Le discours de Nicolas Sarkozy que j’évoquais dans ma Note précédente n’était pas le premier à prendre pour cible le monde de l’Education. Trois mois auparavant, le 1er décembre 2006, c’est à Angers que le candidat de l’UMP avait lancé ses hameçons pour la première fois en direction de l’Ecole (1).

Florilège et commentaires. Encore une fois, les promesses n’engagent — etc.

(1) Comme seul le prononcé fait foi, on pourra suivre l’oral du discours sur

http://www.dailymotion.com/video/x1dl66_discours-dangers-de-nicolas-sarkozy_travel

Et l’écrit complet sur http://sites.univ-provence.fr/~veronis/Discours2007/transcript.php?n=Sarkozy&p=2006-12-01b


Anaphore un jour, anaphore toujours, aime à dire Henri Guaino. Je m’abstiendrai donc de vous dire que ce discours commence par une trop longue captatio benevolentiae qui célèbre la douceur angevine dont parlait le Poète. Ni que la Renaissance est appelée, à son corps défendant, au secours de l’alternance (« cette région, qui pour imposer la Renaissance n’a pas eu peur de rompre avec les codes de son temps »). Puis vient l’appel des présents (François Fillon, Pierre Méhaignerie, Roselyne Bachelot, Pierre-André Périssol, Hervé de Charrette, Marc Laffineur), catalogue dont la fonction essentielle, à cette date, était de draguer les centristes et leur électorat. Mais passons : c’était de bonne guéguerre, vis-à-vis de François Bayrou, dont l’étoile commençait à monter dans un monde enseignant qui lui a finalement accordé plus du quart de ses suffrages.

« Des idées fortes, annonce le candidat. Non, pas tout de suite. Longue énumération des différences entre la gauche (« La gauche n’a qu’un seul objectif / but / intention) et « nous », qui « n’avons qu’une ambition / idéal / volonté. Quand le rythme ternaire le dispute à l’anaphore, tout est possible. On croirait John Lee Hooker : boum-boum-boum-boum (2).

Et de revenir sur ce « besoin de vous » qui est la pure fonction communicante du discours — pour les idées, on attendra encore un peu. Les mots, longuement, caressent dans le sens du poil un électorat angevin qui n’est traditionnellement pas extrémiste… Dans les manifs, on hurlait, à la même époque : « Tous ensemble-tous ensemble… » — le futur président fait de même.

Vieilles recettes…

« Ce soir, je suis venu vous dire que si je suis candidat, c’est pour poser ensemble les fondations d’un nouvel avenir. Un nouvel avenir pour tous, mais d’abord pour ceux qui ont connu des épreuves, se sentent fragiles, ou pensent que rien n’est jamais pour eux. »

Longue périphrase pour désigner les enseignants ? « La rupture que je vous propose, continue-t-il, c’est la rupture avec les archaïsmes et avec les conservatismes. » « Rupture tranquille », ajoute-t-il — Guaino ne s’est pas trop foulé, question adjectifs : il est allé chercher ceux des campagnes de 1981 et 1988. Séguéla, à l’époque, travaillait pour Mitterrand ; c’était avant qu’il découvre que la Rolex est le totem de la modernité, et qu’il se mette au service de Sarkozy — avec les mêmes slogans : créatif, mais pas trop (2).

Enfin, enfin, enfin, nous y sommes : « Ce soir, je suis venu vous proposer un nouvel avenir pour l’école de la République. »

Une « ambition pour l’éducation », lâche Nicolas S***. Oui-da ! Et pour cela, il faut « libérer la parole des enseignants et des chefs d’établissement » — dont on ignorait qu’elle eût été muselée par Fillon (présent sur l’estrade), Ferry / Darcos ou Robien, qui avaient officié sous Raffarin et Villepin depuis 2002. « Je vous propose de dénoncer les faux-semblants, les mensonges, la pensée unique, l’hypocrisie. » Le « parler-vrai », il n’y a que ça…

Et alors, commence l’énumération de tout ce qui n’allait pas en 2006, et qui, forcément, doit mieux aller aujourd’hui, après deux ans et demi d’absolutisme.

Par exemple : « L’hypocrisie du bac qu’on brade peu à peu, pour mieux sélectionner à l’université dans le secret des examens de fin de deuxième année » : l’examen de fin d’études français arrivait alors à 80% de reçus. Il dépasse aujourd’hui les 83% — sûr qu’on ne brade plus !

Soyons sérieux : on ne reviendra pas à un Bac « sélectif » — ce n’est plus là que se situe désormais la sélection. Autant le donner à tout le monde, en panachant le rite de l’examen (auquel les Français sont attachés, même — ou parce que — il est tout à fait dépourvu de sens) avec un contrôle continu sérieux, et en précisant soigneusement avec quelles notes on sort du Secondaire. Autant laisser la totalité de l’enseignement supérieur décider sur dossier de l’admission dans telle ou telle filière (contre un peu plus de 60% aujourd’hui, si aux grandes écoles, BTS, IUT et autres établissements dérogatoires j’ajoute Médecine, Paris-Dauphine, etc.).

Et de dénoncer « l’hypocrisie des grandes écoles qui accueillent moins d’enfants d’ouvriers et d’employés aujourd’hui que dans les années 50 » : l’idée des quotas avait-elle déjà germé dans la cervelle pré-présidentielle ? Mais si effectivement on n’arrive plus qu’à 4% d’enfants d’ouvriers dans les grandes Ecoles, contre 25% en 1950, à qui la faute sinon à un système qui à grands coups d’idéologie égalitariste a suicidé l’élitisme, seul rempart effectif contre le retour du piston — seul rempart d’une vraie démocratie républicaine ? L’élitisme défend l’égalité, et l’égalitarisme la massacre, voilà ce que trente ans d’expérimentations pédagogiques nous ont appris — un savoir très chèrement payé par deux ou trois générations largement sacrifiées.

Puis l’orateur dénonce « l’hypocrisie des zones d’éducation prioritaire où l’on met les enseignants les plus jeunes et les moins expérimentés, en croyant pouvoir taire leur colère par une prime de 80 euros par mois » : ça, c’est sûr qu’aujourd’hui on y nomme des enseignants expérimentés, et qu’on leur donne une prime mirobolante — qui n’a pas changé depuis 2006, ajustements d’inflation compris. Ce sont les ZEP elles-mêmes qu’il faut repenser de la cave au plafond : rebaptiser « Ambition-Réussite » les Zones d’Exclusion Programmée n’ôte rien à leur capacité de nuisance. J’ai proposé jadis que l’on cesse d’ajouter des ghettos scolaires aux ghettos sociaux. En attendant que l’on détruise toutes les barres HLM, toutes les cités d’urgence, tous les bidonvilles verticaux, on peut déplacer les enfants qui y sont nés, et qui, souvent, n’osent pas même en sortir.

Quant à construire de nouveaux collèges, que l’on veuille bien se rappeler ce qui a été dit ici même : la réussite scolaire est proportionnelle à la qualité du bâtiment. Et je ne crois pas qu’il y ait en France un seul collège ou lycée construit selon les normes du patio généralisé qui sévit depuis les années 70 qui ait des résultats satisfaisants — alors que les lycées de centre ville sont d’authentiques bâtiments XVIIème ou XVIIIème, et ont des murs massifs qui génèrent le Savoir (ou tout au moins le respect). Les derniers « incidents », comme aurait dit SIGNA (3), signalés en banlieue parisienne, au Kremlin-Bicêtre ou à Vitry-sur-Seine, et qui se sont soldés l’un par la mort d’un élève, l’autre par un gentil petit massacre par des voyous entrés pour ça, a révélé au grand jour la fonction létale de ces « structures ouvertes ». En vérité, l’architecte qui a conçu un tel établissement, sous prétexte de l’ouvrir sur la vie, comme on dit chez les imbéciles, a une part de responsabilité dans ce drame. Les profs qui exercent à Adolphe-Chérioux leur « droit de retrait » ont bien raison : c’est la structure même de leur établissement qui génère de la violence. Je suis dans un lycée (un ancien couvent du XVIIIème siècle) qui a en tout et pour tout deux entrées, avec une antichambre qui fait office de sas, une porte énorme à l’extérieur, une porte vitrée à l’intérieur, dans laquelle personne ne peut entrer sans présenter sa carte de lycéen au concierge d’abord, et au personnel de direction qui, tous les matins, se tient là pour renforcer le filtrage. C’est donc si compliqué à mettre en place ailleurs ? Ou bien l’ouverture de l’enseignement vers la Cité, combinée aux restrictions en postes de surveillants, vaut-elle quelques morts par an ?

« L’hypocrisie de la carte scolaire qui ne pèse que sur ceux qui n’ont pas les moyens ou pas les relations pour la contourner » : elle a été aménagée, de sorte que l’on conserve dans les ZEP des établissements pédagogiquement purs, si je puis dire — à ceci près qu’au nom des quotas de boursiers et autres amabilités administratives, les bons élèves des quartiers difficiles sont toujours aussi sacrifiés, à vie, sur l’autel d’une « diversité » qui n’existe pas. Et pourtant, plus loin, le candidat n’affirme-t-il pas : « Nous ne pouvons nous résoudre à obliger des enfants méritants, qui n’ont ni les moyens, ni les relations pour s’affranchir de la carte scolaire, à fréquenter des établissements médiocres pour afficher un semblant de mixité sociale et scolaire. » ? Déclarations d’intentions jamais suivies d’action…

Les sections qui se créent pour pallier les ratages des ZEP, à Henri IV, Thiers ou ailleurs, gèrent de leur mieux les discriminations présentes, mais nous savons tous que c’est en amont qu’il faut agir. Quant à l’enseignant qui aujourd’hui, à Marseille, explique à ses élèves de Terminale S de ZEP que « les prépas, ce n’est pas fait pour eux, et qu’ils seront bien plus heureux en fac », j’aimerais assez qu’on me fournisse la corde pour le pendre.

Henri Guaino, qui a lu mes livres en détail, précise sa pensée sur le plan pédagogique, et dénonce « l’hypocrisie de l’école à deux vitesses, celle des beaux quartiers où l’on enseigne les grands auteurs et le raisonnement scientifique, et celle des quartiers populaires où l’on demande aux enseignants de remplacer Les Fleurs du mal par des chansons de rap, les chefs d’oeuvres de la littérature par les films qu’ils ont inspirés, les livres entiers par des morceaux choisis, et l’exercice de rédaction par celui du QCM. » Bravo. Depuis cette époque, nous avons entendu des choses discordantes sur la Princesses de Clèves, et nous allons subir une réforme du lycée où l’enseignement de la littérature, dont l’horaire se rétrécit encore, est ramené à un intitulé « Littérature et société », qui devient « enseignement d’exploration » — lisez : « option » — et doit « mettre en œuvre des démarches co-disciplinaires ouvertes à l’innovation pédagogique » (4). C’est Baudelaire qui va être content.

Dites-moi, Monsieur le Nègre, pensez-vous qu’avec une pédagogie pareille, le petit Guaino Henri serait devenu l’Henri Guaino qui écrit des choses si pertinentes, et si utopiques, sur l’Education ?

Suit une longue apologie des « hussards noirs de la République » — dans les lieux communs sur l’Ecole, il aurait été impensable de se dispenser de celui-là. Ces hussards qui « enseignants des quartiers difficiles, enseignants des zones d’éducation prioritaire, ils résistent à la facilité et à la démagogie des instructions de l’Éducation nationale et des consignes reçues dans les IUFM » et « refusent de changer leurs cours sous prétexte qu’ils sont en ZEP et pas à Henri IV, car ils savent que c’est en choisissant les lectures faciles et les lectures courtes qu’on humilie les enfants des milieux populaires. »

Quand je vous disais qu’il avait épluché en détail la Fabrique du crétin Nègre, pourquoi pas — c’est un métier que je pratique moi-même, à l’occasion —, mais plagiaire ! « En faisant de l’élève l’auteur de son propre savoir, une idéologie folle a mis l’élève à la place du maître » : les mots mêmes sortent de mes livres — je ne les récuse pas, mais le futur président aurait pu citer ses sources !

Suit une belle apologie de la « transmission », puis une évocation émue de ces « maîtres qui nous ont marqués », ces « passeurs » qui ont « fait de nous ce que nous sommes ». Comme si nous étions une somme de savoirs et de savoir-faire ! Luc Chatel, qui lance le livret de compétences, sait bien, lui, que ce qui compte, ce sont les « savoir-être » — le dernier mot-valise à la mode à la DGESCO, pure roupette de samsonite, comme aurait dit feu Frédéric Dard. Monsieur Germain, OK — mais Sylvain Grandserre ? Mais Erwann Redon . Mais Alain Refalo ? Mais Pierre Frackowiak ?

Il faut plusieurs cordes, finalement…

Puis le candidat rappelle que ce sont « les parents [qui] sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants » : chiche ! Et ceux qui faillent à cette tâche, exerçons sur eux de vraies pressions — financières, par exemple.

Evidemment, pour ça, il faut un peu plus de courage que ce qui s’en manifeste ces temps-ci.

Je vous passe l’appel aux statistiques européennes et internationales, qui en matière d’éducation nous mettent peu à peu au ban des pays civilisés. Et j’entre dans le cœur dur du discours — le constat, mille fois posé et reposé ici, que « l’idéologie folle » (le mot a plu, là-haut : Guaino l’a anaphorisé à plaisir) avait marqué la fin de l’égalité des chances — parce que l’égalitarisme engendre plus d’inégalités que l’élitisme le plus exigeant, ça tombe sous le sens — quoique personne au Ministère ne semble s’en soucier : ils devraient relire la Pensée Sarkozy, rue de Grenelle. Et s’apercevoir que ce n’est pas avec la méthode Descoings — saupoudrage et bonnes œuvres — que l’on inversera le processus.

Mais il faut équilibrer. Et voici que notre futur bon maître, comme dit Jean-François Khan, tape cette fois sur ceux qui ont « une vision exclusivement nostalgique de l’école » : « Ce n’est pas en revenant à l’uniforme et à la blouse, ce n’est pas en revenant aux classes de 60 élèves et à l’examen en sixième, ce n’est pas en revenant à la plume Sergent Major, que nous serons fidèles à l’idéal de Condorcet et à celui de Jules Ferry ».

Voire…

Et de se lancer dans une apologie du meden agan — on ne sait jamais, il y a des pédagos intelligents, et des traditionnalistes compréhensifs : « Entre l’école où on ne lit rien de postérieur à 1930 et l’école où ne lit rien d’antérieur à 1980, il y a un juste milieu, celui qui enseigne le respect, mais aussi la différence entre la littérature, quelle que soit son époque, la coupure de presse et la chanson populaire ». Là, on peut décliner à loisir — juste milieu entre le « par cœur » et l’enseignement zéro, juste milieu entre les coups de règle sur les doigts et le tutoiement des maîtresses, entre le « pensionnat de Chavannes » et l’école « ouverte à tous les trafics », entre « l’uniforme et le jean taille basse qui laisse voir trop de choses », etc.

Enfin, le programme. Un Primaire qui veut donner à tous les enfants les bases fondamentales — c’est à peu près la seule promesse que l’on a essayé de tenir, rue de Grenelle. Parce que pour le reste…

Quid du collège qui « se fixe pour objectif de donner aux élèves le goût des grands auteurs, le sens de la rigueur scientifique, les repères indispensables à la compréhension de notre culture et de notre histoire » ? Quid du lycée qui « se donne pour objectif de porter plus d’élèves vers l’enseignement supérieur, plus d’étudiants vers le diplôme, plus de diplômés vers l’emploi » ? Quid de l’université qui « se donne pour objectif de reprendre sa place aux premiers rangs des classements internationaux des établissements d’enseignement supérieur et d’être au centre de l’effort de recherche » ?

Je laisse chacun consulter le détail des bonnes intentions de campagne, et les comparer aux réalités présentes. Mon intention en commençant cette trop longue Note n’était pas d’être sarcastique — c’est trop facile —, mais de mesurer tout le chemin qu’il reste à parcourir, alors qu’aucune mesure récente ne paraît aller dans le bon sens — au contraire. « Une école qui ne donne pas les examens à tout le monde, mais qui donne à chacun la possibilité de les réussir » : plaisanterie ! « Une école plus exigeante avec ceux qui sont plus défavorisés, car l’école est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas » : flagornerie ! « On en apprend autant sur le courage, le civisme et l’amour de la patrie en lisant Daudet et sa Dernière classe, Rouaud et ses Champs d’honneur, Gracq et son Balcon en forêt, qu’en baillant d’ennui au cours d’éducation civique » : poudre aux yeux !

« Pour comprendre Guernica, il faut connaître la guerre d’Espagne. Pour apprécier Les Justes, il faut savoir ce qu’était la misère sous la Russie des Tsars » : commençons par supprimer l’Histoire en Terminale S, rabotons les horaires, on y verra sans doute plus clair…

« Je vous propose de sortir de l’impasse du collège unique par l’individualisation des parcours » : Chiche ! « Le collège unique ne doit plus être un collège inique » : celle-là, nous sommes plusieurs à l’avoir écrite — le discours d’Angers vire au digest anti-pédagogique — tout en reconnaissant à chaque enseignant le droit d’utiliser la méthode de son choix — et les vaches seront bien gardées…

Ce qui se profilait déjà dans ce discours, c’était la mastérisation (pourquoi pas ? Mais pas sur les bases actuelles !), l’autonomie des établissements, qui amènera à terme la concurrence entre les établissements, et le démantèlement de l’Education nationale que nous connaissons – à quand le chèque-éducation et les diktats de spécialistes auto-proclamés dans les Régions et les Conseils généraux ? Déjà que les « établissements privés sous contrat » faisaient l’objet d’une attention particulière du candidat-ministre… Quand un présidentiable propose de « permettre aux établissements privés de réorganiser leurs implantations pour répondre à la demande là où elle se trouve, en particulier dans les quartiers populaires », on ne s’étonne plus que cette année, le nombre de postes offerts dans le privé soit en augmentation sensible.

Et de proposer, pêle-mêle, de « diviser par deux immédiatement les effectifs des établissements scolaires les plus dégradés, en répartissant les élèves en surnombre dans les établissements avoisinants » — on attend toujours. De « garantir dans les établissements sensibles « le plus de sorties culturelles et des séjours linguistiques » — Oh yeah ! Ou « de créer des internats de réussite éducative en ville pour tous les enfants qui veulent réussir, mais qui n’ont pas de bonnes conditions de travail chez eux » — comme ça dépend de régions globalement tenues par la Gauche, ça ne mange pas de pain.

« C’est par l’éducation que nous éviterons le communautarisme » : je suis au moins sûr d’une chose, ce n’est pas Yazid Sabeg qui a inspiré cette phrase — le saint homme n’avait pas encore été nommé « commissaire à la diversité ». « C’est par l’éducation que nous sauverons la méritocratie » — comme aurait dit le Prince Jean.

Il nous faut d’ores et déjà élaborer un nouveau programme, et demander aux futurs présidentiables ce qu’ils en pensent. Mais tant que le gouvernement actuel persistera dans des calculs d’apothicaire, et inventera des réformes pour la seule joie d’économiser des postes ; tant que le PS confiera les clés de sa pensée éducative à Bruno Julliard, qui n’a pas proposé quoi que ce soit depuis deux ans qu’il occupe ce poste honorifique ; tant que les Verts se gargariseront d’école citoyenne et autres balivernes ; tant que le MoDem ne s’exprimera pas de façon nette sur les sujets qui fâchent ; tant que le NPA sélectionnera des femmes voilées pour le représenter, ce qui témoigne de son sens aigu de la laïcité — et du respect des femmes non voilées — eh bien, jusqu’à ce que les uns et les autres veuillent bien réfléchir, s’asseoir autour d’une table et proposer de vraies assises de l’Education, qui réuniront aussi bien l’administration ou les syndicats que les vrais spécialistes — jusque là, l’apocalypse molle continuera — et je persisterai, et signerai

Jean-Paul Brighelli

 

(1) Je l’écoutais en écrivant cette Note, je ne voudrais pas vous en priver : http://www.youtube.com/watch?v=rOyj4ciJk34

(2) Très bonne analyse des slogans électoraux des cinquante dernières années sur http://www.politique.net/2007041604-les-slogans-presidentiels-depuis-1965.htm

(3) Du nom du logiciel qui permettait de signaler les « incivilités » diverses — 80 000 atteintes par an aux personnes, auxquelles vous voudrez bien rajouter les insultes —, et qui a été désactivé en 2007, sous l’ère Sarkozy, selon le principe, bien connu dans l’EN, du thermomètre que l’on casse pour supprimer la fièvre…

(4)http://media.eduscol.education.fr/file/consultation/67/4/seconde_projet_prog_2010_exploration_Litterature-Societe_135674.pdf