Je suis un peu confus de proposer aux passants de ces chroniques un pensum si indigeste, mais après tout, si je ne m’y colle pas, qui le fera ?
J’ai donc rédigé un programme complet pour sauver l’Ecole de la République. Depuis le temps que je critique ce qui s’y fait, autant que j’essaie de faire des propositions constructives.
À l’origine, ce qui suit avait été rédigé pour Debout la France, Mais bon, si j’attends que ça bouge, là-haut…
Bonne lecture — et n’hésitez pas à critiquer vertement tout ce qui suit : je l’amenderai en ligne au fur et à mesure des propositions.

Un projet pour l’Ecole

Introduction

Un projet pédagogique n’a aucun sens s’il n’est pas d’abord un projet politique : quels citoyens voulons-nous former ? Et pour quelles fins ?

Les réformes qui se sont succédé depuis vingt ans n’avaient qu’un objectif, parfaitement clair : adapter la formation au marché de l’emploi tel que les institutions européennes le prévoyaient. En clair, sous les incantations « Elever le niveau général », « Amener 80% des élèves au Baccalauréat » ou « Tous licenciés ! », il fallait lire l’ambition restreinte de produire 10% de cadres, et 90% d’une main d’œuvre malléable et destinée à courir de CDD en CDD.
Pour mémoire, rappelons qu’aujourd’hui le secteur le plus créateur d’emplois est celui des services sans qualification particulière — aides ménagères, accompagnateurs de personnes âgées, techniciens de surface et de manutention, etc. C’est cet état de fait que l’Europe a camouflé sous une phraséologie démagogique.
D’où la grande idée européenne telle qu’elle a été formulée dès le Protocole de Lisbonne en 2000 : unifier les politiques éducatives sous la bannière des « compétences », de façon à éliminer des « savoirs » trop pointus et parfois trop nationaux pour s’accorder aux nécessités du marché.

C’est cette orientation particulièrement néfaste qu’il faut d’abord changer.

Le second mantra des politiques, depuis quarante ans, est de réduire la fracture sociale et de proposer une école plus égalitaire. Pour cela, on a eu recours à une idéologie égalitariste, dont les résultats, apparemment paradoxaux mais prévisibles, ont été un renforcement des inégalités sociales. Les classes populaires (petits paysans, ouvriers, employés) représentaient 20% des élèves des grandes écoles à l’époque (1965) où Bourdieu et Passeron regrettaient la main-mise des « héritiers » sur le système, parlant de « reproduction ». Aujourd’hui, après quarante ans de lutte contre les inégalités, on en est à 9% en moyenne. Le résultat n’est pas décevant : il correspond au fond à ce que souhaitaient les élites au pouvoir. Bien sûr, il n’est pas satisfaisant.
Les 10% d’élites nécessaires seront actuellement recrutés parmi les enfants de l’élite — c’est plus simple. Depuis que la « démocratisation » de l’Ecole a été décidée (sous Giscard d’Estaing principalement, avec la réforme du « collège unique » en 1975), depuis qu’elle a été renforcée par la création des ZEP, la réforme des examens — du Bac en particulier en 1999 — et les réformes a minima du lycée (2010) puis du collège (2016), depuis donc que l’on s’occupe prioritairement des déshérités, jamais les héritiers n’ont été si nombreux dans les formations hautement qualifiantes, classes préparatoires, grandes écoles, et autres cursus d’excellence. La « démocratisation », sous couvert d’égalitarisme, a renforcé jusqu’à la caricature les inégalités que dénonçaient avec raison les sociologues dès les années 1960.
C’est ce mouvement continu vers une école à deux vitesses — l’une pour les pauvres, l’autre pour les riches — qu’il nous faut inverser. Les responsabilités de la Gauche et de la Droite dans ce mouvement régulier vers une pérennisation des statuts sociaux, au détriment des talents véritables, sont d’ailleurs partagées, et correspondent à l’inféodation de la Gauche et de la Droite à des principes extra-nationaux.
Notre projet vise à amener chaque élève au plus haut de ses capacités, indépendamment de ses origines sociales. Pour cela, il faut cesser de se voiler la face et le dire nettement : si l’on veut que les élèves, culturellement défavorisés ou non, s’élèvent au plus haut de leurs capacités, il faut dissocier l’offre de formation, en offrant plus à ceux qui ont moins, tout en poussant au maximum ceux qui peuvent davantage.

La troisième tendance lourde a été de régionaliser et autonomiser le plus possible les établissements. Pratiquement, cela revient à abandonner la maîtrise des collèges et des lycées à des groupes de pression porteurs de pédagogies hasardeuses. Il faut que l’Etat donne des lignes directrices claires et constantes, et que ses représentants locaux veillent à l’unicité de l’offre d’enseignement.

Enfin, les directives pédagogiques ont visé à alléger au possible les contenus des programmes et le travail des élèves, ce qui a accru les inégalités sociales entre ceux qui arrivaient avec en eux du contenu hérité et ceux qui arrivaient les mains vides. Il faut réhabiliter la valeur Travail, quitte à en demander davantage à ceux qui ont moins de facilités au départ. Il faut les aider au maximum à aller au bout de leurs capacités.
Le maître-mot de ce projet, au niveau pédagogique, est donc la remédiation : l’établissement de passerelles et de cursus temporaires pour aider et propulser les élèves les moins réceptifs. L’Assistance Personnalisée que promet aujourd’hui le ministère n’assiste en rien, et n’est pas davantage personnalisée, puisqu’elle concerne de très larges groupes, parfois toute la classe.

C’est là toute la philosophie de ce projet. C’est paradoxalement en instituant une école proposant et imposant une vraie rigueur, dans la discipline comme dans la transmission des savoirs, que nous parviendrons à laisser s’exprimer les talents en donnant à chacun toutes ses chances.

Réforme des programmes

Pour cela, il est essentiel de revenir sur l’idéologie des « compétences » et de favoriser la transmission des savoirs, étant entendu que jamais une compétence ne donne de savoirs réels, mais que des savoirs bien assimilés se transforment toujours en compétences.
De nouveaux programmes seront définis, après consultation non des experts mais des praticiens. Il est inconcevable, mais significatif, que des programmes soient énoncés sans qu’aucun enseignant des niveaux concernés ne soit présent dans les instances supérieures de décision.
Ces praticiens sont à chercher — il en est qui sont incontournables, d’autres qui réussissent sans publicité. C’est à eux qu’il faut demander quelles sont les bonnes pratiques, et les exigences raisonnables : on s’apercevra souvent que des exigences élevées sont en fait très raisonnables, pourvu que les méthodes le soient. Il faut par exemple que tous les enfants sachent lire, écrire et maîtriser les formes simples des quatre opérations de base à la fin du CP. L’expérience des maîtres les plus efficaces montre que ce n’est pas là une ambition démesurée.
Les syndicats d’enseignants ont toute leur place dans la discussion des modalités de carrière. Ils ont une légitimité réduite dans les discussions pédagogiques, tant qu’ils subordonnent la pédagogie aux avantages circonstanciels de leurs membres. Il s’agit d’élever le niveau scolaire de la France, pas de discuter du point d’indice — une discussion nécessaire, et qui comme nous le verrons pourrait aller bien au-delà des revendications syndicales, mais qui ne concerne pas directement la pédagogie.

Ces nouveaux programmes seront définis en termes de savoirs, et non de compétences. Les parents savent ce que signifie la maîtrise de l’orthographe (essentielle dans une société où l’on écrit chaque jour de plus en plus), ils ont plus de mal à comprendre ce que signifie « s’exprimer » ou « construire une argumentation ». Le « tout oral » des programmes actuels doit être remplacé par un équilibre entre oral et écrit — étant entendu que les parents comprendront bien mieux les annotations portées sur une copie que l’appréciation vague d’une capacité orale… — sinon la récitation des textes fondamentaux de la poésie française. Parce que le français s’apprend aussi par l’exemple, et qu’il vaut mieux dès le départ mettre sous les yeux des enfants, et dans leur mémoire, de bons exemples.

La logique « curriculaire » mise à l’œuvre ces dernières années doit être abandonnée. On lui substituera une logique annuelle, avec des objectifs clairs qui permettront de repérer précocement les difficultés, sans compter sur les collègues des années suivantes pour les résoudre. Une insuffisance en lecture repérée en CP peut être traitée par remédiation en tout petits groupes. Colportée sur les années suivantes, elle devient une haie infranchissable et amène à l’échec global.
Ainsi en est-il par exemple des méthodes de lecture. Sans vouloir imposer telle ou telle méthode à des enseignants rétifs, il faut se donner pour objectif la maîtrise de la Lecture / Ecriture à six ans, et tout méthode qui y parviendra sera bonne — étant entendu que toutes les recherches ont prouvé que la méthode alpha-syllabique était la plus efficace, particulièrement auprès des populations loin de la culture, contrairement à ce qui a été prêché durant des années. Mais d’excellents maîtres peuvent varier les approches — peu importe, si les résultats sont là.
L’essentiel, à tous les niveaux, est qu’à la question « Qu’as-tu appris à l’école aujourd’hui ? », chaque enfant, chaque adolescent puisse apporter, chaque soir, une réponse précise et circonstanciée.

Parents d’élèves

Les parents ont toute leur place à l’école en ce qu’ils sont chargés d’éduquer leurs enfants et de veiller à leur comportement. Ils n’ont pas de droit de regard sur les enseignements ou les modalités de contrôle des connaissances — pas plus qu’ils n’en ont à l’hôpital sur les soins. Ils sont responsables de l’attitude de leurs enfants, de leur présence effective, et des mesures sérieuses, qui peuvent aller jusqu’à la suspension des prestations familiales, doivent être prises dès qu’ils tolèrent des absences trop nombreuses ou un comportement inadmissible. C’est à eux de responsabiliser leurs enfants.

Au Primaire, priorité à la langue française

Le premier facteur, dont découlent tous les autres, est la maîtrise de la langue. Non seulement parce que le français est notre langue, la clé de notre culture, mais parce que sans maîtrise de la langue, on ne maîtrise rien. Les errements en sciences viennent trop souvent d’une incapacité à bien déchiffrer les problèmes. Etre Français s’apprend par le français. Et ce qui s’énonce bien finit par se concevoir clairement.
Ce qui implique l’arrêt immédiat de l’ELCO (Enseignement des Langues et Cultures d’Origine). Inventé en 1974 quand on s’imaginait que les immigrés avaient vocation à rentrer « chez eux », le système produit actuellement du communautarisme dès le plus jeune âge, comme l’a récemment prouvé la décision d’élargir cette offre à tous les enfants. On s’intègre par le français, pas par l’arabe ou le turc. Cela amènera le renvoi immédiat dans leurs pays d’origine des enseignants « prêtés » par les pays avec lesquels la France a des conventions (Algérie, Turquie, Portugal, Serbie), qui sont trop souvent des propagateurs de codes culturels et religieux peu compatibles avec la République laïque qui est la nôtre.

Du seul point de vue de la maîtrise de la langue, les inégalités de départ sont flagrantes. Un élève issu d’un milieu culturellement favorisé arrive en classe avec un bagage linguistique (vocabulaire, correction de l’expression et références) bien plus considérable qu’un enfant issu d’un milieu dont le français classique n’est pas le vecteur principal.
Plutôt que d’abaisser le seuil général d’exigences, ce qui ne fait aucun bien aux déshérités et gâche les talents de tous sans profiter à aucun, il faut dissocier dès le départ, après une phase nécessaire de repérage, les enfants de Maternelle en fonction de leur bagage culturel et linguistique. Et imposer des apprentissages supplémentaires à ceux qui en ont besoin. L’Ecole n’a pas vocation à se substituer aux parents en matière d’éducation. Mais elle doit les compléter au niveau de l’instruction.
À ce titre, l’idée de démocratisation qui a servi de caution au « collège unique » a abouti à l’inverse de ce que l’on était en droit d’attendre. Si l’on ne donne pas plus à ceux qui ont moins, il n’y a aucune chance qu’ils aient un jour autant.
Les programmes de Maternelle et de Primaire doivent donc avant tout se soucier de faire progresser tous les enfants, mais en tenant compte qu’ils n’arrivent pas en classe avec les mêmes capacités.
L’idée-phare de ce projet global est la remédiation : dès qu’un manque ou une insuffisance sont repérés, il faut dissocier l’enfant du groupe, au moins pour quelques heures par semaine, pour lui donner une vraie chance de rejoindre ceux de ses camarades qui ont moins de mal.
La semaine de quatre jours, au Primaire, doit être repensée en fonction de ce projet. Plutôt que d’offrir deux heures de récréation pompeusement baptisées « réforme des rythmes scolaires », il faut utiliser une demi-journée entière du mercredi ou du samedi à remettre en selle, dans telle ou telle matière où des manques auront été constatés, les élèves en perdition. Les vacances scolaires même pourront être utilisées, avec des enseignants volontaires, à remettre en selle les enfants déboussolés, afin d’éviter qu’ils se transforment en enfants perdus.
On aura à cœur de proposer ces formations parallèles de remédiation à des maîtres spécialisés, payés en conséquence.
Il est à noter qu’une telle disposition devrait éviter les redoublements, dont il est acquis qu’ils sont, en Primaire, le plus souvent contre-productifs et enlisent l’enfant qui en est le bénéficiaire ou la victime dans une spirale d’échec.

Au français, élément fondateur de l’instruction, seront consacrés 50% du temps de classe. Il s’agit d’enseigner non pas à « s’exprimer », mais à bien s’exprimer. Pour cela, l’apprentissage systématique de la grammaire, c’est-à-dire de l’ordre essentiel de la phrase, est fondamental. Et l’acquisition d’un vocabulaire varié est un outil prioritaire. La connaissance, dès le Primaire, de textes classiques, la répétition, le par-cœur, sont des outils nécessaires.
À noter que dans les autres disciplines, on n’obtient rien sans travail soutenu ni patiente répétition. On n’a pas à compter sur les services illusoires des machines pour pallier les carences que l’on aurait laissé subsister. L’informatique est un outil qui suppose de vraies compétences, mais qui ne les génère pas. Son utilisation doit être réservée pratiquement à l’enseignement supérieur.

Les Français aiment l’Histoire, sans parvenir à s’entendre sur ce qui constitue cette matière si décriée parfois. Il faut comprendre qu’on ne l’enseigne pas de la même façon à des enfants, à des adolescents et à des presque adultes.
On n’amène les enfants à l’Histoire que par des récits — une notion essentielle à l’enseignement de cette matière si délicate, où le « roman » est une tentation forte, et l’« analyse » un procédé douteux face à des élèves encore petits. Il faut raconter au Primaire ce que l’on commencera à analyser au Collège et qu’on mettra à distance au lycée.
La règle de cet enseignement de l’Histoire doit être une chronologie rigoureuse, du CP au CM2, puis de la Sixième à la Troisième. On ne peut analyser les faits que lorsqu’on sait exactement quand et où ils ont pris place.
S’il n’est pas nécessaire de se limiter à l’Histoire de France, il va de soi qu’elle doit constituer 90% de cet enseignement en Primaire. Que l’on en soit ou non originaire, il faut savoir d’où nous venons, et quelle est l’histoire de ce pays.
En sciences, il faut impérativement donner précocement les bases de calcul et d’observation nécessaires. Etaler la maîtrise des quatre opérations de base sur trois ans est une aberration. Les cerveaux enfantins sont capables d’engranger bien des connaissances, et la prise en considération des bio-rythmes et autres considérations savantes est devenue un obstacle à la transmission de savoirs fondamentaux.

Entre 18% (chiffre officiel) et 40% (chiffre officieux) des entrants en Sixième ne maîtrisent pas la lecture. Aucun élève ne peut sortir du Primaire sans maîtriser Lecture et écriture. Les temps de remédiation aménagés tout au long de la scolarité devront faire porter l’essentiel de l’effort sur ces capacités spécifiques.
Ces moments de remédiation, qui contourneront l’obligation de plus en plus théorique de collège unique, et qui seront diversifiés en fonction des matières nouvelles qui y sont enseignées, doivent constituer la clef de voûte du collège. Il faut resserrer les emplois du temps sur les matières fondamentales, dégraisser le temps scolaire de tout ce qui est aujourd’hui remplissage ludique, et instaurer une politique ferme de transmission des connaissances. Notre conviction est que l’éducation (en particulier l’éducation à la citoyenneté) est un effet dérivé de l’acquisition des savoirs — et jamais le contraire. On ne donne pas des cours de laïcité : la transmission des Lumières suffit globalement à dissiper les préjugés. La laïcité est un principe essentiel, qui garantit la libre pensée, hors de toute servitude involontaire. Elle est directement associée à la liberté, qui n’existe que par la domination de l’homme sur son environnement, et non dans sa soumission à des superstitions engendrées par la carence des savoirs. La culture est un humanisme — elle est l’humanisme. La République ne se prêche pas, elle est le produit des connaissances. L’ignorance seule engendre le recours à tous les extrémismes.

Cantines

La gestion des cantines, source de conflits incessants en fonction des revendications communautaristes, bien qu’elle soit du ressort des municipalités / départements /régions, fera l’objet d’un décret national stipulant les conditions effectives d’offre. Quelles que soient les raisons d’un élève, goûts ou convictions, on ne peut le forcer à manger ce qu’il ne veut pas manger. Mais il n’est pas du ressort des administrations de lui proposer autre chose. À chaque famille de comprendre quel est l‘intérêt des enfants. Et de le leur faire comprendre.
Libre à elles de se tourner alors vers des écoles confessionnelles hors contrat, qui en aucun cas ne pourront dépasser 10% de l’offre publique : une autorisation préalable d’ouverture n’est pas nécessaire tant que des inspections régulières (au minimum annuelles) vérifient que ces écoles visent à l’instruction des enfants et non à leur endoctrinement.
Pour les écoles privées sous contrat, les mêmes règlements que dans les écoles publiques s’imposent.
En revanche, il est du devoir de l’Etat comme des collectivités publiques de veiller à ce que les enfants et les adolescents mangent des produits sains. Il serait par exemple essentiel de décréter que les produits proposés à la consommation dans les cantines sortent de l’économie locale, et soient majoritairement issus de l’agriculture biologique.

Laïcité

La laïcité ne se négocie pas. Les élèves ont à assimiler des programmes nationaux, dans toutes les matières, indépendamment de leurs convictions personnelles. La culture du « débat », qui a envahi peu à peu l’enseignement, doit laisser la place à une culture de la transmission de savoirs réels.
L’école n’est pas prioritairement le lieu de l’expression des opinions, mais le lieu où se forgent des opinions, sur des bases rationnelles.
À noter que la laïcité se déduit bien plus qu’elle ne s’enseigne. Elle se déduit justement des savoirs, et non d’un discours théorique. Elle est le produit des Lumières.

Collège et lycée

La nécessaire disparité des moyens que nous avons proposée au Primaire doit être à l’œuvre également au Collège. Dans des secteurs déshérités, il est aberrant de dépasser quinze élèves par classe. Dans des secteurs plus privilégiés, on peut aisément aller au-delà. L’idée d’une moyenne nationale n’a aucun sens : il faut mettre plus de moyens réels là où ils sont nécessaires.
Il sera à terme indispensable de repenser la politique d’implantation des collèges. Construire des ghettos pédagogiques à l’intérieur de ghettos sociaux ne peut que mener à la catastrophe pédagogique et sociale. Quitte à obliger les élèves à se déplacer, voire à les mettre en internat. Dans tous les cas, rétablir des zones scolaires « en quartiers d’orage » au lieu du zonage actuel serait une bonne chose du point de vue de la mixité sociale et de la dissolution des éléments les plus difficiles dans des ensembles où ils ne seront plus majoritaires. Le principal problème des ZEP est justement l’absence totale de mixité sociale, voire de mixité ethnique. On a voulu le communautarisme dont nous récoltons aujourd’hui les fruits dangereux. Il faut repenser l’école dans le sens d’une intégration de toutes et de tous dans l’ensemble français.
Il est moins cher de construire un nouvel établissement situé hors des zones à risque que de rénover sans cesse des établissements que leur situation géographique rend pratiquement incontrôlables.
Par ailleurs, la politique de dissociation des collèges et des lycées a donné des résultats peu satisfaisants. Dans la mesure du possible il faudra revenir à des établissements couvrant toute la gamme, de la Sixième à la Terminale — et au-delà. Chaque niveau trouve une motivation supplémentaire dans l’existence de niveaux supérieurs. Cela évitera de surcroît que des pré-adolescents s’improvisent caïds sous prétexte qu’ils sont en Troisième.
Il va de soi qu’une attention particulière sera donnée au recrutement de chefs d’établissement dotés de pouvoirs disciplinaires étendus. Le règlement intérieur pourra éventuellement durcir un règlement national ferme et précis. Les élèves ont certainement des droits, mais ils ont surtout des devoirs, et tout manquement sera sanctionné.
Toute absence systématique, par exemple, fera l’objet de retenues à la source sur les prestations familiales. De même, la « prime de rentrée » sera versée en plusieurs fois, avec un solde important en fin d’année, quand il sera bien établi que les élèves auront été effectivement présents en classe. Que certains mettent leurs enfants à l’école en septembre pour toucher une prime de rentrée et les en retirent peu après pour recommencer l’année suivante n’est plus supportable.
Dans le même esprit, il faut repenser le système des bourses, en reportant sur des bourses au mérite obtenues en fonction des résultats ou sur concours les montants des bourses sociales, hors aides d’urgence. Les bourses au mérite pourront être plafonnées en fonction du niveau de ressource des parents, mais il est essentiel de faire passer le message : bien travailler paie — au propre comme au figuré.

Quels savoirs doivent être enseignés au Collège ? Ceux dont on aura besoin ultérieurement : l’enseignement doit avoir constamment pour visée le niveau suivant supérieur. Le Primaire doit fournir toutes les armes pour le Collège, le Collège doit préparer au Lycée, professionnel ou général, le Lycée doit avoir pour fins l’enseignement supérieur ou l’accès direct à l’emploi.
La vie professionnelle peut être un choix précoce, dès la fin Cinquième, à condition que des passerelles soient maintenues pour revenir dans la voie générale. Il est fréquent qu’un élève considéré comme peu doué pour les matières théoriques à 14 ans se réveille à 16. Il faut qu’il puisse, comme ce fut le cas dans le passé, repenser sa carrière.
En tout état de cause, le Bac Professionnel sera obtenu au terme de quatre ans d’études. Ramener le Lycée professionnel, pour des économies peu conséquentes, à trois ans (2008) a été une erreur grossière qui lance dans la vie active des adolescents mal préparés, et peu aptes à cette « formation tout au long de la vie » qui sera sans doute nécessaire, mais qui n’a aucun sens si des bases très solides ne sont pas acquises.
Par ailleurs, une formation pré-professionnelle en quatre ans donnera des aptitudes supérieures au niveau artisanal. Un bon manuel est un bon intellectuel. Penser à ce que représente l’art de l’ébénisterie.

Si la réforme du collège est une nécessité vitale, celle du lycée, tant général que technologique ou professionnel, est tout aussi essentielle.
Il faut en finir avec la Seconde dite de détermination, qui n’a été mise en place que pour éviter d’avouer que la plupart des collégiens arrivaient sans réelle maîtrise des fondamentaux. Afin d’éviter l’engorgement d’une série S qui ne prépare plus réellement aux voies scientifiques, mais qui est une solution d’évitement, on revitalisera les sections littéraires, dont les talents spécifiques sont de plus en plus demandés dans toutes sortes de voies professionnelles. Parallèlement, il faut créer une vraie section scientifique : la section S actuelle est, au mieux, une voie généraliste.
Il faut en outre moduler soigneusement le rapport entre formation générale et formation à l’emploi. On sait d’expérience qu’une formation professionnelle trop précoce, sans culture générale, envoie le plus souvent dans des impasses, sans possibilité d’en sortir.
Enfin, il faut restaurer les ponts entre enseignement professionnel et voie générale. Des systèmes de remédiation / mise à niveau doivent permettre à des élèves engagés dans la voie professionnelle de revenir dans la voie générale s’ils en ont le désir et la capacité.

Réformer le Baccalauréat

Il est nécessaire de réformer le Bac. Cet examen est devenu sans objet sous sa forme actuelle, dans la mesure où pour une somme exorbitante (près d’un milliard d’euros par an, compte tenu des échecs et du coût des redoublements) et des contraintes matérielles importantes il qualifie près de 90% des candidats, au terme d’un rite de passage cher payé.
Il faut imaginer un Bac en deux temps :
– l’obtention systématique, sauf grave souci de santé, d’un diplôme de fin d’études, obtenu pour l’essentiel via un contrôle continu, ce qui redonnera aux enseignants un pouvoir considérable sur le suivi du travail et permettra de « reconquérir » définitivement le mois de juin ;
– une sélection automatique sur dossier à l’entrée du Supérieur, ce qui est déjà le cas de 45% des formations (BTS, IUT, classes préparatoires, facs à dérogation type Paris-Dauphine — ou, avec un an de décalage, l’entrée en Médecine). Cela obligera les enseignants du Supérieur à déterminer à la fois un nombre de places raisonnable dans chaque cursus, ce qui éliminera les tirages au sort et autres courses à l’échalote au moment des inscriptions, et à examiner dans le cadre de la procédure APB les dossiers que leur enverront les candidats au mois de mai — une tâche que l’informatique a grandement facilitée. Au final, l’offre globale est suffisante pour que chacun trouve une formation adaptée à ses capacités, ce qui devrait à terme diminuer notablement le taux d’échec dans le Supérieur, aujourd’hui égal ou supérieur à 50% selon les filières. Ce qui devrait également inciter les élèves de lycée à travailler tout au long de l’année, voire des trois années de lycée si l’on imagine que les dossiers scolaires peuvent rassembler les appréciations de la Seconde à la Terminale, et qu’ils seront le sésame des inscriptions futures.

Formation des maîtres

Quels maîtres pour les élèves ?
Nous sommes aujourd’hui confrontés à un problème massif de recrutement. Salaires insuffisants, conditions d’exercice parfois catastrophiques, mutations douloureuses, manque de respect généralisé, rien n’incite réellement les bons étudiants à s’orienter vers les métiers du professorat.
Il faut reprendre le système à la base :
– Proposer sur concours à Bac + 1 ou Bac +2 une bourse mensuelle égale au SMIC, et l’obtention a priori de l’écrit du concours de recrutement (CAPES), en échange d’un engagement décennal à servir l’Education nationale : c’étaient les conditions des IPES (Instituts de Préparation aux Enseignements du Second degré), créés en 1957 et mis en œuvre sous De Gaulle (et supprimés en 1979) et qui ont permis le recrutement rapide des enseignants nécessaires aux enfants du baby-boom ;
– Augmenter notablement les salaires de départ : l’Europe, qui sert de référence à tant de discours creux, devrait nous inciter pour une fois à égaliser les traitements, étant entendu que les salaires des enseignants français sont au plus bas de l’échelle européenne, et que ceux des enseignants luxembourgeois ou allemands, par exemple, représentent plus du double. Sans un effort très significatif (au moins 35% de plus en commençant, pour arriver à un salaire tournant au départ autour de 2000 € nets), nous n’attirerons pas dans ce métier les étudiants capables et motivés dont nous avons besoin — libre au privé d’augmenter cette base s’il veut être réellement concurrentiel ;
– Réinventer la formation des maîtres, en limitant la formation théorique des « sciences de l’éducation » et en plaçant les nouveaux maîtres sous la tutelle amicale de praticiens confirmés. C’est dans un esprit de compagnonnage que doit être repensée la formation pratique.
– Insister sur l’acquisition de savoirs complexes : c’est en sachant à fond ce que l’on enseigne que l’on peut répondre aux questions des élèves, qui sont souvent plus complexes que leur niveau le laisserait penser. Qui sait le superflu peut donner le nécessaire.
– Les professeurs des écoles (encore que nous préférions le beau mot d’instituteur) bénéficieront d’une formation spécifique polyvalente, au sein d’instituts pensés sur le modèle de ce que furent autrefois les Ecoles Normales. Il y seront recrutés à Bac +2, le temps pour eux de déterminer s’ils ont ou non la vocation — étant entendu que ce n’est pas un métier que l’on fait « par défaut », mais par goût.
Enfin, il est temps que les concours de recrutement portent essentiellement sur la maîtrise des disciplines à enseigner, et non sur des simulations vaines et artificielles de « mises en situation ». Ce n’est que dans un second temps que se décideront les capacités pédagogiques.

Le Supérieur

Si collège et lycée ont pour mission essentielle d’amener chacun au plus haut de ses capacités, les formations supérieures ne peuvent se donner pour objectif de faire réussir tout le monde : elles appartiennent à un niveau différent, dont l’excellence doit être le mot-clé. On ne va pas à l’université pour être médiocre, mais pour posséder à fond telle ou telle matière, telle ou telle spécialisation. Il ne s’agit pas cependant de limiter les universités à une formation à la recherche : tous les étudiants n’ont pas vocation à devenir chercheurs, à moins de s’exposer à ne jamais rien trouver. L’enseignement supérieur tout à la fois conforte la culture, initie à la recherche et forme à des métiers.

Dans un premier temps, sans doute faudra-t-il inventer une propédeutique, un sas entre le lycée et la première année, afin de mettre à niveau des élèves très malmenés par des politiques peu soucieuses de vraie formation. De telles « année zéro » existent déjà sous diverses formes. Il suffit de les généraliser. Une remontée des exigences au Collège et en Lycée les rendra, à terme, inutiles. Mais aujourd’hui, il est essentiel, si l’on ne veut pas envoyer 50% des étudiants dans un mur dès la première année, de mettre en place de telles remédiations.
Une rivalité — qui n’est pas même une émulation — existe en France entre les Grandes écoles (et les classes préparatoires qui y amènent) et les universités. Il est temps d’y mettre fin, en généralisant les synergies qui commencent tout juste à se mettre en place, et en incitant les universités à doubler le nombre d’heures de cours sur les deux premières années, avec une obligation de présence effective, afin que chaque étudiant soit confronté à son niveau réel et ajuste ses exigences ultérieures. Des moyens doivent être consacrés particulièrement à ce niveau, et des enseignants nommés en fonction de leur polyvalence plus qu’en raison de leurs recherches. Il s’agit d’établir un sas qui sera à la fois une reprise d’élan et un niveau requis pour continuer des études supérieures — un peu sur le modèle de ce qui se fait aux Etats-Unis dans la distinction entre « College » et « University ».
Laisser les universités libres de sélectionner à l’entrée n’implique pas une valse à la hausse des droits d’inscription. L’Etat doit veiller à une égalité de traitement des établissements d’enseignement supérieur, tout en les incitant à se gérer avec rigueur.
Là encore, des bourses sur concours, dès la première année, remplaceront pour l’essentiel les bourses sur critères sociaux.
Le recrutement des universitaires, actuellement mis sous la coupe de décideurs locaux ou de syndicats qui se partagent des sphères d’influence, doit absolument être repensé — peut-être via une commission permanente neutre recrutant sur une évaluation exacte des travaux et des titres, et non sur petits arrangements entre amis.

Financement

Il faut bien comprendre que les réformes que nous proposons peuvent très bien se faire à moyens constants. Il faut tout à la fois couper dans les dépenses inutiles (la réforme du Bac que nous proposons ferait par exemple économiser près d’un milliard d’euros, qui seront utilement redistribués ailleurs), supprimer les enseignements ou les occupations ludiques (les sommes engagées par les mairies dans les activités péri-scolaires de la réforme des rythmes seront utilisées autrement), et rationaliser le temps de travail des élèves et des enseignants : là encore, il faut cesser de vouloir à toute force un même traitement pour tous, alors même que l’on fait un travail différent. Enseigner dans des établissements difficiles à des élèves en perdition demande une charge intellectuelle et nerveuse qu’il faut prendre en considération, et quinze heures de cours auprès d’élèves turbulents est autrement épuisant que vingt heures auprès d’élèves moins difficiles. C’est dans cette fourchette qu’il faudra calculer les charges horaires des enseignants. L’idée du « corps unique de la maternelle à l’université » inventée à la Libération (Plan Langevin-Wallon) et régulièrement reprise par certains syndicats (SGEN et SE-UNSA) est purement idéologique, et ne correspond pas aux réalités du métier. De même, la charge de certaines formations d’excellence, visant à préparer des concours difficiles, qu’il s’agisse d’universités ou de classes préparatoires, doit être prise en compte. Enfin, il est temps d’évaluer exactement la qualité des recherches, afin de ventiler les crédits de façon rationnelle. Quel que soit son domaine d’application, la recherche pure ne peut être financée que par l’Etat, quitte à laisser l’industrie privée financer la recherche appliquée. Les universités doivent à moyen terme devenir des sociétés mixtes, avec des incitations fiscales conséquentes pour les entreprises afin qu’elles investissent dans tous les champs de la recherche et de la formation.

Conclusion

Il faut avant tout convoquer des Assises de l’Education où interviendraient enfin des enseignants, des parents, indépendants de toute structure — les vrais praticiens et usagers, ceux que l’on n’entend pas.
Tout comme il serait tout à fait fondé de lancer une commission d’enquête parlementaire qui s’interrogerait sur les conditions d’attribution par l’Education nationale d’un certain nombre de marchés publics — par exemple dans le domaine informatique.

Jean-Paul Brighelli

170 commentaires

  1. Je vote pour et j’y ajouterais le retour de la bonne vieille blouse. C’était moche, je détestais, je mettais un point d’honneur à ce qu’elle soit le plus sale possible, mais ça limitait les possibilités de frimer au lieu de travailler et ça instituait une certaine égalité.

    • ♩ Allez les bleus !
      La France va mieux,♬
      Les gros Teutons,♫
      Y l’ont dans l’fion ! ♫

  2. « on n’obtient rien sans travail soutenu ni patiente répétition. ». Très juste ! En un mot, il faut réintroduire le plaisir de la souffrance à l’école alors qu’on a eu de cesse de l’éradiquer depuis des décennies. La peine et l’épreuve sont les fruits d’une conception chrétienne de la douleur qui a été appréciée pendant des siècles comme le seul instrument de la grandeur. Y’a pas de métaphysique là-dedans, simplement de la logique.
    L’enseignement sous péridurale doit donc être précipité dans les oubliettes de la pédagogie pour faire des petits élèves français de futurs Hercules de bureaux.

  3. Je voudrais pas crever avant qu’un candida (albicans) à la magistrature suprême (de volaille) propose d’inscrire d

  4. j’a dérapé, je recommence :

    Je voudrais pas crever avant qu’un candida (albicans) à la magistrature suprême (de volaille) propose d’inscrire dans le marbre de la Constitution, la hiérarchie comtiste des sciences.

    Le reste en découlera.

  5. De manière à éliminer l’impact débilitant des théories du complot et réduire l’attrait des sectes et des religions mortifères, ce qui nous manque sérieusement, c’est le développement du sens critique (attention, ce n’est pas le simple exercice d’une critique unilatérale, c’est un sérieux travail personnel de recherche des différentes thèses en présence, suivi par l’analyse puis la synthèse argumentée d’une confrontation d’idées contradictoires sur un sujet déterminé), développement qui devrait être un des piliers principaux de l’Education Nationale, avec note éliminatoire 😉 (Mode Sarcastique ON : pour l’obtention d’une carte d’électeur, par exemple ! 🙂 car nos « élites » semblent remettre en cause le vote populaire, Mode Sarcastique OFF)

  6. En revenir surtout à un mouvement national pour les mutations des professeurs du second cycle.

    • Bien d’accord avec vous mais cette théorie mutationnisme appliquée aux professeurs se heurte à une caractéristique quasiment génétique de l’espèce que l’on observe dans leur capacité à vivre de longues périodes d’immobilité léthargique alternant avec des phases de congés scolaires à répétition bien préjudiciables à leur réputation.

      • « Congés préjudiciables à leur réputation »
        Je tiens à rappeler que les congés sont d’abord ceux des enfants, et que rares sont les enseignants qui ne travaillent pas pensât ces fameux congés. Je ne dit pas que ces congés ne sont pas agréables, ni qu’on y travaille autant que pendant les périodes scolaires, mais quand vous aurez passé 7 à 11 semaines avec 28 enfants, qui ne sont pas les vôtres donc avec lesquels vous devez composer selon leur Education familiale, dont les motivation et niveau sont variés, dont un certains nombre ne savent pas se tenir en groupe, nous en reparlerons.
        Ce qui est préjudiciable aux enseignants ce sont les parents qui pensent qu’ils feraient aussi bien sous prétexte qu’ils ont deux enfants et un bac+5.

      • Je tiens tout de même à préciser que si les « petites vacances » correspondent effectivement aux congés payés du privé, les deux mois d’été sont pour nous des congés sans solde (une sorte de chômage technique ritualisé)! Notre salaire est annualisé sur 12 mois, mais Juillet et Août ne nous rapportent pas un sou (sauf si nous sommes de correction d’examen), contrairement à l’idée reçue qui circule…
        Sachez aussi que la profession est celle qui compte le plus de suicide par an dans notre pays : 34/100 000 (bien plus que chez telecom ou dans la police), les élèves et surtout les parents ont changé. Il n’y a plus aucun respect pour le corps enseignant et des gamins de 12 ans se permettent outrages, insultes, coups… en toute impunité. Ma grand-mère me racontait qu’à l’époque, si le maître lui mettait une giffle, elle ne le rapportait surtout pas à la maison sous peine d’en recevoir une deuxième. Aujourd’hui, il suffit parfois d’exclure un élève turbulent de sa classe pour voir débarquer les parents, bien décidé à vous en coller une, vous qui avez été si injuste avec leur « trésor »… aujourd’hui l’enfant est roi, et de plus en plus de parents viennent vous rencontrer pour vous expliquer comment vous devriez faire classe afin que leur bout de chou cesse de bavarder et vous écoute enfin : au lieu de recadrer l’enfant, on demande à l’enseignant de s’adapter à l’attention « limitée » des élèves. Mais elle est limitée parce qu’on les laisse faire! Je suis donc d’accord avec Emilie, l’école ira mieux le jour où on écoutera un peu moins la FCPE. Savez-vous que désormais ce sont les parents qui décident du redoublement de leur enfant : même si toute l’équipe pédagogique s’y oppose, la famille peut faire passer un élève dans le niveau supérieur… Pourquoi ne pas les laisser aussi décider si une opération chirurgicale est nécessaire suite à un accident…

  7. Les parents tout tremblants au résultat du bac …!
    Pour ceux qui sont reçus, véritable tabac !
    Ils comprendront un peu plus tard,
    plus loin qu’après l’été fêtard,
    quand le Dur de la Vie les prendra au colbac…

  8. De saines propositions. Je me permets quelques suggestions :
    – pas plus de 25 élèves par classe, quel que soit le niveau ;
    – suppression de la perte de temps nommée AP, qui ne fait que remplacer inutilement des heures de transmission de savoirs ;
    – éviction définitive des incompétents actifs dans l’administration -il y en a beaucoup par chez nous, et ils sont très nuisibles.

  9. Pas du tout d’accord avec la sélection à l’entrée du supérieur, surtout à la fac. Le système fac n’ayant rien à voir avec le lycée et le 2aire. Je fais partie de celles médiocres au lycée, ayant passé la bac deux fois qui sont devenues doctoresses 8 ans plus tard.
    Brighelli est un libéral, de ces parvenus bien lotis qui jouent les élitistes désormais…

    • On peut toujours aller chercher le cas du cancre au secondaire devenu un brillant docteur à l’université, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Sont bien plus nombreux les cas de cancres dans le secondaire qui se vautrent à l’université, végètent en psycho-socio avant de grossir l’armée de réserve des chomeurs….

    • Double erreur de jugement: Brighelli est tout sauf un « parvenu » ( si ce mot a encore un sens depuis que les pédagauchistes ont bloqué l’ascenseur social au sous-sol) et il est ontologiquement anti-libéral car viscéralement jacobin. Son programme éducatif est cohérent puisqu’il s’inscrit dans un paradigme étatiste et centralisateur. Or, les pays qui ont remonté la pente depuis la gifle PISA des années 2000 ont pris le chemin inverse, celui de la LIBERTE. La France est illibérale autant qu’antilibérale et elle est la seule parmi ses voisins qui continue à dégringoler dans les classements PISA.
      Cherchez l’erreur.

      • Heu… Les pays en tête de PISA sont Shanghai, le Japon, Singapour et la Corée. Et ce sont des systèmes éducatifs d’une grande cohérence, mais très dirigistes.
        Quant à la France, elle a été grande tant qu’elle a été jacobine. Chacun fait selon son génie.

        • Bonjour Mr Brighelli, en tant qu’ancien prof d’école , je souscris entièrement à vos propositions. Il est temps de sortir de ce pédagogisme de foire qui a vidé les contenus d’enseignement. Plaire aux élèves et à leurs parents est devenu un des objectifs prioritaires des idéologues de notre ministère.
          Mr Bentolila dans son dernier ouvrage « Comment sommes-nous devenus si cons?  » argumente bien vos propositions.
          D’autre part , comme je peux le lire dans certains commentaires, les enfants ont pris une place qui n’est pas la leur. Si l’enseignant leur doit le respect la réciproque a été largement oubliée . L’intrusion dans l’école de parents d’enfants-roi est une dérive intrinsèque à une évolution nocive qui place de l’enfant au sommet de la famille. Sous prétexte de risque de traumatisme (psychologie d’émissions TV), il est devenu insupportable à certains de leur infliger la moindre frustration alors que celles-ci sont nécessaires à leur éducation . Je me réfère volontiers à l’ouvrage d’Aldo Naouri : »Eduquer ses enfants , l’urgence d’aujourd’hui. ». Je passerai sur les troubles de l’attention ,du comportement et de la concentration qui envahissent les classes. Le métier de parents nécessiterait lui aussi une formation !!! Au plaisir de vous lire et pourquoi pas de vous rencontrer.

          • Bonjour Monsieur Brighelli , merci pour votre réponse. Vous devez pouvoir accéder à mon mail enregistré sur votre blog pour contact et rendez-vous avec plaisir. Sinon faites moi parvenir un moyen de vous contacter .
            Cordialement

      • Le chemin de la liberté…. comme la Suède, qui après être allé très loin sur le chemin de la liberté est en train de se demander si elle ne devrait pas revenir en arrière. Parlons aussi des systèmes anglais ou américains, des modèles de libertés qui ne brillent pas par leurs performances au PISA (si tant est qu’on puisse déduire quoi que ce soit de sérieux d’un test standardisé appliqué à des situations très différentes les unes des autres)

    • Je suis d’accord sur le principe avec vous, mais il faut penser que ces propositions s’inscrivent dans une réforme globale qui jugement doit permettre qu’il n’y ait plus, comme vous, d’élèves ayant un bon potentiel mai qui échouent plus ou moins au secondaire. D’où notamment l’année de « remise à niveau » qui est proposée.

  10. alors qu’il nous faut de véritables critiques de la modernité on a des besogneux Brighelli laïcards « héritiers » des Lumières comme ses amis de SOS éducation, politiquement illettrés et philosophiquement analphabètes …

    • et tous les anciens cancres qui se déchainent sur le niveau moyen actuel, il est vrai désastreux, des élèves…j’aimerais bien voir leurs bulletins et leurs trajectoires à l’école à ces grandes gueules 😉

  11. et tous les anciens cancres qui se déchainent sur le niveau moyen actuel, il est vrai désastreux, des élèves…j’aimerais bien voir leurs bulletins et leurs trajectoires à l’école à ces grandes gueules 😉

  12. Alors Jean-Paul on sucre les commentaires, ça ne plait pas ? j’ai tapé dans le mille ?

    • ??????????
      Il me faut le temps de rentrer chez moi — je bosse encore en ce 8 juillet — et de valider les commentaires. Pff…

  13. Bravo, rien à redire mis à part à propos des assises ou de la commission parlementaire qui seront le meilleur moyen de faire capoter ou au moins plomber ce magnifique projet, lequel exige un Napoléon de l’éducation pour réussir, et Napoléon n’a jamais beaucoup négocié les réformes de fond qu’il a accomplies … !!! En revanche, il a su s’entourer d’hommes idoines et leur laisser toute latitude pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Si Dupont-Aignan, ou un autre, est élu Président, j’espère qu’il saura faire de vous son Fouché de l’éducation. Au grand et sincère plaisir de vous voir à l’oeuvre dès 2017 !!!

  14. Dans l’introduction, vous parlez d’Assistance personnalisée, il s’agit en fait de l’aide personnalisée. Un détail. Le mot remédiation que vous utilisez continuellement avec un contenu acceptable n’est plus un mot acceptable. Je veux dire que nous sommes nombreux à voir rouge dès que le mot apparaît. Il fait partie de ces mots qui ont été massacrés à force de conneries mises derrière. Il faut trouver un autre mot pour évoquer le soutien individualisé que vous préconisez.
    Pour les concours de recrutement, je vous trouve mou. Désolée. Il faut réaffirmer la disparition totale de toute épreuve didactique au capes comme à l’agrégation. La didactique peut être évaluée lors de l’épreuve pratique ( inspection du stagiaire ). La didactique n’a lieu d’être que pratique et foin de toutes ces billevesées théoriques qui engraissent les didacticiens qui jouent aux profs de fac avec une thèse minable. Suppression des ESPE et renvoi de tous les profs qui y sévissent dans les établissements secondaires. Il faut les supprimer. Tant qu’on les laissera en place, ils pollueront les concours, les revues pédagogiques, les manuels, bref tout l’enseignement. Pas de révolution dans l’Instruction sans la disparition de cette caste auto proclamée. Vous chargez le ministère mais vous oubliez ses saints. Ils se nourrissent les uns des autres.
    Vous oubliez l’orientation. Il y a un travail énorme à faire là-dessus. A partir de la 6ème. Et un travail intelligent.
    Le compagnonnage pour la formation des profs est vague et insuffisant. Oui, il faut le collègue qui aide le petit nouveau dans sa classe as usual mais on pourrait concevoir une sorte de formation pédagogique assurée pour un an ou deux par des profs chevronnés dans leur bahut à raison de quelques heures par mois pour remplacer la soi disant formation théorique des ESPE. Si on supprime, il faut remplacer, sinon on se fera taper sur les doigts et les jeunes profs qui arrivent sont souvent paumés. Mais quelques heures par mois et un ou deux ans sinon le prof se transforme en formateur et devient con automatiquement. Il faut que ça tourne. On a tous des éléments différents à apporter aux collègues.
    Le rôle des CPE est aussi à revoir. Il est souvent catastrophique et véhicule des valeurs pourries entre celles des ESPE, de la MJC du coin ou de l’association communautariste. Il faut revoir de fond en comble leur formation et leur rôle.
    Pour les parents, il y aurait aussi des choses à faire. Maintenant qu’ils sont là, c’est dur de les mettre dehors. Les rencontrer est essentiel pour les élèves qui ne réussissent pas. Or ce sont les parents de ceux-là qu’on ne voit jamais. Les réunions parents/profs sont nullissimes et sont une corvée pour tout le monde. Il y aurait tant de manières de les voir de manière efficace.
    Pour les programmes, en français, du collège au lycée, je ne vous dis pas tout ce à quoi je pense depuis des années. My god!
    Mauvaise idée le collège-lycée. Enfin, idée d’un prof de centre-ville. Oui, très bien dans les centre-villes mais vous oubliez tous les collèges de campagne qui ne pourront jamais être « accrochés » à un lycée. On ne peut défaire ce maillage important de la massification. Et on ne peut faire faire des heures de transport en car à des gamins de 6ème. Certains en font déjà trop.
    Avec tout ça on est loin d’avoir fait un programme suffisant. Il y a encore plein de points à aborder. Passionnant. Mais bon, j’ai déjà beaucoup parlé…

    • « Pas de révolution dans l’Instruction sans la disparition de cette caste auto proclamée »

      Au Baygon ?

    • Je suis plus que d’accord avec tout ce que vous dites. CPE, parents, problème de l’éloignement aux écoles en provinces donc impossible de faire des collège-lycées, formation.
      Je rajouterai qu’il faut aussi revoir d’urgence la formation des « conseillers » d’orientation, qui ne conseillent pas grand choses, font passer des tests inutiles et ne connaissent souvent que les filières classiques, sans proposer rien de concret Ni efficace à des enfants qui auraient souvent simplement besoin de découvrir de nouvelles choses.

  15. Moi je pense Brighelli que vous feriez mieux d’envoyer votre cahier de doléances directement à la banque d’affaires Goldman Sachs …

    « La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a annoncé vendredi avoir engagé l’ancien président de la Commission Européenne José Manuel Barroso pour la conseiller, au moment où le secteur financier est secoué par les craintes liées au Brexit. »

  16. Je me permets un retour ici, pour ajouter comme qui dirait « un détail » : il faut en finir avec les titularisations autant massives que régulières de « collègues » qui, au mieux, ont échoué à tel ou tel concours, au pire, ont bronché devant l’obstacle ! Assez de pseudo-profs qui obtiennent au bout du compte le même titre que les vrais profs, et, (cf/ début des années 80), gardent leur affectation dans l’académie où ils vivent.
    J’ai eu à subir cela en 83, après un CAPES ultra sélectif (celui de 1980), et une mut

  17. Je me permets un retour ici, pour ajouter comme qui dirait « un détail » : il faut en finir avec les titularisations autant massives que régulières de « collègues » qui, au mieux, ont échoué à tel ou tel concours, au pire, ont bronché devant l’obstacle ! Assez de pseudo-profs qui obtiennent au bout du compte le même titre que les vrais profs, et (cf/ début des années 80), gardent leur affectation dans l’académie où ils vivent.
    J’ai eu à subir cela naguère : après 6 ans d’auxiliariat, j’ai passé avec succès un CAPES ultra sélectif (celui de 1980),et j’ai « obtenu » une mutation en séparation de conjoint à 800 km de chez moi, alors que pas mal de mes collègues en auxiliariat sont restés sur place, souvent en lycée, en se gardant bien de tenter quelque concours que ce soit ! Ce qui a d’ailleurs permis à certains de s’inscrire à l’agrégation interne, grâce au titre de certifié obtenu au coup de pied au cul.
    Sans compter les tout jeunes qui se retrouvent agrégés en Seine-St- Denis, et un SNES toujours conquérant qui s’occupe des « contractuels » car, « les pauvres » eux ils ont souffert… Ma fille me lira peut-être, à Aubervilliers, en zone carrément violence !
    Je précise ma pensée : l’argument traditionnel est « de toute façon, le diplôme ne fait pas le bon prof ». Et l’absence de vrai diplôme, patate, il garantit la qualité ? Pardon, je m’emporte.
    Je suis dans le sujet, avec cette proposition ? Ou bien cela ne relève-t-il que la cuisine syndicale ?

  18. Pas du tout d’accord avec la sélection à l’entrée du supérieur, surtout à la fac. Le système fac n’ayant rien à voir avec le lycée et le 2aire. Je fais partie de celles médiocres au lycée, ayant passé la bac deux fois qui sont devenues doctoresses 8 ans plus tard.
    Brighelli est un libéral, de ces parvenus bien lotis qui jouent les élitistes désormais…alors qu’il nous faut de véritables critiques de la modernité on a des besogneux Brighelli laïcards « héritiers » des Lumières comme ses amis de SOS éducation, politiquement illettrés et philosophiquement analphabètes …

    • « Je fais partie de celles médiocres au lycée, ayant passé la bac deux fois qui sont devenues doctoresses 8 ans plus tard. »

      Toute petite déjà, elle jouait au docteur et elle a fini facarienne.

      Félicitations.

      • Notez Dugong, que vous lui faites bien de l’honneur puisqu’être docteur ne vous conduit pas au poste de facarien obligatoirement. Heureusement, il y aurait de la surpopulation chez les sus dits, déjà que …

        • Femme de médecin, donc.

          A Marseille, « P… à chirurgien ! » est une des invectives que les taxis lancent aux bourgeoises qui croisent en 4×4.

        • Bon sang, mais c’est bien sûr ! De la bande à Aggiornamento, je parierais…
          Allez, je vous publie ici sans problème, ces crapauds n’en font pas autant là-bas avec moi.

      • à Ducon : sans doute que le niveau baisse mais le niveau de connerie lui il plafonne, que dis-je il cartonne, il bat des records !

          • docteur en Histoire… Avec une thèse sur les chevaliers du lac de Paladru ou un truc du genre que personne ne lira jamais (désolé, c’est petit, mesquin, tout ce que vous voudrez, mais tant pis je ne résiste pas)? Sinon quelle expérience de l’enseignement, le vrai, dans le secondaire avec 4 à 10 classes 5 jours sur 7 de septembre à fin juin, avec les cours et tout le bazar qui va avec?

          • à Vega,
            Aucun rapport. On peut donner son avis sans avoir enseigné. Tel n’est pas mon cas : contractuelle 2 ans chez les nordiques (Roubaix-Tourcoing en ZEP, vous voyez l’affaire), 5 ans à Créteil (même ambiance), enfin 6 mois à Caen avant de jeter l’éponge. J’ai préparé mon DEA et mon doctorat durant ces années d’enseignement…ET VOUS ?

            à JPB : je ne vois pas à qui vous faites allusion. Vous pensez qu’il n’y aurait donc qu’un petite troupe sur internet qui serait critique voire hostile à vos propos ? Déjà, sachez que je ne suis pas en désaccord total avec vos prises de positions. Oui, l’École pour les masses de nos jours c’est un désastre. Seuls les élèves dont les parents ont (pour faire du Bourdieu que j’exècre pourtant) un capital culturel ET économique élevé s’en sortent le mieux. Je vous reproche simplement, sous couvert, de dénonciation du naufrage de l’EN de diffuser les thèses libérales concernant la « refondation » de l’Ecole…

          • En outre, votre anti-christianisme est proprement délirant…Vous êtes un enfant de la république laïque – fondamentalement la IIIe -, vous êtes mauvais philosophe (à rager dans la case Luc Ferry, Bruckner et cie) dans le sens où vous ne comprenez rien à la MODERNITE. Vous critiquez les conséquences sans remonter aux causes…Allez chercher de ce côté là…Aucune envie de vous faire (complètement) la leçon…

          • 7 ans de ZEP à Saint-Dizier, dans la « France du vide » ravagée par la désindustrialisation et les fermetures de caserne. Quant à votre deuxième remarque « on peut donner son avis sans avoir enseigné », mon grand père disait que les avis c’est comme les trous du cul, tout le monde en a un. Après si je me piquais de donner mon avis à mon médecin, à un ingénieur dans le BTP ou à n’importe quelle autre profession (ou même si je me permettais de le donner à un docteur en je ne sais quoi auteur d’une thèse sur je ne sais quel sujet obscur 😉 je pense qu’on m’enverrait bouler en me disant de me mêler de ce qui me regarde.

          • dans tout ceux qui gueulent ici, il n’y en a pas 1/3 qui a enseigné Dugenou. et il ne s’agit pas forcément de donner son avis sur le métier mais sur l’Ecole en général même si certains ne se gênent pour ouvrir grand leur gueule sur le métier. ça revient à dire qu’on peut avoir un avis sur le service public de santé, sans être médecin, sur la privatisation ou non des PTT, sur la libéralisation ou non des services publics, tête d’ampoule !

          • Comme je disais, avoir un avis c’est à la portée du premier imbécile venu. Maintenant si on réfléchit à comment organiser/réorganiser/modifier/etc le système éducatif pour le rendre plus efficace (peut importe ce qu’on met derrière « efficace ») je crois qu’il vaut mieux laisser les commandes à ceux dont c’est le métier.

          • à Vincentvega :

            Vous remarquerez que la harengueuse qui nous fait voir la noirceur de sa caque dès qu’elle l’ouvre, ne dit rien sur le lac de Paladru. Il faut croire que si ce n’est celui-ci, c’est un lac voisin qui a servi de cadre à son corpus d’allégations.

          • Sans doute un de ces docteurs qui se prennent pour le nouveau Marc Bloch parce qu’ils ont écrit une thèse qui ne sera jamais lu par personne d’autres que leur jury, et qui ne trouvant pas d’emploi comme enseignant-chercheur-maître de conf finissent dans l’enseignement secondaire

          • @Vincent Dégat : trouver un poste de maître de conf’, c’est sûr ce n’est pas évident, étant donné le copinage qui règne en maître dans le milieu. Le problème il est là, ceux qui restent sur la touche sont loin d’être tous des nuls, de même que ceux qui décrochent un poste sont très loin d’être à leur place. J’enseigne à l’université en Belgique si tu veux tout savoir après avoir enseigné dans le secondaire en France.

        • Purée, ce n’est pas bonnet d’âne, c’est benêt l’âne ce site…
          …à chaque fois qu’on les prend à contrepied ils changent de sujet ou font dans le sarcasme de mâles hystériques.
          Allez ciao les caves !

          • Encore une thésarde à faible durée de vie qui, à peine mise à jour, disparaît pour retourner dans ses profondeurs facariennes.

            De profundis.

            PS : pauvres Belges.

          • DupontMarie, ayant repondu à votre commentaire sur la sélection plus haut, je réponds ici à votre expérience de l’enseignement : vous dites avoir enseigné 7 ans en établissements difficiles tout en ayant préparé votre DEA, quinsi je ne m’abuse demande au moins 3 ans. Je vous avoue être perplexe sur la qualité de votre travail d’enseignante alors, et donc sur votre capacité à juger de ce métier (ce qui ne vous empêche pas s’empêtre un avis). En effet, si vous avez réussit votre DEA, c’est qu’il a ete prioritaire sur la préparation de vos cours, on ne fait bien qu’une chose à la fois.

        • j’en vois nulle part des arguments chez vous, les bouffons comme disent certains jeunes, j’ai autre chose à faire que d’alimenter un fil de commentaire où se réunissent les fans de Brighelli. J’ai exposé ma position nuancée sur les thèses de ce personnage plus haut mais bien sûr ni lui ni d’autres n’ont voulu y faire attention. A moins que JPB ait plusieurs pseudos pour répondre, ce dont je doute fort. Je vois mal un prof agrégé « suuurbooké » jouer à ce petit jeu 😉
          Quand je vous ai répondu sur le pourquoi chacun est concerné (suite à ma phrase tout le monde peut donner son avis), vous n’avez pas répondu non plus, etc. etc. Alors j’arrête cette discussion avec une poignée de c…. sous pseudos. Bonne continuation !

          • Je n’argumente jamais avec les cruches, fussent-elles pleines d’elles-mêmes : elles débordent et ça mouille les souliers.

          • Position nuancée? Euh je cite « Brighelli est un libéral, de ces parvenus bien lotis qui jouent les élitistes désormais…alors qu’il nous faut de véritables critiques de la modernité on a des besogneux Brighelli laïcards « héritiers » des Lumières comme ses amis de SOS éducation, politiquement illettrés et philosophiquement analphabètes … »
            Drôle de définition de « nuancé ». Sans doute est-ce une notion inaccessible aux simples mortels….

  19. Attention : les commentaires partent avant qu’on ait donné le feu vert ! D’où les doublons, avec un premier envoi avorté. Le professeur Lejeune voudra bien pardonner ce terme fort connoté.

  20. Autre point à traiter : comment envisagez-vous concrètement l’enseignement du français, tant au collège qu’au lycée ? Parce que j’ai l’âge d’avoir connu, en seconde, Montaigne etc. Puis Pascal, etc. Or il est clair que désormais quasiment aucun élève de 16 ans n’est prêt à « encaisser » cette langue, cette pensée, ces préoccupations philosophiques. Ce n’est pas un problème de mauvais enseignement, c’est une pure question de civilisation dans laquelle un élève peut vous dire sans sourciller qu’il ne lira pas tel extrait de l’Iliade parce qu’il a vu Brad Pitt en replay…
    On fait comme dans les années 90, avec une chronologie à rebours ? On risque de basculer dans les mêmes erreurs. Pourtant, je suis convaincu qu’il faut arrêter avec les groupements de textes vaguement thématiques, même si on les qualifie de problématiques. C’est toujours le même méli-mélo d’auteurs joints à de vagues pisseurs de copie journalistique, quand on n’y ajoute pas un Cabu, ou un Plantu pour faire branché.

    • Prenez La Fontaine. Il y a au mioins trois ou quatre manières d ela lire, de la plus superficielle (qui n’est pas forcément fausse) à la plus profonde. Vous voyez ce que je veux dire ? Il y a bien peu d’auteurs que l’on ne puisse explorer à différentes profondeurs. Et très peu d’auteurs dont le vocabulaire soit une barrière a priori — excepté peut-être quelques auteurs du XVIème. Et encore — Ronsard ou Du Bellay, ça se lit très bien.

  21. Bien que votre programme nécessiterait d’être un peu condensé pour en simplifier la lecture, je vote pour vous sans restriction, Brighelli ! Le bon sens fait plaisir à lire.

  22. LePoint.fr ayant réservé mon dernier article aux seuls abonnés, comme je n’ai aucun secret pour vous, vous pouvez désormais le lire ci-dessous !
    Merci qui ?

    Examens et concours : la grande farce

    Les concours de recrutement d’enseignants ne font pas le plein, c’est le moins que l’on puisse dire. Alors, demain, des profs au rabais ? se demande Brighelli.

    Les jurys des concours (en l’occurrence le CAPES) ne sont pas aussi complaisants que l’aurait souhaité le ministre. On ouvre des milliers de postes, mais des centaines d’entre eux ne seront pas pourvus, faute de candidats au niveau.

    Un bilan catastrophique

    En Lettres Modernes, 1079 admis pour 1316 postes. En Lettres classiques, l’hémorragie est encore plus sévère — près de 75% des postes ouverts ne seront pas attribués : 68 admis pour 230 postes — mais à quoi serviraient-ils, puisque le latin a été envoyé aux oubliettes par Mme Vallaud-Belkacem ? En anglais, 1055 admis pour 1225 postes ; en allemand : 149 admis pour 345 postes. En maths : 1134 admis pour 1440 postes…
    Le reste à l’unisson. C’est dire le niveau des admissibles.
    Pourtant, les ESPE (Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education, les machins destinés à revivifier les défunts IUFM) ne proposent-ils pas ce merveilleux master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation) censé former tous les futurs enseignants de France en les formatant aux délires des didacticiens et autres gourous des « Sciences de l’Education » ? En pratique, ils forment surtout des « reçus-collés », comme l’avait annoncé mon ami Pedro Cordoba, observateur lucide du système : les futurs enseignants formés dans ces « Ecoles » où l’on n’apprend rien de concret au niveau disciplinaire,, sinon l’obéissance servile aux lubies des pédagogues qui occupent le Ministère comme les termites occupent les charpentes, échouent aux concours auxquels ils sont censés être préparés, et vont former le gros des « Adjoints d’enseignement », ces cohortes de sous-profs sous-payés — mais heureusement nantis de toutes les assurances des Sciences de l’Education, faute de savoir quoi que ce soit de consistant en Lettres, en Langues, en Maths, en…

    Que faire ?

    J’ai construit par ailleurs un programme complet pour l’Ecole, à la disposition des partis qui voudraient bien s’intéresser à l’Education. Ou des candidats à la candidature de ces partis. On sait déjà que les Républicains n’ont pas très bien compris ce qui cloche dans un système dont ils ne voient que la masse émergée — le coût des salaires et des structures. Et le coût de l’ignorance, tu y penses, dis ?
    – Il faut former des enseignants qui possèdent à fond leur discipline — c’est une évidence combattue depuis vingt ans par les idéologues qui ont envahi la techno-structure de l’Education Nationale (et qui se gardent bien de faire cours en collège, eux !). Il faut les pré-recruter en leur offrant (sur concours) une bourse d’études sur le modèle de celle mise en place sous De Gaulle — Eric Anceau, en charge de l’Education à Debout la France, a bien voulu reprendre quelques-unes des idées que je lui avais communiquées.
    – Il faut reprendre à zéro le système, en imposant le travail et la transmission des savoirs, en lieu et place des occupations ludiques par lesquelles on enfonce davantage les élèves les plus déshérités, sous prétexte de les « désennuyer », afin de complaire au ministre.
    – Il faut cesser de célébrer les nouveaux bacheliers (90% de reçus cette année probablement), qui ont entre les mains un morceau de papier à mettre aux toilettes. Il faut faire du Bac un examen de fin d’études, obtenu par contrôle continu sur Première et Terminale, et laisser tout l’enseignement supérieur libre de trier les futurs étudiants — comme le font déjà aujourd’hui 45% des formations supérieures, Prépas, BTS, IUT, facs à dérogation, etc.. À quoi bon continuer à perdre énormément d’argent (près d’un milliard d’euros) pour un examen qui n’a aucun sens ? À quoi bon amputer l’année de Terminale d’un mois entier ? À quoi bon faire semblant de préparer à un examen qu’ils auront tous, sans travailler, sans rendre un seul devoir pendant l’année ? Un système de contrôle continu sacquerait les gros paresseux en leur donnant un Certificat de fin d’études qui les qualifierait tout droit pour la fac de… Triffouillis-les-oies, et non quelque bonne université où ils ont aujourd’hui le droit de pantoufler et de manger leur bourse.
    – Et il faut vraiment inciter — financièrement aussi — les meilleurs étudiants à se faire enseignants. Bien sûr que c’est le plus beau métier du monde ! Bien sûr qu’il y a un plaisir ineffable à élever chaque élève au plus haut de ses capacités ! Mais pour 1560 € par mois après 5 ans d’études, qui en voudrait, parmi vous ?
    Le système entier marche sur la tête. Nous faisons semblant de nous en satisfaire en attendant le déluge — qui va finir par tomber, et ça fera mal.

    http://pedrocordoba.blog.lemonde.fr/2013/05/20/limbroglio-des-espe-chronique-dun-desastre-annonce/

    http://blog.causeur.fr/bonnetdane/projet-pour-lecole-001220.html

    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/07/07/31001-20160707ARTFIG00129-crise-de-recrutement-des-enseignants-il-existe-des-moyens-simples-d-y-remedier.php

  23. Je n’évoquais pas les niveaux de « profondeur » auxquels vous faites pertinemment allusion, mais l’incapacité de la plupart des élèves à simplement lire le texte, dans sa longueur, sa syntaxe (forcément datée), son lexique, daté lui aussi.
    Je parle en fait de déchiffrage et de traduction ( ce que j’ai pas mal pratiqué en collège pour Corneille, Molière, etc.). Je sais que vous enseignez, que vous êtes sur le terrain. Vous devez donc mesurer les abîmes de perplexité dans lesquels sont plongés beaucoup d’élèves devant ne serait-ce qu’un extrait (narratif) du XIXe. Ah, la « voiture » d’Emma de retour de Rouen, transformée en Clio ou Mercédes par les candidats au Brevet ! Un grand moment d’uchronie.

    • Mais pas du tout ! C’est quoi ce défaitisme ? Les élèves de lycée sont encore intéressés par les idées, les pensées et la philosophie du XVIè siècle et pour cause ! L’amour est toujours l’amour, la peur de la mort est aussi angoissante aujourd’hui qu’à la Renaissance, les courtisans qui font des ronds de jambe pour devenir ministres sont toujours les mêmes abrutis, qui répondent avec un « messer, si ou un messer no ». Et Montaigne retraduit les passionne. Bien sûr, plus rien d’immédiat ( du moins dans les lycées comme le mien) ,  » tout à la pointe de l’épée » mais les yeux brillent de la même manière. Bien sûr, il faut se retrousser les manches, mouiller la chemise ou le col roulé, cela fatigue, c’est même épuisant. Mais ça fonctionne.A condition que le prof sache lire Montaigne et qu’il croit à ce qu’il aime. Tiens, vous me rappelez la salle des profs qui m’énervent à cent sous de l’heure: le lamento continuel. J’aurai bien du mal à arrêter d’enseigner en ce qui me concerne même si je comprends la fatigue de certains collègues.

  24. Excellent, cependant je souhaiterais ajouter un point important qui me semble avoir été oublié ou incorrectement présenté.
    Mettre en place un véritable service de gestion des ressources humaines dans l’éducation nationale. Actuellement le service existe mais il se contente de placer des profs devant des élèves rien de plus, alors qu’il devrait placer des compétences là où elles sont souhaitées.
    C’est peut être ce qui a été sous entendu dans l’expression « mutations douloureuses » .

    • Tout à fait !
      Mais je me reprochais déjà d’avoir été trop long et trop explicite…

    • J’ajouterai que ce service de GRH doit aussi proposer de réelles possibilités de reconversion, afin de ne pas avoir devant les eleves des enseignants démotivés qui donc instruisent mal d’une part, et partent en dépression d’autre part.

  25. « Il faut former des enseignants qui possèdent à fond leur discipline ».
    Eh ben c’est pas trop tôt ! Parce que même aux temps des CAPES ‘ultra sélectifs’ des années 80 (comment ne pas sourire à cette attribution), tout le monde était capable de devenir enseignant avec un niveau de maîtrise plus ou moins maîtrisé…uhuhu. Je rappelle à l’ami Charbonnel que toute bibliothèque universitaire possède les annales des concours de l’enseignement de ces années-là avec des rapports de jurys guère plus flatteurs que ceux d’aujourd’hui. Alors, les anciens, pas la peine de se secouer la mentule de jade !
    Il est clair qu’on n’attire pas et qu’on n’a jamais attiré les meilleurs étudiants dans cette usine syndicalisée nommée Education Nationale. Si on choisit de ne pas perdre son temps avec des morveux en gagnant une misère, c’est pas pour rien !
    Il y a plus intéressant ailleurs.

    • Avant de baver tel le crapaud haineux que vous êtes, passez l’agreg, soyez-en lauréat et démissionnez.
      La bêtise de certains candidats recalés a toujours fait l’objet de commentaires des jurys mais ne pas être agrégé ne protège pas ipso facto de la contagion d’icelle. Vous et votre acolyte wikipediophile, bouvard et pecuchet locaux, en êtes de consternants spécimens, métastases contingentes de la réelle liberté qui règne ici par la volonté de notre hôte.

  26. Si les concours – CAPES & Agrég- n’attirent pas forcément les meilleurs, ce qui, je vous le concède volontiers, n’est pas nouveau ( dans les années 80 il n’ y avait qu’un million de chômeurs) il convient de rappeler que l’on ne devient bon qu’après quelques années d’enseignement: c’est un métier qui ne peut s’apprendre qu’en le pratiquant en conditions réelles.
    Oui, une base disciplinaire très solide, bien au-delà du niveau où l’on enseigne, est indispensable; pour autant, il n’est pas nécessaire de ne sélectionner que des polytechniciens pour enseigner en collège ou en lycée!
    Sur les zones sinistrées ( ex-ZEP et autres sigles changeants), ce n’est pas tant le nombre d’élèves par classe qui importe, mais plutôt le fait que trop d’entre-eux ne sont pas des « élèves »: soit des touristes désoeuvrés sans autorité parentale, soit des jeunes gens qui s’ennuient prodigieusement et qui ne veulent qu’une chose, aller bosser.
    Ce problème concerne également une large majorité de collèges dits normaux et il faudra aller très loin dans la reconstruction du système, en démontant les arguties qui traînent depuis trente ans. Non, tous ne souhaitent ou ne peuvent aller jusqu’au bac. Un sprinter ne court pas le marathon!
    Il faudra avoir le courage de dire qu’un enseignement traditionnel n’est pas démocratique et prévoir des formations pro bien avant le lycée,
    avec le double objectif d’instruire qualitativement des élèves demandeurs et d’en finir avec le tourisme scolaire.
    Il sera temps d’enfin placer les parents devant leurs responsablités éducatives, trop souvent négligées, si besoin en tapant là où ça fait mal, soit au portefeuille. Il faut en finir avec la tolérance et les excuses prédigérées, avec un laxisme institutionnel qui ne fait qu’encourager les déviances.
    Sur l’enseignement des sciences, la méthode hypothético-déductive n’est pas mauvaise mais il faut éradiquer ses dérives: les enfants ont besoin d’un cadre solide, d’un référent sûr, de notions exactes: le travail du prof!
    L’usine à gaz des compétences est une escroquerie inutile qu’il faudra supprimer.

  27. Sur l’enseignement des sciences et en particulier de la physique, il est vrai que chaque cas est unique, j’ai vu une année un élève de 1ere S ne pas écrire une ligne de cours de l’année et il avait régulièrement entre 18 et 20 en devoirs. Il lisait le manuel afin d’anticiper avant de venir en cours et éventuellement corrigeait les fautes qui s’y trouvaient, par ailleurs il me signalait lorsque j’avais oublié un détail dans mon cours ou lorsque je faisais un erreur, impressionnant de facilité. Mais bon avec de tels élèves les profs seraient au chômage.
    Pour les autres, il faut tout d’abord leur apprendre que la physique n’explique rien. Trop d’élèves sont irrités de la prétention du prof qui fait croire en l’arrogance de la science, qui sait tout et qui va résoudre tous les problèmes sans même que le commun des mortels y comprenne quelques chose. La physique n’explique rien, absolument rien, elle se contente de décrire l’univers pour en maîtriser ses phénomènes et les exploiter éventuellement, c’est tout. il n’est qu’à voir comment les modèles évoluent, on passe de la théorie classique Newtonnienne, (qui a suffit pour aller sur la lune) à la relativité d’Einstein (indispensable pour faire fonctionner vos portables), pourtant rien n’a changé, mais la physique des hommes, celle décrit, à changé et elle changera encore. Sur l’enseignement il faut remettre en avant ce qu’est de travailler. Quand j’étais lycéen je refaisais toutes les démonstrations qui avaient été faites par le prof, en partant d’une feuille blanche jusqu’à ce que je sache les refaire. Quand j’ai commencé à faire de l’astronomie, pendant mes vacances , chaque jour plusieurs fois de suite, je reprenais une feuille blanche grand format et je redessinais le ciel étoilé jusqu’ à ce que je sache placer toutes les étoiles à leur place, avec leurs noms. Ca c’est travailler. Aujourd’hui on veut nous faire croire que travailler c’est voir des notions, recueillir quelque bribes de formules qui n’ont même pas été copiées de la main de l’élève et écouter un bref résumé du prof sur la pile de papiers qu’il a distribuée et qui finira dans le classeur sans même avoir tout lu.

    • « La physique n’explique rien, absolument rien, elle se contente de décrire l’univers pour en maîtriser ses phénomènes et les exploiter éventuellement, c’est tout. »

      Voilà une affirmation digne du Père Emptoire. Probablement basée sur une acception bien étroite de ce qu’est une « explication » en physique. Je n’ose écrire « en sciences » tant la physique y occupe une place à part (« une discipline à part entière mais entièrement à part »).

      Si on accepte l’idée qu’une explication scientifique est une formidable réduction dans l’arbitraire de la description, on englobe (terrestre) aussi bien les spécificités de l’explication très hiérarchisée de la physique (théories générales / modèles) mais aussi une base saine pour la nébuleuse des « sciences de l’homme » qui ne chercherait pas à singer les sciences de la nature (peut-être une doctoresse en histoire(s) pourra-t-elle nous distraire en nous exposant sa vision de l’épistémologie de son champ )

      Nier toute capacité explicative à la physique revient à la niveler au rang de la statistique babiologique : répertoire déstructuré mas illimité de procédures plus ou moins efficaces.

      Dans l’enseignement, cela consiste à essevétiser celui de la physique : modalité de sa castration très en vogue chez les zipéaires.

      Goudron et plumes…

      * pour éviter tout malentendu, je signale à certaines qu’il ne s’agit pas là nécessairement d’un insulte.

          • Un jour une élève est venue me voir à la fin du cours, un peu perdue. Elle m’a dit, « monsieur je ne comprends pas, la physique explique tant de choses, alors pourquoi on nous dit qu’il y a dieu et tout ça..? » . Je lui ai répondu la même chose que ce que je répète, la physique n’explique rien absolument rien, elle décrit.
            Pour les explications c’est toi qui te fais ton idée de l’univers avec tes convictions.
            Pourquoi le ciel est-il bleu?
            Parce que les ondes électromagnétiques issues de la lumière du soleil contiennent différentes couleurs mais que les molécules de l’atmosphère diffusent le bleu et pas les autres couleurs. Mais c’est quoi le bleu ? c’est la perception que l’on a d’une radiation de longueur d’onde d’environ 440 nm quand elle excite une cellule sensible au bleu de la rétine.
            Voyez vous une explication dans tout cela , non une description de phénomènes..

    • Poser un « pourquoi » revient à expliquer. Decrire répond à un « comment ».
      La physique peut répondre à des « pourquoi », je dirais même que c’est la science qui le peut le mieux.
      Hors de question ainsi de répondre à un « pourquoi » en mathématiques (pourquoi 2+2=4…!) et c’est aussi souvent compliqué en biologie ou en géologie (« Pourquoi il y a un séisme ici et pas la? » Ca on peut répondre, mais « Pourquoi notre cœur bat? » La c’est plus compliqué. On peut expliquer comment, et à quoi cela sert, c’est tout.)

  28. Vous pourrez mettre en place les réformes que vous souhaitez tant que les parents s’imagineront pouvoir remettre en question ne serait-ce qu’une décision d’ordre disciplinaire et obtenir gain de cause, vous l’aurez dans le baba (toutes classes sociales confondues, il n’y pas d’exception dans ce domaine). La responsabilité et l’implication des parents ne devraient se limiter qu’aux résultats de leurs enfants et à leurs comportements. Idem, quant à la présence de parents en conseil de classe ou d’élèves délégués, leur présence n’est pas seulement parfaitement inutile; elle participe à vous discréditer sournoisement. Les propos, les échange entre les profs concernant sur leurs élèves ne regarde que vous. Bref, une bonne méthode d’apprentissage de la lecture et la sacralité du prof et ce sera pas mal.
    Les parents peuvent être un véritable soutient aux profs comme aux élèves mais en dehors de l’enceinte scolaire.

  29. Il faut commencer par réhabiliter les petits métiers : premier ministre, président de la république, président de ceci de cela, ambassadeur du pôle nord et du pôle sud réunis (nous venons de perdre d’ailleurs notre éminent ambassadeur planétaire qui avait des idées sur le devenir de la planète et qui actait dans les médias – ou jactait dans les médias, je ne sais plus).

    Dans la besace de chaque professeur il y a un intellectuel qui sommeille et un président de jury qui nous surveille !
    Prenez garde à l’enseignement …

    Vive les enseignants, vive les enseignés mes biens chers frères !

  30. Il y a des phrases dont la profondeur m’en impose :

    – On va jouer le ballon ! nous dit l’entraîneur de l’équipe de football lors de la conférence de presse devant la foule de journalistes éblouis.

    D’où avalanche de commentaires aussi nombreux que ceux de la Guerre des Gaules de Jules César.

      • J’ai vu Kick-Ass film parodique des super-héros très réussi dans son genre et qui reprend cette chanson culte.
        Ceci dit … la culture anglo-saxonne rock m’est terra incognita !
        Il m’a donc fallu aller voir de près cette histoire de ville qui n’est pas assez grande pour nous deux ..;

        En fait je crois que les villes sont faites justement pour qu’y cohabite une grande diversité et pour que personne ne s’y sente tricard !

  31. On dit : internet est un petit village globalisé ; non ! il s’agit plutôt d’une ville où habitent des immortels.

    Une bibliothèque croisée …

  32. Ce que je pense du projet Brighelli pour l’école à la française ? Il a une jolie couleur sépia ; on dirait une photo noir et blanc, un peu jaunie des années cinquante, ou une relecture d’Enid Blyton ou un Agatha Christie des années trente.
    Cela a son charme …

    • Précisément, Driout : votre référence au Club des Cinq nourrit les arguments de JPB sur l’appauvrissement du vocabulaire et ses inévitables conséquences sur les capacités de compréhension. Sans oublier l’inévitable politiquement correct.
      Je vous trouve bien condescendant pour critiquer un projet construit et complet.
      Vous semblez défendre une prétendue  » modernité  » (comme chacun sait, hormis les pédagogos, délétère en matière d’instruction) aux dépens de méthodes, certes d’un autre âge, mais qui ont fait la preuve de leur efficacité.
       » Les classes populaires (petits paysans, ouvriers, employés) représentaient 20% des élèves des grandes écoles à l’époque (1965) où Bourdieu et Passeron regrettaient la main-mise des « héritiers » sur le système, parlant de « reproduction ». Aujourd’hui, après quarante ans de lutte contre les inégalités, on en est à 9% en moyenne. »

  33. D’après ce que j’ai compris des projets de la Commission européenne – qui est pilotée par la banque d’affaires Goldman Sachs en fait – l’objectif est de faire venir plusieurs dizaines de millions d’Africains et d’Orientaux majoritairement musulmans en Europe dans les prochaines décennies afin de remplacer dans tous les travaux prolétaires la population actuelle trop bien élevée, trop éduquée et qui a le grand tort de vieillir en coûtant cher.

    Dites-moi que je me trompe … mais il semble bien que les projets sont clairement affichés comme cela.
    J’espère qu’il s’agit juste d’un cauchemar et que tout ceci va être dissipé à la clarté du jour.

    • Le projet brighellien serait peut-être bon pour un pays culturellement homogène et d’un haut niveau de développement comme l’Islande ou le Japon avec un taux d’immigration quasiment nul mais pour des pays comme la France et les Etats-Unis où l’immigration est massive il me paraît voué à un total échec.

      Ceci dit je souhaite me tromper !

  34. L’idée de faire baisser le coût de la main d’œuvre non-qualifiée paraît être un calcul économique rationnel à première vue mais je pense que la perte d’homogénéité culturelle et l’abaissement éducatif qui sont les corollaires de cette politique centrée sur un calcul à court terme finissent par détruire les institutions démocratiques et ne conduisent à une guerre civile plus ou moins larvée sous diverses formes – cultuelle comme au Bataclan et à Charlie Hebdo, raciale comme à Dallas etc.

    Et puis dans ces calculs de banquiers – qui n’ont rien de scientifiques visionnaires – on ne tient nullement compte des progrès technologiques et de l’impondérable humain.

    Je parie plutôt sur l’échec final des projets plus ou moins fumeux de gens qui additionnent comme je le disais les choux et les carottes pour présenter un bilan plus flatteur à leurs actionnaires !

  35. Croire que les banquiers sont omniscients parce qu’ils payent bien ? Demandez donc aux actionnaires de Lehmann Brothers, de Fanny Mae et de Freddie Mac pour ne parler que de faillites récentes !

    Wall Street est pavée de sociétés qui sont tombées de leur piédestal toutes plus glorieuses les unes que les autres.
    Non l’argent n’est pas la valeur la plus sûre au monde … c’est une jolie imposture de prétendre cela !
    Je pense que la solidité morale et la compétence intellectuelle sont de plus sûrs atouts pour une nation qu’un tas d’or équivoque !

    • V’la que notre Driout prête sa voix à Charging Bull maintenant. Serait-ce une invitation déguisée à venir lui caresser les naseaux…ou pire encore ?

  36. Excellent en tous points, merci.
    J’ai eu la chance d’être élève de primaire dans une école normale qui formait en même temps les  » élèves-maîtres  » comme on les appelait fort justement.
    Je remercie mes instituteurs de m’avoir donné cette formation rigoureuse et ces savoirs. Grâce à quoi – entre autre – j’ai réussi ma vie professionnelle.
    J’ai particulièrement apprécié la coquille –je n’ose penser que c’est un lapsus –  » des zones scolaires en quartiers d’orage « . Très joli et tellement à propos.

  37. Avant de nous quitter pour aller me prendre une branlée au Marshall Chess par un(e) gosse de 15 ans, je veux bien me charger de réformer à la rentrée La Bellekassetou d’un bon coup de rein laïc et couscoussier, il suffira que je la prenne ‘à la sarrazine’ dans la bonne direction.
    Taïaut, taïaut, Montjoie, Charlemagne, Charles Martel, Charles Péguy, Charles Jourdan…

  38. Je suis d’accord avec flo : le gros écueil de l’éducation nationale est que l’on n’enseigne plus la lecture en CP, avec la seule méthode qui marche : le b-a ba, d’où les 40 % rarement avoués de collégiens en difficulté de lecture.
    Malheureusement, nos grands chercheurs font un constat erroné sur les causes de la « dyslexie » et autres « dys »; qui toucheraient jusqu’à 10 % d’une classe d’âge : ils font de savantes recherches sur le cerveau, sans JAMAIS se poser la question : quelle a été la méthode d’apprentissage ?

  39. « De nouveaux programmes seront définis, après consultation non des experts mais des praticiens. »

    Il faut aller plus loin : on nomme une commission d’enseignants (y compris d’affreux pédagogistes), on enferme tout ce petit monde à clé et on n’ouvre que si un document au contenu dense, cohérent et progressif a été pondu et glissé sous la porte feuille par feuille.

    S’il y a moins de sortants vivants que d’entrants, ce n’est pas grave, l’intérêt supérieur des zenfants prévaut sur toute autre considération.

  40. maîtriser les formes simples des quatre opérations de base à la fin du CP :

    Un peu de modestie SVP : addition au CP, multiplication fin CP/début CE1, différence fin CE1, la soustraction – plus compliquée venant plus tard.
    Quant à la division, Condorcet déjà observait que tout le monde n’y accède pas…
    N’ai-je pas lu récemment qu’une première dame de France…

    • La bagarre peut commencer : addition ET soustraction au CP, (la soustraction est l’opération la plus difficile car elle fait appel à l’abstraction), mutiplication au CE1 et division 3ème trimestre de CE2. (partage et reste)
      A M. Brighelli : comment concevoir les manuels scolaires ? Véritable travail de fond. Tout sera à refaire, sans oublier de se plonger dans les anciens manuels.

      • « La bagarre peut commencer »

        Si ça vous amuse… Mais pas avant d’avoir fait remarquer que JPB a écrit :

        « Il faut par exemple que tous les enfants sachent maîtriser les formes simples des quatre opérations de base à la fin du CP. »

        « Formes simples » il a dit, le monsieur.

        • Oui, je suis d’accord, nous parlons bien de « formes simples ».
          M. Brighelli, je crois avoir lu que votre petite fille est au CP, il est clair que l’on peut aborder la notion de partage au CP. De là à parler de division en tant que technique opératoire…
          Je ne cherche pas à critiquer, j’aimerais juste apporter un peu d’eau au moulin, (quelques gouttes)

          • En fait ma fille passe en CE2 — elle a fait deux années en une. Mais ce n’est pas ma référence. J’ai dans mes relations directes une gamine des Quartiers Nord de Marseille qui est en CE2 (et rentre donc en CM1) et qui tout récemment résolvait des équations à une inconnue du genre 12x-6=-5-2x. Les enfants ont des ressources quand on les sollicite.
            Et mes élèves de prépas qui ont fait les Olympiades de maths m’ont raconté maintes fois,c es dernières années, s’être retrouvés confrontés, eux élèves de Terminale, à des petits Chinois de 11 ou 12 ans. Je sais bien qu’ils sont nombreux, qu’ils doivent avoir nombre de surdoués, mais enfin, s’ils ne les sollicitaient pas, comment les feraient-ils émerger ?

      • Si on fait manipuler aux enfants des petits cailloux, ou compter avec leurs doigts, ils peuvent comprendre dès le CP les quatre opérations.
        C’est très bien expliqué dans les cahiers de calcul du GRIP.

  41. Les 4 opérations élémentaires ?
    – La passe avant
    – La passe arrière
    – Le petit pont
    – La feinte

    Non ! je n’en vois pas d’autres qui rapportent …

  42. Vous voulez que je vous parle de la division concrètement ? A ma connaissance les caissiers et caissières de supermarchés, hypermarchés et autres supérettes ne savent faire aucune opération de tête. Contrairement aux petits commerçants de mon enfance …
    Toutes les opérations sont faites automatiquement par les caisses jusqu’au rendu de monnaie.
    La preuve ? Quand il y a une remise momentanée mettons 50% sur le prix de l’article ce qui revient à diviser par deux (c’est on ne peut plus simple), les opérateurs sont obligés de faire faire l’opération par la caisse enregistreuse puis de l’annuler !
    En résumé le calcul mental est absolument devenu lettre morte !

    Je ne sais si c’est la faute de l’enseignement ou faute d’entraînement ! Probablement un peu des deux …

  43. D’une manière générale c’est un phénomène biologique bien connu : un membre dont on n’a pas l’usage s’atrophie !
    Comme tous les mécanismes que nous intégrons au fil des ans jusqu’à l’âge adulte tendent à être remplacés par des machines et que ce phénomène ne fait que s’amplifier on peut imaginer dans quelques décennies des êtres humains dont les fonctions premières auront été subtilisées par des robots.
    Quand les automobiles seront toutes automatiques plus personne ne saura conduire sauf peut-être les pilotes de Formule 1 ! Et encore … car y aura-t-il alors un quelconque intérêt pour le sport automobile ?

    On a d’ailleurs par moment tendance à croire que nos sociétés sont en mode pilotage automatique tant la volonté politique est discréditée !
    La personne humaine sera rongée par le bas et rognée par le haut ! L’ordinateur central n’aura même plus besoin de supprimer l’humanité elle se sera supprimée toute seule.

    Notre sentiment d’exister ne vient que de la résistance que le monde qui nous entoure nous donne ! La facilité qui consiste à déléguer nos fonctions inférieures et supérieures nous dégage de toute responsabilité et de toute personnalité morale.

    Fin de l’histoire ! Début de l’ère des machines …

  44. « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas , c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles  »
    On peut aborder (je dis bien aborder) la division en CP ; il n’y a aucun inconvénient à le faire .

  45. Tiens JPB ! Un enfant de Marseille qui vient de mourir : Jacques Rouffio ! Comme le lien entre Marseille et le cinéma est grand et ancien je pensais que cela vous aurait inspiré une notule.
    Son premier film en 1967 « L’Horizon » parlait des mutins de 1917 et fut un échec complet.

    • P.S Je ne me souviens pas que ce film ait jamais été programmé à la télévision française d’intérêt public contrairement aux « Sentiers de la gloire » de l’illustre Kubrick.

  46. Brighelli est très attaché à la république jacobine ; cette république s’est malheureusement illustrée de façon sanglante en 14/18 en fusillant à tort et à travers les soldats qui calaient devant la tuerie ; seule l’Italie a fait pire … et la réputation militaire de l’Italie n’est pas spécialement glorieuse.

    Le mythe républicain français dont on nous rebat les oreilles continuellement !

    • Mon grand-père paternel qui était lieutenant en 14/18 disait que la hiérarchie militaire française n’hésitait pas à alourdir les fautes des soldats afin de faire pression sur eux et d’aggraver leur cas. Et mon grand-père était un homme dont la parole était au-dessus de tout soupçon.

    • 639 fusillés pour « désobéissance militaire », sur les 8,4 millions de soldats mobilisés lors du premier conflit mondial, ça ne fait jamais que 0,007%, on est très loin de la république qui fusille à tort et à travers, d’autant que ce chiffre inclus tout et n’importe quoi (abandon de poste devant l’ennemi, désertion, voie de faits sur un supérieur, incitation à la désobéissance etc) et que d’après l’historien et général André Bach « certains dossiers ne sont vraiment pas glorieux ». Bref, essayez encore.

  47. Voilà des propositions de bon sens. Surtout le fait de redonner au conseil de classe un rôle de décision, car, depuis quelques années, je me demande de plus en plus pourquoi l’administration nous invite à ces causeries vides de sens.
    J’irai cependant plus loin sur la prime de rentrée scolaire qui devrait plutôt être versée aux établissements, à charge pour eux de fournir le matériel nécessaire, y compris la blouse de chimie et les affaires d’EPS, voire peut-être un uniforme. Cela éviterait, pouvons-nous espérer, le racket, les vols et les tenues inappropriées (sans vouloir trop jouer les mères la pudeur, je me passe volontier de la vue sur les caleçons ou la moitié de la raie des fesses de ces chers petits).
    Un cadrage national est indispensable sur les programmes et les règlements intérieurs. Par contre, rien n’empêche, en EMC ou en vie de classe, de faire traduire aux élèves le règlement et la charte de la laïcité à l’école, incompréhensibles pour beaucoup.
    Quant à la cantine, source de conflits sans fin, elle n’est pas indispensable et cela ne me choquerait pas que les enfants amènent leur panier comme c’est le cas dans d’autres pays, et en France pour la plupart des allergiques.

  48. Puisqu’on se bat avec les pourcentages, en voici un:
    « Les résultats quasi-définitifs viennent de tomber pour la session 2016 du bac. Avec un taux de réussite proche
    de 89 %, le record de 2014 est tombé. »(AFP) .
    Alors euh…moi je veux bien qu’on perde son temps à causer dans Bonnet d’âne d’un projet pour l’école, chacun avançant ses petites recettes sur son petit fourneau, mais avec des statistiques pareilles cette discussion a quelque chose d’éventé qui sent un peu le combat d’arrière-garde, non ? J’ai dit une connerie là…?

    • Si je vous comprends bien, pour vous le système fonctionne parce qu’on a 90% de réussite au bac?
      On peut le voir ainsi, mais c’est oublier que le bac d’aujourd’hui ne vaut pas grand chose…

  49. Mes petits chéris j’ai une très mauvaise nouvelle à vous apprendre: la France va perdre face au Portugal. Les astres ont parlé; en corrigeant mes calculs et en tenant compte de la précession des équinoxes, j’ai le regret de vous annoncer que Jupiter tombe dans la Vierge et non pas dans les Poissons comme je l’avais prédit. Résultat: les lusitaniens nous foutent 3 buts à 1, sauf si Mercure décide tout à coup de revenir dans la Balance…j’y retourne, quelques vérifications s’imposent.
    Perso je m’en fous complètement de qui gagne ou perd, mais ça me ferait de la peine pour Brighelli si la France gagnait, tout son billet à revoir !

    • Je constate que le réacteur des interventions diverge, on est loin du projet pour l’école. Mais pour revenir à l’item, que ce serait bon qu’ils perdent.

  50. Monsieur Brighelli,

    Vos propositions seraient salutaires pour notre école, mais y a-t-il une oreille pour les entendre? manifestement nous sommes gouvernés par des autruches!! Je souscris entièrement à vos analyses sur l’état lamentable de notre école, et je suis une fidèle lectrice de vos livres et articles depuis plusieurs années.
    Je suis maman de trois enfants, habitant une commune du 93 (moins craignos que d’autres) et mes enfants ont la chance pour le moment d’être dans un groupe scolaire « maternelle-élémentaire » assez tranquille, avec un bon encadrement et des enfants bien gérés par leurs parents. Cela dit je constate années après années la dégringolade du niveau des élèves et je dois régulièrement corriger moi-même les leçons de mon fils qui passe en ce2. Les parents ont-ils tous du temps à consacrer à ce qui relève des prérogatives de l’instituteur? et ont-ils tous le niveau requis pour relever les nombreuses fautes que font leurs enfants dans leurs leçons?
    Nous avons la chance d’être doté d’un certain capital culturel et les livres font partis de l’environnement dans lequel mes enfants évoluent quotidiennement, ils sont donc (j’ose espérer) à l’abri comme vous le dites dans un de vos articles « des pédagogies aventureuses » et je peux pallier les méthodes qui s’avèreront nocives pour leur scolarité.
    Les constatations sont toutes plus amères les unes que les autres: des parents d’élèves qui essayent de recruter des candidats à inscrire sur leur liste et qui ne sont bons qu’à organiser des goûters (et accessoirement faisant de l’école une annexe ou un prolongement de leur domicile), complètement ignorants des enjeux des réformes qui se concoctent rue de Grenelle; absence de notes, de contrôles de connaissance, de dictées, de rédactions, et j’en passe, mais ça vous le savez déjà!

    Je n’ai pas spécialement la fibre pédagogique mais force est de constater que je dois redoubler d’efforts pour faire comprendre à mes enfants l’importance de la lecture et de l’écriture; alors évidemment, grande lectrice moi-même l’exemple est sous leurs yeux quotidiennement mais encore une fois, l’école ne sollicite pas de nos enfants d’efforts soutenus et je me retrouve prise dans un étau entre le devoir de transmission (qui, me semble-t-il exclut la contrainte) et le fait de leur imposer du travail en plus pour élever leur niveau…prenant le risque de passer pour une tortionnaire!!

    Monsieur Brighelli, vous nous proposez régulièrement vos brillantes analyses, aujourd’hui je vous demande des conseils sur les supports que je pourrais utiliser avec mes enfants, surtout pour le plus grand qui passe en ce2, les deux petits étant encore en maternelle. J’ai évidemment pris le parti de ne plus acheter les livres pour enfants qui ont été rafraichis au détriment de la version originale beaucoup plus riche (je fais notamment référence à votre récent article sur la série « le club des cinq).

    Merci et au plaisir de vous lire.

  51. Quelques remarques :
    ° Ce ne sont pas les politiques qui font et défont l’Education, c’est l’ECONOMIE ;
    les politiques se contentent de rédiger des textes d’application…
    il semble donc peu probable de pouvoir inverser le mouvement…
    c’est l’Economie – et l’économie – qui dirigent plus que jamais : se passer de l’homme, c’est réduire le coût du travail, optimiser « rentabilité », « productivité » ; tout est affaire de court terme… ;
    or l’Education, l’Ecole, c’est sur du « long terme » !

    ° s’il y a toujours plus « d’héritiers », c’est que les places sont aussi de plus en plus limitées (voir les conséquences – qui n’en sont qu’à leur début – de la ROBOTISATION généralisée)
    cf. Le rapatriement d’une usine Adidas d’un pays asiatique aux USA, qui se solde par, non pas l’embauche de milliers de salariés, comme prévu, mais de centaines seulement, grâce à l’utilisation de …robots ;
    même en Chine ! où, récemment, un centaine de mille ouvriers ont été mis au chômage, pour être remplacés par ces mêmes, ou d’autres, robots… avec la promesse que grâce à des formations, ils pourront se « concentrer sur des tâches plus complexes » !! toujours et encore les mensonges…
    l’utilisation de la NOVLANGUE n’est plus à un mot près ! « démocratisation » « compétences » « égalitarisme » « citoyen » (citoyen, adjectif associé à toutes les sauces)…

    ° la « valeur travail » ; aïe ! comment la ré-habiliter alors qu’IL Y AURA DE MOINS EN MOINS « d’offres d’emplois » sur le MARCHE DU TRAVAIL ! et que tout est fait… pour donner envie de ne pas travail(ler)…
    Ce n’est pas pour rien que se met lentement mais sûrement en place, à travers la planète, le « salaire universel »…

    ° tout ce que vous préconisez a quelque chose de « surrané » (je ne sais quel mot employer : c’est comme du sucré/salé : c’est très plaisant, mais « ça fait bizarre » !), ne correspond plus au monde dans lequel nous vivons…
    vous raisonnez comme si on était dans le monde des années 60, avec un « plein emploi », des « perspectives d’avenir », etc…
    l’Ecole parfaite de la République… telle qu’on peut la rêver…
    mais, les BTS ne débouchent plus sur rien de tangible et ne parlons même pas des Bacs Pro…
    c’est un mensonge que de le faire croire !
    dans les années 1970, les diplômes délivrés par l’université ne donnaient déjà pas forcément de débouchés sur le marché du travail… (après une maîtrise d’anglais à la Sorbonne, en ce qui me concerne, à part me présenter au capes ou à l’agrég, les choix étaient déjà restreints…)
    alors maintenant !?

    ON NE REVIENT PAS EN ARRIERE…
    Il s’agit de ré-inventer, ou d’inventer un autre système et non pas « d’améliorer » ou de revenir à un
    passé idéalisé…
    mais c’est une toute autre H(h)istoire…

    je vous admire quand même beaucoup d’y croire encore et toujours et de continuer à lutter !
    c’est si rare !

    • Je sais bien que le facteur économique est — etc.
      C’est bien pourquoi je ne crois pas que le néo-libéralisme soit viable même à moyen terme. Il est le problème, pas la solution. Il est la réalisation — au sens propre — des fameuses contradictions internes du capitalisme.
      En attendant, il faut bien transmettre quelque chose aux enfants, non ? J’essaie juste de déterminer quoi — et comment.
      L’Ecole n’a as pour fonction première de former à un travail. « Je ne bâtis que pierres vives, ce sont hommes », dit Rabelais.
      Salutations…

    • Le salaire universel ne signifie pas qu’on aura des armées de larves ai ne travailleront pas. Vous-mêmes, vous voyez-vous passer vos journées à ne rien faire? Alors pourquoi penser que ce sera le cas des autres?
      Le salaire universel permettait aux familles de prendre le temps de s’occuper de leurs enfants, de les éduquer, il permettrait de TRAVAILLER autrement, à son compte, sans se demander comment manger demain, et donc de créer des richesses et des savoirs.
      Travailler n’est pas de le ver chaque matin pour aller au turbin dans une usine, faire un métier qui ne vous intéresse pas, qui est purement alimentaire, et qui vous abruti un peu plus chaque jour

  52. Enseignante en College désabusée par le système que j’envisage sérieusement de quitter, et future maman inquiète pour l’instruction de mes enfants, j’applaudis à votre projet.

    J’y apporterai 3 nuances ou compléments:
    – vous dites réserver l’informatique au supérieur. Je pense que ce serait une erreur car il constitue finalement une langue étrangère : tot apprise elle est mieux maîtrisée. Bien sûr il ne s’agit pas de remplacer l’enseignant par l’outils informatique, mais les eleves doivent apprendre tot a utiliser cet outils, pour justement le maîtriser fan le supérieur et s’en servir alors pour apprendre.
    – vous parlez d’oublier un peu le « rythme naturel de l’enfant ». Pas trop tout de même! Par exemple, il est aberrant de demander à un enfant de 5 ans d’écrire proprement en cursive (ce qui est fait aujourd’hui, alors meme qu’ils ne connaissent pas tout l’alphabet en lettres bâtons), les capacités de motricité fine de son cerveau ne le lui permette pas, et c’est ainsi le mettre en échec face à l’écriture des le départ!
    – enfin, il serait bon que les enseignants puissent d’une part accéder facillern Ga une telle reconversion d’une part, d’autre part que ceux qui n’ont rien à faire dans ce métier parce que « jemenfoutistes » puissent être remerciés. (Là je sens que je vais en gare hurler plus d’un…)

      • Je n’en doute pas, mais cela dépend aussi de votre métier. Car à 30 ans il fait avoir l’envie, le temps, les capacités de s’y mettre. Alors que si vous avez appris avant c’est comme tout, c’est plus facile.
        Et les jeunes aujourd’hui passent beaucoup de temps sur les smartphones pu les tablettes mais ne savent pas se servir d’un ordinateur… (J’en ai la preuve trop souvent)

  53. Je me suis absenté deux jours, d’où le délai de parution des commentaires, qui ont besoin de mon approbation — donnée par principe, mais encore faut-il que je les tire de la salle d’attente…

  54. Bonjour,
    sans doute ai je été un peu trop caustique, en postant commentaire trivial, j’ai bâclé mon travail et j’ai été censuré.
    En proposant de donner le bac à l’ancienneté de façon ironique, j’ai évoqué en parallèle l’avancement des professeurs, bien souvent méconnu de ceux qui ne fréquentent pas d’enseignants. Il se trouve qu’un prof dispose de trois façon d’avancer dans sa carrière, j’en parle en connaissance de cause puisque j’ai expérimenté les trois. Il y a l’ancienneté, il y a le « piston » et il y a le travail. Personnellement j’ai débuté très difficilement dans le métier, je n’ai progressé qu’à l’ancienneté pendant mes premières années, puis une rencontre fortuite m’a fait progresser de façon fulgurante, le fameux « piston », il eut suffi que je rencontre un inspecteur ayant une idéologie proche de la mienne, pas de politique, ni d’intérêts personnels là dedans, mais uniquement une éthique et un engagement partagés, je n’en dirai pas plus, mais ce cas de figure peut être extrapolé au militantisme politique, le lien de familial, l’amitié. Enfin quand j’ai pu faire coller mes compétences à mon affectation j’ai pu avancer par mon travail, mais toujours grâce à l’aide d’un collègue qui m’a recommandé. Tout ceci pour répéter que la gestion des ressources humaines est absente de l’éducation nationale, qu’un professeur peut très bien être billant par son charisme une année et sombrer dans les profondeurs de l’oubli l’année suivante, victime de réformes aveugles. Exemple: la réforme des enseignements technologiques, je côtoyais des collègues agrégés qui étaient des modèles de discipline, d’organisation et de travail, du jour au lendemain , leur métier a disparu purement et simplement. Ils se sont retrouvés sans classe. Leurs sections ont purement et simplement disparu, des bacs STI, F1, F2, F3, « circulez y a plus rien à voir !». C’est tout une organisation, des salles, du matériel de pointe, des séances de travaux pratiques de longue haleine, des formations qui débouchaient sur de réelles compétences, en électronique, électrotechnique, automatisme, mécanique, réduites à néant, il ne resterait qu’une seule section STI. Cette forme d’enseignement imposée aura conduit un enseignant d’électronique au suicide au cours de la rentrée 2013, ce professeur en détresse ne se voyait pas « brader » ses connaissances du jour au lendemain, pour devoir mettre en place un enseignement complètement creux mais qui demande un temps de préparation énorme.
    Aujourd’hui les professeurs n’avanceront plus grâce à leur travail mais par ce qu’ils feront en dehors de leur travail: sorties, animations, clubs, blogs, le contenu et le noyau dur du savoir se réduit à de l’animation culturelle. Ajoutez à cela une absence de mesures de sanctions disciplinaires et vous avez ce qui se passe actuellement dans les collèges; sans doute détenteurs du record du nombre de journées d’arrêt de maladie. dans ces conditions j’ai préféré personnellement quitter l’enseignement, je ne suis pas (plus) compétent, je mérite mieux que ça.

  55. Merci M. Brighelli.
    En lisant cette proposition, je rêvai, je m’enthousiasmai comme autrefois Candide en Eldorado. Mais cette proposition n’est pas utopique : elle ne propose pas un négatif invitant à reconsidérer nos pratiques, elle est praticable. Elle remet les pendules à l’heure sans concession sirupeuse à une pensée lisse qui fait taire la grogne sociale sous les oripeaux du jusqu-ici-tout-va-bien et du vous-avez-votre-mot-à-dire. Elle respecte les êtres humains. Or, la populace, depuis qu’elle a accès à un minimum d’éducation et n’est pas abrutie par douze heures par jour de travaux dans les champs ou dans les mines, depuis qu’elle sait lire, ne saurait, à terme, se contenter de vos divertissements de pacotilles. Ces enfants de 30 ans, qui en furent les premières victimes, en reviennent comme d’une cure de désintoxication, il est à parier qu’ils détourneront leurs enfants de ce vice. Messieurs, je vous propose deux alternatives, si vous voulez perdurer dans l’abrutissement du peuple : la dictature militaire avec tortures, emprisonnements, autodafé, technique éprouvée dont on sait, qu’à terme, elle se heurte à une exaspération populaire ; en deux : exil sur Mars ou dans les grand collèges parisiens ou tels un béké, votre race s’épuisera avec progéniture sans vigueur intellectuelle et par étiolement et décadence qui a vu périr tant de dynastie. Et l’histoire vous retiendra comme des tyrans et comme des faibles, vous trouverez, n’en doutez pas, des Hugo, pour ridiculiser votre piètre pouvoir. Toujours la raison et la sagesse gagneront. Ce n’est pas pour rien que Montaigne, Molière, Voltaire et Hugo rient au nez de vos semblables.

  56. Votre projet est plein de bon sens mais hyper-ambitieux dans le contexte actuel de nivellement par le bas, il n’a donc aucune chance d’aboutir. La Gauche le torpillerait car contraire au dogme en vigueur et la Droite aussi car elle besoin de temps de cerveau pour vendre du coca et pas d’individus capables de réfléchir à leur condition.
    L’éducation, une vraie pas celle d’aujourd’hui, permettrait de lutter contre les obscurantismes de tous poils et réduirait l’influence de beaucoup de groupes de pression mais aurait le gros désavantage de pousser une majeurs partie de la population à vouloir changer sa condition. Il vaut mieux continuer à donner le bac à 80% (demain 100% ?) d’une génération et laisser rentrer tout le monde en fac pour contenir le taux de chômage.

  57. Beau programme ! EN tant qu’enseignante dans un secteur plutôt défavorisé, dans un établissement malgré tout passable car je peux y enseigner sans brouhaha (pour mon plus grand plaisir, je suis navrée de constater que les réformes actuelles dégoûtent les rares profs qui, comme moi, prennent plaisir à enseigner, et maîtrisent aussi bien la « gestion de classe », comme ils disaient à l’iUFM (plus trivialement, j’ai pas le bordel dans mes cours, quoi), à une solide culture générale, dans des secteurs divers (désolée de me jeter des fleurs). Il conviendrait de vouloir garder ce genre de personnels, trop rares aujourd’hui (la motivation est en vois d’extinction par chez nous), qui apprécient de se retrouver en face de leurs classes et n’ont besoin d’aucun cachet pour se sentir plutôt à l’aise dans ce boulot (qui ont juste besoin de fermer les oreilles très fort aux termes de dnb compétences, livret, histoire des arts, accompagnement personnalisés (en classe complète), éducation à la santé et à la citoyenneté, cycle, tice, enfin, vous voyez le topo).

    J’applaudis des deux mains le recentrage sur les fondamentaux (qui n’ont pas ce nom pour rien), la place de choix à accorder aux (bien nommées) humanités, la relégation du miraculeux outil informatique à la classe de seconde, ce serait déjà très bien, l’arrêt du tout ludique, etc.

    Cependant, je vous trouve bien sévère avec l’accompagnement éducatif :
    – en tant qu’aide aux devoirs, il peut s’avérer précieux (une élève, pas brillante, mignonnette, très volontaire en classe mais qui ne fiche pas grand chose à la maison), me raconte qu’elle n’arrive pas trop à travailler chez elle, car elle partage sa chambre avec 3 sœurs plus jeunes et qu’en tant que doyenne de chambrée, elle est sollicitée pour le rangement et compagnie. Ce genre d’élève a toute sa place en heure d’aide aux devoirs.
    – l’accompagnement éducatif « club de latin », à destination des 6e, supprimé en septembre 2015 par le ministère, m’était précieux aussi, pour bâtir mon cheptel, en ramenant doucement vers les humanités des élèves qui entraient au collège bien loin de ce genre de préoccupation, et avec un bagage culturel indigent. une année de club de latin, ludique, certes, mais où ça parlait latin, et l’inscription dans l’option se faisait plus naturellement. Ça favorisait de ce fait la mixité sociale dans mon option, ce qui ne peut nuire à personne.

    De même, je conçois tout à fait qu’on peut réduire la quotité horaire des enseignants envoyés sur des fronts trop rudes, mais je ne crois pas qu’il soit pour autant justifié d’augmenter le temps de service des autres. En réalité, je crois qu’il faudra attendre, pour demander quoique ce soit de plus aux enseignants, que leur métier soit redevenu suffisamment attractif pour attirer les bons éléments. De ce fait, je ne pense pas que vos réformes puissent s’effectuer à moyens constants, mais il est vrai qu’en supprimant le bac, et cette absurdité nommée DNB, ça sera toujours ça de gagné.

    Dernier point : j’approuve votre idée d’année zéro pour l’enseignement supérieur, mais pourquoi ne pas appliquer le principe déjà en amont ? Pourquoi ne pas remplacer le redoublement par une année de classe « SAS » en tout petit groupe, qui permettrait de remettre l’élève d’aplomb, autant que faire se peut, pour le préparer à la classe supérieure ? Ca couterait cher au départ, certes, mais en fin de compte, on pourrait supprimer peu peu, en tout cas réduire ce genre de dispositif au fil du temps.

    Cordialement

    • En fait, si l »on veut rester crédible, il faut imaginer des dispositifs efficaces et économiques. Le redoublement pur, outre qu’il marche rarement pédagogiquement parlant, est hors de prix. Une propédeutique systématique à tous les niveaux, idem. D’où mon idée de périodes de remédiation. Merci pour vos encouragements en tout cas.

  58. Bonjour, monsieur Brighelli, et toutes mes excuses, je n’ai pas encore pris le temps de lire l’ensemble (j’y reviendrai plus tard, car le temps me manque), mais dès le début quelque chose me heurte : pour moi, la mission première de l’école n’est pas de former « des citoyens », mais des êtres humains capables d’exploiter toutes les richesses de leur cerveau et de leur intelligence, et, surtout, rendus, par des enseignements puisant dans les oeuvres universelles, libres de leurs choix – y compris politiques, du reste : la république doit rester un choix et le résultat d’une adhésion, à charge à l’école républicaine de la rendre attractive, tout en respectant l’une de ses valeurs fondamentales : la liberté de conscience et d’opinion, qui suppose donc qu’on puisse, au sortir de l’école, faire le choix de la royauté ou de l’anarchisme, tout autant que de la république.
    Cela, à mon avis, peut tout à fait rentrer sous la rubrique « projet politique », néanmoins. Mais, si l’école doit servir un « projet » politique, elle n’est pas là, je pense, pour servir un « régime » politique – elle doit être au service de l’humain, pas du régime en place, s’il se dit « respectueux des consciences ».

    Cela dit, je vois que vous revenez un peu sur ce début, dans le cours de votre texte, lorsque vous précisez : « L’’éducation à la citoyenneté est un effet DÉRIVÉ de l’acquisition des savoirs – et jamais le contraire » – je m’étonne moi-même que, en parcourant en diagonale ce texte, je sois tombée par hasard sur cette phrase-là !
    Ce qui me dit que, finalement, nous sommes d’accord : ce n’est pas l’école qui « forme les citoyens », l’école, elle, doit donner accès aux savoirs et à la connaissance, à la compréhension du monde, à la réflexion, et aider chaque élève à « grandir », c’est-à-dire à « s’élever ».
    Je préfère nettement que le futur citoyen, lui, soit formé par la lecture de Montaigne, de Villon, de Molière ou de Marivaux, de Voltaire ou Montesquieu, de Balzac ou de Victor Hugo, de Flaubert ou Stendhal, voire Sartre et d’autres plus contemporains, etc.
    En un mot : pour devenir un citoyen, mais un citoyen « éclairé », je crois qu’il est indispensable d’avoir, comme l’a dit un jour Mona Ozouf dans une interview, pu « apprendre la vraie vie pour de faux dans ses lectures adolescentes » – et apprendre « la vraie vie », c’est, d’abord, découvrir la multiplicité de ce que peut être et accomplir l’être humain, de ses manières de voir le monde, de se voir lui-même et les autres, bref : ce qu’aucun enseignant ne peut refléter à lui tout seul, la diversité des auteurs et des oeuvres, elle, le peut.
    Pour moi, donc, c’est l’accès à la culture qui permet que se forme le citoyen éclairé… et c’est l’école qui donne accès à la culture, grâce à l’enseignant qui s’en fait le passeur et y guide les élèves : ce n’est pas un rôle mineur, loin de là !
    Est-ce devenu une utopie ? ou un regret ? Ou un regret utopique, si cela peut exister ? Car… en fait, il me semble que rien ne puisse « devenir une utopie »… Disons plutôt : une exigence, tout simplement. Voire : UN DÛ, dont on spolie aujourd’hui les élèves.

      • Oui, à une petite nuance près : Vous dites que l’école « doit former les citoyens ».
        Moi, je dis que l’école doit former des hommes libres de leurs choix ET rendre les valeurs de la République suffisamment attractives et convaincantes pour qu’ils aient envie d’en devenir les citoyens (et même, qu’ils soient fiers de pouvoir le devenir)… C’est-à-dire que l’école doit intégrer, aussi, le risque qu’ils deviennent un jour partisans d’un autre régime… Sans ce risque, pas d’adhésion réelle.
        Réflexion que je me suis faite lors de ce malheureux jour de la « minute de silence » après Charlie Hebdo, où un gamin de 8 ans fut, je crois, un peu « cuisiné » à la gendarmerie du coin, pour avoir proféré des paroles de gosse… « peut-être » entendues à la table familiale – et alors ? Ça m’a rappelé certaines pratiques de l’Allemagne nazie ou de l’Iran de Khomeini… Ce qui se dit dans les familles ne doit pas faire peur à l’école républicaine, si elle croit en la force de ses propres valeurs.
        A opposer, donc, au fameux précepte de Meirieu : l’école aurait pour « mission d’arracher l’enfant à l’emprise de sa famille » – un enfant qui ne bénéficie plus de cette emprise lui offrant aussi béquille et protection, fût-elle un peu éloignée de la République, c’est un gosse qui, si l’école ne fait pas correctement son boulot, sera laissé dans le vide… comme on le voit, je pense, aujourd’hui.
        Les gamins des familles super-catho-cléricalistes, jadis, sont devenus de parfaits républicains convaincus grâce à l’école publique, qui n’allait pas s’enquérir plus que ça de ce qui se disait à la table dominicale : je crois qu’on serait bien inspiré de revenir à cette cohabitation en en assumant le risque : l’histoire a montré qu’il restait minime.
        Merci pour votre accueil 🙂

  59. Je suis globalement très favorable à ce projet. Je voudrais simplement signaler ici, avec véhémence un gros problème qui relève de la morale et de la justice. C’est celui c’est celui de l’auto production et reproduction des gauchistes au sein de l’EN par un système corruptif et mafieux. C’est l’attributions gratuite de titres universitaires à des adhérant de syndicats bien connus. Deux cas sont arrivés à mes oreilles ; une agrégation et un CAPES. Alors qu’il faut des années d’efforts pour obtenir honnêtement ces concours. C’est une abomination morale absolue qui devrait disparaitre en 2017.

  60. Bien d’accord avec l’immense majorité de vos propositions, mais que vient faire ce propos sur l’agriculture dite « biologique » ?
    « Il serait par exemple essentiel de décréter que les produits proposés à la consommation dans les cantines sortent de l’économie locale, et soient majoritairement issus de l’agriculture biologique. »
    Rien ne prouve que cette agriculture fondée sur des préceptes arbitr

  61. Bien d’accord avec l’immense majorité de vos propositions, mais que vient faire ce propos sur l’agriculture dite « biologique » ?
    « Il serait par exemple essentiel de décréter que les produits proposés à la consommation dans les cantines sortent de l’économie locale, et soient majoritairement issus de l’agriculture biologique. »
    Rien ne prouve que cette agriculture fondée sur des préceptes arbitraires (ni engrais de synthèse, ni pesticides non naturels) et quasi-obscurantistes (la nature a toujours raison, et l’homme forcément tort) ait le moindre effet sur la santé.
    Ne mélangez pas vos saines réflexions sur l’école avec des considérations relevant des sciences de la biologie !
    Bon courage !

    • En fait, je crois vraiment qu’il faut éduquer aussi les enfants au goût — au vrai goût des bonnes choses, et pas à celui de produits industriels stéréotypés. Je suis foncièrement contre les fromages pasteurisées, les tomates calibrées, les fraises espagnoles, et tutti quanti. Contre les plats préparés dieu sait où, conditionnés dieu sait comment — alors qu’il est si simple de préparer de bonnes choses avec des produits locaux. Voulez-vous parier que les écoliers de Bresse sont forcés aujourd’hui d’ingurgiter des blancs de poulet élevés dans une saloperie industrielle bretonne — ou pire ? Que les steaks servis à des millions de gosses ont été prélevés sur des génisses tuées la veille, au lieu d’abattre des vaches ayant vélé une fois ou deux et de laisser mûrir la viande trois semaines avant de la servir ? J’en ai ras-le-bol de voir les gens bouffer de la merde. C’est à cela que je pense — et l’école peut être en interaction avec les productions locales au lieu de servir un jambon fichtrement danois — ou chinois, ces temps-ci. D’ailleurs l’élevage industriel devrait être carrément interdit. C’est immonde. Et c’est le gastronome qui parle. Quand on aura éduqué tous les enfants à la gastronomie, McDo fera faillite. C’est un objectif qui en vaut bien un autre. Et ça créera bien plus d’emplois que ça n’en détruira.

  62. Bonjour monsieur,

    J’ai grandement apprécié la lecture de votre programme permettant à la fois d’améliorer l’éducation, mais aussi de remettre à sa place les valeurs qui ce trouve aujourd’hui mélangé.

    Toutefois, je souhaiterais préciser ma pensée sur un point :

    L’éducation, ce sont les parents qui doivent la faire.
    L’instruction, est communiquée par l’école, et par le circuit éducatif.

    Ainsi, l’éducation citoyenne, doit être apporté par les parents (Règle, politesse…)
    L’instruction, quant à elle, doit apporter : la compréhension, l’esprit critique, la capacité a s’approprier des concepts (Science, philosophie…)

    Contrairement à ce que je peux entendre lors des discussions (de comptoir), j’entends toujours parler de l’incompétence des « profs », « instit' » ect…et ce depuis mon enfance, pourtant…je n’ai pas eu cette impression.
    Certes, certains (1 à vrai dire) m’a laisser un gout amer d’incompétence, mais dans l’ensemble de ma scolarité, tous ceux que j’ai pu rencontrer était fortement impliqué dans leurs volontés de faire progresser les élèves en leurs enseignants leurs savoirs.
    (Et dieux sait que je n’étais pas un élève facile ^^)

    Alors oui, sans doute que les choses ont évolués depuis l’époque ou j’étais éléve, mais je ne pense pas que la mentalité du corps professorale est tant changer que sa.

    Comme dans tout corps de métier, le mien y compris, nous avons des bons, des trés bons, et…quelques uns que je ne qualifierais pas (heureusement trés rare).

    Alors oui, j’adhére presque totalement à votre ideologie et votre programme.

    Sauf sur un point, qu’il me parait necessaire de soulever.

    Si j’ai bien compris votre programme, l’idée de base c’est de rendre plus égalitaire l’enseignement, en permettant à chacun de pouvoir réussir à acceder au niveau d’éducation qu’il souhaite, ou pourrait obtenir en travaillant correctement.

    Toutefois, lorsque vous précisez qu’un éléve trop souvent absent provoquera une baisse des aides, bourses ect…des parents.

    Ne pensez vous pas que cela pourrait fragiliser encore un peu plus une catégorie de personne?

    Par exemple, certains enfants sont trés difficiles à gerer (pour ne prendre que pour exemple les adolescents, qui ont pour habitude de refuser par défaut tout ou partie des régles qui leurs sont imposés.) est il normal de fragiliser les aides de l’état qui leurs permettaient de tout même continuer leurs scolarités?

    Si je prend mon propre exemple, je fus un élève moyen, avec des capacités élevées (un cauchemar pour les professeurs) bon dans toute les matières grâce à une simple écoute en classe, malheureusement, l’adolescence aidant, et n’ayant pas la nécessite absolue de devoir travailler pour obtenir une moyenne suffisante à accéder au classe supérieur, je préférais passer mon temps à d’autre activité avec le sexe opposée, ou avec des amis (toujours dans l’objectif précédent). Ce qui a provoqués quelques « jours » d’absentéisme qui n’était pas maitrisable par mes parents…

    Sachant que quelques années plus tard, après une reprise en main certaine, les choses ce sont bien terminée (BTS Réussi, travail trouvé, progression constante…)

    Était il juste de frapper le porte feuille familiale pour une cause qu’il ne pouvait pas maitriser? La famille n’est pas toujours la seule cause des difficultés scolaires, ainsi, l’environnement sociétale (ou du moins le corps de société dans lequel on évolue), l’individu en lui même : son intérêt ou son manque d’intérêt plus ou moins long, trauma plus ou moins prononcés (divorce ect ect…) sont aussi autant de facteur à prendre en compte n’est ce pas?

    Malheureusement, aucune méthode n’est parfaite. Je l’entends bien, mais je préfère que notre état, notre système, perde quelques millions d’euros (avec toujours quelques profiteurs qui conserverons des droits anormaux) pour proteger les individus, qui, comme moi, pouvait devenir de bon citoyen, malgré parfois un parcours un peu chaotique.

    Ou alors, créé un nouveau corps ayant pour objectif, d’analyser, discuter, creuser, pour finalement donner un jugement afin de supprimer des droits en fonction des raisons ayant poussées le mauvais élève « ponctuel » à sortir des clous…en sachant que, comme tout ce que l’homme crée, cela générera toujours des erreurs et donc fatalement des inégalités.

    Concernant le reste, je n’ai rien à y redire (sinon que oui, revenir à un code vestimentaire stricte dans les établissements serait une bonne chose).

    NOTA : Concernant les précédents post, je confirme bien que le système économique n’aime pas les esprits « critiques » et qu’il essai de les supprimer. Et la encore c’est grâce à cet esprit critique que nous pourrions limiter l’impact de nombre de courant destructeur.

    Cordialement,

    • Infiniment merci de vos suggestions.
      Peut-être avez-vous raison en ce qui concerne les bourses. Mais l’obtention systématique est un mauvais procédé qui transforme une aide en un dû — et c’est d’un effet déplorable pour la suite.

      • Tout d’abord, je souhaitais m’excuser pour les fautes gramaticales navrantes dans mon post précédent (la grammaire aura été, comme vous vous en doutez maintenant, sans doute la seule base qu’il me manque, d’aprés que ce serait lié à une forme de dyslexie, mais j’en doute…)

        Bref, toujours est il que l’objectif principal des bourses, est, et doit rester le moyen permettant au masse populaire d’acceder à des ressources permettant d’aider les enfants, leurs progenitures à obtenir suffisament de confort materiel pour leurs assurer les moyens de faire leurs études.

        Je pense qu’il n’est pas nécessaire de faire une étude statistique pour identifier les dérives possibles (bourse scolaire utilisé à des fins autres que les moyens d’éductions).

        Toutefois, je reste intimement persuadé que cela reste le fait d’une minorité de la population, et donc tolérable.

        Par contre, tout l’intérét de votre programme consisterait à :

        1- Rendre les études plus attractive, en gommant certains aspect difficile notamment pour les ado.
        2- Redonner confiance aux enseignants (y compris dans leurs hierarchies), ce qui les motivera.
        3- Remettre les « parents » à leurs places, en effet, ils ne sont pas les meilleurs juges (car partie prenante) de l’état des connaissances de leurs enfants.

        Ne serait ce que ces trois points corriger aura quel effet? et bien c’est simple :

        1- Le professeur pourra de nouveau redevenir le garant de sa classe.
        2- Du coup, les enfants retrouvent une classe plus calme, plus travailleuse, et donc peuvent profiter plus longtemps de l’apprentissage.
        3- Les parents traiteront le sujet de leurs enfants AVEC leurs enfants dans un premier temps (du type : Le prof t’a mis un zero? et en plus t’es collé…OK, dans ta chambre immédiat, console terminé, et on verra pour le trimestre prochain…et au pire : « Bing » et va te coucher on en reparle quant tu serras calmer.
        Si le prof » abuse de sa position, ce n’est pas sur un seul avis que cela pourra ce voir, mais sur plusieurs mois…et la les parents pourront traiter avec lui, ou sa hierarchie qui saura prendre les dispositions necessaire puisque chacun reprend sa place.

        Le reste coule de source! C’est ce que l’on appel dans l’industrie une spirale positive, ou la somme des effets positifs en provoque d’autre par effet domino.

        Bien sur, il y aura des abus, bien sur il y aura des cris d’orfraie pour indiquer un retour en arrière…mais un gouvernement capable de dégainer un 49-3 pour le plaisir de certain, devrait quand meme pouvoir le faire pour assurer un avenir à nos enfants.

        Voila, pourquoi j’adhére à ce programme, qui ne plaiera pas aux parents d’éleves.

        Si d’aventure vous aviez besoin de soutient pour aider à présenter ce projet, n’hesitez pas à me contacter sur mon adresse mail.

        Ce type de programme est à la fois claire, lucide, et présentant les avantages d’etre politiquement neutre (et oui, le bon sens n’a pas vraiment de bord XD) et mérite d’être soutenue.

        Cordialement,

  63. oups, j’avais oublié une derniere chose concernant le dernier commentaire que vous aviez posté « concernant votre raz le bol que les gens bouffent de la merde ».

    Je vais me faire le chantre des deux avis, ainsi, à ce jour, il n’a pas été prouvé que les produits issues de l’agriculture biologique présente un taux de nutriment plus elevé que ceux issues de l’agriculture classique.

    Toutefois, la présence des produits residuels de surface (anti contaminant, produit phyto sanitaire en generale) necessite un lavage impeccable des produits (et dans le cas des pommes, les produits phyto sanitaire utilisé ayant tendance à impregner la peau de la peau la pomme, il faut meme l’enlever!).

    Donc, en claire, dans le cas de produit industriel (avec toute les erreurs possiblement envisageable dans le cadre des fabrications haute cadence), il y a des risques non négligeable de voir apparaitre dans l’assiette de nos enfants des produits toxiques (qui, rassurez vous, ne les tueront pas…) mais pourront engendrer des problémes futurs (je ne prendrais pas pour exemple le cas du bisphenol dans les biberons qui à generer quelques problémes, mais quand meme, je le cite).

    D’autres parts, les produits issues de l’agriculture biologique, on des propriétés organoleptiques que ne posséde pas les produits issues de l’agriculture classique (en claire, le gout, la texture, la couleur…).

    Ainsi, il est plus facile de faire manger des tomates à un enfant, quant elle vient de son jardin (meme un peu tacher) qu’une tomate acheter chez leclerc bien calibrée, car la premiére, a tout simplement du gout…

    Enfin, je ne parlerais des bien faits environnementales qui ne sont plus à démontrer, et qui vont participer à former nos…enfants/ jeunes adultes qui deviendront donc de meilleurs citoyens que nous le sommes (en tout cas, c’est tout ce que je leurs souhaites).

    C’est pourquoi, la encore, je suis en entier accord avec vous…car pour bien ce former, il faut bien manger (mais pas trop).

    Voila voila,

    C’est pourquoi, la encore, je serais d’accord avec vous.

  64. Cher Monsieur,
    « A quelque chose, malheur est bon »
    Le système éducatif parallèle extrascolaire privé n’a jamais été aussi florissant !…
    Preuve, s’il en fallait encore, que le système scolaire actuel est devenu totalement inégalitaire.
    Par ailleurs, il suffit d’observer le taux d’inscription des enfants de nos ministres à l’école alsacienne pour être rassurés sur leur niveau de confiance dans les réformes qu’ils promeuvent.
    BIen à vous,
    Bénédicte Mouly

    • Certes.
      Mais un enseignement privé payant et parfois hors de prix, est-ce égalitaire ?

      • Absolument pas, c’est bien ce que je tentais d’exprimer, de manière ironique, dans mon billet !
        La référence à l’école alsacienne montre l’hypocrisie de nos dirigeants qui mettent en place des réformes pour les enfants du peuple mais dont les propres enfants fréquentent les écoles élitistes, à l’abri de ces réformes.
        Oui, le fossé se creuse entre les parents lucides ayant des moyens financiers, et les parents qui n’ont pas d’autres choix que de se reposer sur l’école publique.
        Oui, le fossé se creuse entre les grands lycées parisiens ou de grandes villes de province et les autres établissements de petite province.
        En allégeant les programmes, en supprimant les notes, en baissant le niveau d’exigence, en donnant le bac;.. les gouvernements successifs ont un seul mérite : le développement des cours privés extrascolaires !…un des rares pans florissants de l’économie française actuelle…

        • Totalement d’accord. C’est ce que l’on appelle une politique éducative de gôche.

  65. Bonjour,

    J’ai souvent regretté que vous ayez décider de rejoindre DLF, côté éducation vous ne pourriez manquer d’être en phase avec nos idées, à l’UPR… N’hésitez pas à nous contacter si l’envie vous en prend !

  66. Monsieur Brighelli,

    Dans les grandes lignes, j’approuve ce projet qui me semble lucide et cohérent.

    Comme vous, je pense qu’il est urgent de (re?)trouver une école digne, un système efficace pour l’instruction de tous. Cela ne pourra se faire que par l’exigence à tous les niveaux de l’apprentissage (de la maternelle à la fin des études supérieures) et dans tous les domaines qui touchent à l’école (qu’il s’agisse des programmes, des savoirs à acquérir ou du comportement à avoir).

    Si comme vous, je pense que l’état actuel des choses est le résultat d’une société hyper-individualiste et nombriliste, d’une volonté politique d’idéologiser l’instruction et d’un amour fanatique et aveugle pour toutes les nouveautés technologiques et les fantaisies pédagogistes, je n’y vois pas, cependant, l’intention consciente de former de bons petits soldats en adéquation avec notre société de consommation. Je vois surtout une succession de décisions démagogiques néfastes, un aveuglement criminel et une hypocrisie ou une mauvaise foi exceptionnelles. Mais peut-être est-ce de la naïveté de ma part.

    Quoi qu’il en soit, le résultat est le même. Le travail acharné de l’Éducation Nationale porte ses fruits pourris à la France.

    Je suis professeur, agrégée d’espagnol, j’enseigne depuis moins de trois ans et je souhaite déjà quitter ce ministère qui maltraite ses enseignants et abandonne ses élèves. Combien de fois en plein cours, à tenter de me faire entendre dans un brou-ha-ha assourdissant ou en m’efforçant de répondre avec calme aux interventions insolentes, impulsives, parfois violentes d’élèves, me suis-je dit : « Mais qu’est-ce que je fais là ? C’est donc là ce que je mérite ? »

    Comment enseigner des langues étrangères à des individus qui, en dehors de leur manque de motivation, ne savent pas conjuguer un verbe dans leur langue maternelle, ou qui souvent, ne savent pas même distinguer un nom d’un verbe ou d’un adjectif ? Cela relève de l’absurde.

    Aussi suis-je en parfait accord avec votre insistance sur l’importance de la lecture, de l’orthographe et, plus généralement des matières fondamentales comme le français, les mathématiques et l’histoire-géographie qui sont le socle de tous les autres apprentissages.

    Comment faire cours à des enfants rois à qui personne, ni les parents, ni l’école, n’a appris le goût de l’effort, l’humilité, le respect d’autrui ?

    Là encore, j’approuve la nécessité de responsabiliser les parents (ET les élèves!) face à une instruction qui ne peut venir que compléter et enrichir l’éducation donnée dans le cadre familial et qui ne peut fonctionner qu’avec la bonne volonté des élèves.

    En revanche, dans le détail, je suis plus sceptique face à certaines propositions.

    D’abord, l’abandon du recours au redoublement. Il est vrai que celui-ci s’avère souvent contre-productif. Cependant, il me semble qu’accompagné de mesures d’aide à l’élève telles que celles que vous proposez, un redoublement est au contraire une chance supplémentaire, un moyen d’atteindre la classe supérieure pour ceux qui éprouvent davantage de difficultés ou ont besoin de plus de temps à tel moment de leur instruction. Par ailleurs, l’existence du redoublement est pour moi essentielle pour accréditer la notion de niveau (chaque classe représente un pallier à atteindre) que vous semblez défendre. Aussi son actuelle suppression progressive pour faire des économies et/ou par démagogie est-elle fatale si l’on attend une progression chez les élèves. (À quoi bon travailler si je suis sûr de passer dans la classe supérieure?)

    Ensuite, je ne vois pas vraiment l’intérêt de la fusion collège/lycée. Si les programmes sont conçus par classe et non par cycle, que la perspective du redoublement existe, il me semble au contraire que la séparation du collège et du lycée est une représentation supplémentaire de l’évolution de l’élève vers davantage d’autonomie. Selon moi, le lycée doit être conçu comme une passerelle entre le collège et l’université. Et si, comme vous le proposez, on met en place un SAS supplémentaire pour ceux qui ont un niveau fragile à l’issue du secondaire ou qui doivent consolider leurs savoirs et leurs compétences dans telle ou telle matière afin de s’orienter dans la voie souhaitée, c’est encore mieux.

    Enfin, je pense que le baccalauréat doit être maintenu. Certes, il doit redevenir un examen exigeant car aujourd’hui, il a été vidé de son contenu et a perdu sa valeur. Il faut donc impérativement le redéfinir et en revoir les attentes à la hausse. Certes, donner davantage de poids au contrôle continu permettrait de rappeler que le travail se fournit au quotidien et de redonner un peu d’autorité aux enseignants comme juges ou du moins évaluateurs. Mais supprimer le bac serait à mon sens démotivant pour les élèves et pourrait provoquer des injustices : pour avoir travaillé successivement dans un lycée de banlieue bordelaise aisée et au lycée de Trappes, je peux affirmer qu’un 12 à Trappes ne vaut parfois pas un 8 à Bordeaux.

    Excepté ces points, vos remarques et propositions me semblent tout à fait pertinentes. Valoriser le mérite, récompenser l’excellence, condamner les comportements perturbateurs tout en accompagnant ceux qui éprouvent des difficultés, voilà les principes d’une vraie école juste et profitable à tous.

    L’école a grand besoin de penseurs et d’acteurs comme vous.

  67. Bel article et juste que du bon sens !
    On sait tous cela et depuis longtemps … A croire qu’il n’y a personne pour conseiller ou causer « vrai » rue de Grenelle…
    Et quand on est marqué sur les 2 faces, comme enseignant ET comme parent, le tirage au sort nous désigne dans tous les cas : être dedans et dehors inflige forcément une douloureuse introspection quotidienne.
    Pour ma part, après des années, tantôt de compassion collégiale, tantôt de luttes parentales, de recherches diverses en éducation et tant d’incompréhension face au tricotage et détricotage de mesures, décrets, BO, réformes… on se fatigue.
    Si, comme mentionné dans certain commentaires précédents, le parent se fourvoie à vouloir s’instaurer enseignant, l’enseignant peut parfois peiner à redevenir « juste » un parent .
    Malgré tout ce que certains pensent être un « privilège », j’ai assisté comme enseignante-parent, impuissante et médusée, à de réguliers services de « soupe populaire », à l’issue desquels des classes entières d’élèves peuvent sortir d’un collège, sans avoir étudier en 4 années complètes, ni la MOINDRE pièce de théâtre, ni AUCUN des grands auteurs de la littérature française.
    A mon questionnement (presque gêné…) :
    – Vous ne voudriez quand même pas qu’on leur fasse lire les Fourberies de Scapin !… (suivi de rires étouffés….)
    – … ????
    Quand à ma plus grande, qui vient de terminer le lycée en TS (avec les félicitations du conseil de classe, damned !) : que dire lorsque semaine dernière elle n’a pas réussi à effectuer un simple calcul nécessitant une banale règle de 3?
    Je ne mentionnerai même pas ses tristes connaissances en philosophie, ni en littérature… française, car je ne m’aviserai même pas de parler de littérature étrangère, terrifiée que je fus, il y a peu, d’être obligée de lui dire que Gogol n’était pas nécessairement un imbécile.

    • Mais ne vous inquiétez pas : elle aura le Bac avec mention !
      C’est pour après que vous pouvez vous inquiéter. On les mène devant le mur puis on leur enjoint de foncer.

  68. Comme beaucoup, j’ai quelques rituels du matin : entre autres, passer dans la boutique du relais de l’U, histoire de jeter un coup d’œil incognito aux diverses unes (et en particulier aux publications que je n’achèterai en principe jamais), puis, à l’ouverture de mon ordi de cliquer sur la (navrante) revue de presse académique quotidienne, à laquelle je n’accorde généralement guère plus d’une minute, me cantonnant à regarder le sommaire… tout cela histoire, non pas de me faire violence…mais, fidèle aux préceptes de mon ancien professeur directeur de recherches, toujours être à l’affût d’une information qui, si je n’y prends garde, risque à coup sûr de me dépasser…
    C’est ainsi, que l’autre matin (semaine dernière), j’aperçois, pleine page, notre nouveau chef à tous (les EducNat j’entends), avec cette manchette prometteuse d’un hebdomadaire connu : « Ecole : l’homme qui veut arrêter les bêtises ».
    Là, je me dis, c’est sûr, il va y avoir du neuf ! Et de me hâter pour vite me connecter sur http://www.education.gouv.fr.
    Pleine d’espoir, j’y découvre en effet :
    « 4 MESURES POUR BÂTIR L’ECOLE DE LA CONFIANCE » :
    -1- Dédoubler les classes de CP en REP+ et REP progressivement en 2017 et 2018 avec pour objectif 100% de réussite en CP sur le lire, écrire, compter et… respecter l’autre.
    ==> Et là, je me dis, en me tapant la tête tel Gaston la Gaffe : « Ouchhh, mais bon Dieu, mais c’est bien sûr… »
    Et me voilà à imaginer tous les parents qui déjà,( parce qu’ils pigent vite les parents) sont à l’oeuvre pour inscrire leur progéniture dans une classe à 1/2 effectif.
    Mais au fait,  » REP et REP+ »… c’est quoi déjà ?
    Non, je rigole ! D’ailleurs, pas de souci pour les tous les autres, puisqu’ils ne sont pas « stigmatisés » comme les empêcheurs d’atteindre les 100 % de réussite que notre sauveur prédit… Alors, si dans une classe juste « normale » votre gamin(e) ne réussit pas dans une zone où les CSP ne sont pas spécialement défavorisées, avec un environnement considéré sans violence ni risques majeurs, où les enseignants n’explosent pas les compteurs des arrêts maladie répétitifs, ….. alors quoi ? …
    Alors, il vous reste le choix (enfin à voir ce que le grand homme va statuer là-dessus) de « médicaliser » le coup de mou de votre gamin(e) ou son passage à vide pour l’estampiller « dys-quelque chose » et l’adresser manu militari chez l’orthophoniste du coin, ou, si vous n’en n’avez pas, de prendre un taxi pour rejoindre le plus proche ou celui de votre choix (rassurez-vous, c’est payé sur les deniers publics).
    Oui, parce que, je ne sais pas vous, mais le fameux Rased, qui faisait quand même un sacré boulot, on n’en a plus entendu parler depuis un moment, en tous cas très peu depuis leur suppression par Xavier Darcos en 2008, qui ainsi économisait 2000 postes….
    Maintenant, voyons : 2000 postes ETP d’instits (mêmes psycho-scolaires, maîtres G, etc..) comparés à X consultations (dys-calculie, dys-orthographie, dys-praxie, …, :(, ….) + Y (coûts de déplacements après validation Sécu d’une ALD (Affection de longue durée) : voilà une équation à 2 inconnues , dont j’aimerais bien connaitre le résultat.
    En sachant aussi, que les vraies ALD galéreraient probablement moins pour faire reconnaître leur affection ou leur handicap, au milieu d’un bazar peu lisible, ni pour les parents, ni pour les enseignants; ces derniers ayant, à coup sûr quelques suggestions à faire et quelques aménagements efficaces à proposer….
    A la question aux petites filles (et petits garçons) :
    – « Tu veux faire quoi plus tard ? », on commence à entendre :
    – « Moi, j’veux être orthophoniste.
    – Ah bon, pourquoi ?
    – C’est comme maîtresse, mais c’est bien mieux payé !… »

    -2 – Adapter les rythmes scolaires : Donner aux acteurs de terrain davantage de liberté dans l’organisation de la semaine.
    ==> Heueu oui, concrètement ?
    Et là, pour une fois, c’est dans notre (désolante…) revue de presse maison que je trouve un début de réponse :
    -N… : « Vers un retour à la semaine de 4 jours », – V. Le… : « Conseil d’école et élus se prononcent pour le retour à la semaine de 4 jours »,
    – St V. …: « Parents, élus et enseignants : soulagement après la décision du retour aux 4 jours », ………, – Message de la Dsden de ….: « Rythmes scolaires : votre décision attendue avant le 30 juin »,…etc…etc.
    Et ça c’était le 20 juin, je crois; depuis ça s’accélère : les décisions de retour aux 4 jours ne font pas moins de 10 à 12 pages chaque jour….

    -3 – Au collège : Instaurer un programme de « Devoirs faits » aux élèves… volontaires !
    ==> Décidément, on rit beaucoup en lisant la presse académique…. :))

    – 4 – Aménager la réforme du collège en donnant davantage de liberté aux équipes pédagogiques.
    ==> Ah, là, mon statut de parent m’avait déjà donné la primeur de l’info avec une fiche récente du collège relatif au « nouvel aménagement /rentrée 2017/2018 » : Out les 2 ou 3 heures d’EPI , dont nous n’avons jamais réussi à savoir en quoi cela a consisté concrètement tout au long de l’année, mais dont la mise en place avait transformé l’emploi du temps 2015-2016 de notre fille en un gruyère bien français (l’AOC suisse n’ayant lui, pas de trous!).
    Encore une fois, une maille à l’endroit, deux maille à l’envers… sur ce point rien ne change, comme l’a si bien décrit dernièrement Jacques Risso dans son dessin « Blanquer, ministre Ctrl-Z » !

    Après la lecture de toutes ces bonnes nouvelles, voilà que j’aperçois (conditionnée et stupide que je suis) l’onglet sur la droite de la page d’accueil: « Quand je passe le bac.education.fr : je découvre le site ».
    Et me voilà à visionner les conseils de CHAKEUP, de DIRTYBIOLOGY ou de DAVE SHEIK….
    Tout cet étonnant verbiage accompagné par : le bac en gifs :
    http://quandjepasselebac.education.fr/le-bac-en-gifs-les-resultats/
    Je me dis :à coup sûr, je ne suis pas au bon endroit !…
    Malheureusement SI !!! Et la pauvre Marianne de me rappeler que je suis bien en République et que c’est bien elle qui a pour mission de me guider vers une autre série de gifs / Youtube :
    http://quandjepasselebac.education.fr/le-bac-en-gifs-le-bac-chats/

    Alors là, je me dis « STOP! », n’évoquant même plus le risque de tomber de Charybde en Scylla (…), car j’ai trop peur d’apercevoir dans un coin
    de la page d’accueil : « le site education; gouv : je kiffe grave !  »

    … Merci; oui elle l’aura peut-être son bac. Mais ce n’était pas le sujet.
    Le sujet était les pauvres adultes que nous sommes en train de produire…tous « au centre de leurs apprentissages » , dans un système unifié, droit devant sur les compétences et blindé par tant de recherches en sciences de l’éducation…. Non, non, rassurez-vous je n’irai pas tirer sur le soldat Meirieu….
    Juste la question : comment a t-on pu en arriver là ?
    Ce qui manque, on le sait et vous l’exprimez bien : le bon sens, quelques valeurs, du respect et la confiance de ceux qui sont sur la brèche… Demande t’on à un médecin de famille de révolutionner sa pratique chaque fois que la recherche fondamentale croit avoir découvert le médicament du futur ?
    Et comme beaucoup je n’ai pas choisi ce métier pour endosser l’habit de la pensée unique. Surtout pas !

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