Igor BastidasVous vous rappelez peut-être :
« J’étais seul, l’autre soir, au Théâtre Français,
Ou presque seul… »

C’est le début d’un très joli poème de Musset sur Molière et le théâtre intitulé « Une soirée perdue ». J’y pensais, « l’autre soir », en regardant l’Ecole des femmes, mise en scène de Stéphane Braunschweig, au Théâtre du Gymnase à Marseille — une mise en scène intéressante, inventive, un Arnolphe de grand talent, une Agnès qui, comme d’habitude (mais Adjani en 1973 face à Pierre Dux a mis la barre très haut) était un peu insuffisante. Bref, des charmes et de l’agrément, comme on dit.
Mais là n’est pas mon propos. Quoique.
Comme j’attendais le début de la pièce, perché dans une loge quelque peu latérale, je jetai un coup d’œil sur l’orchestre et le balcon sis en dessous de moi. Dans la pénombre lumineuse de la salle, les gens regardaient leur portable. Tous. Partout. On voyait, de la position dominante qui était la mienne, ces centaines de petits rectangles palpitant dans leur lactescence. Des gens venus en couple s’isolaient spontanément l’un de l’autre et s’immergeaient dans le flot ininterrompu de messages à recevoir ou à émettre — « Suis au Gymnase et toi » « Où bouffer à 22 h » « Putain Macron » — et autres gentillesses ordinaires. Des existences parallèles — qui par définition ne se rejoignent jamais. Pas un qui se penchât vers sa voisine ou son voisin pour lui susurrer des gentillesses — « Je vais te faire la toupie javanaise dès que nous serons rentrés », « Tu crois qu’ils servent encore à 10h 30 chez Paule & Kopa ? » « Tu as donné à manger au chat avant de partir, sinon il va encore pisser sur la couette en représailles ». Ou encore : « Pourquoi y a-t-il deux home trainers en avant de la scène ? C’est dans Molière, tu crois ? »
N’importe quoi qui ait du sens et suppose une relation, tendresse ou agressivité, peu importe.
Non. Chacun était enfermé dans la tour d’ivoire de son portable.

J’ai déjà évoqué le cas lors d’un passage au Café Florian à Venise. Les technologies de la communication fabriquent de l’autisme aussi sûrement que Jean Foucambert et Evelyne Charmeux, les deux thuriféraires de la méthode idéo-visuelle, ont fabriqué des dyslexiques.

Sur ce, quasi le même jour, je tombai sur un article saisissant du New York Times intitulé « This friendship has been digitized » — écrit par Stephen Asma, prof de philo à Columbia. L’auteur y raconte comment son adolescent de fils joue en ligne indifféremment avec un être humain (ou se prétendant tel, la frontière ces jours-ci s’estompe) ou une « machine intelligente » — et je suis effaré que plus personne ne réalise que cette alliance de mots est un oxymore, à l’heure où le numérique impose une fracture existentielle.
Et de rappeler qu’au Japon, un demi-million de « hikikomori » vivent absolument seuls, enfermés chez eux. « La solitude en Grande-Bretagne, ajoute-t-il, a suffisamment augmenté pour que le gouvernement crée un « ministère de la solitude » ». Et bientôt, ils n’auront même plus l’opportunité de descendre se faire des amis dans le Périgord.
L’auteur a ensuite beau jeu d’opposer cette tendance lourde à l’Ethique à Nicomaque d’Aristote, qui oppose les amitiés passagères au sentiment profond qui reliait Montaigne et La Boétie, « parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
(Qu’Aristote commente Montaigne n’est une aberration que pour ceux qui ignorent le grand Principe de Borgès, au nom duquel le génie argentin suggérait d’étudier l’influence de Kafka sur la poésie romantique — un principe qui, mal maîtrisé, amène sur Wikipedia certains de nos contemporains à accuser Voltaire d’insensibilité à la cause LGBT).

Les adolescents passent en moyenne 12 heures par jour face à des écrans — un acquis résultant de la digitalisation des manuels scolaires et de la mise en ligne des exercices, en sus de la fréquentation des sites conviviaux où l’on a la possibilité de faire ami-ami avec des robots, et des flux pornos sur lesquels ils se font les doigts, faute désormais de les exercer sur leurs semblables, ce que la tendance #MeToo leur déconseille vivement. Une créature virtuelle ne demande pas, avant que vous passiez à l’acte et à la Veuve Poignet, la signature en trois exemplaires d’une autorisation à décrocher un soutif, désormais indispensable pour avoir des rapports inhumainement humains.

Reprenons les arguments de Stephen Asma. « En 2005, on reportait déjà que le nombre d’amitiés vraies était en moyenne passé de 3 à 2. Fin 2006, une étude révéla que 25% des personnes interrogées n’avaient aucun ami sur lequel elles pourraient compter. Les études les plus récentes révèlent que cette tendance s’est affirmée, depuis que les adolescents remplacent l’intimité par l’efficacité. »
Le problème, c’est que la génération montante, à force de vivre par écran interposé, finira bientôt par ignorer complètement ce qu’elle rate. « Qu’un ami véritable est une douce chose ! » C’est en conclusion de la fable des « Deux amis » — qui commence déjà par ce fameux vers « Deux vrais amis vivaient au Monomotapa », ce qui d’emblée place l’amitié vraie dans le lot des probabilités improbables. Qu’aurait écrit La Fontaine s’il vivait aujourd’hui ? « Deux vrais amis vivaient dans le cyber-espace » ? Et là, il y en a des foules — des centaines, des milliers, qui « likent », comme on dit désormais en français, ce que vous publiez.
Mais sur qui vous pouvez compter ?… « Ce sont amis que vent emporte », chantait Rutebeuf — et que le numérique dématérialise avant qu’ils s’évaporent.

Jean-Paul Brighelli

215 commentaires

  1. Je viens de vendre un petit classique Larousse : « Les Regrets » de Joachim du Bellay – ou de la solitude d’un jeune français plongé au cœur du mal-être romain !

  2. La solitude est un thème hautement littéraire – si l’on n’est pas seul avec un livre on ne rencontre presque jamais la solitude de l’auteur.

    Le théâtre c’est de la littérature qui rencontre la vie – mais ce n’est plus l’étoile noire de la lecture du solitaire dans sa chambre ou sur son banc public.

  3. Une chronique sur la solitude et pas un mot sur la solitude du coureur de fond!
    PS:
    Oui, il y a …

  4. Tiens, je croyais qu’il n’y avait que le sexe qui comptait pour Brighelli ! Eh bien ! Bel article. Très bel article, même. Vous remontez dans mon estime. Remarquez, tout le monde s’en fout, à juste titre.
    A propos des Japonais, une collègue me disait qu’ au Japon, il y avait des sortes de cafés où l’on entrait et où l’on payait pour avoir quelqu’un qui vous parle et vous donne un semblant d’affection ( en tout bien tout honneur) apparemment.
    C’est aussi pour ça que j’aime l’Italie, enfin pas Milan. Le portable n’ a pas réussi à enlever aux Italiens ce qui est le plus important pour eux: chiacchierare.
    Vous allez dans une piscine en plein été pour nager comme un bon Français : pas forcément possible. Ils sont dans l’eau jusqu’à la taille et ils parlent avec les amis. Vous êtes dans un café dans un village paumé pour manger un panino le midi : au bout d’un quart d’heure, tout le monde parle d’une table à l’autre, voire vient s’installer à votre table. Vous êtes dans un restaurant où il ne reste plus aucun client, vous vous retrouvez invité à partager la fin du repas avec la nonna et toute la famille. Et je ne parle pas de la panne de voiture : au bout de cinq minutes, il y a foule pour vous aider en parlant et en gesticulant beaucoup bien sûr.
    Vous arrivez à l’aéroport de Roissy et ça râle dans tous les sens, ça s’engueule, ça se bouscule : déprime assurée jusqu’au prochain séjour.

  5. Bien sûr, on aurait pu flatter Brighelli en lui disant combien son BDA est un refuge contre la solitude mais il y en a qui sont mieux placés que moi pour le lui dire.

  6. Finissons sur une note optimiste: peut-être que les ultra- digitalisés au théâtre s’envoient des messages enflammés sur leurs portables bien assis l’un à côté de l’autre 🙂

  7. c’est un phénomène qui s’étend maintenant depuis plusieurs années ! et c’est exactement la même vision aux delà de nos frontières, quels que soient l’âge, la position sociale, etc, etc… !
    L’une des plus formidables addictions de notre temps ! et dont tout un chacun semble totalement inconscient ; cet objet dans leur main, c’est comme un autre doigt, comme une excroissance essentielle à leur vie, indispensable à leur survie.
    Mais c’est aussi en droite ligne dans la continuation du « chacun pour soi », de la séparation la plus totale possible des individus ; plus on individualise, plus on isole… tout en étant les clones les uns des autres… ! grandiose réussite !
    Dans la façon dont toutes ces façons de vivre s’imposent à nous – et combien il est difficile de les combattre – je conseille la lecture de « la tyrannie des modes de vie, sur le paradoxe moral de notre temps » de M. Hunyadi.
    « Sanseverina », que je viens de lire a raison : il y a, et il y aura, encore et toujours, des réfractaires, des gens qui aiment encore, et comment ! se parler en face à face ! à qui il reste une véritable humanité !
    J’ai aussi ouï dire d’une petit manif de gamins, à Hambourg, protestant contre l’utilisation incessante de leur smartphone par leur parents : « joue avec moi, pas avec ton portable !! »
    En attendant, je parie qu’à 50 ans, vous n’aviez pas votre Rolex, et que maintenant vous n’aurez pas plus votre smartphone pliant ! (ce« téléphone intelligent », à plus de 2 000 euros et de fabrication chinoise, par dessus le marché) et bien, tant pis pour vous ! vous aurez raté votre vie ! comme moi, par exemple, mais je m’en trouve fort aise !

    • Ah cet odieux individualisme Turbo libéral qui nous isole les uns des autres ! Vivement le retour des douillets et confortables appartements collectifs qui permettent de sains et fructueux échanges !

    • Silicium (puces électroniques) contre carbone (matière organique), c’est le combat de demain.

  8. Quand Stendhal va au théâtre c’est pour y faire des rencontres surtout à Milan – quand il se promène dans Rome il y accompagne de jeunes et jolies femmes.
    Mais Rome c’est surtout la ville où les prêtres font de la politique et des mômeries et le fond des mœurs en était assez sinistre à son époque ! Le demi-sourd Du Bellay devait bien s’y lasser de toutes ces cérémonies religieuses interminables …

    • Stendhal prétend que si François 1er s’était converti au protestantisme et la France avec sa littérature serait devenue sinistre – mais la littérature anglaise ne le cède en rien à la littérature française et par contre la littérature italienne est restée inexistante pendant des siècles étouffée sous le poids des conventions religieuses !
      Les Italiens bavardaient sans doute pour compenser la censure perpétuelle qui les brimait !

      • Stendhal est tellement avide de paradoxes qui le montrent brillant aux yeux des dames qu’il soutiendrait à peu près n’importe quelle contre-vérité du moment qu’elle surprend et fâche les conventions.
        Il avait connu la vie de Londres et en avait tiré des chroniques journalistiques – il savait fort bien que la vie littéraire y était beaucoup plus intense qu’à Rome et pour cause !
        Sans Vatican on pense mieux …

        https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2016/11/c49e648b8b27f881d0a77a8776c0d632.pdf

        • J’ai une idée d’ailleurs : s’il aimait tant Milan c’est qu’il y était le seul esprit parisien à y briller et que personne ne pouvait lui faire de l’ombre parmi les écrivains italiens.

  9. Réponse pour notre CM1
    « Il y avait un saut qualitatif, c’est évident. Les deux années de CE, c’étaient les bases élémentaires, comme le nom du cours l’indique, alors qu’au CM, on passait au cran au-dessus, celui qui devait permettre, à l’origine, d’être prêt à passer aux savoirs supérieurs (ceux du cours du même nom). »

    • J’ai fait des recherches:
      Mon instit de CM1 est devenu inspecteur, il a donc probablement inspecté sa femme.
      PS:
      S’il était devenu recteur, c’eût été plus dramatique, il aurait rectifié sa femme.

      • Redressé sa femme ?

        Étymologiquement, recteur vient de
        rectus qui signifie
        Direct, droit, simple, sans détours.

        Lormier nous en dira un peu plus quand il va passer.

        • à abcmaths
          Vous qui êtes quelque peu germaniste,sans être spécialiste des rections vous devez en connaître un brin sur le sujet.

          C’est amusant d’être présenté aux gens comme un « éminent spécialiste des rections. »

          Un domaine très riche et très ardu;voir,par exemple:
          « Théoricien d’une syntaxe « sémio-pragmatique », Hugues Constantin de Chanay ouvre la question de la rection au contexte non linguistique : le postulat de relations grammaticales pouvant réunir des objets polysémiotiques lui permet en effet de distinguer des énoncés réellement inachevés (les rections réellement « orphelines »), et d’autres qui récupèrent dans le contexte leur partenaire rectionnel, sous réserve de compatibilité de la structure d’accueil et d’une saillance suffisante ou suffisamment marquée du complément à retrouver. »

          in Les limites de la rection verbale par Antoine Gautier, Laura Pino Serrano et Dan Van Raemdonck

  10. Si le mouvement Gilets Jaunes a fait tant d’émules, c’est parce qu’il a été le meilleur remède contre la solitude.
    Vous aurez noté comme moi, que dans tous les reportages sur les ronds-point ou dans les manif, on ne voyait pas un seul gilet jaune scotché sur son écran portatif ?
    Les gens les plus isolés, les plus marginalisés, ont retrouvé là une vie sociale riche et pleine. C’est pourquoi il est si difficile de désamorcer ce mouvement.

    • Et pendant ce temps-là Emmanuel Macron organisait des matinées théâtrales pour le petit personnel politique des provinces !
      Pourvu que cela dure en somme …

    • Je serais curieux d’entendre ce que disent des centaines de gilets jaunes rassemblés dans une salle.

      Un jour de mai 68,je suis entré par curiosité dans la salle du théaâtre de l’Odéon-occupée.

      On y parlait,on y parlait…

      C’était effrayant.

      • pour y avoir assisté au début du mouvement, en décembre dernier, entre ceux qui ne savaient pas quoi dire, et ceux qui disaient « on est tous pareil, y’a pas de chefs », personne ne savait trop quoi dire, et de nombreux participants étaient intimidés. Heureusement que « certains » (surtout n’allez pas leur dire qu’ils sont des meneurs) avaient déjà des propositions toutes prêtes ! et les plus engagés se sont écriés « on ne veut pas de conseil citoyen, on veut le pouvoir » …

  11. Le Smartphone au théâtre, c’est incongru mais pas dangereux. En revanche, il y a de plus en plus de morts ou blessures graves de piétons dans les rues. Certains pays se sont fortement équipés, y compris d’engins électroniques qui brouillent le portable, envoient un signal sonore, et un message d’alerte sur l’écran, genre  » attention, vous êtes sur la chaussée, y’a des bagnoles ! » https://usbeketrica.com/article/coree-passage-pieton-notifications-smartphones

    • Oui je suis devant le forum des Halles lundi dernier je crois bien – un dame dans mes âges la cinquantaine avenante et corpulente se dandine le nez sur son portable juste à un mètre de moi, je la suis à pas feutrés, elle ne voit pas les deux marches de guingois, elle trébuche et s’étale lourdement de tout son poids ! Une jeune fille vient à son secours compter les côtés fêlées ou froissées … moi je ris comme un bossu en mon for intérieur !

  12. Ah, je lis ce beau billet, et les premiers commentaires … je pense que encore sous l’émotion, les commentateurs et tâteuses, n’ont pas eu le temps de penser à désigner LE coupable : non, M. Driout, pour une fois la « société » n’y est pour rien, non ! le coupable c’est … l’horrible turbo-libéralisme, ses comparses, le capitalisme inhumain et apatride, la finance, grande ennemie de Flamby, sans oublier « l’argent qui corrompt » mais qui permettait à Tonton de payer ses frasques … 😉

    Juste une remarque : « Adjani en 1973 face à Pierre Dux a mis la barre très haut », mais ce n’était rien comparée à l’immense Sarah Bernard ! 😉 je veux dire, là, faut arrêter, Adjani est en cours de momification ! et si l’interprétation vous semble faiblarde, allez-y secouer donc le metteur en scène, qui en est le principal responsable, mais n’incriminez pas l’actrice acteur.e !

    Ah, j’allais oublier, « la toupie javanaise », à nos âges, faut faire attention : avec les rhumatismes , tout ça, on se chope un lumbago vite fait. Je recommande, pour vos magistrales et brighelliennes galipettes, la brouette norvégienne, moins exotique certes, mais tout aussi plaisante. 😉

    • Mon gaillard,

      Je n’ai pas de portable ! C’est l’engin du diable, je ne sais quelle société secrète le promeut et l’utilise pour envoyer des ondes maléfiques pour brouiller le cerveau des gens et en faire un ramollis de mous de veaux !

    • Mon cher, je suis grabataire, certes, mais Sarah Bernhardt, je n’ai quand même pas l’âge…
      Je parle de ce que je connais — contrairement à tant de gens, dans les médias, qui causent de ce qu’ils ignorent.

      • Et encore, je voulais pousser le bouchon jusqu’à Armande Béjart et comme je n’étais plus très sûr entre la mère et la fille Béjart, j’ai coupé. 😉

      • Vous êtes grabataire ??? Pour de vrai ??? Ou c’est parce que c’est le 1er avril ?

      • Et pourtant…la fameuse photo du jeune maestro en pelisse afghane,à Belle Ile en mer-photo qui fit couler bien de l’encre et bien des larmes – nous avait été présentée comme « …après un thé chez Sarah Bernhardt.. »

        • Hmm… Ça fait un certain temps que la maison de Sarah Bernhardt, c’est parcelle 44 au Père-Lachaise…
          Mais apparemment celle de Belle-Isle a été restaurée.

          • Tiens, je ne savais pas qu’elle fût restaurée. La dernière fois que j’y suis allée, il n’y avait pas l’ombre d’un commencement de restauration.
            Il est vrai que j’y ai retrouvé un bout de pelisse afghane en très mauvais état. Il n’en restait que quelques morceaux, délavés par le sel et la mer, coincés entre deux rochers. Même quelques bigorneaux y avaient élu domicile, prenant le vieux tissu pour quelque lichen qui s’effilochait.

      • Je l’ai emprunté à San-Antonio : vous faites tourner la donzelle autour d’un axe dont vous êtes le pivot.

        • L’avionique d’hélice est une source riche en symboles vi(t)cieux.

          https://www.youtube.com/watch?v=ckHnH36lwJ4

          Le manche à Baloo de l’ours lippu est une source de fée hélicité (depuis Aristote, on sait que dans le moteur mu la rotation se transforme en translation et réciproquement).

          • d’où l’anglais « to screw:
            i) sens propre:visser
            ii) sens figué argotique:baiser
            ?
            A parler strict aux sangsues,il faudrait dire screw-unscrew car la baise n’est pas une vis sans fin.

            « A little game of in and out » (une petite partie de dedans-dehors),dit-on dans Orange mécanique;ldu point de vue de la cinématique,c’est plus juste.

            Admirons aussi la plasticité transcatégorielle de la préposition anglaise, et ce dans une langue sans cas,et partant, sans rections.

          • Quand, en pleine action, l’homme s’écrie « Je sens tes dedans », on mesure la plasticité de la langue en général.

          • « my axe », c’est le petit nom gâté qu’on donne à sa guitare électrique …

    • Née trop tard, hélas, pour avoir pu admirer Sarah Bernhardt dans le rôle d’Agnès, j’ai eu la chance de voir Adjani l’incarner à la Comédie Française, en 70 ou 71 ( avec mes parents…) et sincèrement, elle y était extraordinaire! La pièce avait été mise en scène par J.P Roussillon, encore un grand du Théâtre Français! La version télévisuelle date de 1973, et c’est Blier qui joue Arnolphe ( mise en scène : Raymond Rouleau…). Cette dernière version a été regardée par tellement plus de monde que la production théâtrale qu’on ne retient plus qu’elle. Blier y était sans doute meilleur que Dux. Dommage qu’aujourd’hui ( pas seulement …) I. Adjani se ridiculise en prenant des positions « écologiques » stupides et qu’elle se fourvoie dans des téléfilms imbéciles car, c’est une excellente comédienne et actrice ( Eté meurtrier, La gifle….).

  13. Petite note positive : pour moi, le portable complété par un réseau digne de ce nom a été une libération magnifique, comme pour tous ceux qui sont inféodés à la notion d’urgence. Auparavant, je ne pouvais quitter mon domicile, ou seulement pour un temps limité, de façon à pouvoir revenir consulter le répondeur toutes les trente minutes, répondeur qui fut lui aussi en son temps une belle libération, comme le fut aussi le téléphone sans fil. Pensez à toutes ces femmes de médecins et de vétérinaires qui, avant 1975 environ, ne pouvaient sortir et s’éloigner du maudit appareil.
    L’avènement du téléphone portable nous a autorisé une magnifique liberté, hors salles de spectacle.
    Donc, j’ai un portable qui ne me quitte pas. Mais c’est un modèle ultra simple, pour émettre et recevoir des appels. Et je serai une bienheureuse le jour où je pourrais m’en dispenser et goûter une retraite bien méritée.
    C’est au départ un magnifique outil, un énorme progrès. Et c’est devenu un objet d’aliénation mentale, d’addiction.

    • depuis les années 80 il y a eu les « pagers », Eurosignal, Operator … vous avez dû connaitre, non ?

  14. Deux commentaires, un positif et un négatif.
    Avec l’age, on observe chez l’être humain une évolution en 3 temps face au progrès technique :
    1/technophile, puis 2/technopathe, puis 3/technophobe.
    Clairement, Ismael Moinkerien est en phase 2, et JPB, plus expérimenté, en phase 3.

    Sur une agora dédiée aux nouvelles techniques de cyber-drague, j’ai trouvé cette percutante remarque :
    Avant Internet, on préférait être seul que mal accompagné.
    Avec Internet, vous serez seul ET mal accompagné.
    Affligeant !

    • Bonne adaptation de la fameuse phrase de Churchill commentant Munich — « la honte ET la guerre »…

      • Merci, cher Maitre,
        Vous extrapolez entre le quotidien trivial et l’épopée historique.
        Gardons le sens de le juste mesure !

  15. Retirer son portable à un lycéen, c’est lui couper un bras. La dernière fois que je l’ai fait, et c’est rare en ce qui me concerne, non seulement le jeune homme est venu, pâle comme la mort, me supplier de ne pas le donner au proviseur ( comme le stipule le règlement intérieur de notre établissement ) mais la moitié de la classe a fait chorus.
    J’ai assisté à des scènes de larmes, de cris et de crises de nerfs ( filles comme garçons ) dans le secrétariat du proviseur un grand nombre de fois. Franchement, je crois que des élèves au comportement plutôt serein seraient capables de tabasser secrétaires et proviseurs pour récupérer leur portable. C’est une chose que les gens n’imaginent pas.
    Les cas aigus sont quand le proviseur est en réunion ( ça dure ) et que l’élève apprend qu’il sera absent le lendemain. Là, on frise le drame. J’ai vu une fois une élève assise par terre dans le secrétariat, bloquant la porte d’entrée et ne se mouvant plus. Apparemment cela durait depuis plusieurs heures.

    • Le comportement que vous décrivez ressemble mot pour mot aux symptômes de sevrage d’un drogué.
      Il ne s’agit pas d’une coïncidence, car les développeurs d’applications s’emploient à créer des addictions à leurs programmes.
      Persévérez Sanseverina, vous êtes sur la bonne trajectoire !

    • 1) Ces confiscations sont-elles légales ?

      2) Sans vouloir vous offenser,et seulement par amour du mot exact,je me dois de critiquer l’emploi du verbe « stipuler » dans votre commentaire; il peut y avoir des stipulations dans un contrat (qui suppose accord entre des parties,lesquelles scellent leur consentement en brisant ensemble un brin de paille) mais une loi,un règlement (qui s’imposent à nous,noles volens) ne stipulent rien:ils disposent que…

      Beaucoup de gens très distingués ignorent ce point de vocabulaire juridique.

      • Le règlement intérieur est signé par chaque élève et chaque parent. Donc stipule.
        Par ailleurs, si je ne respecte pas le règlement intérieur, je me mets en faute et donne un piètre exemple à mes élèves qui n’ont guère envie de le respecter. D’ailleurs, j’ai rarement d’ennuis car ils savent que je le respecte et hésitent à l’enfreindre dans mes cours.
        C’est grâce aussi à cette attitude que je n’ai pas à hurler sur les élèves à foulard. Elles savent ce qui les attendent.
        Pour le portable comme pour le foulard, ils/elles ont signé.
        Les cons sont les profs laxistes qui laissent faire.

        • « Le règlement intérieur est signé par chaque élève et chaque parent. Donc stipule. »

          Argument dirimant;je retire,honteux, ma remarque.

          De mon temps,le règlement était imposé.

          Aujourd’hui,le règlement intérieur est en quelque sorte un contrat négocié.

          Je me demande si cette étrange particularité n’a pas quelque rapport avec l’indiscipline qui règne dans beaucoup d’établissements scolaires.

          • « L’argument » peut-il être dirimant ? L’obstacle, l’empêchement, oui.
            Lormier, vos discussions lexicales me ravissent.

  16. Absence de relations (sexuelles) Un savant américain de mémoire a annoncé que la décroissance du monde occidental était en marche car dans 20 ans, les jeunes ne feraient plus l’amour, mais tapoteraient sur leur smartphone…
    Peut-être ne verrais-je pas ça…

  17. Sibeth Ndiaye : «Ceux qui me connaissent savent que j’ai un franc-parler»
    Mais, en même temps, elle assume parfaitement de mentir pour protéger le président Micron.
    Bref, cette nouvelle Ministre de la Vérité dit en même temps le Vrai et le Faux.
    Elle dépasse sans souci la logique binaire pour sombrer dans une logique totalement floue.
    En conclusion : non seulement elle est bête, car elle prend les Français pour des idiots, et en plus, elle est nuisible.

    Comme la carotte, ou manière douce, n’a pas fonctionné, ce sera la manière forte, ou le baston, pour résoudre le problème.

      • Apollon voulait détourner de Crésus le malheur de Sardes, et ne le faire tomber que sur ses enfants ; mais il ne lui a pas été possible de fléchir les Parques.
        Mon avis : les Parques étaient de méchantes connes !

  18. Dans les années cinquante, Sinatra, Chet Baker et Ella Fitzgerald chantaient « Alone together », une romance sur la solitude à deux:
    « Our love is as deep as the sea
    Our love is as great as a love can be
    And we can weather the great unknown
    If we’re alone together »
    Ce titre au sentimentalisme suranné pourrait décrire avec justesse notre époque (ce qu’a d’ailleurs vu Sherry Turckle) mais désormais, la solitude est collective, et désespérante.

  19. JPB ferait bien de ne pas énoncer à haute voix « l’Ethique à Nicomaque » dans son environnement marseillais.
    Certains pourraient croire qu’il insulte leur mère…

  20. https://youtu.be/ifax46tQNEc
    La solitude.
    Reprendre Léo Ferré sans être grotesque, HFT l’a réussi.
    A noter que durant les concerts également, nombreux sont ceux qui filment avec leur portable.
    Autant attendre le DVD et éviter la crampe ou la tendinite…

    • Non seulement ils filment avec leur portable mais ils diffusent immédiatement leur vidéo sur FB. Heureusement qu’ils écoutent de la musique de m***, sinon ils louperaient un magnifique concert du fait de leur bêtise addictive ou de leur addiction bête.
      J’en connais qui filme le paysage avec sa tablette pendant qu’il marche par monts et par vaux et on l’a en direct sur FB. Comme je suis courtoise, je like, question de ne pas me fâcher avec un voisin pour des vétilles mais je me demande bien pourquoi il s’encombre les mains avec cet objet.

      • Magnifique interprétation de Ferré par Thiéfaine, Cyrano58. Merci beaucoup ! Je ne connaissais pas.

        Hors sujet : c’est quoi, ce 58 ? Vous vivez dans la Nièvre ?

  21. @abcmaths: Pas loin. Je ne suis pas lorrain, je suis alsacien. Mais nous n’avons pas eu le même maître d’école: le mien n’est pas devenu inspecteur. Il est mort avant d’atteindre la retraite, malheureusement.

  22. Au sujet de la solitude et des Gilets Jaunes qui retrouvent le goût de la conversation, dans son essai *La révolte des élites et la trahison de la démocratie*, Christopher Lasch parle de la disparition des cafés dans certains quartiers et des conséquences sur le délitement de l’investissement politique des citoyens. Mais le phénomène des Gilets Jaunes me paraît une réaction assez saine par rapport à tout ça. Quand on voit que les gens se parlent et se mettent (réellement) à débattre sur des sujets divers en dépit de leurs classes sociales différentes, cela redonne un peu d’espoir.

    • Oui. Ici, où le tissu associatif est très riche, en comptant même les équipes de chasse qui sont un lien « intergénérationnel » formidablement efficace, avec forte transmissions de valeurs auxquelles on est en droit de ne pas adhérer, il y a beaucoup de gens qui approuvent les Gilets Jaunes, mais très peu qui participent au mouvement, une fois exclu l’abominable Christophe Chalençon. Il est vrai que c’est un formidable repoussoir pour ceux qui le connaissent de longue date !

  23. VICTOIRE

    J’ai enfin reçu la bonne nouvelle que j’attends depuis 5 mois : mon mi-temps annualisé est accordé !

    Combien de courriers, rendez-vous, coups de téléphone etc. afin de plaider ma cause, pleurnicher, menacer des pires extrémités, hurler, exposer mon cas (lourd, très lourd !), de certificats attestant de mon dérangement mental (profond , très profond !), etc. ?
    Combien d’absences de réponse, de rebuffades ou d’explications confuses « Oui mais c’est pas facile » etc.
    Combien de fois m’a-t-on répondu :
    « On voit bien que vous en avez marre, mais vous n’avez qu’à prendre 2 ou 3 semaines de maladie entre les périodes de congé scolaire.
    Si vous gérez bien, vous ne travaillerez jamais plus de 15 jours consécutifs, ça doit être tenable.
    Et nous ne sommes pas obligés de vous faire remplacer pour des absences de moins de 20 jours, donc ça ne nous complique pas la vie !
    De votre côté, c’est tout bénef, vous conservez votre salaire. Z’allez pas vous plaindre ! »

    Authentique, effrayant, pathétique, lamentable, … continuez la liste !
    Vous connaissez tous la maison mais je ne suis pas certain que vous mesuriez où nous en en sommes rendus dans les « basses sphères ».

    Comme on ne trouve plus personne pour faire le prof (je ne dis pas être prof, il suffit désormais de faire acte de présence, d’assurer une sorte de « garderie à thème », nul n’exige plus) les temps partiels et les congés sabbatiques sont presque tous refusés « pour raison de continuité du service ».

    Et oui, prof c’est un peu comme curé, flic ou militaire :
    autrefois le « bien public » passait avant tout désormais c’est la sauvegarde des apparences !

    Du coup ce qui semble être une sorte de « droit de l’homme » ie ne pas travailler en échange d’une absence de salaire (!) est devenu un privilège rare.

    Je peux enfin penser à la suite qui ravira Driout et préparer ma prochaine ballade.
    * Départ le 1er février avec l’objectif d’atteindre Bichkek avant fin août.
    * Retour en avion (on laisse le véhicule en « hivernage » comme à la belle époque) pour 4 mois de « travail » et l’attente du dégel.
    * Au printemps on repart en avion et on poursuit jusqu’à la Mongolie
    * Avant l’arrivée des grand froids, traversée de la Sibérie avec automne au bord du Baïkal (incontournable)
    * Caucase Russe (comment ne pas visiter la Tchétchénie et ses populations vertueuses ?)
    * et puis on finira peut-être par rentrer à moins qu’on se fasse une ballade de quelques mois en Iran (du très beau désert à visiter en saison froide).

    Évidemment les connaisseurs savent que ce sera avec un HZJ équipé d’un toit relevable et d’un super mini d’équipements intérieurs (incluant un robuste chauffage tous temps toutes altitudes et d’un fort réchaud afin de préparer le thé et un peu de bouffe !)

    Oui je sais, ça ne sert à rien, mais JE ne sers à rien et n’ai pas l’ambition de plus.

    • Vraiment très content pour vous !

      Néanmoins, obtenir un mi-temps dans une discipline en tension comme les maths est si difficile qu’on se demande si vous avez dû coucher (nipéaire ? recteur ? rectrice ? autres ?)

      PS : ah ! Le vieux 6 cylindres atmo du HZJ tout anguleux qui fonctionne encore bien à l’huile de friture plus ou moins usagée. Profitez en ! Dans une ou deux décennies, rouler avec vaudra au moins 20 ans de bagne à régime sévère aux Kerguelen.

      • Amusant que vous pensiez à ça !

        Bilan carbone d’un couple de français moyen (mais je suis très moyen …) = 24 t équivalent CO2.

        Durée du road trip 14 mois
        40 000 km avec un HZJ = 14 t équivalent CO2 (14 L/100 * 400 * 2,6 kg/L)
        +
        2 AR en zinc = 1 t équivalent CO2

        Reste 13 t pour un an de petit quotidien.
        Étrangement c’est pas scandaleux !

        Comme quoi il peut parfois être utile de calculer (lorsque ça rassure).

        • Le problème est évidemment le chauffage du français moyen en hiver qui obère son bilan carbone

          Le réchauffage climatoridien permet d’espérer une nette diminution en ce sens.

      • Super chouette, Zorglub ! Mais votre parcours est une vilaine illustration de la déliquescence de l’Ed Nat

    • content pour vous, mais je ne vois pas trop ce que le « bien public » a à voir avec le métier de prof, ni avec l’EdNat, à part pour les bâtiments … 😉

  24. Le Vespéral relate les grandes difficultés à détecter un poisson d’avril pour les bots et les crétins de base qui les gavent et se gavent avec :

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/04/01/les-poissons-d-avril-ou-le-risque-de-semer-le-doute_5444415_4355770.html

    On objectera qu’avec la généralisation des déféquées-news, le poisson d’avril a pris du plomb dans la caudale. Il n’en reste pas moins vrai que ne plus publier de tels poissons est une tentative désespérée de la « presse sérieuse » d’être prise au sérieux.

    Il y a déjà longtemps, de dignes universitaires se tordaient le cervelet à dégager des critères pour l’art. On a ainsi vu émerger cette simple « définition » : « l’art, c’est ce qu’on trouve dans les musées ». Pour « l’information », on peut aujourd’hui énoncer : « la vérité, c’est ce qu’on trouve dans le Vespéral ».

  25. « Des existences parallèles — qui par définition ne se rejoignent jamais.  »

    Si la France adoptait certaines institutions japonaises,elle nommerait Il Maestro « trésor vivant de la littérature française ».

    N’avons-nous pas,en la personne,de Jean Paul Brighelli une encyclopédie sur pattes des lettres françaises (et même plus)?

    Comment douter qu’en écrivant cette phrase:
    « Des existences parallèles — qui par définition ne se rejoignent jamais.  »
    le Maître songeait à Stendhal:

    « Au commencement de la géométrie, on dit « On donne le nom de PARALLÈLES à deux lignes qui, prolongées d l’infini, ne se rencontreraient jamais. » Et, dès le commencement de la Statique, cet insigne animal de Louis Monge a mis à peu près ceci: Deux lignes parallèles peuvent être considérées comme se renconlranl, si on les prolonge à l’infini.

    Je crus lire un catéchisme, et encore un des plus maladroits. Ce fut en vain que je demandai des explications à M. Chabert. « Mon petit, dit-il en prenant cet air paterne qui va si mal au renard dauphinois, …), mon petit, vous saurez cela plus tard. »

    Et le monstre, s’approchant de son tableau en toile cirée et traçant deux lignes parallèles et très voisines, me dit « Vous voyez bien qu’à l’infini on peut dire qu’elles se rencontrent, »
    Je faillis tout quitter… »
    Stendhal Vie de Henry Brulard,Chapitre 34 ?

    • Pour atteindre l’infini, il faut aller là-bas, là-bas, loin et recommencer. Il est notoire que c’est insuffisant mais c’est l’espoir d’une rencontre qui compte…

      • Pourtant, Flamby avait parmi ses conseiller.e.s une Karine Berger dont Montebourg, qui s’y connait en matière d’ego hypertrophié, disait « Karine Berger a compté jusqu’à l’infini. Deux fois ! » adaptant un célèbre « Chuck Norris Fact » 😉

    • Et oui …

      Mais lorsqu’on est https://www.nimportequi.com/fr/ on peut faire nimportequoi.

      De votre côté, vous souffrez d’un handicap lourd à surmonter : assumer une généalogie prestigieuse et poursuivre la race en laissant vos traces (*) sur BdA (**).

      Qui sait si, un jour, un hagiographe ne s’en empar(l)era pas ?

      (*) dédicace aux profs de lettres et à leurs fameuses « traces écrites » qui m’évoquent furieusement les « virgules » sur les murs des toilettes publiques de mon enfance.

      (**) ce qui est, vous l’avouerez et quelle que soit la haute tenue de ce salon, moins prestigieux que d’avoir participé à l’exploitation des richesses naturelles du bas Congo ou à l’édification des populations arriérées et peu chrétiennes du Sud.

      • La basse extraction procure des avantages qui compensent les lourds atavismes : une forme de la liberté face à sa destinée, d’absence de contraintes externes et d’exigences personnelles !

        Me roulant dans la fange au quotidien, je prends de l’avance, et m’habitue aux délices de chier dans mes couches.

        C’est d’un confort …

  26. Il reste une solution définitive à tous vos soucis :

    « Un instituteur chinois a été arrêté pour avoir «empoisonné» ses élèves dans un jardin d’enfants du centre du pays, conduisant à l’hospitalisation de 23 écoliers, a rapporté l’agence Chine nouvelle. L’enseignant, du nom de Wang, a versé pour une raison non précisée du nitrite de sodium dans la bouillie servie aux enfants pour leur petit-déjeuner, selon les résultats d’une enquête préliminaire cités lundi soir par l’agence de presse officielle. »

    • Cet instit est probablement le bouc émissaire des industries du jambon de cochon chinois où un employé a joué à Monsieur Plus avec les sacs de nitrite de sodium qui font voir la vie en nitrosation.

  27. Nous nous attendons le GKB – le grand krach boursier.

    Ca va être un voyage mouvementé mais à faire sur place – pour nous autres les grands voyageurs de l’immobile les moteurs sont superflus seule l’imagination est au pouvoir.

    A bon entendeur salut !

  28. Corse : deux bâtiments publics visés par des bombes .

    Les amis de Jean Paul Brighelli lancent un avertissement;je parie qu’il Maestro sera nommé Inspecteur Général en septembre prochain.

    • Il n’y pas de limite d’âge pour les IGPEN alors ? Il aura 66 ans cette année je crois Poulou …

      • Au Collège de France la retraite est à 70 ans – donc si Brighelli est nommé cette année à une chaire pédagogique créée spécialement pour lui il pourra enseigner quatre ans encore.
        Je rappelle que c’est l’oncle de Joachim du Bellay, le cardinal Jean du Bellay qui a suggéré à François 1er la création dudit collège.

        • Même à la retraite,un Inspecteur Général conserve une grande influence.

          A plus de quatre-vingts ans Obrée IG de sciences naturelles commandait encore des manuels à de jeunes professeurs pour la « Collection Obrée « .

  29. Mon grand-oncle René Drioult-Gérard (1891-1976) prenait une année sabbatique quand il voulait partir faire le tour du monde – avant l’époque du jet on prenait le bateau et cela demandait du temps.
    C’est quand même plus honnête de partir sans salaire … autres temps, autres mœurs !
    La licence de l’Etat français est telle que les mœurs se relâchent même à l’éducation nationale.

    • Je crois qu’il y a un malentendu, je ne touche évidemment pas mon traitement durant les 6 mois sabbatiques !

      Seul avantage (non négligeable) je conserve une couverture SS (et complémentaire si je continue à payer ma mutuelle).

      • et le congé maladie avec un certificat d’un psy, ça ne passe plus ? sinon, essayez le crowd funding, ça marche assez bien, regardez Drouet ! il suffit de se trouver une Cause bien écolo, et de faire la victime, et ça tombe, ça tombe …

        je vous suggère « je veux aller étudier la diminution des ours polaire, mais ma hiérarchie refuse ! » 😉

    • On imagine très bien l’ancêtre doriouteux maintenant tout pourri à la tête des haineux frustrés de l’amiral Bragueton.

      • Et dire qu’il n’y a pas 48 heures vous offriez généreusement à Driout le trou de balle d’une « gobie » !

  30. J’avoue Dugong ! Je passe à l’aveu après avoir subi la question ..; oui je paye les députés LREM pour qu’ils disent la vérité cachée par exemple Franck Vignal :

  31. « Moi qui croyais… » tentative d’analyse psycho-linguistique dialogique.

    Dans une conversation,l’expression « moi qui croyais… » peut s’employer dans des circonstances diverses;voici deux cas bien distincts.

    a) Je rencontre au bordel un ami qui la semaine dernière m’avait juré: »les putes c’est fini;ça me coûtait un max pour pas grand chose et je viens de me mettre en ménage avec une petite etc. »

    Goguenard,je fais allusion à son serment et lui dis: « Ben ça alors…moi qui croyais que… »

    C’est ironique:en fait je ne t’ai pas cru.

    b) Une femme tombe encore une fois amoureuse alors qu’elle se croyait immunisée

    « Moi qui croyais être immunisée contre l’amour
    Moi qui pensais avoir tiré un trait sur les toujours … »
    (CHANSON MOI QUI CROYAIS PAR ANAIS )

    Cette fois-ci « moi qui croyais » souligne l’erreur d’introspection commise par le locuteur lui-même (en l’occurrence la locutrice.)

    « Tiens, je croyais qu’il n’y avait que le sexe qui comptait pour Brighelli ! »
    Sanseverina.

    Cette croyance avait-elle été nourrie par des propos d’il Maestro ou était-ce une illusion auto-engendrée ?

    Comment trancher ?

    Sanseverina,reine de l’amiguïté.

    • Nous allons organiser un « ovular » ce « Week-end » entre gentes dames et gentils messieurs pour éclaircir l’amiguïté.

      • Ovular : A seminar for feminists.

        Le cas JPB intéresse beaucoup dans les cercles avancés.

        • Terme ambigu :
          cercles avancés, dans les Lumières ou dans les Ténèbres ?
          Comme diraient las jésuites : ou les deux en même temps !

          • « Le cas JPB intéresse beaucoup dans les cercles avancés. »

            Mais enfin ,Driout, c’est la France tout entière qui bruit d’un incessant questionnement sur le cas JPB !

            PS On pourrait dire aussi,par esprit de concision:
            Toute la France bruit…

            Lormier,quant à lui, s’interroge aussi sur le choix dune expression ambiguë par Sanseverina: »je croyais que… »

            S’intéresser aux commentateurs du Maître,c’est encore s’intéresser au Maître lui-même.

  32. à Sanseverina.

    MAITRE VALÉRIE PIAU s’est fait une spécialité:elle est avocate en droit de l’éducation.

    Elle a publié un petit livre qui a connu un grand succès:
    Le Guide Piau est un livre d’information sur les droits et obligations des élèves qui permet de mieux connaître ce qui est autorisé et interdit à l’école.

    « Il va falloir vous y faire. Ce petit livre vert, ses modèles de courrier , vous allez forcément les croiser. En 300 pages, le Guide Piau Les droits des élèves et des parents d’élèves fait le tour des malheurs de l’école, de la maternelle au lycée.

    …Que faire quand le portable d’un élève est confisqué ?

    Tout y passe. Sur chaque point, et il y en a encore des dizaines, le guide rappelle le droit et conseille les démarches à faire. Elles sont graduées de 1 à 3, de l’intervention simple auprès de l’enseignant à la mise en demeure auprès du recteur. »

    Le règlement intérieur de votre lycée a beau avoir été signé par le proviseur,les parents et les élèves,s’il comporte des dispositions contraires au Droit,il pourra être contesté.

    il me semble d’ailleurs que nombre de conseils d’administration ne cessent de remettre l’ouvrage sur le métier.

    Chaque année arrivent de nouveaux élèves dont les parents peuvent contester le règlement intérieur et exiger des amendements.

    rien n’est simple;il faut toujours chercher plus loin.

  33. Le 1 avril 2019 à 18 h 54 min, Sanseverina a dit :
    « Les cas aigus sont quand le proviseur est en réunion ( ça dure ) et que l’élève apprend qu’il sera absent le lendemain.  »

    Ouille ou ouille… si votre proviseur ne rend pas le portable avant la fin des cours,il commet un délit.

    cf gouv.fr

    Quelles sont les réponses en cas d’utilisation non autorisée d’un téléphone mobile ?
    « …Cette réponse … peut aller jusqu’à la confiscation de l’équipement … »

    Combien de temps peut-on confisquer un mobile ?

    La confiscation du téléphone mobile d’un élève ne doit pas se poursuivre au-delà de la fin des activités d’enseignement de la journée. Tout téléphone confisqué doit être restitué soit à l’élève lui-même, soit à l’un de ses responsables légaux.

    https://www.education.gouv.fr/cid133479/interdiction-telephone-portable-dans-les-ecoles-les-colleges.html

    Rien n’est simple,il faut toujours chercher plus loin.

    En plus,on peut compter sur Maître Piau et ses confrères pour intenter des procès sur le thème: »ayant confisqué l’appreil,vous en étiez responsable pendant toute la durée de la confiscation;mon client vous accuse d’avoir dégradé le téléphone »,de vous en être servi et patati et patata;de toute façon vous devez un dédommagement car l’abonnement a couru pendant ces heures-là… »

    • Ma foi, dans mon lycée, on ne le rend jamais à l’élève, toujours à un « responsable légal ».
      Mais il n’y a jamais d’incident : aucun élève collège / lycée ne sort de portable — ou aux chiottes, sans doute.

      • Mais mon cher Brighelli, je n’enseigne pas dans un bahut privilégié de centre-ville comme vous. Et donc, il y a des élèves qui sortent leur portable en cours et s’en servent. Etonnant, non ?
        Par ailleurs, le portable est rendu à l’élève par le proviseur le jour-même ou après, si les parents convoqués ne se déplacent pas.
        Je ne vous savais pas procédurier à ce point. C’est votre préparation à l’examen d’ IGN qui vous rend aussi mesquin ?

        • Et puis votre « responsable légal » me fait bien marrer : on a un paquet d’élèves majeurs dans notre lycée. Eh, oui, pas un lycée tranquille de centre-ville.

          • eh bin, il faut adapter le règlement intérieur ! et si jamais un jour le protale n’est pas là pour rendre l’objet, faire signer une décharge à l’élève, afin de vous couvrir, vous et l’établissement. Oui c’est procédurier, mais c’est la seule façon de vous protéger, face à des parents ou des élèves qui trouveront rapidement des failles et ne se gêneront absolument pas pour vous poursuivre …
            A ce titre, sous-traiter la rédaction du règlement intérieur et de ses annexes, permettrait de faire jouer son assurance RCP en cas de pépin.
            Et attendez-vous également à voir vos primes d’assurance « protection juridique » augmenter.

          • Vous ne connaissez rien à Marseille. Le centre-ville est complètement prolétarisé — c’est là que les immeubles s’effondrent. À tel titre que les élèves des CSP+ du coin évitent désormais le lycée Thiers, trop peuple, et s’inscrivent massivement dans le privé, pendant que les parents déshérités conscients de ‘avenir de leurs enfants tentent de les inscrire à Thiers.
            Alors l’idée que c’est un bahut privilégié… Mais personne ne bronche, parce que la direction (et les enseignants) y veillent. Les voyous sont matés dès l’entrée.
            Question de volonté.

      • Si un élève refuse de remettre son téléphone portable à un professeur qui veut le confisquer ?

        pff! avec ma carrure…
        JP Brighelli

          • C’est sûr que tout dépend où on enseigne. Quand on a réussi à avoir une place dans un lycée réputé, on a tendance à s’écraser. Toujours cette bonne vieille loi de l’offre et de la demande.

        • Le cas ne se pose pas en prépas.
          Et en fait, peu importe que le lycée soit privilégié ou non : tout tient à la carrure mentale de la direction. IL y a des principaux de collèges difficiles chez qui personne ne bronche.
          En fait, il ne faudrait pas nommer d’enseignant qui n’ait pas la carrure, et encore moins de chefs d’établissement.

      • Un commissaire politique armé d’un Tokarev TT33 collerait une balle dans la tête du récalcitrant, puis la famille serait envoyée au Goulag….

        • Comme dit Comte Spongieux: »on ne peut gouverner sans faire peur;un peuple ingouvernable ne saurait être libre. »

          Dans un régime dictatorial, la liberté du peuple est absolument garantie.

        • Le Tokarev TT33 est beaucoup trop puissant. Une balle dans la tête et il y en a plein les murs, de façon isotrope. Un Walther PPK conviendrait beaucoup mieux pour une telle tâche.

          Si le NKVD avait dû utiliser ce type d’armes à Katyn, le boulot n’aurait probablement pas pu être mené aussi rondement

          • Toi, tu as lu James Bond contre Dr No !

            « Major Boothroyd put on the expert’s voice. « As a matter of fact, sir, » he said modestly, « I’ve just been testing most of the small automatics. Five thousand rounds each at twenty-five yards. Of all of them, I’d choose the Walther PPK 7.65 mm. It only came fourth after the Japanese M-14, the Russian Tokarev and the Sauer M-38. But I like its light trigger pull and the extension spur of the magazine gives a grip that should suit 007. It’s a real stopping gun. Of course it’s about a .32 calibre as compared with the Beretta’s .25, but I wouldn’t recommend anything lighter. And you can get ammunition for the Walther anywhere in the world. That gives it an edge on the Japanese and the Russian guns. » »

          • « Toi, tu as lu James Bond contre Dr No »

            Même pas mais je comprends qu’un professionnel consciencieux s’interroge gravement sur l’arme de poing qui convient le mieux à son travail.

            Comme dit un des porte-flingue des Tontons vantant à son acolyte le petit dernier de chez Beretta : « note qu’il faut en avoir l’usage sinon tu ne l’amortis pas »

        • pourquoi un flingue ? un bon marteau de charpentier est très dissuasif, dans les mains d’une personne décidée !

  34. Et dire qu’il n’y a pas 48 heures vous offriez généreusement à Driout le trou de balle d’une « gobie » !

    • Céline c’est la bouée des désespérés ! Tout cela va finir dans un quelconque Sigmaringen …

  35. Je ne sais pas ce qui se passe – mais je sais que c’est en train de se passer.

  36. Oh,JPB : ‘mais sur qui vous pouvez compter ? ‘
    Je sais bien qu’il ne reste plus que l’Indicatif présent dans notre chère ex-langue, mais pas vous par pitié !!!!Mais alors, sur qui pouvons-nous compter !!!

  37. NON JeP T’ES PAS TOUT SEUL…PUISQUE JE SUIS LÀ !

    Eh ouais, même à 9000 km de distance, c’est dur de se débarrasser d’une punaise de lit comme moi… »à moins de foutre le feu au matelas » comme le dit Donald R. dans « Vice »…Remember ?

    Bref, je crois que j’ai définitivement paumé vos coordonnées tel et mail.
    Textez-les moi svp au 00 1 302 390 9221 (les dix derniers chiffres: my own number) ou à mon email de contact. Mon invitation tient toujours.

    Pour rire un peu, j’ai fait parcourir le blog à un ami franco-franciscanais libre de toute pensée non numérique.
    Il s’est gondolé comme une route goudronnée en plein soleil, atterré par la tristesse des commentateurs en cage verrouillée de l’intérieur auxquels je ne peux penser affectueusement sans raison valable, s’adonnant en pure perte à cette activité bassement humaine.
    Quand je pense que moi aussi j’ai bercé dans le grotesque en oeuvrant dans la critique générée chez le voyeur de mots que je fus, je me suis dit que mon départ du blog est une excellente décision. Nous allons prendre un peu de repos…

    Il est 4h44. Je pars bosser. Il bruine un peu.
    La Californie, sea,sex and sun ? Mon cul !

    Nous allons prendre un peu de repos…

    • Ca y est ! Zorro est en Californie pour venger les gueux de toutes les avanies qu’on leur fait subir au royaume de France !

      Le bonjour au sergent Garcia !

  38. Le nombre de gens qui vont bientôt prendre le large – ou qui vont tenter de mettre une distance raisonnable entre eux et le grand crunch !

  39. Zorglub : (*) dédicace aux profs de lettres et à leurs fameuses « traces écrites » qui m’évoquent furieusement les « virgules » sur les murs des toilettes publiques de mon enfance.

    Magnifique, Zorglub ! On a le droit d’en pleurer de rire ?

  40. Jean Paul Brighelli
    a dit :
    « Ma foi, dans mon lycée, on ne le rend jamais à l’élève, toujours à un « responsable légal ».
    Mais il n’y a jamais d’incident : aucun élève collège / lycée ne sort de portable — ou aux chiottes, sans doute. »

    C’est marrant de voir Brighelli dans le rôle du privilégié qui se fout de ce qui se passe dans les bahuts difficiles. D’un côté, cela fait des mois qu’il défend ses copains gilets jaunes qui sont à l’entendre des martyres du capitalisme et d’un autre, il chausse avec beaucoup d’aisance les pantoufles du prof bien au chaud qui regarde les collègues suer dans les lycées difficiles. Et qui non content de cela, vous donne des leçons de droit. Il est parfaitement clair que vous êtes mûr pour devenir inspecteur. Vous en avez la mauvaise foi, l’hypocrisie et l’indifférence. Pouah !
    Bon appétit, Brighelli !

    • Vous vous méprenez par manque de paranoïa ce qui étonne dans votre cas.

      JPB ne se fout pas « ce qui se passe dans les bahuts difficiles » il se fout de ce qui arrive à certaines dans lesdits tandis qu’il assure compassion et soutien moral aux autres.

      Voilà ce qui survient lorsqu’on n’est pas dans ses papiers.
      Vous avez bien observé dans le passé que je reste toujours obséquieux vous en connaissez désormais la raison.

      • En l’occurrence, j’ai simplement témoigné de ce qui se passait avec les portables dans certains lycées et n’ai jamais dit que cela me posait des problèmes. Relisez. C’est vous qui en faites une histoire : leçon de morale et de droit et intervention suffisante en disant que vous n’avez pas ce type de problèmes dans votre bon lycée.
        Tant mieux pour vous. De fait, quand j’écrivais, je pensais à certaines de mes collègues qui, sans beaucoup d’autorité,en bavent.
        Et, pour ma part, je ne me désolidariserai jamais de collègues en difficulté face à des élèves. C’est mon côté gilet jaune de l’EN. Que vous n’avez pas assurément. Car dire qu’on se préoccupe des bahuts difficiles en laissant tomber les profs qui sont dedans, c’est totalement stupide.
        Que je ne sois pas dans vos petits papiers, rien de bien neuf. Quel scoop ! Je n’ai effectivement pas la servilité de certains, ici. Je ne lis quasiment jamais Driout mais je note qu’à chaque fois que vous êtes particulièrement aimable avec moi, il ne manque pas d’arriver au galop pour participer à la curée. J’ai le plus profond mépris pour ce dingue.
        Cela dit, je file en cours, rejoindre mes collègues qui bossent pour les fils de gilets jaunes.

        • « Les dingues » il faut les soigner comme dit Bernard Blier de Lino Ventura !
          Vous êtes facétieuse au possible !

        • Quand je sévissais encore face à des tentés du texto *, je décrivais avec passion la large palette d’activités offertes par la conjugaison d’un portable et de la gravitation dans le cadre exaltant d’une grande hauteur sous plafond, inhabituelle dans de genre d’endroit.

          * texto, sms voire mms. Choisez comme il vous plaît.

  41. Madame la duchesse Sanseverina,

    Pourriez-vous préciser votre pensée ? Brighelli est-il un porc ou un égotiste forcené ?

    « L’égotisme littéraire consiste finalement à jouer le rôle de soi ; à se faire un peu plus nature que nature ; un peu plus soi qu’on ne l’était quelques instants avant d’en avoir eu l’idée. » Valéry, Variété II, 1929.

    En somme l’égotiste fait exprès de faire bisquer ses contemporains et néanmoins commensaux du verbe !

    • N’oublions pas que Brighelli est un littéraire qui a lu Sade, Laclos et Stendhal ! S’il est devenu un pervers polymorphe c’est qu’il a été soumis à des très mauvaises lectures – à l’origine peut-être était il bon et doux comme un agneau de lait … sa nature engageante de marseillais bavard m’incite à le penser !

      •  » à l’origine peut-être était il bon et doux comme un agneau de lait … »
        Et maintenant, il serait capable de découper la biche en trente ?
        Pff!
        PS:
        Oui,il y a…

      • « N’oublions pas que Brighelli est un littéraire qui a lu Sade »…
        Oui et à l’âge de dix ans, s’il vous plaît .

        Et à l’âge où les marmots écoutent des contes de fées pour s’endormir,Jean Paul se repaissait des histoires guerrières de papa-lequel avait « arpenté le bled » avec sa gégène portative.

        « Allez,papa, raconte encore quand tu as mis le fer à souder sur la zigounette du fègaga (le charmant bambin ne parvenait pas à dire fellagah).

        Non,mon trésor,maintenant il faut dormir;demain je t’en raconterai une autre,encore mieux. »

        Alors, évidemment,le câblage émotionnel est un peu particulier.

  42. Je sais, ça n’a rien à voir…
    Mais ici c’est un lieu d’amateurs de film, alors bon, je viens déranger peut être…
    J’ai regardé hier le film de S.Lumet – Un Aprés Midi de Chien- avec Al Pacino, et John Cazale. Je n’avais jamais pris le temps de regarder ce film.
    Chef d’oeuvre! La finesse, l’art de raconter, le jeu des acteurs et leur direction absolument subtile . J’ai été épinglée par les 2 acteurs principaux( que j’avais adorés dans les PARRAINS 1,2,3). John Cazale semble mort de trouille, on se dit qu’il va tout laisser tomber, et il dit … qu’il n’épargnera personne! oh le jeu de cet homme, son regard d’agneau, de » pauvre roulé de la vie »…
    Et même un second rôle, celui de Lance Henriksen, par exemple, tu entres dans le mental concentré et mortel du gas…
    Al Pacino! je n’avais pas réalisé jusqu’à ce fim combien il est un Brel ou un James Brown( je trouve que les 2 ont qq chose de semblable)!!!
    Bonjour JPB, Flo, Dobo, le Moine and co

  43. Le 2 avril 2019 à 13 h 27 min,
    Sanseverina a dit :
    « Lormier, vos discussions lexicales me ravissent. »

    Et votre variation poétique (et subtilement moqueuse) sur le thème de la pelisse m’amène à une quasi-extase.

    Si j’étais catholique comme la « créature hémisphérale du lagon »,je lancerais vers le ciel cette prière jaculatoire:

    « Seigneur,faites qu’il me soit donné de lire encore et encore de tels impromptus ! faites que le vacarme des cuivres et des bassons khouillus ne fasse pas taire durablement le chant du hautbois ! »

  44. La vie est courte, les mauvais littéraires trop longs, et les bons littéraires synthétiques, comme le duc de Saint-Simon :

    car j’y reviens toujours, nous périssons en tout genre par l’impunité.

    Mémoires – Volume 7 – Année 1715 – chapitre 12

  45. Vous , tous, vous êtes des fidéles, et vous tenez le lieu.
    Je viens parfois mais pas très souvent, en promenade et je lis votre ensemble comme un roman étrange , inégal, musical, rigolo…
    C’est esthétique, un bel objet finalement.

    Belle pérégrination à Zorglub,

    Bien à tous,

    • « roman étrange , inégal, musical, rigolo… »

      Et si vous ajoutiez votre musique propre…il serait encore mieux.

      Si j’étais catholique comme la « créature hémisphérale du lagon »,je tendrais les bras vers Dieu et je lancerais vers le Ciel cette prière jacualatoire: »Seigneur,faites que Lili vienne ici chanter! »

  46. Le 2 avril 2019 à 13 h 02 min,Jean Paul Brighelli a dit :

    Ma foi, dans mon lycée, on ne le rend jamais à l’élève, toujours à un
    « responsable légal ».
    Mais il n’y a jamais d’incident : aucun élève collège / lycée ne sort de portable — ou aux chiottes, sans doute.

    S’il n’y a jamais d’incident,il n’y a jamais de confiscation;et s’il n’y a jamais de confiscation,il n’y a pas non plus de restitution.

    Le Maître se paie notre tête.

    Ca me rappelle l’histoire de Pierre et Paul.

    Pierre emprunte à Paul un chaudron;il le lui rend un peu plus tard,fendu.

    Paul s’en aperçoit et proteste;Pierre rétorque:
    « Premièrement,il était déjà fendu quand tu me l’as prêté,deuxièmemnt,je te l’ai rendu intact,troisièment je ne te l’ai jamais emprunté. »

  47. « Dans la pénombre lumineuse de la salle, les gens regardaient leur portable. Tous. Partout. On voyait, de la position dominante qui était la mienne, ces centaines de petits rectangles palpitant dans leur lactescence.  »

    De la position dominante [forcément dominante] qui était la sienne,le Maître pouvait-il lire ce qui s’affichait sur les petits écrans ?

    Mais c’était le texte de la pièce que tous ces fervents admirateurs de Molière voulaient se remémorer avant que ne se lève le rideau .

    Au concert,en Russie, les auditeurs tiennent ouverte sur leurs genoux la partition de l’oeuvre qu’ils écoutent ;on ne peut faire de même au théâtre.

    Susurrer à sa voisine « Je vais te faire la toupie javanaise dès que nous serons rentrés »,n’est-ce pas provoquer un préchauffage clitoridien et, partant, la distraire de Molière ?

  48. Le 1 avril 2019 à 20 h 04 min,Savonarole a dit :
    Merci, cher Maitre,Vous extrapolez entre le quotidien trivial et l’épopée historique.

    « Extrapoler entre » cela se dit-il vraiment ?

    On parle couramment d' »interpoler entre »
    (cf.eg
    https://www.unige.ch/~wanner/teaching/Numi/Numi2.pdf )

    mais il m’avait toujours semblé que l’extrapolation était en quelque sorte la prolongation d’une courbe,sans qu’aucun point de passage ne soit fixé à l’avance.

    Suis-je dans l’erreur ?

    • l’interpolation, c’est l’approximation linéaire entre deux valeurs connues. L »extrapolation, c’est prolonger cette approximation, et l’étendre au de la de l’intervalle pour lequel elle a été calculée.
      Ex: la croissance moyenne d’un revenu du rapport d’une taxe étant de 3% sur les 5 dernières années, on supposera que cette recette fiscale continuera de progresser au même rythme, et donc on se frottera les mains, à l’idée de tout le clientélisme qu’on pourra financer 😉

      « Dans son infinie sagesse Dieu a créé les astrologues, pour que les économistes passent pour des gens sérieux »

      • « approximation linéaire »

        linéaire,toujours,nécessairement ?
        Quid de l’approximation polynomiale ?

        Mais sur le fond,finalement,vous pensez aussi qu’on n’exrapole pas entre deux points,n’est-ce pas ?

        • Je confirme:
          L’interpolation, ( contrairement à certains modes de pensée venant d’autres hémisphères où les pourcentages s’ajoutent) n’est pas nécessairement linéaire.

          On extrapole à, (à partir d’un ensemble vers un autre plus large) mais pas entre.

          • quand vous interpolez entre 2 valeurs d’une table de logarithmes, ou de trigonométrie, c’est une interpolation linéaire. Sur un petit intervalle c’est toujours une interpolation linéaire.
            Et pour les extrapolations fantaisistes, il suffit de demander au GIEC, c’est son fonds de commerce !

  49. https://fr.yahoo.com/news/julia-victime-d-apos-agression-154135224.html

    Quand les salafistes sont venus agresser les femmes, je n’ai rien dit, je n’étais pas une femme.

    Quand ils ont agressé les juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.

    Quand ils sont venus agresser les homos et les trans, je n’ai rien dit, je n’étais pas homo ou trans.

    Quand ils sont venus m’agresser, il ne restait plus personne pour protester.

  50. maintenant tout devient de plus en plus obscur, l’intellect , la raison, la logique, les savoirs oubliés,
    la petite musique ne peut être que celle de l’appel à Ha Chem
    il ne reste plus donc qu’à danser la Tora du coeur !

    Bien à vous Lormier,

  51. Sur les portables: dans mon bahut, ils doivent être éteints et dans les sacs ( sauf rarissime utilisation autorisée en classe, ce dont je n’ai pas eu connaissance).
    Résultat: ces engins sont dans les poches des élèves et ils y restent, malgré les confiscations et autres avertissements; ils essaient de s’en servir en cachette – ce qu’ils croient.
    Règlement totalement bafoué.
    Il en va de ces téléphones comme du reste: retards incessants, absences, bavardages incoercibles, accumulation de retenues, rapports…n’y changent rien.

    En bref: dans les collèges du bas, c’est le bordel.

    • Que disent les textes ?

      Des réponses à vos questions sur l’encadrement de l’utilisation du portable
      Les élèves peuvent-ils avoir un téléphone mobile sur eux ?
      Le texte prévoit l’interdiction de l’utilisation des téléphones mobiles mais n’empêche pas leur détention par les élèves s’ils sont éteints et rangés.

      Il peut leur être proposé de déposer leurs équipements dans des casiers individuels lorsque l’organisation des locaux le permet, et en accord avec les collectivités concernées.

      source:
      https://www.education.gouv.fr/cid133479/interdiction-telephone-portable-dans-les-ecoles-les-colleges.html

      « …des casiers individuels lorsque l’organisation des locaux le permet,.. »

      ARCHI-TYPIQUE:je promulgue une loi mais je ne prends pas les dispositions pratiques qui permetteraient de bien la faire appliquer.
      Demerden sie!

      Il Maestro vous dirait que votre principal n’a pas la carrure et que les professeurs du collège où vous exercez ne l’ont pas non plus.

      • Il Maestro a quelques trains de retard concernant l’outrecuidance des élèves et de leur famille.
        Carrure ou pas, la truelle émoussée emmerde le costaud maçon.

  52. En vérité ce qui est « dingue » c’est l’administration française qui se nourrit de ses propres délires – et surtout l’administration de l’éducation nationale qui ayant enfourché de mauvais chevaux est devenue incapable de la moindre réflexion et retour sur elle-même ! Composée de gens qui sont censés avoir fait des études supérieures elle manifeste collectivement un délire organisé qui ne le cède en rien aux plus grands cinglés des annales !

  53. Si Miss Sanseverina était gracieuse – cela se saurait – elle aurait dit que je suis un original ! Ce qui voudrait dire quelque chose comme quelqu’un qui pousse le particularisme un peu trop loin … ces termes modérés et si français seraient beaucoup plus appropriés ! Dans la littérature française il y a des originaux qui traversent les siècles comme Léautaud et des journalistes veules comme Jean d’Ormesson dont la postérité s’arrêtera tout net.

    • Votre particularisme est nul. D’ormesson, au moins, avait une particule et vos demandes énervées pour que votre nom s’écrive de Rioute ont toutes été déboutées par le Conseil d’Etat que vous exécrez pour cette raison.

      C’est d’autant plus agaçant pour vous que cela vous empêche de vous affubler du titre nobiliaire de valet de chambre.

        • Depuis qu’il déraisonne autour de son pédigrée, il était temps de lui trouver une raison d’être.

          Ceci dit, P. de Lacrotte-Fossil, ça jette mais c’est trop long pour une si petite chose, même enfilée sur un bâton.

          L’usage a ainsi consacré « de Rioute » puis Dorioute et toutes ses variantes roturières.

  54. Comment un système humain peut-il devenir dingue ? C’est à dire se détacher de toute réalité mesurable ? Et prendre des décisions qui conduisent à sa faillite ? Voilà une bonne question … elle est illustrée dans l’histoire à de nombreuses reprises.

    • Tout système humain est constamment au bord de la dinguerie;il avance cahin-caha au bord du précipice-cuvette de potentiel où il retourne souvent.

    • Marthe Grosse 10 rue de l’Oratoire – nom mal orthographié – épousa cette année-là en septembre 1924 le comte Maurice d’Aurelle de Paladines – arrière petit-neveu du célèbre général de l’armée de la Loire vainqueur à Coulmiers des Prussiens en 1870.
      Marthe d’Aurelle était une grande amie de Jeanine Driout qui vint habiter au 10 rue de l’Oratoire dès la fin de l’année.

  55. Le 3 avril 2019 à 8 h 52 min,Dugong a dit :
    Quand je sévissais encore face à des tentés du texto *, je décrivais avec passion la large palette d’activités offertes par la conjugaison d’un portable et de la gravitation dans le cadre exaltant d’une grande hauteur sous plafond, inhabituelle dans de genre d’endroit.
    * texto, sms voire mms. Choisez comme il vous plaît.

    Pédagogie à la française:faire deviner la portée théorique d’une expérience avant même de l’effectuer (ainsi la pensée peut elle se déployer).

    La tradition thaïlandaise est tout autre (on peut dire aussi « toute différente »)

    https://www.youtube.com/watch?v=OczZLmLyzVE

    • En terminale S, les applications de la deuxième loi de Newton, faute d’aisance minimales en maths, sont devenues si convenues (lâcher sans vitesse initiale, lancer vertical vers le haut et, du bout des doigts, lancer oblique vers le haut) que les élèves sont désemparés lorsqu’on leur demande de traiter du lancement vertical vers le bas. Je ne parle même pas du lancer oblique vers le bas…

      Chez les filles, c’est pire, n’ayant pu se manipuler comme les garçons avec le jet oblique dirigé.

      Tout cela relève du second degré et c’est très discriminant.

    • billevesées: cassez donc un tel en classe, vous aurez les avocaillons sur le dos.
      Une certaine gravité sans besoin d’expérimenter.

      • Bah, déchargez-y un condensateur sous quelques centaines de volts, et le zinzin sera hors d’usage sans dégât apparent.

  56. Le Maître est tout à la fois ce moraliste qui dépeint les moeurs de son temps ,s’inquiète de l’avenir qui se dessine et l’esthète lettré qui tempère l’amertume de sa déploration en s’offrant le luxe d’une vision et d’une réminiscence:

    « Dans la pénombre lumineuse de la salle, les gens regardaient leur portable. Tous. Partout. On voyait, de la position dominante qui était la mienne, ces centaines de petits rectangles palpitant dans leur lactescence. »

    lactescnce,lactescence,voie lactée

    Voie lactée ô soeur lumineuse

    …corps blancs des amoureuses…Sommes-nous bien loin de la « toupie javanaise » ?
    Et si j’interpolais ?

  57. Alors Zoroastre dit :
    Toute cette belle harmonie féminine, vénusienne et hédoniste est foncièrement ennuyeuse.
    Il convient de nous divertir pour faire passer le temps.
    Pour ce faire, laissons les forces naturelles du Chaos se déchainer.
    Que l’entropie se mette à croire et embellir !
    Ainsi parlait Zoroastre.

    • les foirures de la langue (suite)

      Voilà que l’entropie gobe et que l’extrapolation s’immisce…

      Cela ne présage rien de bon.

        • Enthalpie et Algérie, même combat ?

          Libre mais diminuée en allant vers un désordre croissant ?

          QDPQQRSR

          • Ne nous demandons pas ce que la thermodynamique peut faire pour Dudu mais ce que Dudu peut faire pour la thermodynamique, comme ça on perdra moins de temps.

          • Beaucoup de mal, je le crains…

            PS : combien d’étudiants doivent croire maintenant que la fonction de Gibbs est agent spécial au NCIS…

  58. « digitalisation des manuels scolaires » écrivons plutôt numérisation . Digital ce sont les doigts . A part cela bel article

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