Que Basile soit rassuré. Son Manuel d’inculture générale est bien arrivé dans certaines librairies de province. Même jusqu’à Besançon, c’est dire si la diffusion a été réussie. Pourtant, quand on y lit le bandeau rouge promotionnel -« Tout pour frimer dans vos dîners en ville », on peut légitimement se demander si cet ouvrage peut nous être utile aussi éloigné que nous le sommes de la trépidante vie parisienne, surtout après dix-heures du soir. A Besançon, comme sans doute à Limoges, Brest, Amiens ou autres bourgs de même taille, il y a très peu de dîners en ville, au sens où l’écrit Basile de Koch[1. Ou alors, on ne m’y invite pas, ce que je n’exclus pas].

Le président à vie de Jalons, membre de la rédaction de l’excellent site qui édite mon carnet[2. Mais non, je n’en fais pas trop…], a certes basé la promotion de son livre sur son caractère utilitaire. Ses quizz et antisèches, placés opportunément à la fin de chaque chapitre, le laissent à penser. Heureusement, cela ne s’arrête pas là. Avant tout, il est un véritable plaisir à lire. Et si j’avais un seul merci à adresser à l’auteur, ce serait d’avoir pu offrir à mon aînée le spectacle de son père pouffant plusieurs fois par page lors de la lecture d’un bouquin, lui démontrant ainsi tout le bonheur que procurent certaines lectures.

Donc, dans ce manuel, on sourit, on rit, mais on y apprend aussi beaucoup. L’auteur nous explique ce qu’il faut faire semblant de savoir mais aussi, et surtout, ce qu’il convient d’en penser. C’est précisément cela qui provoque tout le plaisir dont a fait allusion plus haut. Basile de Koch sait capter l’air du temps comme personne. Il s’avère être un sociologue hors-pair à tel point qu’on peut légitimement se demander s’il est bien raisonnable d’investir dans tant de facs de socio, disséminées sur tout le territoire national, alors que la fréquentation assidue des meilleures discothèques[3. Parisiennes seulement] pourrait largement faire l’affaire. Ainsi, au fil de la lecture, et sur les thèmes de l’Histoire, de la Science, de la Philosophie, des Arts, de la Musique, de la Littérature et du Cinéma, Basile navigue sans cesse entre premier et second degré. A chaque ligne, on se demande si c’est du lard ou du cochon, s’il plaisante ou s’il est sérieux. On croit parfois le deviner mais on se plante peut-être.

C’est pourquoi je recommande à tous les lecteurs de ce carnet de courir chercher le Manuel d’inculture générale chez leur libraire préféré. Et parmi eux, que mes nombreux congénères de Province se rassurent. D’abord, un jour peut-être auront-ils à fréquenter les dîners parisiens. Il ne faut pas insulter l’avenir. Et ensuite, ce livre garantit à coup sûr de bons moments à ceux qui le liront. Je n’ai pas (encore ?) l’honneur de connaître personnellement Basile de Koch mais je devine que, finalement, c’est bien l’objectif caché de son manuel[4. De faire passer des bons moments au lecteur. Pas de faire ma connaissance].

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