Pendant la campagne electorale, le candidat Sarkozy avait dénoncé l’Euro fort et en avait notamment condamné les conséquences devant les ouvriers d’Airbus à Toulouse. Aujourd’hui, on annonce la délocalisation de certaines activités de l’avionneur européen, concurrent de l’américain Boeing, dans la zone dollar afin de le rendre davantage compétitif.
Parce que la Banque centrale européenne a une politique monétaire complétement imbécile mais surtout parce que le Politique a renoncé à toute idée de contrôler les changes, nous voilà obligés de briser la vie d’ouvriers européens et de donner une victoire de plus à l’Amérique triomphante ! En 1992, le Parti socialiste, pour défendre le Traité de Maestricht établissant une monnaie unique, avait lancé une affiche avec un Sumo et Superman et une petite Europe qui allait enfin devenir grande grâce à sa nouvelle monnaie. Beau résultat. Résultat que le Président de la République diagnostiquait à merveille jusqu’en mai dernier, influencé qu’il était par le pourfendeur des pensée et monnaie uniques, Henri Guaino.
Lorsqu’à l’époque, j’écrivais qu’il ne s’agissait que d’une posture, j’espérais franchement avoir tort. Malheureusement, il n’en est rien. Alors qu’on entend Sarkozy sur tout sujet y compris les plus inattendus, on ne l’entend plus guère sur les méfaits du niveau de l’Euro. Et les journalistes invités à l’interroger ne se pressent pas pour lui poser la question de cet engagement de campagne, y compris lorsque c’est lui qui pose la question: » quelle promesse j’ai faite et que je n’ai pas tenue ? ».
S’il avait un mininum de courage, s’il voulait continuer de regarder ces ouvriers de Toulouse dans les yeux -comme il aime à le dire lui-même-, il irait au Conseil Européen et dirait : si on ne trouve pas la solution pour gérer autrement l’Euro, dans 6 mois, je rétablis le Franc. Après tout, ce serait très facile pour quelqu’un qui s’assoit sur la volonté du peuple exprimée il y a deux ans de revenir sur celle exprimée il y a 15 ans !
Mais du courage il n’a point, il n’en a que les apparences.