J’ai donc vu le dernier James Bond.
Pas à cause de la déferlante publicitaire, mais parce que je suis un très grand amateur de Bond, James Bond. J’ai lu tous les romans de Ian Fleming vers 10 ans — l’un de mes premiers essais littéraires, vers cet âge-là, était d’ailleurs un roman d’espionnage qui fit pousser les hauts cris à ma mère, qui l’anéantit immédiatement en me promettant l’échafaud si je persistais dans cette voie. Je le regrette fort (le roman, pas l’échafaud) : il y avait dedans deux ou trois scènes de sexe dont la relecture, cinquante ans plus tard, m’aurait certainement fort diverti.
Deux ou trois ans plus tard, j’ai lu dans la revue Communications (le n°8) un article fascinant d’Umberto Eco sur « James Bond : une combinatoire narrative » que le Web a conservé pour vous, heureux veinards.
Je dois donc à Bond mon premier contact avec l’analyse structurale des récits — ce n’est pas rien.
Tout cela pour dire…

Spectre est un bon film. Sam Mendes, le réalisateur, a commis plus tôt dans sa carrière ces deux beaux morceaux que sont American Beauty et Road to perdition — le dernier film de Paul Newman. J’avais moins aimé Skyfall, emberlificoté dans un conflit œdipien d’un intérêt médiocre. Mais nous voici ramenés aux fondamentaux.
Il y a d’ailleurs dans Spectre toutes les scènes attendues — on frôle l’auto-citation, et, très souvent, l’auto-dérision. La bagarre dans un train — comme dans Bons baisers de Russie. La poursuite en voiture comme dans — une foule de Bond. Les décors étranges et sauvages — le désert de la région d’Oujda, avec sa ligne ferroviaire au pur diesel antique, ses cratères creusés par des météorites noirs comme la pierre de la Kaaba, vaut bien l’île d’Hashima exploitée dans Skyfall.
Il y a Daniel Craig — « un Bond blond ? impossible », me souffle ma mère, qui à 82 ans ne désarme pas : elle, c’est Sean Connery, et personne d’autre. Je dois dire que le smoking blanc dont la costumière Jany Temime (responsable de l’habillement dans Harry Potter — pour les fans) affuble ce blond est d’un effet calamiteux, mais passons.
Il y a Monica Bellucci — trois minutes ineffables. La façon dont Bond / Craig picore les renseignements sur les lèvres de Bellucci est un grand moment qui m’a rappelé une certaine scène de cabine téléphonique dans Notorious, quand Cary Grant entrecroise sa conversation avec des baisers furtifs et passionnés échangés avec Ingrid Bergman.
C’est là que la raison d’être du film m’est apparue : c’est l’histoire d’un conflit de générations. D’un côté, d’allègres quinquagénaires (Craig a 47 ans, Bellucci 51, Ralph Fiennes 53) qui sauveront peu ou prou le monde des griffes d’un petit salopiot de 39 ans — la génération sacrifiée des quasi quadras : Andrew Scott, que j’avais repéré dans la très bonne série télévisée Sherlock (avec Benedict Cumberbatch), joue à merveille les technocrates froids que nous aimons haïr.
Du côté des quinquas triomphants « à l’ancienne » — Walter PPK et montre Omega au poing — on trouve aussi la génération suivante, Ben Whishaw par exemple, qui jouait l’ineffable Jean-Baptiste Grenouille dans le Parfum. On pourra tirer quelque chose des petits jeunes. Mais des quadras, non, impossible. Ils sont peu nombreux, coincés entre le baby boom qui n’en finit pas de ne pas mourir et les gamins qui poussent au portillon — ils sont voués à disparaître. Quand Andrew Scott y passe, on trouve ça au fond totalement normal.
Mais malheureusement, en sus d’un bande-son quelque peu violonarde et gluante (on passe son temps à attendre le retour du thème de Monty Norman), on trouve aussi Léa Seydoux.
Le pire, c’est qu’elle est ostensiblement française — Sam Mendes, qui doit être un marrant, lui a attribué le nom de Madeleine Swan, une sorte de pléonasme en forme de clin d’œil littéraire. Si c’est l’image que les Anglo-saxons ont de notre pays, c’et terrible. D’autant que Sam Mendes l’habille et la filme comme une star des années 50 — ah, rendez-nous Lauren Bacall ! Ah, rendez-nous Veronica Lake ou Lana Turner ! Et comme je l’avais déjà remarqué ici-même en analysant ce navet navrant intitulé la Vie d’Adèle, elle est nulle — mais nulle de chez nulle. Encore une « fille de » — issue de la famille Schlumberger, petite-fille de Jérôme Seydoux, président de Pathé, cousine de la PDG du groupe Gaumont. Le cinéma français est en train d’en crever.
J’ai vu le film en version française (à Marseille, hein…). Aucune excuse à lui offrir : elle se double elle-même — tout comme Bellucci, qui emporte le morceau (j’aime bien l’expression anglaise « to steal the show ») en quinze secondes de fatale beauté. Puis on ne la voit plus — fatalitas ! À la place, on a ce sous-produit publicitaire (la vraie destination de Léa Seydoux), dont on se prend à souhaiter qu’elle soit rapidement éliminée par le Méchant Christoph Waltz (le SS particulièrement répugnant de Inglorious Basterds). Fatalitas again : elle est sauvée à chaque fois par Bond. D’ici qu’ils nous la refourguent dans le prochain film…
Au total, un divertissement bien réalisé (c’est très drôle d’ailleurs d’observer les différences de traitement d’images entre les scènes d’action, visiblement dirigées par un réalisateur deuxième équipe spécialisé) et le corps central du film où le talent de Mendes s’exprime à plein. Allez-y — et fermez les yeux et les oreilles quand la petite Seydoux apparaît — ce n’est qu’un mauvais moment à passer dans un Bond finalement bien conçu et bien réalisé.

Jean-Paul Brighelli

40 commentaires

    • Dugong, le James Bond de Bonnet d’âne, l’homme qui murmurait à l’oreille des dindes pour leur « picorer des renseignements » sur la recette du poulet-petits pois-quinoa. C’est bien ce que je disais: ça rissole tout seul!

  1. JPB, mes remerciements sincères à Mme votre mère, qui vous a remis dans le droit chemin, et nous permet de lire régulièrement, et avec un grand plaisir, vos billets et chroniques. J’apprécie la franchise de vos opinions et la clarté de vos jugements.
    Soyez rassuré, quant au sort du cinéma français: il est sous perfusion d’argent public depuis longtemps , et « Santa Excepción cultural » veille à ce que les fonds ne manquent pas et soient distribués selon des critères qui n’ont hélas plus grand chose à voir avec l’art , le succès, ou le talent.

  2. Un James Bond : un tas de catastrophes plaisantes qui n’arrivent jamais !

    On casse du matos mais le sang ne coule jamais ; allez-y franco les gars …

  3. James Bond-Brighelli une cause pour vous :

    « Le directeur de l’IUT de Saint-Denis, accusé de manipulation islamophobe, a été suspendu aujourd’hui de ses fonctions par le président de l’université Paris 13, a annoncé aujourd’hui cette dernière.

    Lauréat du prix 2015 de la Laïcité, Samuel Mayol, dont l’action en faveur de la laïcité a été saluée récemment par Manuel Valls, est suspendu « à titre conservatoire », dans l’attente de la décision de la section disciplinaire de l’université, pour une durée de quatre mois renouvelable, a-t-on précisé.

    L’accès aux locaux de l’université lui sera également interdit pour une durée de 30 jours, également renouvelable. »

    Un coup du Spectre vous croyez ?

  4. En résumé : Jean-Paul Brighelli est un mélange de James Bond et de marquis de Sade ! On peut rêver … Jean-Paul marquis de Bond ! Et dans Bond il y a bondage ..;

  5. Puis-je avouer sans être inquiété que j’ai vu une version-pirate de Spectre et j’y ai vu aussi beaucoup de re-Bond des anciens films de la franchise que celui-ci tente de relier. Le pré-générique est bien réussi mais le générique de Sam Smith ne me fera pas oublier Adele dans Skyfall: comme dit la phrase énigmatique du début du film « Les morts sont vivants », et pour moi elle n’est pas morte, Adele. (pas frapper, Dugong, pas frapper!)
    D’accord avec le hiatus générationnel qui gêne Bond quand il s’incarne dans « C »/Andrew Scott et que 007 doit se faire aider en sous-main par le jeune Ben Whishaw, qui nous remontre son Q (faut dire qu’il aime ça dans la vraie vie) et la sémillante MoneyPennie/Naomie Harris qui quitte volontiers son bureau et le jeu de minauderies des ses devancières. Sam Mendes, plus intéressé par le côté psychologique a visiblement sous-traîté les scènes d’action qui sont un passage obligé de la vie de 007 et elles sont filmées assez froidement mais Bond, qu’on se rassure est en meilleure forme physique que dans Skyfall. La fin du film un brin trop classique est quand même moins lourde que celle de Skyfall à la sauce écossaise Macbeth un peu indigeste.
    Bref ce film donne envie de revoir les Bond/Craig et pourquoi pas tous les autres pour essayer de débusquer le spectre qui poursuit et devance l’agent 00.
    PS: pour Dugong
    Il y a des séances de Spectre à Bourg en Bresse tous les jours à:
    14h15
    17h00
    20h00
    21h30

  6. Rien à voir, mais comme il est divertissant Manuelito ! Proposer des listes communes UMPS au second tour ! C’est vrai qu’ils s’entendent à merveille sur tous les sujets importants ! Pour détruire l’école publique, par exemple : Fillon avait commencé en 2005 en faisant du « socle commun », c’est-à-dire déjà pas grand-chose, l’objectif de la scolarité obligatoire. En 2013, Peillon a poussé la logique destructrice à son comble en faisant du « socle commun » le principe inspirateur et régulateur de toute la scolarité au collège. Et Mme Belkacem ne fait rien d’autre que mettre en oeuvre la loi Peillon.
    Ils poussent tous des cris d’orfraie, à droite comme à gauche, mais en réalité ils savent très bien que c’est comme ça que ça va se passer, au nom du « front républicain » !
    « Républicain »… Très drôle, très orwellien, quand on voit la façon dont la réforme du collège a été imposée, ou la réforme territoriale, qui ne lui cède en rien en absurdité…

  7. Cher Jean Paul

    Je m’étonne que votre adulée Najat ne figure même en filigranne dans cette chronique bondienne.

    Je suis déçu et partant, ne vous lirai plus !

    Guillaume

  8. 2018.

    A l’assemblée, Mââme Najacte, recasée villeurbaniaise, interpelle Nadine Murano, sa successeuse, à propos de la suppression de l’EPI « Mââme Biovary mangeait-elle équilibré ? »

    Mââme Nadine qui n’entrave que pouic aux choses culturelles de la dégèsco rigole avec son voisin.

    L’Osservatore Pédago s’en émeut et le reste du monde s’en fout.

  9. Entre la machine et le machin mon cœur balance !

    Vous connaissez la définition du flirt ? La main dans le machin, la chose dans la main mais jamais le machin dans la chose !

    Eh bien ! la démocratie c’est un peu pareil … on flirte beaucoup mais on n’accomplit pas !

  10. Frou-frou, frou-frou
    Par son jupon la femme
    Frou-frou, frou-frou
    De l’homme trouble l’âme
    Frou-frou, frou-frou
    Certainement la femme
    Séduit surtout
    Par son gentil frou-frou

    https://www.youtube.com/watch?v=I2vJmzGYCCw

    En culotte, me direz-vous
    On est bien mieux à bicyclette
    Mais moi je dis que sans frou-frous
    Une femme n’est pas complète
    Lorsqu’on la voit se retrousser
    Son cotillon vous ensorcelle
    Son frou-frou, c’est comme un bruit d’aile
    Qui passe et vient vous caresser

    • Lorsque l’homme entend ce frou-frou
      C’est étonnant tout ce qu’il ose
      Soudain il voit la vie en rose
      Il s’électrise, il devient fou

  11. « Mathématiques : « 40 % des écoliers sont en difficulté en fin d’école primaire » »

    http://www.lemonde.fr/education/article/2015/11/12/mathematiques-40-des-ecoliers-sont-en-difficulte-en-fin-d-ecole-primaire_4808396_1473685.html

    Ce n’est pas assez.

    En procédant à un enseignement erratique, on arrivait déjà au tiers. Avec les moyens techniques modernes et l’expertise pédagole on devrait pouvoir atteindre 50% dans les années à venir.

    Comme disait une des fripouilles qui sévit dans le domaine : Haut les cœurs !

  12. Nathalie Mons, cheftaine du cnesco, machin qui passe son temps à orbiter autour des problèmes scolaires, s’écrie :

    « Les parents aisés doivent être conscients de l’intérêt qu’ils ont à scolariser leur enfant dans des écoles à population mixte. »

    Mais voilà, comment leur inculquer cette « conscience » ?

    Une piste, peu étudiée jusqu’alors, suscite de grands espoirs : les ondes Martenot.

  13. http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/migrants-les-riverains-de-la-jungle-de-calais-traumatises-744865

    « Je n’ai pas voulu rester à la maison hier soir, explique-t-elle. J’ai eu peur, j’ai eu un choc. Aujourd’hui j’ai une belle petite maison, je croyais offrir une belle vie à mes enfants mais je vais devoir tout quitter. Ca fait 48h que mon gamin répète la même question : Maman, est-ce que les migrants vont revenir taper dans la porte, est-ce qu’ils vont encore nous regarder ? »
    (…)
    Nicolas, leur voisin, éducateur sportif de 26 ans, ne comprend pas comment la situation a pu dégénérer à ce point.
    « Au début il n’y avait pas tout ça. Depuis quelques semaines maintenant, ça commence vraiment à être violent, raconte-t-il. Certains pensent à vendre mais qui va acheter une maison ici, dans un tel climat ? On passe pour les méchants mais il faut vraiment être ici pour comprendre ce que l’on vit. J’ai peur que ça finisse très mal. « 

  14. Mes étudiants me prennent-ils pour un vulgaire péquin?
    Cette année j’assure un semestre de TD en théorie des nombres suivi principalement par des étudiants étrangers venus en France suivre un cursus de mise à niveau mathématique destiné à leur faire enseigner les maths en français dans leurs pays. Je crois qu’il y a quand même un étudiant français dans le lot, mais sans doute vient-il de Marseille :’-)
    Hier soir, j’ai corrigé les copies d’un DS et sur les 22 copies il y en avait 5 rédigées à l’envers i.e. commençant par la dernière page: la séquence d’écriture des pages était en fait 4-1-2-3 au lieu de 1-2-3-4. Je précise que ce ne sont pas des copies officielles d’examens avec les armes de l’Université imprimées en 1ère page mais de simples copies doubles de papeterie pouvant éventuellement justifier une telle étourderie. En regardant les noms, j’ai constaté que les 5 rédacteurs figuraient parmi les 9 chinois de ce groupe. J’ai repris la lecture de ces copies et j’ai déplié la feuille double pour en faciliter la lecture: page 4 à gauche, page 1 à droite; puis salto arrière de la page, page 2 à gauche, page 3 à droite. J’y ai donc trouvé une certaine logique et au final, l’économie d’une ‘tourne’ de page par rapport à notre convention.
    Je ne sais pas si cela est dû au mode d’écriture traditionnel chinois en colonne de haut en bas, puis de droite à gauche car je crois savoir que celui-ci est devenu obsolète en Chine, surtout dans les grandes villes de l’est, pour les autres régions je ne sais pas.
    Si un enseignant du commentarium connaissant bien la sinosphère peut me donner une explication, cela illuminera mon mandarin.

  15. @ thdo

    Mais enfin, il faut que les pouvoirs publics français arrêtent de les empêcher de passer en Angleterre puisque c’est là qu’ils veulent absolument aller ! Et c’est à l’Angleterre de régler ça ensuite avec les pays « exportateurs » si elle estime que le flot la dépasse. Ces gens ont fait des milliers de kilomètres avec un espoir fou chevillé à l’âme et ils se retrouvent à Calais pris dans la nasse ! Pas étonnant que ça dégénère!

    • Est-ce qu’il n’y a pas aussi la solution de les empêcher de se pointer en France, tout simplement ?

      Que foutent-ils ici, au juste ? Leurs états d’âmes ne m’intéressent pas, ceux de mes concitoyens du Nord un peu plus.

  16. Pour en revenir à Bond, je connais un peu, par un jeu de billard à trois bandes, le réalisateur Sam Mendes de Spectre. La semaine dernière, je venais d’acheter mes capsules Nespresso ® rue Tronchet quand devant les vitrines du Printemps, j’ai vu un attroupement de caméras de télévision. Je me suis approché et j’ai pu admirer la sublissime Kate Winslet, ex femme de Sam Mendes (nous y sommes), venue inaugurer les vitrines de Noël de ce grand magasin. Je me suis faufilé à travers les badauds pour me retrouver près d’elle et lui ai lancé à la cantonnade: « Salut, Kate ! ». Nos regards se sont croisés, témoignage durable d’une rencontre éphémère puis je suis parti dans le lointain à travers la foule sans me retourner tel James Bond délaissant ses conquêtes amoureuses pour des missions supérieures. Je crois sincèrement qu’elle gardera intact dans sa mémoire ce chant désespéré de mon  » Salut, Kate ! », ce moment volé, ce lien tissé dans cet échange fugace quand elle jettera un regard en arrière sur les moments de grâce de sa vie. Voilà.

  17. M’sieur M’sieur,

    Merci pour ce lien vers U. Eco. Vous faites vraiment le job.

    (Heu… Feriez-vous un petit papier sur Sam Peckinpa avec des liens de la même trempe ?)

  18. Peckinpah, jeune ignorant !
    À l’oral uniquement : Peckinpah est mon grand amour d’enfance et d’âge adulte. Je ne crois pas avoir regardé un seul western aussi souvent que la Horde sauvage. Très beau docu sur le tournage dans la version DVD.

    • S’cusez M’sieur,

      Merci pour le tuyau du docu sur la version DVD.

      (Ignorante et non ignorant, plus franchement jeune)

    • Actuellement le western à la mode c’est « Apportez-moi la tête de Jean-Paul Brighelli » !! avec NVB aux manettes !

  19. Bon !

    Brighelli, travaux pratiques.

    Un homme est arrêté ce soir, dit qu’il fait partie d’Isil. Sa culpabilité est facile à prouver sans frais supplémantaires, puisqu’il avoue.

    Vous en faites quoi ? Vous l’envoyez en taule faire du recrutement, ou vous le passez au rasoir national ?

    Moi j’ai ma réponse.

  20. On le fait parler.
    Dois-je vous rappeler comment l’armée française a gagné la bataille d’Alger ?

Comments are closed.