Alain Juppé est un homme très demandé. Passé par deux fois sous les ors du Quai d’Orsay, l’homme est réputé pour son sens de la diplomatie à tel point que Douglas Hurd, son homologue du Foreign Office entre 1993 et 1995, l’avait complimenté ainsi : « Juppé is a star ». Ces derniers jours, ses compétences de diplomate ont encore été louées par beaucoup de ceux qui, à l’UMP, se désolent du spectacle à la fois comique et lamentable que nous réservent les équipes de François Fillon et de Jean-François Copé. A tel point que l’ex-premier ministre souhaite aujourd’hui renoncer à la présidence de l’UMP au profit du maire de Bordeaux, ce qui ne manque pas de sel de la part de celui qui se présente en héritier de Philippe Séguin, et ne veut rencontrer Jean-François Copé qu’en la présence de cette « autorité morale ». Moi-même ai d’ailleurs décidé de m’inspirer de cette décision et préviens officiellement Gil Mihaely, Elisabeth Lévy, Daoud Boughezala, Jérôme Leroy et Marc Cohen que tout différend rédactionnel ne se règlera plus désormais qu’en présence d’Alain Juppé. Malheureusement pour Fillon, Copé refuse catégoriquement cette perspective, si bien que notre conciliateur pourrait se retrouver sans projet. Aussi pourrait-on lui conseiller une reconversion fort juteuse. Pourquoi Juppé n’ouvrirait-il pas un de ces cabinets de « coaching conjugal » qui ont beaucoup de succès depuis quelques années ? Je vois déjà la carte de visite : « Routine dans votre couple ? Baisse de la libido ? Infidélités ? Alain Juppé vous reçoit, ensemble et séparément, et vous aide à retrouver vos élans amoureux juvéniles. Satisfaits ou remboursés. »
Finalement, Juppé ne tue pas, comme dirait la comtesse.