Atlantico m’a récemment interrogé sur la grande question de savoir si « récit » ou « roman » sont des expressions adéquates pour évoquer l’enseignement de l’Histoire. Avec une certaine pertinence et pas mal d’humour, le site a illustré l’interview d’un tableau célèbre représentant le baptême de Clovis, peint par François-Louis Dejuine (1786-1844) :Mes interlocuteurs avaient parfaitement compris ce que j’avais voulu dire : l’image d’Epinal, l’iconographie traditionnelle, pour inventée ou approximative qu’elle soit, a une éminente vertu pédagogique. Parmi toutes les façons d’entrer dans l’Histoire, la convention artistique est l’une des plus remarquables — tout en sachant qu’elle a avec la « vérité » historique des rapports assez lâches.
Tant qu’à faire, je crois que je préfère la version de ce baptême fondateur de l’identité française de Jules Alfred Vincent Rigo (1810-1892) :
Ce qui nous mène au sujet du jour : le remarquable ouvrage de Guillaume Morel sur l’Art pompier, les feux de l’académisme (éditions Place des victoires). Ça vient de sortir, opportunément — Noël n’est pas loin.
L’auteur, journaliste spécialisé en art, y a rassemblé (et commenté en cinq langues, de quoi faire un peu de philologie comparée) une belle collection d’œuvres indispensables pour qui aime le kitsch — dont nous parlions récemment à propos de Napoléon III : son règne coïncide peu ou prou avec la maturité de ces peintres qui oscillent tous entre l’extrême raffinement du maniérisme — qui prétend au réalisme le plus exact — et l’affectation (dans les poses comme dans les sujets) des imaginations survoltées. « La peinture pompier repose avant tout sur le récit », affirme d’entrée l’auteur : paradoxe pour un art qui suppose une vision instantanée, sans élément discursif. Le tableau pompier est un discours d’emblée, une illustration de ce qu’est la lecture globale — la méthode idéo-visuelle chère à Foucambert dans sa plus pure expression.
Deux éléments — et il n’y en a jamais d’autre : l’image et le titre. Le « récit » se tisse  entre les deux. Regardez par exemple la Phèdre de Cabanel (1823-1889) :Tout Racine (« Elle expire, Seigneur ! ») est dans ce tableau prodigieux peint en 1880, l’un des clous de l’exposition proposée par le musée Fabre en 2010 sur « la tradition du Beau ».

De ce même Cabanel, bien sûr, la Naissance de Vénus (1863), admirée sans réserves par Théophile Gautier (« Son corps divin semble pétri avec l’écume neigeuse des vagues. Les pointes des seins, la bouche et les joues sont teintées d’une imperceptible nuance rose » — qui m’évoque l’extraordinaire poème sur la « robe rose » dont « les plis roses sont les lèvres / de mes désirs inapaisés / Mettant au corps dont tu les sèvres / Une tunique de baisers ») — et j’avoue que je me fiche assez de l’avis très négatif de Zola (in Nos peintres au Champ-de-Mars, 1867) sur cette toile pétrie d’écume et de roses.
Le très beau livre de Morel permet de la comparer à celles d’Henri Gervex (1852-1929), peinte en 1907 :Ou à celle, bien plus académique, de Jean-Léon Gérôme (1824-1904, le grand maître du pompier — la toile est de 1890) :Comme dit l’auteur dans son introduction — succincte mais bien suffisante à l’amateur éclairé —, « quel que soit le sujet choisi, la nudité était un argument de choix pour plaire au plus grand nombre. Mais attention. Pas cette nudité naturaliste, jugée si vulgaire, qui provoqua le scandale du Déjeuner sur l’herbe de Manet en 1863. » Les nudités de l’art pompier sont de bon goût — et elles n’en sont peut-être que plus provocantes. Morel a inséré bien entendu dans son épais volume (278 pages de splendeurs) le Rolla de Musset peint par Gervex en 1878 :On sent bien que la pose est académique, mais quelque chose, dans la modernité de l’habit masculin, dans l’arsenal de lingerie féminine jeté en désordre à terre, met devant nous l’image d’une femme extraordinairement réelle. Dans le poème de Musset, Jacques Rolla est l’homme qui va se suicider après avoir fait l’amour à la jeune prostituée. Mais par la grâce peut-être de la terminaison en –a-, par la mise au premier plan de ce corps fascinant, on finirait presque par s’imaginer que c’est d’elle qu’il s’agit, l’appât mortel, l’abandon meurtrier, l’impudeur fatale.
Oui, il y là de quoi raconter l’Histoire — la petite surtout, mais n’est-ce pas par la petite que l’on accède à la grande, et par Phrynè devant l’Aréopage (1861) que l’on évoque la démocratie athénienne…Jean-Paul Brighelli

PS. Je voudrais être complet : après vérification, les deux beaux volumes des années 1990 dus à Cavanna sur Nos ancêtres les Gaulois et le Temps des égorgeurs, tous deux parus jadis chez Albin Michel, sont disponibles sur divers sites de soldes pour une somme presque dérisoire. Alors, si vous voulez initier vos marmots aux beautés du « roman » français tout en leur faisant comprendre qu’il s’agit presque de fictions — mais en les imprégnant en même temps d’un art qui parle à leur jeunes intelligences…

74 commentaires

      • « académique » est-il synonyme de « pompier »?
        Pour qui habite près de Paris,(ou s’y rend fréquemment pour apporter ses lumières à des huiles) une exposition d’un peintre réputé académique, Besnard, qui peignit maint plafond,enseigna aux Beaux- Arts, ne sortit guère sans chapeau et costume trois-pièces mais qui eut aussi d’incroyables audaces.
        (Petit Palais)

  1. En allumant le feu national, l’art pompier a préparé, à sa manière, la récupération de l’Alsace-Lorraine en 18 *:

    https://www.histoire-image.org/etudes/alsace-province-perdue

    Le tableau de Weerts laisse supposer que seule l’Alsace française aurait mérité d’être à poil. Quant à la Lorraine, toujours à la traîne, je la trouve terriblement androgyne.

    * est ce un hasard si le 18 était l’indicatif des pompiers ? Remplacé pour cause d’Europe par un insignifiant 112.

    • Comme disait la maréchal Apfelstrudel :

      Vous me rappelez étrangement eine klinde petite bavaroise que j’ain très bien connue. Frida…
      Elle fait maintenant un numéro sexy comique à Munich, ça n’est pas très fin, elle chevauche une banane géante en caoutchouc qui rebondit partout sur la scène du cabaret. Le tout accompagné par des harpes. C’est un peu vulgaire… mais on rigole en même temps, on se bourre de quiche et on boit des énormes pintes de bière et on finit en farandole en hurlant des tyrolienne ou en vomissant partout, on ne regrette pas sa soirée !

  2. La peinture pompier repose avant tout sur le récit », affirme d’entrée l’auteur : paradoxe pour un art qui suppose une vision instantanée, sans élément discursif.

    Louis Marin et le regretté Daniel Arasse ont fait de superbes analyses sur le récit en peinture, en s’appuyant sur la peinture de la Renaissance, en ce qui concerne Arasse. Ceux qui ne connaissent pas les bouquins de ce dernier, lisez-les tous…Ils sont superbes.

  3. Ne vous inquiétez pas M. Brighelli! Les partisans de l’identité heureuse n’hésiteront pas à islamiser le roman national et à le réduire au simple coran, comme dans de nombreux pays du Moyen-Orient, où les objets d’art pré-islamique sont systématiquement détruits ou vendus sur le marché noir en Europe! Il faudrait d’ailleurs retoucher la liberté guidant le peuple en lui en ajoutant une burqa si possible comme en Italie pour les statues antiques!

    http://m.20minutes.fr/monde/1774119-20160127-visite-iranien-rohani-italie-statues-denudees-dissimulees-derriere-paravents

  4. Magistral, forcément magistral.

    Dans son billet du 23 novembre,une fois encore,le Maître,en s’écartant subtilement (et de manière forcément magistrale) de la norme grammaticale, nous incitait à la réflexion.
    Voici deux citations classiques illustrant une règle:

    1) Tout mort qu’il paraissait, il fit mille jaloux…
    (Pierre CORNEILLE,Polyeucte)

    2)…je vois tous les jours de simples bergers qui ne changeraient pas leur condition avec celle des rois, s’il leur en coûtait l’amour qu’ils ont pour leurs bergères, toutes cruelles et ingrates qu’elles sont.
    (Charles Perrault, Contes)
    Dans cette tournure, “tout” commande l’indicatif car on rapporte des faits:
    1) Il paraissait mort et cependant…
    2)Les bergères sont bel et bien “ingrates et cruelles”;néanmoins…

    La question du degré possible de leur cruauté et de leur ingratitude n’est pas envisagée.
    Rien d’hypothétique dans ces énoncés.
    Maintenant,lisez ceci:
    “…tout jacobin que je sois, je ne suis pas contre l’autonomie pleine et entière des collèges et lycées… “
    JP BRIGHELLI
    Depuis Bouhours (dixit Brunot dans” La Pensée et la langue”) la grammaire (ou “grand-mère”,comme il se disait au dix-septième siècle) veut que “tout…que” commande l’indicatif.
    Brunot,cependant,dans un paragraphe intitulé “Pour échapper aux servitudes”, et qui plagie Brighelli par anticipation,remarque que chez de bons auteurs, on trouve tout de même, parfois, le subjonctif inséré dans cette tournure:
    “Tout charmant qu’il soit,je n’achèterais pas ce plaisir par la moindre peine.”
    (Théophile Gautier Les jeunes France : romans goguenards)
    Pourquoi le Maître n’a-t-il pas écrit:
    “Tout jacobin que je suis”, “J’ai beau être jacobin,” ou a contrario “ Si jacobin que je sois” “Pour jacobin que je sois”…?

    Veut-il seulement nous faire revoir notre grammaire (ou grand-mère ainsi qu’il se disait au 17ième) ?
    Veut-il nous montrer qu’il peut,quand il le juge bon,”échapper aux servitudes” ?
    Ou bien veut-il laisser entendre qu’il n’est pas si “jacobin » que ça” ? “car enfin” -pour parler comme certain burkiniste très présent ici,-car enfin, les conceptions qu’il esquisse n’ont rien de” jacobin”.

    ET VOICI QU’AUJOURD’HUI TOUT A COUP SE FAIT ENTENDRE LA CLAMEUR DU GONG:

    “l’image d’Epinal, l’iconographie traditionnelle, pour inventée ou approximative qu’elle soit”
    Retour à la norme, retour à la prose académique!

    . Magistral, forcément magistral.

    Dans son billet du 23 novembre,une fois encore,le Maître,en s’écartant subtilement (et de manière

    forcément magistrale) de la norme grammaticale, nous invitait à la réflexion.

    Voici deux citations clasiques illustrant une règle:

    1) Tout mort qu’il paraissait, il fit mille jaloux…
    (Pierre CORNEILLE,Polyeucte)

    2)…je vois tous les jours de simples bergers qui ne changeraient pas leur condition avec celle des rois, s’il leur en coûtait l’amour qu’ils ont pour leurs bergères, toutes cruelles et ingrates qu’elles sont.
    (Charles Perrault, Contes)

    Dans cette tournure, “tout” commande l’indicatif car on rapporte des faits:
    1) Il paraissait mort et cependant…
    2)Les bergères sont bel et bien “ingrates et cruelles”;néanmoins…

    La question du degré possible de leur cruauté et de leur ingratitude n’est pas envisagée.
    Rien d’hypothétique dans ces énoncés.

    “…tout jacobin que je sois, je ne suis pas contre l’autonomie pleine et entière des collèges et lycées… “
    JP BRIGHELLI

    Depuis Bouhours (dixit Brunot dans” La Pensée et la langue”) la grammaire (ou “grand-mère”,comme il se disait au dix-septième siècle) veut que “tout…que” commande l’indicatif.

    Brunot,cependant,dans un paragraphe intitulé “Pour échapper aux servitudes” et qui plagie Brighelli par anticipation,remarque que chez de bons auteurs, on trouve tout de même, parfois, le subjonctif inséré dans cette tournure:

    “Tout charmant qu’il soit,je n’achèterais pas ce plaisir par la moindre peine.”
    (Théophile Gautier Les jeunes France : romans goguenards)

    Pourquoi le Maître n’a-t-il pas écrit:
    “Tout jacobin que je suis”, “J’ai beau être jacobin,” ou a contrario “ Si jacobin que je sois”
    “Pour jacobin que je sois”…?

    Veut-il seulement nous faire revoir notre grammaire (ou grand-mère ainsi qu’il se disait au 17ième) ?
    Veut-il nous montrer qu’il peut,quand il le juge bon,”échapper aux servitudes” ?
    Ou bien veut-il laisser entendre qu’il n’est pas si “jacobin que ça” ? “car enfin” -pour parler comme certain burkiniste très présent ici,-car enfin, les conceptions qu’il esquisse n’ont rien de” jacobin”.

    ET VOICI QU’AUJOURD’HUI TOUT A COUP SE FAIT ENTENDRE LA CLAMEUR DU GONG:

    “l’image d’Epinal, l’iconographie traditionnelle, pour inventée ou approximative qu’elle soit”

    Retour à la norme, retour à la prose académique!

    .

  5. Désolé d’être hors sujet, mais l’enquête TIMSS2015 est tombé. Et comme toujours, les enseignants sont attaqués : on nous dit que les instits sont trop littéraires.

    Si le raisonnement était juste, nos élèves devraient être bons dans les matières littéraires. Or je constate que si les élèves n’arrivent pas en maths, c’est à cause du français justement : difficultés de lecture; difficultés de compréhension d’énoncé plus que la résolution d’exercices. J’enseigne en 6e, je peux témoigner du niveau catastrophique des élèves entrant au collège. Pour faire de la conjugaison, il faut savoir différencier le sujet du verbe. Beaucoup d’élèves n’ont pas acquis cette « compétence ». Leur phrase favorite avant même de lire : « je ne comprends pas ». Dès qu’on lit à haute voix avec eux, ça va mieux, ils commencent à chercher.

    Des sociologues sérieux ont étudié la question de l’échec scolaire. Par exemple, je peux citer Sandrine Garcia et Anne-Claudine Oller qui ont écrit « Réapprendre à lire ». Pour elles, les causes du niveau faible de nos élèves viennent de la disparition de l’entraînement. Et ça ne date pas d’aujourd’hui, mais depuis les années 1960-1970. L’entraînement, c’est une méthode trop proche de l’apprentissage du latin et du grec. Les néo-pédagogues se sont formés par des filières sans latin et sans grec. l’entraînement, c’est une méthode de bas niveau, de techniciens. On valorise les enseignants et les formateurs d’enseignants en leur proposant des méthodes plus « intellectuels » (mais inefficaces). L’entraînement, c’est une méthode qui prend du temps. Dans le cadre de la massification scolaire, l’Etat gratte en réduisant les horaires, au détriment de cet entraînement. Les compétences n’ont pas le temps d’être « incorporées ». Notre matière, les mathématiques, ont été temporairement préservées de ce mouvement en devenant pendant trente ans le refuge de l’excellence scolaire, mais le mouvement a fini par la toucher aussi.

    Savez-vous, qu’à l’école primaire, les instits n’ont pas de droit de donner des devoirs ? Il n’y a plus d’entrainement, ni en musique, ni en français, ni en maths. Pourquoi les Russes et les Chinois ont les meilleurs violonistes ? Parce qu’ils ne bannissent pas l’entraînement, c’est aussi simple que ça. Chez nous, l’entraînement n’est plus admis qu’en sport. Cela, c’est vraiment spectaculaire : la façon dont les théoriciens de l’école utilisent la métaphore sportive sans jamais l’amener jusqu’à prendre en compte la somme d’effort qu’il faut pour acquérir un geste, ni la dose de compétition qu’il faut pour former une élite.

    • « Dans le cadre de la massification scolaire, l’Etat gratte en réduisant les horaires,  »

      Tout est là:on veut moins de professeurs,moins de maîtres.

      Aucun politique ne vous dira clairement que si l’on veut moins de professeurs, moins de maîtres,il faut accepter d’avoir moins d’élèves.

      De la même manière,aucun politique ne vous dira franchement qu’il faudrait que les gens meurent plus jeunes, puisque les vieux sont de « gros consommateurs de soins » et donc creusent le déficit de la Sécu.
      Mais en fermant des hôpitaux, en rendant les soins de plus en plus onéreux pour les patients,on tend, de fait à ramener l’âge moyen des décès dans des limites raisonnables.

      Les gouvernants Hollande (aidés par les dirigeants des syndicats majoritaires) ont préparé le terrain à la droite:en abrogeant les décrets de

    • « Dans le cadre de la massification scolaire, l’Etat gratte en réduisant les horaires,  »

      Tout est là:on veut moins de professeurs,moins de maîtres.

      Aucun politique ne vous dira clairement que si l’on veut moins de professeurs, moins de maîtres,il faut accepter d’avoir moins d’élèves,c’est-à-dire renoncer à l’enseignement de masse.

      De la même manière,aucun politique ne vous dira franchement qu’il faudrait que les gens meurent plus jeunes, puisque les vieux sont de « gros consommateurs de soins » et donc creusent le déficit de la Sécu.
      Mais en fermant des hôpitaux, en rendant les soins de plus en plus onéreux pour les patients,on tend, de fait, à ramener l’âge moyen des décès dans des limites raisonnables.

      Les gouvernements Hollande (aidés par les dirigeants des syndicats majoritaires) ont préparé le terrain à la droite:en abrogeant les décrets de 1950) (qui donnaient un statut aux professeurs),ils permettent à Fillon ou autre d’en finir avec l’école publique.

      • J’ai connu un responsable de la défunte SEITA qui avouait que finalement, on n’avait pas interdit le tabac en considération du bénéfice engrangé par les retraites non versées pour cause de décès précoces… 80 000 personnes qui par chance meurent vers 55-60 ans, c’est-à-dire au moment où elles ont remboursé le prix de leur formation et suffisamment cotisé pour les générations futures… Les bénéfices purs (vente) et les coûts dérivés (santé) s’équlibraient — mais les retraites avaient emporté le morceau.

      • « Tout est là:on veut moins de professeurs,moins de maîtres »

        Tout le monde semble d’accord pour reconnaître que l’Education Nationale compte beaucoup de professeurs… qui n’enseignent pas. On ne parle pas des enseignants en arrêt maladie, mais de ceux qui s’ennuient dans un bureau et qui,de ce fait, ont le temps de nous pondre des nouveaux concepts pédagogiques.
        (peut-être même sous l’emprise de substances illicites !..)

        Que les médias fassent donc preuve d’honnêteté intellectuelle sur la question et cessent de laisser croire qu’en supprimant des postes dans l’EN, nous privons forcément nos enfants de professeurs.

      • J’ai demandé l’autre jour les deux tiers d’un morceau de Cantal et finalement j’ai pris le morceau entier car la jeune fille qui me servait était tellement troublée que j’ai arrêté là le supplice. De plus en plus souvent, je m’aperçois que beaucoup ne comprennent pas des mots ou expressions simples, il faut alors, l’air de rien, pour ne pas vexer, dire autrement, mais souvent avec trois phrases de plus !

  6. Coquille*:
    dont « les plus roses sont les lèvres / de mes désirs inapaisées »

    Ce sont » mes désirs » qui sont « inapaisés »
    *q.v.

      • Il y a chez Gautier (merci de nous avoir fait connaître ce poème) encore une autre coquille,d’un ordre tout autre ordre.

        Pour grands que soient les maîtres…
        Tout lettré que vous êtes…
        Quelque soin qu’on mette à se relire..

  7. J’ai vu que l’on pouvait dire à poil, nu dans les commentaires précédents, donc je n’ai pas besoin de répèter.
    Je me suis dit en regardant ces peintures, qu’à peu près à la même époque, parfois cela ce joue à une, deux voir trois décennies, Courbet peignait « L’origine du monde ».
    Les pisses froids friands de déterminisme rappellerons le contexte hystorico-social-je ne sais quoi.

    Évidement glisser la toile de Courbet, dans ce qui sera donner à voir au public contemporain concerné par les œuvres présentées ci-dessus (ceux qui les voient ces toiles, probablement pas le commun) cela aurait probablement été un coup à semer un beau bo..l.

    Je me doute que tout le monde sait que Courbet ce n’est pas de l’art pompier.

    • Que ce soit par le récit ou par le roman il y a fort à faire avec le XXème siècle aussi, en ce qui concerne l’histoire. Disons au minimum une bonne première moitié du XXème siècle (il commence à y avoir suffisamment de recul possible et il subsiste des témoins, statistiquement répartis en nombre, en fonction de la date considérée)
      Je sens que c’est riche, presque une mine d’or.

      • Par contre en toile de fond de ces romans ou de ces récits cela risque plus d’être ce qui relève de la catastrophe que ce qui relève de la tragédie.
        Là il faut relever le niveau pour en revenir au tragique (il y a encore un peu de sublime dans le tragique. Dans le catastrophique il n’y a quasiment plus rien.. J’ai lu « L’air du vide » à sa sortie ; pas de quoi se gonfler (avec du vide) d’importance. Là c’est plus d’une autre partie du XXème siècle dont il s’agit. Bon courage et bonne chance à ceux qui se colleront, au récit ou roman, sur cette période plus tard.

  8. J’ai pas d’avis précis sur l’art pompier qui me pompe un peu même s’il m’a distrait en son temps.
    Jeune normalien j’avais l’habitude d’entrer au Louvre par le passage donnant rue de Rivoli et de courir dans la salle du radeau puis pour le contraste aux noces de Cana avant sa restauration lorsqu’il était encore terni par des siècles de vernis.

    A choisir, je trouve l’orientalisme plus sexy …

    Si vous souhaitez vivre un moment d’effroi :
    http://www.lemonde.fr/education/article/2016/11/29/l-inquietant-niveau-des-eleves-en-maths-et-sciences_5039968_1473685.html
    L’an dernier, lors des séances de déformation à la Réforme, les IPR continuaient à vociférer : « Non, Non, rien n’a changé. Le niveau n’a pas baissé ! ».

    • Ce devait être avant la pyramide,n’est-ce pas ? à une époque où l’on pouvait entrer au Louvre par diverses portes,y aller pour voir tel ou tel tableau,sans passer par un entonnoir ?

  9. Pour en revenir à Courbet (c’est hors sujet) ; « L’origine du monde » ne passe l’épreuve de la modération algorithmique dans le monde dit des réseaux sociaux ; l’exemple est tiré d’une publication via facebook.
    Avec un peu de recul on peut affirmer que Courbet rencontre des difficultés (je sais qu’il est mort, le pauvre) avec facebook, Daesh non.

    Toujours dans le hors sujet, j’ai vu que vous aviez fait un carnage :
    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-ces-eleves-qui-supplient-qu-on-sanctionne-les-fauteurs-de-troubles-01-12-2016-2087080_1886.php#xtor=RSS-221
    Dire que ceux qui sèment le boxon sont des enfants de facebook ne suffit pas, dire qu’il n’y a pas de réponse (pas de pluriel) d’adultes en face (j’ai déjà vu dans d’autre contextes que l’éducation nationale) non plus, mais je le dis quand même.

  10. N.B Une « Académie » c’est un nu de grand style en langage pictural.
    Aux temps de l’Académie royale de peinture et de sculpture sous la monarchie absolue, les peintures d’histoire représentaient le grand genre celui sur lequel on était jugé ! Un beau sujet tiré de l’histoire des Grecs et des Romains se devait de montrer force nus en grande pompe et ornements !
    La licence voulait que l’histoire sainte biblique soit traitée elle aussi dans le même style, héroïque et guerrier.
    Mais au 19e siècle ce code était désuet depuis longtemps – donc ces peintres pompiers étaient comme des astres morts cherchant à ressusciter un art absent des mémoires ! D’où la perversion manifeste de ces nus qui font rêver le bourgeois parisien dans son intérieur surchargé de bibelots en tous genres …

    • Il n’a pas échappé au regard sagace de JPB que ces peintres des Beaux-Arts sont des obsédés sexuels qui se plaisent à imaginer des femmes dans toutes les situations les plus impossibles – et tout à fait improbables en dehors d’une maison de joie !

    • Cher Pierre, l’ouvrage dont je me fais le publiciste regorge de belles anatomies masculines aussi — mais vous connaissez l’orthodoxie de mes mœurs…

  11. Très bon billet sur cette peinture académique qu’on a pas à rougir d’aimer ou se couvrir la tête de cendres en la regardant. Cabanel, Gérôme ne sont pas opposables à Manet, les uns ont du talent, l’autre a du génie.
    Je signale aux parisiens qui apprécient à sa juste valeur cette peinture qui a justement inspiré beaucoup d’artistes que début 2017 on célébrera les 200 ans des Beaux-Arts et qu’à cette occasion on pourra admirer dans l’Hémicycle cher à Flaubert les tableaux de Paul Delaroche, pur peintre académique (le Génie des arts distribuant des couronnes) et de J.D. Ingres( Romulus et les dépouilles opimes d’Acron) plus néo-classique, peint pour le Palais du Quirinal et légué par Pie IX à la France.
    http://www.beauxartsparis.fr/fr/l-ecole/a-la-une/1642-en-2017-les-beaux-arts-de-paris-ont-200-ans-la-programmation

  12. Qui est le plus libidineux ? Rubens avec ses bains d’une Vénus adipeuse entourée de sa cour féminine ou Rembrandt et sa Suzanne contemplée par les vieillards ?

  13. Donald Trump a choisi Steven Mnuchin comme secrétaire du Trésor ; je le soupçonne d’avoir préféré ce banquier de Wall Street parce que sa seconde femme, Louise Linton, est une actrice écossaise, une superbe beauté blonde qui ne déparera pas le décor de la Maison Blanche !
    Trump a choisi de faire rêver le peuple américain en lui montant un show digne de Las Vegas !

  14. Le 1 Décembre 2016 à 15 h 35 min, Allons bon a dit :
    « Le jeune homme nu assis » n’est pas mal non plus.
    Et moi alors Allons bon, je compte plus ?
    Et mon cœur qui saigne pour toi, qu’est ce que tu en fais ? Qui va éteindre le feu que tu as allumé, ah ! Cruelle ! Au feu, les Pompiers !

  15. Montebourg : « C’est l’air du grand large qui souffle sur les parties »

    Il serait temps qu’il change de slip.

  16. Ça va être le grand sauve-qui-peut dans les ministères.
    Déjà que c’était la débâcle… Ce sera la déroute.

  17. Le vaudeville ! Finalement, le seul souvenir qu’il laissera ce sera son départ.
    Quelle mise en scène pour sauver un tout petit bout de son ego. Encore plus minable que je ne croyais. Valls sort du placard en riant, Hollande pleure… J’aimais mieux Monsieur Perrichon …

    • Promis, demain je fais un article sur ce thème — j’y pensais à cette heure, et les grands esprits se rencontrent.

  18. Bonjour,
    Merci pour le partage de cette article, je confirme que ce sont vraiment de belle image.
    J’aime surtout le site qui montre la beauté de la femme du coté physique. Je félicite même les artistes! Je me demande bien s’il y a encore des arts de ce genre produit par les artistes de nos jours en ce moment.
    Bonne continuation!

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