De notre envoyée spéciale, *** (encore elle !), dans le Gers — encore lui !

Sur le marché d’Eauze, depuis six ou sept ans, Stéphanie Bidault et Xavier Malzag vendent des tomates — et quelques autres légumes. Tomates de collection, tomates anciennes, cultivées bio, presque sans eau, ce qui évite à l’amateur de déguster du liquide au lieu de manger de la tomate. Des tomates de toutes les couleurs, de toutes les textures, de tous les calibres — j’ai goûté entre autres la Zluta Kytice, une tomate groseille jaune, minuscule, d’origine tchèque, avec un goût exceptionnel combinant le sucré et l’acidulé. Les noms s’énoncent comme une litanie à la Prévert, des noms étrangement étrangers, bourrés de poésie, de goût et de vitamines.

White Zebra

Red ZebraGreen Zebra Black Zebra Striped Stuffer — à farcir — Speckled Roman Black Cherry Purple Calabash Evergreen Beefsteak Green Sausage Golden Jubilee Banana Leg Une litanie à vous faire aimer l’anglais. Ou les Ananas bleus, Poire rouge ou Poire jaune, Beauté blanche, Malinowy Retro, Osu bleue… À retrouver et à commander sur le site des deux comparses, tomatofanny.

Et puis bien sûr les Cœurs de bœuf, blanches, rouges, oranges, roses même…De vraies Cœurs de bœuf, et non les infâmures jadis dénoncées par Perico Legasse, et que des magasins mal intentionnés vous vendent sous des appellations mensongères. La vraie Cœur de bœuf, la Cor di Bue comme on dit à l’origine en italien, a une forme de cœur, de vrai cœur — la pointe en bas. Le reste, c’est Borsalina ou Aumônière, pointe en haut, des variétés hybrides constituées d’eau enfermée dans une pellicule rouge, les saloperies inventées par les semenciers industriels… L’article originel de Perico — qui vient de recevoir le « poireau », comme on dit, et qui n’en était pas peu fier — remonte à 2013, il a eu beau en remettre une louche et une couche l’année suivante dans la Nouvelle République, rien n’y fait : on nous vend toujours les mêmes saloperies striées sous le même nom usurpé…
Oui — mais conformes à la réglementation européenne.

Et c’est à cela que je voulais en venir.
Stéphanie Bidault et Xavier Malzag ne peuvent pas légalement replanter d’une année sur l’autre leurs propres productions avec les graines sélectionnées sur leurs propres fruits. C’est interdit par la législation européenne, figurez-vous. Ils se sont déjà offert des rappels à l’ordre, la prochaine fois qu’on les surprend à planter de petites graines non fournies par les multinationales, ils sont bons pour une amende kolossale et quelques mois de prison.
Tout cela remonte à un jugement inique mais très bruxellois rendu par la Cour d’Appel de Nacy en 2012 : la (grosse) société Baumaux © faisait condamner en justice la minuscule société Kokopelli, spécialisée dans les semences anciennes et domiciliée dans le Gard. Pas conforme aux règlements européens : en pratique, on ne peut utiliser que des semences déposées — moyennant finances — sur le registre européen, une exigence à laquelle ne peuvent se conformer les micro-sociétés comme celle de Stéphanie. Une multinationale, en revanche, a largement les moyens de s’annexer toutes les variétés qu’elle déposera — à l’exclusion de toutes les autres, réputées illégales. Et d’imposer à tous les producteurs de se fournir chez elle. D’où la suprématie actuelle des hybrides, produits d’une agriculture industrielle. Qualité visuelle et taille garanties. L’odeur même, parfois. Pour le goût, on repassera.
Baumaux© se flatte d’être le conserveur de 106 variétés — Kokopelli en a 3000, Stéphanie Bidault en fait pousser plusieurs centaines, les cuisiniers locaux la plébiscitent (par exemple Bernard Daubin à Montréal-du-Gers) mais tout cela se passe hors du cadre légal européen. Ah, on ne plaisante pas avec la santé du consommateur berlinois…

Vite ! Sortir vite de l’Europe ! Rapatrier d’urgence en France les administratifs qui se gobergent à Bruxelles avec des salaires trois fois supérieurs à ce qu’ils gagneraient ici — et les faire travailler dans les champs. Nous n’avons jamais voulu cette Europe-là, nous avons même voté contre, mais Droite et Gauche confondues savent mieux que nous quel genre de tomate il nous faut ! Enfoirés !
Lors du vote anglais du Brexit, les technocrates ont ouvert de grands yeux étonnés. Des peuples s’avisent donc de voter contre leurs intérêts — leurs intérêts à eux ! Putain de démocratie qui ne fonctionne pas selon les desiderata des oligarques bruxellois !
Il y a en ce moment toutes sortes de rumeurs nourries par une interview de Manuel Valls à la télévision portugaise qui remonte à avril 2015. « Il est hors de question, disait-il, que la France tombe entre les mains du FN ». Et si Marine Le Pen est élue, on fait quoi, Monsieur le Premier Ministre ? Un coup d’Etat parce que l’expression démocratique ne vous conviendra pas ?
Ces gens-là — la clique qui nous gouverne depuis si longtemps — ont une telle habitude du pouvoir qu’ils se passeraient bien de prendre l’avis des peuples. Ils savent, n’est-ce pas, quelle variété de tomates nous devons consommer.
Libérons la tomate ! Débarrassons-nous des autocrates si bruxellois et si parisiens ! Réinventons la démocratie ! Et restaurons la République !

Vous allez me dire, vous allez médire… Beaucoup de bruit parce que de minuscules producteurs gersois ne peuvent pas réutiliser leurs propres semences…
Ma foi… La tomate est un monde en soi. L’un des plus beaux courts-métrages jamais produits, l’Île aux fleurs (réalisé par Jorge Furtado en 1989), tourne autour de la production et de la consommation de tomates au Brésil. Dit comme ça, c’est moyennement alléchant. Mais cela dure 12 minutes, et vous en sortez convaincus que dans une tomate, il y a tout un monde — le nôtre, et pas le leur.

*** et Jean-Paul Brighelli

PS. Il est un moyen de contourner les absurdes contraintes européennes, en attendant d’avoir élu un gouvernement qui nous dégagera de ces zozos : c’est de passer par une association bénévole. Ainsi Jardins de tomates, qui en échange d’un abonnement annuel distribue des milliers de semences originales et anciennes.

122 commentaires

  1. Ramener les eurocrates à la raison et au bercail accessoirement et conclure par un réjouissant, la commedia è finita, échecs et tomates!

    • BONJOUR
      comme membre de notre asso 1901 nous avons une collection de 1800 variétés de tomates non hybrides, cela signifie que vous pouvez reproduire a partir des graines
      de vos fruits et en donner à vos amis , copains ou collègues
      inscrivez-vous à notre association et comme cela on protègera les tomates mais aussi les piments.

      je suis membre de l’association mais basé en Bolivie et dans mon jardin j ai des tomates du monde entier, des piments mais aussi des mangues, des citrus et des fruits un peu rares , je suis ouvert à l’échange de graines au passage.

      Pour les plantes médicinales j ai pu mettre la main sur l’encyclopédie des plantes médicinales d Amérique du sud — assez intéressant.

      • salut, moi c’est Gustave je suis un jeune Togolais (afrique de l’ouest) je suis un passionné du jardin, j’en fais chaque année, je cultive des tomates, j’aimerais si possible avoir quelque graines de vos tomates pour essayer chez moi au Togo, merci
        Gustave

  2. Ben oui quoi voilà ! On fait des mélanges hasardeux de génomes – du métissage à la va-comme-je-te-pousse le petit – et on obtient de la purée de légumes à l’eau de vaisselle sale.
    C’est douteux … comme un bidet !

  3. Un boucher de Paris classé « meilleur boucher au monde » Yves-Marie Le Bourdonnec expliquait que les races de vaches françaises comme la charolaise et la limousine étaient des vaches de viandes à bouillir style pot-au-feu bourguignon mais que depuis les années cinquante on voulait absolument en faire des vaches de viandes à braiser comme la Salers par exemple !

    On mélange les idées et on obtient du mauvais.

  4. Il n’est que le sot qui ne change pas d’avis: depuis que j’ai goûté les tomates bio du petit marché du cours Julien, je ne m’en passe plus!
    Et pourtant, j’aurais juré de jamais mettre les pieds dans ce repère de bobos…
    Elles sont excellentes ces tomates, avec ces variétés anciennes ou pas mais bien cultivées, j’ai -quasiment- passé l’été à en faire des salades.
    La tomate, la vraie, la pomme d’amour des italiens ou des provençaux, dégustée avec un filet d’huile d’olive, de sel, du poivre, quelques câpres voire quelques filets d’anchois, avec un bon pain par-dessus…Ouaou!!
    Labiz!

  5. Il y a des gens qui s’organisent en ce qui concerne les graines. Comme disait l’autre ; la liberté c’est la transgression, sans transgression pas de liberté.
    Sinon c’était l’année du mildiou, cette année dans mon coin.
    Les jardiniers ont tous des têtes de déterrés (plus maintenant) en bon cancre j’avais oublié quelques pieds que j’ai planté un peu avant la fête nationale (une hérésie selon les puristes) qui paiera peut-être ou pas.
    je m’en fiche je ne suis pas jardinier ; j’avais du temps à occuper, l’année prochaine ce ne sera pas le cas (et cette année là, bien sûr ne sera propice au mildiou ; un vulgaire champignon !)

    Sinon, les tomates pleines d’eau, en état de décomposition, font de très bons projectiles …

  6. Je ne sais pas si j’ai des obsessions mais je suis sûr que la paysannerie de l’ancien temps c’était une longue patience (pas une longe de veau) … j’en veux pour preuve les écrits de Gaston Roupnel qui a montré à quel point le paysan français a marqué le terroir !
    Roupnel a initié cette idée de la longue durée reprise par Braudel – et qui s’oppose justement à la rapidité des villes. Le Bourdonnec explique bien que le goût des gens des villes – des parisiens justement – a orienté la cuisine française dans une direction opposée à la tradition des provinces.

  7. Vous savez que Philippe Sollers – Joyaux de son vrai nom – qui est un bourgeois de Bordeaux qualifie la France des terroirs de « France moisie » ; mais Sollers est un bien petit esprit et un auteur de second rayon. Je crois qu’il confond la maturation – de la viande par exemple – avec la décomposition des salons-médias parisiens.
    En vérité sans la moisissure le fromage ne vaut rien ! Sans la pourriture le vin ne se bonifie pas.
    Je soupçonne Sollers de ne rigoureusement rien connaître à l’agronomie – contrairement à Alain Robbe-Grillet qui était ingénieur agronome de formation.

    • Les écrivains beaux esprits qui n’ont pas de métier sont un peu comme ces révolutionnaires de salon à la chinoise qui décrètent un grand bond en avant et plongent leur pays dans la misère la plus noire !
      Sollers était d’ailleurs un maoïste enragé qui vouait à Simon Leys une haine tenace.

  8. Tout ça se décrit en un mot : cynisme.
    Ex pede Valls « Par la mesure du pied de Valls vous aurez sa taille toute entière ». Il chausse combien lui, du 36?

    • Quand je lis un tel article, je me sens pousser un bonnet phrygien sur la tête, le poil que j’ai naturellement dans la main se transforme en fourche et j’ai envie de chanter le « ça ira… » version : tous les eurocrates à la lanterne!

  9. Qu’est-ce que la véritable connaissance apprend ? Une certaine aura de modestie …

    Le type qui a appris à transformer la matière – que ce soit la matière inerte ou la matière vivante – sait qu’elle lui résistera de toutes ses forces et qu’il lui faudra toute sa détermination et sa patience pour en venir à bout.

    Le langage est un outil mais s’en servir comme d’une arme pour subvertir la réalité ou convertir les imbéciles c’est de la mauvaise politique.

  10. « L’un des plus beaux courts-métrages jamais produits, l’Île aux fleurs (réalisé par Jorge Furtado en 1989), tourne autour de la production et de la consommation de tomates au Brésil »
    J’ai conservé ce précieux documentaire sur une cassette vidéo (que je passais tous les ans à mes élèves en fin d’année lors des derniers jours de classe )
    Je ne savais pas qu’on pouvait le trouver sur YouTube.
    Ce court-métrage, que je n’avais plus vu depuis plus de 5 ans, est vraiment exceptionnel.

  11. Le langage qui se prend pour sa propre fin en voici un exemple avec la candidature présidentielle de la montgolfière Cécile Duflot :

    http://www.liberation.fr/france/2016/08/20/duflot-candidate-l-espace-est-mince-mais-il-existe-avec-foi-cecile_1473660

    Un tel verbiage convaincu de lui-même tient presque de l’art poétique – vert pomme évidemment ! Si Boileau était encore de ce monde … il rirait des embarras de Cécile à être l’élue portée par le vent de la foi verte.

    Les « Beignets de tomates vertes » sont meilleurs que ce salmigondis de ratatouille politique …

    • Quand un jardinier dit : « Je fais pousser mes légumes et mes fleurs avec mon cœur  » c’est une image … en fait il engraisse les plantes avec du bon fumier et les arrose avec de la bonne eau et éventuellement ajoute des insecticides ! A la rigueur il peut prier pour que le temps se mette de la partie … si ses plantes ne poussent pas dans une serre.
      Il faudrait que Sainte Cécile touche terre de nouveau et entende la voix de la raison plutôt que la voix des archanges ..

  12. Sortons de L’Europe, et finissons-en une fois pour toute avec la mondialisation débile des « échanges commerciaux » !
    Même au Pérou, on importe des pommes de terre congelées !
    24 000 tonnes par an !
    (Et en Afrique, le petit producteur de poulets fermiers fait faillite parce que les poulets congelés importés d’Europe se vendent mieux)
    http://www.courrierinternational.com/article/perou-le-seigneur-des-patates
    Extrait :
    « Nous savons que la pomme de terre est née au Pérou et que les agriculteurs des Andes en cultivaient plus de 3 000 variétés, mais souvent nos connaissances s’arrêtent là. Sur les marchés du Pérou, on n’a guère l’embarras du choix : nous sont proposées soit des patates blanches, soit des jaunes…
    Pour vous sentir plus patriotes, vous achèterez bien un sac de pommes de terre autochtones, produites à plus de 3 500 mètres d’altitude. Mais, comme tout le monde, vous êtes des citoyens du monde de la frite : dans le Pérou de 2014, le pays où l’on produit le plus grand nombre de variétés de pommes de terre au monde, on a importé 24 000 tonnes de pommes de terre précuites, celles que les fast-foods utilisent pour faire des frites.

  13. Mais ça fait plusieurs années que c’est comme ça et que Kokopelli évite à chaque fois le couperet ou le talon de ce con d’Alan, je pensais qu’on leur foutait la paix maintenant mais il est vrai que je n’ai pas acheté de graines récemment !

  14. JPB parle des produits de terroirs. On pourrait aussi évoquer les entreprises publiques. La gauche sociale-libérale, embarquée dans son mirage européiste, a aussi signé les directives qui ont amorcé le processus de démantèlement de nos entreprises publiques (EDF, La Poste, SNCF, etc. bientôt l’enseignement et l’Education Nationale, la sécurité sociale, le CNRS, etc) beaucoup mieux gérées que la plupart des entreprises privées.

    Le problème, c’est que si EDF a été un tel succès c’est en grande partie parce que c’est un une entreprise soviétique construite par des gens de droite. D’une droite souverainiste, gaulliste, impregnée d’intérêt général, mais droite tout de même. Contrairement à certaines entreprises privées qui se délocalisent, EDF a toujours versé de copieuses redevances aux collectivités locales et de bénéfices à l’Etat. Et cela explique en grande partie les difficultés de l’entreprise aujourd’hui… Mais les difficultés d’EDF viennent aussi de l’européisme de nos élites : au nom de la construction européenne, on signe d’abord les traités et on réfléchit ensuite aux conséquences…

    • Si on admet, juste un instant, pour rigoler, que EDF est une armée rouge (Poutine, encore ?), on comprend que les cohortes de polytechniciens qui s’y sont succédé ont eu pour tâche principale de mettre au pas des légions d’électrons indisciplinés, partant dans tous les sens, inconscients de l’intérêt commun.

      Faut les voir maintenant faire des demi-tours droit puis des demi-tours gauche dans un ensemble au rythme parfaitement synchronisé. Peut-on alors imaginer un seul instant une alternative viable à une organisation qui maîtrise aussi bien l’alternatif dans le triphasé ?

      PS : discourir sur edf sans parler une seule fois de monopole (magnétique ?) ni de nucléaire, c’est faire dans la contrainte oulipienne. Perec aurait apprécié.

  15. Ah, mes tomates…
    Tu sais, quand tu regardes ma maison, sur la gauche est caché un tout petit jardin derrière une avancée du mur de façade, 25 m2 à tout casser…
    Actuellement des cerises, pas d’engrais autre que compost et bio, arrosage 10cl par pied chaque jour, le sol couvert d’herbes sèches de ma pelouse (actuellement un paillasson !)…

    Qu’elles sont succulentes mes tomates cerises !
    J’espère t’en mettre l’eau à la bouche !

    Mais aussi, pour tout l’hiver, mes grosses citrouilles, elles s’annoncent…
    Ne salive pas encore !

    Adiu !

    JPSM

  16. Une grosse tomate bien rouge à l’Elysée remonterait davantage le moral des Français que n’importe quel membre des partis PS et LR !

    Si j’étais la Reine de Cœur je ferais trancher la tête à tous les chefs de partis …

    • Une variété sans variété tout juste bonne pour les gueux – le topinambour de l’occupation vert-de-gris !
      Rien à voir avec le petit-gris variété délicieuse d’escargot …

  17. En ces périodes presque électorales, on devrait peut-être proposer notre vision d’un bon gouvernement. Je dirais, à titre personnel :
    – Présidente de la République : Elisabeth Levy
    – à l’Education Nationale : Jean-Paul Brighelli
    – aux Economies (notamment celles à faire) : Jacques Sapir
    – à la Culture : Pierre Driout
    – à l’Intérieur et à la Justice : Marc Trevidic
    – à l’Agriculture et à la Gatronomie : Perico Legasse
    – aux Armées : n’importe quel militaire. Jusqu’en 1940 inclus on croyait qu’il n’y avait pas plus c… La suite de l’Histoire a montré que les civils pouvaient largement leur tenir la dragée haute en la matière.
    Et dans un souci de vivrensemble et d’unité nationale :
    – aux Immigrés : Marine Le Pen (elle apprendra peut-être ainsi à savoir de quoi elle parle).
    – aux Chiottes : un ministère bifide, si je puis dire avec Nicolas Sarkozy (à l’anglaise, en raison de ses préférences anglo-saxonnes) et Manuel Valls (alla turca ) comme le rondo du même nom.
    Je pensais à Jack Lang pour les Affaire étrangères, vu qu’il m’a toujours paru doué pour faire le tapin.
    Liste non exhaustive et sujette à modifications, bien sûr.

      • Ah non merci! d’ailleurs tous mes amis savent que je n’ai pas de coeur. Je me contente d’un foie, à la mode antique et vous avouerez que les affaires de foie, ça n’est pas très engageant comme programme.

  18. Saviez-vous qu’aux temps du parlant jusqu’en 1954 (premier film d’Agnès Varda) une seule femme française fut réalisatrice de cinéma de fiction Jacqueline Audry ?
    Aux temps du muet la première réalisatrice fut une Française Alice Guy puis on eut en France Germaine Dulac.

  19. Comme Coralline m’a fait la grâce de me nommer ministre in partibus de la culture, voici mon premier décret : j’abolis le ministère de la culture et je le remplace par un secrétariat d’état à l’art de vivre.

    J’espère ainsi réconcilier les Français avec eux-mêmes !

    • Vous avez déjà l’agriculture française qui boit l’eau et vous voulez de la piquette culturelle à la française ? Mais vous avez donc tous les vices vous les matheux …

  20. Dans notre Institut-PMU-Bartabacs, on mange des tomates, mais uniquement dans le Bloody-Mary, des tomates-cocktail. Et pour les « variétés hybrides constituées d’eau enfermée dans une pellicule rouge », on a trouvé la parade: on double la dose de vodka même en période de canicule.
    Une tomate dans le Bloody-Mary plus quatre olives pour l’apéro ça nous fait nos cinq fruits et légumes par jour, comme dit le slogan du lobby des agriculteurs bruxellois.
    Et un,
    et deux,
    et trois,
    et quatre,
    et zinc !

    • J’apprécie particulièrement ce cliché du conseil municipal de XXX au grand complet, fourni par un des commentateurs :

      https://pbs.twimg.com/media/CqP1wVZWAAE0QFy.jpg

      Tout ça c’est un très mauvais navet qui sent très fort le bruccio et on prend ça en pleine poire et on en a gros sur la patate.

      Il y en aura des pauvres pommes avec un pois chiche dans la tête pour partir à la battue à l’arabe en rang d’oignons avec le plein de pruneaux dans la cartouchière.

      En espérant qu’ils fassent chou blanc et que personne ne bouffera les pissenlits par la racine because l’abus de prune pour se donner du « cœur au combat ». Un ou deux culs noirs paieront malheureusement les pots cassés et les vaillants chasseurs auront leur portrait, la botte sur la bête, dans la feuille de chou locale.

      Évidemment, les pandores de la maison poulaga éviteront de provoquer en remisant le panier à salades et feront le poireau dans leur bureau pendant que les grosses légumes du marigot politique ramèneront leur fraise, certains en coupant la poire en deux, d’autres en excitant les bonnes poires mais tous chercheront à tirer les marrons du feu en racontant des salades.

      Est-ce la fin des haricots ? Les carottes sont-elles déjà cuites ? Pour le savoir, attendons l’avenir.

        • Bien sûr mais je n’ai pas pu résister à amalgamer les « heures les plus sombres de l’Histoire américaine » avec les nôtres.

        • Bonjour, le cliché est tiré du film Frankenstein de 1931. Merci Monsieur Brighelli, c est un plaisir de vous lire ici et sur le Point; ancienne élève ( 73-80 ) du Lycée Bergson à Paris, votre billet de 2011 le concernant m a révoltée. A l époque, c était un bon établissement ( type 1 ). Merci Msieur Haby ! Et honte à tous ces réformateurs à la noix qui ont descendu – et continuent – l Enseignement …

  21. Quand l’Etat complote contre l’Etat pour abattre l’état de droit … ce n’est pas la première fois que le Conseil d’Etat s’illustre par la trahison ! A dire le vrai on a l’impression que cette institution bonapartiste a tellement hâte de se coucher qu’elle devance l’appel de la défaite.
    Le Bonapartisme ce Césarisme qui franchit le Rubicon à chaque halte !

  22. Voilà de réjouissantes photos. Ne pas oublier de prendre des graines gersoises pour le potager de Thélème 🙂 En attendant, je connais plein de producteurs bio qui font la nique à cette Europe-là et qui se multiplient dans ma bonne région. Et plus on leur achète des légumes, plus ça marche, et plus les agriculteurs se reconvertissent en bio ( la seule reconversion que j’aime ) . Et on court-circuite les intermédiaires, et on nique les grandes surfaces et on nique la législation européenne. Et on fait un sugo d’enfer pour la pasta …
    Pour Sisyphe : pas de câpres sur des tomates comme ça ! Ni d’anchois ! Juste de l’huile d’olive, des feuilles de basilic/ou de menthe. De la mozzarella pour les fans, éventuellement. Tomates, anchois et câpres ( uniquement « sotto sale » pas celles au vinaigre ) font bon ménage cuits pour une sauce. Mais bon, je ne fais que vous livrer la tradition italienne, des goûts et des couleurs…

    • Pas d’ukase avec la tomate! J’en ai connu qui soutenait mordicus « pas d’huile d’olive »; perso la mozza ne me plaît pas et je tolère, de temps en temps, l’alliance avec la menthe ou le basilic.
      Je suis d’ailleurs en train de me régaler avec ces tomates, agrémentées d’une boite de sardines ( à l’huile d’olive), d’un filet de la même, d’un soupçon de poivre et de sel…plus qq câpres. C’est divin!
      🙂

  23. Un mot sur l’énervement du maire ; si la presse parisienne n’avait pas jeté de l’huile sur le feu en accusant à tort et à travers, il y aurait plus de modération dans la réaction.

    • C’est d’autant plus insupportable que cette presse est maintenant une presse d’Etat entièrement soutenue par les subventions diverses et variées qui pleuvent sur elle !
      Dans les années trente du siècle dernier Mussolini avait acheté la presse parisienne pour qu’elle fasse sa propagande mais maintenant c’est l’Etat lui-même qui achète cette presse !

  24. Pour dire les choses telles qu’elles sont le ministère de la culture est à la fois le commissariat à l’instruction et le ministère de la propagande de funeste mémoire telle que les soviétiques et les nationaux-socialistes concevaient la culture pour le peuple.
    Moi je préfère l’art de vivre … libre comme l’air !

  25. « De l’importance des simples dans la pharmacopée écologiste » ; ceci est le titre de sociologie verte que je compte soutenir dès l’élection de Sainte-Cécile des Martyrs au château Elyséen.
    « Le dérèglement est ma loi » disait l’apôtre en montrant ses stigmates au postérieur. « Je suis dégenré » comme un beignet de tomates vertes.

    PS Moi-même je suis un ancien partisan du Mou – le mouvement ondulatoire unifié – autant dire que je peux répondre du Dac au Dac.

  26. Revenons au sujet du billet, à midi j’ai mangé des tomates en heureuse compagnie; je n’en dirai pas plus sur la variété des tomates par souci de discrétion.

  27. Savez-vous bien que c’est le grand retour de Chéri-Bibi de Neuilly ?

    « Je suis victime d’une terrible erreur sondagière ! » ; « Je ne suis pas l’assassin du référendum de 2005 ! » ; « C’est pas moi, c’est l’autre ! »

    Quelle série à suspense !

  28. Hier j’ai mangé des coeurs de palmier. J’ai laissé le tronc, trop difficile à digérer.

    • C’est presque toujours en Ombrie que ça pète. Un jour ou l’autre le Jardin des Monstres va disparaître.

  29. La science et les miracles.

    Aucun géologue n’est capable de prévoir la date et le lieu et la force d’aucun séisme. Tout ce qu’il peut dire c’est que telle ou telle zone est plus ou moins sismique.
    Il n’y a pas besoin d’être sceptique pour énoncer cette vérité.

    Je vous laisse un moment pour réfléchir aux limites de la science. Après interrogation !

  30. « Se pencher… s’épancher ».

    Il y a pas mal de constructions parasismiques en Italie, le problème vient de la restauration et la consolidation des églises, des palais, des sites antiques délaissés par les gouvernements. Il faudrait un homme providentiel qui restaure d’abord l’autorité de l’Etat collecteur d’impôts et qui dise aux italiens: l’Etna c’est moi ! (Uhuhu) Ce qui n’empêchera pas la Terre de trembler: pas de miracles là-dedans.

  31. Merci à Michel Friedmann de m’avoir fait passer cet intéressant article.
    Il y a quelques années j’ai fait des échanges de graines avec Stéphanie et j’allais de temps à autre au marché d’Eauze.
    Naturellement JDT est à la disposition de tous les amateurs de bonnes tomates pour envoi de graines à choisir parmi nos 2600 variétés.
    Une simple adhésion à l’association suffit pour obtenir une attribution.

  32. « De ma fenêtre je vois l’ours rêver que tout son sang est devenu miel, tout son corps essaim d’abeilles, et qu’il navigue entre banquise et nuages, entre geysers et déserts, entre fumets et baumes, invulnérable comme une vapeur qui se faufile dans les cuisines des humains, dans les orgues de leurs églises, et qu’il butine toutes les fleurs de leurs regards sans leur faire le moindre mal. C’est lui l’orage des baisers. »

    Ecrit pour Jacques Hérold qui lui avait illustré « Dialogues des règnes »
    http://bouquinerie-institut.com/wp-content/uploads/2015/07/herold_dialogue-regnes_site2.jpg

  33. Mes bibles : Pif-Gadget, le journal de Spirou et les entretiens avec François Hollande « Conversations privées avec le président » ! Avec cela je suis paré à toute éventualité …

    • Encore un qui se promène avec un couteau… Visiblement l’expression « sortir avec sa b… et son couteau » est prise au pied de de la lettre par de nombreux messieurs.

  34. Brighelli qui est gentil pense que la thérapie par les cinq fruits et légumes journaliers suffit à calmer les ardeurs assassines de n’importe qui ! Ecarteler une tomate et la larder de coups de couteau vengeur permet à l’homme en proie à la fièvre des antipodes de revenir à une saine raison. La léguminothérapie en quelque sorte …

    • « Ecarteler une tomate et la larder de coups de couteau ».
      Primeurs de l’actualité: la tomate a porté plainte et a trouvé un avocat qui lui a conseillé d’exercer son droit de retrait

  35. Dans les années 20 après la révolution d’octobre et la prise du pouvoir par les soviets, l’image classique du communiste en Occident était celle de l’homme le couteau entre les dents – mais elle correspond fort bien à l’image du musulman d’aujourd’hui qui veut en revenir à l’islam des origines, c’est à dire du désert où toute civilisation trépasse.

  36. Vous savez que votre ministre Najat Vallaud-Belkacem veut que les burkinis soient autorisés sur les plages – comme elle est ministre de l’éducation nationale en sus d’être militante de l’islam intégral je suppose donc qu’elle voudra qu’il soit autorisé dans les sorties piscine scolaire !

  37. Donc personne pour rebondir sur mon 9h31 et saluer Michel Butor, ici ?
    Bon voyage modificateur dans la profondeur de l’éternité !

  38. Vallaud-Belkacem se conduit comme une mère-maquerelle qui prostitue la liberté des autres femmes en profitant du statut qui lui est donné en France !

  39. Remercions encore le relatif silence estival des filles de ce blog sur le non-sujet de la tomatosphère. Sûr qu’elles sont encore à soupirer après les bergers priapiques ou les ânes compréhensifs qu’elles ont trouvés sur les sentiers de leurs vacances.

    • Hervé,

      Je ne sais pas comment vous séduisez les filles et les femmes habituellement mais enfin en les traitant de nymphomanes et de zoophiles vous allez certainement faire un carton auprès des petites new-yorkaises affranchies à la rentrée !
      Avec vous c’est « Sex and the city » tous les jours sur ce blog …

      • Mouais… c’est « sex and the city » dans sa tête. Les rares fois où il conclut, il ne manque pas de venir nous le faire savoir ici ^^

  40. Ce matin j’ai vendu le « Journal » d’Alice James (1848-1892) la sœur cadette d’Henry et de William ; la pauvrette était très névrosée quoiqu’issue de la haute bourgeoisie new-yorkaise … on peut supposer que la contention sexuelle de cette époque du puritanisme triomphant y était pour quelque chose.

  41. Je crois que le bonheur c’est l’équilibre des facultés – une juste vertu entre les nécessités naturelles et les relations sociales.
    Une femme qu’on enferme dans des vêtements sombres comme le deuil toute sa vie n’est pas plus heureuse qu’une femme destinée au harem ou au bordel.

    • Vous savez que cette hystérique d’Isabelle Adjani défend la liberté du burkini ? Liberté qui n’existe que dans son imagination enfiévrée.

      Elle doit croire qu’il s’agit d’un costume de scène qu’on met et qu’on enlève à volonté.

  42. Sonia Rykiel : Ses créations sont associées à l’image d’une Parisienne « féminine, libre, sensuelle et indépendante ».
    Audrey Hepburn avait lancé ses pulls en tricots en en achetant 14 d’un coup en 1960.
    Rykiel avait inventé la mode des coutures retournées et donc apparentes ; à quand le burkini aux coutures apparentes ? Très chic …

    • Curieux ! Pendant des décennies on chante dans tous les journaux les louanges du vêtement qui libère la femme chez Coco Chanel ou chez Sonia Rykiel et maintenant on ne voit pas le vêtement qui enferme les femmes immigrées !
      Tout juste des souillons aux yeux d’une bourgeoise de fraîche extraction comme Anne Hidalgo – qui vient d’un pays où il n’y avait aucune liberté publique il y a encore quarante ans !

      • Je ne savais pas que Sonia Rykiel avait écrit des romans. Je l’aurais par contre bien vue en héroïne de roman, Proust en aurait sûrement fait une Oriane de Guermantes flamboyante.
        Sinon, il ne valait mieux pas l’avoir assise juste devant soi à un spectacle, torticolis assuré !

  43. Aucun rapport avec les tomates mais après avoir vainement guetté la disponibilite de Terres des Lettres -6ème sur le site de Nathan, l’éditeur, j’ai pu le commander sans difficulté sur le site du géant américain… Geste de solidarité envers les auteurs qui refusent la médiocrité… et donc la réforme. Vive la rébellion constructive !

    • C’est vrai ? Nathan renâcle depuis le début à promouvoir Terre des Lettres — c’est sidérant, ce conformisme aux diktats du ministre.

      • Voui. Seule la version grand format/5ème est disponible. J’ai consulté le site régulièrement cet été et ce n’est qu’aujourd’hui que je me suis hasardée à chercher sur A….n, sans grand espoir. Comme quoi…

  44. « http://lelab.europe1.fr/la-grosse-bourde-de-la-ministre-de-la-culture-audrey-azoulay-dans-son-communique-sur-la-mort-de-michel-butor-2829655 »
    Non mais quelle dinde celle-là ! J’imagine que Butor mettait des mois pour trouver les titres de ses livres, peut-être même qu’il trouvait les titres avant d’avoir écrit ces romans, ce qui fait plein de livres à écrire dont on a les titres disponibles.
    Il faudra simplement mettre un ruban tout neuf dans la « Scabelli ».

  45. @Pan Bagnat Le 25 Août 2016 à 20 h 47 min,

    Pan Bagnat,
    Si toi aussi tu as du mal à conclure, ne désespère pas ! Je tiens à ta disposition le livret: « Comment conclure avec les meufs sur les blogs culturels, pour les Nuls ».
    Je l’ai lu et je n’ai rien compris. Evidemment c’est une seconde main mais il est propre. La couverture est juste un peu tâchée au Beaujolais chinois. Pour la dédicace, sache que j’imite la signature de Brighelli à merveille … Que sont 100 euros aujourd’hui, mon frère d’infortune ?

    • Ah la bourde ! D’après les accords de participe passé, Pan Bagnat serait une meuf qui aurait passé tous les tests de féminité avec succès !
      Euh… Pan Bagnat, j’aime bien ton jean taille basse, on prend un verre après nos derniers commentaires ?

  46. Sarkozy à Châteaurenard pour son premier meeting de campagne. Ca me rappelle une blague:
    Un petit garçon joue avec son train électrique.
    « Châteaurenard, trois minutes d’arrêt, Châteaurenard la ville des connards ! »
    Sa mère à côté lui demande de ne pas dire de gros mots mais le petit garçon continue:
    « Tarascon, trois minutes d’arrêt, Tarascon la ville des cons ! »
    La mère excédée le gronde et l’envoie au piquet pendant une heure.
    Après sa punition le petit garçon reprend son train:
    « Annemasse une minute d’arrêt, Annemasse, une heure de retard à cause d’une connasse ! »

  47. Lu dans le Vespéral * : « L’Italie est une terre régulièrement touchée par des secousses, car son territoire se retrouve coincé entre les plaques tectoniques d’Eurasie et d’Afrique, qui convergent. Et, au milieu, une mosaïque de microplaques s’affrontent. »

    Pourquoi les a-t-on laissées s’installer ainsi sans contrôle ?

    Certains dieux lares n’ont pas fait leur boulot et parfois d’un bâtiment à l’autre :

    http://s2.lemde.fr/image/2016/08/24/534×0/4987294_6_6f8e_des-sauveteurs-cherchent-dans-les-decombres_339e4ded6535951bb62a0e352dd2febd.jpg

    Mais, avec toutes les directives européennes qui les protègent, peut-on changer de lares comme de syndics ?

    * c’est aussi un médicament en tube

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