J’ai un goût modéré pour les dictateurs — surtout héréditaires. Poutine est le fils de ses œuvres, Bachar est le fils de Hafez. Un goût modéré aussi pour les dictateurs sanglants (ce n’est pas forcément un pléonasme, mais ce n’est certainement pas un oxymore). Mais je n’ai aucun goût pour Daesh, ni pour Al-Qaeda, ni pour Boko Haram, ni pour l’AQMI. J’imagine que si j’avais été chinois en 1936, je n’aurais eu aucun goût pour les Japonais — mais que j’aurais appuyé Mao ou Tchang Kaï-Chek (qui se sont mutuellement épaulés, tout en gardant chacun en perspective l’éradication de l’autre) contre l’armée du Soleil levant. Il y a les principes, et il y a l’urgence.
Mais Hollande et Valls sont plus intelligents. Ils choquent l’association des bouchers en comparant Bachar aux praticiens de cette honorable corporation, ce qui ne fait pas avancer d’un iota la question pendante — la seule qui compte aujourd’hui — de l’éradication de l’Etat islamique. Au moment même où il faudrait, au choix, envoyer vraiment des troupes au sol — la seule chose que des fous de dieu peuvent craindre — ou encourager la création de brigades internationales, ils continuent à ignorer la présence de Bachar sur l’échiquier moyen-oriental.
Comme l’a dit Jacques Myard en rentrant de sa brève tournée syrienne, « la diplomatie n’est pas l’art de ne parler qu’avec ses amis ». Ou de ne parler qu’avec les dirigeants impeccables sur la question des Droits de l’homme — on ne parlerait à personne, et sans doute pas à soi-même. Vincent Nouzille (les Tueurs de la République, Fayard, 2015) a tout récemment témoigné du goût immodéré de nos grands démocrates hexagonaux pour les assassinats ciblés — pour ne pas parler de la dextérité d’Obama à jouer avec des drones. License to kill ! Human Rights Watch et les autres pacifistes bêlants ont bonne mine à dénoncer cette politique. On ne rééduque pas un terroriste.
Qui est l’ennemi ? Ce sont les thuriféraires de l’instinct de mort — Guy Sitbon, dans le dernier numéro de Causeur, dit très justement que ces gens « aiment la mort plus que vous n’aimez la vie — ils aiment votre mort, ils aiment leur mort ». Viva la muerte — on croyait avoir enterré le vieux slogan de la Phalange avec les cendres de Franco.
Qui sont les pourvoyeurs de Daesh ? L’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie : sans eux, l’affaire serait réglée en trois semaines. C’est eux qu’il faudrait boycotter. Mais on leur ouvre les bras, et on bannit à peu de frais un dictateur certainement sanglant, mais qui se bat en toute première ligne contre des gens qu’il faudrait éradiquer à la bombe à neutrons s’ils ne se protégeaient pas derrière des populations civiles — toutes les fois qu’ils ne leur coupent pas la tête. Mieux : on décrète un embargo total sur la Syrie, qui — au témoignage de Jacques Myard, qui en revient — n’a plus de médicaments dans ses hôpitaux.
Sans compter que les Américains, qui font semblant de gesticuler comme les Français, entretiennent en sous-main des relations diplomatiques avec Bachar : il y a quelques jours l’ex-attorney général, Ramzy Clark, était à Damas à la tête d’une délégation, sans que cela suscite à Washington les cris d’orfraie de Paris. Obama ne peut laisser Poutine et Xi Jinping occuper impunément le champ diplomatique à Damas. Mais si un jour — probable — il y a un Yalta du Moyen-Orient, qui peut croire que Hollande, sur les bases actuelles, y sera invité ?
J’aurais cru Laurent Fabius plus malin que ça. Croit-il servir les intérêts d’Israël ? Netanyahu, qui a son propre agenda électoral, a choisi d’armer l’opposition syrienne — des armes qui finissent tôt ou tard par tomber entre les mains de Daesh, qui épargne précautionneusement l’Etat juif, ce qui devrait faire dresser l’oreille de nos démocrates obstinés. Des fusils d’assaut français FAMAS ont été saisis entre les mains des barbares. Ils ne les ont pas trouvés en faisant les poubelles.
Nous avons fait la même erreur en Libye, qui est désormais la porte ouverte à une invasion du Maghreb par l’Etat islamique, qui trouvera en Tunisie ou en Algérie tout ce qu’il faut de salafistes pour soutenir son expansion. C’est le trajet même de la grande invasion du VIIème siècle. Les Américains, en exécutant Saddam, ont détruit l’équilibre que le dictateur (c’en était un beau, bien sûr — et à l’époque Chirac et Villepin ont fort bien fait de refuser de prêter la main et l’armée à une déstabilisation en grand du Moyen-Orient — mais Bush raisonnait avec deux neurones) maintenait en Irak via le Baas. Je veux bien admettre que ni Kadhafi ni Saddam n’étaient bien fréquentables — mais ils étaient des remparts, il faut être bête comme Bernard-Henri Levy pour ne pas le comprendre. Dans des systèmes qui fonctionnent de manière tribale, il faut 1. opter pour le moindre mal et 2. choisir le camp le plus proche de nos intérêts. Poutine et les Chinois (qui n’a pas réalisé que l’obstination de l’Europe dans la crise ukrainienne a permis aux Russes de se redéployer en Extrême-Orient ?) font cela très bien. Hollande et le Camp du Bien et des Droits-de-l’Homme-à-tout-prix sont en train d’ouvrir la porte aux forces de la nuit.
Alors, certes, Myard et ses trois compères se sont fait une publicité gratuite pour le prix d’un billet aller-retour Paris-Damas. Certes, les intentions secondes des uns et des autres sont toujours complexes. Mais l’urgence est l’éradication de Daesh. Les djihadistes se sont déjà construit une base qui a la taille d’un Etat européen, avec des ressources pétrolières considérables. Et plus le trou noir est important, plus il a d’attraction pour toutes les têtes creuses. Il faut les éliminer — cela résoudra par définition les risques d’avoir à domicile quelques milliers de paumés de l’Islam qui s’enthousiasment pour cette machine de mort. Pour reprendre notre interrogation initiale, la diplomatie consiste à faire ce que l’on a intérêt à faire, et non à prendre des poses. Realpolitik, disaient très bien Metternich et Bismarck. Pff… Les énarques au pouvoir manquent visiblement de culture historique.

Jean-Paul Brighelli

59 commentaires

  1. Analyse très juste.

    Le temps joue pour Daesh : à repousser l’affrontement, nous le laissons se renforcer et gagner en « crédibilité ». Nos hésitations et notre emploi de la guerre à distance seront perçues pour ce qu’ils sont : une preuve d’impuissance, sinon de lâcheté.

    Bien sûr, un Daesh conquérant et victorieux à nos portes serait un anti-phare, rayonnant l’obscurité sur un certain nombre de nos compatriotes en mal de romantisme (?), en quête d’une sorte de « revanche ». Combien de temps lui faudrait-il ensuite pour étendre son emprise vers le sud et faire sa jonction avec Boko Haram, par exemple ? Combien de temps pour initier des foyers de guérilla en Europe ?

    Mais, il faut bien reconnaitre que la situation ne prête pas à l’aventurisme :

    1/ Le soutien des populations et le ralliement des anciens cadres de Saddam a été abondamment rapporté. Il ne s’agit donc pas simplement de « libérer » des opprimés… On peut se rappeler que les Khmers Rouges ne manquaient pas d’appui dans la population locale.

    2/ A supposer que parvenions à réduire Daesh sans enflammer la région entière(*) et suffisamment vite pour ne pas avoir à gérer chez nous des « troubles » sérieux, et donc à supposer que « nous » (nous, qui d’ailleurs ?) soyons prêts à y mettre les moyens humains… et financiers, il nous faudra encore apporter une solution politique (votre « Yalta du Moyen-Orient ») et donc :
    – Trouver des interlocuteurs sur le terrain, aptes à gouverner sans tourner contre eux les populations (l’Irak de ces dernières années a montré ce que ça pouvait donner) ;
    – Tomber d’accord avec toutes les parties prenantes (et pas que les belligérants) pour une solution viable.

    Faisons l’exercice rapidement :
    – La Syrie : oui mais Israël, mais Bachar,
    – L’Iran : oui mais Israël, mais la bombe,
    – La Turquie : oui mais les Kurdes,
    – Israël : oui mais tous les autres,
    – Les Kurdes : oui mais un Etat indépendant,
    – La Russie : oui mais Poutine, mais l’Ukraine,
    – Les Anglo-Américains : oui mais Satan, mais l’intervention de 2003 et ses suites.

    Sans parler du trouble jeu de l’Arabie Saoudite, du Qatar…

    Tendre la main à la Syrie de Bachar semble donc n’être qu’un premier pas sur le chemin de Canossa et, sauf une très hypothétique coalition internationale – sur le terrain, gagnant la guerre, garantissant la paix – parler de « précédent » concernant le Yalta de 45 paraît très audacieux.

    Cordialement,
    E.P.

    (*) Façon déstabilisation du Liban par suite des victoires d’Israël sur l’OLP.

  2. Vous parlez du Liban : je n’ai pas voulu charger la barque, mais il est évident qu’une chute de Bachar signifierait à très court terme une chute du Liban — avec des massacres sidérants à la clé. Quant à la Jordanie…
    Netanyahu aura bonne mine quand il aura Daesh à toutes ses frontières.

  3. Et vous leur envoyez qui ? Des snipers ou des cow-boys avec leurs six-coups et leurs yeux plissés dans le soleil levant ?

    Quant aux famas, c’est pas plus mal : ces joujoux s’enrayent au premier grain de sable.

  4. D’accord avec Yann ! On envoie qui s’enliser là-bas ? Demadez donc aux Russes comment c’était, là-bas en Afghanistan, sur le terrain.
    C’est facile de jouer les va-t-en guerre bien au chaud dans ses pantoufles ! Je pense toujours au personnage de Clérambault quand je lis Brighelli.

  5. HS pôur Yaznn qui passe par là ! Finalement, je ne rêvais pas concernant la baisse de la cotisation URSSAF d’allocations familiales ! Ça s’est fait !

  6. Dites-moi, les Occidentaux ont fait la guerre, et pas qu’une fois, au Moyen-Orient. ILs ont trouvé à chaque fois des troupes à y envoyer — et les Anglais de Kirchener ont dû avoir chaud, dans le désert soudanais. Tout comme la Légion au Sahara ou au Mexique. Les Kurdes y vont bien… On ne manque pas de guerriers, de par le vaste monde.
    Sinon, j’en reste à ma seconde hypothèse — la bombe à neutrons.

      • Des ânons élevés sous la mère par Meirieu et sa secte redoutable de réducteurs de têtes ! On me dit qu’ils sont impitoyables et qu’après eux plus aucune connaissance ne repousse … ce sont les Attila de la civilisation.

  7. La bombe à neutrons, c’est pas trop sélectif.
    Moi, je suis pour la dilution des forces dans les délices de Capoue, à coup d’écrans plats, de Mac Do et de fraises Tagada d’une part et de réforme du lycée d’autre part. C’est plus long mais ça fait moins de victimes.

  8. Tu parles ! À Marseille la seule chose qui réunit FN et islamistes, c’est l’OM. Mais là-bas, ils en sont à interdire le foot — voir Timbuktu, dont je ferai un compte-rendu quand j’aurai le temps, mais qui est absolument à voir.

  9. Voilà ! Ils se débrouillent très bien tant qu’on ne vient pas y mettre notre grain de sel, avec notre humanisme à la con …

     » Les jihadistes assurent agir en représailles à la sanglante répression menée par le nouveau pouvoir contre les pro-Morsi. Dans les mois qui ont suivi l’éviction de Mohamed Morsi, les forces de sécurité ont tué au moins 1.400 manifestants islamistes et emprisonné plus de 15.000 sympathisants. Des centaines ont en outre été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs. « 

  10. C’est plus efficace que de brûler des manuscrits et d’exploser des vieilles statues.

  11. En Passant a écrit :

     » Bien sûr, un Daesh conquérant et victorieux à nos portes serait un anti-phare, rayonnant l’obscurité sur un certain nombre de nos compatriotes en mal de romantisme (?), en quête d’une sorte de « revanche ». Combien de temps lui faudrait-il ensuite pour étendre son emprise vers le sud et faire sa jonction avec Boko Haram, par exemple ? Combien de temps pour initier des foyers de guérilla en Europe ?  »

    Et je me demande si la solution ne sera pas la jonction en question et les règlements de compte internes qui s’en suivront inéluctablement. Je n’ai pas l’impression que ces gens-là aient un seul leader charismatique avec quelques lieutenants. Ils pourraient bien passer plus de temps à s’entredévorer qu’à venir dégommer nos caricaturistes et nos Français de religion juive.

    • Des affrontements pour la suprématie pourraient résulter d’une jonction entre les différents groupes, oui… à moins qu’ils ne parviennent à se trouver un chef (Al-Bagdadi semble bien placé) et/ou à tomber d’accord sur une répartition des aires d’influence.

      Sous cette seconde hypothèse, les islamo-djihadistes auraient les moyens de faire circuler armes et combattants, et plus généralement toute ressource nécessaire aux avancées ultérieures, ou simplement à la défense des territoires conquis. A la clé, il faudra également envisager un exode massif de population dans toutes les directions… Pari risqué, non ?

      On peut aussi noter que ces éventuels affrontements internes pourraient être vus, par tout observateur djihado-compatible, comme le résultat de manipulations [judéo-]occidentales (un peu comme on attribue parfois l’effondrement de l’Union Soviétique à la lutte acharnée des occidentaux… qui furent les premiers surpris de leur « victoire »). Il n’est donc même pas certain qu’une guerre interne au djihado-islamisme ne se retournerait pas contre nous, sous forme d’exutoire, par exemple.

      D’autre part, si Daech et ses affidés mettent la main sur d’importantes ressources naturelles et/ou sur leurs moyens d’expédition, ils disposeront d’un moyen de pression sérieux sur nous.

      Ceci m’amène à une dernière remarque : pour ce qu’on peut en comprendre, le « système économique » mis en place par Daesh repose sur la contrebande (aujourd’hui pour mener la guerre, demain pour acheter la paix sociale). Or, il semble surréaliste d’envisager une intégration des zones contrôlées par les djihado-islamistes au système économique mondial sous une forme plus « développée » ou « moderne » (sur quelles bases ? en produisant quoi ?)

      Il en résulte que l’épuisement des ressources pétrolières est une bombe à retardement pour les djihadistes, comme pour leurs éventuels vainqueurs (quelques décennies au mieux) : un statu quo éventuel, avec ou sans défaite Daesh (et « Yalta » concomitant), ne peut être pérenne sur les traditionnelles bases pétrolières seules.

      Cordialement,
      E.P.

  12. Ne croyez-vous pas que l’on pourrait comparer la fascination des socialistes français pour l’islam à celle qu’avaient les nationaux-socialistes pour ce même islam ?
    Ils ont la même volonté de la tabula rasa, la même détestation de l’occident.

  13. Je ne comprends pas ce raisonnement qui consiste a regretter la chute d’un dictateur parce que le chaos lui a succede. Depuis la nuit des temps, le schema est connu : le dictateur reprime l’opposition moderee qui representerait une alternative credible, et les seuls survivants sont des fanatiques radicalises et rompus a la lutte clandestine. Le monde exterieur a ensuite le choix entre le status quo, avec explosion violente finale, ou l’intrusion, avec prise du pouvoir par des ennemis mortels.

    Plutot que de renverser Bachar, il aurait fallu bien avant le printemps arabe faire pression pour que l’AS et le Qatar cessent de destabiliser leurs voisins. Alors peut etre le regime syrien aurait pu faire baisser la pression.

    Pour le cas de la Libye, il est troublant de voir a quelle vitesse l’hote d’honneur est devenu l’homme a abattre. Et combien la precipitation et l’improvisation ont permis le pillage des arsenaux libyens.

    Que faire aujourd’hui ? toujours la meme chose depuis le 11/09/2001 : identifier les vrais ennemis (AS, Qatar) et inciter les opportunistes (Turquie, Iran, Russie, Chine) a preferer leur interet a long terme au plaisir pueril de voir l’occident patauger dans ses contradictions.

  14. Heu… N’était-ce pas l’Islam (le grand mufti de Jérusalem en tout cas) qui avait une certaine fascination pour le national-socialisme ?

    • Dans le fournil, la dernière fournée de méthamphétamine était encore tiède…

      Ceci dit, rien ne permet pour l’instant de faire un lien avec la dope nécessaire pour se taper l’intégrale du Khoran : votre allusion au croissant est donc tout à fait prématurée.

      • Dugong,

        Faites le guide des commerces des Bouches du Rhône à éviter si on ne veut pas attraper une balle perdue et matutinale : vous ferez fortune, petit fûté !

  15. L’Occident n’est plus, intellectuellement, en mesure de reproduire les bombardements hypermassifs de l’ Allemagne nazie ni les bombes d’ Hiroshima et Nagazaki.
    Il capitulera donc, en tolérant à ses frontières les hordes islamistes ( plus ou moins contenues à coups d’opérations ciblées et d’accomodations commerciales) et en cédant, intra muros, de plus en plus aux ennemis de l’intérieur.
    Une question de décennies: une, deux, trois…?

  16. Dans l’analyse initiale de Brighelli, les derniers mots sont, au fond, les plus terribles : l’absence de culture historique. Encore n’était-il question que de *nos* énarques…

    Sur les causes de la crise ukrainienne – et plus largement sur l’incapacité de l’UE et de ses Etats membres à appréhender les évolutions internes à la Russie, à la source des tensions actuelles avec Moscou :

    http://www.marianne.net/crise-ukraine-faute-aux-somnambules-europeens-100231651.html

    Cordialement,

    E.P.

  17. Je me prépare à abattre quelques arbres dans mes fiefs.

    La préparation du bûcheron s’apparente à celle du futur chevalier : la Stihl est sur l’établi comme l’épée sur l’autel.

    Stilhe Nacht !

  18. J’attends avec intérêt de voir les bonnes âmes occidentales expliquer aux gens de Daech que c’est très mal de donner la fessée à ses enfants.

  19. Pot(a)ins périgourdins : les vols de grues remontent vers le nord en grand nombre. Habituellement, c’est le signe de la fin de l’hiver.

    On n’est pas sûr qu’aucune grue djihadiste ne s’est infiltrée dans les formations en V.

    En tout cas, vues du sol, aucune des grues ne semblait porter une kalach en bandoulière.

    Mais sait-on jamais ?

    • Toujours poète à vos heures Dobolino …

      Le personnage en arrière plan se couvre le visage, est-ce par dépit ?

      • Le personnage mate par derrière : une haquenée bipède qui aimerait aussi se faire caresser l’entrecuisse par l’appendice soyeux de l’autre haquenée, quadrupède.
        Car, en vérité, je vous le demande : et qui détient ce qu »on fait mine de nous dévoiler ?

  20. Je ne suis largement pas un expert dans « l’art » de la guerre ni un fan des théories complotistes mais quelques points m’échappent dans cette histoire.

    1
    Daech a besoin d’argent (de beaucoup d’argent) pour les armes achetées (cher) sur le marché illégal, pour le salaire de ses combattants, pour acheter (cher) des produits alimentaires sur le marché noir mondial afin que la population survive et ne se révolte pas, etc.
    En dehors des subsides versés par les monarchies du Golfe, on nous dit que les ressources de Daesh proviennent essentiellement de la contrebande du pétrole et du gaz voire des produits issus de leur raffinage.
    Pourquoi ne peut-on pas détruire les zones de forage et les raffineries ? Aucun de ces sites n’est « secret », tous sont visibles par les satellites et Daech ne dispose pas d’une aviation de chasse ni de missiles sol-air ultra-performants .

    2
    Daech a besoin d’administrer son territoire et donc de réunir en un même lieu et de manière régulière et prévisible des « fonctionnaires » à son service (préfectures, tribunaux, mairies, etc …).
    Je sais, c’est pas très sympa pour eux, mais ne pourrait-on pas assez facilement écrabouiller ces lieux et leurs occupants et ainsi réduire à néant les capacités administratives sans lesquelles un état n’existe pas ?
    (Certes c’est aussi invalider un hypothétique avenir de reconstruction en faisant disparaître les cadres mais entre deux maux …)

    3
    Pour avoir trainé en Syrie il me semble avoir remarqué le faible (très faible !) nombre de routes dans ce pays (en dehors de l’ouest du pays : régions d’Alep, Damas etc.).
    On nous dit que Daech dispose d’une armée de plusieurs dizaines d’hommes équipés en armes lourdes. On peut imaginer que ces soldats ont besoin de se balader d’un point à un autre et qu’ils utilisent les quelques routes disponibles (rapport à ce qu’entre les routes, c’est du désert plutôt hostile et pas très roulant). Difficile d’imaginer qu’aucun satellite n’est en mesure de voir passer ces convois et qu’il n’est pas possible de les intercepter par une action aérienne.
    De même les camps destinés à accueillir et entrainer ces milliers de combattants ne doivent pas passer totalement inaperçus. On n’est pas dans la configuration afghane de talibans répartis par bande d’une dizaine dans des villages de montagne mais face à une « vraie » armée en tout cas c’est ce qu’affirme nos bons princes.

    Qui m’aide à comprendre ce que j’ai zappé ?

    • D’après le général Wesley Clark c’est Israël qui a armé Daesh pour embêter l’Iran et ses alliés Syriens … il faut prendre avec des pincettes lesaffirmations de l’ex-commandant en chef de l’Otan qui est un fieffé imbécile.

  21. L’« opposition modérée » syrienne a totalement disparue. Elle a été absorbée par Daesh. Au point que les États-Unis ne parviennent pas à trouver les combattants qu’ils pourraient former pour construire une « nouvelle Syrie ». L’ancien ambassadeur Robert S. Ford qui avait organisé les manifestations de 2011 et soutenu jusqu’au bout cette « opposition modérée » a officiellement changé de position. Il pense désormais que la seule opposition réelle en Syrie est composée de jihadistes qu’il serait extrêmement dangereux d’armer un peu plus. Rétrospectivement, il apparaît que la terminologie « opposition modérée » désignait, non pas des combattants civilisés, mais des Syriens prêts à trahir leur pays en s’alliant avec Israël. Depuis le début, cette opposition était dirigée de facto par des membres d’al-Qaïda (comme le Libyen Abdelhakim Belhaj, puis l’Irakien Abou Bakr el-Baghdadi) et se livrait aux pires atrocités (y compris au cannibalisme). Or, tous ces leaders sont aujourd’hui responsables de l’Émirat islamique.

    http://www.bfmtv.com/international/nicolas-henin-ex-otage-en-syrie-liste-nos-erreurs-face-a-daesh-867015.html

    P.S C’est ce que j’ai trouvé de plus concis pour expliquer l’imbroglio actuel.

  22. Daesh n’est pas sorti du néant. Il existait en Irak depuis 2006, se nommait EII (état islamique d’Irak), était financé par l’Arabie Saoudite et était l’auteur des attentats sunnites qui ont terrorisé la population chiite et chrétienne de ce pauvre pays à partir de cette époque.
    En juillet 2013 (notez la coïncidence avec la chute de Morsi en Egypte – gouvernement des Frères musulmans soutenu par le Qatar), l’Arabie a donné l’ordre à l’EII de se déplacer en Syrie et d’aller « remplacer » le groupe terroriste Al Nosra (également financé par le Qatar) qui depuis deux ans avait échoué à faire tomber le gouvernement d’Assad. C’est ainsi que l’EII est devenu l’EIIL : état islamique d’Irak et du Levant, qu’il a combattu Al Nosra (oui, ils se sont entre-tués!) et s’est installé sur une grande partie du territoire syrien occupé par ce groupe de mercenaires depuis plus d’un an (Raqqa, les régions Nord et nord est de la Syrie etc).

    Si l’on sait que l’Arabie ne prend aucune initiative sans l’aval des US, on peut mieux saisir la stratégie concoctée par l’Occident pour faire enfin tomber Assad et faire en sorte qu’un groupe sunnite prenne le pouvoir en Syrie.

    Il s’agissait pour l’EIIL de descendre jusqu’à Damas et de s’en emparer après un bombardement qui devait lui faciliter la tâche et qui aurait dû être effectué en septembre 2013 par les US et la France.
    Mais le bombardement n’a pas eu lieu… et l’avancée de l’EIIL s’est arrêtée à une trentaine de kms d’Alep.
    Ce qui ne l’a pas empêché dans les mois qui suivirent de commettre les plus inqualifiables exactions dans les territoires syriens
    conquis sur Al Nosra mais ce, dans un silence médiatique assourdissant car il ne faut pas oublier qu’à l’époque, les médias taisaient un maximum les crimes de n’importe quel groupe de terroristes (présentés sans répis comme de braves opposants modérés qui combattaient l’horrible dictateur) et ne dénoncaient que des crimes soit-disant perpétrés par l’armée légaliste syrienne.

    A la vue de ce cuisant échec, en juin 2014, l’EIIL à été prié par son mentor l’Arabie Saoudite et par les stratèges US de retourner de Syrie en Irak, de s’emparer de Mossoul et de sa région et d’y poursuivre ses atroces exactions dont cette fois-ci, le battage médiatique allait horrifier l’opinion publique occidentale et allait pouvoir légitimer le retour des forces US ainsi que l’arrivée de forces militaires européennes en Irak. Un coup de maître car de cette manière, tout ce beau monde en souci d’ingérence humanitaire allait reprendre pied au Moyen Orient….

    Lorsqu’on comprend cette stratégie, on comprend qui se cache derrière l’EIIL (ou Daesh ou ISIS) et pourquoi les colonnes de jeeps de ces terroristes mercenaires grassement rémunérés n’ont jamais été bombardées – alors qu’en effet, le plat relief désertique de cette région de l’Est de la Syrie aux frontières turque et irakienne le permet si facilement – par cette fameuse et fumeuse coalition internationale sensée le combattre. Quel canular!

    Zorglub, j’espère avoir en partie répondu à votre questionnement.

    J’ajoute qu’il faudrait cesser de parler de guerre civile syrienne. Il s’agit d’une guerre par procuration (utilisation du mercenariat terroriste international) fomentée par l’Occident, la Turquie, les royaumes arabes et d’autres à l’encontre de la Syrie, pays souverain non aligné, allié de tous les pays diabolisés en ce moment par la « communauté internationale »…

    L’ambassadeur Michel Raimbaud vient de publier un livre de 570 pages sur les malheurs du Moyen Orient aux éditions Ellipses : « Tempête sur le Grand Moyen Orient ». Thèse brillante et passionnante mais réalité avilissante car il s’agit de la destruction de merveilleux pays, de la ruine et de la souffrance de millions d’êtres humains.

    • M. Brighelli, vous moquez-vous? Les spécialistes, vrais ou faux qu’ils soient, ont la particularilté d’écrire des livres et de passer dans les médias.
      Plus simplement, depuis le début de la crise syrienne, je suis en contact Skype avec des habitants de la deuxièm ville de Syrie, Alep (musulmans, chrétiens, pro-Bachar ou anti-Bachar, mais tous, avant tout, des Syriens). Jour après jour, j’ai été têmoin de leur tragique descente aux enfers grâce à la terreur infligée par leurs prétendus « libérateurs démocrates », alors que les médias et les gouvernants des pays du monde occidental affirmaient à leur opinion publique malavertie que les Syriens étaient les victimes d’un dictateur-boucher qui bombardait son peuple.
      Les alépins, souvent francophones ont écrit des centaines de lettres à toutes sortes d’autorités politiques françaises ainsi qu’à quantité de journalistes pour tenter de rétablir la vérité. Peine perdue.
      Tout ce beau monde, si attaché à la liberté d’expression, n’a jamais rien rapporté de leurs appels à aider leur État et leur armée à délivrer leur pays du terrorisme fondamentaliste et a préféré croire ou à été obligé de subir les annonces mensongères du Quai d’Orsay et des communiqués des agences de presse à la botte de ce ministère. Sans doute, Raison d’Etat oblige…. Le surréalisme de la désinformation parvenue aux rédactions des médias français est difficile à imaginer. En les lisant, les écoutant ou les regardant tout au long de ces quatre années de calvaire, l’incrédulité et le désespoir des Syriens et de leurs véritables amis ont été indicibles. Quant aux rares voix qui ont remis en question la doxa, elles ont toujours et rapidement été réduites au silence.

      Votre article plutôt bien informé et juste dans la plupart de ses analyses m’a étonnée; je suis allée sur votre blog et j’ai essayé de répondre aux interrogations pertinentes de Zorglub. (A ce propos, comme je crains qu’il ne lira pas ma réponse tardive, pouvez-vous svp la lui faire parvenir?).

      Je regrette de ne pouvoir répondre à Nicolas sur l’Ukraine. Je ne bénéficie d’aucune source directe d’information concernant cet autre malheureux pays. Mais à la vue de ce qui se passe en Syrie et sur d’autres lieux de guerre, j’aurais tendance à partager son avis, tout en espérant que Russes et Chinois respecteront le Droit international (ce qui n’est pas du tout le cas de certains pays de la si moraliste « communauté internationale ») et ne répondront jamais de manière violente aux provocations.

  23. Très intéressant le message de Maria. J’aimerais bien avoir son point de vue sur l’Ukraine. Le but des Américains est de garder leur hégémonie sur la planète, d’installer des base us un peu partout. Et pour pouvoir s’installer, les Américains ont besoin de conflits : asie du sud-est; asie du nord; moyen-orient; europe de l’est. En Europe de l’Ouet, les Américains disposent environ de 600 bases. A force d’agresser les Russes et les Chinois, les Américains vont obtenir une réponse en retour.

  24. Mais non, je ne me moquais pas ! Je sais reconnaître une voix juste quand je l’entends.

  25. Maria, désolé pour mon retard à réagir …
    Un peu surbooké.

    Merci pour vos détails qui précisent avec rigueur mes sous-entendus !
    Vous imaginez aisément que ma naïveté est en partie feinte …

    Nous avons séjourné 4 semaines en Syrie en 2009, en famille et en bagnole, hors des chemins balisés par les agences de de voyage.
    Nous pleurons chaque jour en pensant à ce peuple qui était à cette époque TRES minoritairement islamiste radical.

    Nous sommes rentrés dans TOUTES les mosquées et nous y étions TOUJOURS les bienvenus.
    De très nombreuses personnes sont venues à notre rencontre, et nous ont invité à partager thé baklava ou brochettes
    Alors quand on raconte que.la population soutient majoritairement les ismalo-fascistes … je doute.

  26. L’analyse de Maria est effectivement intéressante et visiblement sourcée, notamment pour la généalogie de Daesh (et la notion de guerre par procuration à l’œuvre).

    Cependant, quelques remarques me semblent devoir être formulées :

    1/ Daesh ne semble pas bénéficier, à l’heure actuelle, de la mansuétude supposée de la part des Américains (notamment la possibilité de circuler librement sur les routes) :
    – Les données disponibles font état de frappes aériennes ayant occasionné pas moins de 8 500 morts dans les rangs de l’organisation(1) sur un effectif de quelques dizaines de milliers de combattants, le tout sur fond d’offensive actuellement menée par les forces irakiennes fidèles au régime(2) et dont on peut douter qu’elles ne soient pas soutenues par les US ;
    – Ces mêmes frappes tariraient rapidement les sources de revenus – essentiellement pétrolières – de Daesh(3) ;
    – Les contingents occidentaux contre Daesh se renforcent activement(4).

    Sauf à supposer un bidonnage complet, avec des alliés pareils, on se demande si Daesh a vraiment besoin d’ennemis.

    2/ Certains analystes proposent que les Américains – Obama plus précisément – et, plus généralement les occidentaux n’ont (n’avaient ?) pas de ligne directrice claire concernant le Levant en général et Daesh en particulier(5). La grande réussite d’Obama – dont il s’est largement prévalu – était, précisément et jusqu’à récemment, son désengagement d’Irak.

    Selon ces analyses, Obama se serait recentré sur des questions de politiques intérieures (fin de mandat, préparation des élections à venir), étant parvenu à sortir les troupes américains d’Irak et pouvant se contenter d’une « non-explosion » de la région dans les mois à venir (charge à son successeur de prendre les décisions appropriées).

    Précisons enfin qu’Obama, comme Nixon et Clinton avant lui, cherche à ramener les dépenses militaires à un niveau soutenable.

    De ces éléments, et en tenant compte des informations fournies par Maria, je conclurais plutôt que les Américains ont soutenus Daesh – plus ou moins directement – à ses débuts dans le but de renverser le régime syrien.

    Néanmoins, devant la tournure des événements et la menace représentée par cette organisation à tous les niveaux, les US font machine arrière sans vouloir le dire trop fort – pour toutes les raisons qu’on imagine.

    Cordialement,
    E.P.

    (1) Chiffre fourni par le Pentagone et rapporté par les médias ; par exemple : http://www.middleeasteye.net/fr/news/us-vows-lasting-defeat-against-says-killed-8500-militants-2081161347 (bidonnage ?)
    (2) http://www.sudouest.fr/2015/03/03/irak-30-000-hommes-tentent-de-reprendre-la-ville-de-tikrit-controlee-par-daesh-1847109-6093.php
    (3) http://www.marianne.net/etat-islamique-vit-il-au-dessus-ses-moyens-100231809.html
    (4) Par exemple le contingent australien : http://www.lemonde.fr/international/article/2015/03/03/l-australie-renforce-son-contingent-en-irak-pour-lutter-contre-l-etat-islamique_4586123_3210.html#xtor=RSS-3208
    (5) Je pense en particulier à Culture Monde du 23/12/2015 (invitée Alexandra De Hoop Scheffer) et à d’autres.

  27. Ce qu’a observé et ressenti Zorglub pendant les 4 semaines de son voyage, je l’ai vécu au quotidien durant les deux années de mon séjour en Syrie. C’est dire combien ses paroles me vont droit au cœur.
    Du villageois des contrées les plus lointaines au citadin le plus sophistiqué, du plus pauvre au plus riche, du musulman sunnite ou alaouite au chrétien syriaque, maronite ou orthodoxe, du kurde au druze, la gentillesse spontanée et la générosité désintéressée sont le dénominateur commun de ce peuple et témoignent de son niveau élevé de civilité. L’exceptionnel savoir-vivre ensemble entre les nombreuses communautés religieuses et les différentes ethnies -héritage millénaire- surprend l’étranger qui généralement ignore tout de ce pays laïque, respectueux d’une véritable liberté d’expression religieuse sauf envers les Frères musulmans considérés comme des terroristes fanatiques et dangereux. (D’ailleurs jusqu’à l’époque du prétendu « printemps », les services secrets français collaboraient avec leurs homologues syriens dans leur lutte contre le terrorisme). Bref, sur ce plan, la Syrie était exemplaire.
    Ce n’était pas encore le cas au plan de la liberté d’expression politique même si depuis l’avènement de Bachar Al Assad, de grands changements étaient en cours. Les Syriens sont pragmatiques, ils savent combien il est compliqué et délicat au Moyen Orient d’organiser une structure démocratique et ils attendaient patiemment la progression des réformes. Malgré cette lenteur et d’autre problèmes liés à l’existence d’une corruption récente qui a accompagné l’ouverture économique du pays, même les opposants (car une opposition interne existait et 16 parties politiques êtaient représentés au Parlement) n’auraient jamais songé à ourdir une révolution violente et encore moins à faire appel à une ingérence étrangère quelconque pour parvenir à leurs fins. Le printemps syrien a été la mise en scène d’une rébellion organisée par l’extérieur et armée depuis la première heure
    Quant à la tentative de radicaliser la communauté sunnite, elle a bien eu lieu mais elle a en grande partie échoué. Le Qatar en sait quelque chose, lui qui était convaincu que les sunnites de l’armée légaliste allaient tous accepter les émoluments pétrodollaresques et rejoindre l’Armée Syrienne Libre que les soit-disant rebelles démocrates (en fait, prèsqu’uniquement des Frères musulmans fanatiques) essayaient de former au delà de la frontière turque avec l’aide de l’opposition extérieure inconnue en Syrie et aussi avec l’appui des pays étrangers intéressés a la chute d’Assad et à l’instauration d’un gouvernement sunnite (ne pas oublier que M. Erdogan est un Frère Musulman). Mais les désertions ont été minimes et le Qatar s’est vu obligé de faire appel aux mercenaires djihadistes venus de l’étranger – en 2012, essentiellement de Libye et de Tunisie. Face à la résistance syrienne, les ennemis de la Syrie on fait appel aux cours des années suivantes à des dizaines de milliers d’ autres mercenaires qui sont arrivés des 4 coins du monde, y compris de France.

  28. Des soldats français tombent régulièrement pour des combats qui ne sont pas la sauvegarde de notre territoire national, en opération un peu partout dans le monde, et en particulier ou ca craint. Leurs armes, comme leurs effets personnels sont simplement volés.

    Tout le monde sans fout, sauf la presse torchon qui ose faire un article sur un djihadiste qui veut rendre la montre qu’il a pris, au père francais du soldat tombé.

    Sans parler que les images ne prouvent rien depuis qu’adobe a populariser photoshop, et meme sans, une replique airsoft et une djellaba font l’affarie pour ce genre de clicher.

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