« Le bonheur est une idée neuve en Europe », dit Saint-Just début mars 1794. Idée révolutionnaire, qui méritait un développement. Mais l’ange de la révolution n’a plus eu le loisir d’expliquer son point de vue. Quatre mois plus tard, une conjuration d’extrémistes corrompus et de républicains tiédasses l’allongeait sous la bascule à Charlot. Fin provisoire du bonheur en Europe. Les Romantiques, qui naquirent tous entre 1798 et 1812, n’ont guère entretenu la flamme. Ils auraient plutôt une certaine complaisance à la mélancolie…

(Accélération du film. Deux siècles de capitalisme et deux guerres mondiales plus tard, sans compter quelques crises économiques majeures — dont la dernière…)

Dans le dernier numéro de Marianne, cette semaine, article fascinant et bien écrit de Julie Rambal sur « le Marketing du burn-out » — beaucoup de mots anglais en un seul titre, mais c’est exprès, le bonheur est une idée (enfin, un produit plutôt) qui nous arrive d’outre-Atlantique. Ils s’y connaissent, là-bas, en bonheur, disent-ils…
On y apprend qu’il existe un marché du bonheur — non seulement en termes d’édition (des dizaines d’ouvrages sur le Bonheur pratique, qui se vendent par centaines de milliers) mais en produits dérivés : bracelet à faire passer d’un poignet à l’autre à chaque fois que vous râlez, jus de fenouil / concombre / céleri / cresson (les Grecs pensaient déjà que la salade amollissait, si vous voyez ce que je veux dire : chez tous ces spécialistes, il y a quelque part l’idée de déviriliser, désexualiser, le bonheur est à ce prix, et les pilules magiques ont pour commun effet de saper le désir, dont chacun sait qu’il est source d’insatisfactions — parle pour toi, hé, minable !), cahiers de coloriages pour adultes, tapis de relaxation, cours de chakras pour savoir quels points du crâne tapoter pour s’apaiser (si !), et cours de philosophie positive (mais pas celui d’Auguste Comte).
Côté livres, de Comment être heureux et le rester (Sonja Lyubomirsky) à la Force de l’optimisme (Martin Seligman) en passant par l’Attali de l’année (Devenir soi), il y en a pour tous les goûts. Et pour ceux qui répugnent à tenir un livre-papier, vous avez même des blogs consacrés à l’Objectif Bonheur, même que vous retrouvez la tenancière dudit blog sur la Vie chaque semaine, heureux veinards ! Vous vous abreuverez de pensée crypto-catho en vous abreuvant de Coca — parce que Coca-Cola a lui aussi lancé son Observatoire du bonheur. Serait-ce au fond une entreprise mercantile ? Ciel ! Quel soupçon !

Mais c’est que je n’ai aucune intention d’être moins ronchon, moins grognon, moins patachon ! Ni moins agressif ! J’ai envie de m’insurger, de distribuer des claques, de flatter le cul des juments — ou des pouliches, c’est plus mon rayon —, d’exploser les islamistes en vol (et si possible pas le contraire), de mettre une tête au carré aux ministres de la Chose Publique et de la rue de Grenelle réunies, et d’être assez malheureux pour avoir l’inspiration : parce que de la même façon que les peuples heureux n’ont pas d’histoire, les écrivains heureux n’en font pas.
Souvenir ancien d’une discussion surprise entre quelques élèves de BTS, il y a des années — en 2001 pour être exact. Elles avaient vu, la veille, Amélie Poulain, cette purge dont je ne suis jamais arrivé, en plusieurs tentatives, à dépasser le premier quart d’heure. « C’est bien ? » demandai-je innocemment en me glissant dans la conversation. Et l’une de ces jeunes pouffiasses, plus fine qu’il n’y paraissait, de me lancer : « C’est un film sur le bonheur, vous ne pouvez pas comprendre… »
Eh bien non, je l’avoue. Ma ligne de force, c’est Kierkegaard et le Traité du désespoir, ou Cioran et les Syllogismes de l’amertume et autres gaudrioles revigorantes. Et Ultima necat, le Journal de Philippe Muray, qui vient de sortir. Si le suicide est la face sombre de la lucidité, le désespoir en est la face éclairée.
Sans compter que la lucidité (« la blessure la plus proche du soleil », disait Char) donne de l’humour. Le bonheur, non. Le Camp du Bien est d’un sérieux inexpugnable. C’est sans doute ce qui lui permet de voter Hollande sans rire.

C’est l’histoire du scaphandrier qui, au fond de l’eau, reçoit du navire de surface le message suivant : « Remonte vite, on coule… »
C’est la blague qui me soutient depuis trente ans. Le plus drôle, c’est que je n’ai pour ainsi dire jamais rencontré un élève que ça fasse rire. Ils sont encore dans l’utopie du bien-être.

Je ne suis pas du genre à me bourrer d’anxiolytiques — +18,2%, nous apprend l’article de Marianne, depuis les attentats de janvier dernier. Ma foi, au lieu de se gaver de béquilles chimiques, ils feraient mieux d’apprendre à tirer — ce que fait, paraît-il, la France qui ne se résigne pas. Le bonheur (ou plutôt, l’obsession du bonheur, ce qui n’est pas tout à fait la même chose) est un truc de bobos. Aux tarifs que pratiquent les gourous de la positive attitude, sûr que les prolos ne peuvent pas s’offrir la béatitude tous les jours. Ils ont d’ailleurs autre chose à faire — chercher du boulot, par exemple. La déprime que soignent les apprentis-sorciers de l’arnaque est une affaire de gavés. Un souci d’oisifs. Les pauvres en sont encore au hashisch — de plus en plus, paraît-il.
D’autant que le désir, qui génère le manque et donc la débauche, débouche régulièrement sur la douce satiété (ah, ce saint-émilion quel bonheur…) et même sur l’au-delà de l’extase — le septième ciel, par exemple. Alors certes, je salue très bas Epicure et Sénèque, qui conseillent de renoncer au désir pour ne pas être malheureux. Mais tant qu’à vivre jusqu’à en mourir, autant le faire sur le mode passionnel, on s’ennuie moins qu’avec du jus de fenouil.
Dernier point. La mélancolie est la grande affaire des gens de lettres. Sans mélancolie, pas d’écriture — pas de lecture non plus. Mais bon, peut-être les déprimés que cerne l’article de l’hebdomadaire ne lisent-ils pas non plus. Sinon, ils apporteraient leur pierre au Précis de décomposition ou au Bréviaire des vaincus. Ou ils passeraient sur Bonnet d’Âne.

Jean-Paul Brighelli

59 commentaires

  1. J’aime beaucoup la blague du scaphandrier. Mais déjà lorsque j’étais jeune, je trouvais les jeunes beaucoup plus rasoir que les « vieux ». Ils sont bien trop contents de leur petite personne pour avoir de l’humour et n’ont pas encore pris assez de baffes pour apprendre qu’un peu d’humilité est le début de la sagesse.
    Le terme de béjaune leur convient parfaitement. Avez-vous déjà remarqué l’air maussade des oisillons?
    Quant au bonheur…il suffit de s’en fabriquer un sur mesure et dans ses prix : de bons amis, de la lecture, de la musique, un bon repas de temps en temps…J’ai expliqué à mon chien que le bonheur c’était essentiellement la compagnie de ceux qu’on aime. Il était d’accord.

    • Non ! Le bonheur du chien, ce n’est pas ça. le bonheur du chien, c’est la meute, avec qui on se bat pour un sac poubelle bien gras de choses bien faisandées, avec qui on chasse de concert, avec qui on dort au chaud, et avec qui on se bat à nouveau, à mort si nécessaire, pour une chienne en chaleur qui choisira le plus fort.
      C’est ça le bonheur du klebs : une bonne charogne sur laquelle se rouler voluptueusement ! Les êtres humains, initialement, il n’en a rien à carrer.
      Mais vous devez le savoir, puisque vous adhérez à la pensée de Jean-Paul sans condition.

  2. Vous avez pris la « piste ». Il y a si peu de gens qui se « déclarent ». Lei è molto in gamba…
    J’ai adoré le scaphandrier. Je ne la connaissais pas.
    En moins profonde 🙂 et moins complexe, j’aime bien celle du canard dont je me sens proche : serein en surface, pédale en profondeur.
    Et puis ces jours de fête qui rendent les gens encore plus noeud-noeud que d’habitude puisqu’un jour de fête, il faut être heureux. Presque pire qu’un dimanche soir vers 18h. Ah ! les dimanches soirs.

  3. Les vendeurs de bonheur, ce sont les mêmes qui préconisent la pénalisation des clients des prostituées, du haut de leurs titres ronflants. Si c’est ça leur conception du bonheur pour les autres, alors ils n’ont rien compris au malheur.

  4. Pour parodier monsieur Prudhomme : « Soyez malheureux, voilà le vrai bonheur ».

  5. « Mais tant qu’à vivre jusqu’à en mourir, autant le faire sur le mode passionnel, on s’ennuie moins qu’avec du jus de fenouil. »

    Ubris contre raison, le bonheur exige qu’on tienne en liesse nos passions, comme dirait l’autre. Sinon on vire à l’épicurien laxiste, on confond Atarax et ataraxie, on prend sa carte au PS et on se retrouve vite fait à bander tristement en badant Valls à la télé.

    Évidemment, il faut en permanence se protéger des khons qui œuvrent à vous niveler.

    Pas de solution évidente, donc, pour être heureux mais peut être, pour certains, l’ubris joyeux de Don Giovanni dans la mise en scène de Bechtolf (Salzburg 2014) à propos duquel le critique du Figaro écrivait :

    « Ses seuls moteurs sont le sexe et la séduction, qui se pratiquent dans une sorte de grand hôtel de luxe où l’on fornique allègrement malgré la sourde présence de la milice paramilitaire au service du commandeur, et d’un clergé joliment brocardé (ah! Elvire en bonne sœur, il fallait oser!). […]
    la chute de Don Giovanni était un spectacle, son héros est en haut-de-forme, en frac et avec une canne comme un meneur de revue, qui se relève à la fin pour suivre enfin la camériste qu’il guignait depuis qu’il avait laissé Zerline seule en scène au beau milieu du duo «Là ci darem la mano» »

    Fuck le Commandeur !

  6. Tiens ! en voilà un autre qui fait dans la commune niquation :

    http://www.lemonde.fr/tant-de-temps/article/2015/04/03/jacques-attali-je-reve-d-une-societe-ou-il-n-y-aurait-pas-de-retraite_4609294_4598196.html

    « Je rêve d’une société où chacun, grâce à la robotisation, et à l’organisation politique et sociale, pourrait exercer l’activité qu’il souhaite, sans limite de temps. Dans une telle société, la revendication principale serait de retarder l’âge de la retraite, et pas de le réduire. Il n’y aurait pas de retraite, où travailler serait naturel… »

    Ne sentez-vous pas quelque chose de très dur vous pénétrer à la lecture du plus célèbre de nos penseurs-branleurs ?

  7. Attali a-t-il vraiment l’impression de travailler ?
    Il fait la mouche du coche depuis trente ans… Mais ce sont les chevaux qui tirent.

  8. C’est sûr, que la pauvre nana qui vide des poulets dans le froid tous les jours, ne rêve que de continuer son activité sans jamais prendre de retraite. Quel con ce type ! Et content de lui, en plus.

    Alors, Dugong, le satyre 🙂 , vous êtes dans l’hybris orthographique…

    • A quoi pensais-je en écrivant cela ?

      Peut-être avais-je relu Brice de Nice dans une version texte ?

      Allez savoir.

  9. C’est dommage que ce sentiment soit si répandu, selon lequel la seule bonne littérature serait inspirée par le désespoir. Il suffit d’avoir quelque chose a dire qui vaille d’être dit, et du talent, pour écrire quelque chose de bien.
    Déjà, il y a d’autres choses qui valent d’être dites, en plus du désespoir. On peut par avoir envie de parler de choses qu’on aime, qui nous procurent des sentiments agréables, qui nous font rire… Avec du talent, cela peut donner des oeuvres comiques, champêtres, imaginatives, folkloriques, plus ou moins amoureuses ou érotiques, etc…
    Ensuite, même quand une oeuvre est en partie façonnée par du désespoir, souvent elle ne se complait pas dedans, cherche à en sortir. Les oeuvres qui se complaisent dans le désespoir sont celles que j’aime le moins, et meme ceux qui ne partagent pas ce sentiment devraient pouvoir reconnaitre qu’objectivement, c’est parmi elles qu’on trouve ce qu’il y a de pire, comme Christine Angot…

    • PS : Un poème sans désespoir, de Du Bellay (Odes).

      Du Premier Jour de l’An.

      […]
      Tu vois de Neige tout couverts
      Les Sommets de la forêt nue,
      Qui quasi envoie à l’envers
      Le faiz de sa Tête chenue.
      La froide Bise ferme
      Le gosier des Oiseaux,
      Et les Poissons enferme
      Sous le Cristal des Eaux.
      […]
      Je te souhaite pour t’ébattre
      Durant cette morte Saison,
      Un plaisir, voire trois, ou quatre,
      Que donne l’Amie Maison.
      Bon vin en ton Cellier,
      Beau feu, Nuit sans Souci,
      Un Ami familier,
      Et belle Amie aussi.
      […]

  10. Hmm… Rappelez-moi, Du Bellay, c’est bien le type qui a écrit un recueil (splendide) intitulé « Les Regrets » ? « Et les Muses, de mi, comme étranges s’enfuient » — un optimiste, sûrement…
    C’était le pire exemple que vous pouviez prendre.

    • Lol… Il y a aussi les Antiquités de Rome, peut-être le plus beau, un peu aussi teinté de nostalgie… Mais cela n’empêche pas à Du Bellay, et à ses contemporains lettrés, d’être de bons exemples pour montrer que la littérature peut avoir d’autres choses a dire bellement, en plus du désespoir. Si on compare les poètes de la Pléiade à ceux du Parnasse, les seconds séduisent aujourd’hui souvent les ados, ils se complaisent dans le désespoir, mais personnellement leur vague lecture m’a procuré peu de plaisir, et ne m’a pas aidé à comprendre à quoi sert la poésie. C’est plus tard, en lisant les premiers, que j’ai compris ce qui me semble être la démarche de base de la poésie, simplement chanter ce qu’on a à dire… Je l’ai compris à travers eux plutôt que les autres, car ils chantaient des sentiments plus simples, souvent autres que le désespoir, qui se transmettaient mieux à mon coeur.

      • PS (Ronsard, Les amours) :

        Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse :
        Jà la gaie alouette au ciel a fredonné,
        Et jà le rossignol doucement jargonné,
        Dessus l’épine assis, sa complainte amoureuse.

        Sus ! debout ! allons voir l’herbelette perleuse,
        Et votre beau rosier de boutons couronné,
        Et vos oeillets mignons auxquels aviez donné,
        Hier au soir de l’eau, d’une main si soigneuse.

        Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux
        D’être plus tôt que moi ce matin éveillée :
        Mais le dormir de l’Aube, aux filles gracieux,

        Vous tient d’un doux sommeil encor les yeux sillée.
        Çà ! çà ! que je les baise et votre beau tétin,
        Cent fois, pour vous apprendre à vous lever matin.

    • Il y a chez du Bellay le bonheur du beau langage. Cela est aussi une sorte de bonheur même si le poème est mélancolique.

  11. Le publi-reportage sur les sabliers d’Attali est sponsorisé par Rolex.

    Le temps d’Attali est plus cher que le nôtre.

  12. Votre histoire de bateau qui coule et de scaphandrier est bien jolie mais c’est une fumisterie : il n’y a pas de ligne téléphonique entre les deux !

  13. Il aura fallu que je lise Bonnet d’Âne pour découvrir qu’il y avait encore des lecteurs du sieur Attali.

    Vous imaginez mon désarroi.

    Cordialement,

    E.P.

  14. Non ! Le bonheur du chien, Coralline, ce n’est pas ça. le bonheur du chien, c’est la meute, avec qui on se bat pour un sac poubelle bien gras de choses bien faisandées, avec qui on chasse de concert, avec qui on dort au chaud, et avec qui on se bat à nouveau, à mort si nécessaire, pour une chienne en chaleur qui choisira le plus fort.
    C’est ça le bonheur du klebs : une bonne charogne sur laquelle se rouler voluptueusement ! Les êtres humains, initialement, il n’en a rien à carrer.
    Mais vous devez le savoir, puisque vous adhérez à la pensée de Jean-Paul sans condition.

  15. Les chiens heureux, vraiment heureux, que je connais, sont ceux qui sont le moins en contact avec l’homme. Juste le minimum pour être apprivoisé. La bouffe, quoi !

    • Après avoir coïté comme des bêtes, chienne et chien encore collés ont cet air étrange que nous ne savons pas trop comment interpréter :
      – qu’est ce que je fous là ?
      – post coïtum animal triste ?
      – pourquoi me regardes-tu comme ça ?
      – autre ?

    • Ah mais Dobolino, je fais intégralement partie de la meute! On se bat régulièrement pour être le dominant. Ce n’est pas le gentil toutou à sa mémère, qui regarde son patron d’un oeil enamouré. C’est un chien nordique, primitif, qui se fout de l’autorité si elle ne s’appuie pas sur un minimum de mérites et qui prend ouvertement son maître pour un con jusqu’à ce que ledit « maître » lui prouve qu’il l’est peut-être moins qu’il n’en a l’air (publicité non payée pour les malamutes d’Alaska que je déconseille vivement à ceux qui ne veulent pas passer 24 h sur 24 avec leur chien ni se sentir testés à tout bout de champs).
      Bon,… les chiennes en chaleur nous intéressent médiocrement puisque nous sommes féminines toutes les deux.
      Pour tout vous avouer, je n’apprécie pas vraiment le schéma classique du chien fidèle adorateur, de même qu’au fond, je préfère qu’on ne soit pas de mon avis, ça rend la vie plus intéressante.

  16. Dobo, je ne doute pas de votre très grande expérience des chiens, ni de votre capacité à mesurer leur bonheur, mais les chiens de meute que j’ai vus n’avaient pas l’air plus heureux que mon dog vautré-e, en l’occurrence, sur le canapé à l’heure où je vous parle. Ils semblaient juste un peu moins éveillés parce que moins stimulés. Mais bon, le bonheur du chien, de l’homme. Allez, suivons la philosophie de Figaro : « je m’empresse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer  »

    Pour Dugong: ma dinde qui avait circonscrit l’Ingénu n’est pas contente de sa note et les parents me le font savoir… S’il faut en plus que j’aille expliquer aux parents ce que circoncis veut dire. Belle semaine en perspective ! Pff!

    • « S’il faut en plus que j’aille expliquer aux parents ce que circoncis veut dire »

      Vous n’avez qu’à leur parler par ellipse

    • Parce que les chiens se moquent totalement du temps qu’il fait s’ils ont besoin de divaguer et sortiront faire leur tour de maraude quelles que soient les conditions météo, s’il y a maraude à faire.

  17. Le bonheur reste infiniment personnel et j’emmerde les normatifs de tout poil, les conseilleurs non payeurs, les parangons de vertu et les éxégètes actuels de la bienséance.

  18. JPB vous connaissez la fable du bûcheron qui jeta la cognée sur sa femme ?

    Un homme de 100 ans a tué sa femme dans son sommeil à coups de hache, avant de se suicider près de New York, ont annoncé aujourd’hui les autorités judiciaires. Le drame a eu lieu dimanche soir, dans la localité d’Elmwood Park (New Jersey), à 30 km environ à l’ouest de Manhattan.

    Michael Juskin, qui avait eu 100 ans en novembre, a tué son épouse Rosalia, 88 ans, alors qu’elle dormait dans son lit. Il s’est ensuite ouvert les veines dans sa salle de bains, a précisé le procureur du comté de Bergen, John Molinelli. Il a ajouté sur Twitter que le couple s’était disputé dans le passé, mais a ajouté que le motif du meurtre restait à ce stade inconnu.

    La famille de Michael Juskin a indiqué qu’il souffrait de démence, selon le site NorthJersey.com, qui a précisé que la police était intervenue trois fois pour des disputes conjugales depuis 2012. La police a été prévenue lundi par un membre de la famille, qui avait découvert les corps, après s’être rendu chez le couple qu’il ne réussissait pas à joindre au téléphone.

    P.S Ceci prouve comme dirait le bonhomme La Fontaine qu’il n’est jamais trop tard pour rompre un mauvais mariage !

  19. « C’est sans doute ce qui lui permet de voter Hollande sans rire. »

    Et, sans rire, appeler à voter Sarkozy, au prétexte que lui, au moins, allait réformer Grenelle dans le bon sens ? contre 30 deniers ? ou, c’est pareil, une tache rouge au veston distribuée par un des innombrables bras cassés qui ont fait que rien n’a changé ?

    On peut évidemment voter Hollande sans rire. Mais surtout pas l’autre, en 2012 ou en 2017 !

  20. Je ne sais pas … Je me pose la question depuis mes propos de l’autre jour. C’est vrai que le chien se complait en compagnie de l’homme mais il n’y serait jamais venu de lui-même. C’est nous qui l’avons acculturé. En avons-nous fait un esclave ? Un esclave peut-il être heureux ? Avons-nous abusé de lui ? Où commence la zoophilie ? Es-ce bien de nourrir un charognard au faux-filet ?
    Est-ce signe de bien-être que nombreux chiens de compagnie soient hypersensibles aux piqûres de puces alors que les chiens de meute grouillent de puces sans exprimer le moindre inconfort ?

    Je suis en pleine perplexité.

    • Eh bien, Dobolino, je dirais qu’il semble que le chien nous considère comme une sorte de congénère glabre plutôt sympathique, avec des manies bizarres certes, mais qui a de bons côtés…le faux-filet notamment, parce que ceux qui s’imaginent que l’animal ne fait pas de différence entre les diverses nourritures se fourrent l’index dans l’oeil.
      La complicité qui existe lorsqu’il s’agit de courir ensemble, comme dans une chasse, est quelque chose de presque tangible.
      Pour en revenir au bonheur, mon chien actuel appartenait à quelqu’un qui ,selon ses propos, se rangeait dans la catégorie « gens du voyage », habitué aux bergers allemands au garde à vous, et à qui ma bestiole a dû en faire baver de toutes les couleurs.
      La voir maintenant installée sur le dos, les 4 pattes repliées, souriant de toutes ses canines, sur la terrasse d’un restaurant, est un spectacle qui fait penser que le bonheur se niche (à chien) partout et qui, accessoirement, n’engendre pas la mélancolie.

  21. Comme on dit l’appétit vient en mangeant !

    Un ex-principal de collège japonais a été arrêté aujourd’hui au Japon, soupçonné d’avoir monnayé des rapports sexuels avec plus de 12.000 femmes et jeunes filles au cours de nombreux séjours aux Philippines.

    Yuhei Takashima a minutieusement classé près de 150.000 photographies de ses proies sur une période de 27 ans dans environ 400 albums, soi-disant parce qu’il voulait « garder des souvenirs » de ses exploits, ont rapporté l’agence de presse Jiji et d’autres médias nippons.

    Yuhei Takashima, âgé de 64 ans, a déclaré à la police avoir commencé à payer pour des relations sexuelles lorsqu’il a été dépêché pour trois ans dans une école japonaise à Manille en 1988. Il aurait eu des relations sexuelles avec quelque 12.600 femmes, âgées de 13 à 70 ans.

  22. Finalement c’était pas la peine d’inventer la République puisqu’on se retrouve au temps d’Agnès Sorel, de la Belle Ferronière et de Diane de Poitiers ! Les chasseresses de pognon …
    Le procès de votre ex-collègue Jean Germain va continuer avec sa maîtresse la Chinoise hôtesse d’accueil ! Savez-vous que ce type était le second plus grand cumulard politique de France ? Pas moins de 36 fonctions … sincèrement la blanche colombe c’était pas lui ! La Loire c’est plus ce que c’était et Tours c’est Macao ! Châteaux, châteaux en Espagne …

  23. Dobolino, C’est en général le véto qui s’énerve quand on lui amène un chien ou un chat avec des puces. Et c’est lui qui vous refile tout un tas de cochonneries chimiques en vous disant qu’il faut absolument se débarrasser des petites bêtes.
    Il me semblait qu’on avait apprivoisé les loups/chiens avec du froment ? D’ailleurs un des nombreux surnoms que je donne au mien est « loup à pain ». Quant à l’homme qui aurait rendu le chien esclave… Les gens disent cela, car ils ont juste tendance à oublier leur origine animale. Quelle morgue, d’ailleurs chez l’homme en général de s’approprier ainsi la nature et les animaux.
    Nos hautes considérations ohliosophiques sur le règne animal et végétal me font penser à un texte de Giono que j’aime bien et auquel je pense souvent dans les embouteillages. Un petit texte, dont je ne sais plus d’où il vient qui décrit l’invasion de la nature sauvage ( plante, racines, arbres, animaux) qui s’infiltrent et s’installent petit à petit dans la ville. Il faut que je vous retrouve cela.

  24. Alors disons qu’on peut arriver à la symbiose chien homme.
    Quant à la notion d’esclavagisme, je suis encline à la maintenir car nous avons fait subir à cette espèce une sélection impressionnante, aboutissant à une multitude de races abâtardies en comparaison du modèle de base, qui ont certes développé de merveilleuses aptitudes, mais pour notre confort et non pour le leur.
    Et je ne parle pas des races difformes dont les souffrances quotidiennes font notre joie. Tout ça, c’est bien de l’esclavage, non ?
    Evidemment, l’Alaskan Malamute est fort proche du modèle de base, tant par le caractère que par les aptitudes qu’il a.

  25. Je veux bien le texte de Giono. J’ai un goût prononcé pour Giono. Je vais vous chercher un de mes préférés.

  26. C’est dans Ennemonde. C’est du Giono abouti. On est loin du serpent d’Etoiles.

     » Ici, la vie qu’on mène ne permet pas de faire de cadeau. Les Diane de Montemayor, les Pastor Fido, les Astrée et les Marie-Antoinette ont fait courir le bruit des bergeries, patries de la paix. Quoi de plus doux, dira-t-on, que des hommes qui vivent constamment avec cet animal que la sagesse des nations a pris pour le parangon de la douceur: doux comme un mouton? Le mouton n’est pas doux, il est bête. Les rapports constants avec la bêtise font habiter un monde extravagant. Le bélier est un animal agressif, la brebis vient en droite ligne des procès de bestialité du Moyen Age. C’est en compagnie de cette bêtise, de cette agressivité, et de cette tentation malsaine que les hommes d’ici vivent tous les jours que Dieu fait, dans la solitude la plus totale.
    Pour le commun des mortels, le berger est un homme qui rêve, appuyé sur son bâton. Bien sûr qu’il rêve, que voulez-vous qu’il fasse d’autre, mais il est dans la situation d’être à chaque instant tenté de réaliser ses rêves sans gros empêchements majeurs. Il n’a qu’à mettre de côté certaines lois, certains préceptes, certaines coutumes. C’est vite fait. Quoi de plus succulent que de tourner les lois et de ridiculiser les coutumes? Surtout quand la vie qu’on mène est dure : le vent, le froid, la neige, la pluie, la solitude, la peur; non pas la peur que nous connaissons tous, qui nous saisit en paroxysme et dont on sort, mais la peur endémique et dont on ne sort pas!
    Dieu nous préserve du rêve des bergers! Gengis Khan était un berger. L’œil du mouton est un orifice par lequel on peut regarder subrepticement les ébats voluptueux de la bêtise. Après ça, évidemment, on n’ira pas raser Samarcande et dresser aux bords de l’Oxus des pyramides de milliers de têtes coupées, mais c’est qu’on est seul : l’envie ne manque pas, c’est le nombre. Alors, on songe à ce qu’on peut faire dans son petit domaine; il y a les foires, il y a les fêtes, il y a les familles. Quelquefois, on arrive à faire d’assez jolies choses, quelquefois non; les circonstances ne s’y prêtent pas toujours. On a parfois affaire à des caractères qui résistent, à des familles qui ne se laissent pas abolir, à des enfants qui grandissent vite, à des adversaires qui, eux aussi, ont regardé dans l’œil du mouton. L’important n’étant pas de gagner, mais d’avoir toujours sous la main de quoi continuer le jeu, les familles et la société restent apparemment intactes. « 

    • En somme le mauvais berger et le professeur abusif même combat ! Partout du vice … ah ! là là quand viendra le règne de la vertu chère bergère Dobolino ?

        • Quant à ce à quoi vous pensez, Dugong, Giono y pense aussi : « cette tentation malsaine  » écrit-il. On y lit ce qu’on a envie d’y lire. J’ai peut-être l’esprit mal tourné ?

  27. Voilà, j’ai retrouvé: c’est dans « Solitude de la pitié »

    «Viens, suis-moi. J’ai ici ma vigne et mon vin ; mes oliviers, et je vais surveiller l’huile moi-même au vieux moulin… Tu as vu l’amour de mon chien ? Ça ne te fait pas réfléchir, ça ?… Viens, venez tous, il n’y aura de bonheur pour vous que le jour où les grands arbres crèveront les rues, où le poids des lianes fera crouler l’obélisque et courber la Tour Eiffel ; où, devant les guichets du Louvre, on n’entendra plus que le léger bruit des cosses mûres qui s’ouvrent et des graines sauvages qui tombent ; le jour où, des cavernes du métro, des sangliers éblouis sortiront en tremblant de la queue.»
    Dans les embouteillages ou quand il y a trop de c…autour de soi, et qu’on n’a plus envie de voir personne, mais alors vraiment personne cela aide…

    • Pas mal ! Mais vu que je vois plus souvent des sangliers et des lièvres que des métros, ça ne peut pas me servir tous les jours.

  28. C’est tentant, mais j’aime quand même bien le Louvre sinon ses guichets.

  29. Ceci est une cyber-attaque : ne cherchez pas à résister vous êtes cernés !

    P.S Je me souviens de l’histoire des petits bateaux qui allaient sur l’eau grâce à leurs jambes gros béta mais pas des chaînes de télé qui ne sont pas foutues d’émettre à l’abri des pirates !

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