La presse regrette le Dupont-Aignan gnan-gnan
« L’homme a-t-il franchi la ligne grise « dans sa tête » ? La traverse-t-il opportunément, pour créer le buzz et attirer l’attention de médias obnubilés par les grands partis (ce qu’il plaide en privé) ? Au fond : qu’importe. Dans la première hypothèse, Nicolas Dupont Aignan ne fait plus partie du fameux « arc » républicain ; dans la seconde, il est un autre – un tout petit – « voyou de la République » qui joue avec le feu de pompiers pyromanes à des fins électoralistes et médiatiques… Dans les deux cas, elle est tombée bien bas, sa République « debout ». »
Voilà comment Anne Rosencher, directrice-adjointe de la rédaction de Marianne, conclut son papier consacré au soutien de Nicolas Dupont-Aignan à Robert Ménard dans l’élection municipale de Béziers.
Rosencher est profondément déçue, alors elle tape fort. Elle ne reconnaît plus son gentil Dupont-Aignan. C’était tellement rassurant de le considérer comme gentil et même un peu gnan-gnan un (selon mauvais jeu de mot sur son patronyme). Là où d’autres évoqueraient un dérapage, en jurés sourcilleux des patinoires, la journaliste de Marianne préfère parler de franchissement de ligne ou de sortie de route. La ligne n’est pas rouge, Obama ayant déjà récupéré l’expression. Rosencher préfère faire peur, en colorant la ligne d’un gris inquiétant. Le crime, donc, c’est de soutenir Robert Ménard, alors que celui-ci bénéficie déjà de l’appui du Front National. Robert Ménard, écrivions-nous dans ces colonnes il y a deux ans, est devenu un intouchable, au sens indien du terme. C’est Laurent Joffrin, qui a l’époque, avait dégainé la fatwa. Et de nos jours, Marianne respecte les fatwas du Nouvel Obs. Il y a quelques mois, le journal a même viré l’un de ses fondateurs, dans le collimateur depuis un moment. C’est dire si on prend le sujet au sérieux, rue René-Boulanger. Au moins autant que chez Canal+, où NDA avait provoqué un tollé en demandant aux animateurs du Grand Journal d’assumer publiquement leurs revenus, ce qui lui avait valu un procès en lepénisme de Michel Denisot et Jean-Michel Apathie.
Mais revenons à nos moutons. Si on comprend bien Anne Rosencher, Ménard a touché le FN et a rendu visite à quelques identitaires, puis Dupont-Aignan a touché Ménard. Donc Dupont-Aignan est contaminé. On ne voit d’ailleurs pas pourquoi on s’arrêterait en si bon chemin. Qu’adviendra-t-il de celui (ou celle) qui pourrait toucher Dupont-Aignan, et de celui qui touche celui qui a touché Dupont-Aignan ? Faites attention, Anne Rosencher, à ce train-là, vous pourriez bien être contaminée à votre tour, et encore plus rapidement que vous ne le croyez ! Dans un passé pas si lointain, j’ai eu l’occasion de croiser Jean-François Kahn à des réunions organisées par Dupont-Aignan. Il n’était pas le dernier à l’encourager à s’affranchir du prêt-à-penser médiatico-politique. Certes, JFK n’a jamais apprécié Ménard. Mais lui au moins est cohérent, puisqu’il le détestait déjà quand ce dernier dirigeait RSF. D’ailleurs, moi non plus, je ne suis pas d’accord sur grand-chose avec le candidat à la mairie de Béziers. Et j’ai été fort étonné d’apprendre que Ménard avait voté NDA à la dernière présidentielle. Car, ce qu’oublie opportunément Madame Rosencher dans son article, c’est que Dupont-Aignan soutient simplement l’un de ses électeurs à une élection municipale. C’est très original, n’est-ce pas ?
Alors, certes, Dupont-Aignan devrait cesser les parallèles historiques hasardeux en comparant Ménard à Jeanne d’Arc (ou alors, c’est de l’humour, et c’est franchement réussi.). Mais on ne voit pas vraiment quelle ligne, de quelle couleur qu’elle soit, aurait été franchie à cette occasion, dans sa tête ou ailleurs. Anne Rosencher qui sait user d’images et de métaphores à base de routes et de lignes, ne supporte pas, en revanche que d’autres s’essaient à d’autres figures de style. Ainsi reproche-t-elle à Dupont-Aignan d’évoquer en ces termes le soutien du FN à Ménard : « quand la maison brûle, on ne regarde pas la couleur du pompier ». Aphorisme suspect, déjà connu des philosophes de comptoir, tranche-t-elle ! Et Rosencher d’ajouter, pour faire bon poids, qu’il faut regarder la couleur du casque du pompier. Il est de quelle couleur, mon casque, Anne Rosencher, moi qui ai été blogueur associé de Marianne pendant quatre ans ? Vous accepteriez, Anne Rosencher, que si hélas votre maison brûlait, je porte quelques seaux d’eau ? Ou me jetteriez-vous comme un malpropre ? Et puisque vous êtes maintenant assurée de mes meilleures intentions à votre égard, je vais me laisser aller à une confidence. Au début, je me demandais si Dupont-Aignan avait bien fait d’apporter publiquement ce soutien à Robert l’Intouchable. Grâce à votre réaction indignée, je sais maintenant qu’il a eu raison.
Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon ou Manuel Valls franchissent la ligne grise, rouge ou jaune !!! pour madame Rosencher, toute analyse ou toute sortie médiatique qui heurte sa bonne conscience de journaliste de gauche engagée dans la résistance « jeanmoulinesque » à l’immonde retour des verts-de gris – le point Godwin, on adore dans certaines rédactions – est synonyme de collusion avec la « Bête ». Je suis abonné à Marianne depuis de nombreuses années et là, honnêtement, on touche le fond depuis le départ de JFK et de Cohen, notamment – « la liberte de prendre parti n’empêche pas de penser » ou l’art de tacler et d’insulter ce pauvre Albert Camus.
Cela fait un moment que Marianne touche le fond… même du temps de JFKahn le vibrionnant ! Lire ce que disait Marie Seurat dans Les Corbeaux noirs d’Alep (Gallimard, 1988) à propos de son attitude lors de la disparition de Michel Seurat !
Peut-on comparer cette quelconque Anne Rosencher à Béria ou à Dzerjinski ? On ne franchit pas la ligne grise au moins ? parce qu’elle, elle passe la bande jaune !
Dans une rubrique précédente (Thiriez), bien que ce soit hors-sujet, j’avais fait allusion à la dérive bien-pensante de « Marianne » (et de son site depuis que Philippe Cohen n’y est plus).
Cet article répond d’abord à la question que je posais à DD ancien blogueur associé du site « Marianne 2 » (alors de grande qualité).
De plus, nous sommes d’accord sur le fait que ce magazine et ce site dérivent dans le politiquement correct (« quelque part entre les Inrocks et le Nouvel Obs » disait Philippe Cohen)..
Concernant Laurent Pinsolle, je l’avais critiqué parfois sur ce blog.
Je pense à l’enthousiasme dont il fit preuve lors de l’aventure de Sarkozy en Libye (on en voit maintenant les résultats).
En revanche, j’ai beaucoup apprécié ce qu’il a écrit sur son blog concernant Pascal Lamy, membre du PS et ancien dirigeant de l’OMC :
http://www.gaullistelibre.com/2013/09/pascal-lamy-hollande-rend-hommage.html
Encore un article bien pensant de « Marianne » sous la plume de Jack Dion (ancien de « l’Humanité », hélas).
Il y aurait selon lui de la haine contre Lilian Thuram.
Rappelons les faits.
L’ex-compagne du footballeur, l’animatrice de télévision Karine Le Marchand, a porté plainte contre lui pour violences (il l’aurait cognée contre un réfrigérateur).
Certes, elle a ensuite retiré sa plainte. Mais, tout de même la Justice lui adresse un « rappel à la loi ».
Bon, on n’en sait pas plus.
Mais, le problème, c’est que Thuram devait être promu au grade d’officier de la légion d’honneur.
Un « légionnaire » anonyme aurait pu lui remettre cette décoration.
Hélas, malgré les soupçons qui pèsent sur Thuram, Hollande a osé faire ce geste.
Donc, que ça plaise ou non à Dion, le comportement de Hollande dans cette affaire pose un problème politique.
Décidément, le PS est, sans ce domaine comme dans les autres, le parti du double langage.
C’est un parti qui se veut « féministe » jusqu’à l’excès :
– Avec l’hystérique Caroline de Haas.
– Avec Sandrine Mazetier qui veut supprimer l’expression « école maternelle », le dernier mot étant selon elle « sexiste ».
– Avec Najat Vallaud-Belkacem qui veut que la loi se mêle de la vie privée des couples.
Or, ce même PS qui comprend ces « féministes » totalitaires est aussi le parti qui a failli envoyer à l’Élysée un DSK !!!
Et il y a envoyé quelqu’un qui décore un personnage sur lequel pèsent des soupçons de violence conjugale.
Voilà la réalité politique, n’en déplaise à Jack Dion que je croyais plus sérieux mais qui est en train de dériver comme son magazine et comme le patron de son (actuel ou ex) parti, Pierre Laurent chez qui tout est bon pour fayotter avec le PS.