DSC_0004Je me suis rendu hier 3 décembre aux obsèques d’un mien collègue, prof d’économie (ou de SES, comme on dit, mais Alain Beitone était prioritairement un économiste distingué — mais pas atterré), brillant, remarquable enseignant, plébiscité par les élèves — auxquels il a laissé, quand il est parti en retraite il y a cinq ans, quelques clones souvent inaboutis, sur les capacités desquels il ne s’illusionnait pas vraiment mais qu’il avait extraits d’un lot de nullités.
J’avais eu avec lui quelques explications de texte un peu brutales, au tout début de notre relation. Il avait eu la maladresse d’exiger des réparations ici-même… Deux coqs dans le même poulailler ! Puis c’était devenu une sorte de paix armée, chacun respectant les capacités de l’autre. Je dois même dire que nous faisions chorus sur nombre de sujets — par exemple les déclarations de certains économistes « de gauche » qui trouvaient que les programmes étaient exagérément consacrés au libéralisme. « Les imbéciles ! grognait-il, qui ne se rendent pas compte que pour combattre un système, il faut le connaître à fond. » C’est qu’il y avait du marxiste en cet homme-là — qu’il épiçait avec une pincée de Gramsci.
Nous avions quelques points en commun au niveau personnel — l’amour des écarts d’âge, par exemple… « Il faut prendre la vie comme elle vient, disions-nous, sachant fort bien que Galatée, un jour ou l’autre, abandonne Pygmalion à son lit de vieillard. »
Mais ce n’est pas à ça que je voulais en venir.

Saint-Pierre est un magnifique cimetière, installé dans une immense pinède, les racines des arbres soulèvent parfois les tombes des heureux défunts qui ont ainsi l’occasion de bouger encore un peu. Et il se trouve que j’aime beaucoup les cimetières, j’y ai fait toutes sortes de frasques et de débauches, et puis, « je hume ici ma future fumée », comme dit Valéry.
Une cérémonie d’adieu était prévue au funérarium sur le coup de 15 heures. Une bonne centaine d’amis du cher défunt s’était rassemblée là, dans un cérémonial laïque qui avait toutefois quelque chose de chrétien — sans les symboles du culte. Mais rien d’étonnant, après tout la République s’est constituée en laïcisant les 10 commandements, rebaptisés « droits de l’homme et du citoyen ». Beitone, inlassable militant de gauche et même d’extrême-gauche dans sa folle jeunesse, appartenait à plusieurs cercles qui se retrouvaient là, et qui les uns après les autres prirent la parole. Horresco referens.

Résumons : en gros, nous avons procédé aux obsèques d’un saint. Un saint laïque, certes, mais un saint. Père exemplaire, dirent ses enfants — ils étaient dans leur rôle. Epoux exemplaire, dit son ex-femme qui pour l’occasion avait jeté la rancune aux orties. Militant exemplaire, affirmèrent les autres, qui pourtant avaient pas mal dû s’engueuler avec le défunt, qui était d’un caractère entier et irascible, — et goguenard. Pédagogue exemplaire, dit un vieux militant issu de la LCR et de l’IUFM d’Aix-Marseille réunis— ex-révolutionnaire reconverti en didacticien de choc : je ne l’avais plus revu depuis mai 68, ma foi, si j’en suis là, ce n’est pas beau à voir. Et un responsable du SNES raconta comment Beitone se moquait des « pédagogos » (ils ont de ces expressions, au SNES, qui défriseraient Sainte Bernadette Groison). Comme quoi il n’y a pas que des crétins dans ce syndicat, même si les crétins y sont majoritaires et que les mecs bien ont la mauvaise idée de respecter la majorité. Est-ce que Lénine a respecté la majorité, en 1917 ? Et ça se prétend de gauche !

Du coup, de peur de passer quelque jour pour un saint alors que je ne pourrai plus répliquer, j’ai pris la résolution d’écrire moi-même ce qui sera dit à mes obsèques, et d’interdire à qui que ce soit d’en rajouter. De toute façon, les quatre ou cinq personnes qui seront présentes (à l’enterrement de Stendhal, ils étaient trois ; mais s’ils sont cinq au mien, qu’on n’en déduise pas que je me situe en quelque manière au-dessus de l’un de mes auteurs favoris) n’auront pas le goût des palabres ultimes, pressées qu’elles seront d’aller s’en jeter un.

Je donnerai quelque jour le texte exact de ce contre-panégyrique, mais en substance :

– Je n’ai pas été un père exemplaire, loin de là. D’ailleurs, je n’ai pas pour chacun de mes enfants les mêmes sentiments. Et sous prétexte de leur laisser la bride sur le cou, j’ai surtout vaqué à mes occupations — en l’occurrence, l’occupation d’autruites…
– Ni d’ailleurs pour chacun de mes élèves. Il y a des petits cons dans chaque classe, et même des gros connards.
– Ni pour chacun de mes collègues. Il y a… dans chaque salle des profs, et même… etc.
– Si les assistants à ces funérailles seront peu nombreux, c’est que j’ai pris à la lettre le conseil d’Albert Cohen : pratiquer le « mépris d’avance », y compris à l’égard de moi-même, avec qui je ne vis pas en très bons termes tous les jours. C’est quand même la moindre des choses de savoir s’invectiver.

Quoique j’aie touché à tout, je n’ai eu que deux centres d’intérêt réels dans la vie : le cul et la littérature. Jusqu’à ce que je m’aperçoive, vers 25 ans, que c’était la même chose, que faire l’amour est un acte de lecture / écriture, et que rédiger et lire sont deux sources de plaisir, voire de jouissance, comme disait Barthes.
Ah si : j’étais un cuisinier passable, m’étant avisé finalement que c’était aussi une forme d’amour (celui que l’on fait, celui que l’on donne).
Sinon — « il a écrit, il a aimé,il a vécu »,« Scrisse, amo, visse » : c’est l’épitaphe de Stendhal sur sa tombe du cimetière de Montmartre, et je pourrais la faire mienne.04c-imgbert-1147-1

À ceci près qu’une foule de bons esprits peuvent la faire leur.

J’ai eu peu d’amis véritables. Mais les très rares qui se sont accrochés, malgré mes immenses qualités, étaient de vrais potes. Très peu de maîtresses durables : il eût fallu pour ça qu’elles fussent aussi des amies, ce qui est arrivé deux ou trois fois. J’ai fleureté, papillonné, volé de conflits en défaites (Amour, où est ta victoire ?), écrit quelques livres dispensables dont les meilleurs flirtent d’ailleurs avec l’érotisme, et si je suis passé à côté d’une œuvre véritable, c’est que je ne l’avais pas en moi. Ne soyez pas tristes, mes amis : ma cave, ou ce qu’il en restera à ce moment-là, est à vous, je vous demande instamment de la vider, et d’emporter avec vous les bouteilles que vous n’aurez pas bues : je n’en ai plus l’usage. Prenez aussi les livres, mes enfants ne sauraient qu’en faire.
Je me fiche pas mal de ce que vous ferez de mon corps — brûlé, enseveli ou donné à la science, si la science en a l’usage. Personne ne viendra rallumer la flamme, et évitez de déposer des chrysanthèmes à la fin octobre ou au début novembre, j’ai horreur de ces fleurs malgré leur patronyme grec. Allez, salut à vous. Et contrairement à ce qu’a lancé un imbécile heureux aux obsèques de Beitone, pas d’ « au revoir » : ma mort nous éloigne, votre mort ne nous rapprochera pas, comme disait Beauvoir à la disparition de Sartre. Voilà, c’est tout moi : au moment où je pourrais devenir sérieux et ressembler vraiment à un vieux con, une référence littéraire vient tout brouiller — et dire la vérité : j’étais bâti de mots, et en fermant la bouche, j’ai déjà commencé à me décomposer.

Jean-Paul Brighelli

PS. Que personne ne s’inquiète : les obsèques des amis (ou des ennemis) sont toujours une occasion de rentrer en soi-même et de philosopher à bon marché. Mais j’ai bien l’intention de durer encore quelque temps, il y a tant d’imbéciles à épingler que si je le pouvais, je durerais toujours.

168 commentaires

  1. « Humble supplique au grand prince des mots »

    Etant donné que je soulève des milliards de kilogrammes de livres de par ma profession, je supplie son altesse le prince consort Brighelli, agrégé de l’université en son séant, de faire des livres légers, si légers, légers comme la plume !
    Qu’ils ne pèsent, ni ne posent !
    Voilà mon dernier mot …

    • Ce sera le compliment le plus sincère du monde si je lui dis un jour : Votre livre ne pèse rien ! C’est une plume au vent …

      Des digressions littéraires je veux bien si les détours en sont charmants – des démonstrations point trop n’en faut !

  2. A-t-on le droit de s’amuser dans les cimetières ? C’est une question qu’un Thomas de Quincey aurait certainement résolu par l’affirmative. Le fossoyeur des idées mortes – et une enveloppe corporelle défunte est au fond une idée morte – n’aurait-il pas le droit de jouer PAR L4ESPRIT avec cette dépouille ?
    « Feu le corps de monsieur … » c’est un sujet pour Feydeau et consorts – un vaudeville.

  3. Lors de ses funérailles, il y aurait un moyen d’échapper aux louanges gerbantes (on avait pourtant dit sans fleurs ni couronnes !), c’est d’en être absent ou suffisamment éloigné pour ne pas être reconnu.

    Je sais, c’est difficile.

  4. Au risque de vous décevoir, vos proches et le lectorat assidu de bdâ connaissent déjà les deux principaux versants de votre personnalité et imaginaient également les affres qui purent en découler, votre don culinaire aussi, votre esprit gueulard. Si je devais à avoir à évoquer votre souvenir – qui sait ? – à vos vertus cardinales qui seront immanquablement citées le jour J et avant de siffler votre cave et dévaliser votre bibliothèque… je rajouterai à votre apparente bonhomie, à votre avantageux physique et à ce verbe qui firent la perdition de votre âme à vos 20 ans, je décrirai un drôle d’animal dénué de rancune, étrangement difficile à détester sur le long terme, sachant se faire aimer sans jamais rendre la forme d’affection attendue comme on souhaiterait qu’elle le fut ou quand on ne s’y attendait pas. Tout un art de la séduction qui, ajouté à celui de votre talent épistolaire, fit aussi votre succès.

  5. J’ai envoyé aujourd’hui « La mécanique des femmes » à un Tarbais – j’ai immédiatement songé aux « Fleurs de Tarbes » de Jean Paulhan, ce rhétoriqueur fameux du XXe siècle – l’œuvre de Louis Calaferte doit être bien connue de JPB – la mécanique féminine est souvent la seule mécanique connue des lettrés !

    • Marrant, j’ai donné une citation de Calaferte à mes élèves cette semaine, en sujet de dissertation.

      “Pour écrire, il faut être hanté, malheureux, persécuté, ou alors heureux au point de croire sérieusement qu’on a Dieu pour coéquipier.” – Louis Calaferte, Septentrion
      Vous discuterez la citation de Louis Calaferte en vous interrogeant sur le rôle et la fonction de la poésie.

  6. « …ma mort nous éloigne, votre mort ne nous rapprochera pas, comme disait Beauvoir à la disparition de Sartre. »

    Quand Lormier avait lu,en septembre,le billet qui annonçait « aujourd’hui c’est mon anniversaire »,il s’était d’abord fourvoyé,pensant: »Tiens le Maestro commence son autobiographie,et de manière originale:il raconte sa naissance comme s’il y avait été;il s’amuse à pasticher Lincoln,né dans une cabane en rondins qu’il avait construite de ses mains. »

    Cette fois-ci,il ne peut se tromper:il s’agit bien du terme final-le brusque passage au présent
    le dit assez.

  7. De petites morts préparatoires jalonnent la trajectoire de l’honnête homme vers le néant, il en est une , pénible, c’est d’assister à son propre éloge lors d’une cérémonie de départ à la retraite.

    J’y ai échappé alors qu’elle a eu lieu et je m’en félicite.

    • Votre toast vous l’avez – je peux vous le dire : Ci-git Dugong qui d’un méchant coup de tête dit adieu au monde qui ne lui avait rien fait.

      • Ce n’est pas du tout moi ! Par exemple, si je vous ai parfois détesté, il serait injuste de m’en faire grief car je vous ai surtout méprisé.

  8. Le 4 décembre 2019 à 15 h 58 min,
    abcmaths a dit :

    D’une part, libérer les nichons est bien plus facile que de libérer les turnes des enseignants sans broncher.
    D’autre part, vous ne souhaitez tout de même pas que les corps gisent sur les ponts dés le début de la grève.

    Oui,… deux

    Burnes Troncher

    Porcs Cons

    PS Quand èsk on aura nos copies ?

  9. Depuis que je lui dis que le jazz était de la musique mineure l’Ostrogoth du Périgord m’en voulait à mort ! Un jazz-band accompagnant les enterrements à la Nouvelle-Orléans … dansez la gigue grand-père sur votre tombe avant que vos héritiers ne le fassent pour vous !

    L’abbé Brel comme on l’appelait à ses débuts aimait ces farandoles flamandes où l’on défie la mort avec des déguisements farouches et des gigues endiablées.

  10. Moi, si j’avais dû apposer une photo de tombe du cimetière Montmartre, j’aurais choisi celle de Dalida. J’y étais il y a quelques jours, et c’est une vraiment belle tombe, bien fleurie, avec une belle statue.
    Parce que ce Beyle, franchement, personne sait qui c’est. Ah bien sûr, si ça aurait été Zola ou un autre grand comme Musso, là oui, on aurait applaudi.
    A quoi vous pensez, des fois ?

    • Je vous conseille celle de Maupassant à Montparnasse. Plus neutre, tu meurs — si je puis dire.
      Et dans le même cimetière, trouvez celle de Baudelaire. À vous dégoûter d’être homme de lettres.

  11. Les fausses funérailles de Charles Quint

    (La Royale Maison de Savoie)
    Mêlant, comme dans tous ses grands romans, les aventures imaginaires et le contexte historique, Alexandre Dumas évoque, dans la partie de La Royale Maison de Savoie également connue sous le titre de Le page du duc de Savoie, la figure de Charles-Quint.
    Avec en particulier l’anecdote des funérailles simulées, qui amène l’écrivain à porter un jugement savoureux sur son choix d’être devenu romancier plutôt qu’historien.

    http://www.dumaspere.com/pages/oeuvre/anthologie/savoie.html

    Je compte reproduire cet épisode pour mon propre compte avec une messe orthodoxe où l’assistance devra subir deux heures de liturgie en vieux grec incompréhensible.

    • Carlos Fuentes l’a racontée aussi dans ce roman vertigineux intitulé Terra nostra.

      • Ouap punaise! J’ai adoré ce bouquin. L’un des rares à parvenir à soutenir la comparaison avec Paradiso de Lezama Lima.

        Ces Sud-Américains possèdent un charme unique.

  12. Vous avez l’amour des écarts d’âge comme Macron ou bien comme Matzneff?
    J’ai toujours envié les professeurs dont les élèves sont majeures. Ils peuvent éventuellement coucher avec elles ou bien quelques années après quand ils les croisent. Moi, j’enseigne en CE2 et ça ferait tout de suite des histoires.
    Quel cabotin vous faites au sujet de votre enterrement. Bien sûr, il y aura plus de cinq personnes.
    A commencer par vos maîtresses comme dans la scène finale du film de Truffaut « L’homme qui
    aimait les femmes ».

  13. Ouf.
    Pesant thème mais bien écrit. J’aime beaucoup: » J’étais bâti de mots, et en fermant la bouche, j’ai déjà commencé à me décomposer. » Est-ce de toi?

  14. Dugong: « De petites morts préparatoires jalonnent la trajectoire de l’honnête homme vers le néant, il en est une , pénible, c’est d’assister à son propre éloge lors d’une cérémonie de départ à la retraite.

    J’y ai échappé alors qu’elle a eu lieu et je m’en félicite. »

    Comme les discours chiantissimes pour les collègues qui quittent un bahut, mais en pire.

    • Oui, c’est souvent pénible à entendre, mais très amusant à composer.

      J’ai eu l’occasion de me prêter à l’exercice une ou deux fois et j’ai la vanité de croire que l’auditoire avait bien apprécié.

      Mais il faut dire que j’ai deux armes secrètes.

  15. « Très peu de maîtresses durables : il eût fallu pour ça qu’elles fussent aussi des amies, ce qui est arrivé deux ou trois fois. »

    On se pose la question de savoir si JPB n’a eu que trois amies, ou en a-t-il eu d’avantage mais seulement parce qu’elles ne présentaient pas les atouts nécessaires pour le tenter autrement que dans une relation amicale ?

    (c’est génial, ne pas se souvenir si nous avons eu deux ou trois amis dans sa vie. Le nombre n’est pas suffisamment élevé pour justifier d’une absence de mémoire sur la possible troisième qui viendrait à manquer : c’est soit deux, soit trois. On s’autorise en général ce type d’oubli à partir de 5 personnes. Ou bien bien vieille ruse à l’adresse des veuves éplorées, présentes par centaines le jour J, quand d’autres absentes se seraient jetées dans la Seine de chagrin, laissant l’espoir à chacune d’elles d’être la fameuse troisième dans le secret d’un profond attachement jamais avouée ? … C’est pour me marrer, Jean-Paul…)

      • oui, enfin, surtout, « davantage ».

        Ne jamais se corriger après coup ; prétendre : « oh, moi, vous savez, sur un écran, je suis incapable de voir les fautes » (réponse des collègues quand je pointe les coquilles de leurs ‘cours’)

  16. Réflexion sur le fondateur de la psychanalyse.
    Il n’existe que deux manières de séduire les femmes :
    Par le corps, donc être beau.
    Par l’esprit, donc être un joyeux luron.
    Pas de chance pour Freud, il était moche et triste !

  17. Il me semble que l’enterrement est une cérémonie destinée à ceux qui restent et pleurent, et ont besoin de consolations en rendant hommage à celui qui leur manque déjà ?
    Personne n’assiste à ses propres obsèques et elles n’appartiennent pas au mort mais aux vivants.
    Si je dois un jour prévoir en tout ou partie le déroulement de mes obsèques, je le ferai en pensant à ce qui fera chaud au cœur de ceux qui me conduiront vers ma dernière demeure. Je chercherai à leur apporter du réconfort, peut-être avec un corbillard tiré par deux chevaux de trait ?
    Mon seul impératif à l’heure actuelle : enterrement et non crémation, et un de ces magnifiques cercueils en carton, un de ceux avec des coquelicots peut-être.
    Pas de crémation parce que c’est loin, à Orange, et des chevaux, les deux car Brassens chantait :

    « Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert
    Emportent les trépassés jusqu’au diable vauvert
    Les malheureux n’ont mêm’ plus le plaisir enfantin
    D’voir leurs héritiers marron marcher dans le crottin
    L’autre semain’ des salauds, à cent quarante à l’heur’
    Vers un cimetièr’ minable emportaient un des leurs
    Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis
    On s’aperçut qu’le mort avait fait des petits  »

    https://www.youtube.com/watch?v=bwb5k4k2EMc

  18. Et puisqu’il est question de cuisine, je compte faire un gigot de 7 heures pour Noël. Des conseils, hors choix de la viande parce que magnifique Gigot Préalpes du Sud circuit ultra court déjà au congélo ? Je suis novice en la matière.

    • Lambda. Avec ou sans ail votre gigot, vous pouvez l’accompagner de pommes sarladaises, fricassée de champignons et salade – pas de beans, pas de champagne.

    • Repas qui mérite une très jolie bouteille sur les conseils d’un caviste. Si vous n’en n’avez pas : Nicolas, valeur sûre selon une pote experte en vin de renom qui tout de la filière du pinard et de ses vicissitudes. Si pas de Nicolas ni autre caviste : la méfiance s’impose sur les grand crus vendus en grande surface (conditions de stockage, en rayon depuis des lustres dans une température ambiante au-dessus de 20°, etc). Vous n’avez plus le temps, vous ne pouvez pas faire autrement : que votre choix se porte sur un modeste Saumur Champigny, parfait pour cette viande. Plaisir fruité, frais et léger sans aucune prétention, n’en fait pas des caisses posé sur une table certes, mais encaisse bien mieux les choc de l’exposition en rayon d’une grande surface et qui pour les 15 euros de la somme investie ne vous décevra pas.

    • SI ça prend huit heures, ce n’est pas grave. Tout dépend du matériel et de la taille de la bête.
      N’oubliez pas les petits oignons. Plein de petits grelots. Chiant à peler, mais inimitable. Une carotte, du céleri comme exhausteur de goût. Quatre verres de vin, épices, etc.
      Avant de servir, récupérez ce qu’il y aura de sauce et faites-la réduire à part.
      Moi, je servirais ça avec des raviolis à la brousse…

    • Une heure avant la fin de cuisson, vous pouvez ajouter des quartiers de poires et de…figues (sèches mais fraîches c’est mieux) ainsi que des raisins secs trempés auparavant dans l’armagnac si vous aimez le sucré-salé.

  19. J’ai frôlé la mort, aujourd’hui. Un accident de bagnole très impressionnant dont je suis sorti indemne. Un jeune a percuté ma voiture à toute vitesse sur un rond-point à sept heures ce matin. Portières défoncées, airbag éclaté, vitre explosée… La trouille de ma vie, mais globalement, ça va. J’ai juste une petite estafilade à l’annulaire. D’après les policiers, j’ai eu beaucoup de chance. En tout cas, j’ai une autre bonne raison pour ne pas aller bosser demain.

    C’est pourquoi votre billet m’a fait un effet bizarre, Jean-Paul. Pendant une poignée de secondes ce matin, j’ai cru que j’allais mourir, mais après coup, ça ne m’a pas particulièrement engagé à imaginer mon enterrement.

    • Bonsoir Gus,
      une pensée pour vous pour les quelques jours post traumatiques à venir…J’espère que ce n’était pas trop grave pour l’autre conducteur.

      PS; Bonjour en passant à Dobolino et JPB

      • Merci à vous, elimal.

        Je pense que ça ira. Une après la collision, j’étais déjà en cours en train de plaisanter devant mes élèves, tout content d’être vivant. C’est-y pas beau une telle éthique de travail? (Mais c’est vrai que sur le coup, je n’en menais pas large.)

        L’autre conducteur n’a rien non plus. Et bien que je nourrisse encore une pointe de rancœur à son égard, je suis content qu’il soit indemne.

  20. « L’enfer n’existe pas – STOP – Tu peux te dissiper – STOP – Préviens Claudel – STOP – Signé : André Gide »

    Le canular de Cazalis était quand même très drôle.

    Mais pour ce qui est de la « dissipation », on n’a aucune inquiétude pour vous, apparemment.
    Lunga vita a Brighelli anche se non è sempre carino con noi !

  21. Eh ben ! s’il reste un fond de Mouline ou de Turque on viendra vieille canaille!!! Mais si le curare est un poison il te reste de beaux jours pour les butiner… On attendra

  22. « …Galatée, un jour ou l’autre, abandonne Pygmalion à son lit de vieillard. »

    Il y a des Galatée moins jeunes que d’autres;voici un extrait d’une lettre de Julie Candeille au peintre Girodet -dont elle fut l’amante.( il travaillait alors à son Pygmalion et Galatée ,dont l’enfantement fut très long).
    (lettre du 14 octobre 1814) : « Je sais que vous faites Pygmalion : cela sera beau. Vous savez ce que c’est d’animer une femme. Quand vous me rendîtes ce service, j’étais déjà une assez vieille Galatée…. […] Pensez à moi en terminant le Pygmalion ».(lettre du 14 octobre 1814)
    « Vous savez ce que c’est d’animer une femme.  »

    Beau compliment,et bien tourné,n’est-ce pas ?

    http://cartelfr.louvre.fr/pub/fr/image/33183_rf2002-4.jpg

  23. « …Galatée, un jour ou l’autre, abandonne Pygmalion à son lit de vieillard. »

    Elle l’abandonne à son lit et non pas sur son lit.

    Ce n’est pas un départ subreptice, à la faveur du sommeil dans lequel le vieillard a sombré,épuisé qu’il était par un rare effort viril,non ,désormais,ce lit est son destin: le voilà grabataire.

  24. (Amour, où est ta victoire ?)

    Pourquoi avons-nous cette propension à ne retenir que les pages marquées et barrées de rouge des chapitres d’une vie, pour faire disparaître celles écrite en bleu qui nous ont rendus vivants ?
    Jeanne Moreau expliquait n’avoir jamais aimé, elle disait  » Ma vie a été parsemée de tentatives, d’expériences pour apprendre ce que c’est que d’aimer », »J’ai été désirée plus que je n’ai désiré ». Une Jean-Paul au féminin ?
    Que les ex de Jean-Paul ne se prononcent qu’en des termes élogieux à son sujet, le jour de ses obsèques, je ne pourrais que le comprendre. Qu’elles ne se privent pas d’en garder le meilleur. Les échec supposés de Jean-Paul resteront toujours le pendant de ce qui fut en premier lieu des victoires dont il n’admet peut-être pas, comme beaucoup, qu’elles aient eu une fin.

  25. TENUE DE SOIRÉE

    « je compte faire un gigot de 7 heures pour Noël. Des conseils, hors choix de la viande ? »

    Oui, un conseil vestimentaire pour le réveillon: tu te mets à poil avec une gousse d’ail dans le uc, tu ressembleras à un gigot de 60 piges.

    • C’est bien du circuit ultra-court mais une seule gousse c’est trop petit bras. D’autant qu’en cherchant bien, il y a bien d’autres orifices voire replis à ailler.

  26. ENTERREMENT
    Pour moi, comme toujours, c’est tout simple !
    J’irai un jour, mort, rejoindre mes géniteurs dans le caveau familial où ils reposent tout deux. Lorsqu’ils m’ont fait, ils étaient seuls ensemble. Pourquoi voulez vous lorsque vous êtes défait, bon pour la déchetterie, qu’il y ait du monde ? Personne. Interdit au public, aux amis, aux proches. Absolument personne lorsqu’on glissera la boite la moins luxueuse possible dans le caveau…et surtout, pas un mot ! Tout ce qui est dit, là, à la déchetterie, est mensonge assorti de vanité.

  27. la mort liquide (suite)

    Dans un silence de mort, je fais parfois un peu de retape pour les nouveaux moyens, climato friendly, de traiter les enveloppes charnelles de nos clabeautés. En particulier les diverses liquéfactions qui font l’objet d’une résistance particulièrement forte que le simple conservatisme ne suffit pas à expliquer.

    Le caractère compact et matériel du cadavre « solide » se prête facilement aux cérémonies classiques d’ensevelissement (voire de gymnastique post mortem comme à Madagascar où on déterre, pelote et retourne périodiquement les linceulisés pour qu’ils se sentent moins seuls).

    D’un autre côté, les crémations, basées sur la confusion bien naturelle entre fumée et vapeur, évoque les émanations héraclitéennes tout en disposant d’une trace solide réduite facilitant les manipulations au symbolisme un peu lourd (de l’urne sur le manteau de la cheminée à la cérémonie de dispersion dans les vagues).

    La liquéfaction est donc, dans l’inconscient collectif, une sorte d’état intermédiaire, bancal, qui se prête mal aux manipulations (quelques centaines de litres de belle-mère dans une citerne, c’est lourd, encombrant et ça peut fuir) alors que cet état permet de soutirer, diluer, épandre, fertiliser à volonté.

    Bref, d’être enfin utile.

    • En avance sur ce temps de déchéance morale actuel, j’ai au début de la fin de WWII proposé à ma belle-mère moyen-orientale active de passer l’été en vacances, logée, nourrie, adorée, dans la citerne du lavoir de la maison, sise au Sud. Impossible de la déloger depuis malgré le divorce !

  28. MARCHE OU GRÉVE
    La Tour Eiffel, monumental monument élevé, restera fermée, inaccessible, aujourd’hui. Par contre, Bébé Macron (étudiant en fin de stage), monumental monument bien élevé, restera accessible !

    …. moyennant taxes…..

  29. L’enterrement

    Je ne sais rien de gai comme un enterrement !
    Le fossoyeur qui chante et sa pioche qui brille,
    La cloche, au loin, dans l’air, lançant son svelte trille,
    Le prêtre en blanc surplis, qui prie allègrement,

    L’enfant de chœur avec sa voix fraîche de fille,
    Et quand, au fond du trou, bien chaud, douillettement,
    S’installe le cercueil, le mol éboulement
    De la terre, édredon du défunt, heureux drille,

    Tout cela me paraît charmant, en vérité !
    Et puis, tout rondelets, sous leur frac écourté,
    Les croque-morts au nez rougi par les pourboires,

    Et puis les beaux discours concis, mais pleins de sens,
    Et puis, cœurs élargis, fronts où flotte une gloire,
    Les héritiers resplendissants !

    Paul Verlaine, Poèmes saturniens

  30. Jamais allée au cimetière Montparnasse. La prochaine fois que je vais à Paris, j’y vais.
    Le dernier que j’ai visité est à Rome: il cimitero acattolico , très joli, très reposant 🙂 Un coin tranquille dans cette ville qui déraille pour de bon et où l’on peut rendre hommage à Gramsci.
    Sinon, je suis toujours émue de voir quelques fleurs posées sur le tombeau de l’homme du grand Bé qui a curieusement su faire taire son ego, qu’il avait quand même conséquent, en n’y faisant porter aucune inscription.

  31. « Le 5 décembre 2019 à 6 h 33 min, JC….. a dit :
    ENTERREMENT
    Pour moi, comme toujours, c’est tout simple ! »

    Vous, vous avez l’habitude ! Et comme vous aimez la pièce, vous la rejouez tous les ans !

    • Tant que le succès est là, les entrées payantes, les critiques élogieuses …. continuons le combat dans le boudoir !

  32. Faudrait que la grève s’arrête bikoz sur France Cul, la playlist avec PJ Harvey et Balibar (Jeanne) en boucle fokssacess.

  33. Faut-il être un agitateur de cadavres ? C’est le principal souci du conservateur ! Un archéo-conservateur futuriste comme moi se doit de mettre des grelots aux morts afin de signaler leur présence comme on signalait les lépreux aux populations sidérées par l’approche de la mort !

    • Avec mes mots qui sont les cadavres exquis de la maison j’arrive même à réveiller l’endormi de toujours !

  34. « – Si les assistants à ces funérailles seront peu nombreux, c’est que j’ai pris à la lettre le conseil d’Albert Cohen : pratiquer le « mépris d’avance » »

    Le mépris n’est avant tout qu’une réponse. « Le prophète n’est méprisé que dans sa patrie ». Une fin bien cruelle que celle de ne plus susciter aucune marque d’intérêt, de ne plus pouvoir s’offrir ce mépris en retour, après avoir connu l’estime du plus grand nombre.

  35. Brighelli s’avise sur « Boulevard Voltaire » du déclassement de la France mais c’est un peu tard !

  36. Une incise : aujourd’hui grande journée de grève pour les retraites !

    La retraite par répartition n’a de sens que si les frontières sont fermées, le salariat omniprésent et l’Etat fermement assis sur sa souveraineté.

    Comme nous nous dirigeons vers une majorité de travailleurs ubérisés, d’un Etat pauvre et sans moyens de coercition envers le capitalisme mondialisé parce que les frontières humaines sont transpercées de part en part, il ne reste plus que les yeux pour pleurer !

  37. Il y a quarante ans et des poussières que l’éducation nationale refuse la Nation ! Félicitations elle a gagné sur tous les plans … elle aura même réussi à scier la branche sur laquelle elle était assise avec une belle application.

    • Le nomadisme des professeurs ? Ben à dire le vrai ça va leur changer la vie d’être ballottés d’un continent à un autre …

  38. Est-ce que votre ami Alain Beitone s’était avisé que l’internationale de la misère était beaucoup plus facile à organiser que l’internationale des riches ?

  39. Il faudrait faire une histoire politique de l’enseignement en France ! C’est Maurice Halbwachs qui signalait qu’il avait rencontré au Collège de France une physique de gauche et une physique de droite à son grand étonnement – il serait étonné du caractère hémiplégique de l’éducation nationale depuis 1968 !

  40. Brighelli, vous dites toujours, entre guillemets de surcroît, le mépris d’avance alors que c’est « le mépris par avance ».
    Et puis, c’est une drôle de philosophie que ce mépris par avance, il faut recommencer tout le temps, il faut se composer. Rien de pire que de se composer.

    • Ça réclame une maîtrise parfaite, un constant self contrôle mais pas que. Ce que Cohen se dispense d’expliquer, comme si son extrême éducation était l’affaire de tous, le mépris n’est pas le principal outil à posséder, il est à manier avec d’autres et jamais dans la durée, d’ailleurs il ne l’utilise que dans une phase de séduction. En abuser serait un peu comme si vous saviez que l’on ne mettait pas les coudes sur la table mais que vous déjeuniez la bouche ouverte.

      • Il n’en reste pas moins que la séduction, une fois terminée, et vos petites affaires faites, il vous faut recommencer. Mépris par avance, et c’est reparti.
        Je me dis que le séducteur est comme le consommateur de base dans les grandes surfaces. Ce dernier part à la chasse tous les samedis pour baver sur des vitrines devant des objets qu’il ne peut s’acheter. Il rentre chez lui, frustré et ne retrouve le moral que le samedi matin suivant.
        Idem pour le séducteur, disons le samedi soir.
        Dans les deux cas, il leur reste internet pour se calmer : la nymphette pour le séducteur, la trottinette pour le consommateur.
        L’avantage pour le consommateur, c’est que même vieillissant, il peut toujours…

    • Pour se convaincre de relativiser le sens qu’il donne au mépris, destiné à autre chose qu’au seul plaisir d’humilier ou celui de faire souffrir :
      « J’ai horreur de la force…, le pouvoir de nuire… le pouvoir de tuer » A. Cohen dans cette « Radioscopie ». 1978.
      Disons, le mot : Cohen n’était pas un sadique.

        • Non, sanseverina, vous placez séducteur et queutard dans le même brouet. J’ai trop d’admiration pour le séducteur pour ne pas en faire la nuance. Très peu peuvent se targuer de pratiquer cet art dans sa grande noblesse. Et sans me tromper, je n’en connais qu’un seul à ce jour qui soit de cette trempe en voie de disparition. Un écrivain, dont la mère, femme d’une extraordinaire force cérébral que j’ai connue, lui avait inculqué les plus fines règles de savoir vivre. Le croiser vous mettait en danger et non, parce qu’il vous adressait la parole mais par sa tenue, ses gestes qui tranchaient au milieu de celles des autres sur un physique d’une rare beauté virile mais en finesse (qui passait bizarrement si mal à la TV), sa culture et son verbe passait en second plan, même son regard vous semblait éduqué, on lui avait appris à poser ses yeux. Du reste, ce n’est pas compliqué, on différencie le séducteur du goinfre facilement : le premier ne recherche que la difficulté, le nombre de ses conquête ne le fera jamais courir.

          • Mais non ! Le séducteur n’a de raison de vivre que dans la répétition, dans l’éternel recommencement.
            Ce qu’il recherche, c’est bien le processus d’appropriation.
            Une fois, l’appropriation faite, si je puis dire, il n’y a plus que le déclin. Aucun intérêt.
            On recommence.
            Un séducteur qui ne séduit que deux ou trois fois, n’est pas un séducteur.
            C’est cette mécanique de l’éternel recommencement que je trouve étrange. Ce doit être fatigant !

          • La finalité n’est pas la même, la beauté de la difficulté n’est pas à mettre dans le même recommencement vulgos du queutard qui, lui, ne recherche pas à posséder mais uniquement son plaisir en employant la stratégie du pipeau avec le premier jupon qui passe et qui n’a pas d’autre ambition de que tremper sa nouille (ou en obtenir parfois un substitut, si le jupon se trouve être trop loin, ça se voit aussi). Non, le séducteur est une fine gueule, il sait aimer – Solal – à la différence du queutard, il aime les femmes. Et par ailleurs, nous sommes tous dans une mécanique de recommencement, sans exception.

          • Et le plus illustre séducteur, selon la définition que je m’en fait, grand champion toutes catégories confondues, est Gainsbourg. Il expliquait que face à la concurrence d’un bel homme, il ne lui donnait qu’une quinzaine de jours d’avance.
            Gainsbourg était tout sauf un queutard, nom d’une pipe !

          • Et le plus illustre séducteur, selon la définition que je m’en fais, grand champion toutes catégories confondues, est Gainsbourg. Il expliquait que face à la concurrence d’un bel homme, il ne lui donnait qu’une quinzaine de jours d’avance.
            Gainsbourg était tout sauf un queutard, nom d’une pipe !

            (rédaction du pseudo planté, je réitère avant la validation du doublon)

          • Tiens ça me rappelle quelqu’un … qui sous prétexte de mépris, la queue basse et le poil tremblant, se planquait avec panache. To bite or not to bite c’était son angoisse. Tant d’orgueil concentré en une si petite chose. C’est tout l’homme.

          • Tiens ça me rappelle quelqu’un … qui sous prétexte de mépris, la queue basse et le poil tremblant, se planquait avec panache. To bite or not to bite c’était son angoisse. Tant d’orgueil concentré en une si petite chose. C’est tout l’homme. (voilà, c’est là que je voulais le placer, me suis trompée)

      • Vous ne voyez qu’une partie du problème.
        La méthode du gros gourdin se révèle nécessaire avec les récalcitrants.
        Quant la carotte ne marche pas, c’est le baston qu’il faut employer.

  41. Le Précariat qui remplace le Salariat c’est un peu le lot commun des grands séducteurs qui refusent la bague au doigt ! Mais jongler de l’un à l’autre état, il faut être un magister ou un magicien comme JPB !

  42. Boudiou ! Ça choffe chez moi !
    Tournez les hélicos, tournez les hélicos comme il disait Francis.

  43. Considérer le séducteur en séduction comme un éternel répliquant…. c’est aberrant ! Il n’y a ni fatigue, ni lassitude, ni comportement standard, bien au contraire. Il s’agit de JEU.

  44. Et pourtant, » le mépris par avance » est bien cité ici comme une « recette »pour la séduction.
    Et rien de plus mécanique qu’une recette ?
    Le jeu n’empêche pas la mécanique, au contraire. Il est fait de règles bien établies avec peu de variantes. Le jeu suppose souvent une contrainte, un ordre, un règlement, une régularité.
    Peu de variantes dans le jeu du séducteur… Une fausse liberté comme dans tous les jeux. Une illusion.

      • « le mépris n’est pas le principal outil à posséder, il est à manier avec d’autres »
        Le mot outil est bien utilisé pour évoquer quelque chose de réitérable, un vulgaire moyen, un élément d’une recette.

        « Stupidité totale….. »
        Ça y est : les insultes à la place des arguments.
        Moi aussi je peux faire: Ciao cretino !

    • La séduction peut-être ici présentée comme un « moyen », pas comme une finalité. Et je suis sûre que vous percevez ce qui sépare ces deux notions dans ce qu’elles supposent chacune d’elle dans la finalité du jeu engagé.

    • Précédent commentaire passé à la trappe, je réitère.

      « Le mépris d’avance » peut-être employé comme un moyen ou une finalité, le jeu n’est plus le même par la différence que ces deux notions imposent et qui définissent aussi la catégorie du joueur à laquelle il appartient, nous retrouvons les deux mêmes.

      • C’est parce que je m’occupe des messages en attente avant de consulter les messages enregistrés. Forcément après ça doublonne.

  45. A vous lire, vous semblez tout ignorer de l’état de mort ! Foin de mépris par avance ou autre billevesée. Quand on est mort, on est absolument insensible, les parfums, même de femmes aimées, ne font pas frissonner vos narines. On n’entend rien de ce qui se dit au-dessus du cercueil, et il n’est même plus question de s’en foutre ou pas. C’est juste F I N I !

    • et même qu’on se putréfie sans en être incommodé, alors que l’odeur est pestilentielle et tenace

    • Heu… J’ai perdu mes deux parents, mes deux frères, ait vécu des morts cliniques en direct live de proches, avec intervention des pompiers, à gérer la panique que la grande faucheuse inflige sur l’entourage, et pas qu’une fois. Si si, je connais un peu Dobo, merci de vous en inquiéter.

      • Non mais pas vous, Flo. Les mecs, là, avec leur démarche de gros machos égocentriques qui se préoccupent de leurs obsèques comme s’ils allaient y assister. Je leur explique 😉

        • Dobo, puisque vous êtes là et si je peux me permettre de vous chuchoter : Pas de saveur aigre comme celle d’une ricotta, elle se marie fort mal avec celle de l’agneau, ça heurte un palais. L’accompagnement ne doit pas prendre la vedette sur cette merveilleuse viande, elle est au centre des saveurs. Et à moins d’avoir un traiteur italien ki-tue-sa-race et vous les fournisse déjà prêtes, la préparation d’une pâte à ravioli digne de ce nom réclame au moins 10 années d’expérience, le secret du ravioli réussi n’est pas dans sa farce. Je dis ça, je ne dis rien.

        • Et j’en appelle à votre clémence concernant Hervé, sa situation est critique : le malheureux est vegan et sa tendre et cher binbing enceinte jusqu’aux yeux. Vous ferez de vous-même ce que l’évocation d’un gigot et la forme qu’il propose lui suggère comme rapprochement et les réactions étranges dont il peut nous faire part. Il est à bout en ce moment.

  46. je vous suggère comme épitaphe « Death shall not deny thee life ».
    Et pour « choisir votre moment », Nembutal + Fentanyl facilement trouvables sur le Net

    • Je préfère la méthode Néron — un poignard entre la sixième et la septième côte, à gauche.

      • et si vous voulez vraiment choisir vos obsèques, je connais des coins idéaux où il ne sera nul besoin de cercueil vu la densité de vautours. Le tout est d’y aller discrètement de façon à ce que quelques jours soient nécessaires avant de retrouver votre dépouille. C’est vite nettoyé !
        Et vous réaliserez post-mortem le rêve d’Icare, sous forme de vautour ou de gypaète.

      • se faire suriner, ça fait très mal, ça fout du sang partout et c’est pas très glamour … avec ma méthode, vous vous endormez paisiblement 😉

    • (Très intelligent, Pheldge, de donner ce genre d’indication sur un blog consulté 50 000 fois par mois et pas seulement par des personnes en fin de vie)

      • 1/ c’est le cocktail administré en injection léthale, l’info est publique
        2/ vous trouverez toutes les informations sur le Net en accès libre.
        3/ le passage à l’acte est un geste volontaire, vous pourrez censurer tout ce que vous voulez, un désespéré trouvera toujours un moyen : se jeter du haut d’un pont, ou d’un immeuble, se pendre ? ah, bin, faut interdire les ponts et les immeubles et les cordes !

        Ne me croyez pas insensible, j’ai 2 ados qui ont tenté, l’un a réussi, et je sais les ravages que ça fait chez les proches. Mais la censure n’est pas la solution, elle permet juste de se donner bonne conscience !

        • Il y a des positions intermédiaires entre censure et publicité, mais d’accord avec vous : le désespéré vraiment décidé réussira toujours à échapper au monde des optimistes…

  47. Quand je pense que tout ça, c’est parce que y’en a des qui citent n’importe comment et qui sont profs de lettres et qui nous tanent depuis des siècles et des siècles avec leur mépris.
    Y’ a que les khonnes qui se laissent séduire à coups de mépris .

  48. « Les invariants de la mort » décryptés. Mazette !

    « On peut inhumer les cadavres, les brûler, les dépecer, les décharner, les articuler comme des pantins, les faire sécher au vent ou à la fumée, les embaumer, les manger, les exposer sur des tréteaux ou les abandonner. Une variété de traitements derrière laquelle se cache, devine le chercheur, un fonds commun à toutes les pratiques. »

    http://dl.free.fr/m11Zrp7ua

    PS : au risque d’insister, on peut aussi les liquéfier. Mais dans ce cas, peut-il y avoir « métamorphose » ? Vous avez quatre heures.

    • Un fossoyeur,dans Hamlet,affirme que les tanneurs,ayant la peau tannée,mettent plus longtemps que les autres à se décomposer:l’eau a du mal à s’infiltrer.

      Vous nous entreteniez des exhumations rituelles chez les Malgaches:je crois qu’on boit même du jus de cadavre.

  49.  » Père exemplaire, dirent ses enfants — ils étaient dans leur rôle. »

    Ils ne pouvaient faire autrement ?

    Et en vrai ?

  50. « Je n’ai pas été un père exemplaire, loin de là. »

    Les enfants du Maestro,s’ils font le déplacement, ne seront pas tenus de tenir des propos convenus.

  51. “Prenez aussi les livres, mes enfants ne sauraient qu’en faire.”

    Eloge de la transmission:aucun des enfants du Maestro n’a le goût des Lettres.

    La transmission se serait-elle faite,en sens inverse,de JP Brighelli père:d’abord policier,puis professeur de lycée,puis d’Université ?

    Et que dire de ce fait singulier:le fils,nègre du père pour (au moins) un ouvrage ?

  52. Le 5 décembre 2019 à 16 h 17 min,Sanseverina a dit :
    Mais non ! Le séducteur n’a de raison de vivre que dans la répétition, dans l’éternel recommencement.
    Ce qu’il recherche, c’est bien le processus d’appropriation.
    Une fois, l’appropriation faite, si je puis dire, il n’y a plus que le déclin. Aucun intérêt.
    On recommence.
    Un séducteur qui ne séduit que deux ou trois fois, n’est pas un séducteur.
    C’est cette mécanique de l’éternel recommencement que je trouve étrange. Ce doit être fatigant !

    Rappelez-vous:le père du Maestro lui avait dit:jamais tu n’auras autant de femmes que moi;n’est-ce pas une incitation à mener une vie de “womaniser” (mot anglais intraduisible-quelque chose comme “collectionneur de femmes”).

    Quant à sa mère…elle se réjouissait de ses conquêtes:”je t’ai fait avec une grosse bite (Zeb Kebir),alors,profite-s-en.

  53. Le Maestro,sur cette photo qui semble récente (le bouc aurait-il une signification,au-delà du cosmétique ?) Tient en sa main un crâne auquel il tient un discours :hélas ,pauvre Zeb,je l’ai bien connu…

    https://blog.causeur.fr/bonnetdane/files/2019/12/DSC_0004-1024×683.jpg

    Alas, poor Yorick! I knew him, Horatio. A fellow of infinite jest, of most excellent fancy. He hath borne me on his back a thousand times. And now how abhorred in my imagination it is! My gorge rises at it. Here hung those lips that I have kiss’d I know not how oft. Where be your gibes now? your gambols? your songs? your flashes of merriment that were wont to set the table on a roar? Not one now, to mock your own grinning? Quite chap- fall’n? Now get you to my lady’s chamber, and tell her, let her paint an inch thick, to this favour she must come. Make her laugh at that.
    Hamlet ACT V SCENE I

  54. “…je n’ai eu que deux centres d’intérêt réels dans la vie : le cul et la littérature. Jusqu’à ce que je m’aperçoive, vers 25 ans, que c’était la même chose, que faire l’amour est un acte de lecture / écriture…”
    C’est aussi à l’âge de vingt-cinq ans que le Maestro a commencé à s’intéresser à Proust,abordé à seize ans sans y entrer.

    (Mais Proust n’a pas dit,ni laissé entendre que “cul” et “littérature” sont la même chose.)

  55. Elle est mienne la réponse du papillon, à qui l’on demandait à brûle-pourpoint « Quels centre d’intérêt réels dans la vie, as-tu eu bel insecte ? », et qui répondit sans mentir « Vivre heureux ! Pas de centre réel, sinon celui là. Vivre dans la mesure. Chaque fleur est différente. Innombrables sont les sources de connaissance et de plaisir »

    Il ne savait pas ce que c’est que le cul, il était incapable de lire un Goncourt offert à Noel ou un Musso à Pâques, ou un Proust de chiottes, ou un Assouline de Retour à Séfarad…

  56. AVEUX
    Jeune, la haute prêtrise me tendait les bras, comme à beaucoup de belles cervelles à cœur généreux, ambition démesurée, morale adaptable … Hélas, pour parvenir à un poste de responsabilité au Vatican, il m’eut fallu sodomiser nombre de cardinaux influents, d’enfants de chœur charitables, de nonnes simplettes…mais dévouées au Petit Jésus incarné. Dur ! Dur ! J’ai préféré faire du business, c’est moins salissant.

    • pourtant, de votre temps, les capotes existaient, ainsi que les ablutions et autres lavements -en plus à l’eau bénite, imaginez la propreté résultante – donc ce sont de faux prétextes !
      Et vu qu’à l’EdNat on vous a gavé de couleuvres de tous diamètres, qu’on vous a régulièrement s0d0misé -à chaque réforme quasiment- que ça remontait jusqu’aux amygdales, et que les jours de disettes on vous a servi votre chapeau et vos roubignoles, aux petits oignons, je me demande si vous avez fait le meilleur choix 😉

  57. Pour revenir sur l’éducation, je suis tombé sur cette vidéo : « Ces enfants ne sont pas des surdoués mais des enfants ordinaires. Et surtout, tous y arrivent, y compris des enfants encore en difficulté il y a 6 mois. Ce résultat est obtenu grâce à une équipe pédagogique professionnelle et passionnée. »

    https://www.youtube.com/watch?v=l1M_3B2qPts

    Quand je pense que dans mon entourage j’ai du Bac +2, bac +5 qui prend sa calculette pour faire 28 /7 …

    • Le Sens ! Le Sens (suite)

      Les salopards de l’apmep dirait que ces ânes savants computent mais qu’il y a des machines pour ça et qu’ils ne connaissent pas le sens de ce qu’ils font.

      Attention, ce texte d’avril 2019, est susceptible de créer de la vapeur chez le lecteur peu habitué à manipuler du Sens :

      https://www.apmep.fr/Communique-de-la-commission

      Balle ou rizière ?

    • Ça ! Dans tous les deuils, quand ils touchent un ami ou même une simple connaissance, il y a une bonne part de mimesis. On meurt à travers l’autre. Dans toute empathie, il y a du narcissisme.

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