Dans un article célèbre, Pierre Boileau (non, pas le frangin de Nicolas : le complice de Thomas Narcejac, avec lequel il a écrit, entre autres, D’entre les morts, dont Hitchcock tira Sueurs froides) affirme : « Le suspense est le roman de la victime ». Et d’expliquer : « Ainsi, le lecteur, au lieu de penser le mystère, le vit en même temps que la victime. Il subit, comme elle, cette « mise en question » qui le torture dans sa chair et dans son esprit ; et il l’accompagne jusqu’au bout, dans ce voyage au bout de la nuit que le mène aux confins de la raison et du réel. »
Je pensais à ces lignes (si, si, je vous assure !) en regardant Mademoiselle, le dernier film de Park Chan-wook, réalisateur coréen de grand talent et d’hystérie maîtrisée. Il est paraît-il grand amateur d’Hitchcock, Sueurs froides en particulier. Mais c’est à un autre Boileau-Narcejac, admirablement filmé jadis par Clouzot, que le film fait penser — aux Diaboliques, bien sûr.
Mais à la puissance trois. Le film est d’ailleurs divisé en trois parties annoncées successivement en banc-titre. Et dans chaque partie, c’est un nouveau suspense entre les mêmes trois personnages, chacun étant à tour de rôle — apparemment au moins — la dupe des deux autres.Deux femmes et un homme — et un second homme à l’arrière-plan, un bibliophile collectionneur d’estampes japonaises et de livres d’oreiller, comme on dit là-bas, qui se fait lire par l’une des héroïnes des récits inspirés de Sade, comme Pierre Dux se faisait lire par Miou-Miou des passages de l’Histoire de Juliette dans la Lectrice, ce très beau film réalisé par ce metteur en scène trop longtemps sous-estimé qu’est Michel Deville.Le scénario est une adaptation coréenne de Du bout des doigts, roman de Sarah Waters, la grande prêtresse anglaise des amours lesbiennes (lire Caresser le velours, son premier roman, en atmosphère victorienne feutrée / frustrée, pour se faire une idée). À l’origine, l’action est située dans l’Angleterre du XIXème siècle, avec des échos du roman gothique. La transposition en Corée est filmée dans une demeure de type composite, coréenne pour une part, japonaise par les jardins et les cloisons, européenne par ailleurs. Le même genre de maison à tiroirs que dans le Limier, l’extraordinaire film (à suspense) de Mankiewicz. Celui de 1972 — pas le remake gentillet de Kenneth Branag en 2007.
Et c’est là que le film ajoute intelligemment au roman, et justifie la transposition même qu’il opère — les Coréens maîtrisent admirablement ce principe, et je signale aux amateurs que la meilleure adaptation jamais réalisée des Liaisons dangereuses fut en 2003 une transposition dans la Corée du XVIIIème siècle (Untold scandal, de Lee Jae-yong, qui malheureusement n’existe qu’en version sous-titrée en anglais ou en allemand, pas en français).La Corée des années 1930 est occupée par le Japon — le Japon qui au sortir de l’ère Meiji se modernise à marches forcées. D’où l’intérêt de la version originale, où les sous-titres en blanc traduisent le coréen, les sous-titres en jaune traduisant le japonais. Parfois dans la même phrase — comme il nous arrive, semi-colonisés que nous sommes, d’insérer un mot anglais dans nos discours français. La maîtresse est japonaise, la servante est coréenne – quoique l’une et l’autre soient des actrices coréennes, qui ont appris leur texte japonais pour le film.
À noter que la Servante est un extraordinaire film coréen sorti en 1960 que je ne saurais trop recommander aux cinéphiles passant par ici — mais ils le connaissent déjà, bien sûr. Et comme dans ce film de Kim Ki-young, Park Chan-wook confronte les classes sociales, la servante fille de voleuse, la maîtresse haute aristocrate nipponne — l’une susceptible de se faire passer pour l’autre, à force d’apprentissages, à force de douloureux laçages de corsets, d’épingles à chignons et d’essais de toilettes — le film est accessoirement un festival pour fétichistes. Il joue sur le thème de la servante-maîtresse (prenez « maîtresse » à tous les sens du terme), comme chez Pergolese. Il réussit ce que Abdellatif Kechiche a raté complètement avec la Vie d’Adèle, n’en déplaise aux voyeurs hétéros à sexualité confuse qui conseillaient jadis ce film à leurs élèves. Vous en aurez déduit que Libé, qui avait encensé le film de Kechiche, n’a pas aimé Mademoiselle : il y a longtemps qu’ils n’ont plus de conscience politique, à Libé. Ni de sens esthétique — car le film de Park Chan-wook est dramatiquement beau.
Léché, si je puis dire.La cinématographie suit cette dichotomie étouffante entre conquis(e) et conquérant(e), entre des plans hiératiques soigneusement équilibrés, bâtis sur des symétries parfaites, des symboles sur-japonais parfois — ainsi cette femme pendue à un cerisier en fleurs —, et des mouvements plus marqués correspondant à un chaos coréen. Amours saphiques peut-être — mais les corps nus et enlacés sont admirablement intégrés dans un contexte politique. Parce que Park Chan-wook n’hésite pas, mais juste quand c’est nécessaire, à frotter les épidermes les uns aux autres pour en faire jaillir des étincelles. Ou à disposer des pétales de sang au beau milieu des fleurs.
Il n’hésite pas non plus à déchirer ces mêmes corps. Et la séquence finale, où le héros-arnaqueur est confronté brutalement aux instruments de reliure du bibliophile, m’a rappelé un passage fameux de Pauliska ou la perversité moderne, de Reveroni Saint-Cyr (1798), où un autre héros est mis sous presse, au sens propre du terme. Ou la torture que s’inflige chez Kafka l’officier de la Colonie pénitentiaire. C’est un film très écrit, en un sens, et merveilleusement imagé, en un autre.
Bien entendu, aucune salle à Marseille ne diffuse Mademoiselle — il m’a fallu « monter » à Aix, où il passait furtivement au Renoir, sur le Cours Mirabeau. La diffusion des chefs d’œuvre, en France, reste aléatoire — c’est tellement plus simple d’offrir quelques centaines d’écrans à la Folle histoire de Max et Léon ou à Brice 3.

Jean-Paul Brighelli

96 commentaires

  1. Je suis allé voir ce film hier au MK2 Bibliothèque après avoir un moment hésité avec Captain Fantastic. Je trouve qu’il est très judicieux de votre part d’évoquer ici les liaisons dangereuses extrêmes-orientales avec pour une fois une Corée en position de force face à un Japon docile cherchant tous deux la réconciliation. Bon, sinon c’est quand même pas le pinku eiga de l’année. Je l’ai trouvé d’un érotisme pesant, souvent oppressant et d’une perversité latente. Je ne connais pas le livre dont il s’inspire mais le scénario est tout de même très prévisible et on ne croule pas sous les non-dits de l’intrigue.
    Au mieux un anti Sade lesbien où les victimes féminines triomphent sans surprise de leurs tortionnaires masculins.
    Le carton du début qui prévient du code couleur des sous-titres est en effet d’une incongruité totale.

    • J’espère qu’on pourra jouir également d’un billet ciné sur le biopic de Rocco qui sort à la fin du mois ?

  2. « Park Chan-wook, réalisateur coréen de grand talent et d’hystérie maîtrisée »…tellement maîtrisée qu’on baigne dans le formalisme cinématographique, très empesé, trop alambiqué à mon goût. Heureusement le film parfois ne manque pas d’humour mais pour avoir ma dose, j’aurais dû aller voir Captain « Foutraque » dans la salle d’à côté avec des gars dont le décalage extravagant leur fait fêter le « Noam Chomsky Day » au lieu de fêter Noël.

  3. J’ai lu que Park avait envisagé de tourner le film en 3D, ce qui aurait donné par définition du relief à certaines scènes. On voit qu’en 2D, Park sait quand même parfaitement jouer avec sa caméra du relief des corps des deux sublimes créatures. Pour la scène de sectionnement des doigts où le protagoniste balaye du regard le cabinet de ‘curiosités’ des trophées de son bourreau sur les étagères, et se satisfait d’avoir sauvé ses attributs virils(*), je préfère attendre le biopic en 3D sur Rocco…
    (*) Il faut dire que le massicot pourrait être sorti d’un atelier de harem.

  4. Bon, faut que j’y aille là ! Je rentre dans une phase où le fonctionnement de mon cerveau ne pourra pas être interrompu pendant plusieurs heures d’affilée.
    Je laisse les clefs du blog à Driout, bon courage !

  5. On peut aimer les films de Park Chan-Wook (« Old boy »: le choc!) et le film du Palmashow (ou celui de Dujardin), tout comme on peut aimer les « 2001 » de Kubrick et aussi « Les charlots contre Dracula » (ou un Max Pécas).
    N’imitons pas les pédants de Télérama, des Cahiers du cinéma ou des Inrocks, qui méprisent le cinéma populaire et excluent de fait son public de la catégorie des humains doués de pensée.
    Comme le disait le philosophe américain Chuck Norris, dans une envolée lyrique: « Mes pieds vont où ils veulent, Littlejohn, et c’est souvent dans la gueule! ».

    • Chuck Norris, c’est bien celui qui se fait démonter par Bruce Lee dans la Fureur du dragon ?
      Vous voyez, je ne déteste pas le cinéma populaire…
      Et quand je regarde le soleil, c’est le soleil qui a mal aux yeux !

  6. Merci beaucoup pour l’article. Je vais tenter de trouver un cinéma qui le diffuse dans ma région (à définir comme ayant un rayon de plus de 30 km si j’ai bien compris..).

    Je me permets par ailleurs de vous informer que votre bonne amie de Cock republie ce jour sur Mediapart une tribune du Monde rédigée conjointement avec votre fidèle camarade Chambat dans laquelle, entre autres choses, elle dit tout le bien qu’elle pense de vous..

    https://blogs.mediapart.fr/edition/aggiornamento-histoire-geo/article/041116/derriere-leur-haine-de-la-pedagogie-celle-de-l-egalite-une-tribune-et-ses

    • Mais elle l’avait déjà publiée dans le Monde ! Il ne sont donc pas capables de se renouveler, ou ils sont si contents de leur style qu’ils l’assènent par tous les moyens possibles ?

      • Ou peut-être ont-ils estimé que Medipart ne méritait pas une tribune originale, démarche qui serait à mettre, une fois n’est pas coutume, à leur crédit..

  7. Pour avoir vécu quelques années au Japon et ayant voyagé en Corée, j’ai constaté l’énorme différence culturelle entre Japonais et Coréens. Le sentiment anti-coréen est d’ailleurs très fort chez le Japonais de base.

    Ce qui malheureux pour les Coréens c’est d’avoir vécu entre deux grands empires la Chine et le Japon, «Crevette entre deux baleines». Même si la Corée a eu son propre système d’écriture, la culture coréenne a toujours été une sous-culture subissant la domination chinoise, japonaise et russe. C’est pour cela que l’on a toujours l’impression que les Coréens veulent prendre une revanche sur l’histoire.

    J’avoue que cela m’a mis mal à l’aise avec les Coréens, qui sont souvent très agressifs. On sent cela aussi dans les films coréens, mais on peut le comprendre vu le passé tragique de la Corée.

    Mais au moins ce qu’il y a de bien c’est que le cinéma coréen donne le change au cinéma japonais qui a tendance à s’américaniser.

    Pour les collectionneurs et amateurs d’estampes japonaises comme moi:
    http://www.theartofjapan.com/artist-art/?at=Utamaro

  8. Dans la note précédente, j’avais découvert incidemment le détournement récent d’un vieux péplum mais j’avais donné un lien vers la « Dialectique peut-elle casser des briques ? »

    Le péplum en question tend assez fort vers le nanard absolu, ce qui est une condition nécessaire pour un bon détournement.

    Dans ce « Maciste contre le Capital », il y a une tentative d’aggiornamento intéressant où la lutte contre l’immobilisme remplace la dictature du prolétariat. Malheureusement, tout au long de la narration, la ligne politique reste beaucoup plus lâche que dans son illustre prédécesseur et finit par se déliter au milieu de grands blancs. Malgré tout, en ces temps de disette, tout cela est regardable.

    https://www.youtube.com/watch?v=41tjEFs9Vyw

  9. « Corée du Sud : la présidente Park accusée d’être la marionnette d’une gourou » ; il m’était apparu en effet que les Coréennes avaient l’air de marionnettes pas très vivantes, ni très individualisées …

  10. La littérature japonaise m’a toujours affligé avec son goût prononcé pour les fantômes et les esprits des morts ! Si en plus les gourous s’e mêlent …

  11. Ce qui est ennuyeux avec le cinéma coréen, c’est que c’est parfois nippon ni mauvais.

    • le soleil dans le dos est un avantage…pour admirer les arcs-en-ciel et aller chercher des trésors à leurs pieds.

  12. Il y a comme un passif fait de sales histoires aussi, entre la Corée et le Japon (des histoires d’occupation ; ca se passe rarement bien des activités comme ca) Rien d’érotique par contre.

  13. Mam’zelle Parque
    Mam’zelle Parque
    Le premier jour je me rappelle
    C’était chez des amis idiots
    Mam’zelle Parque
    Mam’zelle Parque
    Votre maman avait des ailes
    Dans une robe de taff’tas
    Vous étiez une demoiselle
    Et je vous murmurais tout bas
    Dormir avec vous dormir une nuit,
    Faire un rêve à deux quand le ciel est noir au fond de ma chambre
    Le sommeil est doux quand tombe la pluie
    Quand le vent du nord murmure tout bas
    Décembre
    Tous les mots d’amour le vent nous les dit
    Quand la cloche sonne une heure perdue lointaine…
    Oublier la vie oublier nos peines
    Dormir une nuit dormir mon amour dormir avec vous
    Mam’zelle Parque
    Mam’zelle Parque
    Vous êtes mariée c’est ridicule
    Avec le fils de ces idiots
    Mam’zelle Parque
    Mam’zelle Parque
    Votre mari est somnambule
    Il se promène sur les toits
    Toute la nuit tandis que moi
    Je dors avec vous dans le même lit
    Nous rêvons tous deux quand le ciel est noir au fond de ma chambre
    Votre corps charmant se donne à minuit
    Dans un petit hôtel tout près de la rue Delambre
    Y a pas d’eau courante et pour faire pipi
    C’est au fond de la cour
    Mais là-bas y a pas de lumière
    Ces petites bêtises me sont familières
    Je dors avec vous et pendant le jour
    J’attends notre nuit
    Mam’zelle Parque
    Mam’zelle Parque
    Votre mari dans une crise
    M’a flanqué deux balles dans la peau
    Mam’zelle Parque
    Mam’zelle Parque
    Je suis bien mort quoi qu’on en dise
    Oui mais le diable m’a permis
    De revenir toutes les nuits
    Dormir avec vous sans vous faire peur
    Caresser vos cheveux toucher votre coeur vous dire à l’oreille :
     » Je t’aime chérie je t’aime et j’en meurs  »
    Et tirer les poils du petit cocu qui veille
    La commode qui grince un bruit sur le toit
    Le lit qui gémit c’est moi dans le bois ma brune
    Je suis courant d’air et rayon de lune
    J’ai l’éternité pour chanter là-bas
    Je dors avec toi.

  14. En téléphonie comme en électroménager, le groupe « 3 étoiles » fait des étincelles :

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/samsung-3-millions-de-machines-a-laver-rappelees-pour-risques-d-explosion-613776.html

    « D’un seul coup, la machine à laver a explosé sans prévenir »

    Un conseil en stratégie industrielle au géant coréen : reconvertissez vous dans la fabrication d’engins explosifs pour les militaires. Il est extrêmement rare que de tels engins se mettent spontanément à laver le linge et encore moins la vaisselle.

  15. Ce qui compte c’est que les « agents gloutons » aient la part du roi dans toute cette crasse qui s’accumule !

    Ah ! le cycle de la crasse … c’est un symbole fort !

    • L’origine de la Terre ? De la poussière qui s’agglutine et finit par constituer une jolie boule bleue et blanche. Certains disent que la vie ce sont des fragments de météorites qui en ont apporté les constituants primordiaux.
      ….
      On mésestime les petites choses !

  16. Qué pasa ?
    J’ai essayé par deux fois de poster un commentaire sur le film en question …nada !

  17. C’est parce que mon nombril a enflé à la dimension d’un monde – que dis-je du net tout entier – depuis la remarque perfide d’Hervé le judicieux. Tous les objets connectés se sont mis à clignoter … provoquant un black-out de Bonnet d’âne.
    Mon nombril est le trou noir où la pulsion sado-maso d’Hervé se trouve et se perd.

    • Le problème de narcisse c’est de trop se pencher ou le reflet ? (évitons d’évoquer le selfie)

      • Par contre se pencher au dessus de l’eau (l’idéal étant le bord de la mer, une piscine pouvant faire l’affaire) quand on sait nager, n’a rien de narcissique.

  18. I tried again unsuccessfully mais quand ça veut pas, ça veut pas !
    Tant pis pour la postérité car je n’irai pas chercher mon post à mains nues englouti dans le nombril troublanc de Pierre.
    Je file à mon Institut,
    bonne soirée les littéraires !

  19. Quelqu’un s’est déjà risqué dans un tableau comparatif du cinéma nord coréen avec celui de la corée du sud ? Je présume le premier terriblement ennuyeux, une fois passé l’effet de surprise.

    • Le cinéma de la Corée du Nord n’est pas du tout ennuyeux. Visionnez donc ce moyen métrage « A Traffic Controller on Crossroads » attribué à Kim Hyon-chol, considéré comme le Rohmer de Pyongyang.

      Selon Claude-Jean-Philippe, son cinéma se caractérise à la fois par l’importance du thème des rencontres amoureuses et de la séduction, l’écriture et l’importance de ses dialogues, une esthétique des lignes géométriques et une grande économie de moyens.

      https://www.youtube.com/watch?v=_Ge2TQfqwX4

  20. Commentaire from « Hervé » :

    « Mademoiselle, c’est moins Histoires de fantômes que les Belles endormies… » disait JPB…
    Clairement ! Sauf que le grand Kawabata dans ses « Belles endormies » se contente d’une contemplation des jeunes filles plus congrûment nippone que ne le fait Park dans son film.
    De ce que j’en sais, au Japon l’obscénité n’est pas tant corporelle — dans les ‘sento’ tout le monde est nu après tout — ou pour parler sans détour, génitale (à qui jette un œil sur leurs malicieuses estampes s’aperçoit qu’il y a toujours ici ou là un sexe qui sort (volontairement ?)
    d’un kimono, la nudité n’est donc pas un motif d’impudicité) qu’affaire de débordements non circonscrits.
    Ce qui m’étonne depuis quelque temps, disons depuis « la vie d’Adèle », c’est que le cinéma « lesbien » a le vent en poupe –Free Love par exemple il y a quelques mois –. Est-ce une parole qui se libère ou une discrimination positive qui pourrait finir par devenir exaspérante et irait à l’inverse du résultat escompté ?

    • J’adore cette Ministre de l’EN qui parle de niveau en matières interprétatives…quel niveau ! A bulles, et encore..(!?)

    • Excellent papier cher JPB. Ce qui m’étonne, c’est qu’on ait tenté de vérifier des connaissances….
      Ce zipéaire ferait mieux d’aller aux champignons ou… de faire classe lui-même une année de temps à autres.

  21. Je vous donne un modèle :

    Je crois en toi Sainte-Hillary pleine de grâces
    Tu es bénie entre toutes les épouses de Bill
    Ton fond Clinton est rempli de pesetas
    Tu as souffert à la Maison Blanche
    Tu as été crucifiée par les médias
    Avocate de l’amour le FBI t’as mis dans son collimateur
    Garde ton e-mail pur et transparent comme une source
    Huma Abedin est à tes côtés l’agneau d’Allah
    Et le fruit de tes entrailles plus que ta fille
    Tu seras transportée au ciel avec tous les petits anges du parti démocrate

    Alleluia ! Hosannah ! Mère des élections.

  22. Emmanuel Macron est sorti de sa réserve de gendre idéal pour asséner des vérités définitives – donc politiques : « Le FN salit la république ! »
    Et bien je crois qu’il parle en orfèvre moi … car enfin un banquier qui ne saurait pas ce qu’est l’argent sale de la politique ne serait pas un banquier !

  23. Je vous ai parlé de Guy Dejouany dernièrement – on l’appelait le Sphinx car il ne sortait jamais de sa réserve même quand il signait des chèques pour financer les hommes politiques. C’était un homme qui avait le sens de la propreté : il n’ouvrait jamais les portes lui-même et laissait les huissiers de la rue d’Anjou le faire à sa place.
    Un jour pris d’une folie subite il commanda à une de ses collaboratrices une histoire de la compagnie générale des eaux depuis ses débuts en 1853 sous le second empire. Puis revenu à la raison quand il vit le manuscrit il décommanda l’ouvrage (j’en possède néanmoins un exemplaire).

    On écrit toujours trop – et on parle à tort et à travers.
    Comme on dit si bien la parole est d’argent et le silence est d’or.

  24. Demain j’organise une manifestation monstre ; nous défilerons tous derrière une banderole énorme : « Je soutiens les politiciens » venez nombreux entre République et Nation en passant par la Bastille !

    Vous pouvez amener vos animaux de compagnie ; je ne suis pas chien avec les bêtes.

  25. Le Second Empire comptait deux hauts fonctionnaires intègres : le baron Haussmann et Franquet de Franqueville à la tête des ponts et chaussées et des chemins de fer.
    La Compagnie générale des eaux ne put jamais s’installer dans Paris intra-muros tant que le préfet Haussmann régna.
    Les républicains s’attaquèrent à la réputation de ces deux hommes ; Jules Ferry publia « Les comptes fantastiques du baron Haussmann » et des députés d’extrême-gauche prétendirent que Franquet de Franqueville faisait le jeu des grandes compagnies de chemin de fer comme « la Compagnie du Nord » qui appartenait aux Rothschild. Il faillit démissionner de dégoût mais mourut sur ces entrefaits.

    Quand on sait à quel point la 3e république fut corrompue …

  26. Au-delà d’un certain poids mes commentaires ne passent plus, j’en ai fait l’amère expérience hier soir encore…ouin ouin…..

    • mais comme vous pouvez le constater le 6 Novembre 2016 à 11 h 38 min, j’ai mes gens pour les poster à ma place…uhuhu

    • Même pas une question de taille, ils doivent aller vers /dev/null grosse poubelle de l’espace ouin ouin!

      • Il doit y avoir plein d’ostrakons gravés à mon nom « ἑρυέ » dans cette poubelle maintenant.

    • Voilà qui vous incitera à être bref !
      Cela dit, ça m’étonne. Il en est ici qui s’étalent sans vergogne ni inconvénients.

  27. Je trouve que c’est un mauvais procès fait à la république que de lui prêter de la rancoeur à l’égard de l’empire. Le second suscite peut-être un peu de dédain (allez savoir pourquoi) mais pas le premier. Car elle n’est pas mauvaise fille ; les maréchaux ont leurs boulevards, Austerlitz sa gare, Waterloo est évoqué par aucun lieu. Le corse n’a jamais été renié. Peut-être son pâle successeur (quel plagiat !) est-il plus à sa place comme un bégaiement de l’époque, désormais.

    • Bien que cela soit avéré, l’histoire du second empire tient de l’uchronie dans le style de la littérature de gare. Il n’y a qu’avec l’aventure Mexicaine que l’on entrevoit un bout de légende ; il y a quelque chose de la bataille des thermophyles dans cameron.(une histoire de nombre probablement)

      • Voyez chez les juristes, il y a peu ; parler du code Napoléon était compris de tous (sans besoin de préciser qu’il s’agit du premier, en tous points, des 2) En terme de traces laissées, c’est un indicateur sérieux.

    • La gueuse disent certains (avec un je ne sais quoi de grivois ?) ; on peut y voir du libidinal, pour peu que l’on ai l’esprit mal tourné.

  28. Qui est « Jim » ? Que fait-il ici ? Pourquoi une telle insulte tellement insignifiante ? Quand je pense qu’ici même, il m’a été reproché un « merde », ce me semble, que j’avais d’ailleurs employé avec la distance de ceux qui savent ce qu’est un niveau de langue !
    De mon temps, petit Jim, on t’aurait botté le fondement.

    • Ben, vieux Charbobo il a le droit d’être là comme vous, Jim. C’est quoi, cet ostracisme ? Vous filtrez ?

  29. Aujourd’hui, je suis d’humeur à augmenter la gravitation de Newton.

    Le caractère ennuyeux de celle-ci est attesté par toutes les études (désespérément verticale, vers le bas et ultra-égalitaire). J’aimerais lui ajouter une composante oscillante, de valeur, de fréquence et de direction aléatoires.

  30. Les fourberies de Skoquin (suite) :

    Les crap bullsheets militent pour des méthodes d’enseignement de l’orthographe « efficaces ». Evidemment, y’a un loup dans le potage :

    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Bien-apprendre-l-orthographe

    « Et adoptons des méthodes qui permettront l’enseignement de l’orthographe le plus efficace dans un temps scolaire plus contraint aujourd’hui qu’hier, où les contenus enseignés sont plus nombreux et les attentes sociales à l’égard de l’école aussi. Pour ne s’en tenir qu’à la production écrite, si l’accent n’est plus aujourd’hui aussi exclusivement porté sur les acquisitions orthographiques que naguère, c’est parce que les demandes de la société et les besoins de l’économie se portent également sur l’acquisition de compétences à rédiger des textes variés, dans des genres et des domaines diversifiées… Il est absurde de penser que l’école pourrait se centrer uniquement sur ce que certains considèrent comme les fondamentaux. »

    • Ce sont franchement des enc*** — au sens métaphorique of course, je n’ai rien contre les sodomites des deux sexes.

    • Faute d’orthographe… et de sens: il y a un petit « n’  » en trop pour la comprehension du texte.

  31. D’ailleurs en ce qui concerne les antiquités, comme contemporain de Napoléon 1er il y avait Champollion, pour Napoléon III Violet-le-duc. Les talents sont différents selon l’époque qui les promeut.

  32. Je vais aller le voir, ce film – ça ne sera sûrement pas pire que la production cinématographique moyenne actuelle.

    J’ai vu « Elle » (de Paul Verhoeven) récemment et je ne sais pas quoi en penser. J’en suis sortie très mal à l’aise et ce malaise ne m’a pas quittée.

    Deville… j’avais adoré « Dossier 51 », à tel point que je n’ose pas le revoir de peur d’être déçue. Cela m’est arrivé avec « Excalibur » de Boorman que j’avais tant aimé à sa sortie et que j’ai trouvé pompeux et pompier en le revoyant il y a quelques années.

Comments are closed.