On a déjà expliqué ici à quel point les sondages sur la primaire socialiste[1. Et radicales du sud-ouest.] ne valaient pas grand chose tant le corps électoral est impalpable et le manque de recul des instituts, sur ce genre de compétition, évident. Pourtant, on ne peut s’empêcher de rejoindre la majorité des observateurs quant à la situation de Martine Aubry. Au risque de passer pour un âne bâté le 17 octobre prochain au matin, je dois bien avouer que je ne crois pas une seconde aux chances de voir la maire de Lille victorieuse à cette primaire.
J’avais noté comme tout le monde son manque d’envie. Martine Aubry n’aurait jamais été candidate si Nafissatou Diallo, au lieu d’entrer dans la suite 2806 du Sofitel de New-York le 14 mai à midi, avait préféré nettoyer la suite 2804. Le problème, c’est que beaucoup de monde est au courant. François Hollande ne s’est d’ailleurs pas privé de le rappeler lors du premier débat l’autre jour sur France 2. Lui était déjà candidat avant le 14 mai et il serait allé jusqu’au bout. C’est aussi le cas de Ségolène Royal et d’Arnaud Montebourg. Quant à Manuel Valls, il aurait sans doute jeté l’éponge en l’échange de la promesse d’un joli maroquin, Place Beauvau de préférence[2. En ce qui concerne la candidature de Baylet, en revanche, je n’en sais fichtre rien.]. A ce titre, Martine Aubry aurait mieux fait d’assumer dès le début au lieu de nier la situation. Lorsque, dimanche, DSK vint la confirmer, Aubry fut ainsi ridiculisée. Dès le lendemain, elle commença à assumer tout en relativisant. Après tout, l’Histoire est faite de personnages qui se sont imposés à la suite de défauts d’autres personnalités. Ce discours devait être tenu dès le début ou pas du tout.
Mais pouvait-il être tenu, finalement ? Dominique Strauss-Kahn et François Hollande occupaient déjà le même créneau politique du « social-démocrate pro-européen qui rassure », pour aller vite. Et le premier avait une longueur d’avance sur le second. On ne sait comment aurait tourné cet affrontement, sans boule de cristal, mais l’une des deux candidatures serait très vite apparue inutile tant les différences idéologiques et politiques ne s’apercevaient qu’au microscope industriel. C’est exactement la même chose entre Martine Aubry et François Hollande. Il n’y a guère que Gérard Filoche pour croire sincèrement -et avec une touchante naïveté- que la première est plus à gauche que le second. Martine Aubry se situe, comme François Hollande dans la droite -et droitière !- ligne de son père Jacques Delors. Certes, elle est soutenue par Benoît Hamon, qui représentait la motion la plus à gauche à Reims, et Guillaume Bachelay, protectionniste assumé, a réussi à faire entrer la notion de juste-échange dans le projet du PS. Mais c’est en vain qu’on entendra Martine Aubry prononcer le mot « protectionnisme », au contraire de ces deux-là. « Quand on a peur du mot, on a peur de la chose », dirait Emmanuel Todd. C’est Arnaud Montebourg qui a préempté le protectionnisme, se payant le luxe d’aller plus loin encore avec son concept de démondialisation. Avec des soutiens aussi différents que Daniel Cohen et Marie-Noëlle Lienemann, Aubry a le cul entre deux chaises. Ses convictions personnelles la portent vers le premier mais la quête d’un espace politique, déjà réduit par l’émergence de Montebourg, devrait l’attirer vers la seconde.
Il y a aussi quelques signes qui ne trompent pas. Lorsqu’il fut évident que DSK ne serait pas candidat, ses soutiens se sont répartis entre François Hollande et Martine Aubry. Quand un Pierre Moscovici, promis à un ministère régalien en cas de victoire de la gauche, s’engageait pour le premier, Jean-Christophe Cambadélis, éternel apparatchik, soutenait la seconde. Il suffit de répertorier les membres des équipes respectives des deux candidats pour s’apercevoir que la qualité est largement plus présente du côté du Président du Conseil Général de Corrèze. La cerise sur le gâteau fut de confier à Harlem Désir, Monsieur Boulette, l’intérim du Premier secrétariat du PS. Quand ça veut pas…
Voilà donc Martine Aubry réduite à tenter de se différencier de François Hollande sur le nucléaire[2. Perso, j’ai été davantage convaincu par Hollande sur le fait qu’il n’y avait pas de différence notable entre les deux.] ou d’occuper le créneau du féminisme avec sa porte-parole Anne Hidalgo, obsédée par les sujets sociétaux, et l’inénarrable Caroline de Haas. C’est sans doute sous leur influence -et celle de Benoît Hamon- que Martine Aubry a eu cette phrase sur « DSK et les femmes ». Non seulement cela n’a pas empêché les féministes encore plus ultras de perturber sa réunion publique sur l’égalité Femmes-Hommes, mais c’est sans doute la raison pour laquelle Strauss-Kahn a confirmé qu’elle était une candidate de substitution et lui a donné le baiser qui tue, dimanche dernier. Même sans expérience ministérielle, c’est aujourd’hui François Hollande qui incarne le sérieux et la compétence social-démocrate dans cette primaire. Même avec Hamon, Lienemann, Filoche et Emmanuelli, ce n’est pas Aubry mais Montebourg qui incarne la radicalité et l’espoir d’une autre politique. Même Ségolène Royal, avec ses intuitions et le fait qu’elle demeure la seule à attirer des classes très populaires dans ses réunions, parvient à trouver un espace politique, certes plus réduit qu’il y a cinq ans. Martine Aubry n’en dispose pas. Sa candidature était déjà un échec dans l’œuf.
Tous les démocrates républicains Francais doivent aller voter Montebourg au premier tour des primaires.
un gros score ferait un bataillon de voix important pour la vraie présidentielle et le candidat gaulliste républicain que pourrait etre NDA.
je persiste et signe mon pronostic de 2088/2009 ce sera Bayrou/Marine au second tour !
Marine 2012 !
ps : sur ce je vous laisse, je suis dans les dernières pages du Zibaldone.
Aubry, c’est la politique basée sur le compassionnel, le discours victimaire et pleurnichard ! Le discours dans lequel la politique devient un ressenti, une affection; l’idéologie devient de l’éthique moralisatrice et l’action devient charité ! En ce sens le programme « care » qui promeut Martine Aubry en est le parfait exemple ! Digne héritière du Travaillisme compassionnel et charitable Britanique !
Patriote, voter Montebourg ? Le copain de Ferrand de Terra Nova ? Non merci.
De toute façon, les primaires n’ont pas de sens.
Plutôt de perdre votre temps et votre argent les 9 et 16 octobre, je vous conseille plutôt la lecture de « Les primaires socialistes – la fin du parti militant » de Rémi Lefebvre, il ne vous en coutera qu’un peu plus de 50 F.
Sinon, cher DD, je suis en accord avec votre analyse Valls, Montebourg ont préempté une niche alors que Hollande et Aubry sortent de la même cuisse idéologique, et Hollande apparait mieux armé pour affronter Sarkozy.
La gauche du PS est totalment à la dérive. La seule chose, que je retiens de positif pour eux, est que Marie-Noëlle Lienemann va trouver un poste de sénatrice dimanche. Autrement, ils espèrent avoir une influence idéologique sur elle, mais, même si par miracle, et elle a la prédominance d’y croire, elle gagne la primaire, elle devra lâcher son aile gauche.
@Tous
Il n’y a pas de gauche à gauche. De Martine à Jean-Luc, tout le monde fait allégeance à la Commission anglo-saxonne de Bruxelles. Relisons les penseurs de la troisième République ; relisons Renouvier et Bourgeois notamment, pour réfléchir à gauche à nouveau et enfin.
La gauche du jour est insignifiance intellectuelle et politique, néant culturel et « civilisationnel ». Le PS n’a d’existence au niveau national que par l’obstination des camarades journalistes : une vieille coquille vide le PS.
Le PS finit avec Mitterrand. Le PS s’est vaporisé, électoralement, intellectuellement, politiquement. Parlez donc à François et à ses copains de la loi de 1973, et il va vous dire de drôles de choses :
http://www.dailymotion.com/video/xh26ks_francois-hollande-et-la-dette-publique-accablant_news#rel-page-1
Allez, arrêtons la plaisanterie, la gauche française, européenne, c’est, tout au plus, le parti démocrate américain : voilà ce que c’est que la gauche aujourd’hui : du rien, la honte.
La gauche aime passionnément le marché et la Banque, tout le reste est du théâtre sur les plateaux télé ! La gauche siège au FMI (DSK), à la Banque mondiale, à l’OMC (Lamy)… c’est ça la gauche, c’est ça le PS… UMPS…
Ségolène Royal chez Ruquier.
Sur la forme, elle a peu changé : elle aime prêcher, la mauvaise foi ne la gêne pas. Par exemple, prétendre, face à Natacha Polony, qu’aucun enseignant accusé à tort de pédophilie pendant qu’elle était ministre ne s’est suicidé, c’est avoir « de l’estomac ».
Notons que, si la pédophilie pratiquée par un enseignant est scandaleuse et doit être sanctionnée si elle est avérée, la circulaire de S. Royal piétinait totalement la « fameuse » présomption d’innocence défendue bruyamment par le PS quand un de ses dirigeants a été mis en cause.
La circulaire Royal c’était : TOUT enseignant est présumé coupable de pédophilie.
Sur le fond en 2011, elle a un sens politique et a compris que, pour garder le contact avec les classes populaires, il faut aborder les problèmes sociaux, bien sûr.
Mais aussi ces sujets tabous au PS : l’insécurité et l’immigration.
Dommage que les idées que défend Ségolène Royal en 2011 sur l’insécurité, l’autorité soient en contradiction totale avec ce qu’elle disait et faisait quand elle était ministre au début des années 90 et de 1997 à 2002. C’est ce que lui rappelait N. Polony.
Concernant les maires qui prenaient des arrêtés pour que les enfants et autres mineurs ne circulent pas la nuit, elle avait osé dire qu’on prenait ces mineurs pour « des chiens ».
Qu’en pense Gérard Schivardi qui a pris une telle mesure de bon sens dans sa commune de l’Aude ?
Sur un point toutefois, Ségolène Royal ne fait pas de « transgression » (terme de N. Polony) par rapport aux préjugés de son parti.
Héritière de Delors comme Aubry et Hollande, elle propose un gouvernement économique européen.
Ainsi, les adeptes de la supra-nationalité qui nous ont mis devant le précipice veulent encore avancer au lieu de faire un pas en arrière (revenir à la monnaie commune).
L’euro était censé unifier les économies des pays de sa zone, on voit ce qu’il en a été. Il aurait même contribué à aggraver les défauts de chacun.
Par quel miracle un gouvernement économique unifierait-il l’économie de l’Allemagne et la Grèce, de la Finlande et de Chypre ou Malte ?
Revenir à la monnaie commune, ce n’est pas larguer toute la construction européenne comme prétendent les européïstes. C’était la situation avant 1999.
Sur ce dernier point, je regrette que Natacha Polony, dont les positions contre les dérives supra-nationales sont connues, n’ait pas réagi. Certes, je pense qu’étant assez perfectionniste, elle préfère n’aborder que les sujets qu’elle maitrise intégralement (éducation, problèmes de société, …).
Mais, je crois que, dans le courant de l’année, le rôle qu’elle a dans cette émission l’obligera aussi à aborder plus nettement les problèmes économiques.
Ce qui m’étonne c’est aussi la position de NDA, il se plaint de ne pas être invité par les médias, quand il est invité, il critique la probable investiture de NS pour la présidentielle, mais de quoi il se mêle? Qu’il proifte pour parler de son programme, de la façon dont il va arriver au second tour. Sarkozy est le candidat de l’UMP il n’y a pas d’autres soultions.
Sur Ségolène Royal et les suicides d’enseignants, googlez « Bernard Hanse »
1 – Parce que c’est la suppléante d’un type qui était libéral, libertin, nanti, fmiste etc … et donc que « ça craint ».
2 – Parce que les socialistes ont déjà tout vendu avant : la C.E., la mondialisation, les boules puantes à droite mais aussi à gauche contre la république.
3 – Elle n’a donc pas grand chose à offrir.
MAIS je me demande pourquoi « flambi » séduit !?.
Peut être qu’il ne faut pas avoir d’illusion notamment sur lui mais le baiser de la mort de dsk à Aubry le sert : il n’y a rien à attendre de lui non plus : le con ! il commence même ses meetings par du rap : tout aussi tarte, cul-cul, supposés modernes au P.S..
Non ! ce dont il s’agit c’est de se débarrasser de l’absurdité, de l’indécence, de l’extravagance, de la honte de l’actuel locataire élyséen, c’est tout, Hollande a peut être fait moins de bêtises : mais Coty président on a déjà donné, il nous manque juste un homme, un homme ! comme De Gaulle mais le système n’est pas fait pour ça : c’est étudié pour !.
Je trouve un peu mesquin de tirer Martine AUBRY par la manche de son pacte avec DSK ; beaucoup plus interessant serait d’aller au de-là !?
Personnellement, je pense que « le » président de la république est devenu un premier-ministre-bis depuis son élection au suffrage universel sur un programme de législature, qu’il n’y a plus d’assemblér délibérante, que les promesses d’un homme seul n’engage vraiment que ceux qui les écoutent et que l’important, dans le choix d’un ministre-exécutif, ce sont les qualités personnelles du candidat.
A la base, je ne suis pas monarchien.
Pour connaître le programme de la législature, il fallait d’abord élire une assemblée, une vraie…certainement pas au scrutin uninominal à deux tours d’arrondissement !…
Foncièrement, je pensais que le premier handicap de Martine AUBRY, c’était la mysoginie ambiante…même si ce n’était évidemment pas le seul.
Quant au candidat providentiel, les mésaventures personnelles de DSK devraient avoir avoir servi.
Déjà le septennat SARKOZI n’avait-il pas manqué de surprises programmatiques !!!
Hollande, créature du sarkozysme, machine à perdre. Si ce n’est pas l’élection (en cas de hasard chanceux), ce sera….
Je suis le premier a dire que les utopies d’aujourd’hui sont les réalités de demain mais je trouve que ces candidats du PS sont en déphasage par rapport aux réalités d’aujourd’hui… Ces débats se concentrent en effet sur les effets, le « superficiel » et non les causes, donc bon…
La gauche, d’ailleurs la droite un peu aussi, ont le pouvoir de nous emmener dans le mur grec en refusant la réalité… Et nous alors, devons-nous nous mentir a nous-mêmes durant ces élections???
Allez, un point de vue venu d’ailleurs:
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE78R0P320110928
Une petite omission dans la liste des candidats PS à l’investiture:Bertrand Delanoé y serait sans doute allé contre la promesse d’un joli marocain…
(non,je retire,j’ai honte.)
On s’en bat les flancs de la primaire « citoyenne » (sic et défense de rire !) des clowns européistes de gôôôôche…