Francis Delattre s’était moqué de lui en le comparant à un joueur de l’équipe réserve du PSG. Puis, le maire UMP de Franconville, décidément intéressé par le personnage, l’avait dépeint comme un délinquant multirécidiviste. Mais Ali Soumaré n’est rien de tout cela.

En revanche, j’attends avec impatience sa première sur les planches. Ce petit jeune est décidément très doué pour faire rire ses semblables. Certes, il ne fait pas rire François Pupponi, le maire socialiste de Sarcelles, qui le comptait parmi ses collaborateurs directs à l’Hotel de Ville. Ce dernier vient de le licencier pour abandon de poste. Deux mois et demi que le membre du cabinet du maire ne s’était pas rendu sur son lieu de travail. En fait, depuis qu’il a été élu conseiller régional. Monsieur le maire est très patient, je trouve. Au bout d’une journée, j’aurais déjà fait savoir à l’intéressé au téléphone que ce ne sont pas des manières. Au bout d’une semaine, il aurait eu droit à une lettre recommandée. Pas malgré son nouveau statut d’élu de la Région : surtout parce qu’il est devenu un élu du peuple et qu’il doit, à ce titre, donner l’exemple.

Mais revenons aux dons comiques d’Ali Soumaré. Le tout frais conseiller régional Ile de France nous a en effet gratifiés de deux perles. La première, c’est qu’il a annoncé son intention de saisir le Tribunal administratif d’un recours pour excès de pouvoir. Le gars ne vient pas au boulot pendant deux mois et demi, le reconnaît, et il attaque tout de même le maire. Si ce n’est pas amuser la galerie, qu’est ce donc ? Ce n’est pas fini. François Pupponi, cité par Libération.fr, explique qu’après avoir sollicité dans un premier temps un arrangement à l’amiable pour son départ, il avait reçu d’Ali Soumaré une feuille de maladie pour justifier son absence. Mais, remarque le maire,  Ali Soumaré «continuait à siéger au conseil régional, signe qu’il n’était pas si malade que ça». Voilà donc quelqu’un qui ne se rend plus au boulot, se trouve ensuite devant un patron conciliant qui veut négocier une séparation sans vague mais qui préfère frauder l’assurance-maladie au vu et au su de tous ses camarades militants et élus socialistes. Et à la fin, c’est lui qui attaque le patron en question au tribunal. Chapeau l’artiste !

Mais la seconde perle vaut largement la première. Pour sa défense, il affirme au Parisien que « François Pupponi était jaloux de (sa) médiatisation ». Désolé si vous avez mal aux côtes mais il l’a vraiment dit. Roumanoff, Canteloup, Debbouze, tenez-vous bien ! La concurrence est féroce. Pour ceux qui demeureraient stoïques, on doit une explication. Pourquoi donc Ali Soumaré, que personne ne connaissait hors de l’agglomération sarcelloise il y a six mois, est-il désormais connu à Guéret, Besançon ou Saint-Pierre-et-Miquelon ? Ou, plus exactement, grâce à qui ? Mais grâce à François Delattre, le maire UMP de Franconville cité plus haut. A l’époque, on aurait juré que le candidat Soumaré se serait bien passé de cette « médiatisation ». Il s’était légitimement plaint de cette mise en lumière. Qu’il considère aujourd’hui que cette médiatisation soit devenue enviable et, pis, qu’il pense qu’un député-maire chevronné puisse en être jaloux ne peut être considéré que comme un trait d’humour. Si tel n’était pas le cas, faisons lui remarquer aimablement que, sans son mécène médiatique Delattre, il ne serait guère plus connu qu’une autre tête de liste départementale socialiste, débutante qui plus est.

François Pupponi parle à propos de son ancien poulain de jeune homme « brillant mais déstructuré », symbole d’une « génération pour qui tout est dû ». Il conclut par une formule lapidaire : « erreur de casting ». Gageons que, dans l’éventualité où Francis Delattre décide de se lancer dans le métier d’imprésario et qu’il prenne en charge Ali Soumaré, le jeune conseiller régional pourrait très bien en réussir d’autres -de castings- et débuter bientôt sur les planches, ou à l’écran. Il serait dommage que la scène française se passe plus longtemps d’un tel talent.

16 commentaires

  1. Monsieur Jourdain faisait bien de la prose sans le savoir… Mais quand on est drôle sans le savoir, c’est pas forcément le présage d’une grande carrière.

  2. Puisqu’on en est aux corrections, Delattre pourrait se prénommer Francis chaque fois qu’on le cite.
    Ah oui, hier soir j’ai vu NDA jouer à faire la classe.
    Je ne sais pas s’il entre encore dans son maillot de bain de l’an dernier.
    Mais il a toujours cet air propret qui plaît aux dames.
    Etre député d’Yerres ne prédispose pas à devenir le président de demain, mais sait-on jamais….

  3. Cet air propet, nous essayons de l’en débarrasser. Il plaît aux dames mais comme gendre pas comme amant. Et la politique, c’est davantage une histoire d’amant.

  4. Les socialistes ont utilisés Soumaré uniquement pour la couleur de sa peau à des fins électoralistes.
    Pas de chance ils ne sont pas tombés sur le bon.
    J `ai envie de dire : « bien fait pour les socialistes »

  5. « François Pupponi parle à propos de son ancien poulain de jeune homme “brillant” » : à 19 ans, il n’avait pas son bac (condition requise pour être plus tard directeur de cabinet d’un maire socialiste : il faut bien aider les « jeunes » en situation d’échec) « “mais déstructuré” » : mais il avait déjà une (la première de quatre) condamnation à son casier.

  6. remarquez que sarko,,fait de même et oui,,,,

    il peut faire encore mieux,si,si
    il lui manque,une personne du continuant asiatique,de l »inde ,,,,ect ect
    tout le monde sait très bien, qu »il faut avoir des relations,être la,,au bon moment,au bon endroit,et que l »on puisse se servir de toi,,,pour faire plaisir aux autres,
    les compétences,,,après ,,,,,après voyons

  7. L’argument des condamnations est à double-tranchant : combien de ministres, premier-ministres, ont-ils été condamnés pour abus de biens sociaux ? Soumaré est jeune et les agents des RG n’ont pas encore eu le temps de « nettoyer » son curiculum vitae.

  8. @ au rouméliote
    ali s’est marré
    ali nous fait pas toujours marrer
    ha si !
    avec ali on s’est marré !
    surtout lorsqu’il a entonné le refrain inoxydable « waciste waciste waciiiiiiiste ! »

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