »

    Mèche courte !

  29. JPB a raison. En particulier lorsqu’il cite San-Antonio/Frédéric Dard comme le plus grand écrivain de langue française des quarante dernières années du 20ème siècle (pas trente).
    Pour vous en convaincre voici son introduction de « La vérité en salade » 1958 :
    « Le maquillage de la mémère se craquelle comme une terre trop cuite. Elle a trois tours de perlouzes sur le goitre, deux suspensions avec éclairage indirect aux étiquettes et une dizaine de bagues qui la font scintiller comme l’autoroute de l’Ouest au soir d’un lundi de Pâques. »
    On s’y croirait non ? Ça vaut bien celle du Salambô de G.Flaubert : « C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. »

  30. Je cite JPB : «En clair, non seulement « professeure » ou « auteure » sont des barbarismes répugnants, mais dire « la députée », « la ministre » — ou « la maire » — est une faute contre la République — en ce que justement la loi ne fait pas de différence entre les citoyens, et même qu’elle condamne toute discrimination à ce niveau. »
    Sans doute! Sans doute! Mais il y a comme un petit problème ici. En effet la langue française et surtout son usage n’est pas un monopole de la République (même française). En effet il y a au moins deux monarchies qui pratiquent le français (Canada et Belgique) et au moins une se permet de faire officiellement des différences entre les citoyens, comme la discrimination positive au Canada, inscrite là-bas dans la constitution. Or au Canada et particulièrement au Québec, il y a belle lurette que la féminisation des titres et des fonctions est pratiquée systématiquement. « Première ministre » ou « Mme. la maire » ou « Mme la députée » sont des pratiques courantes à l’écrit et à l’oral depuis quelques décennies là-bas. Le problème de JPB c’est que la langue française n’est plus le monopole des seuls locuteurs hexagonaux et qu’il confond les principes du jacobinisme langagier avec les pratiques communautaires, provinciales, ou exotiques copmme on voudra, qui se sont répandues dans une francophonie que la France – même dans ce domaine – ne contrôle plus pour le meilleur ou pour le pire. Ce qui ne veut pas dire que JPB doit cesser de se méfier des travers féministes pratiquée aux dépens de la langue française. Par ex. les féministes québécoise ont réussi à s’imposer auprès de leurs collègues françaises dans le mouvement syndical et dans l’extrême -gauche en leur faisant pratiquer le « bigenre » dans la syntaxe de leur journaux, tracs et autres dépliants militants. Ce bigenre d’origine québécoise, prétendument respectueux de l’égalité sexuelle dans la rédaction française impose de dédoubler les deux genres systématiquement (nom, adjectif, article, participe passé) et doit donc par ex. se rédiger ainsi : « Les salariés permanentes intermittentes, salariés permanents intermittents sont admises et admis à faire reconnaitre leur droit à la retraite». Ce n’est pas une blague. Il y a 25 ans, je ne croyais pas que cela pourrait être pratiqué en France, mais c’est maintenant le cas. En effet j’ai pu encore constater récemment que beaucoup de textes militants exposés place de la République lors des occupations de la Nuit debout étaient rédigés dans ce style.
    Alors on comprendra que féminiser un titre ou une fonction comme «madame la juge» c’est de la roupie de sansonnet à côté de cette langue de bois de rose.

  31. Je n’ai jamais éprouvé de scrupules à entrer dans une salle où, même dans un lycée de filles, on lisait sur la porte les mots : salle de professeurs. Et lorsque j’ai écrit un livre intitulé : Nous autres professeurs, je n’imaginais guère que, pour me conformer au nouvel usage, je devrais un jour écrire : « Nous autres professeurs et professeures » !
    De toute manière, on ne crée pas des féminins avec cette légèreté. Et puisqu’il s’agit des mots en –eur, je remarque que plusieurs féminins peuvent se présenter : on dit une directrice et une actrice ; mais une chanteuse et une masseuse ; certains mots ont même deux féminins, comme chasseuse et chasseresse. Ces différences tiennent dans certains cas à la nature du verbe correspondant, ou bien à la date de création, et certains hasards de l’histoire peuvent jouer ; mais, de toute façon, nous sommes loin du compte avec ce petit e muet qui atteint soudain tant de métiers. Il se glisse là, de façon discrète, puisqu’on ne l’entendra pas, mais aussi sans que rien ne le justifie. À la limite, pourquoi ne se mettrait-t-on pas à écrire la « couleure » ou la « blancheure », sous prétexte que ces mots sont féminins?
    Une telle pente m’inquiète, mais déjà la liste qui nous est offerte touche en moi le professeur, avec ou sans e muet. Je suis professeur de lettres. À ce titre, j’ai toujours eu à cœur d’enseigner aux jeunes la valeur des mots, leur étymologie et les règles de la langue française, avec l’orthographe des mots. Je crois fermement que c’est la condition première d’une pensée claire.
    Jacqueline de Romilly – Dans le jardin des mots, 2007.

  32. Brighelli, un ouvrage sur la langue française, de votre main, ne doit pas rester impublié (quelle perte) : faites-en un pdf accessible à certains, si ce n’est à tous ! Sans doute serions-nous nombreuses demandeuses et nombreux demandeurs. (ça alourdit un peu, l’égalité^^)

    • Les nouvelles s’améliorent — ça date de hier soir.
      Ça devrait sortir en septembre prochain — chez Hugo doc., où j’avais déjà publié Liberté Egalité Laïcité.
      Ce ne fut pas sans difficulté.
      Et ça s’appellera Encore eût-il fallu que je le susse — avec un sous-titre moins énigmatique, probablement « la France, ton français fout l’camp ! ».

  33. et que penser de « maîtresse de conférences »!
    ahah
    l’acrimonie du conflit sémantique est inversement proportionnel à la maturité du débat politique.

  34. Désolé pour votre livre, Jean-Paul. Il vous faut mieux choisir votre éditeur –si cela se peut. Pour le reste, votre mise au point est la bienvenue. Trop de locuteurs français ignorent absolument ce que signifie genre marqué et genre non marqué, au point de dire que telle expression est « genrée »(pour féminin) et « non genré » (pour masculin), ce qui est à double titre absurde. Il est à craindre que seul le charabia soit à court terme reçu comme acceptable par tous les massacreurs de la langue française.

  35. Je note à l’affichage de mon commentaire que votre site est toujours à l’heure d’été.

  36. À supposer, s’il faut en croire les féministes, que le masculin soit un attribut de supėriorité qu’il ne faut pas laisser à ces seules brutes d’hommes, alors garder le titre de la fonction au masculin précédé de Madame est justement le moyen de conférer à Madame cette supériorité prétendue. Madame LE ministre ( ou quoi que ce soit ) c’est dire à la femme titulaire qu’elle a les vertus ( apparemment masculines selon le genre du mot ) pour remplir la fonction : c’est un hommage à elle rendu.
    …à moins qu’un hommage ne puisse plus se rendre mais à sa place, plutôt : un femellage? …un féminage? …je me marre.

  37. Mr BRIGHELLI,
    Merci pour cette chronique intelligente comme d’ habitude complétée par des commentaires de valeur.
    Je suis juge dans une juridiction.
    Nous avons eu la surprise de recevoir par le biais de notre hiérarchie il y a un an un « Guide de la communication sans stéréotype de sexe » qui reprend et aggrave durement tous les ridicules idéologiques que vous et certains de vos commentateurs exposent avec savoir et sagesse.
    Comme au Québec en pire. Avec lexique.
    Je me permets de vous renvoyer à ce document établi par le « Haut conseil à l’ Egalité », dispoinble sur leur site en PDF, vous allez tomber des nues…C’est la théorie du genre imposée en langage scolaire quasi enfantin, dans la communication publique. Il est « recommandé » de ne plus même poser de questions qui puisse faire penser qu’ il y ait une différence quelconque entre homme et femme; par exemple « avez vous des enfants » (quand on est confronté au quotidien d’ un juge des enfants, d’ un juge aux affaires familiales, d’ un juge correctionnel…).
    Allez voir. C’est sidérant. La soumission de nos élites administratives ou officielles aussi. Il y a quand même eu quelques protestations sur un blog syndical.
    Salutations admiratives

  38. Bonjour.Frederic ou Patrice?Je préfère la période spécial police…Fleuve Noir.A l’époque ,Coplan n’était pas mal non plus.

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