Pour les sondages, mieux vaut un chef des armées qu’un président désarmé

 

On avait laissé François Hollande dans une situation difficile le mois dernier, constatant que jamais la Ve République n’avait connu président si affaibli. Mais ladite Ve est bonne fille, puisqu’elle redonne un peu d’oxygène au chef de l’Etat à chaque fois que l’actualité internationale lui fait actionner la pompe. Ainsi l’intervention en Centrafrique, comme celle au Mali, fait de Hollande un chef de guerre ; le voilà représidentialisé en une seule intervention télévisée par la grâce d’un « j’ai décidé ». Peu importe ce que l’on pense de l’intervention centrafricaine en elle-même. Décider d’envoyer des soldats sur le terrain, apparaître comme le chef des armées, cela contraste avec l’homme chahuté par une gamine en direct de Mitrovica. Et François Hollande de méditer sur l’utilité du Coup d’Etat permanent de François Mitterrand, plus utile pour caler un meuble que pour présider la France.

Pourtant, la séquence de ces derniers jours aurait pu être bien meilleure encore. Mercredi matin, la France se réveillait ainsi avec la prostate du Président sur la table du petit déjeuner. France Info nous gratifiait du scoop intersidéral : pas encore candidat, Hollande serait passé sur le billard en février 2011. Stupeur ! On nous cache tout, on nous dit rien ! Le proc’ Aphatie reçoit justement le premier ministre et peine à comprendre son agacement lorsqu’il l’interroge sur ce thème. Jean-Marc Ayrault a pourtant adopté la bonne attitude ; traitant ce questionnement pour ce qu’il est : ridicule. Sur les chaînes info, les radios, Twitter et Facebook, un congrès géant d’urologie et de constitutionnalisme réunis démarre. La prostate présidentielle, fût-elle hypertrophiée, doit être transparente, nom d’une pipe ! Les mieux disposés à l’égard du Président arguent que cette opération chirurgicale ayant eu lieu avant l’annonce de sa candidature, l’information relève du secret médical. Parce qu’au mois d’octobre, cela n’aurait plus relevé du même secret ? Bizarre… Perso, que le candidat et même le Président Hollande ait la prostate hypertrophiée, un panaris ou le souffle court dans les escaliers, je n’en ai strictement rien à faire. Cela ne regarde que lui.

Ce qui me regarde, en revanche, c’est la manière dont il dirige le pays. C’est la seule exigence que je m’octroie en tant que citoyen, parcelle du Souverain. Je ne suis pas un traumatisé de la maladie cachée de Pompidou. Je n’avais certes que trois ans quand il est décédé mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait eu vacance du pouvoir les semaines et même les jours qui ont précédé sa mort. Quant à la maladie de Mitterrand, ce n’est pas qu’elle m’ait été cachée qui me met en colère, c’est qu’elle ait été instrumentalisée en septembre 1992 en pleine campagne référendaire, pesant sans doute sur l’adoption du traité de Maastricht.

Mais revenons à François Hollande. Au lieu de saisir l’occasion qui lui était donnée d’apparaître comme ce qu’il doit être, c’est-à-dire le successeur des monarques, des empereurs et des présidents d’une vieille nation, que croyez-vous qu’il fit ? Au lieu de mépriser les indiscrets par le silence, il publia un communiqué mercredi et leur donna ainsi raison d’avoir péroré depuis le début de la matinée. Léonarda – Prostate, même combat ! Plenel et  Aphatie n’ont pas à sommer le Président de mettre son carnet de santé sur la table…

C’est donc paradoxalement la Ve République et le rôle historique de notre vieille nation en Afrique qui permettent à François Hollande d’endosser parfois le costume de chef de l’Etat. À gauche, les contempteurs de  la Françafrique, qui fustigent régulièrement nos institutions, devraient méditer ce constat implacable.

3 commentaires

  1. Samedi soir (14/12) était diffusée sur France 2 l’émission « On n’est pas couché ».
    L’invité politique était Nicolas Dupont-Aignan.

    Émission réjouissante.
    D’abord, parce que je partage les idées de NDA.

    Émission réjouissante surtout car NDA a bien remis à sa place Aymeric Caron.

    Caron, c’est la « réincarnation » de l’inquisiteur espagnol Torquemada (1420-1498) et/ou du procureur des procès staliniens de Moscou, Vychinski (1883-1954).
    Il est même odieux, chaque semaine avec sa partenaire, Natacha Polony qui ne peut pas ouvrir la bouche sans avoir une réplique déplaisante de Caron.

    Pour Caron, si vous osez employer un mot, un seul qui soit utilisé par un dirigeant du FN, l’Inquisiteur traque immédiatement votre « hérésie » : vous êtes un dangereux « fasciste », peut-être même un « nazi ».

    Ce personnage « plus à gauche » que tout le monde se faisait le défenseur de la directive européenne des « travailleurs détachés » qui conduit à une concurrence déloyale. Certes, il y a des fraudes à cette directive, mais elle est viciée à la base.
    Le gauchiste Caron fait comme la PS K. Berger ou l’UMP B. Apparu (« Mots Croisés » de lundi 9) : il soutient un système qui favorise le capitalisme le plus exploiteur.

    NDA est pour un protectionnisme : haro sur « l’hérétique » !
    NDA ne veut pas se couper de l’électorat du FN (souvent populaire) : haro sur « l’hérétique » !

    Seulement voilà : l’Inquisiteur est « tombé sur un os ».
    NDA n’est pas agressif, mais ce n’est pas le genre à « tendre l’autre joue ». « Si on le cherche, on le trouve ».
    Il répliqua du tac au tac : « Monsieur l’Inquisiteur à qui il ne manque que le chapeau, vous êtes le seul à avoir raison ».

    Pendant quelques minutes, ça « clouait le bec » du personnage. Puis, il revenait à la charge avec des « questions » totalement piégés qui opposent « le bien » (de Caron) au « mal » (ceux qui ne pensent pas exactement comme lui).
    Et là (cf candidature Ménard à Béziers), NDA a répondu sur les faits puis devant le harcèlement de « Torquemada », il lui a répondu poliment quelque chose que j’ai traduit ainsi : « je vous emmerde ».

    C’est la seule réponse que mérite Caron.
    Comme les « petits marquis » de Canal+ que NDA (en avril 2012) et Zemmour (plus récemment) ont remis à leur place.

    Pendant que NDA parlait des travailleurs détachés, l’humoriste Titoff voulut plaisanter : « un animateur polonais va remplacer Ruquier ».
    NDA saisit la « vanne » au vol : « S’il y avait une concurrence déloyale venant d’autres pays de l’UE, aucun doute, le monde du spectacle réagirait avec virulence et nos gouvernants les soutiendraient ».
    NDA montra que dans les négociations sur le libre-échange, on défend (avec raison) le protectionnisme pour le cinéma. On appelle cela « l’exception culturelle ».
    Pourquoi ce qu’on fait pour le monde du spectacle, on ne le fait pas pour les ouvriers, les paysans, les PME, … ?

    Bruno Solo montra son mépris pour les électeurs « d’en bas » et aussi son ignorance : il ne sait pas ce qu’est le protectionnisme.

    Le « petit monde » des Caron, Denisot, Aphatie, Solo et autres se considèrent sans doute comme des « résistants ».
    Comme ces « antifascistes » de l’avant-guerre qui devinrent vichystes en juin 1940 (nombreux dans le milieu du spectacle et dans le syndicalisme enseignant) (1) et parfois « résistants » en … septembre 1944 !

    Mais, le député PCF Alain Bocquet a dit récemment qu’il est d’accord « à 95% » avec NDA.
    J’ai été membre du PCF pendant un bon quart de siècle.
    Je n’étais pas gaulliste (au contraire), mais dans les années 70, avec Georges Marchais, il y eut certes de grosses erreurs. Mais, certaines positions de Marchais rejoignaient celles qu’avait défendues le général de Gaulle : contre l’Europe intégrée, pour la défense des intérêts de la France en Europe, pour le « produire français », contre l’insécurité et pour « une pose » sur l’immigration.
    Je me réjouis donc de cette convergence entre NDA et Bocquet.

    Autre chose.
    Fils et petit-fils de républicains espagnols, je conserve de la réticence par rapport aux « profondeurs » du FN. Mais, horreur pour Caron, je suis assez souvent d’accord avec le plus gaulliste des dirigeants de ce parti : F. Philippot.

    (1) Je suis instituteur retraité. J’ai été membre du SNI-Pegc (FEN) puis du SNUIPP (FSU), tendance « communisante », mais je connais depuis 40 ans l’attitude de plusieurs dirigeants socialistes du SNI (ancien nom du SNI-Pegc) pendant l’Occupation.

  2. Compte-rendu effarant de l’émission ONPC avec NDA par le journaliste du « Nouvel Observateur » Bruno Roger-Petit.

    Il est vrai qu’il n’est pas à son coup d’essai en matière d’inepties et d’amalgames.

    Pour lui, NDA et Polony « complices » et « néocons » (BRP et « le Point » = même combat) ouvrent la voie au FN.
    Quand on a souvent suivi l’émission et qu’on connait l’hostilité de N. Polony envers le FN, on est « estomaqué ».

    Le pire, c’est que Roger-Petit parle de la « trahison » de N. Polony envers Caron.
    Quand on sait comment Caron interrompt grossiérement Polony chaque semaine quand elle ose défendre ses idées, on est « soufflé ».
    Surtout, il faut rappeler que les idées de Polony comme celles de Caron étaient connues et c’est justement parce qu’ils n’ont pas les mêmes qu’ils ont été recrutés dans cette émission.

    Alors, en démocratie, parler de « trahison » quand on défend des idées opposées à quelqu’un d’autre, c’est montrer qu’on est tout sauf démocrate.

    Roger-Petit a cela de commun avec Caron : il transpire en permanence le totalitarisme.

  3. Et il ne faut pas oublier qu’en criant : « C’est un Caron ! », ça fait une contrepèterie bien réjouissante !

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