Il n’est pas certain que les militants socialistes apprécient la dernière sortie du sémillant sénateur vert Jean-Vincent Placé. Interrogé par Le Parisien.fr, il charge Arnaud Montebourg, qui « lui donne l’impression d’être encore dans l’opposition », qui fait « la tournée des entreprises en disant : je vais résoudre les problèmes par la volonté et le verbe ». Un peu plus loin, il ajoute une couche, non plus sur le style, mais sur le fond : « les discours des responsables français commencent à avoir une porosité très forte avec ceux du FN sur les questions d’immigration, mais aussi sur la question d’une forme de protectionnisme national ».
Entre les lignes, on comprend que n’est pas seulement visé Arnaud Montebourg -lui c’est le protectionnisme- mais aussi le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et bien entendu le couple exécutif qui soutiennent ce dernier, ainsi accusés de collusion avec le FN pour cause de politique de démantèlement de campements illégaux. En d’autres temps, une telle accusation de la part du président d’un groupe parlementaire de la majorité aurait fait la une des JT du soir. En attendant, la colère des socialistes, et en particulier ceux qui soutiennent sincèrement l’action de François Hollande, est compréhensible. Comme nous sommes charitables, nous nous permettons néanmoins de leur signaler qu’ils dirigent mal leur courroux.
Jean-Vincent Placé n’est pas vraiment le responsable de cette situation. Car il est atteint d’un mal encore méconnu dans la sphère politique : le syndrome Albert Spaggiari. Les plus anciens se souviennent de ce gentleman-cambrioleur des seventies, incarné à l’écran par Francis Huster, qui avait réalisé le casse du siècle en dévalisant la salle des coffres de la Société Générale de Nice, empruntant les égouts de la ville pour atteindre son objectif. Pendant plusieurs années, il avait défrayé la chronique, narguant la police française, accordant des entretiens, notamment à Bernard Pivot himself. Arrêté, il avait réussi une évasion spectaculaire en sautant depuis la fenêtre du bureau du juge d’instruction alors qu’une motocyclette complice l’attendait en bas. Autant dire que de tels exploits, cela n’aidait pas à cultiver une forme d’humilité. Le monsieur plastronnait, et pouvait donner légitimement aux pouvoirs publics une impression d’arrogance.
Jean-Vincent Placé a lui aussi accompli un casse l’automne dernier. Alors qu’il savait pertinemment que sa candidate à la présidentielle ferait un score ridicule – ce que même Roland Cayrol prévoyait, c’est dire si c’était fastoche – il a négocié avec Martine Aubry des candidatures aux législatives qui permettait à EELV d’avoir un groupe à l’Assemblée Nationale. Notons au passage qu’il avait déjà obtenu la même chose pour le Sénat, se propulsant ainsi président de groupe dans la Haute assemblée. Quand on voit ce que pèsent réellement les écologistes dans l’épreuve-reine de la politique française, 2.31 %, on peut aussi parler de casse du siècle, celui du XXIe en l’occurrence. Le fait qu’il plastronne, qu’il soit arrogant, et qu’il aime agacer les grands de ce pays est normal et humain.
Ce n’est donc pas à lui qu’il faut en vouloir mais à ceux – et en premier lieu à celle- qui lui ont permis d’obtenir ledit magot. À l’époque, Martine Aubry souhaitait certainement savonner la planche de celui qui venait de la fesser publiquement à la primaire socialiste. La première secrétaire du PS est donc la première responsable de cette situation. Elle a en quelque sorte joué le rôle de l’informateur de Spaggiari, celui qui lui avait révélé l’absence de système d’alarme dans la salle des coffres. D’ailleurs, lors de son discours de clôture à La Rochelle, elle a elle aussi plastronné. Si la Gauche a gagné la présidentielle, c’est grâce à elle. C’est ainsi qu’elle va nommer elle-même son successeur. Pourquoi pas Cambadélis, l’homme des négos avec les autres partis de la gauche ? Placé serait content de retrouver son compagnon de conciliabules. Mais les militants socialistes ?
Le pouvoir de nuisance des Ecolos, quand on sait qu’ils ne représentent rien, m’étonnera toujours. A cause d’eux ermeture de Superphenix et pas de mise au gabarit européen du canal Rhin-Rhone.
Contrairement aux autres partis de la gauche -hors socialistes – ils savent comment peser même lorsqu’on est un petit.
a ce jours Rien EST FAIT
il y a les paroles;;cela coute RIEN
puis la réalité,Placé a quand méme réussie a se placé au sénat,avec un gros chèque en fin de mois?