Le Figaro du 4 avril dernier, sous la plume de Pascale Senk, s’émeut des ravages de la pornographie dans la tête des hommes (et quelque peu des femmes aussi semble-t-il). Une façon habile, sur une pleine page, de faire la promotion de deux ouvrages récemment parus, Dans la tête des hommes, d’Alain Héril, (Payot), et Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque), de Thérèse Hargot (Albin Michel), avec qui j’ai enregistré un bout de Polonium sur Paris-Première il y a un mois et qui est bien jolie, ma foi. Et, en léger différé, les Sex-addicts de Vincent Estellon (Que sais-je ?).
Des sexologues effarés (c’est probablement un pléonasme : s’il n’était pas effaré, à quoi servirait le sexologue ?) par le comportement des jeunes entre 20 et 27 ans — l’échantillon représentatif de l’enquête IFOP d’avril 2014 qui a évalué « le formatage insidieux provoqué par cette généralisation de la pornographie ». Pourquoi 27 ? Nous ne le saurons jamais — tout au plus apprenons-nous qu’après 50 ans, le regard porté sur la pornographie est plus « amusé et distancié », alors que les bambins prennent de plein fouet les érections excessives et les tatoos complexes d’Evan Seinfeld et les promesses d’extase de Tori Black ou Belladonna, pour en rester aux Américains bankables de la San Pornando Valley, comme ils disent.
D’autant que cela commence tôt — vers 11 ans en moyenne, parfois moins, disent les statistiques. Des bambins « biberonnés au pornographique » comparent dans leur miroir leur outil de ouistiti aux images habilement distillées en contre-plongée des hardeurs professionnels soumis à un casting exigeant. De quoi désespérer, et d’arriver avec un Moi en miettes à l’âge des premiers émois.

Quels maux accablent donc nos jeunes pré et post-pubères ? « Dégoût » des activités sexuelles, « baisse du désir » (« l’un des motifs de consultation les plus fréquents ») du / de la partenaire habituel(le), « désérotisation du lien de soi à l’autre » — abstenons-nous de traduire ce jargon psychologisant en langage ordinaire, nous verserions dans la… pornographie : depuis que le sexe gratuit déferle sur le Net, jamais les mots pour le dire n’ont été si étroits. Bref, nous errons mélancoliquement dans les désert de l’amour, peuplés de sexes incertains et de chattes asséchées.
C’est que la pornographie, nous dit Le Figaro — qui a dû y aller voir, journaliste, c’est un drôle de métier qui expose la malheureuse Pascale Senk à visionner ça ou ça — (1) est devenue le nouvel art de mal vivre.

Grande découverte de toutes ces grandes compétences : la pornographie « modèle les corps et les esprits ». Ils auraient dû lire un excellent petit livre qui il y a presque cinq ans déjà, expliquait en détail le comment du pourquoi.
Ce qui est plus drôle, c’est que paraît-il les jeunes tentent de reproduire les positions vues dans des films pornos (en progression de 40% par rapport à 2009, et de 60% chez les moins de 25 ans). Bigre ! Ce n’est pas toujours simple, le double fist vaginal ou la triple péné anale.
C’est là sans doute que les « vieux » triomphent : ils savent, eux, ce qu’il est possible de faire, et ce qui ressortit de l’acrobatie. Ils savent également ce qui marche — et sachez-le, petits imbéciles qui me lisez, ce n’est pas en pilonnant désespérément avec vos queues d’écureuil la porte du fond ou le fin fond du fion de votre partenaire que vous obtiendrez d’elle l’orgasme qui vous glorifiera. Combler ne doit pas être pris au pied de la lettre — d’autant qu’avec vos 14cm de moyenne, vous désespérez d’égaler Lexington Steele ou Mr Marcus — ou l’ineffable Shorty, le shetland monté comme un shire.
Les vieux ne risquent pas non plus de confondre le désir raisonnable et le fantasme : « Le danger tient à ce que l’image provenant de l’extérieur vienne peu à peu remplacer le fantasme produit de l’intérieur ». Hmm… Les garçons croient-ils vraiment qu’une fille prend du plaisir à être le réceptacle passif d’un bukkake ? Et quand elles partent en exploration dans l’hémisphère sud de leurs copains, les gamines s’attendent-elles vraiment à y trouver à chaque fois l’un de ces boas dont on fait les pipes ?

Ce qui est plus grave, et dont j’avais essayé de prendre la mesure quand j’ai écrit la Société pornographique (en vente en solde pour pas cher), c’est le morcellement des corps dont parle l’article du Figaro. Dans la pornographie, on cesse d’être une femme pour être une collection de trous noirs dans lesquels se perdent des hommes réduits à l’état de membre actif. Rien d’étonnant si tant d’acteurs du genre se suicident, en France et ailleurs. Pour une Katsumi qui réussit, combien de Karen Lancaume qui ont cédé à cette abolition programmée du Soi ? Quitte à n’être plus que le degré zéro de l’être, autant en finir avec l’être.
À faire l’économie des sujets pensants, dans ce monde ultra-libéral où tout est objet de consommation (si ! Le Figaro n’écrit-il pas qu’en « ayant transformé la sexualité en objet de consommation, le libéralisme sexuel et le libéralisme économique, lorsqu’ils se sont rencontrés, ont produit un cocktail explosif » ?), « à force de fantasmer l’autre comme un objet, à force de considérer la sexualité comme une pulsion à décharger, beaucoup en ont oublié le grand pouvoir — érotique entre autres — de la rencontre émotionnelle. » Ben oui : je donnerais sans peine toutes les figures grotesques de la pornographie pour ce moment d’érotisme pur qu’est le premier contact, dans le Rouge et le Noir, entre la main de Julien et les doigts glacés de Mme de Rênal.

« Comme avec la drogue ils doivent augmenter les doses et en ressortent avec davantage de culpabilité et de stress », explique la sexologue de service. Non seulement ils ont l’érection incertaine avec leurs éventuelles copines (je dis « éventuelles » parce que le porno est, paraît-il, « la drogue des gentils garçons, ceux qui sont inhibés »), mais ils n’en ont plus guère face à leur écran : la pornographie abime et l’étreinte et la masturbation.

Quel remède à cette déferlante ? Le musée contre la pornographie, propose notre spécialiste : « C’est formidable de découvrir au musée tant de créations qui disent le désir sans la pornographie. » Ça me rappelle « Corne d’auroch » : « Et sur les femm’s nues des musées / i’faisait l’brouillon d’ses baisers ». Brassens s’en moquait il y a soixante ans déjà (il y a des jours où l’existence de Benjamin Biolay et de la « Nouvelle star » ne me console pas de la disparition de Brassens, de Barbara ou de Brel, de Ferré ou de Ferrat).

En vérité je vous le dis : coupez vos écrans et rentrez dans la vraie vie, là où l’on parle avant de consommer, où l’on fait la cour, où l’on frémit au premier baiser, où l’on patauge sur la première agrafe de soutien-gorge, où l’on rit à deux de ses maladresses éventuelles, où l’on découvre au lieu de croire que l’on sait avant même d’y avoir goûté. Un monde où l’on est attentif au plaisir de l’autre, au lieu de croire que l’on n’est pas un homme si l’on ne se lance pas dans l’éjac faciale, et où la sodomie n’est pas un exercice imposé, voire exclusif, mais un passage éventuel, comme le furet de la chanson — « il est passé par ici, il repassera par là », souris qui n’a qu’un trou est bientôt prise.

Jean-Paul Brighelli

(1) Allons, vous ne pensiez tout de même pas que j’allais vous mettre en ligne les vidéos sur lesquelles flashent les mômes — vous avez passé l’âge, bande de voyeurs…

63 commentaires

  1. « je donnerais sans peine toutes les figures grotesques de la pornographie pour ce moment d’érotisme pur qu’est le premier contact, dans le Rouge et le Noir, entre la main de Julien et les doigts glacés de Mme de Rênal. »
    Je pense aussi au Lys et au premier tutoiement entre Félix de Vandenesse et Madame de Mortsauf, un moment assez chaud dont ma main droite a caché pudiquement la tache qu’il avait faite sur mon pantalon en cours de français.
    Sinon, pour lire le billet il faut avoir sous la main (toujours elle) un bréviaire de la pornographie pour tout bien comprendre.

    P.S. Elle est super-bandante Thérèse Hargot !

  2. Le côté grotesque de la reproduction sexuée ne vous a pas échappé – certes – ceci dit le grotesque est un élément esthétique de la vie que j’apprécie !

  3. Il y a une tradition artistique qui montre par le menu tous les détails farcesques de la bouffe, de la copulation, depuis Bruegel jusqu’à Gustave Doré et Dubout et nombre d’autres.
    Le côté animal de l’homme … Daumier voyait les simagrées de ces singes debout et exploitait le filon avec esprit depuis les marches du palais de justice jusqu’aux donquichotteries les plus absurdes.

    J’apprécie les films de Russ Meyer quoique je ne sois pas hétérosexuel – car je les trouve féériques.

    Comme disait Jean de La Fontaine qui avait quelque esprit :

    « Une ample Comédie à cent actes divers,
    Et dont la scène est l’Univers.
    Hommes, Dieux, Animaux, tout y fait quelque rôle :
    Jupiter comme un autre : Introduisons celui
    Qui porte de sa part aux Belles la parole :
    Ce n’est pas de cela qu’il s’agit aujourd’hui. »

    Il ne s’agit pas du Dieu Condom !

  4. Driout, j’ai dans l’idée que la différence entre le reproduction et l’érotisme vous échappe…
    J’aurais pas cru…

    • Mais Vénus est une déesse qui porte avec elle la douleur, la jalousie et autres maux ! J’aime le côté farceur du petit dieu Eros, ses taquineries, ses joyeuses équipées quand il mêle les genres, le côté Puck lutin de la colline ! Bottom qui porte une tête d’âne j’adore cela .. en plus Titania en devient amoureuse !

      Tout le côté sérieux de Vénus – c’est Vénus tout entière à sa proie attachée – le tragique racinien me fait assez horreur !

  5. La sublimation amoureuse style Tristan et Yseut – même portée par la musique de Wagner – ça n’a rien de drôle !
    Tristan est malade constamment et tout le monde meurt à la fin !

    Comme disait Tristan l’Hermite dans sa « Marianne » :

    « Viens m’en conter au long la pitoyable histoire
    Je n’en saurois douter, & ne la saurois croire »

  6. Ah, le temps des premiers émois, ces corps, jeunes encore et explosant de vitalité, ces frôlements timides, cette découverte de l’autre…
    Cette nuque complaisante aux mordillements, cette épaule qui se dévoile, cette plongée vers de tendres sommets dont la cîme, langoureusement, s’érige…
    Passons. Remenber! Le cul pour le cul c’est la malbouffe: vicié au sucre et au graisses superfaitatoires, plus aucun plaisir dans la dégustation.

  7. Ce qu’il y a de plus agaçant dans un film porno c’est que le scénario y est le plus souvent invraisemblable et je n’en regarde plus car j’ai vraiment l’impression d’être pris pour un imbécile. La semaine dernière par exemple, j’ai constaté que l’évacuation de mon évier était bouchée, j’ai appelé un plombier qui n’est finalement venu que le surlendemain. Dans un film porno, si une fille a un évier bouché, le plombier rapplique trois minutes après. Je ne sais vraiment pas où les producteurs de ces films arrivent à trouver des plombiers disponibles à toute heure, ou alors on m’a pas tout dit.

    • Et vêtu d’un marcel à demi-déchiré extrêmement fashion ! Je comprends qu’elle craque, la créature à l’évier bouché…
      Avez-vous tapé « plumber porn » ? 550 000 résultats sur Glouglou !

  8. Tiens, tu mets ça ! Si je me souviens, tu nous as sorti un livre et fait une émission TV.

    Passé la 50aine, le temps des regrets ! ?

    En tout cas, tu peux recommencer, au moins le sujet est traité avec qualité, « compétence » et humour. Comme cela on ne se lasse pas et on s’amuse…

    A+

    • Ah, oui, tu cites ton livre, je retrouve tes propos de chez Ruquier… Si je me souviens bien, Polony était très intéressée et fine mouche !

  9. Et vivent les « experts » !
    « 47 propositions » pour que les enfants sachent lire !
    Rien que ça ! Et après on se demande dans quelles conneries disparaît l’argent public…
    Marc Le Bris ( Bonheur d’école) et le GRIP n’ont pas besoin, pour apprendre à lire aux enfants, des « 47 propositions » avec lesquelles des … « experts » se font mousser !

    Lecture : La révolution Cnesco
    Comment en finir avec la dégradation des performances en lecture des jeunes français ? Comment enseigner la lecture à l’heure du numérique ? Comment prendre en compte la diversité des élèves ? C’est finalement pas moins de 47 recommandations qui sont publiées par le jury de la conférence de consensus réunie par le Cnesco et l’Ifé. La conférence est -elle trop ambitieuse ? Appliquer ses recommandations serait révolutionner les pratiques enseignantes à l’école et surtout au collège.

    Après deux journées de travail, les 16 et 17 mars, particulièrement riches, le jury de la conférence de consensus du Cnesco et de l’Ifé, présidé par Jean-Emile Gombert, professeur en psychologie cognitive, rend le 8 avril pas moins de 47 recommandations. Particularité de la conférence, elle ne concerne pas que l’école mais touche aussi au collège, voire au lycée. Elle ne concerne pas que les professeurs des écoles ou ceux de français mais tous les enseignants tant les difficultés en lecture sont transversales. La conférence fait donc date par la qualité de ses recommandations. Mais aussi par le défi adressé au système éducatif, beaucoup plus difficile à relever que celui de la conférence de 2003.

    Le niveau en lecture baisse rapidement…

    Mais le défi est à la hauteur de la situation. Selon l’étude Cèdre (Depp) 39% des élèves quittent l’école primaire avec des difficultés en lecture. Ils ne sont aps capables par exemple d’identifier le thème d’un texte ou de lier des informations séparées dans le texte. A la fin du collège on retrouve 37% de jeunes qui ont un niveau de compréhension insuffisant selon Pisa.

    Or la situation se détériore. Entre Pisa 2000 et Pisa 2012, le pourcentage de jeunes en grande difficulté de lecture est passé de 15 à 19% en France alors qu’il diminue dans les autres pays. La nature des difficultés a changé. Ces jeunes savent déchiffrer un texte . Mais ils ne le comprennent pas et ne savent pas en faire un élément d’apprentissage. Ces difficultés sont plus marquées en éducation prioritaire où la part des mauvais lecteurs est le double de la moyenne nationale (33 contre 18% selon Cèdre). C’est dire que la question de l’apprentissage de la lecture a une forte dimension sociale. « Les élèves des établissements les plus défavorisés ne maitrisent que 35% des compétences attendues en français en fin de 3ème contre 60% en 2007 » selon l’étude Cèdre.

    Particulièrement pour la compréhension

    La conférence de consensus de 2003 avait porté principalement sur le déchiffrage : la compréhension du principe alphabétique et de la conscience phonologique. En quelques années ses apports se sont diffusés dans l’école primaire. Ce que vient de montrer l’étude de Roland Goigoux, publiée peu de temps avant la conférence de consensus 2016, c’est que les difficultés se sont déplacées vers la compréhension du texte. Et améliorer les performances en ce domaine relève autant du collège et de l’apprentissage continu de la lecture que de l’école et de l’apprentissage initial. On verra que c’est surtout au collège que les recommandations ont un impact fort.

    « On a mis uniquement des choses que l’on comprenait », précise JE Gombert, président du jury de la conférence composé d’enseignants et de parents. Les 47 recommandations sont accessibles mais leur application concrète sur le terrain n’est pas aussi simple que cela…

    Un moteur : développer le plaisir de lire

    La conférence met d’abord l’accent sur des recommandations générales. Connaissant bien les travers du système éducatif , elle précise d’abord de continuer à appliquer les recommandations de la conférence de 2003 et de continuer à travailler le déchiffrage. Par conséquent il faut « parallèlement enseigner les mécanismes et les stratégies de lecture ». Elle valide aussi l’idée de répétition des exercices de lecture en précisant que cela suppose de développer le plaisir de lire. Sans plaisir de lire , pas d’entrainement possible et surtout pas d’autonomie dans l’apprentissage , une dimension fondamentale. Dernière recommandation générale, comme les inégalités d’accès à la lecture sont sociales, l’école doit s’efforcer d’impliquer les parents dans l’apprentissage de la lecture. Cela renvoie concrètement aux pratiques qui consistent dès la maternelle à amener les parents, mêmes non allophones ou illettrés, à continuer les gestes de lecture appris à l’école à la maison. Pas besoin de savoir lire pour raconter une histoire à son enfant à partir d’un album.

    Lire pour s’exprimer

    La première série de recommandations ciblées traite de l’identification des mots. L’apport le plus nouveau c’est peut-être que l’analyse phonologique et l’étude des correspondances phonèmes graphèmes ne doit pas s’arrêter au CP mais doit se poursuivre tant que nécessaire tout au long du cycle 3. La conférence met aussi l’accent sur la lecture à voix haute (attention à préserver la dignité des enfants), sur la nécessité de travaux d’écriture avec la lecture, et sur la rapidité avec laquelle doit se faire la découverte de la correspondance phonème graphème en début de CP. C’est un des acquis de l’étude de R Goigoux : il faut aller rapidement en début de CP sur ce point même avec des élèves faibles.

    Travailler le vocabulaire et la compréhension

    Un second volet de recommandations touche à l’apprentissage de la compréhension, le point noir des élèves français. La conférence demande un enseignement explicite de la compréhension. Cela passe d’abord par le développement du vocabulaire des enfants. C’était déjà un point des programmes de 2008 très mal acquis par les enseignants, si l’on en croit un rapport de l’Inspection de 2013. Mais il faut dire que les programme de 2008 ne proposaient pas une stratégie pédagogique pertinente. Ce que recommande la conférence c’est de travailler le plaisir de lire et de passer par la mise e scène par les enfants (théâtre, motricité). Dans le vocabulaire la maitrise du vocabulaire des états mentaux (savoir,croire, vouloir etc.) est déterminante pour les apprentissages. Il y aura ensuite l’apprentissage du vocabulaire scolaire de chaque discipline. On sait qu’on a là un gros facteur d’échec scolaire (par ex étude Cedre sur les maths ou encore Bonnery et les « malentendus »).

    Mais travailler la compréhension c’est aussi sensibiliser à la nature des textes et à l’univers culturel du texte. « Un enseignement structuré, systématique et explicite de la compréhension est nécessaire », écrit le jury en s’appuyant notamment sur les travaux de R Goigoux. Cela veut dire par exemple expliquer el vocabulaire, faire le lien entre le texte et les connaissances des élèves mais aussi mettre la compréhension du texte en débat , expliciter la compréhension quitte à faire une relecture.

    Partager la littérature

    Ce réflexions touchent aussi les recommandations sur l’entrée en littérature. « La littérature ne s’enseigne pas , elle se partage », dit JE Gombert. La classe de littérature doit être un espace de partage. La lecture doit s’accompagner de la parole et de l’écriture. Plus révolutionnaire encore, peut-être, elle doit prendre en compte les lectures non scolaires des élèves et agir sur ses pratiques pour les amener à les réfléchir. Il faut intégrer les BD, les mangas, les romans graphiques par exemple et aider l’élève à comprendre ce que ces lectures lui apporte pour l’amener à apprécier la lecture et à faire d’autres découvertes de lecture.

    Apprendre à lire les manuels dans toutes les disciplines

    Dix recommandations concernent « la lecture pour apprendre ». Il s’agit d’aider les élèves à apprendre à partir des manuels scolaires. On a là une compétence majeure pour la réussite scolaire. Il faut oser la lecture de textes documentaires longs pour faire un travail sur leur organisation, apprendre à distinguer les informations pertinentes et non pertinentes , faire travailler collaborativement ces textes. Mais la recommandation la plus forte est peut-être celle qui demande un apprentissage spécifique de la lecture des textes dans chaque discipline car elle implique que l’apprentissage de la compréhension n’est pas l’apanage du professeur de français. C’est l’affaire de tous les enseignants.

    La lecture à l’heure du numérique

    Arrive la place du numérique. C’est une dimension particulièrement attendue car le numérique a changé les habitudes de lecture et la maitrise de l’écrit numérique est particulièrement difficile. Le rôle de l’école c’est de former les élèves à ce genre de lecture multimodale c’est à dire développer les habiletés complexes de ce type de lecture. Au primaire le jury recommande d’assister les élèves dans ce genre de lecture . Au collège, il recommande une forte collaboration entre documentaliste et professeurs de disciplines.

    Convaincre les professeurs de collège

    En concluant la présentation des travaux du jury, Michel Lussault, directeur de l’Ifé, a mis l’accent sur le collège. « Il faut convaincre les professeurs de collège que lire écrire est de leur ressort. Que le cours de français ne traite pas que de littérature mais que c’est u cours où on continue à travailler les habiletés de lecture et l’apprentissage par l’échange de la compréhension »

    Selon lui, la ministre devrait prochainement faire de l’apprentissage de la lecture sous l’angle de la compréhension « un axe pour les prochains mois ». Les préconisations de la conférence devraient aussi impacter la formation des enseignants.

    La lecture est aussi une pratique sociale

    En effet, les apports de la conférence sont précieux et vastes. Les 47 recommandations impactent fortement le système éducatif. Les appliquer touche déjà la pédagogie courante, par exemple sur l’apprentissage du vocabulaire qui est une zone d’ombre à l’école. Mais cela va plus loin et impacte l’identité professionnelle des enseignants , celle des professeurs de français mais aussi tous les enseignants amenés à enseigner la compréhension du vocabulaire et des textes de leur discipline. La conférence amène aussi à réfléchir à la relation entre l’école et les parents.

    Devant un tel programme on peut regretter que la conférence n’ait pas réfléchi à une stratégie d’application des recommandations en hiérarchisant les priorités.

    Enfin la conférence a pour nous mal traité une dimension essentielle dans l’apprentissage de la lecture qui est la variable sociale. Pour l’école française, la difficulté n’est pas tant d’apprendre à lire que d’apprendre à lire aux classes populaires et aux minorités. Là dessus la conférence a trois recommandations seulement. Encore traitent-elles surtout du handicap et de dys. On a là la limite d’une approche d’une pratique sociale (la lecture) sous le seul angle des méthodes pédagogiques. Pourtant l’école ne progressera pas tant que cette fenêtre là ne sera pas ouverte. L’apprentissage de la lecture demande aussi une politique sociale inclusive.

    François Jarraud

    • On était gentiment en train de parler de désir, d’érotisme, de jolies jeunes femmes à la conversation agréable et vous déboulez avec un texte im-bitable sur la lecture à dégouter d’une vocation de prof. Hors d’ici jean 67 et place au 69.

  10. L’amour fou m’a frappé de plein fouet. J’aime, je vibre, je kiffe trop Thérèse Hargot. Elle est si belle ! Qu’y puis-je ? Que faire ?
    Mon plan est prêt: j’achète son dernier livre, 16 euros à la Fnac, je le lis, je prends des notes, puis je l’appelle (Brighelli va me donner son 06) pour une interview au nom de BdÂ, ce grand blog si prestigieux. Elle accepte bien sûr. Tremblant, j’arrive en avance au rendez-vous. Nous parlons, je dois poser les bonnes questions. Elle sourit… c’est bien, je vais y arriver, j’y vais! C’est maintenant ou jamais, je n’en puis plus. Je passe alors au ralenti, lentement, très lentement, mes deux mains dans ses cheveux gonflés comme des seins de nourrice normande, émotion haletante, érection siffredienne (avant la casse)… je gémis à 65 dB : jouissance capillotractée littéraire, trop tard, je ne me suis pas retenu, honte sur moi, je me lève. Imperturbable elle sort son peigne soufflant… Grandiose… je pars sans payer… elle a les moyens après tout cette grognasse, merde !
    Scénario de film plus vraisemblable que le plombier-minute.

    • Un pater, un ave et trois douches, mon fils, et vous pourrez recommencer à pécher !

      – Ejaculator precoçum diabolicum est ! In eja matrix seulement a dit notre saint père.

  11. Monsieur Brighelli, vous avez mis le bazar dans le cerveau de ces messieurs ! Vous avez transformé des hommes que j’imagine raisonnables en une horde parlante ! Au moins le loup de Tex Avery se contente de siffler et de hurler ! Et me fait rire !
    Ah, une remarque : beaucoup s’extasiaient du langage et de l’attitude d’une jolie gitane dans le film Gadjo dilo, eh bien moi je trouvais ça très laid. N’écrit pas « hic et hec » qui veut !

  12. D’accord avec brindamour : Jean 67 nous les brise; Hervé, lui au moins, fait un effort louable pour s’adapter au sujet du billet .

  13. Un petit message pour l’auteur du
    8 Avril 2016 à 18 h 19 min:

    « J’adresse aux sains d’esprit l’appel suivant:
    ne lisez donc pas toujours et exclusivement
    ces livres sains, faites donc aussi connaissance
    avec la littérature dite malade, où vous pourriez
    peut-être puiser un essentiel réconfort.
    Les gens sains devraient constamment prendre
    des risques en quelque manière. A quoi bon,
    sinon, tonnerre de Dieu à la fin, être sain ?
    Juste devenir idiot.
    Il y a quelque chose de merveilleux à devenir idiot.
    Mais il ne faut pas le vouloir, cela vient tout seul »

    Robert Walser

  14. « Gadjo Dildo ». Excellent Driout !
    Avec une simple consonne rajoutée, on arrive à transcender un fat et rester dans le sujet du billet.

  15. Je m’absente deux jours et sans ordi — alors ne hurlez pas si vos messages en attente ne se retrouvent pas immédiatement en ligne !
    JPB

  16. L’archevêque de Cantorbéry a découvert qu’il n’est pas le fils de son père mais le fils de Sir Anthony Montague Browne secrétaire particulier de Winston Churchill ; les voies du seigneur sont impénétrables … mais celles de la maman de Justin Welby si !

  17. Je parlais d’un film : « Gadjo dilo », mais vous avez raison, une lettre ou deux remplacées et tout s’éclaire. Prenez le mot « morve », enlevez le m et le o, remplacez par, au hasard, un h et un e, et tiens, c’est marrant, ça veut dire la même chose !

    • Dans le nom Jonah Lomu, si on remplace le J par un C, le O par un H, le N par un U, le A par un C, le H par un K, le L par un N, qu’on garde le O, qu’on remplace le M par un R, le U par un autre R et qu’on rajoute les lettres I et S on obtient CHUCK NORRIS. Comme quoi le hasard est épatant.

  18. Pour le moment il n’a été trouvé aucun lien entre l’industrie pornographique et le terrorisme islamique !
    Ceci dit notre équipe d’enquêteurs diligentés par nous aux îles Vierges est sur une piste : une usine de condoms en faillite après son rachat par un fond panaméen spécialisé dans le renflouement des navires échoués par le tribord ! Stay tuned … nous vous tiendrons informés en français !

    • J’aime le côté artisanal de la pornographie ;.. le côté petite main du sexe !
      Je me dis toujours que ce sera peut être la dernière activité qui échappera à la mécanisation forcenée !

  19. Qu’est-ce que la moralité ?

    – La religion chrétienne considérait les jeux d’argent comme immoraux, les jeux sexuels comme immoraux etc.

    Saviez-vous que le 17 juillet 2013 j’ai fait une célèbre conférence – célèbre par l’absence remarquée de mes invités principaux François Hollande, Jean Tirole, Claude Bébéar et quelques autres encore – et dont la question centrale était posée par Jules Regnault : comment le calcul des chances intervient dans la philosophie de la bourse ?

    On regrettera éternellement que je sois le seul à porter le flambeau des lumières sur ces questions pourtant brûlantes aujourd’hui comme hier !

  20. Ah Discutable, j’ai bien ri ! Deux lettres, c’est pour être méchant, quinze, c’est drôle !

  21. Je repasse par ici nuitamment pour déplorer que le nombre de commentaires ne dépasse pas la quarantaine à 5h20 alors que le sujet devrait éveiller l’inspiration. La moyenne d’âge des commentateurs de ce blog serait-elle proche des quatre-vingts ans ?
    Je viens de rentrer à pied de la Place de la République où une meneuse de revue allouait à des personnes insomniaques trois minutes de temps de parole (douche comprise). Il y avait quand même parmi elles quelques gars inspirés qui jetaient des petits éclats de littérature de l’air du temps sur le café du commerce: « retour définitif et durable des lettres aimées » comme dit Olivier Cadiot quand il musarde du côté de Barbès.
    Bref, au bout d’un moment, j’ai mis du persil dans mes oreilles, ce qui ne m’a donc pas empêché de garder les mains libres pour desserrer ma ceinture en peau de satyre afin de rendre un hommage soutenu à une splendeur nocturne: nyctalope toi-même ai-je dit à ma bonne conscience !
    Bonne « Nuit Debout », camarades encore couchés !

  22. Cette lettre est terrible.
    Cette réforme est terrible (*).

    Elle me fait souvenir d’une autre violence faite aux modestes et (un peu) méritants : la transformation des nombreuses et très spécifiques filières STI des lycées techniques en STI2D ie happening éco-citoyen compatible.
    C’est passé beaucoup plus inaperçu du grand public mais les conséquences sont celles que nous présagions tous : terribles.

    Les élèves sortant de STI2D ont un niveau technique proche de zéro et n’ont pas progressé en enseignement théorique.
    Il ont donc des difficultés extrêmes lorsqu’ils intègrent un BTS technologique.
    De ce fait (et aussi pour d’autres raisons) on y impose un quota de plus en plus important d’élèves provenant de Bac pro qui pour la plupart n’ont pas la culture de l’effort et encore moins les prérequis théoriques suffisants.

    Ces BTS, donnaient autrefois (ya pas si longtemps !) accès à des emplois de « chef d’équipe » de véritable technicien avec un minimum de prise d’initiative dans le travail, etc
    En gros un boulot sympa payé correctement offert aux humbles d’esprits qui avaient bien voulu se donner un peu (car ni les STI ni les BTS de l’époque n’étaient insurmontables !) de mal.
    Aujourd’hui la plupart des titulaires d’un BTS technologique est embauché comme ouvrier qualifié quelques dizaines d’euros au-dessus du SMIC.

    Et du coup les patrons en sont réduits à recruter des ingés provenant des « petites » écoles (celles tous en bas du classement de l’Étudiant) pour remplir les fonctions de technicien !

    Double faux plan :
    – surcoût pour les employeurs,
    – déclassement et frustration pour les employés.

    Et sans doute la seule vertu de l’histoire est d’avoir reculé de 2 ou 3 années l’entrée dans la vie active ce qui diminue d’autant le taux de chômage des jeunes.

    (*) au sens propre.

  23. Le lien que je donnais ci-dessus pour mon article du Point est désormais bancal — la rédaction a jugé qu’avec 18 000 connexions en 24h, c’était porteur et susceptible d’amener de nouveaux abonnés… Du coup, l’article est réservé aux-dits abonnés…
    Kassela ne tienne :

    « La Poste n’est plus ce qu’elle était. En mars 2016 une enseignante du Pas-de-Calais a écrit à Mme Vallaud-Belkacem pour lui dire son désarroi face à une réforme mal conçue, mal préparée, et qui va envoyer dans le mur des millions d’élèves. Mais Mme Vallaud-Belkacem n’a pas trouvé le temps de répondre — comme elle n’a pas trouvé le temps de recevoir les organisations syndicales qui demandent un rendez-vous depuis septembre dernier. Il ne restait que LePoint.fr pour lui donner une chance d’être entendue — et je me fais un plaisir de copier-coller ici sa lettre, pleine de dignité et de désespoir.

    Isbergues, le 16 mars 2016

    Madame le ministre,
    En septembre 2016, je franchirai les portes de ma classe pour la 25ème année… Cela aurait pu être un bel anniversaire, n’est-ce pas ?
    25 années au service de mes élèves, latinistes, pour la plupart… Oui, je suis professeur de Lettres Classiques… Enfin, j’étais…
    J’aurais pu envisager cette rentrée avec joie comme je le fais depuis 25 ans…
    Mon métier, une vocation, une passion… Mais ça, c’était avant…
    Avant que vous ne décidiez cette abjecte réforme du collège et la mort programmée de mon enseignement. À vous qui portez cette réforme et la défendez, à vous qui prônez la réussite pour tous et déclarez la fin de l’élitisme au nom de l’égalité pour tous, à vous qui entendez défendre les valeurs de la République, je veux raconter l’histoire d’une enfant de l’Ecole de la République, je veux raconter l’histoire de 25 ans de carrière au service de cette Ecole de la République. Je veux raconter mon histoire et ma vocation, que vous êtes en train de détruire.
    Arrière-petite fille d’un domestique qui ne savait ni lire ni écrire, petite-fille d’une femme de ménage, j’ai été élevée à l’école du courage, à celle de l’effort et du travail. Je ne saurais vous dire combien de fois j’ai entendu mes parents me dire, ainsi qu’à mon frère cadet : « Il faut travailler à l’école, si vous travaillez, vous réussirez et vous aurez une meilleure situation que nous et vos grands-parents. Etudiez, les enfants, apprenez, lisez, ce sera cela votre vraie et seule richesse ». J’ai été élevée à l’école de l’exemple : celui de mes parents qui, de simple ouvrière textile et ouvrier de chantier, ont fini leur carrière, secrétaire médicale et technicien en électro-technique. Il fut une époque où nous faisions nos devoirs ensemble à la maison, les enfants d’un côté, les parents de l’autre.
    Alors, j’ai suivi leur exemple, par respect, par admiration, par devoir. J’ai travaillé à l’école, j’ai aimé l’école, je m’y suis ennuyée aussi et je l’ai même détestée quelquefois et il paraît qu’un jour, en rentrant de classe, alors même que j’étais encore en maternelle, j’aurais dit à mes parents : « Quand je serai grande, je serai maîtresse »…
    Cette vocation, puisque c’en était bien une, m’a portée tout au long de mes études. J’ai bénéficié de ce que vous appelez, Madame le ministre, comme tous ceux qui vous ont précédée, l’ascenseur social. Moi, enfant du peuple, j’ai choisi de faire ce qu’on appelait à l’époque un bac B avec toutes les options que j’ai eu le « droit » de présenter : latin, sciences naturelles et musique… Je partais au lycée pour 8 heures et en ressortais à 17 h30, 5 jours par semaine, avec une pause méridienne qui n’existait pas, parce que, déjà à l’époque, latin et options se faisaient à des heures incongrues… Mais j’avais le « droit » de les suivre, ces fameuses options élitistes. Moi, enfant du peuple, je ne comptais pas mes heures de cours, je ne suis pas morte de ces emplois du temps surchargés, je me suis, au contraire, nourrie à l’Ecole de la République, je me suis abreuvée à la source, je me suis repue de connaissances et de savoirs, d’auteurs classiques et d’humanités ; de tout ce qui fait de moi ce que je suis aujourd’hui. De tout ce que moi, enfant du Peuple, je ne pouvais espérer à la maison, de tout ce que mes parents voulaient offrir à leurs enfants.
    J’ai eu le « droit », parce que j’y ai travaillé avec ardeur, de poursuivre cette recherche d’excellence, de connaissances et de savoirs en classe préparatoire de lettres à l’époque où aucun quota n’existait pour les enfants d’ouvriers ou des cités. J’ai mérité ce droit simplement par mon travail et mon acharnement.
    Mon parcours a continué à l’université en Licence et Maîtrise de Lettres classiques, jusqu’au moment tant attendu de mon premier poste de Lettres Classiques en collège, il y a bientôt 25 ans. J’ai poussé la porte de ma première classe avec une volonté presque unique : rendre à l’Ecole de la République ce qu’elle m’avait offert, donner à chacun des élèves qui passerait dans ma classe ce que tant de professeurs m’avaient offert, offrir à chaque enfant de quoi s’abreuver, se nourrir et se repaître à plus faim de savoirs, de connaissances, de repères, de valeurs…
    Je l’ai fait longtemps et je le fais toujours… J’y ai cru longtemps, et je n’y crois plus…
    Je n’y crois plus, parce que ce parcours-là, Madame le ministre, qui n’est pas exceptionnel, et qu’ont connu et connaissent encore de nombreux élèves, ce parcours-là, qui au moins en partie a été le vôtre, vous avez décidé de le rendre impossible. Vous allez tuer tous les parcours d’exception qu’offrait l’Ecole de la République au nom d’une égalité égalitariste, parce que vous refusez de comprendre que, pour être équitable, l’Ecole ne doit pas proposer la même chose à tous les enfants, parce qu’aussi ressemblants soient les enfants entre eux, il n’en est pas un qui ait le même besoin que son voisin.
    Vous me faites disparaître, non parce que vous faites disparaître ma matière, vous me faites disparaître parce que vous faites disparaître tout ce en quoi je crois, tout ce pourquoi je suis professeur depuis 25 ans.
    Je vous accuse, avec tant d’autres qui vous ont précédée, d’être responsable et coupable de la désespérance dans laquelle vous plongez notre jeunesse.
    Je vous accuse de refuser à mes prochains élèves toutes les richesses dont ont bénéficié les précédentes générations.
    Je vous accuse de priver mes plus jeunes enfants de l’Ecole de l’exigence et de l’excellence à laquelle, moi, enfant du peuple, j’ai eu droit et d’être ainsi responsable de leur inculture à venir !
    Auraient-ils besoin d’Accompagnement Personnalisé en plus de leurs heures disciplinaires ? Tant pis pour eux, ils en auront, mais en lieu et place de leurs heures de cours. Voudraient-ils suivre un véritable enseignement du latin ? Ils n’en auront pas le droit ! Auraient-ils, arrivés en 4ème, envie de parfaire leur anglais et la volonté d’être bilingue au sortir du lycée comme leur sœur aînée ? Pas de chance, c’est terminé ! Ils se débrouilleront pour l’être avec leur cours d’anglais en classe entière ! Souhaiteraient-ils découvrir les métiers et études vers lesquels ils voudraient se diriger après la 3ème parce que l’enseignement général ne leur correspond pas ? Ils auraient pu demander une option DP3. Mais ça, c’était avant !
    Combien de parents pourront ajouter l’école à la maison pour pallier les manquements de l’Ecole ? Combien de parents auront les moyens d’offrir des cours particuliers à leurs enfants pour qu’ils puissent continuer à avoir accès aux savoirs et aux connaissances ? C’est cela votre conception de l’égalité pour tous ?
    Ce n’est pas la mienne ! Et, je sais d’où, je le tiens : mes parents, avec la meilleure volonté de monde, n’auraient jamais pu remplacer l’Ecole si elle n’avait pas été de qualité. Au contraire, ils lui faisaient confiance et ils avaient raison… Sans doute, suis-je de ces dernières générations non sacrifiées.
    Je viens, aujourd’hui, de recevoir ma répartition horaire pour l’an prochain… L’an prochain, Madame le Ministre, grâce à cette réforme que vous défendez si bien, je devrai enseigner 21h00 par semaine : 16 heures de latin, les seules qui survivront à la réforme (sur les 26 qui existaient jusqu’à présent) et 5 heures de français, soit 21 heures de présence en cours , 4 niveaux de classes différents, 4 nouveaux programmes à préparer contre un temps plein en latin cette année sur 2 niveaux… Quelle reconnaissance de mon métier, n’est-ce pas ? De mon investissement ? Votre Directrice Générale de l’Enseignement, Madame Florence Robine, y a déjà répondu : « Les profs, ils auront leurs vacances pour préparer, et ils n’ont pas besoin de manuels, tout est sur internet ».
    Vous dites vouloir promouvoir le latin pour tous… Il existait déjà, et bien avant vous ! L’interdisciplinarité, Madame le ministre, cela fait 25 ans que je la pratique ! Mes cours ne sont pas faits que de déclinaisons et de grammaire qui ennuient mes élèves !
    Faut-il si peu connaître mon métier et me mépriser ?
    Faut-il tant me mépriser pour me dire en formation que ma « position monolithique d’opposante à la réforme ne vaut que parce que je suis susceptible de perdre mon poste et qu’il faut avoir pour moi de la compassion jusqu’au mois de juin » ?
    Faut-il tant mépriser notre langue et les élèves pour m’apprendre, toujours en formation, que l’an prochain, il serait judicieux que je tolère, dans les copies, « les petit-ENT filles » parce qu’il y a la sensation du pluriel ?
    Faut-il tant mépriser le métier de professeur ou le méconnaître pour laisser dire que « l’enseignant ne transmet plus les connaissances liées à sa discipline, il aide l’élève à construire les compétences qui feront de lui un bon citoyen européen » ?
    Oui, je crains que vous ne me méprisiez, que votre silence, une fois de plus, ne soit que mépris, que vos interventions médiatiques prochaines ne soient que mépris…
    Pourtant, Madame le ministre, si vous preniez la peine, de m’entendre, si vous preniez la peine d’écouter la désespérance et le cri du cœur de l’appel qui vous est lancé, vous y trouveriez bien plus que de simples « bruits de chiottes », vous y trouveriez le respect que j’ai pour mes élèves, vous y trouveriez le respect que j’ai de mon métier, vous y trouveriez la passion qui m’anime chaque fois que je passe le seuil de ma classe, vous y trouveriez cet amour que j’ai de mes élèves et que je suis en train de perdre de mon métier… Et si vous preniez la peine d’entendre et d’écouter les 80% de professeurs qui s’opposent aujourd’hui à cette réforme, à celle des rythmes scolaires et à celle du lycée, vous entendriez des femmes et des hommes de conviction, des femmes et des hommes de propositions, des femmes et des hommes convaincus que notre Ecole est malade de sa refondation et des réformes qui se succèdent, des femmes et des hommes prêts à œuvrer de longues années encore pour une Réinstitution de l’Ecole au service de tous les enfants de la République.
    Continuez à nous mépriser encore, Madame le ministre, et vous entendrez bientôt le bruit de notre colère, vous entendrez gronder notre désespérance, parce qu’il n’y a rien de pire que de ne pas être entendus alors même que d’autres le sont.
    J’aspire au jour où, je pourrai de nouveau m’adresser à mon Ministre de tutelle, avec tout le respect qui lui est dû, j’aspire au jour où mon Ministre de tutelle aura pour moi, professeur, autant de respect que j’en ai pour mes élèves. J’aspire au jour où mon Ministre de tutelle aura pour mes élèves tout le respect qui leur est dû. J’aspire au jour où mon Ministre de tutelle saura réinstituer l’Ecole de la République. Alors, seulement ma haute considération et mes salutations respectueuses seront sincères, alors seulement, la confiance reviendra.
    Je vous prie donc d’agréer, Madame le ministre, mes salutations qui ne sont respectueuses que parce qu’elles sont formelles. »

    Isabelle Dignocourt
    Professeur Certifiée de Lettres Classiques

  24. Le Figaro
    « Une conseillère municipale du Labour, principal parti de gauche au Royaume-Uni, a été suspendue dimanche du parti après avoir tenu des propos antisémites sur son compte Twitter.

    Dans des messages sur son compte Twitter, effacés depuis, Aysegul Gurbuz, 20 ans laissait transparaitre sa passion pour Adolphe Hitler qualifié de « mon homme Hitler » ou du « plus grand homme de l’Histoire ». Dans un autre tweet, elle faisait part de son espoir de voir l’Iran utiliser l’arme nucléaire pour « rayer Israël de la carte ». Dans un autre, elle exprimait son « dégôut » pour les « Juifs si puissants » . La jeune femme avait été élue en mai 2015 conseillère municipale à Luton et était également candidate pour le syndicat étudiant pour les minorités de Warwick. »

    C’est le résultat :
    1 d’une politique forcenée d’immigration depuis les pays de culture islamique
    2 d’une volonté d’organiser les communautés comme seules représentantes de la volonté publique

    Cette politique conduite de même en France par MM. Nicolas Sarkozy et François Hollande a permis à des individus aussi incultes que Mmes Rachida Dati et Najat Vallaud-Belkacem d’être promues à des postes de responsabilité où elles montrèrent toute l’étendue de leur nuisance publique !

    Non, Mme Isabelle Dignocourt ni ces deux présidents de la république qui trahissent sciemment leur mission d’intérêt général, ni leurs créatures ne méritent votre respect ! Pas plus que des fraudeurs quelconques qui abritent leur argent loin du fisc français car ce sont eux aussi des fraudeurs dans un ordre plus élevé : celui de l’esprit public.

  25. Il y a quelque chose d’amusant à noter dans cette dépêche AFP c’est le Adolphe pour Adolf : cette francisation ne me déplaît pas loin s’en faut ! Cela c’est le génie de la langue …

    Au sujet du latin matière scolaire
    Il y eut longtemps en France un impérialisme du latin dans les études secondaires ; ce fut de haute lutte qu’au 19e siècle et au 20e siècle on réduisit aux acquêts cette langue diplômante qui servait de passeport pour les futurs fonctionnaires français.
    Il y avait là un pouvoir indû, héritage quasi-millénaire de l’empreinte de l’église, maintenant il est clair que c’est une langue de haute culture qu’il faut préserver face notamment à cette peste verte de l’islam porté par l’arabe cette langue vernaculaire qui n’a jamais atteint le stade de la distinction de la haute littérature.

  26. En vérité je vous le dis ceux qui prônent le communautarisme sont des factieux ! Relisez la Constitution française elle interdit à une quelconque partie du peuple de s’arroger le droit constitutionnel et de s’emparer de quelconque façon des pouvoirs publics.

    Le grand mérite de la Constitution de la 5e république fut de permettre la stabilité gouvernementale qui avait fait défaut aux 3e et 4e républiques ; maintenant ce texte n’est ni un beau texte, ni un grand texte contrairement à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Car il ne fut pas écrit par des hommes d’esprit, des philosophes, mais par des fonctionnaires tâcherons du Conseil d’Etat qui n’avaient aucune grande pensée en tête (inutile de rappeler leurs noms qui sont oubliés depuis longtemps).

    J’ai songé à réécrire entièrement notre texte fondateur … sous d’autres auspices car je crois que le destin français mérite qu’on fasse un effort pour le porter sur un plan littérairement plus élevé.

    L’article 2 de la Constitution déclare :
    L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge (sans autre précision).

    Or depuis Mitterrand le président parle devant deux drapeaux ! J’ai cru à un gadget sur le moment … mais cette farce perdure.
    Il y a là un hiatus fondamental qui explique à quel point quand Hollande en appelle au drapeau il subit un cuisant revers. Les Français de toutes obédiences refusent l’imposture …

  27. Il y a deux choses à considérer si l’on veut d’une constitution :
    – l’appartenance à une humanité, cela c’est la vision globale des choses
    – les droits et les devoirs des citoyens, cela c’est la vision locale et proximale de la politique

    Maintenant on peut préférer l’état de nature et l’animalité brute plutôt que la civilisation du droit et de la connaissance !
    A vous de voir si vous préférez la part morale en vous ou la part animale !

    La connaissance rationnelle n’excluant pas la connaissance de la nature naturante mais elle l’englobe dans autre chose.

  28. M’a fait pitié la Desperate Teacher du dessus. Elle se regarde 25 ans en arrière dans le miroir, elle y voit une fille de la famille Deschiens qui s’est transfigurée en Mademoiselle de Scudéry. Miroir aux alouettes, elle n’est que garde-chiourme dans une prison peuplée de larves inachevées de géniteurs résignés. La pauvre petite mérite sûrement un gros salaire et le respect des parents d’élèves.
    Un conseil: occupe-toi des meilleurs, instruis-les du mieux que tu peux. Pour quelle raison irais-tu remplacer une Instruction Publique
    qui n’en est plus une ?

  29. Des profs qui se révoltent, des ex musulmans qui se rebiffent, des hôtesses de l’air et stewards qui refusent ! Et qui l’écrivent, en bon français, c’est pas mal tout ça. Sans oublier le referendum, le dernier, des Néerlandais. Ça craque, comme le miroir de la salle de bains d’Haddock dans « L’affaire Tournesol » !

  30. Les chemins du désir

    Le chant commence par un chuchotement, une pluie légère, à peine un effleurement qui m’éveille. Puis c’est la vibration des caresses, le murmure d’une source enchanté qui me désaltère. Le battement des cœurs s’accélère, gagne en profondeur, c’est la structure du chant, pulsion profonde du sang qui circule, qui emporte, raisonnance du fleuve que nul puissance ne peut empêcher d’avancer.
    Le courant est capricieux, virevoltant, les boucles se créent et se défont, impromptu mélodie qui court au gré de nos fantaisies. Cascades de plaisirs, chute d’eau vive joyeuse musique. L’orage gronde éclairs de violence tumulte des sens, le chant s’exprime primitif, les tambours raisonnent,indomptés depuis le plus profond des âges. L’animalité qui nous a fasconné s’ancre dans notre réalité, le chant est un cri ou je m’abandonne.

    Mais le chant peut également être grincements discordants, déplaisir et ennuie, canal monotone, eau vive emprisonnée domptée d’où nul fantaisie ne s’échappera plus jamais.

  31. J’ai lu que dans les films porno, les actrices ne sont pas des filles aussi faciles qu’on veut bien le croire. Certains acteurs mâles s’étonnent et même s’indignent de ne pouvoir déroger dans ce milieu aux codes de la galanterie et de la séduction. Il parait qu’il est de bon ton de leur demander leur prénom, voire de leur serrer la main au premier contact ou encore plus surprenant, de devoir parfois leur demander comment elles vont.
    Serait-ce une preuve que les amitiés féminines sont beaucoup plus profondes et intenses que les amitiés masculines au regard de ces protocoles si émouvants ?

    • En fait, la plupart des actrices porno sont lesbiennes.
      C’est dire si ces messieurs sont convaincants…

  32. Avant de vous quitter, je dois dire que le sandwich de Dugong (qui a quand même un flair d’enfer, reconnaissons-le) m’a donné faim. Ce soir, je vais manger un sandre de la Seine aux petits légumes. J’ai déjà les petits légumes, ne me reste plus qu’à aller pêcher un sandre, ce qui ne devrait être qu’une formalité.

  33. La presse : Valls largue du brouzouf à la jeunesse

    Présupposé 1 : les techniques habituelles seront inefficaces pour contrer la future crise économique qui, dit-on, viendra de l’atterrissage brutal de l’économie chinoise.

    Présupposé 2 : on n’a pas encore essayé d’inonder spécifiquement les classes populaires de billets fraîchement imprimés (technique de l’hélicoptère)

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/03/16/20002-20160316ARTFIG00234-draghi-n-exclut-pas-de-faire-pleuvoir-des-billets-sur-l-europe-par-helicoptere.php

    Analyse : le gouvernement Valls sait que les jeunes auxquels il vient de « lâcher » quelques mesures * seront les hypermanants de demain et ne fait qu’anticiper la billetterie héliportée sans coûteux hélicoptères.

    * exemple : le lâcher d’euros qu’on vient de promettre aux « décrocheurs »…

  34. Il serait peut-être temps que de regarder la vérité en face sur les origines du porno, qui n’a pas été créé par des méchants blonds aux yeux bleus WASP, mais par la petite communauté organisée que vous servez avec alâcrité en écrivant sur ce blog. Voilà donc les vraies origines de la pornographie, celle que décrit très bien Daniel Conversano dans sa vidéo sur le sujet, lui qui n’a pas du pus gauchiste dans la cervelle. Il a pris le temps de regarder les noms des grands dieux du porno américain, celui sur lequel on s’astique, et croyez-moi, ils ne sont ni bretons, ni catalans :
    https://www.youtube.com/watch?v=PMN9GlTj6J0
    Ils sont juifs oui! Ils le disent d’ailleurs eux-mêmes :
    http://www.jewishquarterly.org/issuearchive/articled325.html?articleid=38
    Oui dans la pornographie, c’est le noir, l’arabe ou le juif qui baise brutalement la blanche d’origine slave, allemande ou italienne avant de l’asperger de sperme, et non pas l’inverse comme le prétendent des féministes du peuple élu telles qu’Andrea Dworkin qui dans un grand élan d’inversion accusatoire, prétend que l’acteur est un blanc aryen et la femme soumise violentée une noire ou une juive. Mais ça, un anti-raciste inepte ne peut pas le comprendre. Pour lui un africain ou un sémite est incapable de violer une femme et ce même si beaucoup d’Allemandes ont été violées par des Syriens le jour du Nouvel An, ce dont le maître de ces lieux n’a évidemment pas parlé. Il eût naturellement aimé que ce soit des néo-nazis allemands qui eussent commis ce genre d’atrocités.
    Désolée mais la réalité est bien loin des simagrées politiquement correctes hollywoodiennes où les gentils sont tous multiethniques et les méchants des blonds aux yeux bleus de type nordico-slave.

    • Des Juifs (déclarés tels) acteurs pornos, je ne vois pas.
      Pour le reste, bien sûr — mais il faut prendre en compte ceux pour qui sont fabriqués ces films. Voir le livre que j’ai écrit sur le sujet, la Société pornographique (chez François Bourin, ça doit se trouver en solde sur Amazon).

  35. Vous pouvez lire aussi le très intéressant article du Mouvement International pour une Ecologie Libidinale (mouvement d’influence reichienne) sur le sujet, preuve, n’en déplaise aux pornocrates, qu’on est pas forcément puritain si on critique le porno :
    http://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-porno-fr.htm
    On y apprend justement que pornographie et puritanisme, loin de s’opposer, se complètent. Au fond, le fait que les pays islamiques (ainsi que les conservateurs américains) soient les plus gros consommateurs de X n’est pas si étonnant. La pornographie et l’intégrisme religieux ont au moins un point commun : le machisme. Normal qu’ils s’y retrouvent…

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