Il est possible que vous ayez déjà vu cette vidéo du Petit Journal de Yann Barthès (C+). Visionnez là tout de même et on se retrouve tout de suite après.

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Comme Olivier de Kersauzon et Jean-Louis Borloo, vous avez sans doute beaucoup ri. Moi aussi, je le confesse, je n’ai pas pu m’empêcher de faire la même chose. Pourtant, il faut me croire, tout cela n’est pas si drôle.

Un homme souffre et, circonstance aggravante, il s’agit d’un ancien président de notre République. Vous avez vu son regard en direction de sa voisine à la fin du film ? Il s’agit d’un appel au secours, ou je n’y connais rien.

Jacques Chirac fut longtemps un homme très occupé. Même à son pire moment politique, l’année 1994, où les Guignols de l’Info le dépeignaient envahi par l’ennui[1. Putain deux ans ! Qu’est ce que je peux m’emmerder !], Jacques Chirac dirigeait la Ville-lumière, ce qui, à en croire Bertrand Delanoë, n’est pas une mince affaire. Et il y avait les campagnes électorales, où les milliers de kilomètres, les quintaux de saucisson, les tonneaux de rouge lui permettaient de vivre l’existence ardente des hommes de pouvoir d’une époque malheureusement révolue[2. Aujourd’hui, il s’agirait davantage de litres de Contrex, de centaines de barres diététiques. Et les kilomètres ne se font plus en CX Prestige mais en Falcon].

Madame Chirac a toujours eu un caractère bien trempé et une certaine influence auprès de son mari. Elle fit même débarquer Marie-France Garaud et Pierre Juillet en 1979. Longtemps elle resta discrète. Puis elle devint élue locale et usa de son influence au delà du cercle familial. Elle adouba notamment Nicolas Sarkozy à l’orée du XXIe siècle alors qu’elle le vouait aux gémonies quelques années plus tôt[3. Alors qu’elle était convaincue que certains éléments sur des terrains appartenant à sa famille ne pouvaient avoir été divulgués à la presse que par les services du ministre du Budget, Nicolas Sarkozy, alors soutien de Balladur, elle confia : « Cela a failli tuer ma mère »]. Et un jour, elle commit un livre d’entretiens avec Patrick de Carolis. Elle y confia sa totale lucidité sur les infidélités répétées de son époux, dont on savait effectivement qu’il ne restait pas insensible devant les autres représentantes de la gent féminine[4. Jacques Chirac s’inquiétait toujours de l’état du « crayon » de ses proches et les questionnait souvent à ce sujet lorsque cela faisait quelque temps qu’il ne les avait pas vus. Une autre légende nous apprend qu’il fut parfois surnommé « Cinq minutes, douche comprise » par de nombreuses conquêtes. Cette légende a dû arriver aux oreilles de Carla Bruni qui, afin de conjurer un éventuel syndrome présidentiel, s’est attaché à faire muscler le périnée de l’actuel président]. Mais, disait-elle, je suis demeurée le point fixe. Cette dernière phrase pouvait s’entendre comme celle d’une femme d’une certaine génération, pour qui le divorce est proscrit. On sait aujourd’hui qu’elle sonnait comme un avertissement :« Tu m’as trompée autant que tu le pouvais, mais quand tu seras à la retraite, je vais te faire baver des ronds de chapeau ! »

Nous y sommes. Le regard de Jacques Chirac, celui d’un gamin pris en faute, nous informe de l’identité de la personne qui porte la culotte dans l’appartement prêté par la famille de Feu Rafik Hariri. Il ne doit pas être à la noce, le Jacques. Même son chien ne le respecte plus, et le mord. La matronne l’a humilié en racontant cette anecdote : « Sumo a mordu mon mari ». Et elle souhaitait que toute la France le sache. Sinon, elle ne l’aurait pas confié à Guy Carlier, l’un des types les plus bavards du Tout-Paris.

Franchement, je m’en veux d’avoir ricané devant cette vidéo. Il a été Président ce gars !

On est vraiment peu de chose.

16 commentaires

  1. Très amusant.
    Mais il ne faudrait pas en conclure tout de même, pour tirer d’embarras ce pauvre homme, qu’une réélection…

    (PS : « gente féminine » est une faute courante, que j’appellerais volontiers un « journalisme ». Gente n’existe que comme adjectif féminin de gent. On devrait donc dire la gent féminine. Quant à la déjante féminine, c’est autre chose…)

  2. @Pascal Adam

    Merci pour cette correction. Méthode globale et correcteur d’orthographe (qui travaille aussi en méthode globale) auront eu ma peau.

  3. Excellent David !
    Quelle leçon d’humanité !
    Les faiblesses du Prince nous rassurent sur les nôtres….

  4. @Morgane

    Je vous rassure. Ce texte comporte une très grosse dose d’ironie (mais aussi ici et là quelques petites doses qui le sont beaucoup moins ; mais je ne vous dirai pas lesquelles ; je préfère laisser planer le mystère).
    On a le droit, quand même, de faire des billets plus légers, moins sérieux, non ?
    Et puis, il y a l’esprit « Causeur » qui m’héberge et qui m’habite peu à peu. Je m’adapte à mon environnement.
    Bien à Vous.

    PS : Vous auriez pu attendre ma réponse ici avant de me charger sur Marianne2 ; 😉

  5. Il s’agit surtout d’une preuve de bonne santé, moi, je trouve. Une bonne vieille gaillardise gaulliste, avec l’oeil qui frise. La France d’avant…
    Si on m’avait dit que Sarkozy aurait réussi à me faire regretter Chirac à ce point-là…

  6. « Un homme souffre et, circonstance aggravante, il s’agit d’un ancien président de notre République. »

    Variante:

    « Un président souffre et, circonstance aggravante, il s’agit d’un ancien homme de… »

    Bon, je plaisante, of course…

    Excellent article, et la photo vaut l’oeil !

    J’avais vu la vidéo, et je m’étais dit:

    « Là, vraiment, y’a d’quoi s’la prendre et s’la mordre… »

    Bien @ vous.

  7. ho putain c’est odieux !
    vous rigoleriez si c’était ,par exemple votre oncle du périgord qui se fait doucher par sa harpie ?
    et ce gros bellâtre de borloo qui glousse !
    vous les mecs , vous auriez sifflé au départ de giscard
    dignité pour les uns , opprobre pour les autres
    ça m’étonne guère

  8. Je connaissais le surnom de «trois minutes, douche comprise !». Peut-être au tout début ?
    Rotil, je vous sens ému par les dessous de Mme Dessus : sont-ce vos sens ou le monde qui se trouvent sens dessus dessous ? Serait-ce qu’à la vue de cette saine blonde, une onde vous envahit et qu’un petit Satan vous susurre : «Elle est vive comme la vie. Vous seriez avisés, ton tourne-vice et toi, de lui serrer la visse !»
    C’est bien, ici, il y a de la place, c’est lumineux. Je devrais y venir plus souvent.

  9. trop bien, il me semble très sympathique ce Jacques, un vrai français comme on en fait plus. Dommage !

  10. oui,très sympathique ce jacques?
    en façade seulement
    il y a la face cacher,,,,,,
    et la,c »est pas triste,
    un vrais français,,,quoi?

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