Najat Vallaud-Belkacem sur FR3, Najat Vallaud-Belkacem sur BFM, Najat Vallaud-Belkacem sur i-télé, Najat Vallaud-Belkacem dans les colonnes du JDD (et dans Gala, jamais ?), Najat Vallaud-Belkacem sur LCP, Najat Vallaud-Belkacem partout — et toujours seule. Enfin, face à des journalistes absolument complaisants (Ruth Elkrief a battu tous les records dans le genre) ou pétrifiés à l’idée qu’une question un peu incisive passerait pour de l’acharnement ethnique. Curieuse idée quand on y pense : que Najat Vallaud-Belkacem soit marocaine m’importe assez peu, j’applaudirais volontiers un ministre zoulou s’il était compétent. Quant au fait qu’elle soit une femme, même remarque : la parité est un dommage collatéral du politiquement correct, je me ficherais pas mal d’avoir un gouvernement exclusivement féminin s’il était plus efficace qu’un gouvernement masculin.
Sur i-télé, elle a enfin eu un opposant — mais Bruno Le Maire, infiniment poli, bien élevé, et pas assez imprégné, malgré ses conseillers, que l’on dit bons, du détail de l’Education nationale pour être un peu plus difficile à manier, n’était pas bien dangereux. De surcroît, un individu qui a tiré de son chapeau et des obsessions de certains syndicats (le SE-UNSA ou le SNUIpp, qui rêve de ressusciter les défunts PEGC) l’idée d’un corps unique de la maternelle à la Troisième n’a aucune crédibilité a priori — ni a posteriori. Peut mieux faire. Faudra revoir sa copie.

Nous avons assisté en un mois de polémiques à un véritable blitz médiatique, dont il n’est rigoureusement rien sorti : Najat Vallaud-Belkacem a asséné le même discours en boucle, avec les mêmes arguments faux et creux, affichant elle aussi une méconnaissance abyssale de son sujet. « Amateurisme souriant et buté », a dit Philippe Bilger. Mais Najat Vallaud-Belkacem n’en a cure : elle affiche le mépris abyssal de ceux qui ne se soucient pas d’avoir des arguments, persuadés qu’ils sont d’avoir raison. Contre vents et marées, contre tout le monde et contre les faits. Taubira est venue à son secours sur le même ton, au gré d’un tweet — les opposants aux réformes ne méritent pas mieux, et pas davantage : « Avec la même superbe nous les regardons de haut. » La parution du décret portant réforme du collège, au soir d’une journée de grève assez suivie, quand on pense que par les temps qui courent et avec les salaires de misère qui sont ceux de toute la fonction publique, une ponction de 60 à 110 euros dans le salaire mensuel n’est pas anodine.
À l’Assemblée même, où Najat Vallaud-Belkacem est bien obligée de répondre aux députés qui l’interpellent, elle a été puissamment secourue par Manuel Valls, qui ne perd pas une occasion de l’épauler. Quand je pense que c’était Chirac que l’on appelait « super-menteur »… Ces deux-là font la paire.
Et les défenseurs des programmes, laurence de cock en tête (il est sidérant qu’Aggiornamento, qui ne représente rien dans le monde des profs d’Histoire-Géographie, ait obtenu du Conseil Supérieur des Programmes et des médias un adoubement aussi rapide), se sont alignés sur Najat Vallaud-Belkacem : arguments d’autorité, sourire méprisant, sentiment transparent d’un triomphe momentané, en attendant qu’on les pende. Quand je les vois, Michel Lussault en tête (l’homme pour qui « nation » ou « patrie » sont des concepts creux), plastronner dans les étranges lucarnes, je me rappelle à chaque fois, je ne sais pourquoi, le sourire méprisant de Pierre Blaise jouant le milicien de choc en juin 44 dans Lacombe Lucien. Le sourire de ceux qui ont embrassé une cause véreuse, et qui vont jusqu’au bout parce qu’ils ont vendu leur âme au diable.

J’entends des voix s’élever çà et là pour réclamer un véritable débat avec quelqu’un qui s’y connaîtrait et aurait un peu de mordant — nous en connaissons tous. Mais ce débat n’aura pas lieu, parce que même si une chaîne se laissait tenter par le caractère médiatique de l’événement, ou la capacité de show de l’opposant, Najat Vallaud-Belkacem s’y refuserait. Elle n’a ni la compétence, ni le talent. Lorsqu’elle est coincée, le sourire se fige vite, et elle devient volontiers agressive, une contre-vérité assénée avec aplomb valant pour elle aussi bien, sinon mieux, qu’une vérité plus confuse — et la vérité est souvent confuse, ou complexe, en matière d’éducation.
Je n’ai jamais entendu dans la bouche d’un ministre autant de mensonges en aussi peu de temps — et depuis quarante ans que je fais ce métier, au collège, au lycée, en fac, en prépas, j’ai vu pas mal de politiciens inconsistants et de demi-pointures installés rue de Grenelle. Je n’ai jamais vu non plus de ministre aussi unanimement détesté par ses propres fonctionnaires. Sa performance devant Ruquier il y a deux mois, son éclat de rire en soulignant qu’on ne se fait pas prof pour l’amour de l’argent, ont fait comprendre à tous les enseignants qui se dissimulait derrière cette coiffure soigneusement entretenue — la fable du ministère est qu’elle passe plus de temps chez le coiffeur que dans son bureau.
En attendant la prochaine occasion d’en découdre, j’implore une chaîne quelconque d’imposer enfin à Najat Vallaud-Belkacem un adversaire à la hauteur, capable de la déchirer à belles dents, et qui n’ait pas l’étiquette UMP accrochée à ses basques. Un prof par exemple — un prof qui n’ait pas peur, et qui sache, parfois, ne pas être poli — au sens littéral de ce qui est encore rugueux. Il y en a marre de voir des demi-portions, des syndicalistes animés d’arrière-pensées, débattre face à ce monument de mauvaise foi qu’est Madame Najat Vallaud-Belkacem.

Jean-Paul Brighelli

106 commentaires

  1. On ne peut qu’approuver (Le Maire a été bien trop courtois et s’est laissé interrompre sans jamais s’imposer) mais vous, vous ne parlez pas aux patrons du Cac 40 et aux chauffeurs de taxis avec le même respect ! ( et à son chauffeur aussi je suppose , on sait vivre chez Ces Gens Là) !)

    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/05/20/25002-20150520ARTFIG00169-pour-najat-vallaud-belkacem-les-electeurs-de-droite-legitiment-les-inegalites.php

    Cet extrait d’interview de GQ dans lequel NVB décroche le pompon de la bêtise satisfaite est bien représentatif du haut niveau de la pompom girl de l’EN, quant à son bâton de majorette c’est pour bien vous faire rentrer ses idées dans votre tête de prof contestataire qui jamais, au grand jamais, ne débattra avec elle !

  2. Attenzione ! : « qu’Aggiornamento AIT obtenu »….

    Oui, je verrai bien « NVB vs JPB », comme on dit maintenant…

  3. Au nom de l’égalité, donc de la charité et au mépris de la grandeur de l’esprit on veut « la réussite pour tous les élèves » (inénarrable commission Thélot). Je recommande alors cet article publié par Laurent Lafforgue dans la revue « Conférence » ( http://www.ihes.fr/~lafforgue/textes/EcoleTroisOrdres.pdf ) où il revient sur la distinction pascalienne des trois ordres: de la chair, de l’esprit, de la charité et il constate que l’idée de grandeur de l’esprit disparaît peu à peu. Rien d’étonnant, il suffit de lire le nombre figurant au bas d’une feuille de paye d’un professeur pour s’en convaincre. Alors je suis bien d’accord avec vous pour dire qu’une journée de grève est un lourd tribut payé à une action de protestation et qu’on s’en retrouve fort (mais vraiment très fort) marri quand cette équipe gouvernementale de bras cassés publie en loucedé le décret d’application de cette loi scélérate.

  4. Il n’y a pas de débats, il n’y a qu’une nénette au sourire idiot qui maintient contre vents et marées une profession de foi, avec d’autant plus d’acharnement qu’elle n’y comprend rien.

    Mais il faut se méfier des grands principes de la pub : répéter des slogans ad nauseam peut conditionner pour faire acheter, mais l’effet peut aussi être inverse. Surtout quand les parents s’apercevront que les chers petits connaissent l’empereur du Monomotapa mais pas Henri IV.

    Il n’y a guère dans tout cela qu’un effet de mode qui traîne excessivement, porté par des précieux ridicules, amoureux de leurs petites personnes fossilisées. L’ennui étant que les dommages causés seront longs et durs à réparer.
    Reconnaissons tout de même que ce n’est pas d’hier que la sonnette d’alarme retentit (Voulez-vous vraiment des enfants idiots? Moschino 1984, pour ne citer que celui-là).
    Mânes de Madame de Romilly protégez-nous!

  5. « Mais il faut se méfier des grands principes de la pub : répéter des slogans ad nauseam peut conditionner pour faire acheter, mais l’effet peut aussi être inverse. Surtout quand les parents s’apercevront que les chers petits connaissent l’empereur du Monomotapa mais pas Henri IV. »

    Hélas je ne serai pas aussi optimiste. Je me rappelle avoir lu quelque part que « le mensonge ne triomphe jamais seul, mais ses adversaires finissent par mourir » (version inversée d’une autre citation).
    Sinon NVB comme les autres membres de ce gouvernement ne font que suivre le bon vieux crédo libéral: ils n’ont pas raison parce que ceux qu’ils disent est juste; ils ont raison, donc ce qu’ils disent est juste, CQFD

    • C’est pour ça que j’ai écrit « peut-être inverse », je vous accorde que cela tient plus du voeu pieux que de l’espoir véritable.

      Ceci dit, je viens de lire que d’après un sondage, une part importante des écoliers américains pense que la France est une dictature. Intéressant, non?

  6. « il est sidérant qu’Aggiornamento … EST obtenu du Conseil Supérieur des Programmes et des médias un adoubement aussi rapide » ???
    ça craint !

    • A 48 ans, il est actuellement membre du Conseil d’analyse de la société et chargé de cours à l’université Paris IV et a récemment publié Le deuxième
      humanisme – Introduction à la pensée de Luc Ferry (Germina, 2010).

      Cela situe l’homme.

  7. J’écris parfois un peu trop tôt, et trop décaféiné, comme disait Chandler (« I’m full of no coffee » — c’est dans Playback).

  8. Moi aussi, ce qui me révulse, ce sont ces quantités de mensonges éhontés assénés comme des vérités incontestables. Je croyais avoir atteint le sommet de la détestation avec Allègre, mais là, c’est encore pire. Et qu’on ne vienne pas accuser les professeurs de sexisme, car la majorité d’entre eux sont des femmes. Bizarre qu’on ne prône pas la parité à l’ÉN, d’ailleurs ! Quant à traiter les enseignants de racistes, c’est pareil. Nous le sommes infiniment moins que d’autres !

  9. Mouais…

    Etes-vous bien sûr que des ébats, pardon, débats avec l’hôtesse d’accueil en charge du MEN changeraient le cours des choses ?

    Ce serait comme d’habitude affirmation contre affirmation, petite phrase contre petite phrase.

    Dans le meilleur des cas, vous arriveriez à lui lancer un : « vous n’avez pas le monopole du coeur » qui restera dans les mémoires. Mais ensuite ?

    Mieux vaut en rester au travail de fond : grip, articles, syndicalisme sérieux, infiltration du ministère…

  10. Le débat dont JPB souhaite l’avènement a déjà eu lieu et c’est Lavisse qui le relate dans son « Histoire de France » du cours élémentaire.

    Je le cite : « Au milieu du cirque médiatique, Najat est debout, liée à un poteau. Elle n’a pas peur. Elle récite les mantras que Tata Florence lui a fait apprendre par cœur.

    Un taureau auquel on vient d’ouvrir la porte court vers le poteau, les cornes baissées. Il va se jeter sur Blandine. La jeune fille, rouée de mots, expirera en disant de sa voix tranquille : « Je suis égalitariste ».

    Beaucoup furent anéantis comme sainte Najat. On admira quand même leur bravitude et c’est ainsi que toute la Gaule devint pédagogiste »

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e6/Lavisse_elementaire_009_blandine.jpg

        • Pline (l’ancien) relate ce que Rome à la Grèce doit * : les ulcérations des parties génitales et les duretés des feuilles (de chou).

          * tribute to Boby

      • Mauvaise mise en forme de ma phrase, on dirait que j’invoque Tata Florence. Maître Dugong, à qui faites-vous référence exactement? J’ai beau tourner mon écran dans tous les sens, je ne vois pas .

          • Merci d’avoir fait diligence, celle de la Wells Fargo n’était sûrement pas aussi rapide. Dgesco referens…Il falllait être nourri dans le sérail pour la comprendre celle-là ce qui, horresco referens, n’est pas mon cas.

    • J’ai eu une élève prénommée Blandine qui se surnommait elle-même Blandinde. La première fois que j’ai vu ça en tête de copie, j’ai cru qu’elle avait fait un lapsus calami et j’ai fait semblant de ne rien remarquer, mais non, après, elle le proclamait : « je m’appelle Blandinde et je suis une dinde » !

  11. Jean-Paul brighelli vs M’am Najat, c’est un tel débat qu’il faudrait !
    Allez J-P !

    • Me traiter ainsi de vieillard, c’est mal…

      En 51 (après JC ?), même mon frère aîné n’était encore qu’un vague projet. C’est dire !

      Je confesse qu’il m’arrive de me laisser aller à digresser façon Oncle Paul mais uniquement avec de (très) bonnes classes.

      • Je pensais justement aux Belles histoires de l’Oncle Paul ce matin. Je fus, en des temps quasiment préhistoriques abonnée à Tintin et à Spirou après m’être délectée de Coq Hardi et de l’Intrépide, avec quelques incursions occasionnelles du côté de Vaillant. J’y ai appris, par exemple, l’existence de Scander Beg et de bien d’autres héros ignorés de l’école.
        Je trouve fort dommage que ce brave type d’Oncle Paul n’ait pas eu de descendance. Il était sans doute un peu collet monté mais il n’avait rien d’ennuyeux à mes yeux d’enfant.

    • On use de la parabole comme dans le meilleur traité des coniques ici mais aidé par l’esprit de la Pentecôte celle de l’Oncle Paul m’est apparue très claire. En 51, Paul de Tarse (surnommé amicalement Oncle Paul) participe à une course de chevaux à l’hippodrome de Damas et retrouve miraculeusement, Dieu soit loué, sous le sabot de sa monture l’ordonnance de son ophtalmologiste pour renouveler ses lunettes de presbytre. Cet épisode sera plus tard illustré par Dürer, Brueghel, Rubens, Le Caravage et Spirou.

  12. Voilà un billet qui redonne un peu de moral. Il est fort bon et fort à propos.
    Dugong m’a bien fait rire aussi…
    Oui, on peut toujours rêver d’un débat pareil …
    Au fait, l’inter-syndicale a décidé quoi ? Rien ? On baisse culotte comme d’habitude. (Juste quelques mots adéquats pour relancer Dugong )
    En attendant, j’ai une petite histoire toute fraîche.
    Une tendre et accorte damoiselle ( dont Brighelli et Dugong feraient sans hésiter leur quatre-heure ), me délivre la parole de Dante et de Pétrarque une fois par semaine. Appelons-la Francesca pour faire vite. Elle prépare le Capes, d’italien, vous l’aurez deviné et subit régulièrement les cours de l’ESPE de ma bonne ville de bobos.
    Ils ont depuis quelque temps un cours qui s’intitule « interlangues » ( Je vois Dugong d’ici … )
    Donc, on demande aux futurs profs de choisir un thème, par exemple la pollution de l’eau. On répartit les élèves en petits groupes. Il y a 3 profs dans la même salle : anglais, espagnol, italien qui parlent aux élèves qui ne connaissent pas la langue qu’eux enseignent. On parle anglais aux italianisants, espagnol aux anglicisants etc…. On leur fait écouter des vidéos sur internet dans la langue qu’ils ne connaissent pas sur le thème choisi… Puis on laisse tous les élèves discuter entre eux en anglais ( obligatoirement ). Et à la fin de la séance, quand même, il y a quelques mots de résumé par les profs d’italien pour les italianisants and so on…
    Et ce n’est pas vu comme une découverte, c’est vu comme le moyen d’apprendre une nouvelle langue.
    Les quelques stagiaires qui ont dû le faire en vrai dans les classes on dit à Francesca que les élèves parlaient tous en français pendant toute la séance et qu’ils avaient trouvé cela complètement idiot. Qu’importe. Les hauts spécialistes des ESPE ont expliqué aux braves stagiaires que les élèves n’étaient pas assez habitués et qu’ils n’avaient pas eu assez de séances semblables mais qu’à force, ils s’imprégneraient de la langue nouvelle…
    Ma chère Francesca était horrifiée et elle qui connaît bien le système scolaire italien ( elle en est sortie il y a peu ) me disait que ces méthodes barbares n’étaient pas encore arrivées dans le pays de Giotto et qu’ils savaient tous ce qu’était un passé-antérieur ou un subjonctif imparfait, elle-même s’étonnant de voir lors de ses cours de lectrice la nullité en grammaire de nos lycéens français.
    L’interdisciplinarité a de beaux jours devant elle et on voit d’ici le discours de la Najat :  » Et pourquoi seuls quelques élèves privilégiés auraient-ils le droit d’apprendre trois langues en même temps ? Avec la nouvelle réforme du collège,nous donnons accès à trois langues vivantes à tous les collégiens de France. Cette réforme est nécessaire et blabalabla , c’est reparti….

    • Votre accorte stagiaire vient de découvrir le babélien interlocuté en triphasé, avancée didactique majeure * validée comme il se doit par les scanners des neuromanciens.

      * comme le Mort du lac enneigé

      • Eh ! oh ! laisse les gondoles à Venise, Mort !

        P.S Au milieu de ma confusion intellectuelle, sauras-tu, mon jeune ami, distinguer ce qui relève de l’œuvre immortelle de Sheila et Ringo, Thomas Mann, Luchino Visconti et Mort Shuman ?
        N’oublie pas qu’aujourd’hui dimanche de Pentecôte l’ange est venu démêler les langues sur Terre … dans une gondole de supermarché !

      • Souvenir d’une discussion entre physicos le soir au coin du feu (de la cuisinière au gaz) :
        « – Quand je pense que Oppenheimer parlait couramment cinq langues…
        – Bah, Rocard*, lui, il en parle zéro ».

        * le père. Complètement gâteux dans ses vieux jours.

    • Les « hauts-spécialistes » des ESPE ne font qu’appliquer l’éternel principe de tous les demi-savants (pires qui les ignorants) : « si les faits ne sont pas conformes à la théorie, alors il faut écarter les faits ».

  13. « Une tendre et accorte damoiselle ( dont Brighelli et Dugong feraient sans hésiter leur quatre-heure ) »
    Personnellement, je suis disponible de 5 à 7. Si vous pouvez trnasmettre à l’intéressée…
    Babéliquement vôtre.

  14. La logique commande d’abonder dans le sens de Messer Dugong : les tenants de la réforme ne parlant pas français, pourquoi les squatters des salles de classe parleraient-ils correctement une langue?
    Mais aussi pourquoi accorder la prééminence aux perfides anglo-saxons? réhabilitons le sabir! après tout il a bien rempli son rôle.
    Il est vrai qu’il était compréhensible, défaut majeur, je suppose, aux yeux des pédagogues (c’est terrible ! quand je vois ou j’entends ce mot de pédagogue, je ne perçois que les 2 dernières syllabes. Ce que c’est que le subconscient quand même!)

    • Dans la nacelle du subconscient je vogue en compagnie d’une accorte damoiselle sur le Grand Canal aux doux chants des gondoliers !

      Ô Felix Mendelssohn ! Ô Alfred et George …

      • Je me contenterais de la terrasse du Gritti , attablée devant un Bellini quand le soir tombe sur la lagune.

        Mais j’ai ouï dire que maintenant les paquebots de croisière avaient accès au Grand Canal, ce qui me semble une monstruosité pure.

          • Non, non, à Venise l’italienne, la seule, la vraie, ce qui fait hurler avec raison mes amis vénitiens.
            Je n’arrive pas à comprendre comment la municipalité a pu seulement envisager une chose pareille, alors qu’on disait que les canots à moteur endommageaient déjà les pilotis qui soutenaient les bâtiments.
            Cupiditas est radix malorum….

  15. Les débats médiatiques? Bof !
    Par contre, frapper là où ça fait mal, ça oui !
    Bonne lecture!

    RÉFORME DU COLLÈGE
    Ci-dessous, l’analyse: POURQUOI LA RÉFORME DU COLLÈGE DOIT-ELLE ÊTRE RÉVOQUÉE?)

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 20 MAI 2015

    Au lendemain de la signature, par le Premier ministre, du décret et de l’arrêté portant réforme du collège, comme citoyens et comme fonctionnaires de l’État, nous proclamons de nouveau notre attachement à la Constitution de la République française. Nous condamnons les dispositions paradoxales par lesquelles la loi dite de « Refondation de l’École de la République » du 8 juillet 2013, en son article 13, a soustrait à la Loi la détermination des principes fondamentaux de l’Enseignement, et a permis la confiscation, au profit du Gouvernement, des prérogatives du Parlement.

    En conséquence, nous demandons la révocation du décret du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des enseignements au collège, ainsi que de l’arrêté du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de collège. Nous demandons la révocation des textes réglementaires déjà publiés, notamment du décret du 20 août 2014 dit de « réforme du métier », du décret du 31 mars 2015 relatif au socle commun, du décret du 18 novembre 2014 relatif au suivi et à l’accompagnement pédagogique des élèves. Nous demandons l’abrogation de la loi dite de « Refondation de l’École de la République ».

    Pierre BLAZEVIC
    Agrégé de Physique Appliquée
    Professeur des universités
    Directeur de l’ISTY
    pierre.blazevic@uvsq.fr
    Tél : 06 64 09 25 70

    Geneviève ZEHRINGER
    Agrégée de Philosophie
    Professeur (H)
    genevieve.zehringer@orange.fr
    Tél : 06 89 76 61 07

    1

    POURQUOI LA RÉFORME DU COLLÈGE DOIT-ELLE ÊTRE RÉVOQUÉE?

    (20 mai 2015)

    Le « socle commun », ciment ou facteur de désintégration de la Nation ?

    Préambule :

    Après vingt ans de rapports officiels commandés à l’échelon gouvernemental à seule fin de

    parvenir à imposer la notion correspondante, les termes de « socle commun » ont été introduits

    dans la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005, dite « loi Fillon », sous l’action conjuguée du rapporteur

    de la loi, M. Frédéric Reiss, qui avait retenu, du Rapport remis par M. Claude Thélot en 2004, l’idée

    d’un tel « socle », et de M. Yves Durand, futur rapporteur de la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013,

    dite « loi Peillon ». M. Yves Durand, s’adressant au Ministre M. François Fillon, avait salué en ces

    termes l’ajout de l’adjectif « commun » : « Vous avez accepté d’introduire la notion de socle

    « commun » dans le projet de loi, et nous nous en félicitons, car il vaut mieux l’écrire que le

    suggérer ». Pourtant, comme le montre, notamment, la teneur des séances des 16 et 17 février

    2005 au Palais-Bourbon, Ministre et Députés, faute de renoncer au commode clair-obscur d’une

    expression par elle-même dénuée de toute portée conceptuelle, n’avaient pu conduire qu’un

    débat inachevé, aucun n’ayant consenti à exposer complètement son intention, mais chacun se

    flattant d’avoir seul aperçu le « véritable socle commun », et chacun utilisant les mêmes mots,

    avec l’intention de ne pas dire la même chose, sans égard pour la clarté due au citoyen.

    L’ampleur du conflit national suscité par la réforme actuelle du collège ne peut plus laisser ignorer

    la nocivité d’une langue imagée, utilisée par abus à la place d’une langue claire et normative.

    L’examen, à la lumière de la Constitution, de l’étendue des devoirs respectifs des organes de la

    République à l’égard de l’Enseignement s’impose.

    Dans l’organisation de cette institution que l’on nomme le « collège », l’on doit distinguer entre

    des principes fondamentaux d’une part, et des contenus correspondant à des programmes et des

    horaires d’autre part.

    I.- Pour la détermination de ses principes fondamentaux, la réforme du collège relève de la Loi et

    non du Décret : la présente réforme du collège ne respecte pas la compétence du Parlement

    À quelle autorité appartient, en France, l’organisation de l’Enseignement ?

    Le Peuple français répond à cette question par les dispositions des trois textes majeurs de son

    Droit constitutionnel:

    · du principe établi par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen du 25

    août 1789 -« la loi est l’expression de la volonté générale »- découle logiquement la

    prééminence de l’organe législatif sur tous les autres : le Législateur est le seul créateur

    authentique du Droit ; seule la loi fixe le Droit ; l’État est la personne juridique souveraine ;

    · du Préambule de la Constitution de 1946 -« l’organisation de l’Enseignement public, gratuit

    et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État »- découle logiquement que l’État, comme

    personne juridique souveraine, assume son devoir en légiférant, et ne saurait aliéner ni

    déléguer son pouvoir de légiférer ;

    · de l’article 34 de la Constitution du 4 octobre 1958, il résulte que « la loi » « détermine les

    principes fondamentaux de l’enseignement ».

    Ces textes ont donc été conçus pour instaurer un système national d’enseignement et pour

    garantir l’égalité effective de traitement entre les élèves. Car nul ne peut ignorer que seule la loi

    2

    peut garantir le caractère véritablement national de l’enseignement, ainsi que l’application

    uniforme du droit de recevoir l’instruction dans tout le territoire national. Ces textes affirment que

    l’État ne saurait déléguer son devoir d’organiser l’enseignement public, gratuit, et laïc à quelque

    degré que ce soit. Ils affirment que des textes autres que ceux des lois, expressions de la volonté

    générale, ne peuvent déterminer les principes de l’enseignement. Ils affirment que, dans

    l’organisation de l’enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés, le Gouvernement ne

    peut s’emparer des prérogatives du Parlement, ni le pouvoir exécutif confisquer ni absorber le

    pouvoir législatif.

    Mais le fait qu’en 2015, ce soit le Gouvernement qui détermine la réforme du collège résulte

    directement du paradoxe par lequel la « loi Peillon » de 2013 a soustrait à la loi, contrairement à la

    Constitution, la détermination de ce qui se voulait le principe fondamental de l’enseignement

    obligatoire. Car l’article 13 de cette loi, tout en disposant que la scolarité obligatoire doit garantir à

    chaque élève les moyens d’acquérir un « socle commun » de connaissances, de compétences et de

    culture, a rejeté sur le pouvoir réglementaire la détermination du principe de l’enseignement

    dispensé pendant la scolarité obligatoire, et cela en affirmant que « les éléments de ce socle

    commun et les modalités de son acquisition progressive sont fixés par décret, après avis du Conseil

    supérieur des programmes ». Or, ce « socle commun » dont la loi de 2013 confisque la

    détermination au Parlement, le Rapport annexé à la « loi Peillon » le désigne pourtant comme le

    « principe organisateur de l’enseignement obligatoire […] ».

    La « loi Peillon » de 2013 supprime donc de la loi l’exposé des éléments du « socle commun » qui

    figuraient à l’article 9 de la « loi Fillon » de 2005: « la maîtrise de la langue française ; la maîtrise

    des principaux éléments de mathématiques ; une culture humaniste et scientifique permettant le

    libre exercice de la citoyenneté ; la pratique d’au moins une langue vivante étrangère ; la maîtrise

    des techniques usuelles de l’information et de la communication» ; elle en supprime également

    l’idée que le décret à venir ne pourrait faire plus que de préciser les connaissances et les

    compétences énumérées par la loi ; elle en supprime enfin cette garantie que : « parallèlement à

    l’acquisition du socle commun, d’autres enseignements [seraient] dispensés au cours de la

    scolarité obligatoire ».

    Aux termes de la « loi Peillon » du 8 juillet 2013, c’est désormais au Gouvernement qu’il appartient

    de décider de l’organisation de l’Enseignement.

    En conséquence de cette loi, c’est donc sous la signature du Premier ministre et des ministres

    concernés qu’a été publié, au JO du 2 avril et au BO n° 17 du 23 avril 2015, le décret n° 2015-372

    du 31 mars 2015, déterminant le « Socle commun de connaissances, de compétences et de

    culture ».

    Comme l’indique la « notice », ce « décret prévoit un nouveau socle commun de connaissances, de

    compétences et de culture destiné à remplacer le socle commun de connaissances et de

    compétences actuellement en vigueur » et il est pris « en application de l’article 122-1-1 du Code

    de l ‘éducation dans sa rédaction issue de l’article 13 de la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013

    d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République », dite « loi

    Peillon ».

    La lecture du décret apprend que le nouveau Socle commun de connaissances, de compétences et

    de culture est désormais composé de « cinq domaines de formation qui définissent les grands

    enjeux de formation durant la scolarité obligatoire ». Mais ce que ne dit pas le décret, c’est que le

    Gouvernement a décidé de supprimer la disposition, qui figurait jusque-là dans la loi, selon

    laquelle : « parallèlement à l’acquisition du socle commun, d’autres enseignements sont dispensés

    au cours de la scolarité obligatoire ».

    On ne se dissimulera certes pas que, de 2005 à 2013, le mystérieux « socle commun », supposé

    3

    répondre à toutes les plus nobles aspirations des Français à l’ « efficacité » du système scolaire et à

    sa « justice », n’a jamais fait autre chose que d’emprunter ses « piliers », ses « volets », ses

    « domaines » à un même corpus doctrinal, celui des « principes » et des « recommandations »

    européennes, notamment celles du 18 décembre 2006 sur les compétences-clés et la formation

    tout au long de la vie. Ces présupposés devront être remis en cause, et, avec eux, le leurre du

    consensus obtenu sur l’expression obscure de « socle commun ».

    Mais le coup de force accompli, spécifiquement par l’article 13 de la « loi Peillon », contre la

    Constitution de la République française, doit être dénoncé, combattu et annulé. Il est, dans la

    République française, inacceptable, fût-ce au prix du sacrifice consenti d’une Assemblée, que

    l’Exécutif, en lieu et place du Législatif, puisse disposer des principes de l’organisation de

    l’Enseignement. Il est inacceptable que ce soit le Gouvernement qui se charge de fixer par décret la

    nature du « socle commun », et cela sous le prétexte que, pour rendre « ce dernier efficace, c’està-

    dire évolutif […] il ne faut pas le figer » (M. Yves Durand, première séance du vendredi 15 mars

    2013 de l’Assemblée nationale). Sauf à reconnaître à chaque nouveau gouvernement la faculté de

    réviser les (prétendus) «fondamentaux », il est inacceptable que l’un quelconque des

    gouvernements, présents ou à venir, se charge de la définition des principes fondamentaux de la

    réforme du collège, qui appartient au Peuple français, Assemblée nationale et Sénat réunis.

    De l’affaiblissement de la loi résulte l’arbitraire ; de l’arbitraire résulte le sentiment de révolte, qui

    contient le risque, inhérent à la stratégie choisie pour la conduite du processus en cause , d’un

    conflit majeur.

    II.- La définition des contenus de l’enseignement au Collège, ainsi que des programmes et des

    horaires correspondants, doit appartenir à une autorité scientifique indépendante : or la loi de

    2013 laisse comme seul interlocuteur au Gouvernement le Conseil Supérieur des Programmes.

    Il n’est pas possible d’approuver la Ministre de l’Éducation nationale lorsqu’elle soutient que les

    dispositions de la réforme devraient être acceptées parce que : « cette réforme, ses principes ont

    été actés par le Parlement dans la loi de 2013 ». Car il n’appartient pas au Parlement d’ « acter »

    les principes d’une réforme de l’Enseignement, mais de les « déterminer », c’est-à-dire de les

    « préciser », d’en «indiquer avec précision » « l’étendue, le sens », et cela en étant libre d’en

    débattre. C’est seulement par abus que, le 15 mars 2013, en dépit des protestations de plusieurs

    Députés, le Parlement a été réduit à « acter » le principe du socle commun, qu’il lui appartenait de

    « déterminer », voire de contester.

    Une fois la détermination des principes de la réforme soustraite au Parlement, à quelle instance

    pouvait-il appartenir de jouer auprès du Gouvernement le rôle de l’ « autorité indépendante »,

    sachant que celle-ci devrait, selon le Ministre, commencer par fournir « la définition du nouveau

    socle commun de connaissances, de compétences et de culture » avant de détailler les

    « programmes scolaires qui lui sont liés, en l’occurrence ceux de l’école primaire et du collège » ? La

    « loi Peillon » de 2013 a investi le CSP de cette responsabilité. Or le CSP compte 18 membres, dont

    trois députés (2 appartenant actuellement à la majorité présidentielle), trois sénateurs (2

    appartenant actuellement à la majorité présidentielle), deux membres du Conseil économique,

    social et environnemental, et 10 membres nommés par le Ministre, qui désigne aussi le président

    et le vice-président, et qui met à la disposition du CSP « un secrétaire général assisté de chargés de

    mission pour assurer l’organisation, la coordination et le suivi des travaux ». Le Ministre enfin

    gouverne les travaux du CSP par une lettre de mission et par des lettres correspondant à des

    « commandes »- celles qui sont actuellement en vigueur ayant été rédigées par M. Vincent

    Peillon.

    4

    Faut-il s’étonner si, dans un domaine qui concerne les citoyens en tant que tels, les protestations

    se multiplient contre le tête-à-tête d’un Gouvernement avec un Conseil, lequel, faut-il le préciser,

    ne publie pas de comptes rendus de ses débats ? Chargés par le Gouvernement de représenter à

    la fois le Parlement, la société civile, les milieux économiques, les milieux scientifiques, les 18

    membres de ce Conseil n’ont, si l’on en croit le témoignage de M. Alain Boissinot après sa

    démission intervenue le 9 juin 2014, pas pour autant échappé à des pressions exercées par ceux

    qui se présentent comme les militants historiques du socle commun. Les membres du CSP n’ont

    sans doute fini par accoucher de textes délirants, Charte des programmes et Socle commun de

    connaissances, de compétences et de culture compris, que parce qu’il est impossible de produire

    des textes sensés au titre d’une réforme qui n’est que l’instrument d’une inavouable guerre totale

    contre les disciplines d’enseignement.

    Chapitre par chapitre, à l’aide exclusive de tournures verbales, et au prix de très longues

    circonlocutions qui évitent de prononcer des mots tabous, tels que « Histoire » , « Géographie »,

    « Sciences de la Vie et de la Terre », « Instruction civique », le décret du 31 mars 2015 sur le

    « socle commun » énumère des acquis correspondant à des modes de comportement : par

    exemple, du Domaine 5 : les représentations du monde et de l’activité humaine, il est précisé qu’il

    « implique enfin une réflexion sur soi et sur les autres, une ouverture à l’altérité , et contribue à la

    construction de la citoyenneté, en permettant à l’élève d’aborder de façon éclairée de grands

    débats du monde contemporain ». Au titre de ce Domaine 5, « l’élève identifie ainsi les grandes

    questions et les principaux enjeux du développement humain, il est capable d’identifier les causes et

    les conséquences des inégalités, les sources des conflits et les solidarités, ou encore les

    problématiques mondiales concernant l’environnement, les ressources, les échanges, l’énergie, la

    démographie et le climat. Il comprend également que les lectures du passé éclairent le présent et

    permettent de l’interpréter . L’élève se repère dans l’espace à différentes échelles. Il comprend les

    grands espaces physiques et humains [etc…] ».

    Or les présupposés de cette programmatique sont inacceptables.

    L’examen systématique de la contribution des différents « domaines » à « la construction de la

    citoyenneté » ouvre la possibilité d’un contrôle idéologique sur les contenus des enseignements.

    Ce contrôle est inacceptable.

    Le remplacement de l’enseignement par une sorte de programmation des élèves est inacceptable.

    Les acquis de l’élève sont énumérés comme le seraient les performances d’un objet ; mais il s’agit

    d’un objet qui « comprend » ; et l’on s’inquiète de constater que le savoir réfléchi et rationnel qui

    nourrit les disciplines d’enseignement ne soit jamais reconnu comme un bien de valeur absolue.

    Les rédacteurs de ces textes ont-ils perdu tout sens de l’Humain ? Ont-ils un jour entrevu que

    l’enseignement se déshonorerait de se concevoir comme l’action « efficace » d’un individu sur un

    autre, et qu’il n’y a d’enseignement que lorsque se produit, à propos d’un « objet d’étude» un

    échange, plus ou moins fructueux, entre des intelligences ?

    Les « militants historiques du socle commun » feraient mieux de l’avouer : ils n’ont jamais réussi à

    se former une idée commune du socle commun. Ils n’y parviendront pas, pour la raison qu’il

    n’existe pas de « socle commun », et qu’ils ne voudront jamais consentir à reconnaître que cette

    expression imagée n’a été dès son origine que l’instrument de la destruction de l’École de la

    République. Or les théoriciens du « socle commun » annoncé dans le rapport annexé à la loi de

    2013, de peur d’être confondus avec les partisans du « socle commun » de 2005, soupçonné de

    conformité servile avec les politiques libérales dominantes, croient s’en distinguer suffisamment

    par l’ajout de la « culture » aux « connaissances et compétences », et par une description plus

    ambitieuse du « socle commun », au prix d’une débauche descriptive qui n’est pas sans rappeler

    les prospectus commerciaux : « l’élève parle, communique,

    argumente…adapte…découvre…s’exprime…utilise…pratique… écoute… ».

    La notion vide du « socle commun » ne saurait traduire quelque « promesse républicaine » que ce

    soit, puisqu’elle ne sert qu’à tenter de justifier la destruction du système national d’enseignement

    5

    qui caractérise la République française. Sous le prétexte de l’autonomie des « équipes », les

    contenus seront abandonnés à des instances locales qui pourront être contrôlées par les militants

    historiques du socle commun, grâce à l’amputation des horaires des disciplines au profit des

    « EPI » (enseignements pratiques interdisciplinaires ), et cela en violation de la liberté pédagogique

    des professeurs, pourtant consacrée par la loi. L’instauration de hiérarchies locales caporalisées est

    inacceptable.

    Le rétablissement officiel de l’École de la République exige l’abandon officiel et effectif de la notion

    de « socle commun ».

    Le rôle de l’École de la République n’est pas de dispenser « un » savoir, ni même « des » savoirs,

    mais d’organiser l’enseignement « du » savoir.

    En France, enseigner est un devoir pour l’État. S’instruire est un droit. Une école qui n’instruirait

    pas chacun au mieux de ses capacités serait radicalement injuste. Elle serait aussi inefficace.

    La « loi Peillon » doit donc continuer d’être combattue jusqu’à son abrogation, et avec elle ce que

    la Ministre a eu raison de qualifier, le 17 mai 2015, comme « un texte fondamental [.. .] qui enfin

    faisait évoluer les statuts et les missions des enseignants » et qui, enfin, incluait dans leurs

    obligations (et par conséquent dans les critères de leur évaluation, de leur avancement, de leur

    rémunération) le fait de « travailler en équipe » et de « rencontrer les parents » : c’est la fameuse

    réforme du métier qui instaure notamment les missions particulières et prévoit leur indemnisation

    (décret n° 2014-940 du 20 août 2014, au JO du 23), décret auquel s’est ajouté entre-temps le

    décret n° 2014-1377 du 18 novembre 2014 (au JO du 20) sur le suivi et l’accompagnement

    pédagogique des élèves.

    Car les textes constitutionnels français ont défini un système d’enseignement national, qui n’a pour

    « socle commun » que la Constitution, et pour « objet commun » que le monde, le monde que,

    depuis deux mille ans, organisent les différentes disciplines d’enseignement. Par l’étude de ces

    disciplines d’enseignement, et parce qu’elles sont aussi des disciplines de recherche, l’élève

    s’instruit à la source.

    Au lendemain de la signature, par le Premier ministre, du décret et de l’arrêté portant réforme

    du collège, comme citoyens et comme fonctionnaires de l’État, nous proclamons de nouveau

    notre attachement à la Constitution de la République française. Nous condamnons les

    dispositions paradoxales par lesquelles la loi dite de « refondation de l’École de la République »

    du 8 juillet 2013, en son article 13, a soustrait à la Loi la détermination des principes

    fondamentaux de l’Enseignement, et a permis la confiscation, au profit du Gouvernement, des

    prérogatives du Parlement.

    En conséquence, nous demandons la révocation du décret du 19 mai 2015 relatif à l’organisation

    des enseignements au collège, ainsi que de l’arrêté du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des

    enseignements dans les classes de collège. Nous demandons la révocation des textes

    réglementaires déjà publiés, notamment du décret du 20 août 2014 dit de « réforme du métier

    », du décret du 31 mars 2015 relatif au socle commun, du décret du 18 novembre 2014 relatif au

    suivi et à l’accompagnement pédagogique des élèves. Nous demandons l’abrogation de la loi dite

    de « Refondation de l’École de la République ».

    Pierre BLAZEVIC Geneviève ZEHRINGER

    Agrégé de Physique Appliquée Agrégée de philosophie

    Professeur des universités Professeur (H)

    Directeur de l’ISTY

    • « Par contre, frapper là où ça fait mal, ça oui ! »

      La prose de Geneviève Zéro-Ringar en copié/collé pdf non reformaté, le matin, avant que les cafés n’aient vraiment agi, c’est de l’ordre de la torture espychologique.

      Pauvre lecteur qu’on frappe ainsi sans vergogne alors qu’il s’approchait détendu et sans défense.

  16. Je vais réviser mon Rabelais et faire mes cours dans la vieille langue, aux seules fins de faire chier les élèves, les parents, les chefs d’établissement, les inspecteurs et le Sinistre.
    Curieusement, Maître Alcofribas était plutôt novopédago, à l’époque…la Sorbonne aurait-elle changé de camp?!

  17. La mobilisation dans le corps enseignant serait très forte si la réforme venait de la pseudo droite, mais elle vient du camp du bien ; Valls et sa bande de gauchistes vont traiter les mécontents de crypto fascistes etc., et tout se passera bien, ils appliqueront les réformes, ne nous leurrons pas.

  18. Se mobiliser contre ce gouvernement ? C’est une perte de temps, Holande et Valls, qui baissent leur pantalon devant les puissants, Obama, Merkel, Bruxelles et les différents lobbys ne céderont jamais devant les enseignants (considérés comme courtois). D’ailleurs, ce Valls ose tout : il a envoyé un tweet félicitant le film « La loi du marché » de Vincent Lindon qu’il qualifie de fin et juste. Mais ce film critique justement sa politique et en particulier la politique de Macron.

    Le débat sur la réforme vire à la polémique entre gauche/droite. Le gouvernement en profite pour passer en force. La discussion sereine est impossible. On peut par exemple parler de l’étude du ministère qui montre que le niveau en mathématiques a encore baissé, sur une période où il n’y a pas eu de changement significatif dans les programmes et d’instructions pédagogiques. Si le programme n’a pas d’influence sur cette période, il serait intéressant de réfléchir sur les causes de ce dégringolade. On sait très bien qu’aujourd’hui, quelque soit l’endroit (lycée de centre ville ou banlieue), les profs passent plus de temps à faire de la discipline qu’à enseigner. Qu’on soit au lycée et au collège, les élèves sont incapables de rester 20 minutes attentifs. Ils ne font pratiquement jamais leur devoir. Et quand on leur donne des DM, ils copient tous les uns sur les autres. C’est ce qui explique l’augmentation de la triche au bac…

    • Exemple-type du naufrage de la pensée : ce chercheur en microbiologie a produit des travaux remarquables, mais quand il sort de ce domaine, il enfile les sottises.

      • C’est surtout un libéral forcené, et une véritable tête à claque.

        Il ne s’agit pas de naufrage de la pensée, mais d’égoïsme sans limite et de volonté de tyranniser.

        Il multiplie les points de vues dans des domaines auxquels il ne connait rien. Mais même dans son domaine, il a osé affirmer qu’il n’était pas assez payé (en tant que médecin spécialiste) et qu’il irait travailler dans les pays émergents dès que ceux-ci lui feraient une proposition financière plus intéressante.

        Quand on connait le salaire des médecins spécialistes, et le statut en béton armé des médecins dans la société française (numerus clausus, internat, etc), cela renforce le diagnostic de la première ligne.

    • Me suis laissé dire que M. Raoult cherchait à se reconvertir dans le management d’une grande surface, avec pour slogan : « [Allez les filles,] les caissières sont là au service des clients comme l’enseignant à celui des enfants ».

      Tout un programme.

      Cordialement,

      E.P.

      • Hugues et Raoul sont les deux saints que l’on invoque (dans cet ordre) lorsque la nausée vous impose d’aller nourrir les poissons.

  19. Najat Vallaud-Belkacem, c’est Rachida Dati en pas pute, enfin je crois . Encore qu’au début…qui sait ?
    Il faut avoir un peu fréquenté les ultramarenostrum pour connaître leur arrogance et leur despotisme latent .
    Un maghrébin chef d’équipe de nettoyeuses leur parle comme à des ilotes .
    Ce qui rend NVB si impassible et si intrépide c’est qu’en fin de compte elle se fout bien des gueux , seuls comptent à ses yeux
    les pouvoiriens . Il faut vivre avec .
    De toutes façons, l’EduNat va voler en éclat, malgré la résignation de trop d’enseignants et surtout d’enseignantes .
    Des parents et des chefs d’établissement vont s’émanciper de la
    dictature du ministère et faire donner l’enseignement qu’ils veulent à leurs enfants .
    Nous verrons la fin de cette absurdité, un enseignement pareil pour tous, qui dure depuis trop longtemps .

  20. « De toutes façons, l’EduNat va voler en éclat »

    Même pas. Elle s’éternisera dans une longue et douloureuse diarrhée.

    Mettez vos bottes.

  21. Allons bon, si l’on se retrouve avec la prose de B/Z sur Bonnet d’âne, on va fuir . Décidément, l’île déserte s’impose de plus en plus, de jour en jour, avec les stocks de bouquins, de confits et de foie gras, eh !

    • « Savoir se mettre à l’écart, sans offenser les amours-propres, est un art bien malaisé. » disait Amiel et de plus, avec un tel viatique vous reviendriez de votre retraîte bedonnant et ventripotent, donc la désertion n’est pas la meilleure solution.

  22. Les cours données par Esther Duflo en 2009 au Collège de France sont toujours disponibles sur le site du Collège: ils sont remarquables et passionnants.
    Les études relatées sont orientées vers les pays que nous appelions naguère du tiers-monde, mais ces travaux deviennent de plus en plus actuels pour nous.
    A voir et revoir.

    NB. Ne pas confondre Esther Duflo, chercheuse au MIT et titulaire de la chaire Savoir contre Pauvreté au Collège de France en 2008-2009 avec l’écolo bien connue.

  23. Daniel Cohn-Bendit va pouvoir enfin devenir ministre de la déséducation nationale !

    C’est le naturel qui nous manquait pour revenir à l’état de bons sauvages …

  24. Une foultitude d’arguments non pondérés , un grand brouillard. Revenons au concret.
    Coût annuel moyen d’un élève de collège pour les pays de l’OECDE, 5800 euro, coût en France 7800 euro. Notre classement dans le dernier tiers. En nombre d’heures d’enseignements nous sommes dans les dernier du classement et encore on ne déduit pas des statistiques les heures perdues de fin mai à fin juin.
    Un des point essentiels les profs ont un « public » de 100 à 120 élèves; dur dur de les connaître, certains prétendent y arriver en fin d’année, pas de connaissance suffisante pour une action pédago-éducative adaptée aux adolescents connaissant quelques difficultés. La solution une partie des profs doit enseigner 2 disciplines proches (aïe!mon statut!) A ce niveau, tout comme dans le primaire ce n’est pas l' »érudition » disciplinaire qui est prioritaire; c’est la rapidité avec laquelle l’enseignant va détecter les difficultés et y apporter le remède ciblé.
    Autre point les contraintes imposées aux rythmes scolaires par la foire aux emplois du temps.
    Pauvres collégiens coincés entre un ministère qui pour faire joli disperse les heures d’enseignement au lieu de les concentrer sur l’essentiel, des idéologues qui veulent rééduquer le peuple pour transformer la société, et l’inertie de fait de la masse enseignante.
    En conclusion: Coûts par élève parmi les plus élevés, nombre d’heures dispensées aux élèves, parmi les plus basses, profs parmi les plus mal payés, objectifs flous;
    Un groupe humain :
    -où l’agrégé méprise, l’agrégé sur titres, le certifié le prof des écoles, le prof des écoles la femme de ménage.
    -où l’on refuse l’autonomie d’organisation aux établissements, l’administration centrale parce que ses fauteuils seraient menacés, les profs par crainte du « petit chef »?
    Un vaste bazar non managé au détriment des élèves; permanent bal des faux-culs.

  25. La prose de Geneviève Zehringer, Dugong, c’est du solide ! C’est autre chose que le blabla incertain de Bruno Le Maire à i-Télé l’autre soir. Le pauvre type! Il ne savait visiblement pas de quoi il parlait et il s’est fait balader par une NVB insolente comme jamais! Elle se foutait de lui ouvertement et elle avait raison car pour ce pauvre BLM il ne s’agissait que d’une opération de comm’, du reste complètement ratée!
    Si vous avez réussi à lire ladite prose, vous vous serez ressouvenu qu’un pays qui confie au pouvoir exécutif la rédaction des lois qui revient normalement au pouvoir législatif ( ah! Montesquieu… ) n’est plus une démocratie!
    Or c’est ce qui se passe avec un article de la loi Peillon. Mais je vous laisse découvrir l’argumentation… C’est véritablement une arme de destruction massive!
    Voyez-vous, dans l’affaire de la réforme des collèges, il ne sert pas à grand-chose de sauter comm’ des cabris en criant « Y sont méchants! Y sont méchants! Y sont méchants! » comme le font les associations de langues anciennes. Elles ont même lancé une … pétition ( ouah!!! quelle bonne idée ! ) qui a … « atteint »…. 40 000 signatures ( alors ça ! on en reste baba! c’est sûr que le gouvernement, devant ce chiffre astronomique, va tout de suite rétablir 6 heures de latin et de grec par semaine dès la 6ème!
    Mais attaquer la loi Peillon, ça ne leur vient pas à l’idée. Sans doute parce qu’il leur faudrait réfléchir vraiment! Alors voyez-vous, Dugong, Geneviève Zehringer, « réfléchir », ça elle sait faire! Un texte comme celui-là, dont l’argumentation est inattaquable, c’est plusieurs jours, voire des semaines, de travail!
    Tiens, il me vient à l’esprit que dans pas mal d’associations de défense des langues anciennes il y a pas mal de socialos…

  26. Jean67. C’est toujours par le biais juridique que GZ a prétendu tout résoudre. Moyennant quoi, elle n’a jamais empêché l’installation durable des IUFM dont elle avait dit qu’elles seraient un feu de paille et qui sont ressuscitées à travers les ESPE. A-t-elle contré par le biais juridique l’effondrement du niveau de vie des profs qu’elle défendait ? L’effondrement de leur statut ? La montée de cette idéologie délétère qui pourrit notre système éducatif ? Elle n’avait même pas réussi à faire nommer prioritairement les agrégés au lycée ( c’était pourtant bien les textes, cela … ) Et je vous passe la réponse qu’on obtenait quand on se plaignait de moisir en collège…
    Allons, un peu de bonne foi. Non pas que Dame Blanche le soit autant qu’on le croit. Elle s’est fait acheter comme le responsable du SNALC par Peillon et ça, à titre personnel, je ne le leur pardonnerai jamais.
    Mais enfin, à quoi bon tout cela. Vous pensez bien que les gesticulations de B/Z, toutes juridiques qu’elles soient, resteront tragiquement inutiles pour plein de raisons et entre autres car le lobby en question ne pèse plus bien lourd. Et vous le savez comme moi.

  27. Cher Jean67, j’abonde dans le sens de Maître Dugong. Je crois qu’au lieu de nous bombarder un fichier brut de décoffrage (de par sa forme assez indigeste à lire, convenez-en) il aurait fallu donner le lien de l’article. Un lien vaut mieux que deux tu liras.

  28. C’est vrai, Tristan, j’en bats ma coulpe, mais je n’y connais strictement rien en informatique. Et après tout, lira qui voudra…

    A vous, Sanseverina, je répondrai que par contraste avec le concert des pleurnicheries ou des gueulantes stériles et impuissantes qu’on entend s’élever de tous côtés, GZ est la seule personne qui ait le mérite de s’essayer à un argumentaire raisonné et offert à la discussion.
    J’en suis vraiment désolé, mais son argument que l’article 13 de la loi Peillon a confisqué au Législatif l’élaboration des principes de l’enseignement pour le remettre entièrement à l’Exécutif me paraît extrêmement fort. Libre à vous de trouver toutes les excuses pour ne pas l’apercevoir, quitte à convoquer pour mieux démolir la dame toutes sortes de turpitudes passées d’ailleurs purement fictives ( pourquoi voudriez-vous que les agrégés fussent nommés prioritairement en lycée? Il y en a qui préfèrent le collège – c’est aussi l’enseignement secondaire, que je sache !) , moi je préfère me féliciter que l’ancienne présidente de la Société des agrégés n’ait rien perdu de cette acuité de raisonnement qu’on avait déjà admiré ne 1998 dans un fameux Rapport de la Société des agrégés sur la réforme Meirieu des lycées qui avait tellement fait mouche qu’il avait rendu Allègre fou furieux pour le compte.Et voyez-vous, Sanseverina, je préfère un texte ardu et travaillé qui exige un effort de celui qui le lit et qui peut réellement gêner celui à qui il est destiné et qui n’a rien d’une « gesticulation » à quelques lignes superficielles distillées en pensant à autre chose et censées tenir lieu de combat…

  29. A vrai dire, je m’en fiche. Ils m’ont tellement écoeurée les uns comme les autres, que je suis out…
    Faudrait juste cloner Brighelli. Il en faudrait au moins un par établissement. Déjà, cela ferait un collègue avec qui on pourrait se marrer…

    • Plus tard, beaucoup plus tard, nous serions des vieillards indignes et insupportables.

      Tati Danièle à côté, ce serait mère Thérésa.

      Pas de quartier.

  30. Il faudrait inventer … la rétro-pédagogie ! Ou la pédagogie avec l’œil fixé sur le rétroviseur en surveillant ses arrières … (surtout quand un Cohn-Bendit rode dans les parages !)

  31. Avant de cloner Brighelli, Sanseverina, il suffirait peut-être que l’original décide une bonne fois d’abandonner le commentaire certes brillant mais assez vain il faut le reconnaître, pour se lancer dans une véritable attaque de ce qu’il condamne! Et pour cela, il faut en passer par les acrobaties juridiques. Pas d’autre choix : nous sommes ( encore ) dans une République fondée sur des lois!

    • Vos acrobaties juridiques ressemblent à un sport de combat. Nous sommes aussi dans une République fondée sur le vote populaire qui permet de donner un bon coup de torchon qui nous débarrassera de cette farce (culinaire ou théâtrale, les deux fonctionnent) gouvernementale.

  32. Tiens, Naja Bécassine me rappelle fortement une chanson de mon enfance :

    Bécassine, c’est ma cousine
    Bécassine, on est voisine
    Quand je m’en vais voir la Hollande
    En prenant le chemin de fer
    Je retrouve ma Bécassine
    Qui m’emmène au ministère
    Bécassine, c’est ma cousine
    Bécassine, et la cousine
    Ségo qui louche m’amuse beaucoup
    Ensemble on leur fauche tous leurs sous
    Bécassine, tu nous rends fous

  33. « Le vote populaire? Pour qui ? »…elle est bonne cette question. De quel despote la tenez-vous ?

  34. Cohn-Bendit qui a la voix aussi grasse que les idées adore le foot : le sport le plus corrompu de la planète – juste après la politique !

  35. Je voulais dire : « Le peuple votera pour qui en 2017? » Car le « socle commun » qui assassine le collège, c’était déjà l’UMP en
    2005 avec la loi Fillon ! Et la loi Peillon de 2013 n’a fait que le
    reprendre avec le brillant résultat que l’on voit aujourd’hui!
    Alors, Tristan, on est cernés!

    La seule façon de s’en sortir, ce serait d’attaquer tout de suite la loi Peillon, mais pour ça il faut accepter d’aller au charbon, de faire un travail fastidieux, de chercher par où on peut la neutraliser, devant quelle instance on doit la déférer. Car si la loi présente des dispositions contraires à la Constitution, elle doit être retirée. C’est ce que demandent M.Blazevic et Mme Zehringer. Ce n’est pas une bonne idée? Tout le monde préfère ici que la loi Peillon continue ses ravages?

    • Ce serait une stratégie possible de contestation, que les manifestants contre le mariage pour tous avaient d’ailleurs essayé d’adopter, sans succès semble-t-il.

      Pensez-vous réellement que le PS ne pourrait pas trouver les députés pour voter ce texte, alors qu’ils ont avalé de plus grosses couleuvres sur la rigueur budgétaire par exemple (dans le sens où l’opposition de leur électorat était plus forte, et la conviction d’une partie d’entre les députés plus engagée) ?

      A défaut, et de toutes façons, il faut se préoccuper du fond, c’est à dire de convaincre électeurs et hommes politiques que les orientations actuelles ne sont pas bonnes.

      Sinon, en 2017, vous pouvez voter par exemple Dupont-Aignan, qui a un conseiller sensibilisé à la réforme.

  36. – Sarkozy a mis l’UMP en faillite frauduleuse et son bras droit Claude Guéant va en correctionnelle. Il finira ses jours à la Fifa ou en prison à Miami !

  37. Retour sur la querelle entre les « pédagogues » et les « républicains » qui agite le monde de l’éducation jusqu’à aujourd’hui, avec la réforme du collège…

    PS : les « républicains »… rien à voir avec l’UMP malgré l’OPA sur le nom ! Il ne faut du reste surtout pas tomber dans le piège de la politisation du débat scolaire…

    http://generation69.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/05/26/pedagogues-et-republicains-le-projet-scolaire-republicain-1-563291.html

    • Non, il ne faut pas politiser le débat.

      Les profs qui prennent de haut les propositions de Le Maire ou Dupont-Aignan parce qu’ils sont de droite doivent pouvoir continuer à le faire.

  38. NVB égérie du pédagogisme destructeur…

    Deuxième volet de ma série consacrée à la querelle entre « pédagogues » et « républicains », dont l’actuelle réforme du collège est un aboutissement… C’est pourquoi ce serait une erreur d’appréciation que de la placer dans un clivage Gauche/Droite, la première défendant l’égalité, la seconde s’y opposant…
    Ici, je m’efforce justement de montrer que l’égalité vendue par le pédagogisme, prometteuse sur le papier, se traduit en réalité par plus d’inégalités, et par la suppression pour le plus modeste de toute possibilité de prendre l’ascenseur social…

    http://generation69.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/05/27/pedagogues-et-republicains-la-nouvelle-pedagogie-2-4-563334.html

    • http://www.maitre-eolas.fr/post/2005/11/28/226-ou-lon-reparle-des-banlieues

      « – La susceptibilité aux mots « Karcher » et « racaille ». Là encore, l’erreur d’analyse est patente. Pour que l’outrage fasse un quelconque effet, il doit comporter une allusion à la pratique de la prostitution par la mère de l’intéressé, la pratique passive de la sodomie par ce dernier et le caractère douteux de sa filiation paternelle, de préférence cumulativement. Les policiers victimes d’outrage peuvent en témoigner. De même que des propos d’apaisement mous du style « je comprends votre colère mais vous l’exprimez mal » auraient été totalement inutiles. On ne communique pas avec quelqu’un qui s’y refuse.

      – la panne de l’ascenseur social. L’ascenseur social est un mensonge. Comme les ascenseurs des cités, il est cassé parce que les jeunes qui s’ennuient s’amusent à sauter dedans jusqu’à ce qu’il se coince. Il n’y a pas d’ascenseur social. C’est en fait un escalier : il faut grimper marche après marche et c’est pas facile. Mais utiliser cette image où il suffit d’appuyer sur un bouton et d’attendre, c’est une escroquerie de communiquant. Mais cela dit je doute que cette métaphore les atteigne. »

      ***

      Personnellement je me fous de l’ascenseur ou escalier social, je veux que l’école s’occupe de transmission du savoir et de formation des personnes qui nous éviteront peut-être de sombrer face à l’Allemagne et à la Chine.

      • Il nous faut un commissaire à l’information déformée ; si Giraudoux n’est plus disponible contre le Goebbels en jupons, nommons – n’ayons pas peur des morts et des revenants – Zizi Houellebecq !

  39. J’aime beaucoup cette métaphore escaladante! En effet, l’escalier social est bien plus réaliste, sauf pour nos élèves qui sont, eux, habitués à prendre l’ascenseur jusqu’au Bac, voire au-delà.
    Un au-delà pavé de désillusions! Pensez: se lever à l’heure, ne pas être en retard, s’apercevoir que le budget familial n’est pas extensible…longue liste et ascenseur pour le sous-sol – si ce n’est pour l’échafaud fiscal- pour beaucoup!
    Pour la réforme et sa mise en pratique, laissez tomber: inutile de vous égosiller et de gaspiller une précieuse énergie, les collègues s’écharpent déjà sur la répartition des IMP, tout en préparant en loucedé les nouveaux programmes interdisciplinaires et coetera.
    Il en est de l’EN comme de n’importe quelle entreprise: appliquez les directives ou dégagez; quoique, chez nous, végétez serait plus réaliste.
    PFFFFFFFFFFFFFFFFFFF……………………………………………..

    • Avec tous ces bloqués de l’indiciel, le brouzouf des IMP attire bien des convoitises.

      Il n’y en aura pas pour tout le monde mais il y a des « charges » pas trop tuantes (mais attention, ce ne seront pas des maladies vénalement transmissibles si ce n’est à des affidés dûment identifiés)

      Mes préférées : révérend cultureux et révérend décrochage

      Pour ceux que ça intéresse, la liste des prébendes est là :
      http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html&cid_bo=87297

    • C’est bien le principe de la lâcheté ordinaire : tonner contre les réformes, puis se résigner « de toute façon, c’était inéluctable ».
      Les professeurs se comportent comme des moutons que l’on mène à l’abattoir.

  40. Et voilà, il suffisait d’attendre ! Je vous donne le lien vers le texte (excellent ) de M.Blazevic et Mme Zehringer contre la réforme du collège :

    http://www.perspectives-et-documents.fr

    Il est tout à fait clair que l’attaque du « socle commun » par M.Blazevic et Mme Zehringer est loin de faire l’unanimité parmi les soi-disants opposants à la réforme du collège… Et pourtant c’est bien la loi Peillon ( « Vive le « socle commun Fillon »! UMP-PS même combat! » ) qui est à l’origine du saccage du collège auquel nous assistons.
    Paradoxalement, dans la cohorte vertueuse des protestataires, beaucoup de larmes, d’incantations, voire de beuglantes, mais pratiquement aucune dénonciation ciblée de l’origine du massacre ! Même chez certains syndicats – suivez mon regard!

  41. On peut d’ailleurs noter que les dépenses par élève du système scolaire français semblent être tout à fait raisonnables :

    http://www.oecd.org/fr/edu/rse.htm

    1) Dans le document Regard sur l’éducation 2014 en français, page 216 on a le coût par élève pour les pays de l’OCDE sur le primaire et le secondaire.

    La France est dans la moyenne de l’OCDE, derrière la plupart des pays d’Europe de l’Ouest.

    2) La France a un coût par élève un peu plus élevé au lycée. Mais, page 229, on a le détail des coûts qui montre que ce coût plus élevé vient sans doute des dépenses hors enseignement (cantines notamment).

    3) Par contre, si on regarde le coût total du système d’enseignement, sans tenir compte du nombre d’élèves, la France dépense plus que les autres.

    En effet, il y a proportionnellement plus d’élèves en France, car les autres pays d’Europe sont en sous-natalité.
    Ainsi, il y a 1,4 enfants par femme en Allemagne, contre 2 enfants par femme en France.
    Et la France dépense donc plus que l’Allemagne : 6% de son PIB contre 4,5% en Allemagne.

    Mais cela n’implique pas que l’Allemagne est plus efficace. Cela vient seulement de la proportion plus faible de moins de 18 ans dans la population allemande.

  42. Etes-vous au courant que depuis hier la devise du Panthéon de Paris a été refaite ? Ce sera (pour l’éternité moins un jour) : « Pardon pour le moment » !

  43. Un mien ami, bac -1, ancien conseiller de minisse, a beaucoup investi sur l’éducation de ses enfants (école alsacienne) et m’a demandé aujourd’hui pourquoi les enseignants ne se révoltaient pas devant la « réforme » de mamanajat.

    Je lui ai répondu : « parce qu’ils sont majoritairement très khons »

    Il a acquiescé et on est passé aux choses sérieuses : l’apéro.

  44. @ Dugong
    Il doit y avoir malheureusement du vrai dans ce que vous dites.
    Nos collègues de collège se prennent en pleine poire la pire absurdité qui ait jamais été conçue dans cervelle humaine, je veux parler du « socle commun de compétences », une absurdité qui va livrer aux mains de nos collègues de lycées des charretées d’incultes crasses et satisfaits d’eux-mêmes – c’était déjà pas mal, mais là ça va dépasser toutes les limites de l’indicible -, bref, ce qui se met en place, c’est la lutte finale contre l’école, une perspective totalement terrifiante parce qu’on sait très bien où conduit le vide de l’intelligence…
    Se démarquant du choeur des battus d’avance, des bien-pensants pour la forme et des demi-complices, Pierre Blazevic et Geneviève Zehringer sont les seuls à dénoncer la véritable origine du saccage et à indiquer la seule stratégie efficace pour venir à bout du socle commun, de la loi Peillon et du décret Belkacem. Et au lieu de sauter de joie et de leur proposer son aide chacun y va ici de son petit commentaire distant, suffisant et aigrelet… C’est absolument lamentable!
    Oui, Dugong, il se pourrait hélas que……

  45. A ceci près que la réforme en question, notamment au travers d’enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) déstructurants, ne fait qu’entretenir la logique pédagogiste qui fait tant de mal à l’Ecole depuis 20 ou 30 ans, et qui a entraîné le sacrifice intellectuel (pas étonnant que son porte-drapeau ait un problème avec ce terme) des dernières générations. C’est la consécration de « l’industrie du vide », pour reprendre une formule chère au philosophe Cornelius Castoriadis.
    Avec son volet « autonomie des établissements », qui n’est que l’application aux collèges du programme néolibéral mis en œuvre dans les lycées sous les derniers gouvernements de Droite, elle ne peut en outre qu’aboutir à l’accroissement des inégalités sociales et territoriales, et à la démultiplication des enseignements à plusieurs vitesses.
    Pour toutes ces raisons, l’escroquerie pédagogique de l’illusionniste de la rue de Grenelle, une fois replacée dans le contexte de cette querelle entre « pédagogues » et « républicains », doit être éventée : il s’agit d’une tromperie dont l’ultime proposition n’est que l’accélération d’un désastre scolaire déjà bien avancé.

    http://generation69.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/05/29/pedagogues-et-republicains-le-pedagogisme-amplificateur-d-in-563448.html

  46. Bien, Daniel Arnaud !
    Et maintenant on fait quoi?
    Moi, je propose qu’on soutienne Pierre Blazevic et Geneviève
    Zehringer. Là, au moins, c’est du concret!
    Et ruiner le « socle commun  » Peillon, c’est aussi abattre le « socle commun » Fillon.

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