Le public parisien serait-il le plus bête de France ? Un metteur en scène « arrivé » (Luc Bondy dirige l’Odéon depuis 2012) croit-il intelligent de faire des contresens majeurs un texte ? Une immense comédienne — Isabelle Huppert en l’occurrence — se croit-elle à l’abri d’une performance médiocre ? Un jeune freluquet — Louis Garrel — pense-t-il qu’un nom de famille peut tenir lieu de talent ?
Questions insondables — surtout la première. J’ai dû subir deux heures durant (et du Marivaux en trois actes étirés sur deux heures, ça finit par être long) les hurlements de rire des bobos parisiens, décidément bon public, c’est-à-dire exécrable. Ils croyaient manifestement assister à du vaudeville revisité, parce que Luc Bondy a cru monter du Feydeau, faute d’avoir su lire Marivaux. Les Fausses confidences est, comme l’essentiel du théâtre de Marivaux, une pièce d’une cruauté achevée — qui d’ailleurs n’a pas bien marché à la création, le public ordinaire des comédiens italiens de 1737 — un public qui savait lire, lui — ayant trouvé trop de noirceur à cette comédie de l’accaparement des richesses d’une riche quadragénaire par un blanc-bec fauché, aidé d’un valet entreprenant. C’est d’ailleurs surtout sous la Révolution, et après, qu’on a véritablement apprécié cette comédie de l’argent convoité et de l’utilisation de l’amour pour remplir sa bourse — évitons les jeux de mots complaisants…
Sauf que Feydeau, c’est toujours une installation de génie, quelque peu hystérique, d’une précision horlogère, et qui fonctionne comme une machine célibataire. Ici, c’est du Feydeau forcé — moins le rythme. Avec un peu de romantisme décalé (ah, l’amour…), alors que la pièce est un complot de libertins aux abois. Un Louis XV maigre et sec en pleine débâcle financière tiré vers un Louis-Philippe sentimental bouffi. Boursouflure garantie.

Dorante, donc, n’a pas le sou. Son ancien valet, Dubois — inspiré du Brighella de la commedia dell’arte, qui a enfanté tant d’intrigants de comédie, de Scapin à Figaro —, passé au service de notre riche héritière, Araminte, est un manipulateur-né, qui tend ses filets pour que son ancien maître arrive au cœur, au corps et au magot de la riche bourgeoise. Marton, la suivante d’Araminte, sera le dommage collatéral de cette entreprise de captation. Un comte, qui pensait sans doute étayer son titre avec les écus de la dame, en sera pour ses frais. La mère de l’héroïne (excellemment interprétée par Bulle Ogier, désormais septuagénaire) rêvait, elle, d’une couronne comtale sur le carrosse de sa fille — elle finira déçue. In fine, Dorante remporte le gros lot en avouant — feinte sublime — le stratagème entier à Araminte, déjà résignée à faire une fin dans les bras du séducteur désargenté. Dubois triomphe (« Ma gloire m’accable »). Araminte aura quelques satisfactions solides en échange de son sac d’or. Le gigolo est casé. La vieille mourra bientôt de dépit. Le Comte, beau joueur, s’en va chercher une autre bourgeoise pour redorer son blason.

C’est la troisième fois que je vois les Fausses confidences — et évidemment, ça pèse un peu sur mon jugement. Mais si Luc Bondy était incapable de rivaliser avec les mises en scène de Jacques Lassalle (en 1979, avec l’immense Maurice Garrel, le grand-père du p’tit Louis justement, dans le rôle de Dubois) ou de Didier Bezace (vu à la Criée en 2010, avec Anouk Grinberg, parfaite, et Pierre Arditti, sublime — et ça existe en DVD), il n’avait qu’à choisir une autre pièce. Ou à rentrer à Zurich, où il est né, ou à Berlin, qu’il a beaucoup pratiqué. Même qu’il y a appris la lourdeur. Appliquée à ce que l’esprit français a tissé de plus léger et de plus sublime, c’est un pur désastre.

Donc, sur un immense plateau dont la vastitude ne servira jamais à rien, des paires de chaussures féminines sont disposées en cercle — serions-nous chez Imelda Marcos, qui les collectionnait ? —, et avant même que les lumières s’éteignent, Huppert suit un cours de Tai-chi. Si. Comme si elle arpentait les allées d’un square parisien où, le dimanche, les électeurs d’EELV s’entraînent à se décontracter, les pôvres, ils sont si stressés pendant la semaine, eux qui habitent dans l’espace préservé d’une ville imaginaire, loin de la foule déchaînée de la France périphérique. Pourquoi les chaussures, on ne le saura jamais : c’est décoratif, ça vous a un petit côté Louboutin. D’ailleurs, Huppert est habillée chez Dior, comme tout un chacun. Ça ne suffit pas à éclipser le fantôme de Madeleine Renaud, qui jouait Araminte à l’Odéon en 1959 en costumes d’époque. Mais bon, n’est pas Jean-Louis Barrault qui veut.
On est au XXIème siècle (il y a une imprimante posée sur une table), et on ne sait pas pourquoi. Je comprends pourquoi Mnouchkine situait son Tartuffe, en 1995, dans un Moyen-Orient islamisé — à la même époque le GIA et le FIS mettaient l’Algérie à feu et à sang, les islamistes donnaient déjà de la voix. Je saisis l’intention de Bluwal décalant Dom Juan, en 1965, au XVIIIème siècle, avec un Piccoli quadragénaire — l’ombre de Don Giovanni planait sur ce sombre noir et blanc. Mais là, on s’épuise en conjectures. Dior ne doit pas savoir faire les robes Pompadour. Bondy ne dit rien sur le XVIIIème, et rien sur le XXIème. Carton plein. Le vide préside à cette mise en scène, et Huppert, que j’ai vue sublime dans Orlando (d’après Virginia Woolf, en 1995 dans ce même Odéon, mise en scène Bob Wilson) ou dans 4.48 Psychose (aux Bouffes du Nord, Sarah Kane parfaitement lue par Claude Régy), erre sans trop savoir quoi faire dans ce plateau trop grand pour elle. Elle répète son tai-chi, à un moment donné, faute de trouver quoi faire de ses mains ; elle boit du champagne — forcément, le spectacle est sponsorisé par LVMH. Elle s’occupe, elle ne joue pas.
Le sommet, ce sont les deux principaux rôles masculins. Louis Garrel, c’est l’au-delà du Paradoxe du comédien : il est tellement vide qu’un rôle, aussi fort soit-il, ne suffit pas à emplir ce trou noir. Quant à Dubois (Yves Jacques), il a une mèche quasi-hitlérienne du côté gauche, on ne sait pas pourquoi, d’ailleurs, il est en transparence ce que Garrel est en vacuité. Tous deux passent leur temps les mains dans les poches. On dirait des collégiens en train d’ânonner au tableau la récitation du jour, sans savoir quoi faire de leurs grandes paluches de masturbateurs.

Les gens, comme la presse, dithyrambique, avaient l’air contents — ce qui me ramène à ma question initiale. L’ère du vide frappe aussi au théâtre. On leur a dit qu’Huppert est exceptionnelle (elle l’est, mais pas cette fois), on leur serine que Louis Garrel est splendide, le spectacle d’ailleurs a été interrompu pour lui permettre d’aller faire le bellâtre à Cannes, c’est un petit jeune homme sans conséquence, le digne fils de son père Philippe qui se croit metteur en scène et qui devrait de temps en temps réviser Ford ou Renoir.
Pas tout à fait une soirée perdue : cela m’a permis de constater, une fois de plus, que Paris est une ville déconnectée, définitivement accablée de déconstruction culturelle, et dont les élites auto-proclamées ne sont plus capables de huer un mauvais spectacle quand ils en voient un. Mais je ne crois pas que la province qui va au théâtre soit plus intelligente. Entre la réalité (la nullité de cette mise en scène) et la représentation circulent des simulacres — l’image de la « grande actrice », la réputation du « grand metteur en scène », et ce sont ces simulacres que l’on applaudit désormais.
Et pendant ce temps, les barbares…

Jean-Paul Brighelli

PS. Tout n’est pas noir à Paris. J’ai profité de mes 24 heures de débauche culturelle pour aller voir l’expo Bonnard à Orsay, et c’est magnifique.

71 commentaires

  1. C’est Marivaux en représentation chez DSK et Anne Sinclair, la riche petite-fille du marchand de tableaux de Picasso ! Ou alors Marivaux à Dallas ton univers impitoyable ?

    On suppose que ces illustres metteurs en scène brûlent de réécrire la pièce à leur convenance. On le fait depuis longtemps pour les dialogues des opérettes … qu’on trouve datées ! Du coup on échange une date pour une autre … et Offenbach sent son Balladur : « Je vous demande de vous arrêter » a-t-on envie de dire aux metteurs en scène tyrans d’une nouvelle espèce.

  2. Eblouissant, dans l’éreintage. C’est toujours quand vous êtes très fâché que vous êtes le meilleur.
    Cela dit, votre article va m’éviter d’y aller. J’étais sur le point de…

  3. Dans un sens il serait plus franc de mettre en scène « Les fausses confidences 2015 » comme Giraudoux écrivait « Amphitryon 38 » plutôt que de faire son nid dans le nid des autres et y pondre ses œufs …

  4. Driout, en disant « Amphitryon 38 » (qui date de 1929), Giraudoux faisait allusion au fait que c’était la 38ème version de l’histoire du cocu magnifique. Pas à l’année de création.

    Si vous voulez aller intelligemment à Paris, allez voir l’expo Bonnard à Orsay — j’ai rajouté un P.S. en ce sens.

    M’sieur Floirat, sachez que les Cahiers ont dans le temps dit du bien de José Bénazéraf, qui vaut bien Max Pecas dans un style plus hard, mais qui avait une conscience politique au milieu de tous ses enfilages de perles. Mais bon, c’était toujours pas Renoir ni Ford.

  5. Bon, si je comprends bien c’est une pièce (mal) montée qui a fait chou blanc.

  6. Ce que je veux dire c’est que si je me déplace dans une salle de concert pour écouter l’Appassionata je n’ai pas envie de voir un pianiste en bras de chemise comme à la maison ; je fais l’effort d’assister à une cérémonie du culte beethovénien pour ne pas me retrouver dans le métro à 5 heures du soir !

    Donc voilà si on dit un texte du 18e dans son jus autant que faire se peu on se doit de respecter un cérémonial adéquat ! Foin d’ordinateur … et pourquoi pas pendant qu’on y est une actrice avec son portable qui dirait aux spectateurs : Un instant j’ai un appel entrant voulez-vous en profiter ? Je vous mets un haut parleur ?

  7. Isabelle Huppert (62 ans aux pommes) qui joue la fille de Bulle Ogier (75 ans aux cerises), ça fleure bon le détournement de mineur.

  8. Les marseillais ne sont pas en reste, du moins l’élite culturelle dont l’acmé orgasmique ne se trouve que dans la contemplation béate de l’art con-temporain, largement surexposé.
    Beaucoup aimé:
     » Louis Garrel, c’est l’au-delà du Paradoxe du comédien : il est tellement vide qu’un rôle, aussi fort soit-il, ne suffit pas à emplir ce trou noir. Quant à Dubois (Yves Jacques), il a une mèche quasi-hitlérienne du côté gauche, on ne sait pas pourquoi, d’ailleurs, il est en transparence ce que Garrel est en vacuité. »
    Excellent!!!

  9. Maurice Garrel jouait un petit rôle dans Le Pacha excellent film au demeurant ; saviez-vous qu’une scène à été censurée par Anastasie alias la commission de censure du cinéma de l’époque celle où Gabin commissaire Joss tabasse un bistrotier nord-africain ?

    Aujourd’hui on rajouterait bien des coups de poing dans Marivaux pour faire plus vrai !

  10. Mises à part les quelques extases que procure le théâtre, c’est dans la détestation qu’un spectateur peut donner le meilleur de lui-même.

    Merci de l’avoir encore une fois magistralement démontré.

  11. Confidence pour confidence : les sectaires de gauche commencent à m’emmerder avec leur laïcité.

    Ils se sont crus très malins parce qu’ils prétendaient se séparer de l’histoire de leur pays.

    On a fait ce qu’ils voulaient, et que se passe-t-il ?

    Eh bien, ça ne marche pas. Quelle surprise !

    Si, comme le voulaient de Gaulle ou Peyrefitte, la France était restée « avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne », il n’y aurait pas tous ces problèmes d’intégration, de réforme du collège ou autre.

    Ces deux-là proposaient :

    « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. »

    ce à quoi leurs adversaires étudiants ont répondu :

    « CRS SS ».

    Ces étudiants resteront comme la génération la plus privilégiée, et la plus stupide, de l’histoire.

  12. En même temps Marivaux représente si bien ce brio creux, puéril et suicidaire du XVIIIe qu’on a envie de dire qu’il a ce qu’il mérite… Relativisme social, minuties psychologiques, c’était sans doute moderne à l’époque, mais pour nous qui avons grandi en barbotant dans ce brouet, c’est aussi frais que le pet d’une vieille chèvre. Le spectacle théâtral est de toute façon un truc un peu momifié de nos jours, avec un public de cultureux dociles.. Autant lire racine et ensuite aller au cinéma.

    • Giraudoux plutôt que Marivaux ; Giraudoux commissaire à l’information que la 3eme république finissante crut bon d’opposer à Goebbels l’homme au pistolet à tirer sur les cultureux !

      • Il n’y a pas une ligne de critique politique chez Marivaux qui n’a d’ailleurs jamais eu affaire avec la censure ; il fait de la critique sociale alors à moins de considérer que tout est politique et que les rapports sociaux relèvent des systèmes politiques on ne saurait ranger Marivaux parmi les penseurs du politique.

        Marivaux est un bourgeois parisien pur jus qui examine les ressorts psychologiques de ses contemporains. Ce n’est pas la révolution qu’il appelle de ses vœux … c’est une conversation en musique dans un intérieur à la Chardin. Petite musique de Nuit …

        • Le marivaudage : des désirs contrariés par les intérêts et par l’ordre social existant. Le marquis peut bien coucher avec la cuisinière si ça lui chante il ne peut pas l’épouser dans le monde de Marivaux.

          Marivaux montre bien que les désirs transcendent les classes sociales mais il ne donne aucune solution pour s’en affranchir.

  13. A propos de Feydeau, si Luc Bondy a aussi besoin d’une leçon de mise en scène, je lui suggère de se procurer le DVD (mais existe-t-il ?) de celle de  » Le Système Ribadier » de Zabou Breitman au Théâtre du Vieux-Colombier en 2013. Zabou avec son air de pas y toucher allait à l’essentiel aidée par une troupe d’acteurs survoltée qui plongeait dans des délires quasi monty-pythoniens.

  14. Ah ! ces sales élèves qui prétendent avoir une mention TB au bac et qui en plus sont issus du ruisseau ! Et ça demande une bourse « au mérite » !
    Heureusement que dans une lutte « homérique », la Najat saura écraser ces sangsues républicaines qui vident de son sang notre pauvre démocratie égalitaire.

  15. Je lis ici des plumes qui devraient écrire des chroniques littéraires pour Rires et Chansons. Suggestion de titre: Mari-veau c’est de la daube !

    • Evidemment ça ne s’adresse pas à Brighelli, cela va sans dire mais ça va mieux en le disant.

  16. Mais je trouve ça très drôle, moi, « Mari-veau, c’est de la daube » !

    • C’est du « mari vaulage »

      D’ailleurs, en une de lexpresss.fr ce matin :

      « A Roland Garros, un match a été interrompu plus d’une demi-heure en raison d’une taule tombée dans les gradins »

      Les petites entreprises se prennent des gadins les unes après les autres.

      • « A Roland Garros, un match a été interrompu plus d’une demi-heure en raison d’une taule tombée dans les gradins »
        Sûrement un coup de Poltergeist du fantôme de notre cher aviateur qui aura perdu l’hélice de son Morane-Saulnier Type L Parasol.

        • Je précise que R.G. avait mis au point avec Saulnier une technique pour dévier les balles de mitrailleuse à travers l’hélice. Encore un beau sujet de TIPE pour l’adapter aux raquettes de tennis.

          • Faut quand même dire que Roland Garros ne déviait pas les balles de mitrailleuse. C’était pas Batman et encore moins Captain America.

            A ce propos, un petit jeu : il y a pas mal de Réunionnais dont la réputation a dépassé le cadre insulaire. Notamment, Raymond Barre et Roland Garros. Largués en même temps d’un avion, lequel serait arrivé le premier au sol ?

            Z’avez dix minutes.

  17. Finalement l’Amérique – ayant raté son coup en 1944 – a fini par libérer l’Europe du ballon rond – jeu auquel elle ne joue pas enfin du moins pas avec les mêmes règles !

    Encore un effort et la Nascar nous libérera de la Formule 1 !

  18. @Dugong Pas facile de vérifier le principe d’équivalence avec un individu, R.G., qui ne pensait qu’à s’envoyer en l’air et un autre, R.B.,qui ne pensait qu’à boucher des trous (budget, sécu, etc…) Je jouerais R.B. gagnant pour cause d’aérodynamisme, c’était un homme carré dans un corps rond (je n’ai pas pris en considération les turbulences du Piton de la Fournaise)

    • Raymond Barre était vieux con tout jeune alors que Roland Garros est mort jeune vieux de gloire !

      PS Mon oncle l’avait eu comme professeur à Sciences Po’ à la fin des années 50 et déjà les élèves traitaient de vieux con le futur meilleur économiste de France ! La valeur des cons n’attend pas le nombre des années …

    • De bons arguments mais pas prépondérants, si j’ose dire vu la masse du pachyderme de la dékhonomie.

      En fait le dernier à toucher le sol aurait été Big Raymond qui en bon politique n’aurait pas oublié de se munir d’un parachute.

    • Le déclin culinaire de la France provient du fait qu’on y fait plus d’omelette avec les oeufs de l’amour et du hasard (Marivaux)

  19. « Les gens, comme la presse, dithyrambique, avaient l’air contents… »
    J’aurais écrit « content » sans S …

  20. Avant on avait des proverbes : un petit tiens dans l’assiette vaut mieux qu’un grand coup dans le nez !

    Tout fout le camp comme disait Blaireau !

  21. « « Les gens, comme la presse, dithyrambique, avaient l’air contents… »
    J’aurais écrit « content » sans S … »

    Vous m’expliquez pourquoi ?

    • N’est-ce pas l’air qui est content ? De même j’écrirais les gens avaient la mine détruite.
      J’appartiens à cette frange des 30% d’élèves ne sachant pas lire à l’entrée en 6ème, il y a plus de 40 ans dans la fabrique des crétins. Désolé pour le hors sujet.
      Cordialement.

  22. Faut quand même dire et redire que les pédagos se tirent très fort sur la tige :

    http://www.vousnousils.fr/2015/06/04/la-classe-inversee-permet-une-pedagogie-vraiment-active-570285

    « Les élèves, par petits groupes, sont constamment en activité, lors de tâches complexes ou d’exercices pratiques »
    « la classe inversée permet d’optimiser le temps de classe, pour appliquer une pédagogie circulaire »

    L’onanisme pédago est une activité cyclique qui se veut permanente mais d’où sort très peu de substantifique moelle.

    Publiez la liste des établissements où de tels khonnards se pratiquent la capsule !

  23. Comment dire ? Monsieur Brighelli c’est mon analgésique, mon euphorisant, mon rayon de soleil, ma lecture de plaisir, mon éclat de rire permanent. C’est plein de vie, plein d’énergie et plein de bon sens. Brighelli, c’est le mec qui dit que le roi est cul nu et qui lui foutrait bien une déculottée ! J’adore ce type ! 😉

  24. Nous avons l’honneur d’avoir parmi nous, depuis des lustres, un mammifère marin en voie de disparition, mais qui nous est d’autant plus cher…
    Je voulais le célébrer dignement, mais je n’ai pas trouvé d’image à sa ressemblance :
    http://www.kanumera.com/11-tee-shirts
    I faut croire que même en figuration, il est en train de disparaître…
    Dugong, je vous salue !

    • Merci Jean-Paul.

      J’arrête mon blog mais je continuerai volontiers à participer au Bonnet.

      Dans la déglingance isotrope et dégoulinante qui nous cerne, la seule place qui nous reste est une délinquance qui nous pousse à la marge (d’ailleurs, maintenant, je « travaille » à mitan)

      Pour les khollègues qui ont encore vingt ans fermes ou plus à tirer, ce sera beaucoup plus dur. Ils auront à résoudre le dilemme Midnight Express (collaborer ou non avec les sgunsards) et il y aura du sang :

      http://www.dailymotion.com/video/x51x8b_midnight-express-5-6_shortfilms

  25. A propos de l’EAF, comme ils disent, les instructions officielles sont interprétées de manière bien élastique.
    En cette période,où je donne un coup de main à gauche et à droite, à la fille de la voisine, à une nièce stressée, à la fille d’une amie and so on, je vois passer des listes de bac bien différentes pour l’oral. Non pas dans le contenu, et c’est tant mieux, à part les quelques c… qui ont décidé de faire éviter aux élèves les grands textes qui les ont eux-mêmes nourris, mais dans la quantité.
    On nous dit 6 oeuvres intégrales ( 3 en lecture cursive qui ne peuvent servir qu’à l’entretien ) 3 en analyse en classe et un certain nombre de textes. J’ai une liste dans laquelle il n’y a aucune oeuvre cursive et un nombre de textes qui atteint difficilement les 20…
    Tout ça dans un des meilleurs lycées de ma bonne ville. Comme quoi, c’est souvent plus le prof qui compte, mais bon, autre débat.
    Je constate depuis plusieurs années d’ailleurs que les inspecteurs
    se contre-foutent du nombre de textes dans les listes et encouragent de surcroît les collègues imbéciles qui se déchaînent dans l’objet d’étude « roman » en y fourguant tout ce qui s’étale de plus crétin sur les présentoirs des librairies: Nothomb et billevesées de ce genre.
    Donc pour revenir à cette liste, 1ère S d’un bon lycée de province, la gamine n’aura lu que  » Un barrage contre le pacifique »comme roman, dans l’année. Pour l’argumentation, Voltaire doit être obsolète, pas un conte, pas un texte de lui. La prof doit être une catho pratiquante…Et en poésie, un recueil de Michaux qui ne présente pas d’intérêt à être étudié en tant qu’oeuvre intégrale puisqu’il n’a à dessein pas d’unité revendiquée. Je n’ai rien contre Michaux mais à mon avis,il vaut mieux que les petits se nourrissent d’abord de Baudelaire, de Verlaine et de Rimbaud, surtout de Rimbaud quand on leur parle de Michaux après. Mais enfin bon.
    Voilà une élève de S qui va quitter le lycée et la littérature selon toute probabilité en étant passée à côté des grandes oeuvres. Y retournera-t-elle ? J’en doute. La vraie littérature n’intéresse plus grand monde. Elle veut faire médecine, la petite nièce et quel besoin aurait-elle de littérature pour faire médecine en France ? Cela fait belle lurette qu’on ne trouve plus un médecin qui reste discuter avec vous d’un bouquin ou d’un auteur; les médecins humanistes et cultivés ont disparu. Ils sont maintenant des tekos avec de grosses montres aux poignets…

  26. Main, monsieur l’arbitre ! Brighelli a mis la main … au papier !

    P.S Si vous ne me donnez pas un million d’euros cash je vous fourre au trou, dans le panier avec les voyous de la politique républicaine et les pédagogues fous !

  27. Le Point titre : « La CEDH valide l’arrêt des soins à Vincent Lambert »

    Valide ?

    De l’humour noir au Point ?

    Non, simplement l’œuvre involontaire d’un stagiaire.

  28. Je n’ai pas d’opinions sur le cas « Vincent Lambert » !

    Dans l’état présent de nos connaissances il va continuer à végéter pendant des années voire des décennies si on entretient sa vie artificiellement.

    On peut supposer que d’ici un demi-siècle la biologie sera en état de reconstituer un cortex cérébral viable à partir de cellules souches mais alors ce ne sera plus la même personne ! Ses souvenirs auront disparu et sa personnalité sera à reconstruire (il a 38 ans il aurait alors 88 ans s’il a survécu…).

    Donc d’un côté l’attachement sentimental à un individu qui est maintenant mort même si son enveloppe corporelle subsiste ; de l’autre la délivrance pour la société d’une charge qui reste assez lourde en termes de soins.

    Pour les croyants l’âme est immortelle donc qu’importe le temps de notre séjour sur Terre !

  29. Comme j’ai vécu à l’hôpital de Garches – pavillon Netter professeur Duval-Beaupère – dans ma jeunesse, je sais ce que veut dire la vie d’un grabataire … escarres et autres joyeusetés comprises ! Ce n’est pas « la vie est un long fleuve tranquille ». Je remarque que la famille de Vincent Lambert ne tient pas spécialement à s’en charger 24h sur 24 … et d’ailleurs combien d’enfants lourdement polyhandicapés étaient abandonnés par leurs familles à Garches ? On était obligé de les rappeler à l’ordre pendant les vacances pour qu’ils les reprennent pendant au moins un mois ! J’ai aussi été moniteur à l’école nationale pour handicapés moteurs de Garches.


    Donc voilà en théorie toutes les vies se valent en pratique c’est autre chose !

  30. Je vais vous dire quelque chose d’authentique c’est qu’en vivant à l’hôpital on n’est pas un touriste, on n’y exerce pas un métier avec les satisfactions qui l’accompagnent naturellement, on y est un enchaîné ; à mes yeux l’expérience la plus proche de l’enfer … Ixion à sa roue !

    Lundi dernier une dame d’environ 70 ans m’aborde dans le RER A ; elle me déclare avoir été mon professeur à Garches-Vaucresson il y a 35 ans de cela ; incapable de me rappeler d’elle physiquement mais par contre je ressens mon hostilité de toujours à son égard ; c’est une idiote doublée d’une impudente qui a l’air de croire que j’étais un privilégié à Garches !

    Je l’ai quittée sans même lui dire au revoir … en général la classe enseignante n’a pas pour moi plus d’aura que cela, son intelligence psychologique confine au zéro absolu.

    • En résumé : si Vincent Lambert n’a aucune parcelle de conscience viable c’est tant mieux pour lui parce que dans le cas contraire alors il faut prier que son martyr s’achève le plus vite possible.

    • Tous les professeurs se voient comme des Monsieur Germain. Votre « tournage » de talons a dû la laisser un peu camuse.

  31. « Tous les professeurs se voient » … etc. Vous en savez quelque chose, vous ? Mais Monsieur tout le monde peut forcément parler au nom de tous les profs.
    Et vous exercez quelle profession, à propos, Monsieur -je- sais- tout ?

  32. Mais je ne vois nulle part sur la bannière de ce blog:  » Nul n’entre ici s’il n’est (au moins) certifié », on ne m’avait pas dit que les seuls commentaires autorisés dans ce blog devaient être assortis d’un NUMEN authentifié.

  33. Halte au feu !
    Je ne censure personne. Vous avez donc le droit de vous écharper entre vous.

  34. Très fausses confidences (suite) :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/05/01016-20150605ARTFIG00305–beziers-des-patchs-anti-ondes-distribues-aux-agents-municipaux.php

    En déphasant la khonnerie dans laquelle baignent les édiles bittés-rois, ils espèrent la supprimer (procédure locale). Mais ont-ils compris qu’ils en sont eux-mêmes les émetteurs et qu’au lieu de patcher quelques nervis municipaux, il suffirait qu’ils se cassent ?

    A noter que ce « test en vrai grandeur » est une sublime démonstration que l’esprit TPE a gagné partout.

    La essevétisation du monde est en marche.

  35. Il n’y a pas de feu, pour qu’il y ait du feu, il faudrait qu’il y ait de la reconnaissance et de l’intérêt. Et encore moins de volonté de censure. Juste un agacement certain d’entendre des français moyens qui prétendent penser pour les profs, parler pour les profs, dicter aux profs ce qu’ils doivent faire et les critiquer. C’est tout.
    De plus, La part de « Monsieur Germain » qu’il y a encore dans beaucoup de profs envers leurs élèves est ce qui fait encore tourner la boutique. Sans cela, je n’ose imaginer ce qui resterait de l’EN. Et puis utiliser Camus et ce personnage de Monsieur Germain pour critiquer les profs est assez … J’ai cru voir glisser sur une fleur une longue limace…

  36. Il est piquant de se retrouver coincé entre des coups
    plus ou moins discutables et une déontologie !
    Je creuse la Terre du Milieu.

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