Avant-propos : Découvrant la Contribution thématique féministe préalable au Congrès socialiste de Toulouse, il est paru intéressant de la soumettre ici pour assouvir une soif légitime de curiosité mais aussi pour y apporter quelques corrections. En effet, non seulement ce texte comportait quelques coquilles mais elle était aussi nantie de beaucoup d’incohérences dans l’application de la novlangue socialo-féministe. Votre serviteur s’est donc dévoué pour effectuer ces corrections mais aussi -soyons audacieux ! Osons !- de pousser encore plus loin la logique de nos contributrices /eurs. Les suppressions sont donc barrées et les ajouts apparaissent en gras. Nous vous souhaitons une excellente lecture !
Pour toutes celles et ceux qui se battent pour l’égalitée[1. Dans le cadre de la lutte contre la domination du Patriarcat, on ne voit pas pourquoi ce mot au genre féminin ne serait pas féminisé.] dans notre sociétée, et donc pour l’égalitée entre les femmes et les hommes, l’arrivée de la gauche au pouvoir est porteuse de grands espoirs.
Les socialistes ont pris dans leur histoire une part active aux combats féministes. Au-delà des mesures qui ont permis de faire avancer les droits des femmes, la gauche a participé à la construction d’une pensée politique autour de l’égalitée des sexes. Force est de constater que nous n’avons pas fini le travail.
De nombreux reculs sont à déplorer ces dernières années, en France et dans le monde: accès à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception, insuffisance de places en crèches. Le sexisme est à l’origine de nombreuses violences et discriminations dans notre sociétée auxquelles les femmes doivent faire face ; notamment en terme d’accès au travail, de salaire, de retraite, de partage des rôles parentaux, d’accès aux postes de direction et aux mandats électifs…
Il s’agit donc pour les socialistes de défendre et de faire progresser l’égalitée, les libertées, la laïcitée, la solidaritée, d’apporter des solutions contre la précarité[2. Le mot est féminin mais, le féminisme français demeure favorable au maintien d’exceptions, signes de la richesse de la langue française. En l’occurrence, « précarité » revêt un caractère négatif et peut donc rester masculin.] et la violence présentes dans notre sociétée. Nous voulons transformer les rapports de genre en émancipant les femmes comme les hommes des cases dans lesquelles elles/ils sont enfermé-es. Autant de questions qui appellent à une mobilisation forte de notre parti, car nous en sommes convaincu-es, l’égalitée entre les femmes et les hommes est la garantie de la liberté, de l’émancipation individuelle, et du progrès collectif.
I. Les socialistes, actrices et acteurs de l’égalitée femmes – hommes.
Notre Parti politique a beaucoup progressé en matière d’égalitée femmes-hommes ; en termes de paritée notamment. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour que nous, socialistes, intégrions l’égalité femmes – hommes comme levier du changement dans notre organisation.
Le Parti socialiste ne peut se targuer de vouloir changer la sociétée s’il n’est pas capable à la fois de penser cette domination première qu’ qui est celle qui s’exerce sur les femmes et en même temps de transformer notre organisation pour incarner cette volontée de changement profond.
1. L’égalitée femmes – hommes à tous les niveaux du Parti socialiste
Le gouvernement a mis à l’ordre du jour l’intégration du genre dans les politiques publiques, déjà mise en œuvre en Europe et dans les organisations internationales. Il s’agit de faire de l’égalitée femmes – hommes un élément clé de l’ensemble des politiques publiques. La transversalitée est devenue un automatisme dans de nombreux pays et organisations. Au Parti socialiste, il nous faut encore la construire.
Si nous voulons réaliser l’égalitée dans le parti comme dans la société, nous devons construire un parti en pointe sur l’analyse des mécanismes qui font perdurer les discriminations sexistes. La méconnaissance de ce que sont les inégalités[3. voir 2.] femmes – hommes et de leur imbrication dans l’ensemble des inégalités sociales conduit à ne pas voir la façon dont nous reproduisons nous-mêmes les inégalités (répartitions genrées des secrétariats fédéraux ou nationaux, prises de paroles en réunion, apparition dans les médias…).
Nous proposons donc :
- Une formation nationale chaque année des Premières fédérales et Premiers fédéraux
et Premières fédéraleset des secrétaires de sections sur cette thématique. - Dans chaque fédération, une formation de l’ensemble des secrétaires fédérales/aux en début d’année pour réfléchir aux moyens de réaliser l’égalitée dans le parti.
- De rendre effective la nomination de secrétaires fédér
aux/ales/aux à l’égalitée femmes – hommes dans toutes les fédérations et d’organiser une formation nationale de ces secrétaires fédéraux/ales/aux.
2. Responsabiliser les élu-e-s sur la question de l’égalitée femmes-hommes
Le Parti socialiste dirige la quasi-totalitée des Régions, la majoritée des Départements et les des grandes villes. Des leviers sont donc disponibles et des avancées possibles.
Nous proposons donc :
- Que le Parti socialiste encourage ses membres, lorsqu’
ils ouelles ou ils président des collectivités à signer et mettre en œuvre la Charte européenne pour l’égalitée femmes-hommes dans la vie locale, quelle que soit la collectivitée dont elles/ils sont membres. - Que le Parti socialiste organise en lien avec les groupes socialistes aux Parlements[4. Il y avait un X à aux et pas de S à Parlement, ce qui constituait une faute d’accord. Pour y remédier, j’ai préféré envisager que nos auteur-es pensaient à la fois au parlement français et au parlement européen plutôt que tout mettre au singulier.] une formation continue des parlementaires sur les droits des femmes et l’intégration du genre dans les politiques publiques
3. Atteindre la paritée intégrale.
Un Parti fort est un Parti qui ressemble à la sociétée qu’il représente. Nous devons donc continuer inlassablement à organiser en notre sein les conditions de l’égalitée réelle d’accès aux responsabilitées et aux mandats électifs. La paritée a largement progressé lors des dernières élections, notamment grâce aux travaux menés lors des réunions de la Commission électorale, mais d’importants progrès restent à faire.
Il nous faut inscrire dans nos statuts la paritée intégrale dans toutes les instances du Parti, comme décidé par les militant-es lors de la Convention pour la rénovation. Les fédérations devront évidemment appliquer ce principe de paritée dans les candidatures aux élections locales. En cas de manquement la commission nationale électorale sera saisie. Le non cumul des mandats est un accélérateur de paritée et de rénovation. Les engagements pris par les élu-e-s socialistes devront être respectés.
Afin d’atteindre la paritée intégrale, dont nous nous sommes rapprochés lors des dernières élections, un-e Secrétaire national-e adjoint-e à la paritée devra être nommé-e auprès de la/du Secrétaire National-e aux élections et co-présider la Commission électorale.
La paritée ne peut pas se décréter : des mécanismes doivent donc être mis en place pour la rendre effective. Ce / Cette/Ce secrétaire national-e sera ainsi chargé-e de préparer les échéances électorales en amont ; repérer et former de nouvelles personnalitées ; agir pour tendre vers la paritée dans les prises de paroles des responsables politiques, que ce soit dans les médias ou dans les instances, ou encore lors de l’Universitée d’été de La Rochelle, en mobilisant l’ensemble des courants autour de cet objectif
4. N’admettre aucun acte de violence sexiste de la part d’élu-e-s ou de représentant-e-s du Parti socialiste
A plusieurs reprises ces dernières années, des élus[4. On ne rajoute pas de -e vu que les violences ne sont évidemment le fait que d’hommes.] socialistes ont été condamnés par la justice pour des faits de violences faites aux femmes. Le Parti a parfois tardé à réagir malgré les interpellations des associations féministes. Nous ne pouvons déplorer le silence qui persiste autour des violences sexistes dans notre pays et ne pas agir dans nos propres rangs. Nos statuts rappellent qu’une exclusion du parti est possible “pour manquement aux principes et aux règlements du Parti, pour violation certaine des engagements contractés, pour actes ou conduites de nature à porter gravement préjudice au Parti“. Si le Parti socialiste doit bien entendu se garder de toute intervention en amont d’une procédure, lorsqu’une condamnation a lieu, elle doit être suivie d’une exclusion du Parti socialiste.
II. Les droits des femmes sont les droits de tous
De nombreux engagements ont été pris par le président de la République en matière d’égalitée femmes-hommes, reprenant largement les propositions élaborées par le Parti socialiste et votées lors des dernières Conventions (en particulier lors de la Convention égalitée réelle, et de la Convention du Projet).
La mise en place d’un Ministère des droits des femmes et le respect de la paritée intégrale au gouvernement sont des signes politiques importants. Ces symboles sont fondamentaux car ils permettent en eux-même de faire bouger les lignes. Mais ils ne suffiront pas. L’engagement, dès les premières semaines, de la Ministre des Droits des femmes en faveur de politiques transversales, pilotées par un comité interministériel, est décisif. La France se donne désormais les moyens de ses ambitions : l’égalitée femmes – hommes n’est pas une option mais elle est l’un des leviers du progrès, de la justice et du redressement.
Nous sommes attaché-es à la mise en œuvre de l’ensemble des 40 engagements de François Hollande pour:
- encourager l’éducation et la sensibilisation contre le sexisme,
- construire l’égalitée professionnelle femmes-hommes et lutter contre la précarité,
- soutenir la parentalitée et mettre en place un service public de la petite enfance,
- garantir l’accès aux soins, consolider les droits fondamentaux que sont les droits sexuels -information, contraception, IVG-,
- lutter fermement contre les violences sexistes,
- renforcer la paritée politique et le partage du pouvoir de décision dans toutes les autres sphères.
Nous avons été élu-e-s pour cela!
L’égalitée femmes – hommes doit être réalisée dans tous les domaines et le Parti socialiste devra être aux côtés de la Ministre pour soutenir toutes les initiatives allant dans ce sens.
Le Parti socialiste doit également jouer un rôle d’aiguillon. Nos contacts avec la sociétée civile, le travail effectué pendant plusieurs années autour du projet présidentiel doivent permettre aux socialistes de jouer un rôle de pionnier dans plusieurs domaines.
1. C’est le cas par exemple de la revalorisation des emplois à prédominance féminine, indispensable afin de construire l’égalitée femmes-hommes. En effet, 50% des femmes salariées sont cantonnées dans 15% des métiers (ménages, aides-soignantes, assistantes maternelles, secrétaires) ; des métiers peu valorisés, souvent précaires, à temps partiel subi et donc peu rémunérés. Les expériences étrangères devront être regardées, comme celle du Québec en la matière. Une conférence tripartite doit être organisée pour établir une méthodologie d’évaluation des emplois afin de garantir une rémunération identique pour les emplois à prédominance féminine et à prédominance masculine de valeur comparable, et de contraindre les entreprises à assurer des progressions de carrières pour les emplois à prédominance féminine. Il s’agit d’une innovation qui fait partie des engagements de François Hollande : elle impliquera des évolutions majeures du monde du travail. Nous devrons la mener à terme.
2. Autre exemple, celui du partage des congés parentaux, clé de l’égalitée, au sein des ménages comme dans le monde du travail. Le congé paternitée doit évoluer vers un congé d’accueil de l’enfant, obligatoire, mieux rémunéré et plus long. Le congé parental doit être raccourci et partagé à égalitée par pour chacun des deux parents. Le congé parental devra être mieux pris en compte au moment de la retraite, afin d’inciter les deux parents à prendre ce congé, et de valoriser ces moments consacrés à la sphère personnelle, et à l’éducation des enfants.
3. Le Parti socialiste devra également être un soutien aux politiques engagées par la Ministre des Droits des femmes en participant aux débats publics qu’elles ne manqueront pas de soulever et en convaincant la sociétée toute entière de se mobiliser pour l’égalitée. C’est le cas par exemple pour l’abolition du système prostitueur. La prostitution et son organisation à travers des réseaux mafieux représentent une forme de domination à la jonction de différentes oppressions : des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, du Nord sur le Sud. Conformément aux propositions votées par les militants lors de la Convention égalitée réelle, nous souhaitons que les parlementaires votent une loi visant l’abolition du système de la prostitution, intégrant la fin de la répression des personnes prostituées instituée par la droite, la prévention par l’éducation, le démantèlement des réseaux, la réinsertion des personnes prostituées, et la responsabilisation du client[5. Je rajoute pas « cliente », vu que cette dernière, si toutefois elle existait, serait forcément déjà responsable.].
Si la situation des femmes et des rapports de genre, dans le parti ou dans la sociétée, n’a plus grand chose à voir avec la situation de nos aîné-e-s aînées, et ce grâce aux mouvements féministes et à la gauche, il reste encore tant à faire pour les droits des femmes. Poursuivre résolument la conquête de l’émancipation des femmes et des hommes dans l’égalitée c’est poursuivre le combat des socialistes en faveur de plus de justice et d’égalitée pour l’ensemble de l’humanitée.
bonne correction.
bon, j’ai lu cela en mangeant, je dois maintenant faire le vaisseau (parce non a la féminisation des taches ménagères !) et prendre euh … une douche (ca peut rester féminin douche ? c’est propre etc… oui je pense…). il faut bien garder son maison propre (maison c’est paternaliste non ? surtout avec le symbole phallique de la cheminée, la violence conjugale etc… ).
AH David, vous ne pouvez résister à la lecture d’un texte cosigné par caroline De Haas.
A moins que cela soit du à une autre signataire si proche de vous physiquement ?
Il est vrai qu’un mot comme « patron » n’est jamais féminisé. Laurence Parisot est un homme ?
Quelle est donc cette signataire si proche de moi physiquement ?
On ne va pas en faire un Roman !
Ah ! J’ai compris ! C’est le « physiquement » qu’il fallait lire comme « géographiquement » et non pas du point de vue de la ressemblance physique.
@Lejeun,
Mais si, patron peut être féminisé en « matrone » : Parisot est la matrone du MEDEF etAubry la matrone du PS, par exemple.
A Rome, face au pater familias tout puissant, la matrone exerçait les pleins pouvoirs à l’intérieur de la domus sur les enfants, les esclaves et les clientes. Comme aujourd’hui, les bureaucrates sur l’ensemble de l’Europe, bureaucrates mâles et femelles…
Pardon, pour la variété bureaucrate femelle, sauf les mercredi et vendredi après-midi..
Le texte d’origine est incroyable !
Bon sang, y a personne au PS qui sache écrire en bon français ?
Je ne parle pas du fond sur lequel il y aurait aussi beaucoup à dire…
Bon sang que c’est affreux à lire, juste histoire de faire genre : « ouai nous on est trop égalitaire, ouai nous on est trop dans le progrès »
L’égalité entre deux choses différentes n’a aucun sens. L’équité (faisant référence à la justice) en a un.
La présence d’un ministère uniquement pour les femmes est d’une part inégalitaire d’autre part à la longue vraiment gnan gnan.
Rien ne dit que la parité (sauf pour le mariage huhuhu) doit etre obligatoirement imposée, sauf une idéologie – au sens large. C’est une idée pas un but ultime.
L’exemple du congé parental OBLIGATOIREMENT égal entre les 2 parents (ici je ne fais pas référence à l’éventuelle différence de sexe re-huhuhu) est typique du fémino-fascisme autoritaire.
Quant à la lutte contre les stéréotypes sexistes (peu approfondie dans cette article), toujours cette idéologie égalitariste et surtout dangereusement fausse : par exemple on nous (aux enfants en primaire – je pense avec délectation à ce que la gauche parisienne impose) dit que si les femmes sont moins fortes en sport c’est parce qu’elles s’entrainent moins et du coup elles sont moins bonnes. Si vous avez bien lu vous aurez remarquer la différence entre ‘ »fortes » (physiologique) et « bonnes » (culturel). Comme d’habitude raisonnement à l’envers, histoire de victimisier les femmes et de justifier leur cause, les femmes étant moins fortes, elles sont moins enclintes à faire du sport.
Mais bien sur c’est aux féministes et à toute la tripotée queer entrées au gouvernement de définir la pensée plebienne. Propagandes (pluriel).
Ces corrections cyniques n’ont pas beaucoup d’intérêt selon moi, et ne font guère avancer le débat.
@Aline
De quel débat parlez-vous celui sur la féminisation de la langue, des tirets ajoutés partout pour lutter contre la domination patriarcale linguistique ? On est en plein dedans là.
En revanche, vous avez raison, je doute que cela puisse améliorer le sort des caissières de Carrefour, nouveau prolétariat, souvent soumis à la tyrannie des petits chefs, très souvent masculins. Effectivement. Mais de cela, les gens d’OLF et du ministère des droits des femmes s’en préoccupent-elles vraiment ?
J’ai bien ri 🙂
Avez-vous au moins lu le texte que vous avez retouché ? Il ne parle pas de féminisation de la langue, mais il aborde au contraire des problèmes très concrets : violences, accès à l’avortement…
Ensuite, que savez-vous d’OLF, et des autres associations féministes ? Pour avoir participé aux rencontres d’été des Féministes en mouvements, durant lesquelles la ministre des Droits des femmes est intervenue, je peux vous dire que les questions de précarité (qui touche majoritairement des femmes) et de conditions de travail ont occupé une place centrale dans les débats.
Je croyais que le journalisme était un métier qui consistait à informer le lecteur, à lui permettre d’appréhender une réalité qu’il connaît peu, ou mal. Me serais-je trompée ? S’agirait-il seulement d’agiter de vieux fantasmes dans un but rétrograde ?
Venez donc assister à une réunion féministe, cela vous évitera de dire un certain nombre de bêtises, sur un sujet dont il est évident que vous ne savez foutrement rien.
Rassurez-vous, M. « Descouilles », on n’ira pas vous les trancher. Comme l’a dit Benoîte Groult dans une phrase célèbre, « Le féminisme est un beau mouvement pacifique, qui vise à l’égalité des droits entre tous, et qui n’a jamais tué personne ». J’ajouterai qu’il n’en a jamais châtré non plus.
Ce texte ne parle pas de féminisation de la langue, mais il tente maladroitement de la pratiquer.
D’autre part, OLF s’est fait connaître sur trois dossiers essentiels :
– le partage des tâches domestiques,
– la promotion du clitoris,
– l’abandon du terme « mademoiselle ».
Que cette association commence à évoquer le sort des salariées de Carrefour et je n’oublierai pas de le noter, rassurez-vous.
Enfin, merci du doux jeu de mots sur mon patronyme qui, à chaque fois, que j’y ai droit, me renvoie dans l’ambiance de l’école communale, ce qui me rajeunit.
Précisément, vous ne connaissez d’OLF que les quelques initiatives qui ont été particulièrement médiatisées. C’est pourquoi je vous invite à vous intéresser de plus près aux mouvements féministes. Voici une tribune publiée dans le Monde, et signée par le collectif Féministes en mouvement, dont OLF fait partie.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/07/04/l-egalite-professionnelle-maintenant_1728798_3232.html
Un petit extrait, pour la route :
« Nous attendons enfin de la conférence sociale qu’elle apporte des réponses concrètes à la précarité grandissante, qui touche en premier lieu les femmes. Notre société ne considère pas encore les emplois majoritairement occupés par les femmes à leur juste valeur : sous-payés, dévalorisés, dans bien des cas à temps partiel subi, nombre de ces emplois ne permettent pas aux femmes qui les occupent de joindre les deux bouts. »
M’avancerais-je beaucoup en disant que les salariées de Carrefour, qui semblent vous tenir à coeur, ont toutes les raisons de se sentir concernées ?
J’ajouterai qu’une caissière, en plus d’être une salariée, est aussi une femme, qui en a peut-être assez de se faire emmerder dans la rue, d’être confrontée à des publicités qui la dévalorisent, et de devoir se taper la vaisselle en rentrant, après des heures de boulot exténuant. Ce qui visiblement vous indiffère, puisque vous ridiculisez le partage des tâches domestiques. Le combat pour l’égalité doit être mené sur tous les fronts, et je pense qu’Osez le féminisme applique très bien ce principe.
Quant au jeu de mot, qui est certes facile, il me semblait si bien s’inscrire dans le contexte que je n’ai pas pu résister. N’ayez pas d’inquiétude, vous êtes déjà vengé par tous les hommes qui me traitent de « salope » et de « pute » dans la rue. Juste parce que je refuse de leur passer une clope, ou parce que j’ignore leurs avances. Mais j’imagine que vous devez trouver tout ça très rigolo…
Vous imaginez n’importe quoi. Mais vous avez parfaitement le droit de vous comporter comme une idiote parce que certains se comportent avec vous comme des porcs. C’est une conception que vous permettrez de ne pas partager.
Pour le reste, OLF est responsable de sa propre médiatisation. Et l’association a volontairement mis le paquet sur ces trois opérations-là, que vous le vouliez ou non. je connais le milieu associatif, le prix des campagnes militantes et je sais que ces choix ne sont pas faits au hasard. Je regarde aussi les interventions de ses dirigeantes lorsqu’elles passent dans les médias. Et sur quels dossiers elles insistent particulièrement.
Quelle originalité, copié de Jean Yanne qui avait dit qu’il aurai pris au sérieux les féministes quand ils auraient commencé à dire « elle pleut ». DD au lieu de s’occuper de ses potes chevenementistes qui plaident pour marzouki celui qui dit que la laïcité à la française n’est pas adapté à l’islam et qui est allié avec un parti qui qualifie la langue française de polluante il préfèrent taper toujours sur les mêmes, femministes, activistes homos, quel courage! Mais de quoi vous vous plaignez? Vous avez fait campagne contre NS il faut assumer, vous croyez qu’ils vont s’intéresser à ce que vous raccontez alors que vous n’avez aucune éspece d’autorité à dire ce que pensent les français de tout ça? Si non comment ça va avec vous potes russes avec qui votre NDA devait renforcer l’alliance?
Tiens, cela faisait longtemps…
@ loazour
Pour avoir été caissier je ne vous suis pas bcp sur ce sujet, dans un supermarché les caissières sont mieux traités que les manutentionnaire, du point de vue juridique, la caissière est une employée déjà pas une ouvrière. Ayant commencé comme manutentionnaire, j’ai vu la différence. Et j’avais comme premier tyran la chef caissière pas mon patron qui était salud bien sûr mais il ne s’occupait pas bcp des caissières. Puis vous savez quand vous maniez l’argent on vous traite avec du respect d’une certaine façon. Donc c’est bien si OLF s’occupe de la precarité des femmes mais il faut arrêter de croire que les caissières font un travail pénible, en tout cas je réitere dans un supermarché c’est bcp plus pénible être manutentionnaire, là vous faites souvent des heures sup pas payé du tout alors que la caissière une fois qu’elle a compté sa caisse n’est pas obligé de rester dans le magasin. La seule chose qui me choque c’est que dans bcp de magasin les erreures de caisse sont sanctionné trop durement voilà mais pas dans tous, et puis les pauses pas bien placé, mais pour le reste non, la caissière n’est pas appélée à nettoyer par terre quand les client fait tomber une bouteille d’huile.
@ DD
Mais oui DD l’important c’est ne jamais répondre sur le fond, toujours critiquer à gauche et à droite, mais jamais faire d’autocritique sur le mouvement souveraniste. Mais c’est bien au fond au moins personne vous calcule vous êtes tellement en déhors de la réalité et de la société que vous n’arriverez jamais au pouvoir.
Salut bibi.
Et le voilà qui recommence à taper trois commentaires à la suite.
Premier avertissement.
Mon explication était une manière implicite de dire que je m’étais sentie agressée, parce que vous dévalorisez ce combat alors que de nombreuses femmes, dont moi-même, sont victimes du sexisme tous les jours. De ce qui peut paraître le plus « anodin » au plus grave. Si ce jeu de mots malencontreux vous a blessé, je m’en excuse. Voilà qui est dit. Cela ne vous autorise certainement pas à me traiter d’idiote. Puisque vous m’adressez une insulte pour répondre à ce que vous avez pris pour tel, je crois que nous sommes largement quittes.
Pour le reste, vous ne répondez pas à mes arguments. Une tribune dans Le Monde, grand quotidien national, me paraît être une initiative de médiatisation d’une certaine envergure. OLF a aussi participé à la grande campagne « La honte doit changer de camp ! » pour lutter contre le viol (http://www.contreleviol.fr/). Un sujet qui, vous l’avouerez, n’est pas anodin, justement.
Enfin, sur les tâches domestiques, trouvez-vous oui ou non ridicule qu’une femme, cadre ou caissière, demande à son conjoint de participer équitablement à l’entretien de la maison et à l’éducation des enfants ? Qu’après une journée de travail éreintante, elle se coltine l’essentiel de la vaisselle, du ménage, des devoirs scolaires, comme c’est encore souvent le cas, et particulièrement dans les milieux dits « populaires » qui n’ont pas les moyens d’employer quelqu’un à domicile ? Si la réponse est positive, vous n’êtes pas vraiment l’ami du prolétariat pour lequel vous voulez vous faire passer…
Le partage des tâches domestiques, il se négocie au sein de chaque couple. Cela fait partie de l’intimité d’une famille. Vous ne savez pas ce que je fais à la maison. Je ne sais pas ce que vous faites chez vous. Et c’est tant mieux comme ça.
Parce que le public, c’est le public et le privé, c’est le privé.
Pour le reste je ne vous ai jamais qualifiée d’idiote, j’ai écrit que vous vous étiez comportée comme une idiote. Ce qui fait quand même une différence.
Oh, mais j’apprécie la nuance. Il est vrai que l’usage de la tournure « vous vous comportez comme… » pour pouvoir lancer une insulte et s’en dédouaner ensuite est une petite subtilité langagière très pratique. Si l’on me disait courtoisement : « tu te comportes comme une salope », en lieu et place des insanités précédemment évoquées, cela changerait ma vie !
Que la question des tâches ménagères appartienne à la sphère privée, j’en suis tout à fait d’accord. Sauf que beaucoup d’hommes ne se sentent pas concernés par le partage des tâches, et considèrent qu’il est normal que leur compagne s’en occupe. S’ils refusent, que sont-elles censées faire ? Laisser la vie du foyer se déliter, par esprit contestataire ? Elles n’y songent même pas, tant on les a habituées à l’idée que c’était à elles d’assumer cette charge. Négliger leurs enfants, pour être ensuite stigmatisées en tant que « mauvaises mères », tandis que l’on songera beaucoup moins à attaquer le « mauvais père » ? « Le privé est politique », comme le dit un célèbre slogan. Lancer des campagnes de sensibilisation sur ce thème est une initiative visant faire évoluer la situation, pour améliorer les conditions de vie des fameuses caissières dont le sort vous préoccupe tant, paraît-il.
En ce qui concerne la médiatisation d’OLF, vous ne m’avez pas répondu. Puisque vous connaissez si bien les mouvements féministes, vous devez avoir entendu parler de la tribune pour l’égalité professionnelle et de la campagne contre le viol. Vous êtes alors de mauvaise foi en prétendant que les féministes ne s’intéressent qu’au « Madame/Mademoiselle » ou au clitoris.
Si les médias en ont moins parlé, ne pensez-vous pas qu’il s’agit de choix éditoriaux, parce qu’ils estiment que le féminisme, c’est rébarbatif ? Ne mettent-ils pas l’accent sur les initiatives un peu surprenantes et décalées (comme la campagne « Osez le clito ») pour ne surtout pas risquer d’ennuyer leur lecteur/spectateur avec ces « histoires de bonnes femmes » ? Réduisant ainsi les féministes à appuyer ces sujets en particulier pour parvenir à se faire entendre ? Voire même, les chaînes de télévision, les journaux ne préfèreraient-ils pas mettre en avant les aspects du féminisme qui leur semblent les plus rassurants, et donc les moins sérieux, les moins contestataires ?
Je ne prétends pas avoir les réponses à ces questions. En revanche, je constate que la plupart des médias s’intéressent davantage aux quelques féministes (minoritaires) qui veulent rétablir l’accord de proximité en français qu’à celles et ceux qui militent pour l’égalité professionnelle. Et c’est bien dommage.
Dans ce cas, pourquoi lorsque Caroline de Haas vient dans l’émission de Taddéi, elle choisit de parler que de deux sujets : le plaisir féminin (« dont on ne parle pas assez ») ce qui devait lancer la fameuse campagne « Osez le clito », et le partage des tâches domestiques dont on se demande toujours comment elle souhaite influer sur son égalité, sinon par une ingérence dans les foyers ?
C’est Taddéi qui l’obligeait ?
Et pourquoi ne parle-t-on jamais des hommes agressés dans des locaux fermés par les effluves nauséabondes des « parfums » (sic !) féminins qui se mélangent en un subtil mélange de puanteurs diverses plutôt que de laisser s’épandre les bonnes odeurs naturelles de transpiration ?
J’ai cherché la vidéo dont vous parlez, et j’ai trouvé celle-ci : http://www.youtube.com/watch?v=ADFJXtrmjGU
Caroline de Haas est invitée pour parler de l’affaire DSK, elle évoque le viol, le sexisme « ordinaire » dont sont victimes de nombreuses femmes aujourd’hui.
Quant à l’ingérence dans les foyers, comme vous l’avez dit, chacun fait ce qu’il veut chez soi. Une campagne de sensibilisation ne vise pas à contraindre les gens, mais comme son nom l’indique, à les sensibiliser à une question. Mais je ne doute pas qu’il y ait quantité de femmes qui craignent qu’on les empêche de faire le ménage, alors qu’elle a-do-rent ça !
@Le Rouméliote
Personnellement, je ne porte presque jamais de parfum. Cela ne m’empêche pas d’être assaillie par les odeurs d’after shave dont beaucoup d’hommes aiment à s’enduire en quantité peu raisonnable. Très agréable le matin, dans le métro, où l’on suffoque déjà suffisamment sans qu’il soit besoin d’en rajouter. Mais rassurez-vous, étant donné l’inanité du sujet, je ne vais pas lancer une pétition !
Dans le métro on est assailli par les odeurs corporelles des gens « qui n’ont pas eu le temps de se laver ». Je pétitionne volontiers pour qu’on mette à l’entrée du métro un pédiluve et une douche comme dans les piscines.
M’en fous, je ne prend jamais le métro et je ne mets jamais d’afterchèvre, na !