J’aime bien Philippe Meirieu : c’est un instrument utile, une boussole qui n’indique jamais le nord. Utile mais pas forcément précieux, car il n’indique pas toujours le sud, ce qui le rendrait indispensable : il est le grand spécialiste de la pensée contournée, dissimulée, fausse dans son essence mais assez tartuffe dans son expression pour tomber, parfois, presque juste — mettons au nord-est.
Le Causeur du mois de mars (en vente dans tous les kiosques, courez l’acheter) sous un titre de couverture qui m’a alléché d’emblée (« Profs, ne lâchez rien ! ») a donc interviewé cet objet introuvable digne du catalogue de Carelman, qui conformément à sa nature a biaisé, protesté et travesti sa vérité de façon à paraître moins malséant qu’il n’est. Mais voilà : on ne trompe pas les vrais pédagogues.
Toutefois, comme il est parmi mes lecteurs des habitués qui ne sont pas enseignants et ne s’intéressent que de loin aux conditions historiques qui, de Meirieu à Vallaud-Belkacem en passant par Jospin, Fillon, Lang et Chatel, ont rendu possible le désastre, je me suis permis une explication de texte — à partir des affirmations les moins entachées de vergogne, une qualité dont notre Primat des Gaules (gardois d’origine, il est lyonnais d’adoption) se passe aisément.

Chez Meirieu (il a coupé sa moustache il y a quelques années, comme un que je connais — nous sommes l’un à l’autre des Némésis impitoyables en miroir), c’est l’appropriation des mots qui est l’élément le plus remarquable. Prenez « pédagogie du chef d’œuvre », expression empruntée à la geste du compagnonnage : qui se douterait que cette expression hautement recommandale est revendiquée comme source des Travaux Personnels Encadrés, cette plaisanterie qui permet aux élèves, en recopiant la copie du copain qui a recopié Wikipédia, d’obtenir à coup sûr une excellente note qui gonflera leur moyenne, et dont notre augure affirme être le père ?
Ce n’est pas un point de détail : les TPE sont l’ultime manifestation de cette idéologie constructiviste (l’élève construit lui-même ses propres savoirs, comme Pascal a retrouvé par lui-même les douze premiers principes d’Euclide — mais voilà, tous les « apprenants » ne s’appellent pas Blaise) qui mit jadis, quand Jospin nous a pondu sa loi (juillet 1989), « l’élève au centre du système » et Meirieu en gloire à l’IUFM de Lyon, par la grâce du ministre qui n’avait rien à refuser à son inspirateur.
Le constructivisme, c’est ce rousseauisme de bazar qui jadis inspira Joseph Jacotot (1770-1840), ancêtre de tous les pédagos modernes, l’homme qui voulait des maîtres ignorants qui ne gâcheraient pas par leur savoir arbitraire l’excellence spirituelle d’Emile — pour les pédagos tous les élèves s’appellent Emile, même ceux qui se prénomment Kevin. L’ignorance du maître est émancipatrice — qui l’eût cru, Lustucru ? Et l’apprenant ne construit que sur nos ruines — alors que nous pensions prendre le nain qu’il est sur nos épaules de géants, selon la belle expression de Bernard de Chartres rapportée par Jean de Salisbury (voilà, je suis un maître à l’ancienne, je ne répugne pas à la transmission des savoirs, pouah !).
« J’ai toujours promu une pédagogie de l’excellence contre une pédagogie de l’élitisme, qui réserve l’excellence à quelques-uns », dit le prophète : ah oui, quand je pense à la liste des pédagogues qui se réclament de leur maître vénéré, de Frackowiak — encore un qui m’adore — à Zakartchouk (l’un des maîtres à penser des nouveaux programmes du collège), sûr que l’excellence parle, et parle haut ! Mais Meirieu a réponse à tout : « Vous ne pouvez pas empêcher quelqu’un de se réclamer de vous approximativement… » Prenez-vous ça dans les dents, imitateurs qui occupez depuis si longtemps la rue de Grenelle : sans doute les réformes que vous avez lancées en pensant rendre hommage au Maître le défrisent, au fond. L’excellence ! Quand je pense qu’il a essayé de me dégommer chaque fois que j’ai assigné à l’Ecole la tâche d’amener chacun au plus haut de ses capacités !
Mais voilà, sous Meirieu pointe la figure tutélaire de Bourdieu. Elisabeth Levy a beau jeu de rappeler à son interlocuteur qu’il a affirmé récemment que « les classes bilangues et les heures de latin profitent aux meilleurs élèves, souvent issus des milieux favorisés : les supprimer ou les réduire pour augmenter les heures d’accompagnement personnalisé, qui diminuent l’échec scolaire d’élèves souvent issus de familles défavorisées, est une mesure de justice sociale ». Meirieu nous refait le débat de 1791-93 entre Condorcet (chantre de l’école de l’excellence) et Le Peletier de Saint-Fargeau, que soutenait Robespierre et qui voulait écraser les mieux lotis au plan intellectuel pour donner aux moins aptes le temps de les rattraper, comme le raconte Franck Lepage dans un sketch hilarant sur les rapports de l’Ecole et du parapente. Meirieu, c’est la pensée jivaro revenue d’entre les morts — le genre d’égalitarisme dont raffolait la Révolution, qui étêtait volontiers, comme on sait. Meirieu, ancien des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes et qui ne les a jamais reniées, au point de se rendre régulièrement chez les parpaillots de Dieulefit pour y faire des conférences pleines d’onction pédagogique, a toujours plaidé pour la mise à niveau — au plus bas, si possible — de tous les élèves.
Je ne chercherai pas à savoir la part de complexe dans une telle attitude — je m’en fiche qu’il ait raté tel ou tel concours, ce ne sont que des étiquettes. Mais ce que je sais, c’est que dans un monde hautement concurrentiel, nier la compétition sous prétexte d’égaliser les conditions intellectuelles n’est pas d’une habileté confondante.
Mais Tartuffe plaide le blanc et le noir avec un culot d’enfer, il est le maître du double langage : « L’égalitarisme est condamnable quand il aboutit à un nivellement par le bas ». Comment faire pour égaliser par le haut ? « Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture constitue un progrès… »
J’en connais qui frémissent en lisant ces lignes… Certains pour lesquels l’idéologie des « compétences » (décidée sous Lang, promulguée par Fillon, tant les ministres de droite comme de gauche sont inféodés aux lubies pédagos, dont le dernier avatar dirige aujourd’hui la DGESCO, comme le raconte Causeur dans un beau portrait de l’inénarrable Florence Robine) fut le dernier clou vissé sur le cercueil de l’école. Parce que les compétences (toujours « en cours d’acquisition », il ne faut désespérer ni Billancourt ni Saint-Denis) ne sont pas des savoirs, mais devraient être des pré-requis. Des capacités à maîtriser fin CP, et qui permettraient d’accéder aux savoirs complexes. Mais nous n’en sommes plus là : la division s’apprend en CM2, et 18% des élèves de Sixième ne savent pour ainsi dire pas déchiffrer. Du coup, on conseille depuis quelques années aux enseignants de ne pas faire lire les élèves à voix haute, « afin de ne pas les humilier ». Sûr que les 150 000 mômes de la génération Meirieu qui sortent du système scolaire chaque année fin Troisième auront appris à lire et à écrire par la magie du Saint-Esprit — même que c’est pour ça qu’on les embauche dans les abattoirs du Neubourg et d’ailleurs. Et qu’importe s’il y a quatre ans ce même Meirieu s’emportait contre « l’idéologie de la compétence » !
« Et je découvre aujourd’hui, à l’université, des étudiants dont le français est… assez catastrophique », avoue notre professeur es sciences de l’éducation. Responsabilité zéro : « Si l’école ne nourrit pas l’imaginaire des jeunes avec de beaux textes, il ne faut pas s’étonner que ceux-ci se nourrissent de la culture à bas prix que leur propose le marché ». Il a oublié que Rousseau déconseillait La Fontaine. Il a surtout oublié qu’il a conseillé, lui, d’apprendre à lire dans les modes d’emplois d’appareils ménagers — il l’a si bien conseillé qu’il feignait de s’en vouloir, en 1999, dans une interview au Figaro. Mais trop tard, trop tard pour que ses « disciples » redressent la barre et en reviennent à la méthode alpha-syllabique au lieu de se ruer sur l’idéo-visuelle de Foucambert et d’Eveline Charmeux — improprement appelée « méthode globale » alors qu’elle est juste a License to kill.
Dernier point — vous découvrirez le reste par vous-mêmes : la question de la notation. D’un côté il est « scandaleux » que l’on « mette 5/20 à une copie bâclée et qu’on en reste là » — mais par ailleurs, « les notes permettent toutes les manipulations » : « Je suis donc pour une évaluation par modules dans laquelle il faudrait acquérir tous les modules sans exception » — outre que c’est une invraisemblable usine à gaz, je sens que certains vont stationner longtemps en Sixième dans telle ou telle matière…
Allez, je cesse de m’esbaudir. Achetez Causeur — pas pour Meirieu, qui est un épiphénomène dont il ne restera rien dans dix ans, mais pour l’ensemble du dossier Ecole qui est très sérieux (voir la belle interview de l’ancien recteur Alain Morvan), pondéré et assez bien informé — même si le « lycée unique » est déjà là, mis en place par Chatel, que Vallaud-Belkacem a voulu rattraper par le bas — et elle y est arrivée, ça, c’est bô, et égalitariste !

Jean-Paul Brighelli

168 commentaires

  1. Ah ! Not’bon Meiriol, clown triste des sciances de l’éduc, prince des facariens, primat des pédagols, anguille du Rhône, se trouve un peu stratosphérisé depuis qu’il est émérite (le mieux) alors qu’il mériterait d’être attaché à un poteau et forcé d’assister à TOUS les travaux pompés enluminés qu’on nous inflige chaque début de printemps :

    http://cafecomptoir.fr/wp-content/uploads/2014/05/orange4.jpg

  2. Il est bien connu que Philippe Meirieu possède la plus belle collection de modes d’emploi d’aspirateur de France et de Navarre !
    Il songe la léguer après sa mort à une « Fondation du mode d’emploi ».

    Chacun son fétiche ! Et dieu pour tous …

    • J’ai une faiblesse pour le « Rowenta Silence Force Multi-Cyclonic » : son mode d’emploi est une merveille de délicatesses finement ciselées pour gourmets !

  3. Un des moteurs de la pédagolie débridée consiste à se saisir des « avancées » les plus décoiffantes de la « recherche » pour l’introduire coûte que coûte dans les fondements de l’enseignement.

    Ainsi la notion « d’avant texte », innovation française, traduite maladroitement en Hochdeutsch pour faire plus sérieux, par le terme « vortex ».

  4. « Cela fait bientôt vingt ans que je fais de la politique et je ne me suis jamais prêtée aux bruits de chiottes qui consistent à raconter des choses qui n’ont pas à être racontées. »

    Grande finesse !

  5. Pour confirme ce qu’écrit Brighelli à propos des TPE, cet extrait de Twitter:

    René Chiche ( agrégé de philosophie en lycée )
    6 mars
    Contrairement à ce que soutient @PhilippeMeirieu dans @causeur les TPE en lycée sont une gigantesque farce. Il suffit d’écouter le terrain.

    Et pour détromper ceux qui croiraient que Meirieu n’est plus Meirieu, ce tweet parfaitement venimeux à l’égard des professeurs qui auraient l’invraisemblable toupet d’ignorer les merveilles des « sciences de l’éducation  » :

    Philippe Meirieu
    15 févr.
    Contre la pensée magique qui croit qu’il suffit d’enseigner pour que les élèves apprennent, le pédagogue élabore sans cesse des médiations.

  6. Moi je collectionne les éponges qui ont servi à humidifier les lèvres du Christ lors de la passion ! J’en ai 325.637 exemplaires toutes certifiées conformes par le Grand Sanhédrin !

  7. Ce qui me fait penser que le frère de Mister Monk – l’enquêteur de la série télévisée – avait un métier burlesque à souhait : il était traducteur multi-langue de modes d’emploi (il avait eu des prix) ! Comme c’était un homme d’une rare intelligence il avait décidé par précaution de ne jamais sortir de chez lui (on appelle cela aussi agoraphobie).

  8. René Chiche sur Twitter

    il y a 12 min
    Un ministre de l’éducation qui évoque des « bruits de chiottes » est le parfait exemple de ce que ne doit pas être un ministre de l’éducation.

    On ne saurait mieux dire.

    • Vous auriez trouvé dans une poubelle le mode d’emploi de Madame Najat Vallaud-Belkacem, j’aimerais le conserver pour la postérité ?

      • Je suis un peu confus que le noble préfet Poubelle puisse ainsi être associé aux bruits et aux odeurs des chiottes de Madame le Ministre !

  9. Meirieu: sous l’apparence pleine de bonhomie et les formules alambiquées, l’esprit de l’idéologue. Froid. Impérieux. Intolérant. Borné. Fanatique.

    • Ajoutez la haine viscérale du « professeur » et le tableau sera (presque) complet….

  10. Je ne sais si c’est une info « historique » si j’ose dire, mais lors de mon stage de PCET (même pas encore PLEP et encore moins PLP), ce gugus était déjà célèbre !

    Il proposait déjà de faire lire la presse aux élèves de CET pour les intéresser au français !

    Plus de 20 ans après, je l’ai entendu dire qu’il s’était trompé et que maintenant il demandait de faire lire les auteurs anciens…
    Mais je ne lui ai pas entendu formuler la seule décision utile, à savoir la fermer définitivement !

    • « Plus de 20 ans après, je l’ai entendu dire qu’il s’était trompé et que maintenant il demandait de faire lire les auteurs anciens… »

      Le fait est qu’en vingt ans, les auteurs des textes de presse étaient devenus anciens.

      Abracadabra !

  11. Mais pourquoi diable tout le monde s’acharne à faire de la publicité depuis 30 ans à ce médiocre . Qu’à t-il fait de remarquable qui m’ait échappé ?

    • Bah, heu, du bruit avec sa bouche et des feuilles de papier noirci, voilà ce qu’il a fait. Ni plus, ni moins.

  12. Eh oui, Jean-Paul Saint-Marc, pour le bien des élèves, il eût mieux valu que depuis trente ans il se tût, mais comment l’eût-il pu puisqu’il avait fait très tôt profession et commerce de prodiguer mult conseils aux professeurs, qui d’ailleurs ne lui demandaient rien ?
    Le tweet ci-dessus donne une idée synthétique de l’importance qu’il s’est donnée et à laquelle il continue de croire : sans le « pédagogue », dit-il, ( comprendre sans Lui et ses séides ), le « professeur » n’est rien.
    Pourquoi on en reparle, abcmaths ? Tout simplement parce que la rédaction de Causeur, naïve ou peu informée, a cru malin de lui demander un entretien pour son numéro de mars intitulé « Profs, tenez bon! ».

  13. Il faut bien comprendre que Meiriol est l’archétype * du facarien qui s’est insinué dans le trou noir des « sciences humaines » qui en comportent ** beaucoup et qui a recruté à donf à partir des années 70.

    D’ailleurs les sciances de l’éduc, c’est la section 70 au CNU dont la devise pourrait être : si vous n’êtes pas marin mais que vous vous êtes malin et que vous aimez faire des phrases, venez chez nous.

    Depuis, ils sont là enkystés dans l’université comme des arapèdes psittacistes sur des rochers.

    * un type qui n’a aucune corde à son arc

    ** ils en ont plein la hotte

    • C’était la seule façon, car il n’a réussi ni Capes ni agrégation, d’échapper à sa condition initiale d’instituteur – on se demande bien pourquoi, d’ailleurs.

  14. « Malin » doit évidemment s’entendre au sens de manœuvrier, capable de pratiquer l’entrisme.

    Ca en faisait du monde dans le contexte politique du début des années 70…

  15. Bon, j’ai presque tout lu (pas les liens), pas tout compris (pas du sérail), du billet du jour mais il me dépasse, me concerne plutôt peu que prou parce que les acteurs, les tenants et aboutissants de cette réforme m’indiffèrent, c’est une inclination de médecin-légiste que je préfère ignorer, seul le résultat compte, j’suis un binaire moi !
    Ce que j’ai vaguement compris c’est que Brighelli profite du fumier de la réforme déversé à flots sur l’EN pour semer sa zone, c’est bien. Mais le piège du pédagogisme s’est refermé sur vous, mes petits profs chéris, vous vous affairez comme de pauvres taulards armés de limes à ongles pour scier les barreaux de votre prison. Qui croit encore que la France à baiser va se soulever pour défendre les droits bafoués des latinistes, que les hellénistes vont laver l’honneur perdu de leur savoir dans le sang d’une révolution ? Personne ! L’enseignement de ces langues n’est qu’une tendre survivance pour une infime tribu d’élèves que les racines de notre civilisation concernent encore. L’avenir réside:
    – dans l’apprentissage béat de l’arabe pour une lecture bientôt incontournable de l’Alcoran,
    – dans des écoles non-mixtes pour mettre d’autres éveils en potentialité,
    – dans des études pour des métiers anti-disciplinaires non anxiogènes.
    Parce que cette réforme en fin de compte, c’est qu’une histoire de pognon, pour récupérer par des suppressions de postes et des rétrécissements de budget de quoi éponger la crue centenale de la dette.
    Alors, vous trouverez toujours des Don Quichotte causettes en cuissardes, des rebelles à la plume hardie, des écrivains institutionnels, des journalistes lèche-cultes pour vous défendre et être solidaires avec vous dans cette course au tombeau, mais l’action commune attendra, vous êtes seuls !

    • Oui Brighelli est le dernier pitt-bull de l’enseignement secondaire à la Française ! Il montre le croc (moustache en croc) et aboie beaucoup et certains le tiennent pour enragé et bon à abattre … mais finira-t-il dans le parc animalier Bonnet d’âne en instance d’adoption ?

  16. À Hervé : J’ai été prof et jamais, pas un seul jour, je n’ai eu le sentiment d’appartenir à une communauté homogène ; pour votre information, il y a plusieurs centaines de milliers de profs: Donc, quand vous écrivez  » mes petits profs chéris  » c’est crétin tout simplement .

  17. « Parce que cette réforme en fin de compte, c’est qu’une histoire de pognon »

    Fort juste !
    Mais était-ce une bonne idée, pour autant, de s’en prendre aux mat!ères, que ce soit le latin, le grec, qui n’embêtaient finalement personne, ou les langues vivantes, pour ne rien dire du français ? C’est pas si mal, un collège où les élèves apprennent quelques petites choses précises. Vous ne trouvez pas ?

  18. Un témoignage qui ne rejoint pas P. Meirieu : j’ai croisé parfois au cours de ma carrière des collègues visiblement pas au niveau.
    Les élèves se rendent vite compte que le professeur ne maîtrise pas la discipline : alors au lieu de créer leur propre savoir, sans être influencés par le « maître », ils protestent et leurs parents demandent souvent que le professeur soit remplacé, par un qui « possède le savoir » – pour pouvoir le transmettre!

    • Malheureux ! Ne vous félicitez pas trop : les profs incapables se recyclent en Sciences de l’éducation…
      Et pour eux, on a créé des dizaines de postes en fac.

      • Exactement ! Un prof déteste enseigner (car il faut aimer commander, il faut se faire respecter, il faut être le chef de la meute, il faut être convaincu de l’importance de la matière qu’on enseigne, il faut savoir punir car un élève n’est pas un adulte en miniature, bref il faut ne jamais avoir lu la moindre ligne de Meirieu !) devient formateur IUFM ou chercheur en pédagogie.

          • Merci de vos réactions,

            oui j’ai du mal à enseigner, comme qui dirait c’est faire son théâtre devant un public qui n’a rien demandé – mais c’est depuis que j’ai pris deux partis :

            – aimer mes élèves ou du moins avoir un a priori positif envers eux tous (indispensable lorsque l’on est prof principal),
            – défendre ma discipline sans l’édulcorer,

            que je prends plus de plaisir à dispenser mon savoir. Et l’ambiance de classe est meilleure.

        • Celui qui ne sait pas le faire l’enseigne, et celui qui ne sais pas l’enseigner fait de la pédagogie…

      • Hier, en conseil de classe. On se penche sur le cas d’une élève de terminale S qui livre dans toutes les matières des copies longues, propres et couvertes d’une écriture lisible, mais truffées de propos tellement obscurs, tellement incompréhensibles, qu’elle-même sans doute n’y comprend goutte.
        Arrive la légitime question : « mais qu’est-ce qu’elle va pouvoir faire l’an prochain ? » (oui, elle peut avoir le Bac, après tout, l’an dernier, à la surprise générale, tous l’ont eu).
        Je glisse à ma voisine : « elle devrait faire des sciences de l’éducation ».

        • J’ai oublié d’ajouter : la voisine s’est esclaffée en disant que j’exagérais, que j’étais trop cruel.

  19. à Hervé, sur l’avenir « radieux » dont il parle :

    nous constatons un peu effarés que Hussein Moussawi, chef Hezbollah d’Amal islamique qui avait dit le 11 septembre 1986
    « Inch Allah, dans 20 ans, la France sera devenue une république islamique »
    n’a certes pas eu raison sur les dates mais semble bien parti pour être allé dans le sens des réalités.
    Mais à l’époque, il ne fallait surtout pas le dire sous peine de s’attirer les foudres d’Arsène Délire et de sa boite à fric et malversations SOS Rapine (cf. procès).
    Une affiche annonçant « Immigration : ouvrez les yeux ! » avait même été interdite.

    Aujourd’hui, il suffit de ne pas être aveugle et sourd pour voir. Mais ce n’est pas encore donné à tous.
    Quoique, au risque de me répéter, s’ils ne vont pas vivre à Villepinte ou Saint Denis, ou s’ils n’accueillent pas facilement près de chez eux ceux qu’ils imposent à leurs électeurs ou auditeurs, c’est probablement parce qu’ils ne veulent pas les effets de leurs méfaits, méfaits dont les arrivants sont d’ailleurs les premières victimes.

    Imaginez le désespoir d’un mauritanien habitué aux espaces quand il se retrouve dans un quartier délabré d’une banlieue ex-rouge qui s’est encore assombrie.
    J’en connaissais un qui travaillait dur dans le ferme espoir de payer son billet retour le plus vite possible, ce qu’il a fait.

  20. Meiriol déclare s’être (parfois) trompé, il y gagne un nouveau nom de théâtre (d’ombre) : « le fourvoyé de Fourvière ».

    En s’associant avec le bourreau de Béthune contre l’ange blanc, il nous aurait régalé dans de vraies parodies de combat.

    Dommage !

    Encore un qui a raté sa vocation

  21. « Imaginez le désespoir d’un mauritanien habitué aux espaces quand il se retrouve dans un quartier délabré d’une banlieue ex-rouge qui s’est encore assombrie. »

    Soyez clair : vous voulez les parquer à Ermenonville, sous l’ombre conjointe mais néanmoins tutélaire du grand Jean-Jacques et des toiles du HCR ?

      • C’est une bonne question qui, un peu élargie, ouvre sur le rôle de la culture dans les camps de réfugiés.

        Avec tous les pompiers qui traînent à Orsay, des gens animés par l’esprit récup’ pourraient probablement bâtir une favella

  22. Après les sous-vêtements en kevlar pour les profs, voici les camisoles pour les agités (belges, pour l’instant) :

    http://www.rtl.be/info/belgique/societe/joelle-milquet-propose-la-camisole-de-force-pour-gerer-les-eleves-agressifs-800431.aspx

    Et on peut, avec un minimum d’esprit innoventeux, en faire une situation d’aventure pédagogique introduite par un questionnement. Genre Houdini ou comment se débarrasser d’une camisole quand on est pendu par les pieds ?

    Sans compter qu’une exploitation en mécanique (forces, moments, poulies et chute des corps) vient tout de suite à l’esprit.

  23. Et les cabanes en bois pour les migrants éducatifs c’est pour quand ? A l’entrée du camp on marquera en lettres d’or : « L’éducation rend libre » cela en saisira plus d’un !

  24. Porte de sortie en forme de promotion pour les profs qui n’aiment pas enseigner : chercheur en pédagogie ! Le seul domaine où on puisse dire n’importe quoi impunément .

    Souvenons-nous de Chrysale parlant de Trissotin :

    « Tous les propos qu’il tient sont des billevesées;
    On cherche ce qu’il dit après qu’il a parlé. »

    • Vous êtes un peu naïf ! Si c’était le seul domaine où l’on puisse berner les gogos – et se blouser soi-même – impunément et innocemment le monde serait drôlement carré et droit dans ses bottes !

  25. En vérité dans tous les secteurs de la recherche vous trouverez des chercheurs qui fouillent les cul-de-sac et ne trouvent que des immondices !

    Le rare c’est plutôt de découvrir des choses utiles à l’humanité ; la science académique est très, trop souvent un leurre que l’on agite pour donner l’impression d’être lumineux.

  26. Je vous donne un exemple simple et fameux dans l’histoire des sciences médico-psychologiques : Sigmund Freud en partant de quelques observations sensées (faites d’ailleurs par d’autres que lui comme le professeur Charcot), a découvert ce que l’on s’obstinait depuis des siècles pour des raisons de convenances morales à cacher obstinément : l’importance du continent sexuel dans les comportements humains – ou plutôt un subcontinent immergé qui déterminait une grande partie de la surface psychologique.

    Mais d’approximations en approximations et de généralisations en généralisations – dont Freud est d’ailleurs en grande partie le responsable avec sa méthode analytique – de Jung à Lacan on a dérivé de plus en plus dans le grand n’importe quoi !

  27. J’ai tout lu, tout, acheté Causeur et tout lu sauf les pages sur Meirieu, déjà rien que sa tête, je ne peux pas, il faut que je tourne la page. Et puis arrivée à la séquence Robine, je me suis sentie mal. On verra après un thé bien fort pour la séquence Meirieu.
    Pouah !
    Très bien l’ancien recteur de Lyon, des formules bien frappées quand il parle de cette cléricature qui ressemble à une secte…
    Une chose qui m’écoeure particulièrement : le traitement du latin, qu’on laisse survivre à Paris et qu’on interdit en province. Il y a deux semaines, ce fut portes ouvertes dans mon bahut et on a vu arriver une famille qui venait des alentours donc du monde rural. Une gamine qui voulait commencer le latin et qui a vu son enseignement supprimé. En pleine campagne, on ne trouve guère de moyens d’apprendre le latin par des biais privés comme dans de grandes villes. Pour les riches, le latin ? Non. Je n’étais que moyennement à l’aise quand la mère m’a dit, elle qui n’osait pas parler au début  » Mais, alors, ils nous suppriment tout, on ne compte plus pour rien à la campagne !  »
    Deuxième chose, j’ai bien ri quand j’ai vu que le ministère avait rétropédalé sur la double présence des profs dans les EPI ; ça c’est génial car c’est le meilleur moyen de les coincer. Si le prof se retrouve seul, il fera absolument ce qu’il veut. En AP que je pratique depuis fort longtemps, je peux vous dire , fuck, fuck et refuck, on fait ce qu’on veut : c’est à dire qu’on enseigne et on peut trouver des tas de moyens de faire mine de faire plaisir aux pédagos et à l’inspection en n’ en faisant qu’à notre tête. Personnellement, je trouve ça jubilatoire. Je n’étalerai pas ici, toutes les ruses possibles mais c’est parfois très drôle.
    Il reste le dernier point le plus inquiétant :la Robinade qui consiste à dire qu’il faut des profs médiocres voire pas de profs du tout devant les élèves qui apprennent très bien tout seuls. Qu’elle vienne écouter les TPE !!!
    Le souci est le jour où les géants de l’informatique fourniront à l’EN, les fiches que de gentils animateurs liront avec les apprenants en place et lieu des actuels programmes que travaillent profs et élèves de nos jours. Plus de cours, pas besoin de profs qualifiés, des ordi., de la bouillie googlisée en fiches et des abrutis qui savent juste ouvrir un ordi et animer un groupe. Sans qualification, plus besoin de les payer, un socle commun informatique, restriction maximale des coûts… Et le lavage de cerveau qui se fera en douceur sans plus personne pour le contrer….

  28. Pierre Driout 9 Mars 2016 à 10 h 47 min #
    Vous êtes un peu naïf ! Si c’était le seul domaine où l’on puisse berner les gogos …

    C’était façon de parler ! Pour aller dans votre sens, il y a eu l’épisode du vaccin H1N1 pour une pandémie imaginaire…

  29. Moi aussi, Sanseverina, quand je vois apparaître quelque part le nom de Meirieu, je fais par réflexe un large détour. Ceux qui se sont laissés prendre un jour à son boniment ne savent définitivement plus enseigner !
    Ajoutez juste ceci à ce que vous dites sur la bouillie googlisée : quand tout sera bien en place et que les gens en seront bien captifs, l’accès à l’informatique verra ses prix exploser!

  30. Il y a déjà une grande confusion sémantique ! Car enfin les sciences ce sont les sciences naturelles pour dire le vrai ; et puis il y a les méta-sciences qui étudient les langages par exemple la philosophie (même si elle ne l’avoue pas vraiment), la linguistique évidemment et même de mon point de vue les mathématiques.

    Bien entendu les géomètres font des distinguos : ils prétendent que dieu a inventé les nombres naturels et quelques ensembles géométriques simples et eux tout le reste !
    On est charmé de savoir qu’ils dialoguent avec dieu aussi aisément et qu’ils sont à mettre au même rang que le divin créateur de toutes choses !

    L’avenir, je crois, sera à la modestie ou ne sera pas.

  31. Si l’on voulait étudier la pédagogie de façon scientifique – et non pas de façon toute verbale à la manière de Philippe Meirieu – il faudrait commencer par un protocole strict avec des objectifs très limités.
    La difficulté c’est que le matériel humain n’est pas formé de cobayes ! On a le même problème en médecine … former des cohortes de sujets que l’on compare sur un temps suffisamment long et accepter de reconnaître l’échec.

    Mais quels parents seraient prêts à ce que l’on transforme leur progéniture en rats de laboratoire ?
    Ceci dit il existait des écoles expérimentales où l’on essayait diverses techniques d’apprentissage.

    Comme je ne crois pas à l’unicité de la nature humaine – ni du point de vue des ressorts élémentaires ni du point de vue des besoins de l’humanité – je ne crois pas à l’unicité des méthodes pédagogiques (ceci c’est ma petite pierre dans le jardin des tenants du grand service unifié de l’éducation publique à la française).

    • Beaucoup de gens pensent que puisque la pédagogie n’est pas arrivée au stade scientifique la meilleure solution pour maximiser le gain est encore de tricher !

      C’est une idée ! Je ne sais pas trop si la société gagne à la tricherie généralisée.

  32. Voyons le dernier paragraphe du dernier com de la Sanseverina (« Le souci… ») qui est certainement une bonne prof de collège ou de lycée, mais qui s’évertue ici à nous transmettre sa propre peur des lendemains.
    A bas les Cassandre, même si la vraie avait vu juste .

  33. La pédagogie qui marche très bien actuellement en collège c’est « ferme ta gueule, branche ton cerveau ( pour les optimistes), écoute, fait et écrit, en lettres d’or, la vérité scientifique. »
    Nous sommes, évidence, en plein dans un magistrocentrisme éclairé!
    Mais les pédago l’ont oublié, faute de contact avec la réalité de l’ado: ces jeunes gens ont soif! Ils ont soif, mais ils ont aussi besoin de trouver l’eau et de savoir boire, sans s’entretuer pour ce faire.
    Plus le cadre est rigide – mais juste- plus ils se construisent. Surtout en groupe hétérogène.
    IL est regrettable que nous, enseignants spécialistes d’une matière et non psychologues-psychiatres- éducateurs spécialisés, devions palier aux plus élémentaires manques: la politesse en premier.
    Le Meirieu n’est, dans ce tableau, qu’une ombre fugace qui meuble l’arrière-plan. Cet ectoplasme disparaîtra bientôt du paysage enseignant, tel un Lissenko traître à sa mission.

  34. Je réagis ici à un point évoqué dans plusieurs chroniques plus anciennes : la territorialisation. Mes excuses si mon intervention paraîtra un peu hors sujet par rapport à la chronique ci-dessus.

    Les pouvoirs locaux, me dit-on, seraient propices à l’arbitraire, à l’incompétence, au creusement des inégalités et au népotisme, ainsi que l’antichambre de la privatisation de pans entiers du service public. Dans une chronique d’avril 2015, il est posé comme principe que la fin du jacobinisme se traduirait par celle de la République.

    Ce sont des arguments que j’entends aujourd’hui en raison du renforcement des compétences de formation dévolues aux Régions, que j’ai entendus hier quand il s’agissait de transférer les TOS/ATTEE, et que sans doute on invoquait déjà en 1986 quand l’entretien et la construction des établissements scolaires ont été confiés aux collectivités (mais à l’époque, j’avoue que le bac de français accaparait plus mon attention).

    Fonctionnaire territorial, je suis assez surpris du postulat jacobinisme = République. Serions nous ainsi 2 millions de sinistres individus, véritable anti-France au service de baronnies locales, dépeceurs du service public et de la République qui nous a formés ? J’avoue ne pas me lever le matin avec de tels projets en tête.

    Dois-je comprendre que sous les auspices de l’Éducation nationale, les programmes sont vierges de tout calcul politicien et qu’ils sont élaborés par des sages aussi désintéressés que scrupuleux ? Que les établissements de ZEP, de zone rurale ou des beaux quartiers sont maintenus dans une enviable égalité de chances et de moyens ? Qu’à bout de bras jacobins on tient les sales pattes intérêts privés à saine distance de nos chères têtes blondes ?

    Si tel est le cas, alors je dis qu’il faut aller plus loin et démanteler ces collectivités indignes de confiance, en leur reprenant sans plus attendre les compétences qu’on leur a imprudemment confiées et dont, les bougresses, il semble qu’elles cherchent à s’acquitter. L’État doit alors reprendre sans délai la gestion des ATTEE, l’entretien des établissements, les aides à la recherche, et l’ensemble de la politique de formation.

    Ou dois-je comprendre que les Ministres et leurs conseillers, dont les projets font régulièrement le désespoir de nombreux contributeurs de ce blog, représentent malgré tout une catégorie supérieure en termes de service de la chose publique ?

    Comprenez-moi bien, je ne réclame pas le droit des exécutifs locaux à fabriquer des programmes scolaires régionaux, à imposer des pratiques pédagogiques. Il me semble, à lire cet excellent blog et pas mal d’autres, que les partisans sincères de l’éducation estiment d’ailleurs que sur ces points le Ministère de tutelle y arrive fort bien seul, et même y déploie un zèle et une énergie qui forcent l’admiration depuis trente ans.

    J’entends fort bien, fonctionnaire-citoyen que je suis, l’argument des inégalités, du risque de divergence. Les inégalités sont le lot quotidien des collectivités comme des ministères, de la FPE comme de la FPT. Mais tiens, pour jouer la provocation jusqu’au bout, je lève néanmoins le doigt et je demande : est-ce à dire qu’une réforme d’Etat uniformément néfaste reste toujours préférable à des réformes locales atomisées mais qui n’affecteraient pas tous les élèves ?

    J’aimerais que l’on n’oublie pas que les collectivités inscrivent leur action dans le cadre des pouvoirs que leur confient les lois de la République, et que cette dernière continue à détenir le pouvoir de controle et de sanction. Sinon, croyez-moi, mes problèmes seraient nettement plus simples à régler et mes journées ô combien plus marrantes. Au lieu de me demander comment gérer les conséquences du vieillissement des ATTEE, j’aurais déjà convaincu mes élus de rétablir la lettre de marque pour rançonner les navires de plaisance et financer ainsi notre programme spatial local.

    Alors voilà, je suis un peu taquin, hein, mais j’aime débattre honnêtement et apprendre de la contradiction. J’avoue mon incompréhension devant cet automatisme dans la méfiance, amenant à décréter que le territorial c’est le mal, que le local c’est l’inégal, que l’élu est par nature plus suspect que le Ministre et qu’il conviendrait sans doute, par prudence, de ne lui déléguer que des tâches subalternes.

    Si l’on veut faire de « territorialisation » un mot-épouvantail au même titre que « libéralisme » (et sans doute bientôt, « laïcité ») fort bien. Chacun, au fond, a le droit de se choisir un croque-mitaine, de se fabriquer un repoussoir.

    Permettez néanmoins au croque-mitaine de dire qu’à ce jeu, aucun de nous ne gagne grand chose, mais que nous tous y perdons beaucoup.

      • Double langage ? J’entends bien qu’il soit préférable de me dire que « le visage pâle territorial a la langue fourchue, la preuve je l’ai lu sur un forum », mais non, navré, rien de bifide dans ce que j’exprime.

        J’aurais d’ailleurs volontiers argumenté sur la page de laviemoderne, mais il semble que l’administrateur ait eu la prudence de fermer celle-ci aux commentaires.

        Vous craignez une éducation régionale qui tuerait l’éducation nationale ? Tremblez en ce cas, car les personnels techniques, la construction des établissement, leur entretien, le versement de la dotation de fonctionnement, l’aménagement des salles de cours et des plateaux techniques, le soutien aux projets d’établissement, voire même l’appui aux activités informatiques et culturelles des élèves, tout ceci est assuré par les collectivités (et, contribue fortement à l’explosion de l’endettement des collectivités qui, pour laviemoderne, les décrédibilise – songez par exemple que les dépenses liés à la compétence « lycées » pèse a minima 40% du budget d’une Région).

        Je reconnais par contre qu’on n’est pas doués : bien qu’on fasse cela depuis 30 ans, qu’on y investisse des milliards d’Euros, qu’on soit 2 millions d’agents territoriaux, étonnamment on n’a pas tué la République. Ni l’Educ’ Nat’. Caramba, encore raté !

        – Mais alors, se pourrait-il que tel ne soit pas l’ambition des élus ?
        – Oh prudence, prudence, cher ami, après tout, hein, rien ne le prouve pas.

        Ceci dit, je ne suis pas un adepte du « territorialisme », ou l’agent d’une quelconque idéologie, hein. Je suis juste le clampin formé dans le public, payé par l’argent public, à qui on a confié une mission de service au public. Si demain dit « on arrête tout, vous avez fait n’importe quoi », je serai le premier en tant que citoyen à réclamer que l’Etat reprenne au plus vite toutes ces compétences (et les emmerdements qui vont avec). Ca me laissera du temps libre pour mon idée de lettre de marque et de programme spatial. Et aussi pour lire un peu, sans doute.

      • Ah ! Les « territoriaux », c’est bien ceux qui sont assis à trois sur la même chaise ? Il y a des jours où ça doit être compliqué ou bizarre…
        Ceux qui arrivent à 9h et qu’on voit vautrés dans des salles de réunion très confortables avec chaises et fauteuils douillets et qui parlent, parlent en prenant le café ?
        Non, ça doit être une caricature…

  35. Jean67 9 Mars 2016 à 11 h 20 min #
    Moi aussi, Sanseverina, quand je vois apparaître quelque part le nom de Meirieu, je fais par réflexe un large détour. Ceux qui se sont laissés prendre un jour à son boniment ne savent définitivement plus enseigner !
    Ajoutez juste ceci à ce que vous dites sur la bouillie googlisée : quand tout sera bien en place et que les gens en seront bien captifs, l’accès à l’informatique verra ses prix exploser!

    Oui, Jean. Quand on sait que les éditeurs vont dans ce sens, cela fait froid dans le dos. Et plus on demande aux élèves de maîtriser des compétences et non des savoirs plus on ouvre la porte à une « technicisation » des connaissances qu’on peut offrir sous forme de « cours » informatisés et balancés sur des plates-formes qu’on renvoie dans tous les établissements scolaires. Dès lors, pas besoin de profs intelligents et cultivés, pas besoin de faire réfléchir les élèves. Tout tourne autour d’un brouet informatisé et formaté à la sauce idéologique vendue par les éditeurs eux-mêmes relais des politiques, brouet sur lequel les élèves font des petits exercices et développent leurs compétences, contrôlées en acquis/non acquis sous l’oeil d’un animateur de cours qui n’ a pas besoin de savoir quoi que ce soit puisqu’ il suffit de regarder dans la bouillie que délivre l’ordi.
    Mais, in fine, c’est déjà ce qui se pratique avec les fameuses classes inversées dont on commence à parler.

  36. Tempête dans un encrier que ce titre de Causeur: « Latin, grec, orthographe…ne lâchez rien! ». Il y a bien longtemps que la disparition du latin et du grec, tout le monde s’en tamponne le coquillard, à commencer par les parents qui s’en servent juste de tamis de sélection pour envoyer leurs gosses dans des classes épurées. Quant à la réforme de l’orthographe, elle sera appliquée à la rentrée prochaine très facilement par les élèves et moins facilement par les profs qui devront jongler avec la nouvelle et l’ancienne pour les corrections. L’orthographe est plus qu’une mauvaise habitude, c’est une vanité, disait Queneau qui plaidait pour sa simplification radicale. Il n’y a vraiment que dans ce blog peuplé d’avatars d’Ancien Régime pour s’en indigner.

  37. Je demande la déchéance orthographique de Dugong pour son dernier commentaire !

    • Et les petits métiers comme correcteur orthographique pour Gallimard, ils deviendront agents d’accueil au BHV ?

      …;

      Ce sera fantastique la simplification radicale de toutes les vanités !

      Vous imaginez des matheux qui cesseront de se prendre pour dieu le père et le sainte trinité ?

      • Je ne pense pas qu’on apprenne l’orthographe comme on apprend des théorèmes, en s’échignant à en comprendre les règles. J’ai appris l’orthographe en mémorisant les mots comme des images par une lecture effrénée d’un dictionnaire illustré.
        Maintenant, les boeufs de base continueront à faire des fautes et les gens cultivés en feront moins et la Terre tournera toujours sur elle-même peuplée de buffles et de gazelles.

  38. Frank Lepage, que vous citez, dit beaucoup de choses pertinentes, mais souvent sans en mesurer les conséquences : c’est de la racaille troskyste.

  39. Mes chers frères enkystés, ne lâchons rien, luttons contre la mise à mâl de notre bel accent circonflexe: #jesuiscirconflexe. Pour ceux qui déclarent #jesuiscirconcis, prière de demander un badge à la rédaction de Causeur.
    ps: pas sûr que ça passe à la modération ce com…

  40. Pour Ormeraie :

    Un exercice niveau CM2 (d’avant) « corrigé » : il y avait 387.000 enseignants du second degré en 2014, une masse salariale moyenne de 40 k€ par an et par enseignant, soit une masse salariale totale d’environ 15,5 G€ par an. Si « on » profite d’une académisation plus ou moins régionale* pour déflater l’effectif de 25%, il restera environ 290.000 enseignants qu’on fera passer de 15 ** ou 18 h à 23h ou 24h « d’activités » hebdomadaires plus ou moins en présence d’élèves. En « échange », on augmentera les survivants en moyenne de 25%, la masse salariale passera à 14,5 G€ par an. Résultat : un milliard de velours mais surtout le passage de chaque enseignant devant une khommission RH qui négociera « l’augmentation » de salaire avec un objectif bien global : 10% d’irrécupérables (une balle dans la nuque, un baquet d’eau pour nettoyer sommairement et hop, passage à la chaux, façon Katyn et au suivant !), 85% de moutons tondus à 25% de moyenne et 5% de futurs kapos autour de 40, voire 50%. Les petits chefs locaux pourront moduler ces chiffres en arguant de « spécifités régionales» diverses qui auront évidemment toutes pour effet de diminuer l’augmentation (si j’ose dire). Cerise sur le gâteau : pas de réaction nationale à craindre puisque les alsacos (des bosseurs, eux…) auront plus que ces branlicots de « l’intérieur ». Et tout à lavement…

    Vu les sommes en jeu, je prends seulement 3% du velours (compte Lycra *** à Jersey)

    * jetons un voile pudique sur le choc de simplification confusionniste que cela engendrera…
    ** en passant, bien fait pour ces khonnards d’agrégés…
    *** et non Licra comme un imbécile de gestionnaire persiste à rédiger le virement (je sais, je l’ai déjà faite mais ça amuse le taulier)

    • Ormeraie du cul a bien raison, l’avenir est à la modulation territoriale.

      Quant aux agrégés, les loups commencent à sortir du bois :

      http://www.atlantico.fr/decryptage/250e-anniversaire-concours-agregation-tradition-avenir-contestee-martine-daoust-capes-enseignants-enseignement-2618130.html

      « Les enseignants agrégés sont reconnus pour leur forte connaissance disciplinaire. Ainsi ils ont une propension à transmettre plus de connaissances, avec une certaine méthodologie de travail qui est parfois décriée comme en décalage avec les attentes des élèves, parents et chefs d’établissement. On peut en effet s’interroger sur le but d’une telle visée pédagogique en classe de lycée, voire de collège pour une partie d’entre eux. Il faut savoir cependant que notre modèle ne pousse pas nécessairement les agrégés à devenir enseignants. Ils sont très nombreux à abandonner leur mission éducative pour d’autres activités, et le diplôme d’agrégé a de fait une certaine valeur sur le marché du travail.
      (…)
      L’école change, mais finalement assez peu le statut de cet enseignant. Peut-on envisager une évolution de ce statut ?

      C’est une question très politique… Il me semble qu’une hausse des rémunérations de ceux qui travaillent plus serait une bonne possibilité à étudier pour sortir de ce système très inégalitaire. On pourrait dire la même chose en regardant les conditions salariales de l’université, qui coûte en plus très cher ! Et trouver un moyen pour maintenir un niveau d’exigence et de travail pour l’agrégation comparable à celui que l’on peut trouver à l’université. »

      • Pour les nostalgiques, le programme de math en TC, cuvée 1972 :

        http://prepas.org/ups.php?article=67

        il y avait déjà des probas, réintroduites en 2010. Mais il y avait aussi tout ce qu’on a coupé en 2010 sous prétexte d’introduction des probas, et plusieurs points en plus.

        • Je viens de finir ce bouquin :

          http://www.dunod.com/sciences-techniques/sciences-fondamentales/physique-et-astrophysique/classes-preparatoires-paces/physique-tout-en-un-mp-

          et son jumeau de MPSI.

          Je constate que plusieurs points antérieurement présents au lycée (optique géométrique, induction, débuts de la thermodynamique, une partie de la mécanique du point…) sont à présent traités en MPSI.

          En contrepartie, la mécanique du solide est fortement élaguée, ainsi que (un peu moins) l’électronique et la mécanique du point. Il n’y a plus de mécanique des fluides, de diffraction, de potentiel vecteur, l’induction est seulement partiellement traitée. Et la chimie a aussi subi une cure d’amaigrissement.

          (Il est vrai qu’il y a 1 heure en plus d’informatique par semaine, et qu’ont été introduits un peu de mécanique quantique et de physique statistique, ce qui est une bonne chose.)

  41. Je ne crois pas que globalement les programmes des prépas scientifiques — j’en ai — aient été allégés. Le problème vient de ce que les programmes de lycée ont été sabrés — et que l’écart lors de l’entrée en prépas est de plus en plus grand.

    • Ah oui, merci Sanseverina, tiens ça m’apprendra à faire mon cuistre avec sisyphe.

  42. L’abbé Jarraud, chanoine honoraire à l’Osservatore Pedago, montre comment mieux engluer les khollègues avec des problèmes qui ne sont pas les leurs et de la quincaille qu’ils n’ont pas demandée :

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/03/10032016Article635931914463270603.aspx

    Tout ça, en parfaite convergence avec les arapèdes territoriaux pressés de dilapider l’argent public dont ils ont la lourde charge de se soulager au plus vite.

    « où ranger les tablettes à l’heure du déjeuner ? » se demandent ces braves gens. Les élèves crient la réponse en cœur : « dans ton… ! »

  43. Un mot sur la loi réformant le code du travail de Mme Myriam El Khomri ; elle veut instituer la liberté religieuse sur les lieux de travail ; un coin et un moment pour la prière en entreprise ; si je comprends bien les professeurs pourront dire à leurs élèves : « Un instant s’il vous plait je vais me mettre au coin afin de réciter pendant cinq minutes ma chahada » !

    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/03/09/31001-20160309ARTFIG00127-malika-sorel-pourquoi-la-loi-el-khomri-est-communautariste.php

  44. Comment devrait-on rebaptiser l’ENA ? L’école nationale de l’arnaque ? Faire dire aux mots tout le contraire de ce que leur baptême leur a fait promettre : garder fidélité à leur sens premier ?
    Je rappelle que c’est du Conseil d’Etat – cette anomalie juridique qui a trahi la nation tant de fois depuis sa création -que les premières attaques contre la laïcité sont venues.

  45. « La liberté religieuse sur les lieux de travail » !!!
    Et pourquoi personne en parle, excepté Malika Sorel ?

    • Parce qu’il s’agit d’un mouvement de fond d’inspiration anglo-saxonne : respecter les communautés même les plus agressives et à terme destructrices pour la raison d’être d’une nation, l’adhésion à un projet commun de société en termes légaux.

      Il faudra bien choisir à un moment ou à un autre entre la démocratie et la régression philosophique !

  46. Aux Etats-Unis un Ted Cruz, fondamentalisme chrétien, peut être procureur du gouverneur du Texas et sénateur et maintenant candidat à la présidentielle !

    Ce serait l’équivalent en France si le cardinal Barbarin primat des Gaules était le procureur de Lyon et le prochain candidat du Modem !

  47. « La liberté religieuse sur les lieux de travail »

    Je suis pour !

    Enfin pouvoir faire cours avec une passoire sur la tête pour exorciser la peur d’oublier quelque chose.

  48. Je croyais que, nous français, on n’était ni américain, ni même anglo- saxon, mais je reconnais que depuis que je suis retraité de feu l’éducation nationale, j’ai le sentiment de régresser. Je ne supporte plus les  » informations « à la télé, c’est pourquoi je m’informe sur bonnet d’âne, mais je crois que je vais finir par ne plus m’informer nulle part.

    • Je vous rappelle que notre bon ministre de l’Intérieur était tout fier, l’an dernier, de faire utiliser par ses administrés un algorithme permettant de prévoir les attentats terroristes.
      On sait comment la réalité lui a offert un joli pied-de-nez.

  49. Ah ! c’est moche dites donc … le violeur d’Edouard Louis l’assigne en référé ! Si maintenant on ne peut même plus se faire violer tranquillement sans se retrouver avec un procès au cul ! Réda si tu m’entends prends pitié d’un petit affabulateur !

    Non Jean Edouard n’avait pas un pistolet dans son slip pour violer Loana dans la piscine ! Je le soutiens sous le sceau de Maître Lafouine huissier de justice de son état ..; Jean-Edouard est arrivé dans la piscine muni de ses seuls attributs naturels et Loana a largement ouvert les cuisses gentiment sans se faire prier !

    Pas besoin de déradicaliser les puceaux dans le loft !

    • Et tout ce que l’éducation nationale sait, les CPE en particulier, qu’ils taisent, qu’on sait parfois à demi mots ou qu’on apprend avec horreur. Impossible d’être prof de français en particulier sans que vous soit renvoyée à la figure parfois au détour d’une phrase ou d’un devoir écrit, cette réalité dont on fait comme si elle n’existait pas.

    • Hélas ! Et certains de ces stéréotypes sont entretenus par Diderot lui-même, par exemple, dans Jacques le fataliste.

      Ne conviendrait-il pas de mettre cet auteur au bûcher ?

  50. @thdo,

    Je ne comprends pas très bien votre phrase « Je viens de finir ce bouquin… » s’agissant d’un livre de physique comme s’il s’agissait d’un roman. Par cette formulation, on dirait que vous en avez fait une lecture linéaire de la première à la dernière page, ce qui me semble curieux pour un ouvrage de cette nature, n’est-il pas vrai ?

  51. @abcmaths
    « Je ne supporte plus les » informations « à la télé, c’est pourquoi je m’informe sur bonnet d’âne… »
    Eh bien, pour votre gouverne, abcmaths, il se passe des choses extrêmement graves sur Terre en ce moment et je ne suis pas d’humeur à plaisanter.

  52. Il me semble que Brighelli, l’âge et le Grand Mollissement approchants, est bien parti pour reprendre à son compte toutes les coquecigrues politiquement correctes en vogue sur les campus américains…

  53. @Hervé
    Tant mieux pour vous si vous vous contentez de Pujadas, moi pas.
    J’ai assisté cet après-midi à une conférence donnée par Daniel Rondeau, c’est bien plus instructif que la télé, je vous assure.

  54. Dernières anas du candidat aux élections américaines :

    Nouvelle tirade anti-islam de Donald Trump
    ACTUALITE Flash Actu
    avec AFP
    Mis à jour le 10/03/2016 à 21:30

    Les quatre candidats aux primaires républicaines, dont le favori Donald Trump, étaient tous en Floride jeudi pour un nouveau débat.
    Dans cet Etat où le milliardaire a trois golfs et plusieurs propriétés à son nom, et où les sondages le donnent favori, il s’en est une nouvelle fois pris à l’islam dans une interview mercredi soir, après une question du journaliste vedette de la chaîne Anderson Cooper qui lui demandait s’il pensait que l’islam était en guerre contre l’Occident.
    « Je pense que l’islam nous hait. Il y a une sorte de haine immense là-bas. Il y a une immense haine. Nous devons aller au fond des choses. Il y a une haine incroyable contre nous », a répondu Donald Trump.
    Islam ou islam radical ?, a alors demandé le journaliste.
    « Radical, mais c’est très difficile à définir. Il est très difficile de les distinguer car on ne sait pas qui est qui », a dit le candidat.

  55. Entendu aux infos de france cul ce matin : « un jeune a inventé un algorithme pour reconnaître un membre de daesh à la façon dont il fait le V de victoire »

    On murmure que Churchill serait sur la liste noire.

    En ce qui concerne l’IA, je crois qu’un test définitivement convaincant des capacités de l’IA serait de battre systématiquement un humain en jouant au con.

  56. Une question à monsieur Brighelli : un copain enseignant m’a indiqué que la réforme belkacem ne s’applique, pour la suppression des classes européennes, qu’en « province »et qu’apparemment les socialistes de Paname peuvent toujours faire profiter leur engeance de ces dispositifs réactionnaires et discriminatoires, dont ils auront bien besoin quand ils seront devenus présidents de l’unef, en 10e année de Master de biologie. … est ce vrai ?

    • Il s’agit des classes bilangues et oui, elles sont toutes conservées à Paris, alors que l’académie de Lyon en perd plus de 70%

  57. Un article qui nous renvoie à la célèbre manifestation héroïque de 1973 contre l’estrême droite :

    http://bernardlugan.blogspot.fr/2016/03/echec-de-la-tentative-de-censure-et.html
    « Dépités par leur échec, armés de barres de fer, de planches à clous et lançant des pavés, les gentils et doux démocrates du comité « antifasciste » tentèrent alors d’attaquer l’hôtel qui abritait la réunion. Mal leur en a pris après que, spontanément sortis de la salle, des participants les eurent virilement chargés et copieusement corrigés. Pour les trente ou quarante héritiers de Mao Tsé Toung qui avaient tenté l’aventure, la soirée se termina piteusement, par une « longue marche » en forme de fuite panique à travers les rues humides de la cité arverne… « 

    • Celle dont je parlais s’est déroulée à Paris devant la Mutualité. Elle a duré toute la nuit — ce fut même la seule manif gagnée « militairement » contre la police. Tous les détails dans Mourir à trente ans, le film de Romain Goupil.

  58. Un peu plus haut une allusion à la partie de go en cours entre le jeune coréen Lee Sedol et la toute jeune machine d’Apple qui vient de le battre à deux reprises ; on appréciera le talent des programmeurs qui ont utilisé des méthodes probabilistes pour vaincre la suffisance de l’athlète intellectuel !

    La machine n’a pas de nombril et ne se soucie nullement de briller : elle fait son job ! Donc ne l’accusons pas à tort et à travers de tous les maux de la terre …

    • Lee Sedol avait affirmé devant un autre grand champion Lee Chang-Ho : Je suis le meilleur au monde ! Visiblement il vient de trouver une puissante opposition, l’alliance du talent des mathématiciens qui utilisent la méthode Monte-Carlo qui a fait ses preuves en finances et la puissance de calcul de plus en plus grande des machines.
      Il y a longtemps qu’à la Bourse les machines sont plus rapides pour prendre des décisions que les hommes.

  59. Désolée c’est très long, mais tant l’introduction que la lettre de l’enseignante à NVB sont pertinentes :

    je souhaite partager ce « cri » d’une prof qui me semble on ne peut plus concernée par les enfants qui seront les adultes de demain,
    ça vient de SOS Education, et c’est un bon coup de poing!

    Chère amie, cher ami,

    Si quelque chose mobilise toute l’attention et une grande partie du temps de la ministre, c’est son équipe de communicants. De l’avis même de François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem est « le top de l’accro aux médias ». Croyez-le bien, chacun de ses gestes, le moindre de ses éléments de langage, est minutieusement scruté par ses conseillers avant son passage aux informations.

    C’est dire que lorsque la ministre de l’Éducation a répondu, mardi dernier sur France Info, au sujet d’un dîner qu’elle aurait eu à Matignon, qu’elle n’entendait pas commenter des « bruits de chiottes », cela n’avait rien d’un incident de conversation. Bien au contraire. Il s’agissait probablement d’une expression tout à fait choisie, pour se présenter comme moderne, proche de la jeunesse et de sa manière supposée de parler.

    On ne saurait lui faire de meilleure réponse que cette enseignante, dont le courrier m’a été transmis ce matin par un de ses collègues, membre de SOS Éducation.

    Lisez plutôt :

    « Madame la ministre,

    Mes élèves à moi apprennent à dire « wesh », « nique », « encule », « salope » dès le primaire.
    Mes élèves à moi grandissent très souvent dans des familles où les parents ne parlent pas français, et où le summum de la réussite consiste à passer manager chez KFC.
    Mes élèves à moi n’écoutent pas Boris Vian et Desproges, ignorent l’existence de Bach et Mahler. Mes élèves à moi n’ont droit qu’à Booba, La Fouine, Orelsan et Gradur.
    Mes élèves à moi doivent passer dix minutes sur chaque vers de Du Bellay pour espérer comprendre quelque chose. Parce que leur référentiel principal, c’est Nabila et Touche pas à mon poste.
    Mes élèves à moi poussent dans un environnement où les filles doivent dès la 6eme s’habiller et se comporter en bonhommes, ou se voiler, si elles veulent avoir la paix. Mes élèves à moi découvrent le porno bien avant d’avoir la chance de rencontrer Balzac.

    Nos élèves, madame la ministre, comprennent que s’ils veulent s’en sortir, accéder aux postes que leurs talents et un travail acharné leur feraient mériter, ils doivent d’abord se défaire de leur codes vestimentaires et langagiers, découvrir les pronoms relatifs, atteindre le pluriel et le passé simple, se reposer sur le subjonctif. Ils savent, croyez-moi, madame, que si je m’escrime à leur faire répéter dix fois une phrase avec la bonne syntaxe et le ton juste, c’est parce que je refuse que nos lâchetés et nos faiblesses fassent d’eux ce que la société imagine et entretient : des racailles, des jeunes privés d’avenir car privés d’exigences, de langue, de style, de beauté, de sens, enfin.

    Nous luttons quotidiennement au milieu de nos gosses de REP et REP+ contre les « salope ! », « sale chien ! », « tu m’fous les seum ! ». Nous luttons pour leur donner une noble vision d’eux-mêmes quand tout pousse au contraire à faire d’eux des êtres hagards, décérébrés, violents. Nous tentons de leur transmettre le Verbe, dans un monde qui ne leur offre qu’Hanouna et Ribéry. Nous ne passons pas nos journées à jouer les thuriféraires de la pensée unique, rue de Grenelle, nous. Nous ne nous faisons pas de courbettes entre deux numéros de cirque à l’Assemblée Nationale. Nous avons les pieds dans la boue, une boue qui nous donne quelquefois la nausée, tant nous sommes seuls, et isolés, et décriés, tant notre tâche paraît ridicule et vaine.

    Quand donc, à la radio, madame la ministre, vous lâchez votre « bruit de chiottes », en bonne petite bourge qui ne voudrait pas avoir trop l’air d’être loin du petit peuple, qui ne voudrait surtout pas faire le jeu de cet abominable élitisme dont tout le monde sait que notre société crève, n’est-ce pas, quand donc vous vous soulagez verbalement, ce n’est pas tant votre fonction que vous abîmez : c’est notre travail auprès des élèves, nos mois d’épuisement et leur espoir, nos années de travail et leurs efforts, nos séances passées à essayer de leur dire que ce n’est pas parce que ce monde-ci est laid qu’il faut lui ressembler.

    Vous avez réussi, en quelques mois, à démontrer avec éclat votre conformisme, votre arrogance, votre paresse intellectuelle. Nous n’ignorions rien de tout cela. Désormais, nous savons que vous êtes aussi vulgaire. On ne vous mettra pas de 0/20, puisque vous avez aussi décidé que l’évaluation, c’était mal, péché, Sheitan, vilainpasbeau. Vous aurez simplement gagné le mépris absolu de milliers d’enseignants qui bien souvent, eux aussi, quand ils sont un peu à bout, aimeraient en lâcher une bonne grosse bien vulgaire, en classe, mais se retiennent, par souci d’exemplarité. »

    Je crois que l’on ne saurait mieux dire… n’hésitez pas à faire suivre ce message à vos amis !

    Claire Polin
    Présidente de SOS Éducation

  60. Puisqu’on parle aujourd’hui du 5eme anniversaire de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, je voudrais dire que faire venir en France et en Europe des peuples entiers tenant d’une culture dévastatrice – l’islam – qui cherche par tous les moyens à abaisser la raison humaine et utilise tous les biais possibles pour cela n’est pas très raisonnable quand on a chez soi un parc important de centrales nucléaires !

    Je vous laisse imaginer les conséquences d’une attaque ciblée contre une centrale nucléaire française des bords de Loire du côté de Sully-sur-Loire par exemple !
    Si les terroristes de Daesh pendant quelques heures arrivait à mettre hors jeu les systèmes de sécurité cela suffirait à provoquer une catastrophe majeure qui affecterait non seulement le val de Loire mais aussi la région parisienne.
    Ou encore la centrale de Nogent sur Seine dans l’Aube en amont de Paris.

    Je suppose qu’aucun homme politique pour la campagne présidentielle de 2017 n’osera parler de ce genre de choses !
    Pourtant ces choses ne sont pas complètement inenvisageables après les attentats du 11 septembre 2001.

  61. Bon, rendons à xyzmaths ce qu’il n’est pas capable de (com)prendre.
    Pour une fois que j’avais fait l’effort d’articuler un com attendrissant de ‘benêtude’ sans dériver dans la déconnade, je reçois un seau hygiénique plein d’intell-actualité agonisante, médiatiquement à la dérive avec la tête de Pujadas dans le fond.
    On m’y reprendra !

  62. « ceux qui refusent d’envisager le scénario du pire »

    On dira alors, fataliste : ce qui devait arriver, areva.

  63. L’IA aka l’intelligence artificielle c’est un peu le pont aux ânes !
    Bien entendu personne jamais ne verra un vrai morceau d’intelligence sous la loupe du biologiste ou le microscope à balayage électronique du physicien !

    C’est un concept un peu creux, somme de nos expériences et de nos sensations, une vision embrumée de notre rapport au monde que l’intelligence.
    L’adéquation au réel et la projection de nous-même dans l’abstrait réclame des instruments de mesure et des langages suffisamment bien formés.

    Alors disons que l’ordinateur a atteint un niveau adéquat pour jouer aux échecs, au go et à la finance ! Parce qu’il dispose de programmes et de puissance de calcul pour cela.

    Est-ce qu’un jour l’ordinateur aura une compétence universelle ? Probablement jamais pas plus que nous !

  64. Pour qu’un pays maîtrise la technologie nucléaire il faut qu’il dispose d’un niveau d’éducation générale suffisant ; malgré cela il y eut des accidents graves en Russie soviétique et au Japon et un autre accident moins important aux Etats-Unis à Three Mile Island.

    Donc on peut dire que le niveau de sécurité n’est jamais maximal ; maintenant tout le monde comprendra que la France de 1789 n’aurait pas pu maîtriser une technologie nucléaire ! Pas seulement au point de vue de la connaissance mais aussi au point de vue de l’évolution politique.
    Il faut un pays d’une grande stabilité politique où le point de maturation de la population soit suffisant.

    Or il est patent que la maturité intellectuelle et politique des populations soumises à l’islam est très faible. La moralité pour désigner un terme global est très basse !

    Je ne peux ici développer davantage …

  65. « sous la loupe du biologiste ou le microscope à balayage électronique du physicien »

    La hiérarchie comtiste des sciences a la vie dure.

    C’est une assez bonne image pour faire comprendre au bon peuple qu’il vaut mieux donner beaucoup plus de brouzouf aux physiciens car ces derniers pensent beaucoup pour pas cher quelques rares manips très onéreuses alors que les babiologistes pensent peu et ne s’intéressent qu’à d’innombrables manips qui coûtent moins cher à l’unité mais sans unité.

    Comprenne qui pourra.

    • Plusieurs hypothèses :

      Les policiers avaient atteint leur niveau d’incompétence et leurs armes étaient trop puissantes et trop rapides pour leur petite cervelle.

      Robocop aurait fait mieux : il aurait mis la première balle en plein front si Nieto était menaçant ou encore il aurait désarmé Nieto de son pistolet taser s’il avait considéré que c’était faisable !

      Plus sérieusement les culte des armes au Etats-Unis est réel. Et la licence de tuer pour les shériffs et marshalls une réalité.

      • Les douaniers américains non plus ne plaisantent pas ! Leur sens de l’humour est assez déficient ; on se souvient de ce jeune français qui avait cru bon de laisser un message sur la glace des toilettes d’un vol long-courrier style « il y a une bombe à bord » ! Il s’est retrouvé aussi sec à Sing Sing !

  66. @ Hervé
    Effectivement, je ne comprends pas votre humour, je fais un blocage psychologique envers tous les « individus » qui critiquent les professeurs .

    • Vous vous méprenez, j’aime tous les profs et par conséquent ne me prive pas pour les bien châtier. D’ailleurs je suis en train de finir d’écrire un livre, « Ma vie secrète avec les profs » qui sera suivi de « Comment s’y prendre avec les profs » aux « Editions de l’Hypocrisie Collective ».

  67. Mais c’est qu’il s’en donne du mal, le pauvre Hervé, à converser avec tous ses propres pseudos ! Remarquez c’est d’un drôle. C’est la première fois que vous me faites rire. Après, je dois dire que vous avez encore du travail à faire pour améliorer vos talents de dramaturge : vos pseudos vous ressemblent vraiment trop. Mais bon, c’est assez marrant de vous voir vous contredire, vous engueuler vous -même, vous complimenter au besoin.
    Z’avez un grain ou quoi ?

  68. Très chère Sanseverina, auriez-vous forcé sur la grappa hors d’âge ? C’est très perturbant votre affaire de pseudos poly-multipliés, mais aussi très comique, je suis plié en quatre, est-ce que le compte est bon cette fois ?
    Miroir, mon beau miroir, ce n’est pas pour me vanter mais je crois qu’il va faire beau aujourd’hui. Allons jogger pour entretenir notre enveloppe corporelle, notre seule vraie possession sur Terre.

  69. Collectif Condorcet : pas mal de manifestations contre la réforme du collège aujourd’hui et demain en France. A Paris, c’est demain à 14 h 30 de St-Michel à l’Académie française…

    • Go ! go ! go !

      Bon allons les joggers et les protestataires tant que vous ne concourez pas contre l’homme bionique … et contre les ordinateurs super-intelligents ça ira !

  70. J’ai déjà dit tout le mal que je pensais de la loi sur la déchéance de nationalité et la tentation totalitaire d’un pouvoir qui a échoué sur tout ou presque.

    On apprend qu’un professeur d’histoire géographie de collège – Pascal Geneste – fait l’objet d’une plainte pour avoir parlé en bien de Vladimir Poutine !
    http://www.bvoltaire.fr/florisdebonneville/inquisition-socialiste-apres-le-general-et-le-cure-voici-le-prof,244300

    A quand la déchéance de nationalité pour les professeurs dont l’enseignement porterait « atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation » – selon le texte de la loi qui est en discussions au parlement ?

  71. Du recul et une évaluation sur 6 ans ont permis de mesurer les dégâts causés par la réforme du collège au Québec, semblable à celle qui entrera en vigueur chez nous dès septembre :

    http://www.lepoint.fr/societe/reforme-du-college-le-fiasco-quebecois-11-03-2016-2024736_23.php

    Si seulement Le Monde pouvait le relater aussi, histoire de convaincre les farouches partisans… D’autant plus que cette réforme est particulièrement néfaste pour les élèves en difficulté et quasiment sans incidence sur le niveau des meilleurs. Mince alors, raté pour le nivellement par le bas Najat !..

    • Cette étude vaut ce que valent les grosses machineries statistisantes dans lesquelles on concasse du chiffre.

      On prend, on pourfend, on défend selon ses propres penchants idéologiques.

  72. Et Dugong !
    Ca t’arrive d’arrêter de dégoiser ?
    Histoire de réfléchir un chouïa ?
    Entre temps ?…
    Passque là, dans le domaine de l’embrigadement , de style Meirieu , il me semble que tu fais fort .
    Bref, tu fais partie des gens qui se pensent supérieurs…
    Je te conseillerais modestement de relire M. Audiard dans le texte ou encore de revisionner ses films dans le genre : » les tontons flingueurs « …
    PS : désolé ! J’ suis pas gentil .

    • « dans le domaine de l’embrigadement , de style Meirieu , il me semble que tu fais fort »

      Voilà que j’lembrigade façon meiriol maintenant ?

      Encore un roquet qui ne sait pas. Et hop couci couça dans la moulinette à effacer les khons

  73. Avez-vous remarqué que les acteurs n’ont pas des opinions politiques comme tout un chacun mais des engagements ? Ce sont des citoyens concernés …

    Par exemple Benoît Magimel a coché les cases (compétent multi-carte) :
    – Conduite sans permis de conduire
    – Prise de cocaïne au volant
    – Renversement des piétons dans Paris de nuit
    – Prendre la fuite après avoir dûment constaté que la piétonne culbutée était encore en vie

    Il doit chanter aux Enfoirés !

  74. Dans le temps il était de bon ton de s’afficher pour ce qu’on était réellement quand on montait sur les planches pour faire la bringue : un jouisseur émérite ! Par exemple Jules Berry et Pierre Brasseur étaient de joyeux fumistes …

    Maintenant on prend une mine compassée et on se charge de tous les malheurs du monde en n’oubliant pas de montrer son bon profil à la caméra qui n’est jamais très loin.

    • C’était justement ce qui faisait rêver le grand public qui trimait dur pour trois fois rien : passer sa vie à branler et à jouer en gagnant largement sa croute et en jouissant de toutes les conquêtes faciles !

      Peut-être que dans une société de loisirs où le plus grand nombre ne fout plus grand chose c’est le contraire qui fait maintenant rêver : le type qui se dévoue sans compter pour le bien social !

  75. Le Hollywood des années 20 était le paradis des vices ; de nombreux scandales égayèrent la chronique mondaine et Charlie Chaplin – loin de son personnage de Charlot – défrayait les unes avec ses amours adolescentes !
    Le code Hays décida de montrer à l’Amérique profonde une façade respectable et de cacher les vices par des vertus de père de famille ! « New Deal » comme dirait l’autre …
    Pas de pédé à l’écran même s’ils avaient le charme de Rudolph Valentino, pas de midinette aguicheuse « Over the Rainbow », pas de trémoussement de danseur à la Elvis, juste des claquettes …

    En France heureusement Jack Lang arriva et l’on passa des ténèbres des films noirs à la Clouzot aux lumières d’Amélie Poulain !
    Qui gagne au change ?

    • C’est dommage que JPB qui adore la cinéma américain n’écrive pas « Une histoire de la morale à travers les images animées » car il n’y a pas que le cinéma filmé mais aussi les dessins animés.

    • « Dès lors, pourquoi réformer un système aussi performant, se demandent les mauvais coucheurs. »

      Excellent !

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