Il y avait eu le Bac 1968, que l’on avait, paraît-il, un peu distribué, pour cause de contestation permanente et d’émeute rampante. Les lycées étaient tous fermés ou occupés depuis le début mai, la mansuétude pouvait se comprendre. L’année d’après, on reprenait les bonnes habitudes et des exigences réelles…
Il y eut, malgré lui, le Bac Chevènement — 80% de réussite, alors que le « Che » avait suggéré « 80% au niveau Bac », ce qui n’était pas du tout la même chose. Mais les pédagos qui avaient déjà mis la main sur la rue de Grenelle étaient plus savants — et lui extorquèrent, en sus, la reconnaissance d’un Bac Professionnel doué des mêmes avantages que le Bac général, c’est-à-dire ouvrant automatiquement sur le Supérieur. Ce qui permit dès lors à 97% de bacheliers professionnels d’aller se fracasser en fac (et plus de 50% du Bac général, répétons sans cesse cette preuve du génie grenellien).
Et il y aura le Bac Najat : « Cache-misère du système éducatif », dit dans le Figaro du 2 juillet Jean-Rémy Girard, qui est vice-président du SNALC. Un Bac où l’on « trafique les résultats pour qu’ils correspondent aux objectifs affichés en amont ». On se souvient que l’année dernière (2014), l’épreuve de mathématiques avait été notée 24 / 20 — un concept que bien des matheux seraient en peine de nous expliquer. Cette année, on a modifié le barème de l’épreuve de physique-chimie en cours de correction, au grand dam des spécialistes de la matière, qui ne furent jamais des foudres de guerre ni de contestation, mais qui cette fois sont montés sur leurs grands chevaux. On nous prend pour des crétins ! Ben oui.
En physique comme en Français, où l’on a vite appelé Laurent Gaudé à la rescousse pour expliquer que le Tigre bleu pouvait bien, après tout, être un animal mythique et pas un fleuve voisin de l’Euphrate, on a supprimé des dizaines d’heures (combien de fois devrons-nous répéter que la réforme du collège de Vallaud-Belkacem n’a pas d’autre objectif que de supprimer des postes en supprimant des heures, exactement comme la réforme Chatel du lycée avait eu pour objectif de supprimer des heures en supprimant des postes). De sorte que jamais l’écart n’a été aussi grand entre les attentes des programmes (et pourtant, pauvres programmes !) et le niveau effectif des bacheliers. N’empêche : pour cacher ce que tout le monde sait, les notes sont surgonflées, les moyennes artificielles, les résultats truqués. Et à l’arrivée (c’est-à-dire dès septembre), les néo-bacheliers échoueront en fac ou en prépas comme les baleines échouent sur la plage, ou ne s’en sortiront qu’avec des cours particuliers : depuis quinze ans, ces cours parallèles ont prospéré grâce aux manœuvres libertaro-libérales des pédagos. Peu après la loi Jospin s’est créé Acadomia. Aujourd’hui, cette pompe à fric roule sur l’or et a été brillamment introduite en Bourse. Merci, Meirieu !

Contre cette dégradation du Bac, une seule solution, que je préconise depuis longtemps et à laquelle Jacques Julliard s’est rallié dans le dernier numéro de Marianne : supprimer le Bac. En faire un Diplôme de fin d’études, et autoriser la totalité du Supérieur à recruter sur dossier, en tenant compte des deux dernières années de lycée. On économisera ainsi plus d’un milliard d’euros (le prix du Bac, près de 70 millions d’euros, augmenté du prix du redoublement des 12% qui échouent contre toute attente), on reconquerra définitivement le mois de juin, et on forcera les élèves à travailler vraiment. Après tout, près de 50% des formations supérieures recrutent déjà ainsi — des prépas aux BTS en passant par les IUT et les cursus dérogatoires des universités — il s’en crée chaque année, pour juguler la misère.

Oui, supprimons le Bac, donnons à chaque élève un certificat de bonne vie et mœurs scolaires, et passons à autre chose. Ils ont tué le Bac à force de tricheries, de combines, de statistiques foireuses, d’ambitions ministérielles répugnantes, et de mensonges accumulés. Supprimons le Bac : les Inspecteurs qui s’y échinent pour rien s’en réjouiront, et les chefs d’établissement, qui en suent d’angoisse, y gagneront en sérénité — sans parler des profs, dégagés d’obligations stupides (surveiller) ou esclavagistes (corriger en s’asseyant sur leurs convictions), ni des élèves, enfin déstressés pour de bon — et obligés de se mettre un peu au travail.

Jean-Paul Brighelli

114 commentaires

  1. J’ai un sérieux problème informatique qui m’empêche d’illustrer mes affirmations par des liens hypertexte adéquats — ce sera réparé d’ici quelques jours. Mais on me croira, en attendant, sur parole.
    JPB

  2. Si en 2017 un candidat s’engage à supprimer ce monstre inutile et malfaisant , je m’engage moi à voter pour lui. Quelle que soit sa couleur .

  3. « les Inspecteurs qui s’y échinent pour rien s’en réjouiront »

    Qu’ils battent plutôt leur coulpe en psalmodiant « méat coule pas » jusqu’à ce que les contenus qu’ils ont si bien khontribués à assécher à l’extérieur les inondent à présent de l’intérieur.

    C’est valable pour les femelles aussi.

    PS : j’aurais pu les maudire jusqu’à la septième génération mais ça faisait trop Molay réchauffé (un supplice aqueux est plus subtil)

  4. Les élèves et leurs parents prendront le bac pour un grand rite initiatique tant que le Ministère continuera à leur cacher que tout est faux, notes, niveau, qualité des programmes.. Quand on lit sur le site de l’Académie de Versailles les intimidations qu’ont reçues les professeurs d’histoire d’être indulgents dans la notation on est sidéré. Prière de boire frais et de s’asseoir avant de lire pour ne pas tomber à la renverse:
    http://etudiant.lefigaro.fr/bac/bac-actu/detail/article/a-versailles-les-correcteurs-du-bac-appeles-a-etre-indulgents-15941/

    Idem pour le bac 2012 à Marseille, intimations dans le même sens sur l’orthographe même très incorrecte, sanction max de 2 points et sur « la syntaxe et un lexique défaillant au point d’altérer l’intelligibilité de nombreux passages, sanctionner à hauteur max de 4 points ».
    Résumé, on ne comprend rien mais on n’enlève que 4 points. Le bac homologue maintenant la non-réception de ce que les professeurs ont tenté de transmettre.
    Comme le disait Jacques Julliard : »Hier, la République a donné aux Français l’école pour tous. Aujourd’hui, la démocratie réclame de bonnes notes pour chacun. »
    L’école est finie et bien finie et ce n’est pas seulement parce qu’on est le 2 juillet.

  5. aux dernières nouvelles, aux partiels de L1 d’histoire contemporaine (précisément aux rattrapages, donc 2ème session), il semblerait que Mitterrand ait aboli l’esclavage en 1981 ! Lu dans une copie au moment des corrections….

    A se demander s’il a retenu quelque chose des cours de cette année voire même au cours des années précédentes au lycée….

    • Idem en mathématiques. Dans ma fac on fait désormais passer en début de L1 un test pour soi-disant répartir les étudiants par niveau dans les groupes de TD, en fait pour dépister assez tôt les futurs cancres qu’on ré-orientera en fin de 1er semestre.
      On trouve des perles rares que la typographie des mathématiques m’interdit de transcrire ici (peut-être en passant par PDFTeX (!?)). Tout ce qui a été introduit au lycée est de l’escroquerie uniquement pour rester dans l’à-peu-près et le saupoudrage qui sont les deux mamelles de l’enseignement secondaire.

    • Fac de sciences à Pau, surveillance des L1, il est mentionné au tableau, en grandes lettres : 1 hectare = 10 000m2. Veridique!

      On ne sait jamais, les étudiants auraient pu oublier le programme de primaire!

  6. Mais cela commence si tôt…
    Ma fille ainée termine son CP ces jours-ci. C’est l’une des meilleures élèves de sa classe… et pourtant, en voyant ses cahiers, je suis atterrée… Elle sait lire désormais, certes, je ne vais pas me plaindre. Mais c’est bien tout. Quelques dictées de mots (préparés). Un peu de lignes de copie (une ou deux lignes par semaine, avec des ratures, pourtant notés TB). Des fautes NON CORRIGEES dans les cahiers (du coup, ma fille ne sait toujours pas écrire les mots sur lesquels elle a fait des erreurs). Un tout petit peu de maths (additions et soustractions). Et le pire, son cahier d' »espace et de temps » : une carte de France avec les massifs montagneux et les fleuves, vite vue (et avec aucune interrogation dessus, c’était juste à titre informatif), le déroulement d’une journée, savoir lire une montre, savoir se laver les dents, savoir décrire un vélo et la piscine. Voilà le programme de CP, aujourd’hui. J’ai comparé avec mes propres cahiers des années 80 (où le niveau avait pourtant déjà bien baissé) : il y a trois fois moins de choses, et trois fois moins d’exigences.
    Pas étonnant, donc, ces traficotages du bac, quand ça commence comme ça.
    Si j’en avais les moyens, j’arrêterai de travailler et je ferai l’école à la maison. Ca me rend malade de voir le gâchis actuel…

    • Oui, eh bien justement il faut revenir vers plus d’exigences, donc supprimer le bac n’est pas une bonne idée.

      Il me semble qu’en Angleterre les conservateurs disaient vouloir aller vers une désinflation des notes à leurs examens.

      J’ignore si c’est un miroir aux alouettes, mais la gauche Guardian couinait un peu, et au moins l’effet d’annonce y est.

      http://www.telegraph.co.uk/education/secondaryeducation/9233517/A-level-overhaul-to-halt-rampant-grade-inflation.html

       » Glenys Stacey, the chief executive of Ofqual, said that after more than a decade of “persistent grade inflation” in exams, which was “impossible to justify”, the value of A-levels and GCSEs have been undermined.

      To restore public confidence, wholesale changes were needed to the structure of exams and the culture within exam boards, she warned.

      It is the regulator’s first admission that the continuous rise in results has been fuelled in part by the cumulative effect of examiners giving students the “benefit of the doubt”.

      The chief sounded the death knell for the two-part A-level, introduced 12 years ago and about to be taken by thousands of sixth formers in this summer’s exam season which starts next month. Her comments herald the scrapping of the AS level, taken in lower sixth, and a return to the traditional A-level where pupils take exams at the end of the course.

      In an interview with the Sunday Telegraph, Ms Stacey said

      * Current A-levels, made up of modules examined at intervals, were not working and needed to be changed

      * Resits were robbing schools of teaching time

      * Good quality multiple choice questions should form a part of some A-level subjects to ensure more of what pupils are taught in lessons is examined

      * England needed to learn lessons from high performing countries where maths and English are compulsory to age 18

      The Government is carrying out a fundamental review of the national curriculum and the examination system after fears that endemic “dumbing down” has created a generation of students who struggle to cope with degree level work.  »

      http://www.telegraph.co.uk/education/educationnews/10248072/GCSEs-devalued-by-grade-inflation-over-last-decade.html

  7. Je doute que ce soit une bonne idée.

    Cela revient à accepter les évolutions au lieu de les remettre en cause, et donc à encourager leur poursuite dans le supérieur. Fuir devant l’adversaire n’a jamais encouragé celui-ci à arrêter ses nuisances.

    De plus, un examen d’accès et le bac n’ont pas la même fonction : le bac S, par exemple, conduit les élèves voulant faire une prépa scientifique à s’occuper aussi un peu de matières littéraires et d’histoire, ce qui n’est pas neutre.

    Il y a aussi l’obligation de réviser sur toute une année, qui n’est pas si fréquente ailleurs dans la scolarité.

    Enfin, il convient de contrer la manie du changement et de la réforme en préservant les traditions. Celle du bac en fait largement partie.

    Non, vraiment, si on me donnait un souhait à exaucer limité à la réforme du système scolaire ce ne serait pas celui-là.

  8. Oui, eh bien justement il faut revenir vers plus d’exigences, donc supprimer le bac n’est pas une bonne idée.

    Il me semble qu’en Angleterre les conservateurs disaient vouloir aller vers une désinflation des notes à leurs examens.

    J’ignore si c’est un miroir aux alouettes, mais la gauche Guardian couinait un peu, et au moins l’effet d’annonce y est.

    En tapant « grade inflation telegraph » on tombe sur un article qui affirme :

     » Glenys Stacey, the chief executive of Ofqual, said that after more than a decade of “persistent grade inflation” in exams, which was “impossible to justify”, the value of A-levels and GCSEs have been undermined.

    To restore public confidence, wholesale changes were needed to the structure of exams and the culture within exam boards, she warned.

    It is the regulator’s first admission that the continuous rise in results has been fuelled in part by the cumulative effect of examiners giving students the “benefit of the doubt”.

    The chief sounded the death knell for the two-part A-level, introduced 12 years ago and about to be taken by thousands of sixth formers in this summer’s exam season which starts next month. Her comments herald the scrapping of the AS level, taken in lower sixth, and a return to the traditional A-level where pupils take exams at the end of the course.

    In an interview with the Sunday Telegraph, Ms Stacey said

    * Current A-levels, made up of modules examined at intervals, were not working and needed to be changed

    * Resits were robbing schools of teaching time

    * Good quality multiple choice questions should form a part of some A-level subjects to ensure more of what pupils are taught in lessons is examined

    * England needed to learn lessons from high performing countries where maths and English are compulsory to age 18

    The Government is carrying out a fundamental review of the national curriculum and the examination system after fears that endemic “dumbing down” has created a generation of students who struggle to cope with degree level work. « 

  9. Je suis totalement scandalisé par votre proposition. Il y a des gens qui n’ont pas été très bons au lycée, et qui se sont mis à travailler à la fac, et ont réussi à partir de là. Pour ceux-là, votre proposition revient à leur fermer l’horizon culturel qu’apporte la fac, ainsi qu’un horizon professionnel. C’est simplement ignoble, à vomir, et contraire à toutes les professions de foi de philanthropie dont vous prétendez que votre propos est, dans le fond, et sous une apparence certes un peu rugueuse, animé.

    • PS : L’ouverture de la fac à tous les bacheliers est d’autant plus nécessaire que le lycée dysfonctionne. C’est à la première année de fac de jouer le rôle de tri, en n’ayant pas peur de donner des mauvaises notes. Ainsi on réussit à préserver une exigence de niveau à la fac, tout en permettant à ceux qui ne s’en sont pas sortis au lycée, de s’en sortir par leur effort à la fac. Plus l’inégalité des chances est grande, plus il y a des gens qui sont susceptibles de ne pas s’en sortir au lycée et de se réveiller à la fac : – car étant plus murs en rentrant à la fac, ils sont moins determinés par leur milieu d’origine ; – et car la fac enferme moins les élèves dans un carcan vermoulu que le lycée, fait qui est accentué par la mauvaise qualité du lycée.

    • On pourrait vous objecter que la proposition vous aurait permis de gagner du temps en vous convainquant de vous sortir les doigts plus tôt.

      C’est bien plutôt l’irruption de la philanthropie (défiscalisée, bien sûr) à l’école qui est à gerber.

    • Des philosophes forcément humanistes ? Et intelligents de surcroît …

      ….

      Il faudrait poser comme principe que les humanités gréco-latines sont la culture ; ce qui allait de soi pour les humanistes de la Renaissance jusqu’au début du 20e siècle.
      Malheureusement – ou heureusement – notre définition de la culture a beaucoup changé sous l’éclairage de l’ethnologie, de l’anthropologie et autres sciences annexes depuis le début du 20e siècle
      La culture classique n’est plus toute la culture !

      Quoi que puisse penser un philosophe de terminale un garagiste qui répare votre voiture dispose d’une certaine culture technique que lui-même ne maîtrise pas forcément.

      La culture au sens contemporain ce n’est plus ce que j’avais défini il y a quelques jours comme l’arme de la bourgeoisie contre l’église toute-puissante (pensée partagée par Voltaire et Bismarck).

      Encore mieux la culture vous pourriez aussi bien la définir au sens large comme la rationalité + toutes les manifestations irrationnelles de la culture populaire.
      La religion est donc une manifestation sentimentale mais tout à fait culturelle.

      La philosophie au sens français est donc devenue un peu riquiqui … c’est du comtisme qui n’ose pas dire son nom !
      La sociologie mais pour quoi faire ?

  10. Je me souviens il y a une vingtaine d’années de ce professeur de philosophie – de lycée – très fier de lui qui se proclamait : citoyen du monde !

    Ce qui ne voulait rien dire ; il était pris pour un pauvre type par tous.
    J’aime bien les naïfs ; mais les naïfs qui veulent donner des leçons de naïveté à la terre entière sont beaucoup plus embarrassants !

    • Jusqu’au-boutisme dans l’égalitarisme : « Quand les faits ne sont pas conformes à la théorie, il faut écarter les faits ».

    • Mais c’est affreusement discriminant d’empêcher les aveugles de surveiller les voyants !

      A chaque péché miséricorde ; à chaque sens sa croix.

        • Saviez-vous Dobolino que la majorité des Américains ignorait que FD Roosevelt se déplaçait en chaise roulante ? Tout simplement parce que les journaux ne publiaient pas de photos de lui dans cette situation et qu’on prenait soin de le filmer sur un fauteuil normal.

          Le mensonge règne en politique puisque les peuples veulent des contes naïfs !

  11. Pour en revenir à la GB, cet article sur theguardian point com/education/2012/aug/22/english-gcses-marked-down-teachers :

    « Schools across the country are reporting that students who sat GCSEs in English have been harshly marked down as the government’s exams regulator, backed by the education secretary, Michael Gove, seeks to curb grade inflation.

    Headteachers representing dozens of schools in England told the Guardian that, in some cases, students had been marked down by an entire grade compared with the results that teachers had predicted.

    The results will be devastating for pupils who were expecting good grades and could trigger a loss of confidence in the exam system as students question their results when they receive them on Thursday.

    The Guardian has been told that 55 students at one school « who were comfortably within the boundary of a C, some nearly at a B » have now got D grades.

    The shock results follow reforms to the English exam and an order from the exam regulator, Ofqual, to end grade inflation.

    Many more schools are now likely to fall below the « floor standard » – a target set by the government stipulating that 40% of pupils must gain at least five good GCSE passes, including English and maths. »

    Vous voyez, c’est effectivement possible d’aller contre la tendance. Il suffit de le vouloir.

    Donc ce n’est pas le moment de lâcher sur le baccalauréat.

    D’ailleurs, à ma connaissance tous les pays ont un tel examen, A Level, Abitur, etc.

  12. Bonjour monsieur, bonjour à tous,

    je voulais m’épancher un peu sur ce site 😉
    voilà je viens de finir mes correction de littérature en TL.
    Je voulais vous dire que je n’ai pas obéi à vos injonctions, j’ai « harmonisé » mes notes avec un haussement d’épaules et un peu plus de mépris pour le métier que j’exerce ou plutôt la manière dont on m’oblige à l’exercer.
    Non pas par peur, mais par résignation: « on » (directeur, chef du directeur, inspecteur, chef de l’inspecteur, etc.) me demande d' »harmoniser », j’harmonise.
    Je n’ai pas lu votre article, mais j’ai entrevu la phrase « supprimons ce monstre », et franchement, j’ai envie de dire, supprimons ce grand mensonge institutionnel, réellement, quel intérêt????? De même, je ne vois pas pourquoi on continue à faire des conseils de classe et à se casser la tête là-dessus alors que tous les élèves sont certains de passer dans la classe supérieure???

    Alors je voulais vous dire que sur mes 57 copies, pour obtenir la bonne moyenne, j’ai ajouté 2 points à toutes les copies ayant en-dessous de 10. Puis, pour être dans le pourcentage des « 25% de copies, pas plus, doivent avoir moins de 8 », eh bien j’ai arbitrairement choisi 4 copies qui avaient 6 et j’ai transformé la note en 8. Et voilà. Je rentre dans leurs cases. Par contre certains élèves ont écrit une copie qui valait 4 et ils auront 8. Et j’imagine qu’en commission d’harmonisation, les professeurs vont dire: mais il a 8! c’est proche de 10! mettons-lui 10!

    On verra bien…

    C’est un grand cirque et on me fait jouer dedans: jouons. Jouons. Mais je n’y resterai pas longtemps, ni mes enfants non plus.

    Je recopie quand même ici le mail que j’ai envoyé à mme l’inspecteur (au moins si on pouvait rigoler, « monsieur l’inspecteur, je sais tout ça par coeur… » dans le lycée papillon!!)

    « Madame, je prends connaissance de votre e-mail et je suppose que vous voulez, non seulement que ma moyenne soit à 9,5 mais encore qu’il y ait un pourcentage précis de notes au-dessus de 8.
    Je ne suis pas spécialement douée en mathématiques, mais je ne vois pas en quoi le constat que dans certains lots le nombre de copies inférieures à 8 est de 50%, est surprenant? A supposer qu’il y ait 50% d’élèves en Terminales L dont le niveau à l’écrit vaut moins de 8, parce qu’ils n’ont pas travaillé, ma foi, alors il est normal que cette proportion se retrouve dans les lots??? On peut supposer aussi, non pas systématiquement que certains professeurs seraient trop sévères, mais peut-être que d’autres ne le seraient pas assez: en quoi l’une des suppositions serait-elle plus fondée que l’autre? Après tout ce ne sont que des suppositions.
    En ce qui concerne les statistiques, que je sache, il n’y a pas de loi qui tienne en ce domaine: il suffit que dans un lot le hasard ait regroupé des élèves dont une majorité n’avait pas travaillé, pas compris, avaient eu la migraine ou autre, pour que les statistiques changent par rapport à un lot où une majorité des élèves aurait bien travaillé ou bien compris le livre.
    J’ai du mal à comprendre pourquoi on en rend coupable le professeur??? Pourquoi on n’accepte pas tout simplement que celui-ci fasse son travail en vrai professionnel qu’il est, d’après la fiche de recommandations, très claire, qui nous a été donnée? Pourquoi vouloir impérativement faire rentrer notre travail dans des cases? En effet à partir du moment où c’est le cas, nous méritons les critiques dont nous sommes l’objet dans les grands journaux, qui dévalorisent le baccalauréat car « surnoté », car « il ne veut rien dire ». Je rencontre des parents qui se désespèrent de voir leur enfant n’en avoir rien à faire du bac, partir en vacances avant les résultats, parce qu’ils savent que quoi qu’ils fassent ils auront le baccalauréat…

    Je vois mal ce que l’équité a à voir là-dedans. Personnellement je pense que la seule équité qui vaille, ici, c’est que j’aie donné tout mon temps, toute mon attention, toute ma bienveillance et toute mon application aux copies qui m’ont été confiées: là seulement réside l’équité. L’équité ne peut être qu’une équité de traitement, pas un nivellement des résultats. En effet si l’on poursuit ce raisonnement, on n’a plus qu’à mettre la moyenne à tout le monde « par souci d’équité ». Mais moi,je ne ferais plus mon travail, qui est de donner une note sur 20 correspondant à un jugement précis sur un travail fait en 2h.

    Ainsi, si les résultats montrent que les élèves ont un mauvais niveau, alors profitons-en pour nous poser de vraies questions: ne faudrait-il pas rendre cette épreuve plus simple? Les sujets ne sont-ils pas trop complexes? 2h, n’est-ce pas un peu court? Et 2h de cours par semaine, n’est-ce pas beaucoup trop peu compte-tenu de la difficulté de l’épreuve et du mauvais niveau des élèves?

    Mais j’ai déjà essayé de poser des vraies questions comme celles-ci à ma hiérarchie et en général on me répond de me mêler de mes affaires et de rentrer dans les cases prédéfinies par d’autres.

    J’ajoute que s’il peut vous sembler étrange, proportionnellement, que dans certains lots il y ait tel pourcentage de notes en-dessous de 8, pour ma part, il me semble tout aussi étrange que dans un lot on trouve cinq 20, c’est-à-dire 5 copies parfaites. Soit cela vous semble tout aussi étrange, et l’on pourrait demander à ce professeur d’être plus juste, soit, si cela ne vous semble pas étrange, alors l’inverse ne devrait pas vous sembler étrange non plus. Je veux dire, avec tout le respect que je dois à tous les inspecteurs d’académie, que nous faisons bien notre travail, mais que les élèves peuvent très bien, sur un groupe de 20 ou 30 ou 40, être mauvais ou bons dans leur majorité. Si l’ont ne veut pas que cette épreuve soit encore plus dévalorisée qu’elle ne l’est dans l’opinion des gens, ne tombons pas dans le jeu des pourcentages et des statistiques auquel le travail sur notre langue et notre patrimoine littéraire ne saurait être réduit.

    Parce qu’à ce rythme-là, les professeurs vont finir par noter au hasard leurs copies sur une échelle allant de 7 à 20, sans s’embêter à essayer de noter au plus juste:à partir du moment où on leur demande de revoir leur travail, cela les décourage de faire leur métier correctement.

    Je vous remercie de votre attention et de votre travail

    Veuillez croire que je fais le mien avec attention et professionnalisme »

    Merci pour votre blog grâce auquel je reprends confiance dans tout ce en quoi je croyais, avant…

  13. Pour ODE : vous notez, vous calculez l’écart-type de vos notes et vous tirez une gaussienne avec en paramètre la moyenne désirée et l’écart-type observé. Il n’y a plus qu’à reporter sur les copies les notes tirées. Avec excel, on fait ça très bien.
    Inutile de tenter de parler avec les inspecteurs, vous l’avez bien compris. Il n’y a plus guère que quelques vieux profs, qui regrettent sans doute de ne pas avoir fait cette carrière de tartuffes intéressés, pour oser les défendre face à des profs fatigués de se faire accuser de tout. Bon courage pour la réunion d’harmonisation….

  14. Breaking so good :

    http://www.lemonde.fr/medecine/article/2015/06/25/une-technique-revolutionnaire-permettrait-de-produire-de-la-morphine-a-partir-de-sucre_4662191_1650718.html

    « un tel procédé de fabrication facile à mettre en œuvre à partir de produits élémentaires légaux avec un kit de brassage de bière, aisément dissimulable, permettrait à des criminels une production locale décentralisée. »

    Nos élèves si « compétents » en techniques opératoires de chimie vont-ils pouvoir jouer les Jesse ? Sommes-nous prêts à les guider ?

  15. Les ados qui confondent si bien innocence et pureté en auront une vision quantitative : 99,2 %

  16. « Fédérer les efforts de tous, au sein de l’école et au-delà de l’école, vers un objectif partagé, celui de la réussite des élèves, en s’appuyant sur tous les leviers créés par la refondation »

    C’est la chute de la lettre de rentrée que la dgesco a écrite pour sa marionnette communicante qui l’a signée. Toujours ce fantasme du pilotage (avionique ta mère) avec sa cohorte de « leviers ».

    Appuyer sur tous les leviers, c’est pourtant l’assurance du décrochage contre lequel on prétend lutter.

  17. Dans l’Osservatore Pedago, l’abbé Jarraud, toujours à la pointe de la com’ molochoïdale, nous expose la stratégie choisie par les zérotorités en vue conditionnement idéologique nécessaire à la réalisation de la grandiose réforme des collèges :

    « Le ministère a acté une formation des cadres , inspecteurs et principaux, au premier trimestre de 2015-2016. Ceux ci animeront durant les vacances de la Toussaint des formations à destination des enseignants volontaires sur 4 ou 5 jours. Ce sont ces professeurs qui à leur tout formeront leurs collègues dans l’année scolaire sur un temps qui reste encore à préciser. »

    Ils appellent ça une formation « virale » et les com-pol « volontaires » officieront dans les cellules-souches du parti en lutte des classes.

    • Je suis volontaire pour participer au cycle de développement de cette stratégie, notamment au cycle méïose fécondation des cellules de jeunes agrégatives.

      • Il faudra tout donner jusqu’à la dernière goutte (« ces professeurs qui à leur tout formeront leurs collègues »).

        Si c’est pour l’amélioration de la race agrégative, vous avez écarte blanche.

        • « Il faudra tout donner jusqu’à la dernière goutte… » si je comprends bien il faudra éviter les jours de carence des fonctionnaires. Un séminaire séminal, j’en avais rêvé !

  18. L’EN ou le dernier bastion du stalinisme.
    Les manteaux de cuir de cette Loubianka à la française forgent déjà leurs outils de persuasion.
    Il fut un temps, une époque pas si lointaine, où les fonctionnaires étaient sensés obéir au régime en place; certains conduirent des trains, d’autres servirent l’idéologie vomissable alors régnante.
    Le devoir républicain d’obéissance du fonctionnaire doit s’arrêter lorsque les limites que sa conscience lui dictent sont dépassées; on en est proche voire en plein dedans avec cette réforme.
    Souhaitons qu’un vent de tempête se lève en 2017 pour balayer tous ces miasmes pesteux.
    Ayez de bonnes vacances, malgré tout!

  19. Le PCF a des chaleurs : « Le député communiste du Nord Jean-Jacques Candelier veut mettre en place « un droit de retrait » au travail en cas de température supérieure à 35°C »

    Lorsque tout est trop dilaté pour cause de surchauffe, il est bien naturel de réclamer un droit de retrait à son patron.

    Ce sera drôle puisque selon la disposition du thermomètre on pourra obtenir à peu près tout et son contraire : il fait 45° selon les syndicats et 30° selon la police.

    Chaud ! Chaud ! Chaud ! L’été sera chaud !

  20. Posté par Loys sur son blog, le hors-sujet n’en est plus un: http://www.laviemoderne.net/forum/cursus-et-examens/6891-ce-que-le-bac-est-devenu?start=60#14244.

    Au jeu de plané-coulé, j’imagine la suite:
    — Chef! Voici l’avion que vous m’avez demandé de faire construire, chef!
    — Ah? Et où est-il, cet avion?
    — Chef! Ici, chef!
    — Ceci se nomme un sous-marin…
    — Chef! Ça a une forme vaguement identique ou presque, et c’est en métal, chef!
    — Pas faux. C’est donc un avion. Bien joué.

  21. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/07/03/97001-20150703FILWWW00221-bac-vers-un-droit-a-redoubler-dans-son-lycee.php

    « Le projet de décret prévoit également, à compter de la session 2016 du baccalauréat, le droit pour les lycéens des voies générale et technologique ayant échoué à l’examen de conserver les notes des épreuves écrites supérieures ou égales à 10 sur 20, dans la limite des cinq sessions suivantes. »

    On n’est plus très loin du druide Zérozérosix d’Astérix…

  22. J’ai dû mal ‘exprimer.
    J’ai proposé de transformer le bac en Diplôme de fin d’études — c’est ce qui se passe dans tous les pays, non seulement occidentaux mais orientaux.
    Nous sommes le seul pays où le Bac est un diplôme (le premier) d’enseignement supérieur.
    Je suggère juste d’autoriser toutes les formations du Supérieur à fonctionner comme les BTS / IUT / Prépas, etc. Recruter sur dossiers.
    À l’arrivée, personne ne restera en rade. Quand telle fac très demandée sera pleine, les candidats glisseront automatiquement vers une autre. ET ainsi de suite.
    Après, c’est aux facs de remonter leur niveau d’exigence.
    De toute façon, je suis très favorable à un tronc commun en L1 / L2, où les étudiants tâteraient un peu de tout (sur le modèle des prépas, avec deux grandes séries Sciences et Sciences humaines), afin de les remettre à niveau, avant de se déterminer pour de bon en L3.

    Pensez par ailleurs que si l’on remonte d’un coup le niveau d’exigences du Bac, on laisse sur la touche 80% des élèves, qui ne sont pas forcément responsables de ce qu’on ne leur a pas fait faire, si je puis dire.
    Il faut reprendre les choses de la base — du Primaire — et remonter. Il y a trente ans de gabegie à effacer. Ça ne se fera pas en six mois.

    • « J’ai proposé de transformer le bac en Diplôme de fin d’études — c’est ce qui se passe dans tous les pays, non seulement occidentaux mais orientaux. »

      Dans ce cas, il n’y aura plus l’argument du coût de l’examen, car en Allemagne ou au Royaume-Uni il y a bien un examen final.
      Au Royaume-Uni, cet examen final est géré par différentes entreprises privées, sous la tutelle d’un organisme public de contrôle. Méfiez-vous…

      Article du Nouvel Obs sur l’Abitur
      « L’autre grande différence réside dans le système allemand d’évaluation de l’Abitur qui tient compte à la fois de la note issue des points obtenus lors du passage des cinq épreuves de cet examen (trois épreuves écrites + un oral + une cinquième épreuve qui peut être soit un mémoire soit des travaux personnels encadrés) à laquelle s’ajoute la notation continue sur les deux dernières années de scolarité de l’élève. »

      Article wikipedia sur le A Level
      « A Levels require studying an offered A level subject over a two-year period and sitting for an examination at the end of each year (AS and A2, respectively), proctored by an official assessment body. Most students study three or four A-level subjects simultaneously during Year 12 and Year 13 (ages 16–18), either in a secondary education institution or in a Sixth Form College, as part of their further education. A-levels are regarded as equivalent in level to the BTEC Level 3 qualifications.

      A Levels are recognised by many universities as the standard for assessing the suitability of applicants for admission in England, Wales, and Northern Ireland, and many such universities base their conditional admissions offers on a student’s predicted A-level grades. »

      « Pensez par ailleurs que si l’on remonte d’un coup le niveau d’exigences du Bac, on laisse sur la touche 80% des élèves, qui ne sont pas forcément responsables de ce qu’on ne leur a pas fait faire, si je puis dire. »

      Si vous remontez progressivement le niveau du bac, les 5% de cancres redoubleront leur terminale, et auront une année de plus pour se préparer au supérieur.
      Les 40 élèves de MPSI qui n’ont pas pu passer en seconde année à Thiers sont bien, eux aussi, pénalisés par leurs cursus scolaire antérieur et pourtant on leur dit la vérité, ce qui est souhaitable.

      Non, désolé, mais l’idée de toucher au symbole de l’examen final me semble une mauvaise idée. Ce qui n’empêche pas de réfléchir aux modalités, mais si vous parlez de le supprimer vous risquez d’être pris au pied de la lettre.

  23. Il faudra bien un jour proposer un échelonnement. Comme pour les remboursements de dettes ou le réchauffement climatique.

    Il se trouvera toujours des négationnistes sgunsistes intransigeants dans « l’école publique » pour saboter tout ce qui fera mine de dépasser le niveau epsilon.

    A ce sujet, il serait vraiment temps de supprimer toute utilisation de l’alphabet grec dans les sciences. C’est l’alpha béta 0 de l’oméga 3.

    Une potentialité de projet de brouillon d’essai pour en sortir serait de pouvoir créer des écoles à financement public * à recrutement particulier. Rappelons nous de la stratégie utilisée pour imposer la pomme de terre en France.

    * les pédagos ne se sont pas privés pour créer des structures délirantes au coût mirobolant adossées, si je puis dire, sur le public (clystère et tout ce qui est à lavement).

  24. Le titre « bac najat » est mal choisi :
    chaque année, nous corrigeons un échantillon de copies, puis , si la moyenne espérée est atteinte, nous continuons, sinon nous ajustons………
    Prenez connaissance de la lettre de l’association des profs de physique: chronique d’un désastre annoncé ..

  25. Je dirais que la réforme du Bac commence à la maternelle.
    Mais c’est vrai que je le voyais comme un diplôme de fin et non de début. Comme diplôme de début, « de mon temps », il y avait propédeutique.
    Ce que les pédagogues refusent de voir c’est que les enfants n’ont aucun besoin d’eux pour se délecter d’amusements idiots et de mauvaises lectures, mais qu’à partir du moment où c’est enseigné dans un établissement scolaire, toutes ces belles choses qui devraient les passionner passent dans la catégorie « ennuyeux », donc, à fuir. Oh certes, il y a des gens qui aiment apprendre! mais celui qui dira que c’est la majorité est un gros menteur. J’ai connu des premiers de la classe qui se satisfaisaient totalement du programme et rien que du programme. Aucune curiosité pour le reste. C’est d’ailleurs peut-être cela qui leur permettait de si bons résultats : cibler plutôt que se répandre.
    Je propose qu’on envoie d’office en Syrie tout pédagogue avoué et reconnu. Et si on le décapite, ma foi…

  26. Ce qui est dommage avec cet excellent article c’est qu’il faille se taper les commentaires poujados, revanchards et j’en passe contre l’Education Nationale d’intervenants ayant visiblement de la rancœur envers l’Ecole, celle-ci ne les ayant pas reconnu comme les génies méconnus qu’eux ou leurs géniteurs supposent être.

    • Qu’est-ce que vient faire ce brave Poujade dans cette galère ? Va comprendre Charlie !

      Vu la qualité de l’expression du sieur Amaury Watremez « se taper des commentaires » on se dit que la France d’en-bas a encore de beaux jours devant elle !

      • Les parents laissant de grands vides dans l’éducation de leurs enfants, omettant de leur transmettre les bases de la civilité, les frustrés, les complexés que l’Education Nationale n’a pas reconnu à leur juste valeur sont les premiers à émettre autant de rancœur envers l’institution.

        Je suis en effet d’extraction populaire, de Pantruche, où l’on dit son fait au -petit- bourgeois ce que généralement il n’aime pas…

        La preuve

  27. Vous savez Brighelli il y a un autre moyen de modifier les choses – les gens et les institutions – c’est de responsabiliser chacun en rendant très onéreuses les études supérieures comme aux Etats-Unis ! Alors qu’aujourd’hui en France ces dites études supérieures sont le plus souvent gratuites.

    Si le système dysfonctionne totalement comme on peut penser qu’il va advenir alors il faudra tailler dans les dépenses et repenser tout de a à z.

  28. « Ce qui est dommage avec cet excellent article c’est qu’il faille se taper les commentaires poujados, revanchards et j’en passe contre l’Education Nationale d’intervenants ayant visiblement de la rancœur envers l’Ecole, celle-ci ne les ayant pas reconnu comme les génies méconnus qu’eux ou leurs géniteurs supposent être. »

    :)!!

    « poujados » ? Je pense que nous avons le même âge, peu ou prou, car qui, aujourd’hui, comprendrais ce terme?!!
    Concernant le reste de votre commentaire: c’est gratuit et poncifical.
    La critique de ce qu’il se passe dans le système scolaire actuel ne présuppose absolument pas que ses détracteurs soient des frustrés du système, bien au contraire: nous sommes nombreux, nous les profs, à en avoir sué pendant des années pour passer diplômes et concours – et non, tous les enseignants n’étaient pas de brillantissimes élèves – et ce qu’il nous reste de tout cela c’est le goût de l’effort et le souvenir d’enseignants exigeants et de haut niveau.

    • Penser que le management de l’école est le seul responsable du désastre de l’éducation en France n’est pas pertinent en soi. Le problème vient en premier lieu de la crise morale que traverse notre société. Et quant à la rancœur envers le système, elle vient généralement de frustrés de celui-ci…Cela se vérifie à chaque fois, j’attends le moment où l’un ou l’autre va assèner tel ou tel lieu commun sur son « autodidactisme »

  29. A l’heure actuelle le danger pour la démocratie ce n’est pas Pierre Poujade qui le représente mais bien plutôt un système institutionnel qui a tendance à se refermer sur lui-même !

    On est saisi de honte quand on voit que Julien Assange ne trouve pas un seul protecteur dans les nations d’Europe et que seul un petit pays – l’Equateur – ose résister à l’imperium de la puissante Amérique !

    Que dire de notre présidence de la république – enfin de ce qu’il en reste – qui se précipite pour dire que jamais ô grand jamais elle ne protègera Julien Assange des attaques qui sont portées contre lui par les agences américaines.
    Quelle est la légitimité démocratique de la NSA, de la CIA et autres repaires de barbouzes en tous genres ? A peu près aucune …
    Quant à leur efficacité elle laisse à redire !

    • Julian Assange – j’ai un peu francisé son nom – est accusé d’un viol en Suède enfin à la mode suédoise : il n’aurait pas pris de préservatif dans un rapport sexuel.
      Bien entendu ce n’est qu’un vague prétexte pour le persécuter un peu partout avec un mandat d’arrêt européen aux fesses.
      Il s’est rendu à Stockholm et n’a même pas été interrogé par un juge …

      • Je rappelle qu’il est citoyen australien et ne peut donc être accusé de trahison par la gouvernement américain ce qui n’est pas le cas d’Edward Snowden qui de plus était fonctionnaire à la NSA.

        Ceci dit peut-être que Snowden est plus attaché aux principes qui fondent la constitution américaine que les éminences de Washington !

  30. Comment des institutions, des corps constitués, peuvent-ils trahir les principes mêmes qu’ils se sont jurés de défendre et du jour au lendemain tourner casaque ?
    La sainte trouille plus le saint principe du plus vil intérêt cela suffit !
    Quand le régime de Vichy institua les lois anti-juives en 40 et commença l’épuration par exemple avec le Conseil d’Etat dont furent démis Georges Cahen-Salvador président de section et son fils conseiller d’Etat croyez-vous qu’un seul conseiller d’Etat démissionna pour protester ?
    Il est vrai que cette institution napoléonienne est la botte fourrée de l’administration française prête à servir tous les régimes sans jamais rechigner !

    Une anecdote : J’ai récemment porté plainte contre Jean-Marc Sauvé vice-président du Conseil d’Etat pour complicité de corruption, le procureur de la république de Nanterre – Madame Catherine Denis – avec une célérité qui l’honore a classé sans suite ma plainte dans le semaine qui a suivi : il mérite une bonne récompense à mes yeux !

    • Pour vous donner une idée de la vilenie de ces gens-là : Michel Debré pourtant d’origine juive par son grand-père rabbin entra au Conseil d’Etat fin 1940 !
      Et Couve de Murville ne valait pas mieux !

      Des hauts fonctionnaires prêts à toutes les compromissions morales … pour un Jean Moulin vous en aurez cent de cet acabit !

      • Tout à fait.

        Vous-même, n’aviez vous pas envisagé de renoncer à votre RSA suite aux expulsions de Roms par Sarkozy et, goutte d’eau qui aurait pu faire déborder le vase, l’expulsion de Léonarda ?

          • Dans un courrier adressé au président de la république j’avais demandé en post-scriptum qu’on m’envoie la légion d’honneur ; d’autant que Piketty ayant refusé la sienne il y en avait une au moins de disponible.
            Bon j’attends toujours une réponse à ma suggestion !

            Il faudrait alors que je désigne quelqu’un pour me la remettre ; mon premier choix serait JPB évidemment !

    • J’ai bien ri en lisant le commentaire assimilant chaque fonctionnaire à un collabo en puissance. C’est quand même amusant cette manie de faire des phrases chez le -petit- bourgeois.
      Ce seront généralement les mêmes qui iront tempêter, râler tant et plus pour réclamer qui des allocs, qui des subventions

  31. A propos d’un vieux fil : « Pays de merde ? »

    L’emmerdeur emmerdé :

    http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/buzz/2015/07/04/27002-20150704ARTFIG00064-l-ancien-chanteur-d-oasis-traite-ibrahimovic-de-tas-de-merde.php

    A savoir : la Suède est devenue une dictature depuis que deux partis politiques qui se partagent le pouvoir depuis bien – trop – longtemps se sont accordés pour annuler les élection et les reporter à 2022 pour éviter que les populistes – insulte suprême pour les bobos – prennent le pouvoir : pays de merde ?

    • Je n’aurais pas dit « écoper ».

      Croui croui croui…

      « Le doyen oint les catéchumènes de vaseline »

      Croui croui croui…

      Je répète : « le doyen oint les catéchumènes de vaseline »

      A l’udppc, déjà, on tortille d’aise.

    • Pourquoi les profs suivent-ils les injonctions pour surnoter ?
      un détail oublié…
      De très nombreux parents, quand le petit chéri, ou fifille n’a pas la note que selon eux, il ou elle mérite, judiciarisent et vont parfois jusqu’à porter plainte contre le méchant enseignant.

  32. Refuser une médaille n’est pas un acte d’héroïsme mais enfin cela montre de quelle trempe peut-être un homme !

    Grigori Perelman a refusé la médaille Fields et le prix Clay avec son million de dollars ; voilà un homme fidèle à ses convictions qui fait des maths pour la beauté du geste !

    J’ai toujours entendu Michel Debré ce petit homme de rien regretter ne pas s’être fait attribuer la médaille de compagnon de la libération par De Gaulle … certainement de la modestie contrariée !

    • Une médaille ne protège certes de rien mais cela impressionne les imbéciles disait mon grand-père !

      Edouard Michelin (avec qui travaillait mon grand-père) et Louis Renault ont tous deux été de grands artisans de la victoire de 14/18 ; Louis Renault a été fait grand croix de la Légion d’honneur, il était très riche et menait grand train à Paris (mondanités politico-économiques) et il a fini dans une prison française sous les coups des geôliers.
      Edouard Michelin refusait tout contact avec les hommes politiques de la 3eme république et n’a jamais demandé la légion d’honneur mais n’a pas connu le déshonneur des cachots et une fin ignoble.
      J’oubliais le gouvernement de De Gaulle a dépouillé les héritiers de Louis Renault (qui ne fut pourtant jamais jugé) de leur héritage hors de toute légalité.
      La famille Michelin a conservé ses biens …

      • « La famille Michelin a conservé ses biens … »

        A force de passer la gomme sur son histoire, elle a mieux tenu la déroute ?

        Chez les Michelin, le culte du secret est une marque de fabrique (on ne saurait vulgariser l’histoire du Groupe pendant la seconde guerre mondiale, on la vulcanise).

  33. … ou alors, on abdique les conneries de bonus crétins, gonflage de notes et 80% d’imbéciles heureux d’être reçus et on en refait un truc n brin exigeant et cohérent. On a même le droit de gonfler les notes des élèves qui prennent une option un peu exigeante intellectuellement (langues vivantes ou anciennes, maths pour les non scinetifiques, etc. ).

    Comment ça, je suis nave ?

  34. Estelle, vous planteriez quel pourcentage d’élèves de Terminale avec ce principe ? 80% ? 90 % ? Qui le mériteraient, certes, mais qui dans l’ensemble n’y sont pour rien.
    Il faut inventer des propédeutiques en aval pour les remettre à niveau, et tout reprendre de la base en amont.

  35. « Le pneu dit « Metalic » est une des inventions de mon aïeul »

    Aurait-il mieux fait de se pencher sur la conception d’un préservatif fiable ?

  36. Extrait de la réponse du doyen des Khonsidérables Bêtes de la Nuit :

    « L’an prochain, nous reviendrons vers les professeurs avec l’appui de nos collègues IA-IPR »

    Traduction chez HP Lovecraft :

    « De quelle crypte elles sortent en rampant je ne saurais le dire
    Mais chaque nuit je vois ces créatures noires,
    Cornues et décharnées, aux ailes membraneuses
    Et aux queues portant la barbe bifide de l’Enfer.
    Elles arrivent par légions, portées par la houle du vent du nord,
    Avec d’obscènes griffes qui titillent et irritent,
    Elles me saisissent et m’emportent vers de monstrueux voyages
    En des mondes grisâtres au cœur du puits des cauchemars.
    Au-dessus des pics déchiquettés de Thok elles passent
    Ignorant les cris que je pousse en vain
    Et descendent dans les puits inférieurs jusqu’à ce lac obscène
    Où les shoggoths boursoufflés se vautrent dans un sommeil douteux.
    Mais quoi ! Si seulement elles émettaient un son
    Ou avaient un visage là où se trouvent les visages ! »

    Vous en débarrasser sera une tache complexe.

    Bon courage !

    PS : les « shoggoths boursoufflés » ne serait-ils pas les innombrables khollègues collabos ?

  37. Pour la plupart des parents si d’aventure leurs enfants ont de mauvaises notes, ou sont sanctionnés pour un comportement déplacé c’est obligatoirement de la faute des enseignants, des salauds, des méchants, des jaloux frustrés et aigris, tous dépressifs en plus. Les mêmes pestant contre les manques de l’Éducation Nationale vont de suite aux rendez-vous avec l’administration, voire aux lettres anonymes quand ce n’est pas la judiciarisation pour défendre bien souvent l’indéfendable : un harcèlement sur Internet, des injures, des violences et j’en passe et des pires. Les plus soft offrent aussi, ça arrive, des « Ferreiro Rocher » (TM°) aux enseignants réputés sévères pour tenter d’acheter leurs bonnes grâces dés fois que ça marche…

  38. L’andouille complexée par des années de vexations plus ou moins imaginaires subies par ceux qui ont un tout petit peu plus lu, plus étudié que lui, ou qu’elle, croira souvent porter la contradiction sur un sujet qu’il ne maîtrise pas une seconde, tout ça parce qu’il l’a lu quelque part, entre deux pubs pour Mitique ou I-baie ). Car il ou elle a souvent d’énormes complexes sur sa méconnaissance de la culture (pour lui « tout le monde y sait lire » donc il est forcément doué dans la matière).

  39. La bac est devenu un symptôme, une façon de masquer (mal) le non-enseignement donné au collège et au lycée.
    Mais ce non-enseignement est loin d’être une bavure, c’est la marque de la société dite de la connaissance.
    On comprendrait alors la logique de la réforme du collège, une réforme qui consiste à vider un peu plus l’enseignement de tout risque de connaissance.
    La réaction des professeurs de sciences physiques marque-t-elle le début de la révolte contre le non-enseignement délivré par une institution qui s’appelle Education Nationale et qui devient de plus en plus le lieu d’un catéchisme citoyen dont le seul objet est de fabriquer de « bons » citoyens préservés du savoir et de la pensée.

    • Ce n’est jamais que le projet de Louis Legrand (le mal-nommé !) décrit il y a trente-cinq ans dans son opuscule : « l’école unique, à quelles conditions ».

      Voir ceci : http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/19219

      J’en ai eu connaissance dans le livre de Jacques Narbonne, « de Gaulle et l’éducation, une rencontre manquée ».

  40. Moi j’ai affaire à l’homophobie de l’UMP devenue « Les Républicains » et notamment à un certain Gil Cornevaux vice-président du tribunal administratif de Cergy Pontoise mais en réalité militant de l’UMP et qui travaille pour le Conseil général des Hauts de Seine (j’ai porté plainte contre lui auprès du procureur de Paris).

    D’autres ont droit à des amabilités encore plus directes :

     » La médaillée mondiale Mélanie Hénique a porté plainte vendredi pour agression homophobe après avoir été insultée et rouée de coups il y a huit jours à Amiens. La nageuse a eu le nez cassé et a dû se faire opérer.

    « J’étais avec deux amies vendredi dernier (NDLR: le 26 juin) et on sortait d’un restaurant. Quatre mecs nous regardaient, ils nous ont demandé des cigarettes, mais je sentais que ce n’était pas que pour ça », a témoigné la jeune femme de 23 ans, médaillée de bronze sur 50 m papillon aux Mondiaux-2011. « On allait repartir mais ils ont commencé à nous insulter et tout s’est enchaîné très vite. Un des gars nous a bloquées, je n’ai rien vu venir, le mec m’a frappée, j’étais complètement sonnée, je ne sais pas ce qu’il s’est passé après, j’ai vu mes amies par terre. Après on est allé aux urgences », se souvient la nageuse, qui est passée sur la table d’opération mardi.

    « J’ai déjà été insultée, mais on ne m’avait jamais frappée », a-t-elle poursuivi, sans vouloir préciser la teneur des insultes « tellement c’était violent ». Elle a expliqué ressentir toujours des douleurs suite aux coups, et être encore fortement choquée: « Il y avait beaucoup de haine. Psychologiquement, c’est un sacré choc, je ne m’y attendais pas du tout ». Après cette agression, la nageuse de l’équipe de France, sélectionnée pour les Championnats du monde début août à Kazan (Russie), où elle est l’une des chances de médaille tricolore, a dû stopper sa préparation pendant 10 jours. Elle a ainsi dû déclarer forfait pour l’Open de France où sont réunis tous les Bleus ce week-end à Vichy. « 

  41. Questions sans réponse (suite) :

    La réforme du lycée dite « Chatel » est-elle due

    A à Descoing seul ?
    B à Dodo la saumure, seul ?
    C à Descoing-Chatel après éviction opportune de Darcos ?
    D à Dieu ?
    E à Chatel seul ?
    F à personne (ça c’est fait naturellement) ?
    G à Darcos seul ?
    H à Dark Vador ?
    I à Julian Assange?
    J à Pierre Driout ?
    K à la DGESCO qui l’aurait vendue à Sarkosy ?

    Ne répondez pas. Tout le monde s’en fout.

  42. Je suis toujours surpris et effrayé quand je lis divers commentaires sur le net, sur des sites et forums politiques, de la futilité des débats dont on a l’impression qu’ils sont toujours menés par des survivants maintenant d’âge mûr voire blet des« Trente Glorieuses ». De quoi virer gérontophobe. La plupart s’imaginent toujours qu’il existe une différence majeure entre« droite » et « gauche », socio-libéraux comme ceux actuellement au gouvernement et libéraux-libertaires comme le précédent. Certains comparent même la gauche dite de gouvernement aux dirigeants de la Corée du Nord et leur Ubu assassin de père en fils, c’est d’une bêtise sans nom tout comme ramener aux fââchiistes tout contradicteur de droite.

    • Je suis exactement sur la même longueur d’onde que vous à propos de certains commentaires de commentateurs. Quand vous pensez que tel ou tel est le dernier des crétins, à la première impression, eh bien, cette impression se vérifie quasi systématiquement.

  43. Merci de citer des gérontomachins qui sévissent sur ce site passionnant,les juifs sont très divers et que mr Driout se renseigne ,Simone Veil n’est pas la soeur d’ André Weil !

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